L' illustration

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

En ouvrant ce numéro et en déroulant ses grandes gravures supplémentaires hors texte, nos lecteurs excuseront son retard. Ils comprendront que nous nous sommes efforcés d'improviser pour eux, en cette fin d'année 1918, mieux qu'un numéro de Noël: un Numéro de Victoire. Il n'était pas possible, si court qu'eût été le chômage de fête auquel avait bien droit le personnel de nos ateliers, de faire paraître à sa date le numéro ordinaire du 16 novembre. D'autre part, la pénurie de papier, qui impose aux journaux quotidiens les restrictions que l'on sait, nous interdisait cette année de publier un numéro d'une importance exceptionnelle sans réunir effectivement deux numéros en un seul. Enfin, il nous a semblé que nos lecteurs seraient heureux de trouver réunis, et présentés ainsi sans être déparés par une pliure médiane, des hors texte précieux à conserver. Sans entrer dans plus de détails, nous en avons assez dit pour expliquer le parti auquel nous nous sommes arrêtés : remplacer les deux numéros du 16 et du 23 novembre par un numéro double, paraissant entre ces deux dates, et auquel s'ajoutent, cinq grandes gravures remmargées. Quatre de ces gravures sont des portraits inédits, tirés en héliogravure, des quatre hommes qui ont été les grands artisans de la victoire finale (1) : Le Président Wilson M. Georges Clemenceau M. Lloyd George Le Maréchal Foch Le cinquième hors texte est une aquarelle en couleurs peinte d'après nature dans le cabinet de travail d'où le maréchal Foch a conduit l'offensive des armées alliées, de juillet à octobre 1918, et qu'on peut considérer comme le Bkrceau de la Victoire. Ce numéro, qui contient en outre 42 pages de texte et de gravures en noir ou en couleurs, est vendu 5 francs. Les abonnés le reçoivent sans augmentation de prix. Le prochain numéro paraîtra le 30 novembre. A cette date, l'exécution des clauses de l'armistice aura commencé. Nous serons en Alsace et en Lorraine. Les Belges seront à Bruxelles, à Anvers et à Liège. Puis viendra l'occupation du Palatinat, de toute la rive gauche du Rhin et des têtes de pont qui rions sont assurées sur la rive droite. L'Illustration publiera, sur cette magnifique marche militaire, apothéose d'une victoire chèrement achetée, les récits de ses envoyés spéciaux, les photographies de ses correspondants et des opérateurs officiels. Et c'est avec ces pages exaltantes que s'achèvera notre Collection de Guerre. Puis reviendront, avec la Paix, la beauté et l'abondance des papiers, la qualité des gravures et des tirages, la variété des sujets et L'Illustration sera de nouveau, en 1919, une abondante .et belle publication de littérature, d'art et de progrès. (i) Rappelons qu'un portrait (lu maréchal Joffre, dans le même format, a été publié par L'Illustration du 22 mai 1915. LES GRANDES HEURES LE PRÉSIDENT WILSON L'armistice est signé. La valeur surhumaine des soldats-géants de l'Alliance a forcé la Victoire à. descendre des cieux pour couronner notre sublime effort et sanctifier nos sacrifices. Les étendards du Droit, de la Justice et de la Liberté dont nos couleurs et celles de tous les drapeaux de la plus grande des Croisades sont le fidèle emblème, palpitent dans l'air immaculé. Un recueillement ineffable envahit le monde où s'avance avec fierté la Paix, le glaive au fourreau, mais toujours armée, et dont la robe, pour longtemps encore, sera bleu d'horizon de guerre. Les jeunes hommes épargnés, qui avaient fait le don de leur existence à la patrie, en reçoivent avec étonnement la restitution. Les femmes, qui si longtemps furent seules, ouvrent à l'avance leurs bras où les revenants se jetteront du même élan qu'à la bataille. La moitié des mères cesse de trembler; l'autre moitié continue de pleurer, mais autrement, avec des yeux d'où jaillit un éclair de joie, et toutes, se rapprochant, les éprouvées, les ménagées, ont à travers leurs larmes et leurs sourires le même regard, la même âme. Les enfants.se gravent sous le front des livres entiers d'images, de souvenirs fabuleux, et les vieillards disent: « Enfin ! » n'étant plus fâchés de mourir. Mais ces premiers moments d'émotion, poignante et insensée, de stupeur presque religieuse, une fois épuisés, la pensée, rassérénée, se dégage. Avide de s'expliquer et de comprendre, elle explore à nouveau, d un seul coup, et s'efforce d'embrasser le champ tragique des années qu 'elle a dû parcourir. Après avoir subi la première caresse de la victoire, et commencé d'en goûter les effets, elle remonte à ses causes, elle est irrésistiblement enlevée vers ceux qui l'ont voulue et obtenue, qui en ont été les organisateurs et 1rs conquérants, à qui elle peut trier: « Je vous la dois! » A côté des soldats, au premier rang et au même titre qu'eux, au sommet de la phalange sacrée où se détachent les figures glorieuses de Clemenceau, de Foch, de Joffre et de Lloyd George, se dresse, indes- tructiblement scellée pour la Postérité, celle de Wilson. * ** Dans le monde entier ou le connaît, — sans l'avoir vu. Tous les hommes qui réfléchissent, doués d'une âme agissante, ayant pour unique but de vivre en hommes vraiment dignes de ce nom divin, ont, au delà même de leurs yeux, le portrait de ce « surhomme » développé sur la piaque sensible de leur esprit et accroché au mur de leur chambre mentale. Depuis quatre ans, grave, profond et souverain, il a présidé là successivement aux inquiétudes, aux angoisses, aux alternances de crainte et d'espoir, de doute et de certitude, que sa physionomie résolument impénétrable déchaînait en nous. Il a été, durant cette guerre, le visage central vers lequel se sont tournés le plus souvent les nôtres. Nous le regardions comme un cadran. « — Que dit Wilson? — Que pense-t-il ? —- Que fera-t-il ? » C 'était le questionnaire quotidien des peuples, la préoccupation de tous et de chacun. L'éloquence de son mutisme était universelle et individuelle autant que devait l'être celle de sa parole aussi propre à régler les multitudes qu'à convaincre la personne. Quand nous scrutions ce masque ferme et long, d'une maigreur austère et cérébrale, d'une puissance osseuse et glacée, ayant la résistance et la loyauté du roc, nous percevions qu'il était le plan en relief des sentiments et du caractère de l'homme qui le possédait. Ce front solide, proéminent, où se concentrait le labeur d'une intelligence magnifique et perpétuelle, la barre des sourcils droits soulignant la volonté, le bleu d'eau de mer et d'acier des yeux aigus et méditatifs, la froide douceur du regard ayant à la fois l'ambition, la tendresse et l'inquiétude de l'idéal, regard de rêveur scientifique, cette bouche retenue, aux lèvres découpées pour le Verbe de la loi, ce grand menton fait pour être bien en main dans les circonstances décisives comme la crosse du revolver au poing du Yank, toutes ces accentuations annonçaient et garantissaient le Justicier prédestiné dont nous attendions la venue. Quelle splendide carrière ! Sans accidents, sans incidents, sans rien de ce qui parfois — même excellent — se signale et se gonfle en Amérique par l'excès, sans avoir eu besoin de distraire ou de surmener le monde avant de le gagner, Wilson le remplit tout à coup, non pas du bruit et du vain éclat de son nom, mais du sévère et formidable retentissement d'idées que celui-ci prolonge. Dès les premiers jours où il a pris — pour lui seul — son parti, il s'indique et se pose en arbitre, en juge. Il ne le dit pas, il le montre, il le prouve. S'en douta-t-il lui-même au début? N'y fut-il pas conduit par la volonté logique des choses autant que par l'opiniâtre rigueur et les transformations d'un devoir colossal qui se décuplait et s'élargissait encore au souffle croissant de la tempête? On peut le supposer; et comment ne pas le croire ? Toutes ses résolutions s'engrenèrent dans un déclanchement spirituel et moral d'une dynamique inouïe où les considérations les plus hautes, les plus profondes, les plus fortes, les plus hardies et les plus mesurées, prenaient la forme et l'énergie coercitives qu'ont les rouages des machines de puissance, construites pour un rendement extraordinaire et déterminé. Ainsi Wilson, après avoir été théoriquement le philosophe, l'apôtre et le servant fidèle de la Justice, fut-il amené par les événements prodigieux où sa position lui donnait un rôle prépondérant, à se constituer, dans la plus difficile des pratiques, l'artisan dévoué, le mécanicien, If détenteur et l'applicateur rigide de cette Justice indispensable au gain de la Victoire et à la conclusion de là Paix. iêVf Avec quelle volonté, quelle sûreté de manœuvre, de pensée, de moyens, de plume et de parole, quelle dignité, quelle pureté de conscience, quelle largeur et quelle vigilance de l'esprit, quelle charité du cœur, quelle générosité d'âme il a rempli la mission dont il n'avait pas craint, en l'ace de tous les problèmes les plus serrés du présent et de l'avenir, d'assumer la responsabilité... nous l'avons vu ! nous l'avons admiré ! Nos descendants s'en émerveilleront à leur tour et cela restera une des magnificences de l'Histoire. Le président Wilson apparaîtra, plus tard, dans la poésie de^ ;«ges futurs, ainsi qu'un Dante dont il avait le profil légendaire, et guidant avec précautions dans les Cercles infernaux, le long du gouffre où elle risquait de tomber, cette Béatrix en robe blanche qui s'appelle la Paix^ Il a voulu la Paix. Pour la chercher, l'attirer, la rapprocher, la pre-parer, la faciliter et la rendre conforme à toutes les exigences d'honneur et de sécurité que l'on réclamait d'elle, il a eu le fanatisme tranquille du Bien. Et s'il a réussi dans cette tâche qui semblait insurmontable, c'est qu'il n'a voulu la Paix que par la Justice et pour la Justice. C'est pour la Paix et pour la Justice qu'il a fait la guerre. Toujours cet homme de la Loi. ce juriste du Sinaï, ce Salomon du Droit et du 454 — N° 3950-3951 L'ILLUSTRATION 16-23 NOVEMBRE 1918

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.