L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 02 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 07 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/gb1xd0rz1d/
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gèitie Année N°. 588 S cents CIO Centimes) Vendredi 3 juin 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal quotidien du matin, paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. 55. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ... . „. . .. ( Charles Bernard, Charles HerbleS, Comité de Rédaction: ' „ , . * , j René Chambry, Emile Palnparé.] Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VoorburgwaJ 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: Hollantlcfl.l.SOparmois. Etranger H. 2.00 par mole Annoncesi 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Les natisnilités à la boche. Est-ce que M. .Wilson et M. de Beth-mann-Hollweg seraient plus près de s'entendre que nous ne le pensions? Nous ne connaissions qu'une partie du discours du président des Etats-Unis, ou, plutôt, du candidat à la présidence des Etats-Unis, car c'est en cette qualité, dont on remarquera qu'elle n'est pas officielle, que M. Wilson a mis en avant ses idées sur la paix. Or, nous apprenons par une dépêche ultérieure que M. Wilson, lui non plus, ne veut pas discuter le point de savoir qui est l'agresseur. Il écarte si l'on peut dire la question préalable que lès alliés, victimes du plus lâche attentat de l'histoire, ont la ferme intention de poser avant tout débat. C'est ici que l'on découvre en M .Wilson le type le plus néfaste de l'illusionniste: il ne veut pas tenir compte des faits et s'attache à des chimères. Faisons une paix, dit-il, qui écarte toute possibilité d'agression dans l'avenir. Comme si une telle paix pouvait jamais sortir de la violence et de l'injustice. Tous les peuples opprimés ou meurtris, répondant à*, l'appel de tant de morts'qui n'ont pu être vengés, ne vivraient que pour préparer une nouvelle guerre plus sanglante encore que celle-ci. Mais je demande un traité de paix qui respecte le principe des nationalités, objecte l'homme de droit qu'est Wilson à son concurrent, l'homme du droit Roosevelt. Voyons un peu, pour ce qui nous concerne, comment les boches entendent ce principe sacré. On sait comment les Allemands s'attachent à attiser la discorde entre Flamands et WaM°ns' Ces manoeuvres ont d'ailleurs lamentablement échoué comme le montre l'histoire tragi-comique de la germanisation de l'Université de Gand. Ne pouvant s'attacher les Fredericq, les Louis Franck, les Vermeylen, les chefs et les hommes éminents du parti, ils se rejetèrent sur quelques jeu- ; ues gens pour qui trahir leur pays constitue une sorte d'originalité dont ils paraissent très fiers. Ils fondèrent même dans nous ne savons plus quel sous-sol de brasserie gantoise un gouvernement provisoire et rédigèrent un statut national. Ils étaient surtout poussés par le désir d'accompagner des officiers allemands de leur âge en automobile et de jouer ces faquins en litière que méprise l'honnête homme à pied. N'importe. Pour les besoins de la cause les boches en firent les représentants d'un parti imaginaire: les néo-flamingants. Et, comme ils leur laissaient la liberté de la parole dont ils n'usaient d'ailleurs que pour opposer la magnanimité du gouvernement de Berlin à la tyrannie et à l'aveuglement du gouvernement du Havre, on pouvait croire que, puisqu'ils parlaient, ils parlaient au nom de quelqu'un ou de quelque chose. Le programme de ce soi-disant parti vient d'être sanctionné officiellement par l'Allemagne dans une séance qui s'est tenue au Reichstag sous la présidence d'un certain Freiherr von Rechenberg, appartenant à la fraction du Centre. Toujours lui 1 Un professeur von Schultze-Goevernitz exposa gravement à l'assemblée que la nation belge n'était qu'une fiction et la Belgique une expression géographique inventée par les diplomates. Les Wallons sont des Français qui sont tous d'accord à demander leur annexion à la mère-patrie. Par contre, les Flamands sont des Germano-Francs d'origine et plats Allemands par la langue. Celle-ci est même demeurée plus pure que maint dialecte haut-allemand. Sous l'administration des fonctionnaires belges, les Flamands furent contrecarrés dans leur développement culturel. La défaite de l'Allemagne signifierait l'anéantissement de la Flandre; sa victoire, au contraire, assurerait la, renaissance et le développement de cette marche avancée du monde germain. Sur quoi l'on exhiba le phénomène qui devait représenter aux yeux des naïfs députés, conseillers privés, professeurs, docteurs et autres parangon3 de la kultur, qui formaient l'assemblée, cette puissante fraction néo-flamingante qui combat pour une Flandre autonome Sous le protectorat prussien. Il s'appelle Raymond Kimpe, est natif de Lierre, ce qu'on appellerait chez nous ,,'ne schaapekop", et se dit ingénieur. Son discours assez bref fut très goûté: Comme il est impossible que le peuple flamand puisse jamais se régénérer dans une Belgique restaurée, c'est à l'Allemagne qu'il incombe d'assurer l'avenir de cette fraction de la grande famille germanique. Qu'en dit M. Wilson ? Que tout cela est bien compliqué et que, peut-être, il ferait mieux de ne plus se mêler de choses qu'il ne comprend pas. Quant aux boches, ils peuvent emprisonner Henri Pirenne dont la gloire est d'avoir démontré scientifiquement l'existence d'une nation belge; ils n'effaceront pas ce qu'il a écrit; ils étoufferont encore moins la vérité qu'il a proclamée et pour laquelle cinquante mille Wallons et Flamands ont payé de leur sang. Charles Bernard. AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 31 mal de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de »l. 1.50 en mentionnant sur .le mandat poste: Ronouvollemont U'ahonnomonU La Reine aux tranchées. L'inoubliable aptès-midi que celle du 4 courant, pour ceux qui étaient de garde dans le secteur de Un coup de téléphone annonce la visite probable de Sa Majesté, et la nouvelle se propage rapidement. La pensée de voir cette Reine, dont 6i souvent et en termes si élogieux ils ont entendu parler, augmente l'animation habituelle de nos troupiers. La tranchée est propre, ils la veulent plus propre encore; les jardinets sont coquets, ils les jugent insuffisamment ornés. Il est environ 15 heures. Notre Souveraine débouche d'un boyau de communication entre les première et deuxième lignes; le lieutenant-général commandant la division, son chef d'état-major et le lieutenant-colonel du Roy de Blic-quy l'accompagnent. Quelques instants après, la royale visiteuse atteint la première ligne, où le major de garde la reçoit et lui présente ses officiers. Après s'être fait donner quelques renseignements sur la position. Sa Majesté visite le poste de secours; elle s'informe spécialement des premiers 6oins donnés aux blessés et asphyxiés et de leur évacuation ; elle se fait toute petite pour pénétrer successivement tantôt dans les abris pour mitrailleuses, tantôt dans ceux des soldats et des officiers. Elle s'avance majestueuse et simple à la fois, s'intéressant à tout et à tous ; c'est une mère qui visite 6es enfants et leur apporte le réconfort et l'espoir. Sur son parcours, nos braves se rangent et la saluent respectueusement-. Ils rayonnent et voudraient manifester plus bruyamment leur patriotisme, leur attachement à la famille royale, en acclamant leur adorable Reine, mais le voisinage de l'ennemi les en empêche. A tous Elle sourit, pour tous Elle a une parole exquise. ,,Est-ce le portrait de votre famille?" de-mande-t-elle à un soldat qui porte un médaillon. ,,Ma femme et mon enfant", répond-il aveo émotion; ,,ils sont là-bas, et depuis de nombreux mois, je n'en ai plus de nouvelles", ,,Vous en aurez bientôt, mon ami." Au cours de cette visite, des projectiles éclatent à quelque distance et tandis que tous, t anxieux, craignent pour Elle, notre bien-aimée Souveraine, calme et impassible, fixe sur la plaque^ sensible les immenses gerbes produites par l'éclatement des marmites. > II est exactement 17 h. 30 lorsque, sa visite i terminée, la Reine quitte le secteur. [ Au crépuscule, les soldats, assis à la porte de leur abri, chuchotent tous sur le même sujet et Ja nuit venue, ils rêvent : ,,La Reine, la Reine, la Belgique"* * * * _ Le lendemain matin un don généreux, consistant en tabac, cigarettes et chocolat, était fait aux troupes de garde de la part de Sa Majesté la Reine. mm I o ■ -1- Nos aviateurs Nous extrayons du ,, Bulletin des Armées de la République" le bel éloge qu'on va lire, adressé à un de nos aviateurs:Il y a quelques semaines, une escadrille belge partit un matin des lignes pour aller bombarder un point militaire ennemi. Le dernier, au petit jour, le lieutenant Ri-gaud quitta le champ de ,,11 faut arriver là-bas en pleine lumière", dit-il, ,,pour mieux frapper." En effet, c'est en plein jour que le lieutenant Rigaud et son pilote arrivèrent au-dessus de...; ils ,,travaillèrent" utilement et s'apprêtèrent à revenir lorsque, devant eux, surgit un puissant fokker de chasse. La bataille fut acceptée courageusement par les Belges et les mitrailleuses crépitèrent; mais, tout à coup, le lieutenant Rigaud s'affaissa, tué net d'une balle au coeur. Son pilote alors n'eut plus qu'une idée: rentrer. Il se laissa tomber et, glissant sous le fokker, il fonça vans le Sud. Le fokkéï* continuait à tirer, ayant pris la chasse; le sergent ne voyait que la ligne de l'Yser qu'il fallait atteindre devant lui; le corps du lieutenant roulait, la tête inerte, penchée, les yeux vitreux, le corps appuyé aux bastingages, les jambes oscillant à travers les commandes. Il fallait rentrer. Tout plutôt que tomber aux mains de l'ennemi. Se raidissant, tendant ses nerfs, il lutta, manoeuvra, avec la mort toujours devant lui, et, au-dessus de l'Yser, le fokker le lâcha enfin. Alors le sergent alla atterrir devant un hôpital. Le lieutenant Rigaud est mort face à l'ennemi, mais son pilote l'a ramené pour que les siens, à l'ombre de son drapeau, lui rendent les suprêmes honneurs. Urs clament! On répand, en divers pays neutres, particulièrement en Suisse et en Hollands, le faux bruit d'une action organisée du gouvernement belge sur l'opinion par le moyen de la presse quotidienne. En «réalité, le gouvernement belge n'a jamais eu de ,,Bureau de Presse". Il possède seulement un Bureau de Documentation, ce qui n'est pas la même chose. Ce Bureau, appelé Bureau Documentaire Belge (B.D.B.), s'est toujours fait une règle, ainsi qu'en témoignent ses publications, d'observer strictement dans l'exécution de sa tâche les méthodes du travail scientifique. Il est, d'autre part, inexact que son directeur ou ses collaborateurs soient attachés à la rédaction d'un journal quelconque. (Communiqué par l'Office Belge ,,Patrie et Liberté", LaHaye.), ? " - - En Belgique. A Bruxelles Un ami un ,,XXe Siècle" vent bien lui communiquer quelques notes qu'il vient de recevoir de Bruxelles. On verra que nos compatriotes continuent à faire preuve d'un „moral épatant".Bruxelles, 6 mars 1916. ...On vient de fusiller sept malheureux à Mons, dont un notaire de Sotteghem. A côté de_ ces _ grands crimes, que d'oppres6Îon, qui va jusqu'aux plus petits détails. Ainsi: défense de . cuire des pommes de terre ,,après" les avoir pelé3, sous menace de la formule consacrée de peines pouvant aller jusqu'à. 3,000 marks d'amende ou 3 ans de prison. On vient d'afficher que celui qui osera dire que l'on a envoyé des pommes de terre en Allemagne sera sévèrement puni, l'affiche reconnaît cependant qu'on en a envoyé ^provisoirement ,,(sic) 180,000 tonnes. Mais ,,défense" de le dire. En attendant il faut cacher ses tubercules et on arrête les gens en rue quand ou suppose qu'ils en* transportent... Nous avons passé quelques jours énervants à la 6uite de l'affichage du placard annonçant la chute du premier fort de Verdun. Ce qui est extraordinaire c'est que ces affiches n'ont pas été portées à la connaissance du public namu-rois. Un peu partout, on avait, pour ce soir-là, organisé des banquets, ils ont été décom-mandés. Un officier avait dit à Anvers: ,,Si ce soir nous n'avons pas pris Verdun, notre mouvement est raté." 12 avril. Les boches sont tombés l'autre jour au Collège St. Louis. Ils ont emmeno le directeur et un professeur nommé Truyens. Depuis, on ne les a plus revus, mais on sait qu'ils sont emprisonnés à Louvain. Les journaux racontent 3ue ces arrestations sont provoquées par la énonciation do deux jeunes élèves qui, arrêtés dans les environs de Moll, ont prétendu que leurs professeurs les avaient eûgagés a rejoindre l'armée et leur avaient fourni des pièces fausses, de l'argent et un guide. C'est évidemment un mensonge de ces infâmes feuilles, mais on sait quels procédés les Boches emploient pour faire parler les gens qui n'en ont pas envie. Depuis quelques jours, nous n'avons presque plus de journaux hollandais et cependant ils laissent passer bien des choses. Ainsi, hier soir, la ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant" avait une correspondance de Londres et une de Constantinople qui n'étaient pas piquées des vers. Dans la première il était affirmé que tous les récits, faits par les boches, des exploits faits en Angleterre par les Zeppelins étaient do la pure fantasmagorie et, dans la seconde, que la Turquie et la Bulgarie en avaient assez d'être exploitées par des sociétés allemandes qui mettent ces pays en coupes réglées et exportent tout ce que l'on peut se mettre sous la dent. On m'a raconté hier qu'Un Monsieur qui, ici à Bruxelles, a encore conservé une gouvernante allemande, avait appris de celle-ci qu'ayant une somme de 1,000 marks dans une caisse d'épargne de son pays, elle avait écrit pour avoir un peu d'argent et qu'on lui avait envoyé 100 marks en lui faisant savoir que tout le reste avait été transformé en titres de l'emprunt. Or, il est certain que, comme les caisses d'épargne n'ont pas leurs fonds disponibles, et emploient ceux-ci à des placements divers, de ce côté-là aussi les souscriptions ne peuvent servir que de contre-valeur à des engagements do l'Etat en promesse ou bons du Trésor. Il se dit en banque que le dernier emprunt de 10 milliards 600 millions de marks n'a donné que 600 millions en argent. Et cependant, en Allemagne, la situation doit encore être moins mauvaise qu'en Autriche, laquelle n ?a ni les mêmes ressources, ni surtout la même organisation. On me disait hier qu'un journal allemand avait avoué qu'on n'avait plus que pour trois semaines de café pour les civils et que la provision pour l'armée n'irait pas au delà de quatre mois. Nous avons vu une carte de restaurant de Cologne, à la date du 27 mars ; on avait pour 3 marks: une soupe aux pois jaunes, du merlan 6auce tomate et ,,une" pomme de terre; pour 1 mark en plus on ajoutait un plat de salsifis! Quand on a fini dans un restaurant, il ne s'agit pas de recommencer dans un autre, car tout ce que vous mangez ou buvez doit, être annoté sur votre carte de vivres qui vous suit comme un boulet attaché à vos pieds.*Nous sommes encore loin de là; ainsi, nous avons en aujourd'hui à déjeuner des pieds de cochons et des fricadelles et ce Boir des côtelettes de mouton à la purée de marrons et des jets de houblon aux oeufs pochés. Les Boclies donnent aujourd'hui et demain deux auditions du Messie, au Conservatoire. Les choeurs et l'orchestre sont formés par des compagnies de Landsturm ; je pense que les voix sont prises dans un Zangverein quelconque. Les places sont à 6 marks 50, ce qui est déjà un beau prix pour ces misérables boches qui ne touchent plus que des soldes modestes. Il est vrai qu'ils n'ont pas à payer de logement, toutes les maisons vides ayant des garnisons. Il y a ] pour le moment énormément de femmes Boches ( à Bruxelles, on les voit se promener aveo leurs époux ou leurs pères. Elles viennent sans doute ( pour 6e refaire, trouvant davantage à manger ' ici. Il y a aussi beaucoup d'équipages, les vieux officiers ont des victorias à deux chevaux et les jeunes des tonneaux ou des charrettes anglaises. Certaines voitures 6ont assez bien attelées, j mais elles sont toutes conduites par des cochers , militaires, ce qui n'ajoute rien au luxe de la j voiture. A Anvers Le tribunal correctionnel ne chôme guère. Voici une affaire, où les détails vaicdevilles- ques voisinent avec le coté sérieux, qui s'est r présentée devant la 3e chambre. Un terras- ] sier, nommé Van H..., s'était enfui en Hol- . lande, le jour du bombardement, avec la ( chez qui il était en pension. Pendant que ( femme chez qui il était encore demeurée dans ( e pays voisin, Van II... revint à Anvers, soi- ] disant pour se rendre compte de la possibi- ] lité^du^ret.Qur. pourj^j^mpftgQe^^ , | voir qu'il n'y avait plus d'obstacle, et la femme revint à son tour au mois d'avril 1915. Le 31 décembre dernier, elle vint se plaindre à la police qu'elle avait été volée par le terrassier et elle dénombra les objets qu'il avait vendus pour son propre compte pendant qu'elle se trouvait à l'étranger. Van II..., mis en'prévention, déclara que c'était du consentement de la ,,patronne" qu'il avait vendu quelques objets pour la somme de 20 francs, dont il lui avait rendu compte. Il avait continué à habiter dans la même pension pendant trois mois à partir du retour de la ,,patronne". Me J. De Prêter, son avocat, plaide: ,,Je vais vous dévoiler les tenants et les aboutissants de cette curieuse affaire. Avant la fuite en Hollande et pendant le commun séjour là-bas, et aussi pendant les trois mois qui ont suivi la rentrée de Madame, les relations entre ces deux personnes étaient absolument cordiales, et il existait entre elles une ,,communauté de fait" qui ôte à l'acte incriminé tout caractère suspect; mais après le trimestre cité en dernier lieu, il y a volte-face complète, parce que, alors, une troisième personne entre en scène, qui a succédé, dans les préférences de Van H..., à la plaignante actuelle, et C9 n'est que quand ce changement a été avéré aux yeux de ,,l'ancienne" que ses sentiments la conduisirent dans le bureau du commissaire..." A l'appui du système plaidé par le prévenu, disons que la plaignante a déposé avec une animosité extraordinaire. Invitée à expliquer la tardi-vité de sa délation, elle prétend cependant qu'elle eût pardonné sans doute la vente des meubles, mais qu'elle a découvert encore, au bout de plusieurs mois, d'autres disparitions. C'est pour ces dernières que le tribunal croit devoir infliger une amende de 100 francs à Van H... D'autre part, la "deuxième Chambre, à son tour, connaît un appel de police, dans une petite affaire qui se rapporte aux événements actuels: Une ,,dopeuse" a houspillé une autre dopeuse, en promettant de lui ,,égratigner la façade" si elle s'avisait de se présenter au ,,dop" le lendemain, et en ajoutant: ,,Vous êtes la plus grande coureuse de la ville; vous arrivez bien à vous faire assez de rentes pour qu'il n'y ait pas besoin de venir rafler les secours qui ne doivent aller qu'aux personnes honorables". Le^ juge de paix avait taxé ces reproches, qui avaient mortifié l'interpellée, à la valeur de 10 fr. d'amende, et le juge d'appel a estimé que, même en temps de guerre, ce ! n'était pas trop. A IMaUines L industrie du meuble se trouve dans une situation critique en raison des difficultés de l'exportation. Aussi les patrons : ébénistes, qui avaient rouvert leurs ateliers < pour procurer du travail à leur personnel, ; vont être forcés de fermér de nouveau. « Un comité a été créé j^our remédier dans la mesure du possible à cette crise. A Aersctîot. La vie est très chère, mais malgré tout i on s'en tire. Le froment est à 120 francs; | le porc se vend 4 francs ïe kilo sur pied; une vache, qui valait jadis 500 francs, f se ] paye couramment 1200 francs et plus. Le 1 paysan trouve, dans une certaine mesure, ; son compte; aussi le loyer des terres augmente dans plusieurs cantons. v 1 Les plus éprouvés sont les petits commerçants, les petits rentiers et les petits ] employés. Les ouvriers sont généralement aidés et peuvent vivre grâce à ces secours. Les Allemands sont plus détestés que < jamais, tant par les gens des villes que ] par les paysans. La population est calme cependant. Dans plusieurs petites villes du pays les ] Allemands ont ouvert des hôtelleries, qui souvent sont de mauvaises maisons. Cela { fait un scandale énorme et dégoûte encore j davantage les habitants. Il faudra plaindre, après la guerre, les -, Allemands qui oseraient encore se risquer ] dans ce pays. ^ A Bruges La kommandantur de Bruges a reçu 'ordre de l'autorité supérieure de faire instruire un four crématoire. Ces travaux mt été immédiatement entamés et achevés, >t de nombreux soldats allemands tués sont )rûlés actuellement à Bruges. * * * Dans certains quartiers de la vieille ville lamande les passeports sont obligatoires. y accès du port est défendu à tout le monde. l<a population fait preuve d'une endurance :onfiante. A Charîeroi La situation du marché des charbons este invariable; les affaires sont calmes et j a production ne peut être réglée qu'au >rorata des commandes journalières, les :ontrats à long terme faisant complètement léfaut. Aussi la production est-ello inégale lans les différentes mines. Toute fois, 'exploitation se fait d'une façon suffisam-nent régulière, et on ne met en réserve que les stocks insignifiante* Au Limbourg On annonce une reprise partielle d'acti vite industrielle au Limbourg. Les distille ries de Velm fabriquent de l'alcool au moyei de betteraves à sucre; à Hasselt, on a mi en service une nouvelle fabrique de liqueurs les anciennes aspergeries de Bockrycl (Genck) vont devenir le siège d'une impor tante fabrique d'engrais chimiques qui occu pera plus de 200 ouvriers. Une nouvelle Société a été fondée dam la ville de" Hasselt, dans le sein de laquelle on ia élu un comité d'hommes compétent et d'agronomes, et qui a pour but la reconstruction des bâtiments agricoles dans la province du Limbourg. Cette nouvelle in stitution travaillera die concert avec la oom-mission centrale de la section agricole di Comité National de secours et d'alimenté tion et le Comité d'agrémentation de lé vie de campagne. Dans les Flandres Le vicaire d'Oudenburg se trouve toujours dans le camp des civils internés à Holzaninden. A la suite des privations qu'il a dû y subir, il a beaucoup vieilli. Le* membres de sa famille ne peuvent pas lui envoyer des vivres. On ignore toujours h motif de sa détention. Dans le Haiîiaut Les grèves charbonnières du Borinage n'ont pas été de longue durée, écrit ,,L'Indépendance." Les grévistes demandaient surtout une meilleure alimentation en pain et en pommes de terre, comme l'avaient exigé précédemment leurs camarades du bassin du Centre. L'institution des économats par les sociétés charbonnières et la création . de la nouvelle coopérative des magasins communaux donneront des denrées en quantités suffisantes et à des prix raisonnables aux braves minetirs pour pouvoir continuer le dur travail de la mine. La Société charbonnière de Fontaine-l'Evêque vient de mettre en activité le nouveau siège installé sur la commune de Loernes. Celui-ci est creusé au midi des concessions actuelles. Les puits d'aérage et d'extraction ont déjà une belle profondeur après avoir recoupé, à 165 mètres, une importante couche de 94 centimètres de charbon à coke de première qualité. Les installations de la surface, munies de ireuils électriques perfectionnés, permettront de tirer parti du gisement supérieur, m attendant que l'on entreprenne le iéhouillement vers 300 à 350 mètres et }ue, dans l'avenir, l'on poursuive, par le aouveau siège en question, le déhouille-ment des gisements contenus dans la nouvelle concession que Fontaine-l'Evêque sollicite à raison du succès rencontré par >es différents sondages. Ces gisements, situés dans la région où es charbonnages de Courcelles et les Houil-ères-Unies ont entrepris ou poursuivent les recherches, sont considérés comme lyant fait connaître la partie la plus riche lu prolongement au midi du bassin houil-er ,notamment pour ses charbons à coke. Toutes les formalités administratives Dour l'obtention de la nouvelle concussion Staient terminées au moment de la décla-•ation de guerre, et, s'il est peu probable }ue le Conseil des mines accorde à la Société de Fontaine-l'Evêque l'énorme îtendue des 1088 hectares de concessions îouvelles demandées^ il ne paraît pas dou-;eux qu'une bonne part lui en sera iccordée. La Société charbonnière -de Ressaix continue, d'autre part, le creusement de son nouveau siège Sainte-Elisabeth, à proxi-nité de la sucrerie de Péromies lez-Binohe. Les travaux marchent normalement. Les sondages qui ont été pratiqués à cet mdroit jusqu'à la profondeur de 1,100 n êtres sont particulièrement remarquables. A la Société charbonnière de Maurage et 3oussoit, on a aussi mis en activité le siège îouveau comprenant les puits nos 5 et G. Le puits no 5, ayant 5 m. 80 de diamè-re, a été muni de cages à quatre wagon-îets par étage. Il a été creuse et guidonné jusqu'au niveau de 25 mètres. Quelques groupes d'haut ations ouvrières encadrent déjà la nou-relle fosse. Le puits no 6.a un diamètre de 4 m. 20 it est également entièrement creusé. Le nouveau siège a été creusé à la suite l'une série de sondages fructueux ayant ■évélé la présence d'un gisement houiller le qualité supérieure. Le charbon dont es sondes ont révélé l'existence est aussi iche, aussi dur et résistant qu'est pauvre 't friable celui des gisements exploités lepuis l'origine de la société de Maurage. Les veines du nouveau siège sont d'une xploitation commode; leur inclinaison, I ui est de 22 degrés pour les premières ouches, n'est plus que de 10 degrés dans es couches inférieures, soit à partit de 423 nètres. Les bancs sont d'une régularité are qui assure la qualité dm charbon. On compte pouvoir extraire, en temps Lormal, 1,500 tonnes par journée de tra-ail.D'autre par, un Boche écrit de Môns, à i ,,Gazette populaire de Cologne": Dans 3 Borinage, un grand nombre de mineurs nt fait grève. Ils désirent plus de vivres t surtout plus de pommes de terre. Ils >rotestent au surplus contre la cherté des ivres. Les bourgmestres borains envoyè-ent des délégués auprès des autorités alle mandes de l'administration civile. D'après le ,,Courrier de l'Avenir", ces négociations aboutirent à un bon résultat. Le bureau de la repartition des pommes l de terre, à Bruxelles, a fait aussitôt des ^ démarches en vue de faire distribuer une » plus grande quantité de ces tubercules dans le Borinage et de garantir une répartition suffisante de la récolte prochaine. Sur quoi les chômeurs ont repris, en partie, le travail. On ,,espère" que le travail sera complètement repris cette semaine. # * * Dans le Hainaut, on. s'efforce de prendre les' mesures nécessaires pour assurer aux ouvriers souffleurs de verre une plus grande ration de pain. On appuyé cette proposition en déclarant que le métier des souffleurs de verre est spécialement dur; pendant la saison chaude. Si les ouvriers n'obtiennent pàs d'augmentation de nourriture, ils ne pourront résister aux prochaines chaleurs et devront abandonner le travail. Le manque de pommes de terre, le prix exorbitant de la viande et des oeufs ne leur permet pas de se procurer la nourriture nécessaire, en plus de leur ration. ITT f> - trnm le sauvetage des épaves. ' Une société américaine voudrait, dit-on, tenter le sauvetage des richesses englouties dans la mer et dont la Valeur atteindrait un milliard et demi rien que pour les bâtiments torpillés ou minés _ depuis le" commencement de la guerre* Ne discutons pas ce chiffre, qui totalise vraisemblablement le montant des coques et des cargaisons; toutefois, reconnaissons qu'en rade du Havre seulement gisent sur les fonds du ,,Chan-nel" une douzaine de bateaux représentant près do 80 millions . Bien que les opérations de sauvetage soient particulièrement difficiles, en raison des bancs de sable et des courants, elles sont néanmoins de nature à tenter une société comme la ,,Inter, Océan Submarine Engineering" qui réussit, il y a une quarantaine d'années, à renflouer un transatlantique français sombré dans les eaux américaines et qui voudrait aujourd'hui explorer les flancs de la „Lusitania", coulée à 16» milles do Kinsale, par 110 mètres de fond. Les travaux de ce genre sont la spécialité âë compagnies maritimes dotées d'un puissant outillage. L'une des plus importantes, la „Svît-zer", a son siège au Danemark et compte à son actif des renflouements qui ont provoqué l'ad-mûration des gens de mer; de même, la „Sal-vage'' de Liverpool. Les Allemands aussi, à qui rien de ce qui est maritime ne restait étrangér, avaient avant la guerre quatre postes de sauvetage en Méditerranée où des navires battant leur pavillon stationnaient: Marseille, Bizerte, Gibraltar et Malte. En France enfin, bien que disposant de moyens plus modestes, les ,,Abeilles'/ du Havre ont maintes fois mené à bien des opérations difficiles; il y a quelques jours, notamment, un grand quatre-mâts anglais, le „Co^ lonial-Empire", échoué depuis novembre dernier sur les rochers des Cardinaux, à 2 milles au large d'Hoedic, était amené par leurs soins sur une plage avant son entrée en cale sèche à Saint-Nazaire. Les circonstances dans lesquelles s^ffectue le sauvetage des cargaisons et des coques sont si dissemblables, les opérafcons entourées de tant do difficultés, qu'elles nécessitent auparavant un examen judicieux dont dépendra le succès. Les travaux entrepris jusqu'à ce jour ont montré^ que par temps favorable, cur des fonds relativement stables et dans des eaux claires, on peut sauver un bateau jusqu'à 38 mètres de profondeur, les scaphandriers pouvant descendre à 30 mètres. Des expériences faites à Gênes ont même permis d'envoyer une cloche à plongeurs jusqu'à 180 mètres* mais sans travail utile. Le renflouement s'effectue de deux manières: par émersion lorsque l'épave gît sur de grands fonds, par relèvement si elle repose par des fonds de 12 à 15 mètres. Dans le premier cas, on aveugle les trous faits à la coque, on ferme les ouvertures après avoir délesté la coque de toute la cargaison que l'on a pu enlever et l'on vide l'intérieur au moyen de pompes très puissantes. Dans le second cas on procède par soulèvement de l'épave en amenant au-dessus d'elle des pontons ou des cjia^ lands. Des chaînes, passées sous la coque inw niergée, sont raidies au moyen de vérins et, lorsque la marée monte, l'attelage des allèges et de la coque qu'elles soutiennent est remorqué peu à peu sur des fonds plus élevés .îusqu'à la terre ferme. iSi l'on ne peut utiliser le puissant concours do la marée, on coule des chalands aux côtés de l'épave, on les relie à colle-ci par des chaînes et on les vide ensuite au moyen de pompes après les avoir déchargés et en avoir aveuglé toutes les ouvertures. Dans certains cas enfin où le renflouement de la coque est considéré oom me impossible, les scaphandriers se mettent seule à l'oeuvre en essayant d'atteindre les parties du navire où sont enfermées les valeurs. Le souvenir des galions de Vigo, à ce sujdt, est présent à toutes lés mémoires ; ce qui est moins connu, c'est que ta sauvetage des richesses que la légende affirmait être cachées dans les flancs de ces galions aboutit à la seule extraction de quelques boulets rongés par la mer et de vieux canons. mm» i O .1 ■ H y a un an 2 juin 1915 : Au Labyrinthe, nou veaiuri, progrès des Français. A Neuvillc-Saint-Vaast, ils occupent un nouveau, groupe de înaisons. Bombardement de Reims. Attaques allemandes repoussées à Beausèjour &t au bois Le-Prêtre. Front oriental: apparition des gaz asphyxiants dans Vattaque des po-sitions russes sur la Bzoura et sur la Rawka par les Allemands; leurs offensives sont d'ailleurs repoussées ; combat? autour, de Strijm

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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