La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 13 August. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/fx73t9fp5n/
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PRIX DES ABONNEMENTS : 1 mois (SepieAibre), fr. Î5-SO- J^es demanc'es d'abonnement sont reçues exclusif vement par Le* bureaux et les facteurs des postes. — réclamations concernant les abonnements doivent être adressées exclusivement aux bureaux de postem ADMINISTRATION ET REDACTION JHontagno-r.ux-Morbcs-Potagèros, 31, Bruxollos LA BELGIQUE PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, li. 1.00. — Réclames avant les ann.% la lig.f tr. 2,00. — Corps du journal, la lig.t tr. 7.50. — Faits divers, la Jig.# tr. 6.00» —Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveurs, £ annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., Ir. 2.00, Bureaux de 9 à 17 heures Direction et Administration ; ggje3 j2,%'l |? """i83 • JOS. MOHEESÉE, DIRECTEUR LA GUERRE 1,471° jour de guerre Les Alliés poursuivent leur offensive entre l'Ancre et l'Avre avec un redoublement d'énergie et en engageant de nouvelles réservas. ' Au nord de la Somme, entre l'est d'Albert et ,F6uestr de Bray, les Anglais se sont acharnés 'à déloger les Allemands de leurs lignes, mais !iû; ne sont pas parvenus à dépasser le secteur •de Morlancourt. Sur la rive gauche du 'fle.'ive, les troupes du maréchal Haig ont légèrement avancé à l'est de Morcourt et tiennent la ligne Méricourt-Proyart. Plus au sud, ientra la route d'Amiens â Saint-Quentin et !la vove ferrée Amiens-Ham, la bataille, d'une .extrême violence, est restée immobilisée sur la ligne Rainecourt-Lihons. Au sud de la .voie feurée, les Anglais ont'poussé jusqu'au 'sud-oirest de Chauines en laissant Hallu aux Allemands. Le long de la route d'Amiens à Roye, que les Allemands tiennent sous un feu 1 d'artillerie effroyable, les Alliés ont progressé de quelques centaines de mètres et, •après avoir livré de terribles combats, ont occupé Bt\uchoir, à 2 kilomètres à l'est d'Ar-1 villers. ' Entre l'Avre et l'Oise, les Allemands, couverts par leurs arrière-gardes que pressent vivement les Français, se sont encore rapprochés quelque peu de Roye, de Lassigny et de ,-Noyon. Au demeurant, et sauf dans la région au sud •ide Chauines* les dernières indications officielles des deux partisane font plus aujourd'hui •ressortir que des modifications comparativement peu importantes du front de bataille. Ce temps d'arrêt relatif s'explique par le fait qu'entre la Somme et l'Oise les Allemands isont désormais installés dans le réseau de positions fortifiées que les Français ont occupé ■depuis octobre 1914 jusqu'à l'époque — janvier 1917 — de la fameuse- retraite stratégique ;'du maréchal von HinderLburg sur la ligne .ouest de Cambrai-Saint-Quentin. Retranchés dans ces positions, qu'ils ont conquises en mars dernier et qu'ils ont donc eu le temps .d'aménager depuis, ils peuvent évidemment se défendre avec avantage contre un adversaire forcé de les aborder en terrain découvert. *** Les troupes de l'Entente viennent de procéder à de vives attaques en Judicarie et sur le haut plateau d'Asiago. A confronter les communiqués des deux partis, il ne semble pas que .les résultats en aient été jusqu'ici en rapport avec la vigueur de leurs efforts. Les événements de Russie DM APPEL DU GOUVERNEMENT RUSSE AU PROLETARIAT DE L'ENTENTE L'lswestija publie un appel du gouvernement russe au prolétariat de France, d'Angleterre, ^'Amérique, d'Italie et du Japon. Cet appel débute par un coup droit à la 'presse capitaliste des pays de l'Entente, qui a texigé une intervention armée dans les affaires Intérieures de la Russie. < — Tandis que cette presse ne faisait encore que menacer la Russie d'une immixtion, les opérations de guerre contre le gouvernement des ouvriers et des paysans étaient déjà dé-clanchées. Des bandits anglo-français ont passé par les armes les représentants du Soviet ;de Mourmane, et les troupes tchèques-slova-.ques, soudoyées par l'argent français et commandées par des officiers français, assassinent 'les membres des soviets dans l'Oural. Sur l'ordre de leur gouvernement, ils coupent les vivres aux ouvriers et paysans russes, pour obliger le peuple russe à se laisser imposer le joug de la Bourse de Londres. L'attaque ouverte du capitalisme anglo-français contre le prolétariat russe a été précédée d'un travail souterrain : on voulait miner le sol sous les pieds des ouvriers russes, qui, les premiers dans l'histoire du monde, sont parvenus à secouer le joug du capitalisme et à imposer leur volonté en faisant cesser la guerre. , Les gouvernements de l'Entente ont encou- -ragé moralement et financièrement les socia- ; listes révolutionnaires de droite, ce parti )traltre à la révolution, qui, les armes à la main, s'est levé contre le gouvernement des .ouvriers et des paysans. » L'appel continue en ces termes : , — Prolétaires de l'Entente, qui, dans l'intérêt Î3u capitalisme, versez votre sang à la Marne et à l'Aisne, dans les Balkans, en Syrie et en Mésopotamie, consentirez-vous à vous laisser envoyer à la mort dans les neiges de la Finlande ou dans les montagnes de l'Oural ? Etes-,vous prêts, dans l'intérêt du capitalisme, à jouer le rôle de bourreaux de la révolution prolétarienne russe ? Pour justifier leur conduite, vos capitalistes affirment qu'ils viennent combattre en Russie l'impérialisme allemand, auquel nous nous serions soi-disant vendus. Vous savez bien que ,ce n'est là qu'hypocrisie et mensonge. Vous pavez que nous avons été obligés de nous incliner devant la paix de Brest-Litovsk ; que la •Russie n'était pas en état de continuer la guerre ; qu'après trois ans et demi de combats la Russie était saignée à mort; que ce n'est pas elle qui a trahi votre cause, mais que ce sont vos propres gouvernements qui ont jeté la Rus- ® sie dans les bras de l'impérialisme allemand. * Quand nous avons voulu nous soustraire à la ^ paix honteuse de Brest-Litovsk, en implorant * l'aide de l'Entente pour la cause sacrée de la r défense de notre patrie, quand nous lui avons d demandé de réfectionner nos voies ferrées et 1 de nous soutenir économiquement, les Alliés a n'ont même pas répondu à vos frères. Ils ne * songeaient à ce moment qu'au meilleur moyen u ide récupérer les intérêts des emprunts consentis au tsarisme, intérêts que le peuple russe a largement payés par une mer de sang et des montagnes de cadavres. Toutes les autres e raisons qu'ils invoquent pour justifier leur in- n tervention sont tout aussi fallacieuses. d La vérité, c'est que les capitalistes de l'En- s tente veulent occuper la plus grande partie des .territoires russes pour y récupérer, par l'ex- a Ploitation des richesses naturelles et des chemins de fer, les emprunts consentis au gouvernement tsariste. Jls.Tlent €n outre étouffer dans le sang la révolution prolétarienne russe, pour que les peuples occidentaux n'apprennent pas, par L jpotre exemple, comment on se débarrasse du n joug capitaliste ; enfin, ils voudraient reconsti- Ç xuer e front de l'Est pour alléger leur front à J Ouest. L Entente prétend que la dispersion des forces allemandes est le gage de la victoire 1' gnale. Elle ment sciemment. Elle sait per- f* tinemment que cette victoire est impossible, ei Elle n a pu vaincre l'Allemagne alors que les o: armées russes étaient en pleine forme ; elle ne P le pourra certes pas dans l'avenir. L'impéria- f( Jisme allemand ne pourra être abattu que par une action commune du prolétariat du monde entier. La voie qui doit conduire à ce résultat n est pas la continuation, , mais la cessation ci pies hostilités. Cessez cette guerre néfaste entre 1'. Jes peuples et que la guerre civile internatio- l'< nale, 1 insurrection des opprimés contre leurs Oppresseurs vienne mettre un terme au règne le 1 injustice et de l'iniquité. Ne servez pas r us longtemps de jouet entre les mains de vos a gouvernements capitalistes. En entraînant la T: •Russie dans ta guerre, vous ne mettrez pas un rc rme au carnage, bien au contraire. Prolé- m taires de l'Entente, ne vous faites pas les bour- tii ' «ç* C/ des communards ne servent pas de tremplin aux Gallifet de la bourgeoisie ! » L'appel se termine par une déclaration de solidarité avec les prolétaires du monde entier. Quoi qu'il arrive, le prolétariat russe ne veut pas briser avec les exploités des pays de l'Entente. En se défendant contre les attaques des capitalistes, la révolution sert les intérêts communs des prolétaires du monde entier. A bas les voleurs de l'impérialisme international 1 Vive la révolution mondiale ! Vive la paix entre les peuples 1 L'appel est signé, au nom du Conseil des commissaires du peuple, par MM. Lénine, Trotzki et Chichérine. Moscou, 11 août : Deux cents matelots qui avaient refusé de se battre sont arrivés de la côte de Mourmane à Cronstadt. Ils racontent que le chemin de fer de Mourmane est détruit sur de nombreux points, que l'Entente procède sans le moindre ménagement et que la population reste indifférente.Le commissaire de la presse a interdit jusqu'à nouvel ordre la publication de tous les journaux, à l'exception des journaux socialistes, dans le territoire de la Fédération des communes du nord. En juillet, 4,614 cas de choléra ont été constatés à Pétrograd. •** Paris, 11 août : On mande de Moscou que, par ordre du ! Soviet, les personnalités françaises suivantes ont été arrêtées comme otages : le consul général Grenard, son secrétaire et le général Lavergne, chef de la mission militaire française. Le gouvernement russe justifie son attitude par le fait que les membres du Soviet d'Arkhangel ont été fusillés par les troupes de l'Entente. Les gouvernements de l'Entente délibèrent en ce moment sur les mesures à prendre pour la sécurité de leurs consuls à Moscou. Le gouvernement français a déclaré néanmoins qu'ainsi que les autres gouvernements de l'Entente, il souscrit sans conditions à la déclaration britannique touchant le but de l'intervention à Arkhangel ; il a ajouté que les troupes françaises qui participent à l'expédition sur la côte Mourmane sont elles aussi placées sous le commandement en chef du général anglais Poole. » •** Stockholm, 11 août : La Diète finlandaise a définitivement adopté par 52 voix contre 44 la requête par laquelle le gouvernement est invité à prendre des mesures en vue du choix d'un monarque. *** Berlin, 12 août : On mande d'Helsingfors au Berliner Lokal Anzeiger : — Le personnel de la légation allemande de Moscou est arrivé dimanche matin à Hel-singfors et partira de là à bref délai pour Rêvai. Les diplomates allemands ont été comblés de prévenances aussi bien par les Russes que par les Finlandais. Moscou, 11 août 5 Près d'Orcha, des coups de feu ont été tirés sur la commission russo-allemande chargée d'établir la ligne de démarcation. Il résulte de l'enquête que l'attentat a été commis par des; adversaires du gouvernement maxima- liste, qui cherchent à lui créer des difficultés. *** Kief, 10 août : L'assassin du général feld-maréchal von Eichhorn et de son aide de camp le capitaine von Dressler a été pendu, à 5 heures de l'après-midi, devant la prison de Lukianowsk. Le jugement, prononcé par le tribunal de campagne allemand, a été immédiatement exécuté après approbation du gerichtsherr compétent. Londres, 11 août ; L'Agence Reuter apprend de Vladicaucase que le zemstvo local a adressé au doyen du corps consulaire un ultimatum exigeant que le général Horwath sorte immédiatement de la province. Le zemstvo menace de donner sa démission s'il ne lui est pas donné satisfaction. 0 Ha guerre navale Berlin, 11 août : Au nombre des navires coulés près des Açores, il convient de mentionner le steamer anglais Port Hardy, de 10,000 tonnes, qui transportait 10 millions de Kilogrammes de viande congélée à destination de Gênes. La Gazette de Cologne fait observer à son propos que les populations de Milan, de Côme et d'autres villes, qui escomptaient l'arrivée de cette quantité énorme de viande, vont se trouver prises au dépourvu. Le manque de viande se lait déjà sentir à Milan à tel point qu'un député a signalé au ministre du ravitaillement la situation critique dans laquelle se débat la population. Il est à tout le inoins significatif que les villes lombardes soient victimes de la guerre sous-marine à l'heure même où des journaux italiens s'offrent le luxe de publier les déclarations mensongères des autorités de Londres et de Paris qui parlent du fiasco de l'action des sous-marins.DÉPÊCHES DIVERSES Paris, 11 août : M. Malvy a quitté Paris dimanche soir pour se rendre à Irun (Espagne). Avant son départ, 1 a adressé au président de la Chambre une ettre dans laquelle il qualifie sa condamna-ion de « violation des lois constitution-îelles s et où il proteste contre la restriction les droits de son défenseur. M. Malvy ajoute outefois qu'il part pour le moment en exil, îfin d'éviter que le peuple français soit disirait de sa tâche de défendre la patrie par < me agitation politique. *** < Berlin, 12 août : ( Le Lokal Anzeiger annonce que M. Helfferich < :st parti hier soir pour le grand quartier gé- ; îéral, où il compte rester plusieurs jours. I] J lépendra des pourparlers qui y auront lieu . i'il rejoindra son poste ou si un membre de la égation sera chargé de la direction des iffatres. t Breslau, 12 août : De la Gazette de Silésie : — Nous apprenons que notre meilleur avia- 1 eur de combat actuel, le premier lieutenant .ûwenhardt, a trouvé une mort glorieuse. Sa- ? nedi encore, le communiqué officiel annon- . :ait ses 52° et 53» victoires aériennes. » '' La Haye, 11 août : ^ Le Maasbode annonce que les difficultés que F on rencontre pour les portefeuilles des af- P aires étrangères et des finances n'ont pas ncore été résolues. La présidence du cabinet 1 ffre aussi des difficultés. Ce journal insiste P •our que Mgr Nolens se charge aussi de ces onctions. g *** P Stockholm, 11 août : z Au cours de l'automne, de nouvelles négo-i'ations seront entamées entre ia Suède, Amérique et la Norvège en vue d'étendre e; échange des marchandises. p *** Rome, 12 août : b L'Osservatore Romano annonce que le Pape p fait des démarches pour obtenir que la n sarine et ses enfants soient ramenés en Eu- ri Dpe. Le Saint-Père a offert de se charger lui- ti îême de leur entretien. On attend avec impa- ti ence les résultats de l'heureuse initiative du ti OXlVf COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des Puissances Centrales Berlin, 12 août. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à, l'Ouest. Entre l'Yser et l'Ancre, plusieurs attaques partielles de l'ennemi ont échoué. Au nord de la Lys, nous avons repoussé une forte attaque anglaise. Sur le front de bataille, l'ennemi a exécuté à l'aube de violentes attaques au nord de la Somme, ainsi qu'entre la Somme et Lihons ; la plupart d'entre elles ont échoué sous notre feu et les autres ont été repoussées par des contre-attaques.Au cours des combats livrés pour la possession de Lihons, l'ennemi avait avancé vers l'est, au delà de la localité; notre contre-attaque l'a de nouveau rejeté jusqu'aux abords septentrionaux et orientaux du village. Violents combats locaux entre Lihons et l'Avre. Au sud-ouest de Chauines, nous avons attaqué l'ennemi et occupé Hallu. Des deux côtés de la route d'Amiens à Roye, nous avons repoussé des attaques ennemies. Entre l'Avre et l'Oise, l'ennemi a poursuivi ses fortes attaques jusqu'à la tombée du jour; elles ont complètement échoué. Les Français ont subi des pertes particulièrement élevées près de Thilolloy. Tenant leur artillerie, qui suivait immédiatement les chars d'assaut, à proximité immédiate de la ligne de feu, ils ont cherché à percer nos lignes à cet endroit. Les masses ennemies ont été décimées par notre infanterie et notre artillerie tandis qu'elles étaient encore devant nos positions. Nous avons descendu hier 17 avions et 4 ballons captifs. ennemis. Le lieutenant Ldet a remporté ses 49e, 50°, 51® et 52e victoires aériennes, le lieutenant baron von Richthofen sa 38e, et le lieutenant .Veltjens ses 26°, 27e et 2a°. *** Berlin, 12 août. — Officiel d'hier soir : Sur le front de bataille entre l'Ancre et l'Oise, de violentes attaques de l'ennemi ont échoué. *** Berlin, 12 août. — Officiel : En juillet, 518 avions et 36 ballons captifs ennemis ont été descendus sur les fronts allemands; 69 avions sont tombés sous le feu de nos canons spéciaux. Deux cent trente-sept de ces avions sont en notre possession ; les autres sont tombés — nos constatations l'ont établi formellement — au delà des lignes ennemies. Au cours des combats aériens, nous avons perdu 129 avions et 63 ballons captifs. *** Berlin, 11 août. — Officiel : Nos sous-marins ont coulé dans la Méditerranée quatre vapeurs armés jaugeant au total 4,000 tonnes brut* Vienne, 11 août. —■ Officiel de ce midi : Sur le haut plateau de Sette Çommuni, des troupes de l'Entente ont prononcé hier matin des attaques intermittentes. Le champ de bataille s'est étendu de Canove jusque dans le secteur du col del Rosso. Après des combats acharnés, l'ennemi a été repoussé sur toute la ligne et a subi de très fortes pertes; nous avons fait des prisonniers anglais, français et italiens. Parmi nos vaillants défenseurs, les régiments hongrois 81, 101 et 138 ont pris une part particulière à nos succès. Pour le reste, aucun événement important à signaler ni en Italie, ni en Albanie. *** Vienne, 12 août. — Officiel de ce midi : Sur le théâtre de la guerre en Italie, les opérations de l'infanterie ont été peu itftpor-tantes hier ; mais, en revanche, la canonnade a été plus violente et les opérations aériennes plus actives. Survolant Feltre et les Sette Communi et volant à faible hauteur, les escadrilles italiennes oùt attaqué nos hôpitaux de campagne portant des signés distinctifs visibles au loin; ils ont tué des malades et des infirmiers.En Albanie, pas d'événement particulier à signaler. *** Sofia, 9 août. — Officiel : Sur le front en Macédoine, près des sources de la Skumbi, nos avant-postes ont dispersé à diverses reprises à coups de bombes des détachements de reconnaissance ennemis. Au nord de Bitolia et dans la région de là Mo-glena, la canonnade a été plus violente par intermittence de part et d'autre. Au nord de Doiran, courtes attaques de l'artillerie ennemie contre l'avant-terrain de nos positions. Au sud du cours inférieur de la Strouma, notre>krtil-lerie a dispersé plusieurs détachements; d'infanterie grecque. *** Constantinople, 10 août. — Officiel : Sur le front en Palestine, l'artillerie et les aviateurs ont été peu actifs de part et d'âutre. Près de Baan, après un court duel d'artillerie, nous avons dispersé un important détachement de rebelles. Après un violent combat, un monoplan ennemi a été forcé d'atterrir près d'Anèse. Le 7 août, les rebelles ont ouvert un violent feu de mitrailleuses et de canons contre nos positions établies au sud de Madna; l'attaque qu'ils projetaient n'a pu se développer sous notre violente canonnade. Des Méharis ennemis ont essayé de tâter nos lignes établies près de Bir-el-Masch ; ils se sont retirés sous le feu de notre artillerie. Une attaque ennemie, dirigée entre Tébuh et Hadjie contre le chemin de fer de Hedschas, a été repousséè :par nos postes vigilants. Sur le front à l'est, nos opérations se poursuivent méthodiquement au sud du lac d'Urmia. Sur les autres fronts, rien à signaler. Berlin, il août. — Officieux : Le troisième jour de laur offensive, les Français ont attaqué notre front entre Monldulier et la Matz. N'y disposant pas d'un solide système de positions, mais seulement d'installations de défense provisoires, nos troupes principales se sont repliées sur un terrain plus favorable^ de sorte que, lorsque les Français se sont, après une préparation d'artillerie/ lancés à l'assaut appuyés par des tanks, ils n'ont plus rencontré que nos arrière-gardes dont les mitrai'lileuses leur ont d'ailleurs infligé des perles assez sensibles pour que leurs attaques fussent arrêtées partout. Après avoir repoussé d'une manière sanglante les assauts français, qui s'écroulèrent avec de fortes pertes en avant des lignes de nos arrière-gardes, celles-ci réussirent à se retirer en bon ordre, en ne subissant que des pertes très, minimes et sans rien devoir abandonner de leur matériel, au delà de la ligne indiquée par le communiqué officiel. Au nord de l'Avre, des Anglais et des Français ont sans aucun égard pour leurs pertes, mis en ligne des forces importantes en vue de rattaper malgré tout, vers le sud, nos troupes qui se regroupaient entre l'Avre et la Matz, et se déployer vers le nord pour venir à bout de notre résistance sur notre front de l'Ancre, entre Albert et la Somme. Malgré de très lourds sacrifices en hommes et la perte d'une masse de tanks qui gisent par douzaines démolis ou brûlés en avant de no& lignes, les troupes de l'Entente n'ont pas approché de Leur but .L'importance des combats qui se livrent en ce moment entre l'Ancre et la Matz ne doit pas être mesurée au gain ou à la perte momentané du terrain : ils constituent en réalité une bataille de mouvement de grand style qui nous permet, grâce à notre tactique qui vise à épargner des vies humaines, de faire des brèches irréparables dans les meilleures troupes de l'En-tnte en laissant du même coup intactes nos troupes qui auront à accomplir les tâches fu-:ureSi***, Berlin, 11 août. — Officieux : L'attaque prononcée par les Anglais le troisième jour de l'offensive, a été un assaut sanglant et a coûté de nouveaux et énormes saori-sces aux assaillants. Tandis que les vagues bri-tanniques débouchant de Morlancourt par-dessus un haut plateau absolument nu, étaient vers k nord prises en flanc par les shrapnells de nos batteries installées sur les hauteurs à l'est d'Albert, nos mitrailleuses dissimulées au sud dans les défilés boisés des rives abruptes de la Somme, faisaient de larges brèches dans leurs rangs et les obligeaient finalement à rebrousser chemin. Les attaques prononcées par les Anglais au sud de la rivière ont eu le môme sort leur infanterie qui attaquait des deux côtés d€ la route romaine s'est trouvée prise sans répit sous le feu de flanc de nos .petits détachements placés sur le haut plateau à l'arrière des versants abruptes de la Somme et à l'abri du feu de l'artillerie. Ceux des assaillants qui arrivaient des deux côtés de Proyart y avaient affaire à des défenseurs déjà abrités dans les tranchées extrêmes de l'ancien système de défense français et ceux qui avaient le malheur de s'arrêter sur le haut plateau dénudé n'y trouvaient aucun abri contre notre feu. La grand'route romaine était couverte dans toute sa longueur par des troupes qui s'y pressaient côte à côte avec des détachements de cavalerie prêts à nous poursuivre, des batteries, des colonnes de munirons et de réserves d'infanterie qui venaient derrière avec des formations de mitrailleuses. Tout celâ faisait une masse compacte d'hommes et de chevaux dans laquelle se sont abattues la grêle de nos grenades et les bombes de nos aviateurs qui survolaient toute la route à faible hauteur et la mitraillaient. Au sein de formidables gerbes de fumée noire et jaune, on voyait les vieux arbres de la chaussée se fendre, les chariots verser, les bêtes et les hommes tomber, puis les réserves et les colonnes anglaises qui s'étaient avancées trop loin en ëscomptant le succès d'une marche en avant rapide se replier enfin en arrière. **» Benlin, 11 août. — Officieux : Dans la matinée du troisième jour de l'offensive, les Anglais ont limité leurs opérations à des attaques partielles exécutées entre l'Ancre et l'Avre, au nord de la Somme, ainsi qu'à l'est et au sud - est de Rozières, Ils ont été nettement repoussés sur ces deux points. Leurs masses compactes, déferlant à 11 h. 30 de Morlancourt, durent rebrousser chemin. Leurs réserves, qui se tenaient prêtes à entrer en scène dans les bois au nord de la Somme, furent prises sous le feu violent de notre artillerie et dispersées. Dans l'après-midi, les Anglais mirent en ligne un grand nombre de tanks, attaquèrent avec des effectifs nombreux, depuis la voie romaine jusqu'à l'Avre, et répétèrent sans relâche leurs assauts jusqu'au crépuscule : ils furent rejetés en arrière par notre feu et par des contre-attaques. A 7 h. 30, ils prononcèrent une nouvelle attaque au nord de la Somme, mettant une rare opiniâtreté à amener un résultat décisif. Mais ce fut en vain que leurs escadrilles de tanks se lancèrent résolument en avant pour frayer le chemin à l'infanterie. Ceux qui ne furent culbutés, rebroussèrent chemin sans insister. A 1 h. 30 de la nuit, une nouvelle attaque anglaise fut déclanchée des deux côtés de la route de Bray à Corbie, où les tanks jouèrent Je grand rôle, mais elle fut repoussée, une fois de plus, avec pertes et fracas. *** Berlin, 11 août. — Officieux : Le plan d'attaque anglo-français entre l'Ancre et l'Avre visait particulièrement à culbuter les faibles ouvrages de défense établis sur ce front. Le manque de temps et la mise en œuvre de toutes les forces disponibles pour les transports en vue des grandes offensives, n'avaient pas permis aux Allemands de se retrancher solidement à cet endroit. Ils' y avaient établi tout au plus un système de défense transitoire. Sous le couvert d'un feu très violent, mais de courte durée, les escadrilles de tanks se tenaient prêtes à ouvrir la voie à l'infanterie à travers les lignes d'infanterie et d'artillerie allemandes. Ensuite, la cavalerie s'élancerait à travers les rangs de l'infanterie pour, soutenue et guidée par les tanks, atteindre, le premier jour, la grand'route de Péronnes à Roye. Grâce à l'héroïsme dont ont fait preuve les occupants des tranchées culbutées, ce plan a complètement échoué. Nos hommes, qui ne songeaient pas un seul instant à se rendre,ont continué la lutte jusqu'à ce qu'ils fussent complètement cernés. Durant des heures entières, les mitrailleuses de certains détachements qui opposaient encore de la résistance crépitaient dans le dos des vagues d'assaut anglaises et françaises. Les desservants des batteries ne se sont pas montrés moins valeureux. Au milieu du feu qui faisait rage il n'était pas possible de diriger le tir ; les signaux lumineux et les fusses lumineuses demeuraient invisibles à cause du brouillard opaque. Les artilleurs s'abritaient derrière un feu de barrage lorsque soudain, ils virent surgir les monstres blindés dans leur dos et sur leurs flancs, dont les mitrailleuses semaient la mort dans leurs rangs. Dans une hâte fébrile, l'un ou l'autre des canons fut retourné et envoya quelques obus pour tenir les tanks à distance, tandis que les autres pièces continuaient leur feu de barrage pour empêcher les Anglais d'amener leurs réserves. Dans mainte batterie, les derniers officiers et les artilleurs survivants se défendaient encore avec leurs mitrailleuses et plus d'un de ces héros réussit heureusement à rejoindre les troupes allemandes après avoir tenu l'ennemi en échec durant de longues heures. *** ■ Berlin, 11 août. — Officieux : Pendant toute la journée du 8 août, les Français ont bombardé avec une violence extraordinaire la ville de Montdidier. Les ruines de cette malheureuse ville, cent fois touchées déjà par les obus, sont devenues un monceau de décombres et de cendres sous l'action des obus de gros calibre. Au nord, le long de l'Avre, l'attaque française approche de la ville. Nous avions observé au sud et à l'ouest que des force6 considérables prêtes à l'attaque avaient été massées dans les tranchées et que les Français espéraient, par un mouvement tournant, couper la ville. Nos défenseurs attendirent leur attaque de pied ferme résolus à ne pas laisser les Français occuper la ville à bon compte ; mais le soir ils reçurent l'ordre de l'évacuer. Montdidier n'est plus aujourd'hui qu'un affreux monceau de décombres, et il n'y reste plus ni stocks ni appro-visionnements.Du moment qu'on décidait de replier les opérations dans la région à l'arrière, l'importance de la ville devenait minime et, en tout cas, le maintien n'en aurait été nullement en rapport avec les sacrifices qu'il eût fallu consentir. C'est pour cette raison que l'évacuation en a été ordonnée. Dès la tombée du jour, lorsqu'on constata que le feu français n'était plus dirigé que sur les issues et les grandes voies d'accès de la ville, la retraite a commencé, nos troupes suivant des chemins secondaires qui n'étaient pas pris sous le feu des canons et des voies détournées que les avions de reconnaissance français n'avaient pas encore découvertes. Les canons que nous avions dissimulés dans les maisons démolies en ont été retirés et n'ont rien laissé derrière eux. Quand les Français ont pénétré le lendemain dans la ville, ils n'y ont trouvé que le monceau de décombres en lequel leur feu avait transformé cette vieille et charmante localité. AU surplus, leur joie d'avoir reconquis Montdidier a été de courte durée, car â peine leurs colonnes y étaient-elles rentrées que nos canons de gros calibre ont fait pleuvoir leurs obus sur la ville au moment même où les lignes d'infanterie qui s'avançaient au nord et à l'est de la ville s'écroulaient sous la grêle de nos mitrailleuses. Berlin, 11 août. — Officieux : La lutte contre les tanks dans le brouillard matinal du 8 août a fourni à l'infanterie alle-)I- mande l'occasion de faire preuve d'un hé-n- roïsme et d'un esprit de sacrifice auxquels ri- l'ennemi lui-même est obligé de rendre hom-i- mage. L'Infanterie était complètement livrée à JS ses propres forces, vu que l'opacité du brouille lard protégeait les tanks de telle manière qu'on os ne les voyait surgir de l'ombre que lorsqu'ils j. n'étaient plus qu'à une distance de quelques ls mètres des tranchées allemandes. Il n'était pas la possible de constater leur approche par rs l'oreille, les milliers de canons y menant un er tapage d'enfer qui noyait le bruit des tourelles n_ roulantes s'avançant vers les tranchées. Les canons allemands spécialement destinés à ^ combattre les tanks tiraient dans le vide. En-)Jt tretemps, les mitrailleuses des tanks français , et anglais faisaient rage dans les tranchées. Seule, l'infanterie, réduite à sa propre défense, ^ " n'abandonna pas la partie si fnégale. En toute hâte, les mitrailleuses furent armées de rubans ^ à cartouches contre les tanks et une pluie de aû fer et d'acier s'abattit soudain contre les flancs ?s des monstres. Des grenades à main furent as-semblées en grappes et jetées sous les roues er des chars blindés. Aussi, çà et là, un tank resta-t-il en panne, incapable d'avancer. Des ombres noires à moitié brûlées sortirent vive-lr ment des ouvertures, et derrière elles les flam-;c mes du réservoir de benzine qui avait pris feu s'élevaient à une grande hauteur. C'est grâce 's à l'héroïsme des occupants des tranchées alle-^ mandes que l'assaut franco-anglais, malgré la lâ mise en marche de nombreuses escadrilles de e- tanks et le temps particulièrement favorable le à leur entreprise, a pu être brisé en temps ui voulu et n'a pu arriver à percer le front, la comme l'avaient espéré les assaillants, le ; ^ js Communiqué; des armées alliées îs Paris, 11 août. — Officiel de 3 heures: te Hier, en fin de journée et dans la nuit, nos troupes ont continué leur progression sur le front entre l'Avre et l'Oise. Elles ont enlevé le massif de BouloKrmiIa^ji'asse et porté leurs lignes à l'est de Bus. Plus au sud, nos troupes f- ont pénétré dans la région boisée entre le Matz ls et l'Oise, gagné lesJlborris rip In Rprliprp pt dp 'e Gurv, conquis MoreulFla-Motte et réalisé une à avance de 3 kilomètres environ au nord de ls Chevincourt. s- **"" *** le Paris, 11 août. — Officiel de 11 heures : 's Au cours de la journée, nos troupes ont con-n tinué à gagner du terrain entre l'Avre et l'Oise, J- en dépit de ia résistance opposée par l'ennemi, te Au sud de l'Avre, elles ont occupé Marqui-i- villers et Grivillers et atteint la ligne Arman-i- court-rhiioilovTEiles ont progressé ajiHûrd de la Roye-sur-Matz d'environ 2 kilomètres jus-is qurâuX~abordTHë Canny-sur-Matz.. Plus au ls sud^elles ont côflfluis et cfêFassé le yillag£-de îs la Berlière. Entre le" Matz et l'Oise, notre te avance s'est accentuée au nord de Chevincourt, ît Machemont et Cambronne, qui sont à nous. i- le Londres, 10 août. — Officiel : ir Hier, l'après-midi et le soir, les Alliés ont !- continué à progresser sur tout le front entre le î. sud de Montdidier et l'Ancre. "e Les Français ont attaqué l'après-midi au sud a de Montdidier ; ils se sont emparés de Le Frê-e toy, d'Assainvillers et de Le Tronchoy et mêle nacent Montdidier du sud-est. Ils ont fait plus de 2,000' prisonniers dans ce secteur. Des divisions canadiennes et australiennes ont conquis Bouchoir, Méharicourt et Lihons et pénétré dans Rainecourt et dans Proyart. .e Vers le soir, les Anglais et les Américains >s ont pris l'offensive dans l'anglg formé par la t Somme et l'Ancre et remporté un succès im-I ffiédiat. A la tombée du jour, tous leurs objectifs étaient atteints, notamment Morlancourt ptL 1p. nlateau situé au sud-est de cette localité. ? Des contre-attaques allemandes ont été enrayées dans ce secteur après un combat . acharné. Le nombre des prisonniers faits par les Al-liés depuis le 8 août dépasse maintenant 24,000. s *** Rome, 10 août. — Officiel : a En Judicarie et sur le haut plateau d'Asiago, î" des troupes italiennes, anglaises et françaises '' ont exécuté avec succès de brillantes attaques ® contre les lignes ennemies. ltr Dans la vallée di Daone, après avoir tra- l" versé la Chiese, des troupes d'élite italiennes L" ont surpris "un important poste établi sur les e versants méridionaux du Dosso di Morti ; elles -- ont exterminé quelques soldats autrichiens et en ont capturé vingt et un, malgré le violent s feu de barrage de l'artillerie ennemie et l'arri- - vée de renforts. s La nuit du 8 au 9 août, des détachements e anglais, appuyés par des batteries italiennes, j ont attaqué par surprise les retranchements e établis par l'ennemi entre Canove et Asiago, - y ont pénétré sur huit points et ont infligé de fortes pertes aux Autrichiens. Us sont rentrés - dans leurs lignes, ramenant 374 prisonnier, - dont 10 officiers, 10 mitrailleuses, 4 mortiers de s tranchée, du matériel de guerre et quelques - bêtes de somme. 5 Après une courte niais violente préparation t d'artillerie, les troupes françaises ont pénétré s profondément aujourd'hui à l'aube dans les 3 lignes ennemies établies sur le monte Sisemol. t- Elles ont exterminé une grande partie des dé-i fenseurs et forcé les autres à se rendre. Cinq ; officiers, 243 hommes, 1 mortier de tranchée et 8 mitrailleuses sont restés entre leurs mains. Plus à l'est, quittant leurs positions du j monte di Val Bella, du Col del Rosso et du Col * d'Echele, des détachements italiens ont péné-' tré sur divers points dans les formidables lignes qui leur font face. Au cours d'un corps à corps acharné, ils ont infligé de graves pertes aux Autrichiens et fait prisonniers 2 officiers et 57 soldats. Nos pertes et celles de nos alliés sont légères, bien que les canons et les mitraileuses de l'ennemi aient fait un feu d'enfer. Deux avions ennemis ont été descendus au cours de combats aériens. PETITES NOUVELLES LE TUNNEL SOUS GIBRALTAR 1 ; Le tunnel que l'on a décidé de percer entre | l'Espagne et l'Afrique formera une section ' d'une ligne directe Paris-Sénégal. Il sera construit sous la partie la plus resserrée du dé- j troit, c'est-à-dire que, son entrée placée à Tarifa, la sortie est projetée entre Ceuta et Tan- \ ger, sur la côte marocaine. A cet endroit, la mer n'atteint qu'une profondeur de 760 mètres, J ce qui permettra de construire le tunnel à [ 780 mètres. Le tunnel aura 2ô kilomètres de j longueur et les trains le franchiront en vingt 1 minutes, à une allure moyenne de 80 kilomètres à l'heure. < LES OISIFS AUX ETATS-UNIS On écrit de New-York que le gouvernement f a désigné un nombre considérable de policiers ( chargés de faire la chasse aux désœuvrés, en ( vertu de la loi votée par la Chambre contre -, les citoyens oisifs. Une affiche apposée sur tous les murs annonce à la population que j l'on mettra d'abord à l'ombre les chevaliers r d'industrie, les bandits ■— et les riches fai- r néants! Les deux premiers jours du fonction- j nement de ce nouveau service de voirie, huit j cents promeneurs ont été arrêtés et interrogés à Broadway. J COURANTS D'AIR EXTRAORDINAIRES t Un imposteur, passant en correctionnelle à ç Londres pour port illégal de décorations et £ d'uniforme d'officier, se vante impudemment < d'avoir reçu plus de douz^ balles ou éclats c d'obus à travers le corps. PETITE GAZETTE i Mariages d'aujourd'hui Qu'est-ce que j'apprends ce matin en arrivant au journal? Qu'une nouvelle crise du papier iœmine, qu'il va falloir réduire les rubriques et ramener ses petites réflexions quotidiennes ù l'expression la plus simple. Quelqu'un suggère : — Si on essayait du style télégraphique ? » Je veux bien m'y essayer et je commence sans autre préambule : Assisté samedi séance des mariages Hôtel de Ville de Bruxelles, entrée par escalier Lions. Echevin Bosquet, échevin état civil très décoratif, fonctionne. Deux douzaines couples attendent mots fatidiques qui suivront expression émue du consentement : . Au nom de la loi, je vous unis par le mariage. » Premiers comparants : un invalide de la guerre et sa future, petite tailleuse charmante. Disent oui du fond du cœur. Bosquet, les ayant unis, fait joli speech émotion sincère et discrète. Remous dans les âines. On fait vœux pour bonheur. On regarde aussi avec sympathie témoin mutilé qui a signé main gauche... Autres couples ? Petits bourgeois et classa ouvrière. Ah I cependant, un mariage chic. Futur en habit et future en blanc : cotillon court et souliers plats. Très jolie, la jupe courte, bas de soie à jours, bien tirés sur jambe faite au tour. Elle, très pâle d'émotion ; lui, souriant et attentif. Figures vieux parents illuminées de joie. Charmante vision qui passe... Léger brouhaha fond salle. Quid? Je regarde : pères, futur et témoins proprement habillés, balançant gauchement chapeaux « buse ». Mères et future sur leur petit trente et un, elles aussi. Mais tous sabots aux pieds. S'est jamais vu dans grande salle si belle. Huissier dit des mots, tiens s'en vont déposer ailleurs sabots, puis reviennent en chaussons et escaladent estrade. Spectacle très typique. Echevin unit les futurs solennellement et serre mains de ces pauvres comme mains de riches. Très bien, très bien ! On est tous frères... Ai appris même couple refusé église après. A cause sabots. C'est dommage... Reportage fini. Plus rien d'intéressant. Vœux ardents de bonheur pour tous !... lin prévision de l'avenir <11 n'est guère que cinq heures quand, ce matin, je descends l'avenue Louise, venant du Bois. C'est vraiment la belle heure pour prendre l'air. On respire à pleins poumons, et les cerveaux se décrassent en même temps que les bronches. 11 fait fiais et doux tout ensemble. C'est exquis ! Quel dommage que déjà les puissants marronniers de l'avenue se dépouillent ! A propos, je me suis fait traiter d'idiot l'autre Jour pour avoir dit que si les chevelures de ces arbres ne vivaient guère que ce que vivent les roses, c'est parce que le sol dans lequel plongent leurs racines est empierraillé et peu perméable à l'humidité : « Qu'on leur donne à boire, et l'on verra I •, m'a mandé un très courtois correspondant. Donc, qu'on leur donne £i boire... Mais donc, aussi, ces marronniers perdent leurs feuilles, et j'ai vu ce matin toute une compagnie de bonnes femmes mettre ces feuilles en tas, puis les ensacher et, cette besogne accomplie, hisser sur les épaules les sacs 1 gonflés et s'en aller... Vers où ? Je l'ai demandé à plusieurs et n'en ai trouvé aucune qui condescendit à me donner des explications sérieuses : — C'est pour mettre dans nos paillasses I — Pour allumer notre feu en hiver ! — Pour mettre en guise de litière sous nos lapins 1 — Pour mettre dans nos cages à poules ! • J'aurais pu suivre quelqu'une de ces femmes, mais outre que je ne suis jamais les femmes dans la rue — ni ailleurs — qu'eussé-Je appris que je ne sache ? Car, vous en êtes autant convaincu que moi, il est bien évident que quand viendra l'hiver, et sauf que l'on nous donne cette carte de tabac tant désirée, nous retrouverons ces feuilles de marronniers dans nos pipes. C'est le cas où jamais de dire que ça va nous pendre au nez... Cependant j'ai admiré que ces femmes s'occupent ainsi, et gratis pro Deo, du service de la voirie. Elles font vraiment de la belle ouvrage — la même et belle ouvrage que faisaient Jadis, révérence parler, les chiens dans les rues de Constantinople. Est-ce que, en échange du double service qu'en travaillant comme elles le font ces femmes nous rendent, on ne pourrait leur donner une petite ration supplémentaire?.,. Le dernier tram Tel que nous l'entendons ici, le dernier tram c'est celui qui ramène du spectacle de la vie, définitivement clos. Nous avons eu la curiosité d'accompagner le cortège d'un inconnu dans son dernier voyage. Nous voulions voir, incognito, si le transport s'effectue sans encombre vers le champ de repos. Question d'avenir... Nous avons été servi à souhait dans cette triste expédition. On opérait le transport d'un modeste cercueil de bois blanc imitant la couleur chêne. Ni faste, ni pompe, ni cortège ; pas môme un membre mâle de la famille : rien que deux femmes et une jeune fille en deuil. Donc personne qui eût fait observer des règlements si l'on y avait failli. Mais l'on n'y faillit pas. Le corbillard s'arrête à quelques mètres de la station des trams mortuaires, à l'en-tfée de la rue Verbist. Les trois employés des pompes funèbres, galonnés d'argent, enlèvent le cercueil recouvert du drap noir et le déposent nn instant sur la plate-forme de la voiture du tram. Celle-ci parait être une des anciennes petites voitures h six places à laquelle on a fait une toilette appropriée pour son nouveau service. A l'extérieur, elle est fort convenablement peinte en noir verdàtre, pas trop sombre, mais toutefois juste assez pour évoquer son funèbre usage. La plate-forme est ouverte par l'arrière, munie d'un cylindre roulant, et toute la paroi dans laquelle de coutume s'enchâsse une porte, est, ici, remplacée par une tenture mortuaire qui s'ouvre au milieu comme un rideau de théâtre. L'intérieur est disposé pour quatre cercueils. Deux civières occupent l'emplacement ordinaire des banquettes latérales. Au-dessus peuvent s'abaisser deux chevalets pour deux autres cercueils. S'il y a des cercueils d'enfants, on peut facilement trouver la place nécessaire pour un ou deux sur le plancher de la voiture. L'ombre est conservée dans la voiture par des volets à jalousie appliqués à l'intrieur sur les quatre fenêtres. Le voyage auquel nous avons assisté ne comprenait qu'un cercueil. La bière mise en place, la tenture refermée, monte comme garde d'honneur et surveillant sur la plateforme arrière le plus galonné dos employés des pompes funèbres ; puis le départ est corné selon les rites familiers par le receveur du tram. Le fourgon mortuaire — pour employer le terme consacré par l'administration communale —■ est remorqué par une voiture motrice ordinaire, peinte aux mêmes couleurs, dans laquelle prend place la famille. En la circonstance, avons-nous dit, il n'y avait que trois femmes en deuil, qui s'as'- ' sirent ensemble sur la banquette, sans autre manifestation de douleur pour le mort que l'on convoyait, que leur silence, des figures bouffies d'avoir pleuré, et leur mouchoir humide qu'elles avaient en pelote dans les mains. Au cours du traiet vers Evere. la voiture' i % dowi ^313 JOURNAL QUOTIDIEN — JLe JSumero : 15 Centimes 5* &raraée. — <343

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This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

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