L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 22 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 05 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/6d5p844t1d/
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gèm© Année N°. 547 S cents no Centimes) Samedi 22 avril S9!6 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, •Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent ôtre adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave .(aspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: > René Chamhry, Emile Painparé. I • ■ ■ ■ ■ *' ■ " '""H Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.25. Voorburgwaï 234-240. Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnemcntsc HoIïandefl.S.SOpaE'inois. Etranger £1.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Henri Pirenne Le dcrute n'est plus possible: les Allemands ont arrêté et déporté chez eux, manifestement sans jugement, une des personnalités les pins éminentes do notre peuple. Pirenne est prisonnier à Crefeld : dès barrières de fil de fer barbelé, un baraquement en bois, l'isolement total de l'âme et dn corps, voilà ce qu'ils réservent à nn homme illustre et qui fut toujours libre. Voilà comment ils traitent un savant dont l'autorité était à tel point considérable dans le domaine de l'histoire, qu'ils s'étaient vus eux-mêmes obligés de lui rendre témoignage en le chargeant de titres et de qualités. y[. Pirenne était membre correspondant des Académies de.Gothingue, de Prague et de Vienne, docteur h o n o r i s c a u s a de la faculté de philosophie de Leipzig et de la faculté' de droit de Tubdngue: — il est aujourd'hui* un numéro du G-efangenlager de Crefeld... honoris causa, oui vraiment, pour l'honneur de la grande cause de Belgique à laquelle il a consacré le meilleur de 6on intelligence et de sa vie. Voilà comment ils respectent ceux qu'ils ont trouvé bon d'honorer : faire litière de souvenirs, renier d'anciennes sympathies, c'est encore violer quelque chose. * * * Nos dominateurs en Belgique ont depuis longtemps démontré qu'ils te souciaient fort peu de 1'expressicn de nos rages ou de nos tristesses. Il n'en est heureusement pas de même des neutres. Aussi faut-il qu'ici en terre d'asile, où Pirenne est connu et admiré comme chez nous, nous, Belges, nous surtout, ses anciens élèves, nous fassions emtendre la protestation qui monte de nos ames profondément froissée3. Les Allemands auront eu un soubresaut & joie à mettre la main sur lui ! Pénétrer cans le sanctuaire d'un savant, promener des bottas et des baïonnettes dans une bibliothèque et faire lever la tête à un intellectuel qui travaille ; interrompre brutalement l'activité d'un être qu'on sent supérieur à soi, faire régner l'imbécile dans le domaine de l'esprit, dire ,,je veux" là où l'on dit ,,je pense"... quelle volupté! Arracher au foyer familial ce qui fait sa lumière et sa chaleur, troubler l'intimité où s'apaise la douleur d'un père qui pleure encore un fils mort on soldat pour la Patrie, ah ! quel beau geste ! Et déporter cet homm'e, sans dire au monde qui regarde pourquoi l'on a commis ce crime, quelle grandeur d'âme! * * * Pareil acte n'est pas seulement stupide et lâche, il est pervers, car il apparaît comme le résultat d'un bas calcul. Quand un homme les gêne, ils le suppriment eb von Bissing délivre les lettres de cachet. Le général Fivé était trop franc, Max trop bretteur, Theodor trop fier, Benoidt trop droit et Madame Carton de Wiart trop patriote — un jour on emmena de Belgique ces fâcheux. Et maintenant, en attendant de supprimer Mercier, en qui se résume toute l'âme de la Belgique, on s'attaque à celui qui en est le symbole, Henri Pirenne. * * * Voilà bientôt deux ans que les Allemands épuisent en vains efforts contre cette petite Belgique vivace qu'ils ne peuvent abattre. [ls l'ont faite misérable et martyre, mais ils le l'ont pu tuer, car toujours vibre en ce :orps meurtri quelque chose d'audacieux et le fort qui lutte et ne s'incline pas, c'est-à-îiro son âme. On peut brûler des villages et mssacrer des femmes mais on ne détruit pas îe qui dans un peuple tient du spirituel et pii survit au corps: la conscience nationale. Et cette conscience nationale a chez nous les causes puissantes et profondes. Un pasgé emblable, une série d'influences politiques it morales identiques, une vie sociale corn-nune ont, dè3 longtemps, unifié ohea les Belges dans une formation forte et durable 5e qu'un dualisme de race eft de langage semblait devoir à jamais compromettre. Aussi est-ce bien en vain qu'en vue de >uer la seule chose qui nous reste: notre ime, les Allemands ont tenté d'opposer l'intérêt wallon aux revendications flamandes it de rendre hostiles l'une à l'autre deux "aces qui ne peuvent que rester unies. Tous eurs efforts n'empêcheront pas que ces [eux race3 ne demeurent intimement liées 'une à l'autre, vivant dans la commu-îion des mêmes grands souvenirs, et n'aient ju'un seul langage pour affirmer leurs nêmes glorieuses espérances. Si cette conscience nationale est si mar-[uéa chez nous et s'affirme sans faiblir lans la lutte que nous soutenons contre 'Allemagne, c'est que nous en sommes tous )rofondément pénétrés. Mais, nous ne Panions pas ei bien connue, et peut-être n'au-•ions-nous pas été le6 lutteurs que nous som- ] nos, si nous n'avions eu pour nous ,,mieux i aire" ce grand professeur de nationalisme ' lue fut Henri Pirenne. C'est lui qui dans son admirable Histoire, le Belgique nous a révélé le passé dans sa Traie lumière, en nous montrant les forces ntimes de cohésion qui, malgTé la divergence des idiomes, ne cessèrent de rappro-ïher l'une de l'autre les deux races qui composent notre peuple. C'est lui qui, dévoilant i nos yeux l'émouvante histoire de la nation belge, nous a donné oes causes d© fierté auxquelles s'alimentent aujourd'hui nos énea*-P®, et «os esnéc&noft X Aussi, depuis la guerre, Pirenne était-il devenu pour nous un symbole et son Histoire un constant réconfort. Et les Allemands, qui, par toutes les violences et lee artifices, avaient ten+i de nous réduire, jusqu'à ne nous laisser plus, selon le mot sinistre de Bismarck, que ,,les deux yeux pour pleurer", ont vu leurs tentatives se briseT chaque fois contre cette doctrine de foroe et de vie qu'avait si bien conçue Pirenne.Ils n'ont pas. pu nous prendre ces raisons d'espérer que Pirenne nous avait données ! Et voilà ce qui les a rendus furieux et d<oit les avoir poussés à nous ,,voler" cet homme. Quand on veut triompher d'un ennemi il faut lui prendre ses étendards! « * ♦ Pirenne, prisonnier civil des Allemands ! On se révolte à l'idée d'un pareil mépris de tout ce qu'il y avait de bon et de beau rassemblé dans un homme. La sévère noblesse du deui'i, la grandeur du savant, la pureté du symbole — rien 11e les a arrêtés ! Mais l'heure de la revanche sonnera où Pirenne., redevenu libre et reprenant sa tâche d'historien, écrira pour nous l'histoire contemprcraine du peuple belge, et où, analysant les événements dont il aura été lui-même témoin, nous montrera la Belgique moderne dans le développement superbe des fortes qualités communes à nos deux races. Et cette liistôire-îà sera l'apothéose dé sa doctrine! Sans acrimonie ni haine,' en historien loyal et sincère comme il le fut toujours, Pirenne écrira un jour l'histoire de la Belgique militante et souffrantô sous la domination allemande. Il se contentera de dire la Vérité et ce sera là sa vengeance. Marco! Wynen. One prédiction ancienne Traduction d'un manuscrit latin du 13me siècle, et contenant une prédiction d'un moin eoriginaire de Bruges et trouvée à St-Omer.Flandre, O mon pays, Dieu en sa grande ; bonté, : a daigné me dévoiler ta future destinée puisse un jour la réalisation vous prouver frères la grandeur sans limite de Dieu insondable. | Dans peu de temps les lis couvriront le pays et toi qui te crois libre auras un maître Mais se lève un fils de l'Eglise, un preux chevalier, Chante'commune il te donne double victoire tu grandis, O Flandres, puissante tu t'enrichisLa terre entière apporte ses richesses mais ta foi se flétrit, tu as trop trafiqué avec les rérétiques; tu brises les images de Dieu, tu insultes ta Mère, Dieu te punit, le joug au joug succède, Les croix précèdent les tours que suivront les aigles Même ceux que tù crois de ta race s'arment contre toi T'arrachent en combattant les lambeaux de ta terre et ton fleuve porte ses eaux en terre étran-gèreMais Dieu a vu tes pleurs, sa bonté soit louée, Des temps nouveaux sont là, ton sol trempé de sang et déchiré en d'eux revoit la liberté les temples sont rebâtis, les monastères renaissentUn siècle avant la fin des temps ton sauveur vient Il n'est pas files de roi mais en porte la couronne Son père porte le nom de ton antique maison C'est le preux chevalier que tout le monde admire II repousse vers l'Orient les aigles rapaces Aidé du lis il restaure ta splendeur Les nefs à nouveau du Septentrion et du Midi t'arrivent t'apportent par ton fleuve qui te sera rendu les richesses de l'Orient, du Couchant, de partout et tu vivras pour Dieu jusqu'au retour des temps, ' Glorieuse, 0 Flandres, car tu es son enfant. Pour la fêté du Roi Après. In clôture. de notre liste, nous avons encore reçu la liste des dons ci-après: Camp d'internement des mineurs de Beusdal- à ïleerltn: Jacob Léopold-, s.-off. ... 0.10 fl. Francq Edmond, id 0.10 „ Du m o fit J/y/u Pierre, soldat 0.26 Varlet Lton, id i.0.25 „ Meunier Jacques, s.-off ..m,0.10 ,, JJrrlr.mônt Lucien 0.25 ,, Sachez Théophile 0.25 ,, Càmàl Joi'ph — it.iiMii., 0.05 ,, De jardin Joseph 0.05 Cornu Camille .......... 0.10 ,, Michel Guillaume **... 0.10 ,, Poitevin Edmond 0.10 ,, De H'ouwer Constant .*.*.*1*41.. 0.10 ,, Larou Cyrille » 0.10 ,, Bayard Léopold 0.10 ,, Lieutenant WiUema 1.00 ,, Ce qui, avec, le total précédent, forme la somme de 235^.50 florins et 2028.50 fr., que nous avons fait parvenir à S. Ere. Monsieur le Baron Fallon, ministre de Bel• aiam. 4 Lo. . En Belgique. Le Régime de la Terreur Parmi les dernière victimes du tribunal de campagne siégeant à Bruxelles figure — comme nous l'avons écrit — le professeur Joseph Goossenaarts.. M. Goossenaarts, natif de Camptliout, est un flamingant militant. 11 est docteur en philologie germanique et a combattu toujours pour l'idéal d'une Grande-Néerlande.Les Allemands, qui prétendent arracher les Flamands aux griffes des Wallons, ne se font pas faute, il nous semble, de condamner des Flamands et même des flamingants, tels le dr. Frédericq — hier — et— aujourd'hui — M. Goossenaarts. Ceci pour démontrer que les Allemands assouvissent leur haine aussi bien contre les l'lamands que contre les Wallons. Les sympathies qu'ils affichent pour les Flandres ne sont que_ bluff et mensonge. Par des mesures aussi anti-nationales qu'anti-françaises, ils cherchent à ranimer le feu de n°s anciennes querelles. Ils oublient que, depuis le 4 août 1914, nous n'avons qu'un seul ennemi. Ou bien, n'ont-ils rien appris. Cette guerre a dû cependant être fertile, pour eux, en expériences. A Bruxelies Place Royale, au bureau des passeports. File do cinq cents personnes. Un monsieur (il doit être arrivé le 434e) appelle une sentinello. — J'ai do l'or, dit-il du ton le plus naturel. — C'est bien; passez. Et le numéro 434 passe avant le numéro 1. Il en est tous les jours ainsi. Il suffit de montrer un louis — qui vous sera ,,réquisitionné" séance tenante contre du papier — pour passer avarte son tour. * * * Suivant une lettre reçue par le .,Daily Mail", il y aurait eu, il y a quelques jours, une sorte d'émeute parmi les soldats allemands casernes dans l'ancienne, école militaire de l'Abbaye de La Cambre, à Bruxelles. La bagarre, à laquelle participaient les officiers, a été des plus sanglantes et plusieurs belligérants furent tués, Le motif de cette mutinerie: Les soldats, rentrés depuis peu de la ligne de feu, où ils avaient été terrorisés par l'ardeur indomptable et la bravoure irrésistible de l'ennemi, ne voulaient phis aller s'offrir en sacrifice pour le roi do Prusse qui lour en intimait l'ordre. L'émeuto apaisée, plusieurs soldats accusés, à tort ou à raison, d'être les auteurs des troubles, ont été fusillés pour l'exemple. D'autre part, des officiers qui s'étaient compromis dans cette affaire ont été conduits, menottes aux poignets, à la prison de Saint-Gilles. Des sebnes semblables se sont produites dans plusieurs petites garnisons des environs de Bruxelles, à l'annonce d'un départ pour les fronts, soit de l'Yser, soit de Verdun, qui sont considérés, Burtout le dernier, comme un enfer d'où nul ne revient. Des officiers plus avisés grisent copieusement leurs hommes, afin d'exciter. leur ardeur combative et les emmènent ainsi vers les champs de bataille. Dans certains villages, ces hommes alcoolisés ont fait des défilés édifiants, braillant et titubant comme les bandes d'étudiants de Bonn après uno do ces beuveries qui leur sont familières. Quelques hommes qui ont l'ivresse triste suivaient ces troupeaux en pleurant à chaudes larmes sur leur mort prochaine. A cela près, le moral des troupes allemandos est excellent....» • • • Le Comité national vient de prendre la décision suivante, qui, certainement, sera accueillie avec joie: Les personnes qui changent de commune et qui se trouvent sans pain recevront du Comité, jusqu'au moment de leur inscription chez leur bouflanger, des bons de pain leur donnant droit à leurs rations journalières chez n'importe quel boulanger du Grand Bruxelles. * * * Un avis de l'administration communale de Jette-Saint-Pierre invite les habitants à cultiver les pommes de terre hâtives et attire leur attention sur les avantages de cette culture. Comme les pommes de terre font actuellement défaut, les nouvelles pourront être vendues à 20 francs les 100 kilos pour les longes et à 18 francs les rondes,' prix qui seront maintenus jusqu'au 20 juillet. L'administration communiai!© engage les habitants à planter le plus de pommes de terre possible. . * * * Le bourgmestre de Saint-Gilles informe ses concitoyens qu'il a reçu de l'autorité occupante la lettre que voici : -— Il est établi que la morve règaie parmi les chevaux des communes de Bruxelles et d'Uccle. Le foyer d'origine de l'infection des chevaux morveifX n'est pas connu jusque maintenant-, mais on doit supposer que ses chevaux proviennent du Grand Bruxelles. Comme il est vraisemblable que ces chevaux morveux en ont contaminé d'autres, tous les chevaux de la commune doivent être immédiatement, et jusqu'à désision ultérieure, examinés toutes les quatre semaines par les vétérinaires de la commune, au point de vue de la morve. Chez tous les chevaux, il faut examiner les glandes de la gorge, les muqueuses des naseaux et la peau extérieure. Les chevaux suspects doivent être immédiatement isolés. L9 bourgmestre doit veiller à ce que tous les chevaux soient amenés à la visite et il est rendu responsable à cet égard. Sur le terrain où aura lieu l'examen, il devra y avoir des liquides désinfectante, de l'eaua du Jajvga jjb d&a,j | On doit faire connaître au vétérinaire du gouvernement allemand, Dr. Bauermeister, le lieu et la date de l'examen trois jours à l'avance (adresse au vétérinaire, rue Bré-derode, 10). Il fàut, de même, lui faire connaître lés cheva u x su spects. " * * * On annonce le décès de Mme A. de Spirlet, née Magnée de Horn, femme du chevalier Armand de Spirlet. A Anvers (De notre correspondant particulier.) Aux environs d'Anvers, au nord de l'enceinte. Village paisiblo dans les environs duquel logent quelques Allemands. La Komman-dantur n'est guère proche. Donc, peu de soucis et peu d'ennuis pour l'habitant, à part les réquisitions que se permettent les militaires, cantonnés dans une dépendance de l'école. Dernièrement cependant arrive un ordre formel. Il faut qu'on procède dans les 24 heures à réquisition do tous les porcs, truies ou porcelets bons à être mangés. Ordre du Kommandant. Les Boches commencent donc immédiatement leur tournée. La cochonnerie et les cochons, <;a les connaît. Et bientôt, uue liste à la main, ils sont près d'avoir terminé lour mission délicate. Arrivent deux des Boches chez le fermier P... qui est connu comme un roublard de la bonno année. Combien de cochons y a-t-il ici P lie fermier regarde les deux militaires fixement. Répon-dra-t-il : ,,deux"? ÎN"on, pas. L'homme est prudent. II se r,a/vise. — Un seul, fait-il. — Dans deux heures, vous nous l'amènerez. •— Parfaitement. Deux heures plus tard, sacrant et jurant, P... s'est mis en route avec son goret. Il le livre aux Allemands aveo rage. Mais il le faut; il n'y a pas à discuter et il se résigne. iSeulement, en rentrant criiez lui, la bouffarde au bec, le bon villageois se frotte les mains. Il n'a cédé que l'un des deux cochons qu'il possédait. Et. pour que les Boches ne puissent pas prendre l'autre, jl penso à le tuer le lendemain et à en distribuer les quai-tiers à ses amis et voisins, en gardant pour lui lès jambonneaux qu'il fera fumer, les 'côtes qu'il mettra au sel et quelques autres agréments, et accessoires de l'animal dont un humoriste américain a dit qu'en celui-ci tout 1 pouvait servir, hormis les grognements. Mais, comme partout, il y a des mouchards. On a épié P..., on a vu des allées et venues dans la maison et Pierre et Jacques et Joseph sortir avec des airs affairés. Los Allemands se sont aussitôt mis en chasse. Ils ont appris qu'un pourceau avait été immolé sur l'autel do la gourmandise. Ils se sont précipités chez P.t Mais celui-ci a d'autant plus d'amis qu'il a promis des morceaux de cochon et l'on est venue l'avertir. Or, comme on sait, un Belge averti vaut deux Allemands. P... s'est donc précipité dans la chambre où il reçoit; il s'est dépensé, il s'est dépêché. Arrivent, do nouveau, les deux Boches. — Nous venons chercher le cochon que rous no nous avez pas remis hier, lors de notre dernière visite. — Un cochon? Quel cochon? — Lo cochon que vous avez tué. La discussion a commencé. I>e fermier ruse et gagne du temps. — Peut-on ainsi traiter les gens, gémit-il, quand le malheur est entré dans une maison ! Mais vous avez été induit en erreur. On s'est moqué de vous. Voyez vous-mêmes. Il conduit les Allemands par toute la maison. En effet, il y a là, au milieu de la chambre, nn mort. Deux bougies brûlent à côté d'un lit funéraire. On devine le corps Sous le linceul. • Les Boches ont salué militairement. Ils se retirent "sans bruit. Arrivés h la porte, ils assurent au fermier qu'on a dû les tromper et qu'ils vont faire uno enquête. Et les voilà partis. Un grand éclat de rire salue leur départ. P. souffle vite les chandelles (elles coûtent 24 centimes pièce!), soulève le drap et rit longuement en regardant le corps du pauvre cochon qui a servi à faire à ses ennemis une plaisanterie excellente. Et, réjoui, il pense au joyeux festin qu'il va faire en mangeant, à la santé des Boches, côtelettes succulentes et du lard et du jambon. C'est ainsi qu'en l'an de grâce 1916, un bon pavsan campinois se moqua des oasques à pointo de l'armée impériale allemande, Car, (faut-il l'ajouter?) cette histoire est absolument authentique. A Liêie Mous connaissions les chiens policiers ; voici venir maintenant les chiens cambrioleurs. Une de ces nuits, M. L.,..., habitant rue Naimette, entendant du bruit dans son poulailler, descendit voir ce qui se passait : quatre poules gisaient par terre, une poule et un coq étaient grièvement blessés. L'auteur de tout le mal était, un chien griffon, qui continuait son oeuvre de destruction malgré la présence de M. L.... L'animal a été introduit dans le poulailler "à l'aide d'une pesée sur le vantail do la porte. De nombreux vols de poules ont été commis en ces derniers temps dans le pays de Sainte-Walburgo, et la police avait remarqué qu'un chien avait dû aider les voleurs. Deux vols du même genre ont été également constatés, l'un rue Naimette, chez M. C , et l'autre rue Xhôvémont, chez M. F.... A Louvaîiî Le kommandant a ordonné la fermeture du . nouveau café ,,Wilson". On ignore les raisons ! qui dictèrent cette décision, mais on croit que ! la mesure a été prise pour éviter que les Lou-vanistes puissent se dire sous la protection du président des Etats-Unis en vidant paisiblement leur verre de Peterman. Les Allemands — on le .voit —- n'ont rien perdu do lçut; naïveté. A Namny T^&^pnx^faxés pour la vente des porcs sur pied au marché de Bruxeliles sont également en vigueur dans toute la province de Namur. Ces prix sont: pour bêtes do 125 kilos et plus 3 francs lo kilo • de 80 à 125 kilos, 2.80 ; en dessous do 80 kilos, 2 fr. ; truies, 2.20. Pour la viande vendue par les bouchers et les charcutiers aux consommateurs, les prix suivants ne pourront être dépassés; dos, fitet et jambon, fr. 4.80 lo kilo; la.rd frais et saindoux, fr. 4-.80; carbonnade, épaule, basse-côte, poitrine, Jr. 3.20 ; jarret de porc, tête avec collier fr. 1.70; tête sans collier, fr. 1.20; pied de porc, <0 centimes la pièce. Les arrêtés précédents sont abrogés par le présent. A Nivelles La situation est réellement pénible, à cause du manque complet de produits alimentaires. v * * * La garnison est très réduite. Les soldats logent à l'école des grenadiers et dans certains bâtiments publics. Aucune maison inha* bitéo n'est ooeupéo par les militaires,. * # * Un sujet de conversation des Nivellois est fourni par la détention du bourgmestre M. de l^alieux que les Boches refusent de remettre en liberté. Une grande émotion s'est emparée de la population à la suite de la mort, à Calais, du doyen de la cathédrale Ste Gertrude. C'était un homme de6 plus estimés. Aaa Pays Wallon A partir do ce mois, les bons de ravitaillement en usage sont remplacés par des cartes .,do ménage portant une déclaration à signer par le chef de ménage et disant en substance: ,,Le soussigné déclare savoir que, conformément aux conditions réglant leur importation ! et d'après les stipulations et accords existants, les marchandises ne peuvent être revendues, mais doivent servir uniquement à sa consommation personnelle, à celle de son propre ménage'ou à celle de son bétaiJi... C'est uniquement à ces conditions que les marchandises lui seront fournies." Depuis le lundi 3 avril les denrées ne seront plus délivrées que sur présentation de cette nouvelle carte par lie titulaire en personne ou par un membre du ménage, lin cas do doute, la carte d'identité est exigée au guichet. # # • Une crime affreux s'est commis, dans la nuit de vendredi à samedi, dans la petite localité de Fosses. Dans un faubourg de cette localité, à Saint-Kooh, habitait seul un vieillard âgé d'environ 60 ans, nommé François Becher. Il était pauvre, ne travaillait plus et vivait au jour le jour de la charité'publique. Le vol ne peut donc être invoqué comme mobile du crime. Samedi matin très tôt, des passants aperçurent, sur le seuil même de la maison qu'il habite, le corps de François Pochet entouré d'une mare do sang. Ils s'approchèrent de lui et se rendirent compte de suite que le pauvre homme avait été la victime d'un assassin féroce. Son crâno no formait plus qu'un amas de bouillie sanglante; la matière cérébrale était à ûu ! Le meurtrier avait dû s'acharner sur sa victime. Les personnes qui avaient découvert le crime prévinrent lo commissaire de police Parys qui vint immédiatement faire les premières constatations. M. Parys trouva à côté du cadavre un gros caillou pointu tout maculé do sang. Peut-être est-ce la seule armo du crime, mais alors elle a dû être maniée par un véritable forcené! A côté du corps do François Pochet ou trouva également deux pains d'un kilo. Prévenu samedi dans> la matinée, le parquet de Namur se rendit sur les lieux. En ce moment encore l'enquête de la justice n'est pas terminée. Toutefois, sans nuire le moins du monde à l'instruction, l'on peut faire état des constatations suivantes : les habitants des maisons contiguës à celle du crime n'ont absolument rien entendu dans la nuit de vendredi à samedi. Dès lors il faut admettre comme vraisemblable l'hypothèse suivant laquelle François Pochet. aurait été assailli brutalement et à l'improvisto au moment Ou il. rentrait chez lui vendredi soir ; qu'il aurait été asSommé (lès le premier coup et que l'assassin se serait acharné sur lui avec la dernière sauvagerie. Lundi encore, le parquet est venu à Fosses pour continuer l'instruction. Celle-ci a révélé que le vieux Pochet n'avait pas d'ennemi, sauf peut-être certain membre de sa famille avec lequel il vivait en mauvaise intelligence. — // y â'm m $2 avril 1915: En Belgique, près de Lan-gemarcky et à la cote 60, près de Zwartelen, échecs de nouvelles attaques allemandes, repoussées par les Anglais. Même échec à Bagatelle:, devant les tranchées françaises de VArgonne. Dans la foret, d'Apremànt, à la ,,Tête-a-Vachc,}, deux lignes de tranchées sont prises à Vennemi. En Alsace, nouvelle avance française sur la Fecht; au nord, nous occupons le confluent de la Wurmsa; au sud, nous atteignons Schiessfroch. [Sn témoignaoe sur l'esprit pilis en Belgique occupée Une personne à laquelle sa situation confère une autorité de témoin particulière et qui, restée en Belgique depuis le début de la guerre, a pu faire des observations dans les régions diverses du pays, a passé récemment la frontière.Elle donne les renseignements que - voici sur l'état d'âme de la population belge. Partout la confiance de la- population est restée intacte. Elle garde une foi inébranlable a m Mh sa.gsa I "■■■BU (m* " lÉto: LA HAYE. ||| Cssfeme 1 ifek mesure S depuis f â7.5o! '■■rf'T-T-rrinmiJi.ij.iLii i. aes Allies. Cest cette confiance qui donne 'à tous le courage do supporter les dures privations résultant du renchérissement des vivres et les vexations inoessantes de l'envahisseur! -lout le monde, dans les campagnes comme dans les villes, a la conviction que finalemont es Allemands seront chassés des territoires envahis ; on attend, sans trop s'impatienter, lo moment de l'offensive des alliés. Du reste d9 temps en temps un échec allemand, semblable à celui de Verdun, vient renforcer positivement cette conviction. Les suc-ces a la Pyrrhus, commo la prise du fort do Y aux, sont annoncés à grand fracas d'affiche, mais, le-lendemain, la presse allemande ellc-meme doit les démentir. Ces procédés font hausser les épaules. ' Il y et longtemps que les communiqués aile* mands ne jouissent plus d'aucun crédit, 'u t suîres fa".sses nouvelles lancées pour ebranler le loyalisme de la population n'ont pas plus do succès.- Des journaux, soi-disanu belges, mais a la solde des Allemands, ne ces-sent de publier des lettres émanant prétendu-ment de meres dont les fils sont au front, da réfugiés _ rentres d'Angleterre et de France ; ces missives réclament la paix, critiquent les Anglais et les Français, les accusant do sacrifier la Belgique à leurs intérêts, etc. Ces „documents;' sont en général si mal agencés que la supercherie apparaît aux yaux mêmes des plus crédules. On appelle cèïa ironiquement ,,de la ficelle allemande en papier". Le ^moral des habitants des campagnes est peut-etre plus solide encore que celui des citadins, car, là-bas, les nouvelles alarmantes no paiyiennent que difficilement et le pavsan est moins impressionnable que le citadin. " D'ailleurs, la résistance morale des Belges n'est pas seulement passive. Les journalistes belges continuent à montrer autant de patriotisme que le clergé, lo barreau, la magistrature, les ouvriers, etc. On sait qu'à quelques rares exceptions près, tous ont refusé de continuer la publication de leur journal eous la censure do l'envahisseur : toutes les démarches faites auprès des directeurs des principaux journaux belges sont restées vaines. Mais, en outre, il faut tenir compte de l'importance prise par la presse clandestine et qui ne cesse de croître. Ces -feuilles prohibées exaltent la résistance et le courage de la population, en mettant en relief les ridicules et inutiles vexations qui sont le propre do l'administration allemande. On a beau multiplier les condamnations sévères contre les vendeurs et détenteurs de ces journaux prohibés: leur circulation augmente toujours.Parmi ces feuilles, la ,,Libre Belgique17 se distingué par son esprit mordant et caustique. Toutes les primes promises et les recherches faites pour en découvrir les éditeurs ont été vaines. L'esprit dont témoignent ces diverses manifestations n'est évidemment pas le fait d'uno population terrorisée et découragée, aU contraire.Le patriotisriio dos Belges se manifeste encore dans la continuation de l'exode des jeunes gens, franchissant la frontière au prix de mille dangers, pour aller grossir les rangs de l'armée belge. Malgré lo renforcement des barrières de fils barbelés et élcctrisés, et en dépit des nombreuses condamnations à mort et aux travaux: forcés infligées aux patriotes belges qui aident les jeunes gens à sortir du pays, cet exode ne s'arrête pas. Les mesures do rigueur, loin de décourager les patriotes, no font qu'exalter leur ardeur. Les Allemands eux-mêmes, quand ils parlent librement entro eux, reconnaissent leur impuissance, et il est arrivé à certains do leurs journaux de faire cet aveu que ,,lo peu que l'administration allemande a pu obtenir en Alsace-Lorraine après 45 ans de domination, un siècle d'efforts no suffirait pas à l'arracher à la ténacité des Belges." Un mot do la situation économique. Elle est \ certes très pénible, suftout pour les classes laborieuses, non pas tant à cause de la disette, qu'à causo du renchérissement des vivres. Il n'y a pas famine, mais misère. Une proportion énorme do la population le cinquième certainement, doit être secourue. Lrs Belges se sont admirablement entr'aidés pôur lutte? contre la misère. Us ont réalisé des prodiges d'ingéniosité ; leur organisation est bien supérieure, en raison de sa spontanéité et de sa diversité, à l'organisation allemande'tant vantée. Ils se sont montrés par^ là dignes de la magnifique générosité américaine, qui, après 18 mois, continue à s'exercer aveo le mémo infatigable dévouement. En résumé, si le malheur de la Belgique a été grand, plus grand encore a été et continuo d'être le courage avec lequel elle le supporte. La Belgique 'peut être et sera supérieure à son destin. La victoire morale qu'elle remporte ainsi sur l'infortune est îe prélude de celle qu'elle remportera finalement sur le violîitciir de son indépendance.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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