La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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11 September 1918
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s.n. 1918, 11 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/v11vd6qp39/
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LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS : 3 mois (octobre-novembre-décombre), fr. 11.40; g mois (octobre-nor.), 7.60; 1 mois (octobre), 3.80. Les demandes d'abonnement sont reçues exclusivement par les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doivent elre adressées exclusivement aux bureaux de posta. ADMINISTRATION ET REDACTION jlonlagno-aux-H-pbûs-i'ûtagôres, 31, Bruxelles. PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, fr. 1.00. — Réclames avant les ann., la lig., ir. 2.50. — Corps du journal, la lig., fr. 7.50. — Faits divers, la ligne ir. 5.Q0, V — Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveurs annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.00. BUREAUX do 9 à 17 heures. Direction et Administration : |j?,V| i? *"ires- Jos, MORESSÉE, directeur. U GUERRE 1,500" jour de guerre Les attaques Plus ou moins fortes dirigées car les Alliés contre plusieurs secteurs du îront rencontrent une résistance de plus en Plus tenace. -o- —— Iles évéaemeuSs de Russie Un appel russe au monde civilisé. Le gouvernement des Soviets adresse l'appel Ouivant « au monde civilisé » : — Des crimes d'une brutalité inouïe sont perpétrés clans notre pays. Les bourgeoisies 'anglaise et française, qui se targuent de leurs sentiments pacifiques et démocratiques, se 'sont imposé la tâche de restaurer le régime 'monarchique en Russie. Les agents du capitalisme anglais et français, et parmi eux des représentants officiels des gouvernements français et anglais, ont fondé une alliance étroite avec des généraux tsaristes, avec des officiers •appartenant^ groupe des Cent-Noirs, avec le 'parti des Cadats ennemis du peuple, avec les [socialistes révolutionnaires de droite traîtres là leur parti et enfin avec les minimalistes. Il ne suffisait pas aux capitalistes anglo-français de soudoyer des bandes tchèques-slovaques pour piller nos récoltes, ravager nos villes "et jiuôr nos frères ; il ne leur suffisait pas de détruire Arlihangel et Onega par le feu de leur 'artillerie : ils ont, môme par la main de meurtriers stipendiés, organisé une série d'atten-■tats terroristes sur des représentants du gouvernement ouvrier. Nos villes sont envahies par des espions anglo-français; des sacs d'or 'franco-anglais servent à soudoyer des ca-!nailles de tout acabit. Les véritables assassins de Wolodarski et d'Ouritzki, les excitateurs 'des attentats meurtriers contre Lénine et contre Sinowief sont les Anglais et les Français. [Nous avons des indications exactes et irréfutables de. ce que les représentants diplomatiques officiels de l'Angleterre ont préparé la destruction des ponts du chemin de fer près d'Iwemki et près de Tcherguwez pour nous ■ couper toute arrivée de vivres en supprimant [les communications avec Perm et Wiatka. Ils !ont préparé les voies pour détruire par la ■dynamite un grand nombre de nos usines et 'de nos fabriques, ainsi que pour provoquer des déraillements de chemin de fer. Une série d'attentats ont déjà été perpétrés par eux. iBref, ils ont mis tout en œuvre pour soutenir ide toutes leurs forces les Tchèques-Slovaques, ïpour rendre les terres aux grands propriétaires fonciers, pour replonger le prolétariat idans un nouvel état d'esclavage et nous forcer ià déchaîner une nouvelle guerre contre leurs ^concurrents allemands. Les meurtriers anglais considèrent déjà en pensée la Russie .comme étant une colonie anglaise. Leur intention est de nous traiter comme ils ont traité la ; Chine dans les dernières années du siècle der-Inier. Les brigands de l'impérialisme européen, • ces vils étrangleurs de la liberté, ne reculent : devant aucune besogne. Ils ont assassiné le ! compagnon Ouritzki parce qu'il avait découvert et qu'il tenait en mains les fils de la conspiration anglaise à Pëtrograd; mais heureu-isement les agents anglais ne sont pas parvenus à faite disparaître avec lui les traces ;de.leurs forfaits. . Le 31 août, à 6 heures du soir, notre Commission instituée pour la répression de la ;contre-révoliition a découvert un des groupes principaux des'conspirateurs anglais dans les .'bâtiments du consulat anglais à Pétrograd. (Au cours d'une réunion des conspirateurs rdans les bâtiments du consulat, cinq contre-[révolutionnaires russes ont été arrêtés, dont le jeune prince Scliachowsky, et vingt-cinq agents anglais. On y a saisi un dépôt d'armes et une nombreuse correspondance qui a été découverte par nous et dont la publication sera accablante pour les conspirateurs anglais.Lorsque les délégués de notre Commission pour la répression de la contre-révolution ont fait irruption dans les bureaux du consulat, les conspirateurs anglais, ayant à leur tête le capitaine Cromie, ont ouvert le feu sur nous, tuant le compagnon Janson et blessant grièvement les compagnons Scheickmann et Wor-nowski. Ce dernier est à la mort. Il est établi par des témoignages de prisonniers qu'en sus des crimes mentionnés plus haut les agents anglais préparaient la destruction du pont le plus important sur la Néva, qui relie la ligne Nicolas avec la Finlande. En outre, l'arrestation du Soviet des commissaires du peuple faisait partie de leurs projets. Le monde entier sait que nous n'avons pas provoqué la guerre avec l'Angleterre et la France et que nous ne la voulons pas encore maintenant. Nous voulons la paix dans le socialisme. Nous voulons que les ouvriers et les paysans russes aient le droit de régler leur vie comme ils l'entendent. Jamais nous n'aurions entravé la liberté d'un seul citoyen anglais ou français; jamais nous n'aurions perquisitionné dans les bâtiments de l'ambassade. Mais il n'a pas été possible de conserver plus longtemps le silence, de supporter davantage les iniquités quand l'ambassade s'est trouvée métamorphosée en caverne de conspirateurs et d'assassins, quand des personnages officiels jouissant de l'hospitalité sur notre territoire veulent enserrer la Russie dans un réseau d'intrigues sanglantes, provoquant des crimes brutaux contre notre pays. Nous savons que la presse vénale en Angleterre et en France se refusera à faire connaître la vérité sur les événements de Pétrograd. Le peuple français et le peuple anglais seront trompés me fois de plus. Mais la vérité triomphera. Le nonde civilisé tout entier saura de quels :rimes ténébreux les agents du capitalisme mglo-français ont souillé leur conscience. Le président du Soviet des commissaires du )euple, G. Sinowief; le président de la Com-nission extraordinaire, Tcherinski; le com-nissaire pour la guerre, B. Pofern; le com-aissaire pour l'instruction du peuple, A. Lu-tatcharsky. » Berlin, 9 septembre : De l'Agence télégraphique de Pétrograd: — Après la découverte des manœuvres es diplomates anglais et français, le gou-ernement de la République bolcheviste a té forcé d'en faire arrêter plusieurs, mais est disposé à les relâcher aux conditions uivantes : le représentant diplomatique itvinof et ses collaborateurs recevront un auf-conduit, leurs bagages ne seront pas oumis à la visite et toutes difficultés ulté-ieures leur seront évitées. Ces conditions, insi que le passage libre d'Angleterre en candinavie, et à travers la Suède/ devront tre garanties par la Hollande, la Suède et i Norvège. Si l'accord se fait sur ces con-i-tions, Litvinof en sera informé télégra-hiquement et au reçu de sa réponse nous nnonçant son départ, M. Lockhardt et sa ai te seront autorisés à quitter le terri-tire russe et l'ambassade anglaise pourra tre occupée par le représentant diploma-que de la Hollande. Pour les autres ques-ons, les accords intervenus précéderaient restent en vigueur. » Ces déclarations sont signées par M. ftichérine, commissaire pour les affaires xtérieures. , . ■ ***. Moscou, 9 septembre ; Du Mir : — Tous lés membres du parti socialiste-ré-olutionnaire qui n'ont pas rompu avec le omilé central devront quitter les administra-ons des Soviets. J L'isvestija annonce que les socialistes-révo- < lutionnaires Kolegazen, Bizenko, Ustinon, Do brothotow et d'autres encore ont quitté 1< parti. Le 25 septembre se réunira le Congrè des organismes affiliés jusqu'ici au parti so cialiste-révolutionnaire et qui se sont rallié. au gouvernement des Soviets. *** Paris, 9 septembre : De l'Echo de Paris : — Tous les consuls d'Angleterre et d< France en Russie sont arrivés à Arkhange] Les consuls de Pétrograd et de Moscou, ains que 400 sujets anglais et français, ont été re tenus par les bolchevistes qui leur ont refus* des passeports. » Berlin, 9 septembre : Du Berliner Lokal Anzeiger : — Il résulte des informations officielles d source allemande au sujet des prétendues exé c-utions en masse en Russie que les bruits ré pandus par l'Entente sont fortement exagérés Il est vrai qu'une révolte à Pétrograd a coût la vie à 500 personnes; mais, pour le reste les nombreux attentats organisés récemmen avec le concours de l'Entente n'ont eu pou conséquence que 20 exécutions. D'autre part les bolchevistes n'ont pas l'intention de s'or poser au départ des sujets étrangers. Il es même question d'autoriser les coupables -délégués de6 slovaques — de quitter le pays Les bruits d'exécutions en masse sont répan dus par l'Entente uniquement dans le but d renverser les maximalistes et d'avoir le pré texte pour se mêler des affaires intérieure de la Russie. *** Pétrograd, 9 septembre : La Nordkommune annonce qu'un détachc ment de 500 Anglais et Français a été battu i plate couture près de Tagry par les Russes qui leur ont pris 8 mitrailleuses, 50 voitures e des munitions. Le même journal annone qu'un camp de concentration a été établi t Nijni-Novgorod où pourront être internée 5,000 personnes qui serviront de gage en ca d'une révolte de la Garde Blanche. Le mêm journal annonce encore que les Anglais on décrété la mobilisation forcée des homme: âgés de 18 à 40 ans dans le district de Mour mane. *** Moscou, 9 septembre : La Garde Blanche a constitué un front inat tendu dans le district d'Arsaniess, où des vo losti se sont ligués contre les soviets. Dans tous les cercles du gouvernement de Kazan les paysans s'arment contre les soviets, qu envoient pour les combattre des troupes doni ils sont sûrè et qu'ils ont renforcées de pay sans. *** Stockholm, 9 septembre : On téléraphie de Helsingfors à la Svenskt Dagblad: — Le journal financier Usi Padlrae annonci qu'au sud de la ftarélie russe, des troupes d< l'Entente marchent vers la frontière flnlan daise. Le 27 août, elles avaient attaqué 1< village de Jykyjaerri et dispersé les troupe: de garde, dont un homme a été tué et un< trentaine faits prisonniers par les Anglais Jykyjaerri est situé à une centaine de kilomè très du chemin de fer de Mourmane et à pa reille distance de la frontière finlandaise. **» Lausanne, 9 septembre: Le Bureau, oukranien en Suisse démeni | la nouvelle de révpftes qui auraient éclaté j en Oukraine, plus spécialement à Tcher-nigoff. Au contraire, la vie en Oukraine suit partout son cours normal et la population vaque en toute tranquillité à ses occupations. ***• Kief, 9 septembre : De la Khewskaja Mysl: — Depuis que le trafic germano-oukrainien a été repris, l'Oukraine a importé en Allemagne, jusqu'au 17 août inclus, 2,181 wagons de céréales, 4,429 wagons de vivres et 9Ç5 wagons de matières premières diverses. » **•* Moscou, 8 septembre : Le journal Bjedota annonce que les membres du Comité esthonien de Moscou ont été arrêtés par ordre de la Commission extraordinaire. Ce comité avait constitué un gouvernement temporaire de l'Esthonie; il avait envoyé des représentants en France et en Angleterre et était en relations étroites avec M. Loc-kardt, ministre d'Angleterre, qui lui avait promis de l'aider s'il se révoltait contre le gouvernement des Soviets. Négociations de paix Kief, 9 septembre : D'après la Kîefskajct Mysl, le ministre du commerce et de l'industrie a déclaré aux journalistes que les négociations avec les Puissances Centrales ne concernent pas un traité de commerce définitif, mais ont simplement pour but de réglementer pour une nouvelle période d'un an l'échange de marchandises entre les pays intéressés. Des négociations se poursuivent aussi pour la conclusion avec la Russie d'un accord commercial d'une durée d'un an. La question d'une entente douanière n'a pas encore été envisagée. *** Kief, 9 septembre : Sur la proposition de la délégation russe, une nouvelle séance plénière de la Conférence russo-oukrainienne de la paix se réunira le 10 septembre; elle discutera la question des frontières, au sujet de laquelle de sérieuses divergences de vues de principe existent par suite de la reconnaissance de l'indépendance du Don par l'Oukraine. Les deux délégations exposeront leur point deNvue par écrit. *** Berlin, 9 septembre : Le leader socialiste hollandais M. Troelstra ayant parlé de tentatives de conciliation qui auraient eu lieu en Suisse et auxquelles les partis constituant la majorité au Reichstag auraient été mêlés, le Vorwàrts met les choses au point : — Au mois de janvier dernier, dit-il, des tentatives furent faites en Suisse par des tiers à l'effet d'amener un échange de vues entre 1 des parlementaires anglais et allemands. A l'entrevue devaient prendre part du côté anglais un représentant de chacun des grands partis politiques : conservateur, Jibéral et socialiste ; du côté allemand, un représentant des trois partis majoritaires : centre, parti progressiste et social-démocratie. MM. Feh-renbach, Hausmann et Ebert avaient accepté de prendre part aux délibérations, avec pour base la résolution du Reichstag du 19 juillet 1917 et les quatorze articles du Credo pacifiste du président Wilson, et le gouvernement allemand avait été informé de leurs intentions. De l'autre côté de la barricade, les prévisions paraissaient tout aussi satisfaisantes. Tout à coup, les choses prirent une tournure défavorable dont la responsabilité remonte, d'après M. Troelstra, à l'intervention persommile de M. Lloyd George. Il serait très intéressant de faire la lumière sur ce point demeuré obscur. [1 n'en reste pas moins acquis que, du côté illemand, l'on s'est montré disposé à entamer les négociations générales de paix au lieu des légociations de Brest-Litovsk, qui n'ont été mtamées que plus tard. C'est par le refus de 'Entente de se prêter à cette conférence que es adversaires allemands d'une paix par compromis relevèrent la tête et la première consé-iuence en fut la conclusion de la paix de Brest-Litovsk. Ce sont donc en somme les impérialistes de l'Entente qui sont responsables le la paix de Brest-Litovsk, tout autant que ïe la prolongation de la guerre. » n iimn —i n m —aaapai ■ mii ■■ m i n 11 111 Lettre de Hollande 'De nolje correspondant particulier.) -, .V La Haye, le 31 août 1918. Toujours et toujours la crise ministérielle ! Elle ne passe pas et semble prendre un caractère latent. ! Dans l'intervalle, nous avons été sujet à une autre crise qui a trouvé assez vite sa 1 solution : c'est la grève des ouvriers du ; port de Rotterdam. Le mot « grève » est peut-être trop gros pour- cette aventure singulière, à laquelle ont été mêlés les intérêts de la population belge. Là où le travail n'existe plus, il n'y a guère lieu de parler de grève. Et depuis 3 que la guerre entrave le commerce international, surtout depuis la réquisition de nos navires par les Associés, soi-disant basée j sur le droit d'Angary, maintenant que le * port de Rotterdam est vide comme la j bourse d'un étudiant, que les ouvriers y flânent le long des quais, les mains eh poche, s'appuyent sur la rampe des ponts | et font surgir artistement des rondelles sur j la surface presque sans trouble de la Meuse rotterdamoise — qui, soit dit en passant, a perdu dans ce silence toute la gran-; déur imposante de son aspect — une grève , pouvait à juste titre être rangée dans le inonde des chimères. 3 Six mille cinq cents ouvriers touchaient depuis longtemps une indemnité, qui leur était payée, de conserve, par les patrons affréteurs réunis dans la «Scheepvaartvc-r-eeniging», par l'administration communale i et par le « Comité de secours royal national» (Koninklijk Nationaal Steuncomité) ' qui, dans le temps, sur l'instigation de M. j Treub, le ministre des finances, fonda ce * qu'on appelle la ci Réserve du port » (Ha-j venreserve). ; Cette a Réserve » s'étendait à tous les ou-; vriers du port et leur procurait leur paye t aussi régulièrement que s'ils travaillaient, ; à celte différence près, qu'ils recevaient beaucoup moins que ce à quoi ils étaient accoutumés. Les hommes non-mariés recevaient 9 florins par semaine, les mariés 12 florins, outre la prime pour les enfants. Encore n'étaient-ils pas obligés de vivre entièrement sur ces revenus, car le Comité de secours local de Rotterdam prenait, par exemple, à charge de payer eiKtqut ou en partie le prix du bail des habitations. Tout cela, cependant, n'était pas suflisant pour subvenir à tous les besoins, dont le coût, à l'heure actuelle, même pour un ménage d'ouvrier, a presque doublé. Qui ne voudrait en convenir? La « Réserve du port », évidemment, ne payait pas ceux qui travaillaient; et comme de temps ù autre il y avait encore un navire à décharger (enlre autres les navires de la Commission for Relief) et que ceux qui 6'y occupaient ne recevaient que le maximum payé par la Réserve, un germe de mécontentement pointa et fit èdore la grève, qui aboutit à un fiasco complet. C'était à prévoir. La maison Muller et Cie, qui décharge les navires de la Commission for Relief, ne pouvait certes pas s'éloigner des stipulations de la Réserve, et les ouvriers, en droit, ne le pouvaient pas non plus. Ceux-ci, cependant, sans consulter leurs chefs, firent à leur volonté. Contre l'avis des organisations, les < ' vriers des navires de la Commission fof Relief déposèrent la travail en exigeant un surcroît de salaire. Leurs caimarades de la Réserve étaient par là forcés d'assumer ce travail; -ils refusèrent: bien que le travail manquait, ils allèrent en grève, ce qui eut pour effet logique que la Réserve cessât ses paiements. + Et voilà Rotterdam en peine ! La chose devint sérieuse. Les conditions sous lesquelles on avait fondé la Réserve avaient été fouillées au pied; l'institution, bonne en elle-même, s'effondra. Ceci était d'autant plus regrettable que depuis le mois de juillet les organisations ouvrières qui, bien que différant de principe, collaboraient cependant d'une façon intelligente, étaientem voie d'obtenir de la « Scheepvaartvereeni-ging » un meilleur règlement des paiements, par lequel les gros ménages surtout, seraient mieux secourus. En conséquence, les bureaux avisèrent de laisser IVaction directe». Mais sans succès. On obtiendrait «immédiatement» et par la force ce que les organisations avaient déjà presque obtenu par des négociations pénibles mais heureuses. C'est ainsi que l'institution de la rHaven-reserve» . fut complètement anéantie ; la « Scheepvaartvereeniging » déclara ne plus y vouloir coopérer. Aucun navire ne fut déchargé ; ceux de la Commission for Relief restaient dans le port et la population belge fut privée de ses vivres. En vain, la « Commission » adressa-t-elle un appel aux ouvriers de bonne volonté ; ceux-ci étaient trop .peu en nombre ; on n'écoutait pas les chefs qui, maltraités, étaient forcés d'en faire à. la volonté de leurs suivants. Tout le petit monde des ouvriers du port rotter-damois lut plongé dans l'anarchie. Le socialiste Heykoop qui, en collaboration avec son défunt ami Spiekman, a formé les organisations ouvrières du port, fut durement pris à parti; de même Duispel, le chef des ouvriers chrétiens, dont l'organisation, dans la matière, fut solidaire avec les syndicalistes.Solidarité stérile, qui mena à leur perte. Car, bien que les chefs, déjà lâchés, restassent à leur poste, ils ne purent empêcher que la grève ne se perdit dans le sable, et peut-être même ne le voulaient-ils pas. Lorsque les navires de la Commission for Relief furent sur le point de partir pour Amsterdam et que les ouvriers de (a capitale ne se montrèrent pas disposés à suivre l'exemple inconsidéré de leurs camarades. l'élan de Rotterdam fut bri6é. Et quand, par surcroît, des internés belges furent prêts à décharger les navires destinés pour la Belgique, la masse retrouva l'esprit perdu, mais elle se vit trompée, et trompée par elle-même. Elle jeta la faute sur ses meneurs, sur ceux qui l'avaient poussée dans l'aventure ;mais le résultat fut dès lors définitif ; on criait pour avoir du travail, pourvu qu'on fût sûr de6 paiements. Les chefs, d'abord délaissés, ont fait leur possible pour l'obtenir, et on trouvera sans doute une nouvelle forme pour les paiements, mais les droits que conférait la Réserve ont disparu avec la Réserve elle-même.— La grande masse, écrivit Heykoop après le dénouement, n'a aucune idée ni de tactique ni de stratégie». Voilà qui est fort juste. Elle n'a même pas l'idée de suivre au bon moment la bonne voie indiquée par les chefs. La leçon a été dure, pour les chefs comme pour les autres. En premier lieu pour Heykoop lui-même, qui, tantôt à la Chambre, prenant le parti des ouvriers du port de Rotterdam, aura besoin de savoir sur qui s'appuyer 1 Puisse la population belge ne pas sn pâtir 1 EN AMÉRIQUE ■ Berlin, 10 septembre t De la Gazette de Vo'ss : — Les journaux américains annoncent que les sous-marins allemands entravent sans cesse le cabotage sur les côtes américaines nord-est de l'Atlaniiana ,v COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des Puissances Centrale Berlin, 10 septembre. — Officiel de ci midi : Théâtre de la guerre i l'Ouest. L'ennemi a prononcé des attaques par iielles au nord de Merckem et au nord-es 3'Ypres; de petits éléments de tranchée 30nt restés entre ses mains. Les Anglaii Mt continué leurs attaquas de part et d'au ire de la route de Péronne à Cambrai ; il: )nt dirigé leur principal effort contre Gou seaucourt et Epehy. L'ennemi a été re ooussé. Le soir, de nouvelles attaques, dé touchant du bois d'Havrincourt et au sui le la route de Péronne à Cambrai, on aussi échoué. Combats partiels près du bois d'Holnon (sud-est de Vermand) et su a roule de Ham à Saint-Quentin. Celle: le nos troupes retirées l'avant-dernièri nuit du canal de Crozat n'ont été en con .act hier qu'avec de faibles détachement, le reconnaissance ennemis à l'ouest de 1: igne Essigny-Vendeuil. Combats partiel: :tu sud de l'Oise. Activité de l'artillerie ai lord de l'Ailette. Entre l'Ailette et l'Aisne e duel d'artillerie est redevenu très vio ont vers midi. De violentes attaques, re îouvelées à plusieurs reprises par l'ennem jusqu'au soir, ont échoué; en les repous sant, des grenadiers du Brandebourg si >ont particulièrement distingués. Entr 'Aisne et la Vesle, nous avons repoussi les attaques françaises. Nous avons exé :uté de fructueuses opérations à l'est di leirns, au sud-ouest de Parroy (froni, d< lx>rraine) et sur le Doller. Berlin, 10 septembre. — Officiel : Dans la zone barrée de la Méditerranée, no >ous-marins ont coulé 17,000 tonnes brut d onnagù marchand, dont le vapeur anglai Marie-Suzanne (3,106 tonnes brut), chargé d nunitions, qui naviguait dans la mer Egée ; 1 •apeur de transport de troupes françai Pampa (4,716 tonnes brut), allant de Marseill ,rers la nier Egée, et le paquebot françai 3alkan (1,709 tonnes brut), qui se rendait ai Portugal et avec lequel les journaux ennemi lisent que 500 soldats ont péri. Un de nos sous-marins a pénétré dans 1 >ort de Stavros (dans la mer Egée), protég )ar un barrage, a réussi à lancer une torpill-lur un croiseur anglais de la classe Juno (5,70 onnes brut) et à sortir indemne du port. *** Vienne, 10 septembre. — Officiel de ci nidi : Sur le front en Italie, les opérations d( ■econnaissance 6ont devenues plus active: ;ur un grand nombre de points. *** Sofia, 7 septembre. — Officiel : Sur le front en Macédoine, violente canon îade réciproque des ('eux côtés du la l'Ochrida, au nord de Bitolia et sur quelque >oints de la boucle de la Czerna. Près du Do >ropolje, nos lance-mines ont mis le feu à ui lépôt de munitions ennemi. Au sud de Gev ;eli, le feu de l'artillerie ennemie, quinesévû ait depuis quelques jours qu'avec une vio ence variable et avait même été interrompi t certain moment, s'est transformé la nui lernière en un feu roulant sous la- protectioi luquel des détachements anglais ont attaqu ioti'e position près du village de Chovo et s< ont avancés près de nos tranchées. Ils ont éti epoussés soit par notre feu, soit par corps ; :orps, et ont subi de fortes pertes. A l'est di 'ardar, la canonnade réciproque est devenu rès violente par intermittence. Des détache nents de reconnaissance anglais ont tent< l'approcher de nos postes près du village di -letchoukowo, mais ont été dispersés pa: lotre feu. Sofia, 8 septembre! — Officiel : Sur le front en Macédoine, dans la bou le de la Czerna, au sud de Gradesnitza a'nonnade réciproque assez violente l ertains moments. Au sud de Hima, vio-2nt bombardement ennemi. Nos batteries nt incendié un vaste dépôt de munition* nnemi près de Mojadag. A l'est du Var ar, des détachements de reconnaissance nt tenté à plusieurs reprises d'approchei e nos postes près de Maschukowo; ils nt été dispersés par notre feu. Constantinople, 8 septembre. — Officiel : Sur le front en Palestine, à l'ouest de lî Dute de Jérusalem à Nablus, nos troupes on spoussé d'importants détachements de recon aissance. Une colonne de cavalerie qui s< irigeait vers la tête de pont du Jourdain c té efficacement bombardée par notre artil ;rie. Ces derniers jours encore l'ennemi e ubi une série d'échecs sensibles. Au nord-ouest de Kalat ei Kesa, nous avons spoussé des bandes de rebelles qui se son nfuis en débandade et nous sommes entrés à îflle, où nos troupes ont été cordialement re-□es par le cheik et la population. Un d étalement de reconnaissance envoyé de Maan ers le nord a repoussé des troupes après un 3mbat acharné; nous avons fait prisonniers n officier et 20 soldats et avons pris quelques îitrailleuses. Communiqués des armées alliées Paris, 9 septembre. — Officiel de 3 heures : Au nord de la Somme, nous avons élargi Dtre position à l'est d'Avesne en direction de lastres et occupé notamment la ferme de la :otte. Nos éléments ont franchi le canal Croit en face de Liez. Entre l'Oise et l'Aisne, la nuit a été mariée par une violente réaction de l'artillerie de l'infanterie ennemies. Deux fortes con-e-attaques ennemies, menées dans la région } Laffaux, ont été repoussées, laissant entre )S mains 80 prisonniers appartenant à cinq giments différents. En Champagne, nous avons exécuté un >up de main dans la région du Mont-Sans->m et fait des prisonniers. Un coup demain inemi a échoué à l'ouest d'Auberive- *** Paris, 9 septembre. — Officiel de 11 heures: De nouveaux progrès ont été réalisés au-urd'hui par nos troupes en divers points du Dnt de bataille. Au nord de la Somme, nous ons pris les villages d'Etreiliers et de >upy. Au delà du canal Crozat, nous nous mmes emparés de Grand-Séraucourt, de astres, de Montescourt-Lizerolles et de Ré-igny. Des éléments de nos troupes occupent côte 103, au sud de Contescourt, la station 3ssigny-le-Grand et la côte 117. \u. nord de l'Oise, nous avons pris le fort Liez, les bois au nord-ouest, la ferme Cales et la ferme Rouge. Au sud de l'Oise, us avons enlevé la Briqueterie et la station Servais. Nous avons, d'autre part, élargi s positions dans la région au nord de Laf-îx, ainsi qu'entre Aisne et .Vesle dans la ïion de Glennes. *** \ Londres, 9 septembre» —% Officiel? «lous avons repoussé la nuit l'ennemi qui itait des coups de main au nord d'Arleux-•Gohelle. Par ailleurs, rien de spécial à si-aler, sauf la canonnade réciproque sur di-rs points, notamment près de la route d'Ar-; à Cambrai et dans les secteurs du canal La Bassée et d'Ypres. le matin, des détachements avancés anglais néo-zélandais se sont emparés des posi-ns allemandes sur lé plateau entre Tuzières le bois d'Havrincourt. Après un combat, S acharné, au cours duquel nous avons re poussé une contre-attaque de l'ennemi en lu k infligeant des pertes, nos_trQ.vupes ont attein ' leurs anciennes lignes sur la crête dominan Gouzeaucourt ; en outre, elles ont oqpupé 1 bois de Qpuzeaucourt. A Xaile_gajiche du front d'attaque, nos trou t pes ont avancé leurs lignes et se sont instai > lées-dans les positions à l'est du bois d'Ha 5 vrincourt. Nous avons fait un certain nombr - de prisonniers. > Sur le reste du front, on s'est battu dan, - divers secteurs. Nous avons repoussé des atta - ques dirigées contre nos postes installés ré - cemment à l'ouest de La Bassée. 1 II a encore plu à torrent la nuit dernière e t aujourd'hui. Le vent souffle en tempête. *** Rome, 9 septembre. — Officiel : 5 Les opérations ont été limitées hier sur tou » le front. Au nord de la Chiese, une de nos pa . rouilles a mis un poste autrichien en fuite ? Entre le lac de Garde et la vallée de la La L garina, violent feu roulant réciproque. Dan • la Vallarsa, près du monte Corno, notre artil j lerie et nos détachements d'assaut ont fai échouer un coup de main tenté par l'ennem et lui ont infligé des pertes. Au nord-ouest di Grappa, nous avons dispersé à coups de fusi plusieurs détachements de reconnaissance en nemis. EN ITALIE Rome, 9 septembre : Le Conseil des ministres a tenu samed et dimanche des séances plénières extra ordinairement longues. La première adur< quatre heures et a été prolongée, contrai-5 rement à l'habitude, jusqu'après l'heure ^ de midi. La censure a empêché toute dis ' cuseion dans les journaux au sujet des | délibérations. Une note officieuse en e ; simplement fait ressortir l'importance, ' D'après la «Tribuna», le Conseil des mi-; nistres a fixé au 24 ou 25 septembre la ' date de la réouverture des Chambres. 1 i* * * 5 Milan, 9 septembre : On mande de Rome au Secolo : l — Depuis trois jours, tous les sujets russe; l résidant en Italie sont considérés comme na ^ tionaux ennemis. » , dépêches" diverses ; Rome, 9 septembre : > Le général Diaz a passé quelques jours sui le front à l'Ouest. Il y a conféré avec MM Poincaré, Clemenceau et Pichon, et s'est Ion guement entretenu avec le général Foch. Il £ - inspecté les troupes italiennes qui combatten - sur le front en France. 3 *** Paris, 9 septembre : 1 Le Malin annonce que le gouvernement £ ■ donné ordre aux préfets d'interner tous les ■ sujets russes âgés de 18 à 46 ans. **** 1 Paris, 9 septembre : 1 D'après le ((Figaro», le capitaine Bou- } chardon,- chargé de l'instruction de l'af- ' faire Caillaux, a déclaré que l'état de l santé du prévenu n'est pas assez grave 3 pour justifier ne fût-ce qu'une interruption L passagère de sa détention à la Santé. Des J médecins seraient toutefois autorisés à [ soigner M. CaillaUx à la prison même. ; Genève, 10 septembre : ; On mande de Madrid que les négociations entre l'Espagne et l'Allemagne se termlneron à bref délai. M. Maura et M. Dato ont déclaré que le Conseil des ministres fera connaître le 21 septembre la solution qui donnera satisfac tion à tous. *** Paris, 9 septembre : On mande de Madrid au Journal: — Le Conseil des ministres se réunira les 11 et 12 septembre. Au cours de la première séance, il discutera des questions d'ordre international, ainsi que le budget. Les Cortès se réuniront au début d'octobre, » *** Berne, 9 septembre : Deux mille Espagnols, occupés au chargement du charbon, se sont mis en grève [ à Gibraltar. Leur travail est fait par des " ouvriers maures. , La Haye, 9 septembre : Le nouveau Cabinet a été constitué aujourd'hui. Il est composé comme suit : présidence ■ et intérieur, M. Ruys de Beerenbrouck ; affaires étrangères, M. van Karnebeek, bourgmestre de La Haye; finances, M. Vries, éche-vin de la ville d'Amsterdam ; guerre et provisoirement marine, M. Alting Geusau, directeur général des postes et télégraphes ; waterstaat, M. Konig, ingénieur; travaux publics, agriculture et industrie, M. van Ysselstein; justice, M. Heemskerk; colonies, M. Idenburg. Les nouveaux ministres prêteront serment aujourd'hui.entre les mains de la Reine. *** Berlin, 9 septembre : M. von Hintze, secrétaire d'Etat, part aujourd'hui pour le grand quartier général, où il passera quelques jours. Berlin, 9 septembre : De la Gazette de Voss : — Il est probable que la Commission des partis de la majorité du Reichstag se réunira fin de la semaine pour délibérer sur la situation.La Commission principale du Reichstag se réunira dans les premiers jours d'octobre; à ce moment, la situation se sera sans doute éclaircie. » Cologne, 10 septembre i Le correspondant à Berlin de la Gazette de Cologne dément de source autorisée l'information disant que les délégués austro-allemands auraient envisagé à Salzbourg une période provisoire de cinq. années de liberté douanière absolue entre les deux pays. *** Vienne, 9 septembre ; Les journaux annoncent que le baron von Spitzmuller, ancien ministre, a été nommé ministre des finances austro-hongrois. *** Vienne, 9 septembre : M. Castray-Casaleiz, ambassadeur d'Espagne, est arrivé avant-hier à Vienne. *** Sofia, 9 septembre : Le roi Louis de Bavière est arrivé samedi à Sofia. *** La Haye, 9 septembre : On mande de Sydney que le mouvement pacifiste gagne de plus en plus de terrain parmi les ouvriers australiens. Ils se prononcent en ce moment sur l'attitude qu'ils adopteront vis-à-vis de la loi de recrutement. On estime généralement qu'ils ne 6'y soumettront que si l'Angleterre entame immédiatement des négociations en vue d'une paix sans annexion. Leur attitude provoque les récriminations de la presse, qui excite à la guerre. Quant au gouvernement, il menace de rayer de la liste des électeurs tous les chefs ouvriers qui prennent part à la propagande pacifiste, et il déclare que la situation sur le : front est telle que l'attitude des ouvirers est : inexplicable et iniust.ifléa * L'angoissaïii problème Les pommes de terre / Voici Thiver et son triste cortège!... Mis à part les cultivateurs, la caste la plus riche de la nation, et les colons, les gens théoriquement les plus pauvres et les mieux secourus de l'heure présente, il n'est pas un ménage en Belgique où ne se pose la question : — Aurons-nous des pommes de terre pour l'hiver ? > Je vais m'efforcer d'apporter à la solution de ce problème des données précises qui mettront le lecteur à même de se faire une opinion sensée et raisonnée. L'année dernière, le bureau d'achat de Ma-lines a expédié dans tous les coins du pays environ 5,000 wagons, soit plus de 50 millions de kilos de pommes de terre hâtives. Cette année, il faut compter un déchet d'un tiers environ sur cette quantité : les conditions cli-1 matériques du début de la saison n'ont pas été favorables au rendement, mais par contre nous y avons gagné en qualité. Les pluies diluviennes de 1917 nous avaient donné beaucoup de tubercules dont une forte partie étaient avariés. En 1918, nous pouvofts déguster une pomme de terre saine et de belle venue. Dans le courant de juillet, en eonipagniô de M. Lévy-Moncheur, j'ai parcouru la plantureuse région de Malines, "en pleine récolte^ J'ai assisté, à Heyst-op-den-Berg, au chargement de 2G wagons pour Florennes, Walcourt, Olloy, Cerfontaine, Couvin, Waremme, Han-nut, Dinant, etc De là nous filons en troisième vitesse vers la gare de Berlaer, en passant devant le châ-' teau historique de Glstel, qui fut propriété de Pierre-Paul Rubens et où son fils décéda de la peste. A Berlaer, 22 wagons sont en partance à destination de Liège, Huy, Rocour, Tilff, etc. ; Un cultivateur nous déclare qu'il a récolté 290 sacs l'année dernière, mais q\ie cette année il en récoltera tout au plus 150. Ce n'est guère réjouissant à entendre, cette petite homélie 1 Le cultivateur me paraît cependant de bonne, foi. Le manque d'engrais — le sulfate d'ammoniaque spécialement — a provoqué un sérieux ralentissement dans la culture. Bien mieux, un brasseur d'affaires dépourvu de toute espèce de scrupules a vendu dans cette région^ un «engrais chimique composé» — telle est l'appellation de ce produit — sur lequel les paysans se sont jetés et qui, au lieu d'améliorer le sol, a brûlé les plançons à vif» Il y a cent ans, on guillotinait ou on pendait haut-et court les auteurs de pareils méfaits. Aujourd'hui, ces forbans ont le champ libre-: la Justice chôme I De même que les maraîchers de la banlieue bruxelloise, les cultivateurs malinois n'ont pas: en odeur de sainteté le Comité National. Ils. lui reprochent, alors qu'il détient les six onzièmes de la quantité de sulfate d'ammoniaque disponible sur le territoire du gouvernement/ général, de procéder à la distribution de ce précieux auxiliaire avec un esprit de favoritisme évident. Dont acte/ ! Tout cela n'empêche que tous les villages de ce patelin \ Beersel, Putte, Hallaer, Ite*j gem, etc., nous apparaissent comme le para-' dis terrestre, où notre mère nourricière, la^ Terre, prodigue à chaque pas et sans compter,, ses dons et ses faveurs. Les habitations même* ont un aspect d'aisance qui ferait plaisir à voir si l'on n'évoquait fatalement et dans la même pensée l'interminable cortège de misères et de privations qui accablent le citadin et le petit bourgeois. j Voici une scène émouvante. Nous nous arrê-' tons devant les murs du célèbre couvent des; Ursulines, à Wavre-Notre-Dame. Cet établisse-; ment d'instruction modèle, qui coûta des mil-.' lions et qui contenait de véritables trésors! artistiques, n'est plus aujourd'hui qu'un monceau de ruines sur lesquelles se dresse, comme une âme en peine, la silhouette de la vaillante; sœur Ignace, qui a vu crouler là, entre deux marmites, toute l'œuvre de sa vie extraordi-; nairement laborieuse. Sœur Ignace nous conte ses angoisses. Ellei, a réuni, dans une aile des bâtiments recon-: struits à la hâte, les débris de son troupeau,-; quelques sœurs timides et effarouchées que l'on voit se glisser comme des fantômes entre les murs branlants et calcinés. — Aurai-je des pommes de terre l'hiver pou» nourrir ces chères enfants ? nous demande sœur Ignace. Et tandis que la bonne mère exhale ses lamentations inquiètes nous arrive comme dans un rêve l'écho harmonieux et lointain d'un' orgue invisible et de chants religieux sortant1 de quelque catacombe. Mais suis-je assez idiot de m'attarder à ce hors-d'œuvre sentimental quand on butte, ài chaque pas, aux manifestations d'un égoïsmei impitoyable poussé à la cent millionnième puissance I ... A la gare de Malines-Neckerspoel, on: charge, sous la surveillance des délégués des' Magasins Communal*, pour Charleroi, Thuin,. Hasselt, Héverlé, Bruxelles, qui, sur 30 wa-j gons, en obtient 11 pour Fa part, soit 110,C0Q; kilos — une paille 1 Le ventre de la capitale,) théoriquement, devrait pouvoir absorber jouiv nellement 300,000 kilos de pommes de terre, à raison de 300 grammes par habitant. Nous! sommes loin de compte. La fraude, qui s'étale sur toutes les routes, et sur tous les vicinaux de l'agglomération,! se charge de combler le déficit et introduit) journellement au moins 100,000 Mlos de tuber-: cules dans le Grand-Bruxelles, soit pour la période du 1er juillet au 15 septembre 8 millions de kilos. Cela représente approximativement pour les Bruxellois 20 millions de francs, qui se réduiraient à 3 millions si cette formidable quantité était amenée régulièrement' aux magasins communaux, Nous payons donc, nous, Bruxellois, en septante-cinq jours, aux paysans et aux chômeurs-fraudeurs, une contribution volontaire de X! millions de francs. — C'est forcé, me direz-vous. Il faut bien vivre I Je ne suis pas du tout de cet avis. Lors de cette excursion dans la région de Malines, j'ai constaté que le paysan commence à se plier parfaitement aux exigences et aux formalités l'une réglementation même draconienne. Pas jn seul des charretiers transportant des tubercules que j'ai vu arrêter et interroger n'était: m défaut. Si les autorités belges avaient mar-> ché résolument depuis deux ans dans cet ordre l'idées, la question des pommes de terre ne se: poserait mémo plus. *** / Je sais que cette affirmation laissera plus l'un lecteur incrédule. Voici pourtant un ta->leau(l) statistique qui est très suggestif et dont e tirerai tantôt des arguments sérieux en faveur de ma thèse. Ce tableau, dressé par le 1 mreau d'expédition de pommes de terre Léon jévy-Moncheur, à Libramont, indique, pour la 1 jrovince de Luxembourg et le canton de Ge-i linne, les régions classiques de la culture de; a pomme de terre, les quantités fournies et ; ■estant à fournir au 15 juin 1918, limite ex-; rême des dernières expéditions, sur les quan-1 ités à fournir au 1er octobre 1917. A première vue, il ne se présente pas ous des couleurs bien brillantes : 59 p. c. • eulement de pommes de terre fournies à l'ali- j nentation générale, c'est peu, et le déchet dev 1 p. c. nous apparaît énorme. Cela prouve": [u'en Ardennes comme ailleurs la fraude seif ait sur une vaste échelle. Ces pommes de terre i raudées alimentent presque exclusivement laj lasse fortunée de la province de Liège et du i ïord de la France occupée. Le sérieux effort dans la voie de l'humanité^ éalisé par les 31 communes du canton de Ge- 1 .inné est à noter ; les paysans de c«s localités S* Année. — !ï° f 371 JOÙHNÀXj QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes ê @ 1918

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This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

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