L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1196 0
15 October 1915
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1915, 15 October. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 30 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/6q1sf2n820/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

» —Z— ——i "Culi la ; *-^criMïni^^^cs^T^TOTo*yre"lÇSsr L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam "." t-' j.ij'àiïÂWr*•. Beige est notre nom rie Familfe. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphonç: 2797. Rédacteur en Clieï : Gustave Jaspaers. . . ( Charles Bernard, Charles Herlbiet, Comité de Rédaction: j René chamtjry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal:N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdarii Téléphone: 1775. Abonnements! Hollande!]. 1.50 par mois. Etranger fi!.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. «Réclames: 30 cents la ligne. Berlin-Bagdad XI y a un certain intérêt, à se demander quel eût été l'avenir des alliés de l'Allemagne si le sort des armes lui avait été ^ pour la Turquie, la cause est entendue-VAllemagne se dit son amie et personne j'ignore que le compte d'un ami de l'Allemagne est toujours bon. On ne cache pas, dans les milieux allemands, qu'on projette J'accaparement de la Turquie: rapprochement économique, intronisation des méthodes, des administrations et des capitaux allemands, organisation allemande, installation d'individus allemands. Le sultan continuera à régner. Il aura voix au^ chapitre dans son pays germanisé à peu près , autant qu'en a le prince de Schaumburg- lippe dans l'empire d'Allemagne, ce qui n'est cnière. L'alliance secret* acceptée dès le temps de la paix par la Turquie et confirmée par eon entrée en lit» aux côtés de nos ennemis, c'était la première opération en vue de réaliser la politique formulée, il y a longtemps de cela, par l'économiste Frédéric List : la politique Berlin-Bagdad. On a cru longtemps que les Allemands eux-mêmes tenaient ce projet pour une utopie, mais pas du tout. Leurs ambitions contenues sont déchaînées par l'effet des premiers succès militaires et n'ont encore ,pu s'apaiser par la réflexion, car on est lent, en Allemagne, à se rendre compte. Ce qui s'y raconte et s'y écrit encore actuellement montre que l'on y est fermement convaincu que, d'un moment à l'autre, la défaillance ou la trahison d'un des' Alliés libérera l'Allemagne sur un de ses fronts pour lui faire remporter la victoire sur les éUtres champs de bataille. On ne saura que plus tard ce qui fut promis au tsar des Bulgares pour l'entraîner à son acte regrettable. Le tsar Ferdinand n'ignore pas que la politique Berlin-Bagdad rend indispensable un lien territorial entre l'Autriche-Hongrie, devenue une succursale de l'Allemagne, et l'Asie Mineure. Il est probable que les diplomates allemands auront promis à la Bulgarie les territoires serbes et roumains nécessaires à la réalisation de ce rêve politique. Mais- ensuite? Autocrate et ambitieux, le tsar Ferdinand acceptera-t-il le rôle de polichinelle dont la Prusse tirerait la ficelle selon son km vouloir ? Que sont les rois et les princes des Etats confédérés, que Bont leurs ministres et leurs Parlements ? Exactement des autorités d'un quelconque Grand-Duché d'opérette. La Prusse est seule à imposer ses volontés et le Reichstag Mi-même, cette* parodie de représentation populaire, doit se méfier du Landtag prussien, lequel est toujours disposé à empiéter sur des domaines qui ne sont pas de son ressort, toujours gonflé d'ambitions dominatrices, qui sont le propre du caractère prussien, toujours âpre à la conquête d'une autorite active dans les destinées de,l'empire. Avant la guerre, l'empire austro-hongrois n'était pas assez dépendant de l'Allemagne au gré de celle-ci. On estime que la guerre actuelle l'aura suffisamment affaibli pour qu'il soit contraint d'accepter l'union douanière qui lui est proposée par l'Allemagne. Le traité économique de L'empire d'Autriche avec les pays de la Couronne'hongroise prend fin le 31 décembre 1917. On discute déjà les termes du nouveau traité l'Allemagne se propose de s'en mêler activement, d'autant plus que le traité dé commerce qu'elle a avec l'Autriche-Hongrie '^pire aussi fin 1917. Il se dit et s'imprime couramment en Allemagne qu'il est indispensable que les deux empires soient d'accord sur les principes économiques qui régleront leurs rapports futurs, avant que soient entamés les pourparlers de paix avec les ennemis vaincus (ceci est une expression indispensable dans les articles de journaux allemands). Excellente précaution que prennent les Allemands pour lier, le sort de ! Autriche-Hongrie au leur, afin que celle-ci ne jouisse pas d'un traitement de faveur , lors de la conclusion de la paix. Il y a déjà eu de nombreuses conférences entre délégués allemands et délégués austro-hpngrois, mais ceux-ci ne semblent pas repondre avec assez d'empressement aux invites, qui, jusqu'à présent, sont encore souriantes, des premiers. L)''ici peu de temps leur sourire se transformera en grimace irritée et il faudrait un miracle pour que Autriche ne doive se livrer aux Allemands, quoiqu'elle en ait et bien qu'elle sache que B]!îr*r ®c°inom^(lueirierLt à l'Allemagne c'est , abdiquer politiquement, en vertu de ce don singulier qu'ont les Allemands d'introduire <e la politique dans les questions qui y semblent tout à fait étrangères. Ici se véri-ie la force des notions confuses' dont le J génie allemand a le secret. ,,ÎSTeuf fois sur ■ dix on perd son temps, a dit Edgard Poë ; ans ses Marginalia, de chercher à tirer : quelque sens d'une maxime allemande, ou J P-utot, à vrai dire, on peut ' de chacune ' Jtorquer le sens que l'on veut." Et le ' ns qu en extorquent les Allemands eux-intérêts^ ^OU)^ouirs ^ P*us favorable à leurs ] Leur conviction, le dogme qui règle leurs s tes, ^ c'est que l'empire actuel, tel qu'il * créé par Bismarck, n'est qu'un stade J e évolution vers la Grande Allemagne. & ^ 00 ^u'^s projettent vers l'Orient, j SisfisLYfirA ne jssgt jça@ moifgs .t. précises. Bagdad-Berlin peut se prolonger jusque Copenhague et Rotterdam, et plus loin encore, jusque Stockholm et Christiania. Cela vient encore d'être dit, avec une netteté qui ne permet aucune équivoque, par Winterstetteu, un des politiciens les ■ plus écoutés du moment, dans les ,,Siiddeut-• sche Monatshefte" de septembre: * ,,Tôt ou tard, les Etats Nordiques, la Hollande et la Suisse se rattacheront à la Confédération de l'Europe Centrale. C'el'a i n'est déjà plus un problème à résoudre. Ce n'est plus qu'une question de temps, et il y aura moyen de réaliser cela aisément, grâce au* caractère fédératif de toute l'organisation. On peut attendre et on attendra sans impatience. L'union germanique sera chose faite 'à l'heure où poindra, l'au'be du nouveau jour décisif. ' ' Notons que cela vient d'être écrit au moment où, pour influencer favorablement les pays neutres, l'on dit chez nos ennemis que l'on ne demande pas mieux que de conclure ,,une paix garantissant l'avenir de l'Allemagne." Il y a de quoi frémir lorsqu'on songe aux velléités ambitieuses de l'Allemagne si le mauvais coup qu'elle a médité pendant près d'un demi-siècle avait réussi selon ses plans. C'était l'Amérique reliée à l'Europe teutonisée par un tunnel ou par un pont ou par les deux à la fois et l'Union germanique . plantant son drapeau jusqu'au sommet des ; Cordillères et . des Montagnes rocheuses, ! aux confins de la Terre de Feu et sur les icebergs du Groenland. Et vive l'a victoire dfâ la Marne qui pous a préservé de ce cauchemar, nous et les nations neutres. Charles Herbiet. i \ II y a un an! b 15 octobre 191£. M on vif este du gouverne- \ - meut belge à son peuple, expliquant son - installation an Havre et terriercïant la . France de cette hospitalité. Offensive alle-5 mande d-ans la Flandre occidentale ; l'ennemi . occupe- Ostende, mais évacue lai rive gauche s de la Lys; les alliés occupent un front 3 d'Y près à la mer; sur le reste du> front | i jusqu'à Verdun, engagements à Vavantage - des alliés; nouveau bombardement d-e Reims. . Des avions anglais et français survolent 3 Carlsruhe. Le croiseur anglais „î{awke" est ! coulé -par un sous-marin allemand dans la 3 mer du .Nord. Un Taube abattu■ près de Saifit-Omer. Défaite allemande autour de g Varsovie et d'Ivangorod; les Busses font des î milliers de prisonniers. «■f W wi ■ ' » La Hollande et la Belpi Nous lisons dans le ,,Tijd" : ,,Dans certains journaux belges paraissan en Hollande, et notamment dans l',.Echc belge", d'aucuns écrivains, se basant sur l'un* ou l'autre idée personnelle, se sont attachés l diverses reprises à vouloir démontrer que lei catholiques néerlandais étaient particulièremen germanophiles et qu'ils partageaient l'opinior des Allemands sur c© qui concerne la, violatioi de la neutralité belge, etc. ,3 Cette mise en scène des catholiques hollan dais sous un faux jour se produit si systématiquement qu'on peut croire difficilement à l£ pureté des intentions et la bonne foi de: auteurs de ces articles. „C'est pourtant un fait établi, que non seule ment aucun catholique hollandais n'a jamais défendu la violation de la neutralité belge, mais que cette violation a été désapprouvée par les journaux catholiques néerlandais ai: même titre que les cruautés injustes cortmiisef sur des prêtres et des civils belges. ,,Et, s'il est tout aussi naturel que juste que la presse catholique emploie, pour formuler sa jugements, le ton modéré que réclament les circonstances présentes, à plus forte raison cela ne donne pas le droit à ces écrivains belges de soupçonner notre presse et notre peuple catholique d'être de connivence avec l'injustice."Il nous est arrivé souvent de discuter des opinions personnelles exprimées dans le ,,Tijd", ■estimant que si le ,,Tijd" croit devoir leur accorder le bénéfice de 6a publicité, ces opinions pour n'être que personnelles n'en reflètent pa* moins un état d'esprit plus ou moins répandu. Mais notre confrère a tort de voir là-dedans un système", Le ,,Tijd" publie également des articles signés de noms éminents où la cause des alliés est défendu© avec autant de chaleur que de tal©nt. D'autre part, quelle que puisse être l'attitude du grand journal catholique hollandais vis-à-vis des' peuples et des Etats entraînés dans la grande guerre, nous nous empressons de reconnaître que, pour ce qui est da la Belgique en particulier, cette attitude a été non seulement correcte mais particulièrement sympathique!Le malentendu que révèle l'artieulet cité plus haut provient tout simplement de ceci : le „Tijd" est un journal neutre; nous pas. Nous sommes reconnaissants au ,,Tijd" de publier notamment les articles de M. le chanoine Heynssens, d'ouvrir ses colonnes à la prose de Belges ou de Hollandais pro-Beliges, Mais la reproduction de ces articles dans notre journal ferait, double emploi. Nous jugeons plus utile à notre cause de nous occuper surtout de ce qu'on dit contre nous ou nos alliés, de redresser les erreurs et de réfuter — pour autant que cela soit dans nos faibles moyens — des jugements préconçus ou de parti pris. Le ,,Tijd" a tort de voir là-dedans un système en ce sens, bien entendu, que ce ..système" n'est nullement dirigé contre lui. Pour ce qui est de l'accusation de mauvaise foi... le ,,Tijd" estimera qu'il est difficile de nous en défendre en sorte qu'il ne fera aucune difficulté de la retirer-' I .C. Bi - En Belgique. A Bruxelles. M. le bâtonnier Theodo^ se trouve en-| fermé au camp d'Osnabriick avec Maurice Lippens, le vaillant- bourgmestre 4e Moer-beke.i* * * Le Collège échevinal de Schaerbeek a décidé de donner le nom de Place de la Patrie à l'endroit de l'Avenue Rogier situé entre la place des Bienfaiteurs et la chaussée de Louvain. I* * * On a pu se demander quelle situation allait être faite aux Grecs habitant Bruxelles. Sous le ministère Venizelos, ils étaient mal vus, surtout lorsque parut, par les soins du consulat général de Grèce, le court avis suivant: Par décret royal du 10/23 septembre, mobilisation décrétée. Sont convoquées classes 1892-1911 comprise, soit: lo. Tous réservistes de ces classes ayant accompli trois mois de service; 2o. Réservistes ne se trouvant pas actuellement sous armes mais appartenant classes 1912, 1913a, 1913b, 1914, ayant servi pendant trois mois; 3o. Tous auxiliaires appartenant classes 1892-1914 inclusive ayant ou non servi; 4o. Tous officiers réserve n'importe quelle classe. Sont dispensés appel, exemptés classes qui acquirent sujétion hellénique après 21 ans. i Tous les sujets helléniques visés par ce télégramme ont à se présenter au consulat général de Grèce, 38, boulevard d'Anvers, de 5 à 6 heures (h.b.), et ce dans un délai de six jours. Les gens de la Kommandantur firent remarquer que le consul aurait pu indiquer, dans son appel l'heure allemande et non l'heure belge. A ce moment, il n'y avait pas de doutes. Les Grecs allaient marcher contre les Germaniques. Ce fut un beau tapage au gouvernement général temporaire. La question fut posée de ne pas les laisser sortir du pays. Mais on ne le pouvait pas, les hosti-I lités n'ayant pas éclaté. Situation très embarrassante pour les Boches, embarrassée pour les Hellènes. Et voilà que, tout d'un coup, on apprend la résolution du royal beau-frère du kaiser. Joie des Teutons et mécontentement, très mal dissimulé, de la population. Les Grecs allaient de nouveau être dans les bonnes grâces de la Kommandantur. Il est à remarquer que tous les sujets hellènes habitant la Belgique ont épousé notre cause, dès le jour de'l'agression allemande. Et comme le dernier mot n'est pas dit dans les Balkans, il y a encore de l'espoir au coeur des Belges. * * # On annonce le décès du lieutenant-général retraité Albert Ma-lengreau, né à St. Ghislain en 1848. A Anvers. Voici ce que publie le journal ,,De Tele- • graaf" à propos de la Chambre de Commerce d'Anvers ; Par deux fois, M. Edgar ' Casteleyn, f. f. de président de la Chambre 1 de Commerce, décida de porter plainte contre l'autorité allemande en Belgique, parce que celle-ci manquait à sa parole.* : Les deux protestations concernaient le paiement des marchandises qui, lors de la prise ' d'Anvers, furent réquisitionnées par l'ar- ] mée allemande. M. Casteleyn démontra : clairement que les compatriotes de von : Bethmann-Hollweg avaient eu recours au 1 système du chiffon de papier. L'accord en 1 question fut traité en décembre. Il stipu- -lait que les neuf provinces belges paieraient \ ensemble une contribution de guerre de ' 480 millions de francs, payable en verse- J ments mensuels de 40 millions. En revanche, le gouvernement allemand s'enga- c geait au paiement de toutes les marchan- 1 dises à. réquisitionner, ceci au comptant * par des effets de premier titre ou des bon6 c sur les grandes banques allemandes. Cet c engagement a été reconnu par M. von Bis- j sing lui-même dans une proclamation en date du 9 janvier 1915. Notons en passant c que, dans la première proclamation aile- £ mande au peuple anversois formulée le jour ( même de la prise d'Anvers, le respect de la personne et des biens était garanti aux c habitants. Le 13 janvier, il apparut que la c promesse du général-gouverneur aurait un commencement d'exécution. Ce jour-là, M. von Lunim, commissaire général impérial auprès des . banques belges, convoqua les notabilités du monde financier et commer- < cial qui se trouvaient à Anvers pour leur* < communiquer que les réquisitions réguliè- ] res allaient être payées sur le champ tandis 1 que les réquisitions irrégulières allaient être \ soumises à une commission de négociants « belges, formée d'urgence et placée sous la ] présidence du sénateur hambourgeois ] Strandèç. Cette commission aurait été char- ; gée de régler au plus tôt les différends. Le { mois de janvier passa, février, également. On arriva à la mi-mars san6 que l'affaire < eût progressé. C'est alors que la Chambre < de Commerce tenta de rafraîchir Ta mémoire < au gouverneur général allemand par un 1 moyen radical: elle proposa aux administra- ] tions provinciales de cesser le paiement de \ la contribution de guerre jusqu'à ce que 1 les allemandes aient satisfait à leurs engagements. Le rapport que M. Casteleyn envoya le 18 mars à la Députation permanente de la province d'Anvers porte nettement cette volonté. Les réquisitions faites à Anvers — dans le rapport — sont évaluées à plus de 85 millions de francs, non compris les machines enlevées dans un grand nombre d'usines et les incalculables quantités « de marchandises de tout genre que les soldats allemands ont enlevées, en T-absence des propriétaires, sans donner ni bon ni reçu ! En avril, on a cru un instant que la proclamation de la Chambre de Commerce avait atteint son but. Un décret du gouverneur général instituait la ,,Yorschuss-kasse" (caisse d'avances). Tout ce que je sais de cette institution, écrit M. Casteleyn dans son second rapport du 31 août, c'est que le 12 avril M. le sénateur Stran-dès, président de l'administration civile allemande, mra transmis le décret d'institution de cette caisse, en me déclarant qu'il ne connaissait pas les conditions sous lesquelles cette caisse fonctionnerait, mais qu'il me les communiquerait. sitôt qu'elles viendraient à sa connaissance. Le 7 'mai, continue M. Casteleyn, j'écrivis encore au sénateur Strandès pour lui rappeler sa promesse. Le 3 juin, il me' répondit *^ie le règlement fixé pour la Vorschusskasse, combiné avec celui de la Commission des Indemnités fonctionnant à Berlin, avait dû subir des modifications qu'il ne connaîtrait pas avant trois semaines- Les mois de mai, juin, juillet se passèrent donc dans l'attente tandis que leé députa tions permanentes belges continuaient de payer à jour fixe leurs 40 millions mensuels. Le 31 août, la Chambre de Commerce put croire que sa patience était à bout. Elle envoya un 6çcond rapport dans lequel elle proposait aux provinces de refuser carrément le paiement de la contribution de guerre des deux derniers mois. Ce rapport se terminait par ces fières paroles: ,,Dans cette affaire, nous ne sommes pas seulement les occupés devant les occupants, les vaincus devant les vainqueurs, nous sommes des hommes avec lesquels on a négocié et qui ont consenti à payer une contribution en temps que garantie de dommages intérêts auxquels les Allemands ne peuvent se soustraire en aucun cas. ,,En d'autres mots, nous n'avons pas seulement à faire appel à la Convention de La Haye et au Droit des Gens, mais au Droit, tout simplement, que le monde civilisé puise dans le respect de la parole donnée. Car cette loi porte partout le caractère de l'inviolabilité. Si bien qu'on tient à honneur de la reconnaître et de la suivre scrupuleusement, même entre ennemis et même sur le champ de bataille.'-' On pouvait s'attendre à ce que ce geste hardi ne resterait pas impuni. Cela n'étonnera personne que von Bissing ait pris des mesures pour empêcher le président de la Chambre de Commerce d'élever encore la voix. Le 30 septembre, le gouverneur a formulé • un décret qui doit incessamment paraître et dont les grandes lignes sont celles-ci: beaucoup de commerçants anversois auraient, de mauvaise foi, introduit des demandes de dommages-intérêts pour permettre ainsi â M. Casteleyn d'influencer la /coniiance que la population marque à l'Allemagne! (théorie boche, bien entendu). C'est pourquoi M. von Bissing déléguera un commissaire spécial pour recevoir dans les locaux de la Chambre de Commerce toutes les requêtes en paiement. En fin de compte, il se propose d'ordonner que toute la correspondance de la Chambre de Commerce, y compris tous les imprimés rédigés par celle-ci, soient placés sous le contrôle des autorités allemandes. Celui-ci sera exercé par le commissaire impérial des banques belges qui devra être avertitrois jours d'avance de chaque réunion de la Chambre de Commerce et qui aura le droit d'envoyer un représentant à ces réunions. Ce délégué aura le pouvoir de défendre toutes les discussions qui ne figureront pas à l'ordre du jour, soumis au préalable à son appro- ( bation. Toutes les discussions qui seraient de nature à nuire (?) aux intérêts allemands seront interdites, car il aura au besoin le droit d'interrompre les séances. M. Castelej'-n saura une fois pour toutes J ce que les autorités allemandes pensent de ce qu'il appelle le Droit pur et simple! A Liége. La Ville fera débiter dans ses magasins ] de ravitaillement du pétrole, au prix de 90 \ centimes le litre. Cela • réjouira bien des \ pauvres ménages qui, faute du précieux ■ liquide, n'ont pu s'éclairer depuis long- < temps. Le carbure tendait à se substituer * au pétrole, mais ce mode d'éclairage était 1 peu pratique et passablement dangereux pour ceux qui ne savent pas manier les appareils spéciaux servant à produire le gaz acétylène. - Dans une infinité de magasins de la ville, on fait aujourd'hui l'étalage de lampes à carbure et les combinaisons diverses ont donné naissance à une quantité de modèles. Le cuivre étant devenu un produit rare, nos fabricants s'attachent plus spécialement à la confection de lampes en fer blanc, dont le prix est plus abordable. Au quai de la B£fcte; de même qu'à la jpjac© St-MicheJ. et^ rue Haute-Sauvenière, les marchands de ces petites ,,lamponnettes" abondent, et certains affectent la forme d'un obus, tout en restant, d'après les réclames, inexplo-sibles..^* * * On cite beaucoup d'Allemands qui ont ouvert des magasins de détail, qui jouissent ' de la clientèle teutonne exclusivement. A l'usage des Boches, un de leurs compatriotes a ouvert un bar luxueux rue du Pont d'Avroy. Le sieur Bâcker, ancien tenancier du Walhalla, trône au buffet de la gare des Guillemins... * * * D'après les renseignements les plus récents, il serait question de porter la ration de pain à 400 grammes au moins. La farine sera blutée à 70 %. * * * Sur le plateau de Cointe, on a étaibli de nouveaux chantiers pour la construction de la rue du Cfhéra. Les ouvriers travaillent trois jours par semaine, aux frais de la yille. Di'autres travaux sont en cours, près du premier rond-point du nouveau boulevard. Soixante ouvriers participent à ces travaux.A Bran «les. L'oppression allemande pèse lourdement 1 sur les Brugeois. On cite le cas de certains citoyens qui, 1 pour avoir regardé de travers un officier, avoir ri à son passage ou avoir négligé de descendre du trottoir ( !) ont été conduits à la Kommandantur et se sont vu infliger un mois de prison ou 50 marks d'amende. Une peine de 15 marks ou de 5 jours de détention attend l'imprudent qui est surpris dans la rue 5 minutes après 9 h. du soir. Nombre de Brugeois ont été envoyés . en Allemagne pour s'être employés à la transmission des lettres à l'étranger. Pour avoir, le 21 juillet, arboré la cocarde tricolore, plusieurs personnes ont encouru 21 jours de prison. Parmi les Brugeois notoires décédés en ces derniers temps, on cite MM. Gustave Godderis et le docteur Cooman. ( La région a souffert par instant des récents bombardements. Au mois d'août, une bombe est tombée i sur la gare, près du bureau des marchandises, et y a causé des dégâts peu importants. A Saint André-lez-Bruges, une maison a été traversée de haut en bas par un -autre projectile. Aucune victime, bien que tout ait été détruit. Détail curieux: le mou- < vement d'un réveil découvert parmi les décombres marchait encore. Rue Sainte-Catherine, des bombes ont atteint sans grand ; dommage la fabrique de brosses Insleghem et le couvent des Frères de.Charité. Une des distractions de la population, J. c'est le passage fréquent des Zeppelins dont les moteurs sont très bruyants. Le bruit de < la canonnade est presque incessant: quand il s'arrête, les habitants sont inquiets et se demandent ce qui se passe... A Assebrouck- t lez-Bruges, toutes les habitations ont été... i vidées et détériorées par les Boches. | ————— c A Mons. i On peut prévoir que, d'ici deux mois, le ^ prolongement de la ligne électrique Frame- j ries-Mons jusque sur la Grand' place sera f terminé. Il empruntera la rue de Bertaimont, Ç Ja Grand' rue, la rue de la Chaussée avec un seul arrêt à la rue des Capucins. Les travaux avancent rapidement. Les ' attaches pour suspensions des câbles étant ' déjà presque entièrement fixées aux façades ' des maisons et la pose des rails se faisant , à raison de 35 mètres par jour, on peut t espérer que tout sera fini pour la data fixée, f ■ C ' t Grèce et Belgique j f Nous lisons dans-,.lie Journal de Genève": 1' On débarque à Salonique. Pour les lecteurs I lu ,, Journal de Genève" cet événement était attendu depuis plus d'un mois. Nous avons en l effet, les premiers, le 2 septembre, grâce à c une lettre que nous adressait de Paris un cor- ci respondant occasionnel, pu annoncer que tel i était le projet.de la France et que l'expédition s serait commandée par le général Sarrail. £ Salonique appartient depuis deux ans à la r Grèce. Celle-ci a adressé à l'Angleterre et à. g la France une protestation contre l'usage que s ses puissances font de son territoire. 11 s'agit d là, pensons-nous, ou d'une concession de Veni- c zelos aux sentiments particuliers de son roi, ou, n plus probablement, d'une foi-mule diplomatique destinée à sauver la face, en attendant que des a faits éclatants permettent l'entrée en ligne I nette et franche de l'armée hellénique pour la défense de la Grèce, aux côtés des trois puisson- -2es protectrices, auxquelles elle doit la vie,, la durée et la croissance, autant qu'à la bravoure î des palikares de la guerre dé l'indépendance et les soldats de 1912 et 1913. r Attendons-nous cependant à ce que les Aile- d mands, et ceux qui sont décidés' à leur donner x raison quoi qu'ils aient fait et quoi qu'ils fas- a sent, crient partout, dès aujourd'hui: ,,Ceux-là e même qui se sont montrés si indignés par l'in- y vasion du Luxembourg et de la Belgique, vien- f tient de violer la neutralité de la Grèce. Les £ deux actes se valent. La Quadruplé-Entente n'a r plus rien à reprocher à l'empire de Guillaume r tl." c Il importe donc de constater que. ni en droit r ni en fait, il n'y a la moindre analogie entre t Les deux actes. . . g La Belgique est neutre, de façon obligatoire £ et permanente. Cette neutralité lui a été imposée en 1839 par les cinq grandes puissances d'alors. Elle n'a pas été seulement imposée, elle a été garantie par elles. C'est le plus grand docteur allemand du droit international. Bluntschli, d origine zuricoise, qui, devenu professeur à Heidelberg et membre de la Chambre des seigneurs du grand-duché de Bade, a écrit : „Les Etats qui ont garanti la neutralité de ,,la Belgique et ne la défendraient pas contre „une agression ne tiendraient pas leurs onga-jjgf^ients et se rendraient coupables d'une ,,violation du droit (1)...'? A combien plus forte raison ceux qui, ayant garanti la neutralité de la Belgique' l'attaqueraient eux-mêmes et violeraient là neutralité qu'ils se sont eux-mêmes engagés à défendre. Il en est de même pour le grand-duché de Luxembourg, avec cette circonstance aggravante que les puissances qui lui 'avaient imposé la neutralité, à la demande de la Prusse, s engageant à la respecter et à la garantir, avaient en même temps interdit au petit Etat de se donner une armée. ,,Tu es si sûr de nous, lui avaient-ils dit, que tu n'as pas besoin de soldats. Si tu étais attaqué, c'est nous qui" te défendrions". « La Grèce n'est pas un Etat à neutralité permanente. Aucune puissance ne l'a imposée moins encore garantie. Il ne peut s'agir 'en ce qui la concerne, que d'une neutralité occasionnelle. Elle y peut renoncer en tout temps. Quand elle dît Aujourd'hui, je suis neutre ', son interlocuteur ne peut pas savoir si elle le sera encore demain. Au mois de février dernier, son premier ministre proposait d'intervenir dans l'entreprise pour forcer les Dardanelles.En fait, la différence est plus forte encort qu'en droit. , fja Belgique n'avait aucune part' quelconque a la guerre de 1914. Les prétextes invoqués par 1 Allemagne pour déclarer la guerre à la Russie et a la France ne la touchaient pas. Elle no possédait pas, en Europe, de puissance protectrice. Elle n avait, elle ne pouvait avoir d'alliance avec aucun des 'belligérants. Elle était resteo strictement et • loyalement neutre En publiant les rapporte' diplomatiques sur lesquels ses agents ont fait main basse dans les archives de Bruxelles, l'Allemagne a prouve elle-même que, si le cabinet royal avait des sympathies spéciales, celles-ci le poussaient beaucoup plus vers Berlin que vers Londres ou vers Pans. Le rôle do la Grèce est tout autre. La guerre actuelle est sortie des guerres de 1912 et 1913 ou elle a victorieusement combattu. L'histoire montrera les trois guerres de 1912, 1913, 1914-1915, comme un triptyque. La Grèce est morn-sont officiellement ses puissances protectrices européenne qu'elle est et reste l'alliée de la oerbie, _ a propos de laquelle l'orage s'est Sai-, Ï- Angleterre, la France et la Russie sont officiellement ses puissances protectrices. Le débarquement à Salonique est nécessité, non pour assurer à un projet d'agression une rapidité foudroyante (2), mais pour défendre le petit peuple allié do la Grèce, attaqué de deux cotes a la fois, entre autres par un Etat jusqu ici de neutralité occasionnelle. L Allemagne se dispose, après avoir forcé le corridor d Orsova, à traverser le territoire bulgare pour lancer une armée su Constanti-nople. Elle le fait annoncer par toutes les trompes de sa presse. Comment en vouloir à la yuadruple-Entente si, polir l'en empêcher, elle use d un secteur de territoire hellénique? Les intérêts évidents de la Grèce, qu'une vie-toire des empires ailJiés à la Turquie mettrait en penl mortel, ses devoirs vis-à-vis de son alliee serbe, les circonstances de l'heure actuelle le fait que le. prince Nicolas de Grèce va pren dre le commandement de Saioniqup où débarquent les Alliés, que des employés grecs remplacent les employés allemands de la ligne de chemins» de fer qui conduit à Nich, tout donne a croire qu'au fond la Grèce consent à ce que la Quadruple-Entente traverse son territoire pour permettre à son alliée de résister à l'attaque nouvelle qui la menace. La protestation de Venizelos. a, du reste, un caractère dilatoire. „Il ne saurait dit-elle, „etre porté un préjudice à la neutralité hellé-„nique en raison du danger que court actuel!e-,,ment la Serbie et qui provoque l'envoi de ,,troupes internationales de secours, avant ,,1 échéance _ du casus foederis". En d'autres teimes: ,,Si 1 attaque des Bulgares était un fait accompli et non pas une simple menace, la Grèce n'objecterait pas au débarquement des troupes alliées." Il est naturel que ceux qui ont la responsabilité des événements militaires n'attendent pas, pour agir, qu'il soit trop tard. Le péril est imminent. Le transport de deux cent mille hommes en Serbie n'est pas une opération facile. Il faut se hâter, sous peine de trouver les Bulgares en Macédoine et les Allemands en Bulgarie. Le gouvernement du roi Ferdinand de Co-bourg n'arrive plus à donner le change. Il se débarrasse au reste de ce souci. Il est à bout d'artifices. Son action est un prodige de félonie, puisqu'elle s'engage à l'he^*e même où sous la pression de la Quadruple-Entente, les Serbes avaient cédé. Il ne s'agit plus de revenir sur le traité de Bucarest. L'agression Bulgare n'a pas une excuse. Et elle 6e montre sans voile dans toute sa vilénie. Qu'on lise les discours échangés à Berlin, au départ des étudiants bulgares. Dans ces conditions, lanterner, tergiverser encore, ce serait folie. Venizelos est trop homme d'Etat pour n'en être pas aussi certain que les cabinets de la Quadruple-Entente.Alb. B. 1) Bluntschli. Droit international Livre VI No. 452 440. 2) ,,Si l'Allemagne, a dit le ministre allemand des. affaires étrangères à l'ambassadeur d'Angleterre, est contrainte de prendre cette mesure (entrer en Belgique), c'est qu'elle doit arriver en France par le chemin le plus rapide et le plu6 facile, do façon à être sûrement la première dans ses opérations et à tenter do frapper un coup décisif aussitôt que possible. Si elle prenait la route du sud elle ne pourrait, par suite de la rareté des voies de,communication, et de la puissance des forteresses, compter faire sa trouée sans rencontrer de formidables obstacles qui lui feraient perdre un temps précieux... La rapidité d'action est le grand atout de l'Al longue. ..ïk:LZàvre ^ blé«r-ao.. 160) ., „{

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods