L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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05 January 1915
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s.n. 1915, 05 January. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 20 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rx9377743b/
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Armée IM°. 74. & cents (iO Centimes) janvier S®«S L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est.notre nom de Famille. Toutes les îettres doivent être adressées au bureau de rédjactîori : N.Z. VOORBUEGWAL 234-240, Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction : ■; Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOHBDRGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement I En Hollande H. 1.50 par mois, payable par anticipation I Etranger fl. 2.00 „ „ li Stua d'Elewijt. Il eèt des p!«rres illustres, beffroÎ6 ei cathédrales, où s'attaclie l'âme d un peuple. Il eu est d'autres vénérables pat l'antiquité ou par le souvenir qui s'y attache. Que celui-ci soit d'un héros ou d un artiste, et ces pierres nous apparaissent un peu comme son prolongement parmi nous. y toucher c'est comme si l'on touchait a tes cendres ou à son oeuvre et nous nous révoltons à cette pensée sacrilège. Les Allemands qui out bombarde la cathédrale de Reims et détruit les halles d'Ypres ont endommagé le Steen (château d'Elewijt, la demeure seigneuriale de Ru bens. Certes leurs obv.s y auront apport* moins de dégâts — une blessure ne défigura jamais un noble visage — que les remanie' ments qu'y apportèrent des propriétaires successifs. Mais tel qu'au cours de nos promenades souvent nous le vîmes, ce Steer avait conservé de sa physionomie de jadie je ne sais quoi de fort et d'allègre et c était bien lui qu on voit représenté sur le tableau de la National Gallery, à Londres, où 1 on voit Rubens, gentilhomme heureux et vert-galant, donnant de bras à Hélène Four-ment, ea jeune femme. Au moins cett* ■eintùre nous reste si le château est perdu C'est aux environs de Malines, à 2 kilomètres environ de la gare de Weerde. An bout d'une allée d'ormes on découvre le Steen comme on l'appelle encore dans le pays. La façade se développe le long de trois corps de bâtiments contigus, construits en pierres blanches jusqu'à- mi hauteur; l'étape unique est en briques dans le rose desquelles tranche l'encadrement des fenêtres. Des pignons à redents, des lucarne?, couronnées d'un fronton en saillie sur le tout à pente roide, enfin je ne sais quelle justesse dans les proportions de l'ensemble achève la grâce de cette construction qui remonte à la seconde moitié du XVIe siècle et qui est un échantillon intéressant du style de la première Renaissance fia- mande. , , Rubens qui possédait à Eeckeren dans le polder une petite campagne connue sous le nom -de château d'Ûrsele, estimant que cette propriété modeste ne convenait pas a nn riche homme tel que "lui, acquit en 1635 le Steen d'Elewijt avec les bois, terres et prés oui en dépendaient. Le peintre arrondit ce domaine dont la possession lui conférait des droits seigneuriaux, notamment le droit de nomination d'un lieutenant, -<l'officier3 et de vassaux. Il devint par la seigneur du Steen, comme 1 appelle Gevar-tius dans son épitaphe. ^ Quarante deux ans après la mort de Ku-bèns, ses descendants revendirent cette propriété en la salle d'Uccle à l'Hôtel de Ville de Bruxelles. Nous avons vu, dans les archives du château, l'affiche qui porte la date du 13 octobre 1682 par laquelle ,,les enfants de P. P. Rubens, chevalier, et sa veuve Hélène de Fourment" mirent en vente ,,de» Heerlyckhijt en Goederen van Steen" et qui décrit cette „résidence seigneuriale avec grande maison de pierie et autres beaux bâtiments^ en forme de château" Aujourd'hui la façade seule a gardé son aspect primitif. Des _ modifications et des restaurations successives, dont ia dernière de 1877, ont complètement détruit ou bouleverse le reste. Peut-être un pan de mur, une solive de plafond, un morceau de 1Tescalier de service ont-ils survécu à l'usure du temps et a l'humeur capricieuse des hommes. Ainsi une déception attend le visteur dès qu'il a franchi la porte en bois de chêne aux puissantes ferrures, et c'est même en vain qu'il demanderait aux armes de Rubens, fraichement taillées^ dans un écus6on de pierrCj un motif de s'émouvoir. Aujourd'hui? C'est dans le parc qu'il faut revenir. Qu'importe, s'il a été reboisé plusieurs fois depuis. Il est toujours pareil à celui où s'ébattaient ces lévriers à long poil de neige nue, sans doute, excitait la voix des jeunes enfants du maître. Ces ormes, ces hêtres, ces tilleuls, ce6 frênes droits et ces maigres peupliers d'Italie n'ont fait que remplacer d'autres ormes, d'autres frênes, d'autres peupliers. Ainsi la nature garde toujours un visage immortel. Mais son caractère chancre. On la croyait ici abondante et -voluptueuse, faite comme cette vaete pièce d'eau pour refléter la double image du peintre et de sa jeune femme, du peintre qui ne voulait plus être qu'un amant fier de reposer son front sur un sein ardent. Et voici qu'elle se fait héroïque. Ecoutez ce récit d'un ennemi, le correspondant du ,,Berliner Tageblatt" : ,,11 a fait chaud ici ; la bataille faisait rage et les allemands n'avançaient que lentement. L'ennemi ajustait mieux son tir. Un hasard, sans doute, car nulle part on ne pouvait apercevoir la cause de ce phénomène. Mais le hasard aussi donna la solution de l'énigme. Un officier leva les yeux sur le clocher d'Elewijt pour voir l'heure. Il ne put en croire ses yeux. Les aiguilles de l'horloge se balançaient lentement. Elles étaient peintes en blanc en sorte de bien ressortir sur le cadran noir. Comme guidées par une main invisible elles indiquaient exactement l'endroit où tombaient les coups qui criblaient la ligne allemande. L'horloge qui, naguère, avec une machinale uniformité avait indiqué aux habitants du village l'heure de mâtines et vêpres guidait le tir... Quand on co.urut vers l'église, un homme maigre et silencieux sortit de la tour, h curé d'Elswijt. Il y était monté par hasard disait-il, par hasard les aiguilles étaient peintes en blanc et par hasard il les avail tournées pour voir si l'horloge n'avait paî besoin de réparations. Mais le hasard voulut aussi'qu'un obus belge tomba au milieu dr groupe où on l'interrogeait : il fut tué avec deux soldats... L'obus s'était égaré parce que les aiguilles ne montraient plus le but.'; Comme je voudrais que cette histoire ne fût pas inventée car celui qui la raconte ne se doute pas de l'hommage qu'il rend l ce pauvre prêtre héroïque qui, du haut du clccher de son village, guidait les coups de nos soldats. Rubens, la noble figure de gentilhomme qui résume en soi toute l'opu-i lence, Ma volupté ardente et la joie de vivre . de notre belle Flandre, disparaît devant ce dur vieillard en soutane, simple et sublime. Et c'est vers la tour, l'humble tour d'Elewijt, dressés en face de la gentilhommière où, jusqu'ici, s'attachait le meilleur de nos souvenirs, que se portent aujourd'hui nos regards. Lors de son voyage en Grèce, M. Maurice Barres s'intéressa plus aux ruines fratiques qu'aux plus belles pierres antiques. Ce goût, où nous étions près de voir un manque de goût, nous déplut fort en son temps. Et, cependant, ni l'art le plus parfait, ni l'antiquité la plus haute, ne sauraient donner aux monuments la noblesse qui échoit aujourd'hui aux plus humbles masures. Les Allemands peuvent démolir de fond en comble tous nos trésors cVart et nos plus chers souvenirs; jamais pays n'aura été t)1us chargé de gloire que le nôtre après qu'ils l'auront quitté. Charles Bernard. ji ... — L'appel du ministre Vanderveiâ A un rédacteur du ,,Times", Monsieur Vandervelde,- ministre d'Etat, a fait les déclarations suivantes : La situation en Belgique est vraiment tragique, et, naturellement, elle s'aggravera avec le temps. L'Allemagne est pratiquement dans la situation d'une forteresse assiégée et les Belges représentent pour elle des millions de ,, bouches inutiles". A Bruxelles 220.000 habitants se nourrissent exclusivement de soupe, de pain et de sel que leur fournit par rations quotidiennes l'administration communale et la ville doit cette subsistance, ainsi que la plupart des autres villes belges, à l'aide généreuse de nos amis d'Angleterre, d'Amérique et du Canada. C'est eux qui se dressent entre notre peuple et la famine. La famine n'est pas encore en Belgique pour le moment mais les souffrances et la misère y sont épouvantables. Encore qu'il ne soit pas vrai que les Allemands aient intercepté les vivres envoyés par les Comités de secours, j'ai appris qu'ils réquisitionnent les petites réserves de farine et d'autres vivres qui restaient encore dans le pays. Les fonds communaux 6ont épuisés. Les communes ne reçoivent pas le tiers de leurs revenus habituels. Bruxelles ne perçoit que le quart. Il y a peu de gens en Belgique qui soient en état de payer leurs loyers et il n'y a pas moyen de percevoir les taxes. Il y a peu au pa6 de travail et la vie civique existe à peine. Les habitants des contrées agricoles ont éprouvé, dans sa pleine force, la rapacité allemande. Les paysans ont été obligés de battre leur blé et, en règle générale, la moitié du grain a été saisi. En Flandre, on a enlevé tout ce qu'il y avait de bétail et de chevaux. Ces réquisitions sont acquittées en bons payables après la guerre. Entretemps, les fermiers ne savent pas où trouver de quoi ensemencer leurs champs. Tenez compte en outre des contributions de guerre qui ont ruiné à fond beaucoup de petites villes. Et, malgré cela, le moral des Belges n'est pas déprimé ; a-u contraire, ils se rient des tentatives de l'envahisseur pour les terrifier ou pour les gagner à ses côtés. Ils attendent avec stoïcisme l'heure des réparations, ayant confiance qu'entretemps le monde civilisé continuera à leur tendre une main secourable. Peur le Nouvel à C'est cet après-midi qu'expire le dernier délai pour la réception du texte des cartes de visite à insérer dans notre numéro de demain. On a pu juger, par le numéro de l',,Echo Belge1 du 1er janv., de l'intérêt que devait présenter la parution de ces cartes de visite. Ne donnaient-elles pas à nos amis de nos nouvelles, avec nos voeux ? Ne disaient-elles pas dans quelle localité nous vivons actuellement? N'est-ce pas la un heureux moyen de dire, à ceux dont on ignore l'adresse, qu'on pense à eux? Nous avons reçu plusieurs lettres qui nous remercient d'avoir mis ce moyen à la disposition de tous. Trois de ces lettres émanent de personnes qui, par ce seul moyen, ont pu retrouver des parents sur le sort desquels ils se perdaient en conjectures. Ceci nous a incités, •— d'autant que quelques demandes d'insertion nous sont arrivées trop tard pour figurer dans notre numéro du nouvel an — à réunir les cartes de visite qui nous parviendront ayant ce giidi dans le numéro de. demain* En Belgique. A Bruxelles. Les Allemands prennent soin de nous tenir au courant de leurs opérations militaires. Faut-il dire que tant de victoires ne trouvent que peu de créance auprès du public ? Détachons cet extrait : „A l'ouest de Reims, la Pêcherie Ferme, bien qu'on y eût hissé le drapeau de Genève, a dû être mise en feu par nos canons, parce qu'une photographie d'un aviateur avait fourni la preuve pertinente qu'immé-1 diatement derrière la ferme se cachait une 1 batterie lourde française." On voit par là que l'ennemi cherche à justifier le bombardement d'édifices protégés par le drapeau de la Croix-Rouge. • • • Ce qui amuse plus particulièrement le public, c'est le ton des communiqués autrichiens. En voici un exemple: On mande officiellement du théâtre de la guerre du sud: La reformation des groupes de l'armée se poursuit conformément au programme. Des tentatives réitérées de l'adversaire de la troubler furent repoussées. A cette occasion, l'ennemi a subi de#s pertes sensibles. Nôtre offensive au sud de Belgrade fait de bons progrès. Nous y avons fait 14 officiers et 400 soldats prisonniers. Le gouvernement général en Belgique. Autre nouvelle viennoise: Nos opérations dans les Carpathes se poursuivent conformément à nos plans. L'ennemi résistait hier, en majeure partie, seulement avec ses arrière-gardes, qui furent rejetées! En Galicie, la décision n'est pas encore intervenue. Les communiqués officiels tendent surtout à prouver aux Belges que tout va mal pour les alliés. Les Allemands se basent toujours (cela va de soi) sur dé prétendus articles de journaux anglais, russes ou français. On a vu de quelle façon ils avaient accommodé )es textes de Cyrille Buysse et de Mauritz Sabbe. Voici, à présent, un article du „Daily Mail" manipulé par les traducteurs allemands : Le,,Daily Mail" ainsi que le chef des ouvriers irlandais James Larkin, organisent aux Etats-Unis une propagande dirigée contre l'Angleterre. Dans un établissement, à Philadelphie, il a prononcé un discours où il a fait appel aux Irlandais pour qu'ils envoient de l'argent, des armes et des munitions en Irlande, pour la journée glorieuse du règlement des comptes avec l'Angleterre. Pourquoi, demandait l'orateur, l'Irlande combattrait-elle dans cette guerre pour la Grande-Bretagne ? Qu'est-ce que la Grande-Bretagne a jamais fait pour notre peuple ? Nous combattrons pour la destruction de l'empire britannique et pour l'érection d'une république irlandaise, non pas pour le salut de l'ennemi qui, pendant 700 ans, a couvert les champs de l'Irlande de mort et de dévastation. Nous combattrons pour délivrer l'Irlande d'un enserrement par cette ruine pourrie qui s'appelle l'Angleterre» A ces paroles, le public éclata en un orage d'applaudissements. Lorsque le rideau se leva, apparurent sur la scène, les armes à la main, une compagnie de volontaires irlandais et, en face d'eux, un groupe d'uhlans allemands. Les deux commandants croisèrent leurs sabres et puis se serrèrent la main pendant que les drapeaux allemands et irlandais furent déployés. Le public chanta la Wac-ht am Rhein et God save Irland. Ensuite, ceci : Le „Times" mande de Washington: le secrétaire d'État, Mr. Bryan, a déclaré que le président du syndicat de l'acier des Etats-Unis, Mr. Scljwab, a abandonné le projet de construire des sous-marins pour les Etats belligérants. Mr. Schwab y fut amené par la conviction de Mr. Wilson que même la fournif ure de parties non composées de navires serait inconciliable avec la neutralité américaine. Le correspondant ajoute à cette information : cette décision du président est un éclatant succès.des Allemands, puisque les sous-marins devaient être fournis aux alliés. Les Allemands protestent aussi contre la vente de munitions aux alliés par des firmes privées. Cette manière de voir des Allemands trouve déjà de l'appui au congrès. Hier un projet de loi a été déposé au Sénat déclarant illégale la vente d'armes et de munitions à un Etat qui vit en état de guerre avec un pays vivant en paix avec les Etats-Unis. A la maison des représentants un projet de loi a été introduit, qui donne au président le pouvoir d'empêcher l'exportation de munitions de l'espèce. Le Sénat a été saisi d'une résolution demandant des renseignements précis au sujet de l'activité des fabricants américains dans ce domaine. * * * L'étalon pour les mesures ordinaires est conservé précieusement parmi les ardhives du Sénat, dans un coffre-fort. Trois ministres seulement possèdent lac lef de celui-ci. Cet étalon se trouve lui-même enfermé dans une boîte que ferme une serrure à secret. Sa valeur (il est en platine) est évaluée à 20,000 fres environ. Or, le coffre-fort a été fracturé grâce à l'emploi d'un chalumeau oxydrique et l'étalon a disparu! Il en reste deux exemplaires, heureuse-, meut; l'un à Loodres, l'autre à Paris,. A l'occasion de l'année nouvelle, la vill< de Bruxelles, représentée par le collège échevinal, a adressé à notre Roi et à notre Reine l'hommage suivant: Au nom de la Ville de Bruxelles, le Col lège échevinal adresse, au Roi ei à la Reine l'expression de ses souhaits respectueux les plus ardents. Soutenus par leurs sentiments patriotiques sans crainte et sans défaillance, les Bruxellois aspirent au jour où ils pourront, dans leur antique palais communal, présente] leurs hommages au Chef glorieux de l'armée belge et à sa Compagne admirable qui, pai sa bonté et son inlassable dévoue'ment, i conquis tous les cœurs belges. Maurice Lemonnier, Louis Steens, Emile Jacqmain Georges Maes, Max Hallet. A 6 £3. ira sâ. Reproduction d'un avis de la Koinman dantur": La vente de 1' „Algemecn Handelsblad d'Ara sterdam" est interdite à Gand ©t dans le dis trict régi par mon commandement. (signé) VON KENDEL, Conseiller d'Etat C'est une des plus grandes peines pour 1< peuple flamand d'être privé de toutes nouvellef objectives, remarque le „Algemeen Handelsblad"»Et les réquisitions et les menaces continuent Ainsi,, cette semaine, il y eut un nouvel incident. Dimanche matin, deux autos à toute ritesse débouchèrent quai de l'Industrie. Elle: stoppèrent et, de la première voiture, descendirent des officiers allemands tandis que, de la secor.de, sortaient le commissaire de police et l'ingénieur communal M. Coene. Le cortège se met alors à marcher le long de la voie Gand-Terneuzen et l'on interroge bientôt et méticu-leusement tous les habitants qui demeurem dans ces parages. Il s'agissait d'un attentai commis contre les communications télégraphiques allemandes. Or, la police locale belge n'est pas en étal d'empêcher partout, la circulation sur les lignes de chemin de fer. Pouvons-nous demander très poliment à l'autorité militaire allemande, dit celle-ci, de surveiller elle-même les lignes de chemin do fer. qu'elle seule utilise? La réponse fut: qu'il était défendu de couper les fils téléphoniques. Tout simplement! Cela devait suffire. Et la ville de Gand serait punie! Le bourgmestre,. M. Braun, s'occupa de la question au Conseil communal. Les faits se sont produits il y a plusieurs semaines. 11 n'y a plus dVnquête sérieuse à faire, quant à présent. D'ailleurs, ces faits se sont produits sur le territoire de Wondelgem, le long d'une route qui n'est pas accessible au public et qui est surveillée par des soldats allemands eux-mêmes ! Le bourgmestre Braun espère donc pouvoir éviter les foudres guerrières de la Komnian-dantur et sauver la vile d'une forte amende. Le même jour, l'avis suivant fut affiché dans toute la ville. ,,Le bourgmestre porte à la connaissance de ses concitoyens: le long de la voio ferrée Gand-Terneuzen il a été enlevé par des Belges, mal intentionnés, plusieurs centaines de mètres de fils téléphoniques appartenant à l'autorité militaire allemande. L'endroit où ces méfaits ont été commis se trouve sur le territoire de la ville de Gand. Celle-ci est donc responsable de ce méfait. ,, J'ordonne à la ville de Gand d'avoir à payer une amende de 100,000 marks en or. ,,Dans les trois jours, 20,000 marks en or seront versés au Palais de Justice, dans la caisse de guerre. },signé Baron VON SECKENDORFF, , .lieutenant-général. ,,Le bourgmestre appelle l'attention spéciale de la population gantoise sur cette mesure rigoureuse.,,11 prie tous ceux qui pourraient être témoins de faits d'insoumission de signaler immédiatement ceux-ci à la polie?. ,,F. BRAUN." C'est un groupe de personnalités de la ville qui a avancé le premier versement de 20,000 marks en or. Et l'on s'estime heureux d'en être quitte à si bon compte. Si l'armée des alliés n'avait pas autant progressé sur l'Yser (ce qui tend à prouver que les Allemands savent ce qui les attend en Flandre) nos ennemis eussent frappé plus rigoureusement encore la malheureuse ville. Cette fois encore nous protestons avec la dernière énergie contre le procédé qui consiste à rendre responsable une ville du méfait, supposé, de quelques habitants. Et d'abord, où sont les preuves? La voio ferrée au long de laquelle des fils téléphoniques ont été coupés était gardée uniquement par des soldats allemands. Et, de deuz choses l'une: ou ceux-ci se sont mal acquittés de leur mission et c'et eux seuls qui de vaient être punis, ou cette, histoire de fils coupés est une pure invention destinée à ramasser quelques milliers de marks dont l'Allemagne a un si pressant besoin, car on en arrive à cette conclusion qu'un pays est bien mai en point qui doit ruiner le vaincu pour assurer sa propre subsistance! Il est facile de dire : Nos fils télégraphiques ont été sabotés. Mais par qui ? Tliat is tlie question. Et où sont les preuves? De ce qu'il nous revient, nous serions curieux de savoir sur quelles preuves s'appuient les serviteurs du baron von Seckendorff? • * ». Les Allemands, battus et rebattus sur l'Yser, s'occupent de leurs lignes de défense en avant de Gand. « * • "Une société d'assurances vient d'être fondée contre les risques de guerre. Elle est placée sous la présidence de M. Ferd. Feyerick. Tous les mobiliers, les .marchandises, etc. peuvent être assurés, contre tous dégâts que provoquerait la situation anormale qui est créée en Belgique par les troupes d'occupation. La caisse d'assurance commencera à fonctionner lorsque le total, des sommes atteindra cent millions. * i s A iVialines. L'Athénée a ouvert ses portes. Douze professeurs y donnent les cours. Le préfet des études séjourne en Angleterre. A Louvaia A tous les faits que nous avons précédemment énoncés à charge des envahisseurs et qui sont basés sur des preuves irréfutables, il convient de mentionner deux incidents caractéristiques. Les témoins ' résident actuellement, les uns à Louvain, les autres à Bruxelles. Nos lecteurs com-| prendront pourquoi nous ne pouvons indiquer leurs noms. Premier fait: le mercredi 19 août, les Allemands pénètrent dans Louvain. Le lendemain, à une servante qui net-tojrait la maison de son patron, un officier dit à brûle-pourpoint. : „Inutile de vous donner tant de peine. Bientôt la ville sera brûlée." (,,On se rappelle que le sac ne commença que le mardi suivant!") Second fait: Des personnes de la haute bourgeoisie avaient hébergé un officier et avaient traité celui-ci avec amabilité. L'offi-[ cier, un homme du monde, leur en témoignait une vive reconnaissance. Or, le mardi i 25 août, douze heures avant que le feu fut mis à la ville, il se précipita, en proie à i une émotion visible, chez ses hôtes et leur 1 dit à brûle-pourpoint: Vous allez partir sans retard, avec vos enfants et ves domestiques. Uu auto vous conduira à Bruxelles. —• Mais nous sommes fort bien ici, protes-, tèrent les habitants. Pourquoi voulez-vous ; nous faire quitter la ville ? Tout y est calme. L'officier s'excusa de ne pouvoir leur donner d'explications, mais il insista avec 1 tant d'éloquence que la famille louvaniste, après avoir pris au hasard quelques vête- | ments, prit place dans l'automobile. > — J'aî été traité avec tant de cordialité ; ; par vous, ajouta l'officier, que je me fais un devoir de vous rendre service à mon tour. La voiture prit la route de Bruxelles où, 1 le lendemain, ses occupants furent mis au courant des faits épouvantables qui s'étaient ! déroulés à Louvain. Ils comprirent alors l'inestimable service que l'officier ennemi leur avait rendu ! Mais ceci prouve, n'est-il pas vrai, la préméditation. Et de façon irréfutable, car les témoins en témoigneront devant la commission d'enquête. Le sac de Louvain a coûté la vie à 17G civils et 13 ecclésiastiques. Voici les noms de ceux-ci : le R. Père Dupierreux, de la compagnie de Jésus, les frères Sébastien et Allard, de la congrégation des Joséphites, le frère Candide, des frère$ de la miséricorde, le capucin Maxiinus, le père Vincent, conventuel; M. Lombaerts, curé de Bovenloo; M. Goris, curé d'Autgaerden; l'abbé Carette, professeur au collège épiscopal de Louvain: De Clerck, curé de Bueken; Dergent, curé à Gelrode; Jean Wouters, curé à Pont-Brûlé. On croit que M. Vàn Bladel, pasteur de Hérent, un vieillard de 71 ans, figure au nombre des morts. On n'a pas encore retrouvé son corps. * # * Lorsque l'armée allemande pénétra^dans la ville de Louvain, elle était suivie d'une bande d'individus à mine patibulaire qui jargonnaient dans toutes les langues. Ce sont de ces chacals qui suivent lss armées pour dépouiller les cadavres et aider au pillage. On comprend mal que les armées allemandes, qui laissent partout où elles passent des postes chargés de surveiller la population du pays occupé, aient toléré que des bandits continuent à suivre le gros des troupes. Il était facile, étant donné la surveillance rigoureuse exercée et le nombre d'hommes préposés à celle-ci, de mettre hors d'état de nuire cette centaine d'individus sans foi ni loi et qui furent la terreur des villages où ils passèrent. On s'étonnera que les Belges dussent avoir un ,,passier-schein" en règle, alors que cette poignée de voleurs était libre de ses mouvements. A Turnliiîîist, Les Allemands ont trouvé un nouveau moyen de battre monnaie. Ainsi qu'on sait, la commune est desservie par un tram vicinal. En temps normal circule dans les voitures de celui-ci n'importe qui, pourvu que le prix du coupon soit acquitté. Or, ' tout est changé depuis l'invasion allemande. Il faut tout d'abord être muni d'une permission qui ne se délivre que contre bel et bon argent. Ensuite, seulement, on peut avoir aocès au tram. • # * A Hechtel, à Houthaelen et presque partout aux euvirons de Turnhout, afin d'économiser le charbon, les soldats abattent les arbres des bois environnants. A Aerschot Nous apprenons que parmi les victimes de ! la guerre figurent, à Aerschot, deux prêtres. Quant au curé de Gelrode, il a été torturé ; avant d'être mis à mort. Menacé du même ; sort, le doyen d'Aerschot et ses vicaires ! ont dû se réfugier dans la citerne d'une i maison en construction. Les malheureux ont dû y rester cachés durant quatre jours ! D'autre part, lundi dernier, sont arrivés au couvent des Pères Picpus, à Grave, en Hollande, quatorze religieux de l'Œuvre du Père Damien (les missions pai mi les lépreux) qui venaient de Munster, en Allemagne, où ils avaient été retenus prisonniers pendant ; ceut jours, après avoir été arrêtés à Aerschot. Il y a actuellement, à Grave, une cinquan taine de Pères damianites belges. Au Pays Wallon. Louveigué, village de 4300 habitants, a beaucoup souffert du passage des troupes allemandes. A part quelques maisons, tout y est brûlé. Une douzaine de civile ont été fusillés. * # * A Deigné, l'envahisseur n'a pas touché. * * * Aywaille est intact. Nombreuses réquisitions. A Sprimont, à Linée, plusieurs maisons sont brûlées. Situation calme. Au moment de l'investissement de Namur, un grand nombre de soldats allemands cantonnaient à Ciney. » » * La rançon exigée de la ville a été de 50.000 marks. • * Il n'y a eu ni meurtre, ni inoendie. « * • Au cimetière communal reposent cinq Français, dont un officier. Ce dernier est littéralement mort de privations. Blesvsé, il avait dit à ses ennemis: ,,VoUs pouvez me torturer, me tuer, ça m'est égal. Ce que je sais, c'est que vous n'aurez jamais Paris!" Quatorze soldats allemands ont été enterrés à Ciney» On a vu passer, après la prise de Namur, troife charrettes contenant de l'argenterie. • * ». Emptinal n'a pas été inquiète, bien qu'il y ait en des Allemands dans ses murs. On n'a pas eu à se plaindre de ceux-ci. * * * Noncereux, QuarreUx, Lorci, Cherront n'ont pas souffert. * * * A Stoumont, le magnifique, château de M. La marche a été incendié. * * # A la Gleize, Coo, Trais-Ponts: réquisitions. --g" 1 "■ i rC-o-g - . ■■■ ■ l'impôt m les émigrés. A propos de cette question nous recevons la lettre suivante : Monsieur, Dans votre numéro de ce jour, vous annoncez à nouveau qu'un projet de taxe extraordinaire sur les Anversois résidant à l'étranger est, en ce moment, à l'étude auprès de la Commission Intercommunale d'Anvers. Et vous ajoutez: ,,espérons que les membres de la commission se souviendront de leur nationalité." Fort bien. Mais laissez-moi, monsieur, vous dire que c'est par un cri de révolte autrement clair, vibrant et cinglant que je voudrais voir accueillir un projet aussi monstrueux. Comment, voilà des Belges qui s'apprêtent à frapper, non pas d'une imposition générale mais bien d'une amende d'exception, toute une catégorie de leurs compatriotes, dont le seul crime consiste à user d'une liberté que nul ne saurait contester! De quel droit, s'il vous plajt, veut-on me contraindre par la force à réaider là-bas plutôt qu'ici ou ailleurs, dès lorâ que je né lèse personne? Et, si je ne contreviens à aucune loi de mon pays, de quel droit veut-on me frapper d'une pénalité quelconque? Car, je le répète, i^ ne s'agit poinl ici d'une taxe prélevée sur tous dans l'intérêt de tous, — et, partant, justifiée, — mais bien d'une amende, et draconienne encore, arbitrairement ot illégalement imposée à quelques-un,'; au bénéfice de quelques Jiutre». Est-ce juste? ' Sans compter que, de ceux qjii se trouvent encore à Petrangèr, les tro;s quarts sont aujourd'hui des malheureux soutenus dans leur détresse par l'Angleterre et par la Hollande, avec une générosité admirable, et dont le retour dans leur ville ne pourrait qu'y augmenter (le nombre des affamés se pressant aux abords des soupes gratuites ; que, parmi le quart restant, la plupart ont, pour no pas rentrer chez eux, des motifs graves dont ils n'ont de compte à rendre à personne et qui m'en sont, pour cela, pas moins respectables, n'est-ce pas? Quant aux autres, rares, oh! rombien rares sont ceux qui ont pu emporter de quoi vivre ici sans de quotidiennes privations! D'une façon générale, oA peut dire qu'il n'y en a pas. Et ce sont ces Belges-là n'ayant démérité de personne et dont plusieurs sont dans la pénurie sinon dans la misère, que d'autres Belges, des Anversois, des concitoyens, cherchent à frapper? N'est-ce pas monstrueux? On veut, à l'instigation des Allemands, — dont.on fait ainsi le jeu, à l'appui de leurs pro testations hypocrites auprès des nations neutres, -r- f or c e r tous les Belges à regarner leui patrie en ruines. Forcer: ah! que ce mot sen1 bien cette Germanie, où rien ne se fait qu< par la contrainte et par la force, où la forc< prime le droit, comme le proclamait Bismarck Est-ce que, par hasard, le contact journalier de l'envahisseur aurait à ce point déteint sur nos compatriotes de la Commission ? Déjà ? Ah! il nous la baille belle, ce ,,membre influent" de la Commission Intercommunale, né gociant notable, administrateur de banque, qu croit' spirituel de traiter ses concitoyens à l'étranger do ,.Petit Coblence"! Ckrtes, lJironi< est charmante et tout à fait d» circonstance, Mais s'il lui plaît, à ce monsieur ou à quelques, uns de ses collèquos, de jouer, eux, au ,,Petit Comité de Salut Public", qu'ils prennent garde d'exaspérer l'opinion; qivils prennent garde qu'un jour on leur demande de justifier du mandat qu'ils s'arrogent, — d'un mandai régulier quelconque! Au moment prochain, espérons-le, de la reconstitution de la Belgique, on pourrait hier leur demander des comptes qui risqueraient de les mettre en fâcheuse posture. Veuillez, Monsieur le Rédacteuf en Ohefj : recevoir etç^.j

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