La chronique: gazette quotidienne

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s.n. 1914, 30 May. La chronique: gazette quotidienne. Seen on 26 June 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/xw47p8w73b/
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Samedi 30 mai 1914. - Edition C w»ruiM»a n» bu m™ rnun w *" " LA CHRONIQUE . - ff . ■■mrfr _ ~ TÉLÉPHONES 5 et 7.) Galerie du Ror (Passage Saint-Hubert) " GAZETTE QXJOTIDIENNE a: £ ïjiïl ' ~~ i^nwnpvi'WTQ . FnVTiATFrm . RÉDACTEUR EN CHEF : ANNONCES ; 4« page : 30 cent. la petite lisne. — Réclames (après les spectacles), 4 fr, la ligne. Faits-divers (corps), 3 It, AUUWXNûjan.riia . , runuAir-un. Ja Jj?nc ct fojtg.jjycrs g fr. la ligne. — Nécrologies : 2 fr. la ligne. — On ne garantit pas les dates d'insertion. g-ffi-i1? 15S francs ^ar an ; — 7 fr. 50* pour six mois; — 3 fr. 75 pour trois mois. YlCtOP (ÎC lâ HESBAYE I Jean d'ARDENNE La publicité commerciale est exclusivement reçue à l'Agcnce-Réclame Godts,2, place de la Bourse, à Bruxelles. Télcph. A. 3Î99 Tous.pays'de l'union postale, 30 fr.'par an.- Hollande et Grand-Duché de Luxembourg, 20 fr. par an. LE DEVOIR MILITAIRE par îu. tiene vautnier membre du conseil colonial .La revue du 20 mai a donné beaucoup S penser, à parler et'à écrire. Rarement, spectacle militaire a été suivi cil m nous avec plus d'intérêt. ■La jeune année, conune on se plaît à l'appeler, ae montrait, pour lia première fois, en ineanasse relativement imposante, à la foule. jju'MÏlaient produire ila réorganisation, le service ide quinze mois, dans cette épreuve que, par un mouvement pour ainsi 'dire instinctif, on grossissait ipeut-ôtre plus que de raison. ■Xe mous plaignons pas ide ce-la ; car c'esl précisément ce sentiment général qui traduit l'un des efJats .les plus (heureux de l'effort accompli . 11 importe au iplus haut point qu'il n'y ait pas ide cloison étanche entre lia nlation et l'année. C'est là le pire inconvénient des années de métier, composées exclusivement Ue professionnels. L/a formule de la « nation armée i» ieriijprunte, au contraire, son efficacité «t sa fonce à la communion intime, d'autres diront il ila solidarité, entre tous les membres ide '.la communauté nationale. L'esprit l'emporte sur la lettre, ou en d'autres termes, l'élan patriotique sur le simple dressage. Visiblement, l'allure de notre armée, depuis l'introduction du service personnel et général, t changé pour s'améliorer (beaucoup.,* * * Il y en a qui, d'une revue, 'attendent trop; d'autres qui lui refusent toute valeur. Les seconds insistent sur la différence essentielle qui existe entre des exercices «I dés marches en terrain 'varié, — seule préparation au combat qui est lo but,— et des parades où la 'convention et l'artifice sont, de règle? Ils n'ont pas tort. Mais les premiers ne se trompent pas tant qu'on le croit,quand ils affirment qu'une troupe qui fait preuve de rectitude, de cohésion, de maîtrise idans un simple défilé montre jpar là qu'elle est bien dans te main ide ses chefs, et généralement, sinon toujours, reste égaie à eîle-anéme, en toutes circonstances. La discipline, pour tout dire, est une et indivisible. (L'impression qu'en fournissent les (Prussiens à la parade marsch devant le Kaiser est prodigieuse. Dira4-on que ces soldats excellent moins aux ananœuivres ? Eh oui! quand un défilé doit s'exécuter an trot, il ne peut pas. dégénérer en un galop où (hommes et [montures paraissent un peu «.voir perdu la tête, sinon les jambes. *** fes quelques incidents qui ont trahi — aussi bien chez,les fantassins que chez les cavaliers — quelque flottement, dams la re-■vue, ont rappelé de façon opportune, que le temps de service a été vraiment réduit à l'excès dans notre année. Comment -vieut^on qu'en quinze imois ou deux anis, nos recrues en .apprennent, et en sachent autant que les soldats de deux, trois, quatre ans de nos voisins ? ■Nos officiers ne sont .pas en cause ; ils travaillent énormément à l'heure actuelle, e« vue de l'entraînement intensif des hommes qui leur sont confiés. Les uns et les autres ne pourraient guère faire davantage. 'Le -corps d'officiers, dans son ensemble, est astreint à des devoirs et à des épreuves sévères. On s'efforce, dans les .cercles dirigeants, à provoquer une. «Election rigoureuse •parmi les plus méritante at à éliminer les •ineapaMes, à les arrêter dans leur accession mécanique aux 'hauts grades. ( Tâche particulièrement délicate, car l'avancement au choix entraîne presque fatalement des faveurs et des passe-droits également regrettaMes. L'examen est un moyen (bien imparfait dé distinguer les qualités que révèle seule l'épreuve décisive de la guerre. (Les cotes notées par un jury ne peuvent que servir d'utile indication; il est souvent périlleux d'en faire dépendre une carrière. Mais malgré tout, quand «Des sont judicieusement combinées avec d'autres (éléments d'appréciation, quand elles sont impartialement étaiblies, elles doivent l'emporter sur les considérations tirées de 'l'ancienneté, et on le sait .bien, d'une complaisante camaraderie de .promotion. Quoi qu'on pense des règles nouvelles sur l'avancement, et réserve faite des détestables influences de parti, quant à leur application, elles ont cherché à faire place au mérite reconnu. *♦* C'est, en somme, sur -les hommes qui servent dans le rang, que nous devons jeter les yeux, .pour nous rendre compte des effets de 'la réorganisation militaire. Un grand .pas et •absolument décisif a été -fait, deipuis qu'a disparu le » Niemand ge-dwongen .soldaat ». Tant que subsistait -le re<m,pilaee.menft, i-1 n'y avait proprement rien à espérer. On n'avait ni la qualité anoralle ni le nombre. La réforme du service personneil et général s'est .imposée graduellement à toutes les -classes de la société. Elle a commencé à germer et à mûrir dans les milieux libéraux et démocraitiques, c'est-ce que nul ne saurait oublier. A défaut de cette volonté première, M. de JBroqueville, ministre de la guerre, aurait •vu échouer tous ses pians. S'il lui arrive de s'écrier comme 0e poète : exegi monumenlum, il est, sans doute, assez ihomme d'esprit, pour reconnaître que iles assises en on.t été, établies ,par d'auitres que fui. Sa préoccupation doit être,plutôt, «de compléter, de parachever le monument. *** Comment ? et quand ? voilà la question. S'il est exact que le renforcement de l'armée belge ait été suggéré,, d'autres disent imposé par les voies diplomatiques, c'est donc qu'il répondait à des exigences, à des périls déterminés que couraient notre neutralité et même notre nationalité. Ceux-ci ont-ils disparu ? Pas du .tout, pas plus qu'ils n'ont surgi brusquement au 'moment où on a cru devoir les invoquer. Au contraire, de par l'effet simultané des nouvelles lois militaires allemande et française le danger a grandi. Il est possible, à nos voisins,d'employer-à nos frontières,voire à l'intérieur de nos frontières, des effectifs inslainianémerit prêts de plus en plus considérables.L'Allemagne va avoir sous tes armes, .en temps de paix, non loin d'un million d'hommes, et la France, 800,000 hommes. Poulies uns et les autres, fondre sur notre territoire avec des forces relativement imposantes dès la première heure des hostilités possibles, serait un jeu. Qu'opposerons-nous ù une éventuelle et brusque irruption ? Où .rassemblerions-nous, en pareille ocurnence, ne fût-ce que. huit ou dix mille hommes, pour prendre le chiffre qui, lors de la revue, ù émerveillé tant de nos concitoyens. De mes yeux j'en ai vus 40,000 réunis à Metz, pour le Kaiser, et à Bétheny plus de cent mille pour le Tsiar et Je président de la République. ■En l'état actuel, avec une seule classe de recrues sous les armes, pendant la plus grande partie de l'aimée, l'armée belge du pied de .paix n'a presque pas de consistance. A part, quelques faibles détachements, elle est impuissante à se battre sur l'heure. La situation serait toute différente si deux classes étaient constamment maintenues sous les drapeaux. Le service de deux ans devient ainsi u'ne loi de salut public; toutes autres mesures, comme (l'organisation de menues troupes locales,dans le Luxembourg, ne sont que de faibles palliatifs, pour ne pas les appeler dérisoires. On a beaucoup fait pour la défense du pays, en ces dernières années. Ce n'est pas assez. Il s'agit de .continuer, .et de faire beaucoup plus encore. rêne vauthier. iras FAITS, PROPOS $IE?fU§ france et belgique C'est le litre d'un livre d'Eugène Gilbert. Eugène Gilbert est un critique qui lit les livres et les cite longuement comme le savent les lecteurs du Journal de Bruxelles et'les lecteurs de son livre, qui est le recueil de ses chroniques. Ce sont là des qualités qui deviennent rares, très rares; le critique cite bien encore, parfois, les livres, mais les Util ? J'admets qu'il, les parcourt... vite. Ce pauvre homme n'a pas le temps ; il est toujours entre deux tramways, entre deux journaux, entre dieux bocks. Le magister qu'il a assumé à la légère suppose un bon fauteuil,une douce lampe, et du goût et du loisir. Eugène Gilbert a tout cela et, en plus, un de ces bons sens merveilleux et limpides qui trahissent ta plus précieux dons moraux, une érudition sûre, une intelligence pénétrante et, brochant sur le tout, une honnêteté, une loyauté admirables.Je ne sache pas que ce catholique ait jamais montré la moindre partialité — lilti-raire s'entend — en faveur d'un catholique. Peut-être pourrait-on lui faire grief d'une in dulgence fréquente... Ce n'est pas moi qui aurais ce droit... et il est plus simple de se féliciter d'une telle qualité chez un homme qui pourrait cire terriblement redoutable, si \en juge d'après certaines pages humoristiques de son livre. Mais ce n'est pas de la critique que je veux faire. Je viens de lire un gros, un bon livre, il m'a documenté sur des auteurs, sur un mouvement d'idées, et je jette de nouveau-des coups d'œil épars sur la table des m,a Hures ; je vois des noms : Barrés, Mockel. Henry Bordeaux, DelaMre, Victor Kinon, -Iules Lemaitre, Henry Roujon, Albert Gisraud : des Belges el des -Français. Je ne veux pas comparer leurs mérites, mais que les gloires sont donc — \njustement, si vous voulez — différentes Pauvres écrivains, de ce coté de lu frontière, que nos efforts sont vains pour trouer du front l'ombre néfaste à l'artiste. El avec cala, sous couleur de nationalisme, quelques-uns, désignés — et pour cause — à n'être pas lus au-delà de Motenbeek, se proclament Belges, exclussent, jusqu'au cou, jusque pardessus la tête. La littérature française esl pour eux une littérature étrangère. L'n livre comme celui d'Eug. Gilbert, serei-nement équitable envers les hommes d'nn cûti el de l'autre de QuMvrain, fait plus pour les gens de lettres d'ici que ces pauvres revues poussives que vous savez, ht son ii-tre esl un programme littéraire en-dehors duquel il n'y a qu'impuissance et envie : France el Belgique. BUS. y c Echos militaires Il y a six mois, M. de Broqueville supprimait le cours de sylviculture qui permettait aux ponts et chaussées de recruter à d'armée le personnel forestier subalterne et faisait de celui-ci un corps de guides et d'agents remarquables et très utiles pour le service d'observation à la frontière et "dans les régions boisées de notre Ardenne. Aujourd'hui, le ministre de la guerre rétablit l'institution dans son intégralité, et l'école sera annexée à l'école primaire française des pupilles de ramméë, à Bouillon. Pour suivre les cours, les miliciens devront souscrire un engagement de deux ans, prenant cours à l'expiration de la période normale dé leur service actif. Comme nous l'avons si souvent -déjà signalé, le département de la guerre travaille donc énormément, mais surtout, à défaire et à refaire. ân jour le jour LA POLITIQUE Deux faits commandent le début de 26» la situation nouvelle créée par la'mise ,en minorité des cléricaux : la fait de Nr cette mise en minorité, les conditions dons lesquelles elle s'est produite. Pour le fait mathématique, nous n'avons pas à y revenir. Du moins aujourd'hui. Nos •lecteurs ont trouvé dans .nos colonnes tous •les éléments des calculs-à faire, pour éio. Mir cette vérité incontestable : les cléricaux ne forment plus la majorité du pays électoral. . Mais dans quelles conditions le pays sot-il ainsi manifester son vouloir? Ce n'est pas sans raison que la majorité cléricale décida, il y a de longues années déjù, qu'un échevin d'Alost, le baron Béthune, convaincu d'avoir falsifié les •listes électorales, ne pouvait être ipuni de ce chef. Ce vote parlementaire a fait jurisprudence. Si les .petite-frères belges vont voter en France, avec de fausses cartes, comme on l'a constaté récemment à Lille, vous pensez qu'ils ne se font pas faute d'exécuter le môme manège, avec combien plus de sécurité, en Belgique. Tandis qu'on inscrit de faux .'électeurs sur les listes, on refuse d'y porter le grand poète Emile V'crhaeren, en lui contestant la qualité de Belge, sous pré-! texte qu'ill habite Sainl-Cloud, une partie de, ■l'année. Et les voix supplémentaires indûment accordées aux électeurs bien-pensants par les administrations cléricales et dont les associations libérales doivent poursuivre laborieusement la radiation sans toujours y pérwnir,? Ce sont ces pratiques devenues courantes qui ont fini .par ruiner le crédit du vote plural. ■On ne se .borne pas à créer de faux électeurs ni à attribuer indûment des voix supplémentaires aux électeurs amis, on ne néglige rien pour corrompre les autres. Rappelez-vous la pression « officielle » pratiquée par des ministres, écrivant aux députés cléricaux des lettres rendues publiques, afin de montrer qu'on obtient tout par «pareils protecteurs. Songez ii ce réseau d'influences sacerdotales et congréganistcs, étendu sur le pays et supprimant virtuellement la liberté de vote de tant de cultivateurs, de travailleurs de toute esipèce ! Or, malgré cette .puissance qui fait trembler pour peu qu'on y songe, le pays a pu mettre « ces messieurs » en minorité ! Il y a de quoi rendre nos adversaires rêveurs... malgré que'le XX" Siècle annonce que chez nous, « la réflexion commence à dissiper ta griserie ides premiers jours ». Tout au contraire, la. Gazelle de Liège, gourmande roptîlni'sune obstiné de ses confrères : <i L'optimisme est la noie dominale chez îles nûlres. » A l'Union catholique, l'on exalte trop volontiers les vastes corps d'armée que l'on croit .pouvoir mettre en ligne, les organisations merveilleuses et les myriades de membres que l'on croit posséder. » A l'Union démocratique, l'on se complaît dans les meetings contradictoires, qui ne ssont pas non plus sa.n3 mérite, mais dont l'effet réel est si .problématique. » Le cardinal Mercier rappelait dernièrement que -David fut puni pour avoir vanté ses forces et pronostiqué des victoires. A nos associations .politiques également, plus de modestie siérait et un travail plus sérieux, 'uns propagande .plus topique donneraient d'autres résultais qu'une décadence, lente, assurément, mais réelle et constante". » « Une décadenoe constante... » C'est bien cela ! PETITE CHRONIQUE Regards en arrlôre 30 mai> 1900. — Inauguration1, à Arles, de la statue de 'Mistral, grand poète provençal. Erratum. Une erreur, — une seule, croyons-nous, — s'est glissée dans le relevé des excédents de voix de chaque parti dans les quinze arrondissements, que nous avons publié hier. Nos excellents typos, qui ont d'ailleurs triomphé des graves difficultés que présente la composition d'un tableau statistique à la machine linotype, ont porté dans la colonne des démocrates-chrétiens le déchet des 6,949 voix qui revient aux socialistes de l'arrondissement de Charleroi. Mais les déchets de chaque parti, totalisés au bas des quatre colonnes, demeuraient exacts. Les chiffres. Invoquer l'ombre du cartel avant la bataille 11'a pas réussi aux cléricaux : ils tentent de se rattraper en l'évoquant après la défaite, mais ça ne leiir réussit pas mieux. Les chiffres que nous avons donnés les gênent. Rien n'est si gênant qu'un chiffre... exact ! Aussi, pour masquer leur embarras, les cléricaux s'esclaffent-ils à notre adresse : « Vous vous prétendez majorité. Tlt, pour arriver à ce résultat, vous devez totaliser vos voix et celles des socialistes. C'est le cartel ! » La bonne plaisanterie ! Comment, dans tous les pays du monde, dé-nombre-t-on l'opposition ? par l'addition des voix antigouvernementales! Et quand le total dépasse celui des voix gouvernementales, le gouvernement est mis en minorité. Si le « XX0 Siècle » ignore cela, M. de la Palisse lui-même pourra le lui enseigner. Quand les journaux de droite voulaient démontrer que les récentes élections françaises avaient mis M. Doumergue en minorité, ils totalisaient, pour ce faire, les voix recueillies par le groupe de Briand et les voix recueillies par le groupe de Mun. Prétendraient-ils qu'il y avait cartel entre celui-ci et celui-là ? En vérité, les cléricaux ont été, dimanche, battus et bien battus. Ils ne peuvent accepte! cette idée, après trente ans d'insolente domina tion. Et, le jour où ils auront perdu les douze voix qui leur restent, — à quel prix ! — vous verrez qu'ils auront encore l'audace de prétendre représenter plus de la moitié du pays. Rapprochement. Ce rapprochement de nos élections avec les élections françaises est, d'ailleurs, assez piquant. Ces messieurs n'ont pas manqué de le faire... avant le 24 mai. Aujourd'hui, il leur paraît absolument dépourvu de bon goût ! Le malheur, c'est que les faits constatés étaient patents, et l'émotion des journaux de; droite légitime. Tel réactionnaire ou « progressiste » français avait eu besoin de 18,000 ou^ 20,000 voix pour être élu, tandis que quelques! milliers de suffrages avaient suffi à un « bal-: lotté » d'extrême-gauche pour passer au second, tour. De sorte que la majorité législative officielle ne correspondait pas à la majorité réelle | des électeurs. ! C'est exactement la même constatation que | nous faisons pour la Belgique, — constatatioif appuyée sur des chiffres irréfutables. Et nos adversaires ne trouvent à répondre que ceci : « C'est la proportionnelle ! c'est le quotient ! c'est la faute au régime électoral ». Vains efforts. Ils demeureront, — c'est le nom expressif qu'eux-mêmes ont inventé, — les « mal-élus » 1 Le « bois mort »■ Leur défaite, les cléricaux quelque peu intelligents n'essaient plus guère de la nier. Ils tentent de la pallier. Dans l'interview-express qui a fait le tour des feuilles bien pensantes, le grand Organisateur de la déroute, M. de Broqueville, disait : « Nous nous y attendions... » (Ils s'y attendent toujours... après!) « ...le bois mort qui avait flotté vers nous en 1912 est allé vers le parti libéral. Il va toujours où va le courant. » Il y a, au verdict de dimanche, — et nous pensons l'avoir démontré, — d'autres explications, plus sérieuses et plus profondes. Mais, admettons un instant que celle-ci suffise, et prenons-la avec toutes ses conséquences. Le bois mort va vers le courant. Parfait. En 1912, donc, le courant était contre le cartel. Rien de/ plus exact, les faits l'ont démontré. Mais, aujourd'hui, le courant est redevenu ce qu'il était depuis des années, antigouvernemental. La majorité gouvernementale qui, drélec-tion en élection, se minimisait, recommence à diminuer. Que le courant poursuive son œuvre, maintenant qu'il est rétabli : et la majorité factice qui gouverne encore le pays, s'effrittera, pour disparaître totalement. L'industrie charbonnière et la concurrence rhénane. Un directeur de charbonnage examine, dans 1' « Action économique », la situation qui est faite aux charbonnages étrangers au point de vue des débouchés par eau. On y voit comme les cléricaux eurent tort de « négliger » systématiquement le canal du Centre. Il écrit : « Le réseau fluvial de la Belgique semble avoir été tout disposé pour avantager ses concurrents étrangers; des voies navigables profondes, desservant bien la partie basse de notre pays, généralement accessibles à toute époque, l'absence de péages en I-Iollande, sont des circonstances qui assurent aux sociétés allemandes des frets très bas pour la Belgique, surtout par grands bateaux destinés à Anvers et à Gand. » Malheureusement, nos producteurs nationaux ont été laissés, sous ce rapport," depuis de longues années, dans une réelle situation d'infériorité. Le légendaire canal du Centre est toujours en cours d'exécution, le bassin de Charleroi n'est relié à Bruxelles que par un canal à petite section donnant passage à des baquets d'une centaine de tonnes. Quant au bassin de Liège,, on pense seulement aujourd'hui, que l'on entrevoit la mise en valeur du bassin 1 imbourgeois, à raccourcir le tracé du canail de la Campine et à l'agrandir pour permettre le passage des bateaux de 600 tonnes, au lieu de 350. » Il en résulte que, par grands bateaux, les charbons allemands bénéficient de frets inférieurs de.fr. 0.75 à 1 franc à .la tonne à ceux de la partie des charbons du pays qui peuvenl emprunter la voie fluviale. » De là vient la main-mise, presque complète, des importations de houilles allemandes dans les villes principales.des provinces d'Anvers el de la Flandre orientale.- » En tenant compte des frais de mise en ba-leau en Allemagne (transport des mines à Ruhrort), et de la différence de qualité (mais non de la contribution, syndicale), nous pouvons conclure que, importés par grands ba teaux, les combustibles allemands, de par leurs bas prix de revient, conservent sur les nôtres un avantage de 2 à 3 francs à la tonne, malgré la distance. » Par bateaux d'un tonnage moyen, l'avan tage diminue, mais il reste marqué surtoui dans les villes, comme Louvain et Malines, ov les charbons belges ne peuvent pas, pratique ment, être transportés par eau. » En résumé, par eau, l'infériorité de la con currence des producteurs belges est manifeste. S (r==^> Les pronostics du Vieux-Général. Voici, pour le mois de juin, le 87e bulletir météorologique de notre vieil astronome, le Vieux-Général de Bruxelles : Du 1er au 7, beau temps. Du 8 au 15, fortes chaleurs suivies d'orage: et de grandes pluies. Du 16 au 24, temps très variable, alternative! de journées pluvieuses et de jours ensoleillés. Du 25 au 30, le temps se remet au beau fixe. Une petite remarque : juin commence biei et finit bien, tout en étant assez désagréabh entre le 8 et le 24. Ce sera le contraire de ma qui, comme le Vieux-Général l'avait prédit, i mal commencé et s'est mal terminé, tout er nous laissant de belles journées au milieu di mois. Nouvelles à la main Période électorale. Un député sujet à- réélection, plus connu pa sas revirements d'opinion et ses désertion# poli tiques que par sa. science législative ou son talen I oratoire, disait l'autre jour dans un meeting : — Je vous promets d'apporter dans les débat toute la loyauté dont je suis capable... — En voilà un, dit un auditeur, qui ne nou promet pas monts et merveillesI... j SIl.ïïOUETXjfiES P. VAN ÎI0EGAERDEN-BRAC0NIER Dro^t, mince, les yeux vifs derrière île lorgnon, il a ;ce que les jeunes filles appellent quelque chose de militaire. Cela lui vient-il de ses cheveux blancs droits, 'bien taillés, ibien Idrus — et jeunes ? fGar il y a des gens qui ont les cheveux blancs jeunes ; il deur suffit de les avoir eus très tôt-, à trente-cinq ans, par exemple, comme c'est le cas ic-i... L'allure militaire de M. Van Hoegaerden (car c'est l'allure ,qu'il a militaire) lui vient, assurément, ide ce qu'il s'.identifla, avec sa garde 'civique, ses chers chasseurs-éclaireurs, en imajor brillant et cocardier. Mais il ne s'agit pas d'un personnage glorieux, à qui suffit l'uniforme et les décorations ; on ne s'y trompe pas, à voir M. Van Hoegaerden chez 'lui, ou dans des discussions politiques, ou idans 'des conseils (d'administration : c'est un aiomme qui sait ce qu'il veut et le dit ^nettement. 'Son nom eut une popularité qu'on eût vouhi plus -grande, quand on de voyait sur tant de papiers justement estimés, sur nos (?) •banknotes, au temps où son père était gouverneur de la Banque nationale... iCe nom a maintenant, à Liège, une autre popularité, moins dorée, mais aussi estimable. Cette popularité avait déijà été méritée par l'organisation de l'Exposition de 1905, où M. Van Hoegaerden fut vice-président du comité exécutif. iDans Ta période initiale et des idiifAcuités, c'est lui .qui .avait' dit un jour que les obstacles s'amoncelaient : « En voilà assez ! Puisqu'on m'a confié le soin de faire aboutir nos projets, l'expositio.n se fera. » Elle s'est «faite, comme on sait. Elle reste pour Liège un motif de gloire... et d'espérance.M. Van I-Ioergaerden fut député avant la revision de la Constitution ; il siégea au Sénat comme suppléant d'Emile Dupoîît; le voilà de nouveau à la Chambre... Pour y arriver, pour déterminer le triomphe libéral, il s'est dépensé sans compter. Son nom rassurait ce petit ipeuple timide que les réformes •démocratiques effraient iquand elles sont proposées par des déclamateurs enivrés de leur propre éloquence. Ils savent que des igens comme- le nouveau député de Liège veilleront à ce qu'on ne perfectionne pas l'édifice social en risquant de nous le faire crouler sur la -tête. A quoi se reconnaît le bon sens 'belge. Ils ont eu l'occasion .de priser une façon de discourir nette, claire, irréfutable, tant elle: s'appuie sur des faits, sur des chiffres. Quand un Van Hoegaerden fait le procès d.u gouvernement clérical, cela n'est pas une simple parade électorale : c'est sérieux et péremptoire. ;Le parti libéral a fait une précieuse acquisition en ce représentant de la haute industrie, comme on dit à, Liège. C'est, d'ailleurs, une façon de désigner un homme aux méfiances socialistes : la « haute industrie », on en a fait un épouvantail. C'est tout (de même un épouvantail <qui nourrit ibeaucoup de monde et sans qui la Belgique ne serait qu'une poussière parmi les peuples. Qu'un des 'hommes de la haute -industrie se voue à fia défense 'd'idées libérales et dcmoc.rati.ques, voilà une aubaine dont le temps permettra mieux d'apprécier la valeur... .« Oui, mais, a écrit quelqu'un,'c'est un Flamand. » Or, ce Flamand est un Wallon de Nivelles; il vint tout jeune à Liège; avocat, il y.présida la Conférence du jeun» barreau ; puis administrateur-délégué et directeur de.s Charbonnages du Horloz, il fonda l'Union des aharbomîages liégeois... Une inlassable activité,une puissance de travail peu communes, la rapidité dans la conception et 'la décision, sont les qualités dominantes du -nouiveau député. Elles prouveront qu'on peut être de 'Nivelles et — malgré la réputation d'absence de certain illustre Nivelle is — 'être « un peu là ». X. CONGRÉS DE PRESSE de profession, comme on en trouve tant dan: ce pays, qui croient faire preuve de supêriorit< en manifestant une universelle méfiance, er pratiquant un universel dénigrement. « Eh bien ! Le congrès de la presse, me dit il, voilà encore une ingénieuse invention qui vous avez eue, vous autres journalistes, pou; banqueter à bon marché et vous réjouir ; l'œil. Je me demande à quoi ça peut bien ser vir, un congrès de la presse ! — Mon Dieu ! Cela sert à autant de chose: qu'un autre congrès. — Oui ! avouez que cela sert surtout à hier dîner ! — Eh bien ! mon cher, quand il ne servirai . qu'à cela : bien dîner en commun, le congrè de la presse aurait encore une utilité général . beaucoup plus considérable que vous ne vou le figurez. Les journalistes sont des gens qui par profession, passent leur vie à se disputer Ils soutiennent des idées, des intérêts diffe rents. Le clichage politique dans lequel nou vivons fait que ceux-là mêmes qui n'ont pa d'opinion bien arrêtée, finissent par se fair , une psychologie impénétrable à celle de leur adversaires. En temps de crise, leurs polémi ques deviennent donc assez vives. Pour pe-, qu'ils se laissent gagner par l'humeur des pol: ticiens qu'ils coudoient, ils tomberaient facilc , ment dans ce simplisme qui consiste à expl quer l'opinion des adversaires par des motif bas ou criminels : « Vous ne pensez pas comm | moi sur la question du Congo ou de l'ihstruc , tion obligatoire : donc vous êtes un vendu o ! un imbécile. » Sur cette pente, on va vite. Oi le ton des polémiques de presse influe toujour J sur l'esprit public. Heureusement, chez nou? ( la confraternité des banquets et des congrè intervient pour l'adoucir. Dans la cordialit d'un bon dîner, des relations se nouent entr adversaires. On apprend, sinon à s'estimer, d moins à se supporter. Tel libéral point s'étonne de trouver que tel polémiste caîhol . que, dont il déteste, et doit détester les idées . est, en dehors de son parti, un bon garçon, pa i trop difficile à vivre; le catholique, en frii quant avec le polémiste libre-penseur, constat 5 qu'il n'a pas 1a. griffe de Satan, et que l'o . peut causer avec lui seins entendre blasphème le nom du Seigneur. Ni l'un ni l'autre, ils n'oi blieront qu'ils ont été voisins de table, et le jour où ils se querelleront dans les colonnes de leur (journal,ils se rappelleront îles plaisanteries qu'ils ont faites ensemble, à tel déjeuner confraternel, et ils éviteront de s'accuser mutuellement d'avoir enlevé la caisse ou laissé lui* pauvre mère mourir de faim.» Mon sceptique m'a objecté que cette fraternité dînatoire et cette indulgence confraternelle nuisaient à notre sincérité politique : or, il est avocat! VILMONT. UN DRAME EN MER L'EMPRESS - OF - IRELAND fait naufrage On ignore encore le cliilï're des morts Un nouveau deuil vient de frapper la marine de commerce anglaise. Après la catastrophe du « Titanic », c'est un des plus beaux liners faisant le trajet de l'Angleterre au Canada, qui disparaît, à peine au sortir du port. L' « Empress-of-Ireland », port d'attache Li-verpool, appartient au « Canadian Pacific ». Lancé en 1906, c'est un des plus beaux échantillons des lignes canadiennes. Son tonnage est de 14,500 tonnes, sa longueur de 183 mètres, sa largeur au maître-couple de 22, sa profondeur, de 12 mètres. Il n'est guère dépassé, comme vitesse, que par 1' « Arcadian » et le « Calgarian » : il filé 20 nœuds, sous l'impulsion de ses deux hélices mues par des machines quadruples développant 18,500 chevaux. Il était muni de tous les perfectionnements : T. S. F., signalisation sous-marine. II offrait donc le maximum de sécurité à ses passagers : 432 de 1™ classe, 328 de 2e, 846 de 3e. Et, malgré tout, .la catastrophe s'est abattue sur lui, à son retour de Québec, en Europe, en plein Saint-Laurent, avant même qu'il eût atteint Anticosti. On espère qu'elle aura pu être limitée : hélas ! on parle déjà de 600 victimes ! les premieres depeches De Londres, le 29. — Selon une dépêche- radio-télégraphique reçue de Québec, le paquebot « Empress of Ireland », de la Compagnie Canadian Pacific, a coulé à la suite d'une collision avec un vapeur charbonnier. La nouvelle provenait de Father Point. Le texte de la dépêche est ainsi conçu : « Il n'y a aucun signe dt» 1' « Empress -of Ireland ». On aperçoit, à distance, des bateaux de sauvetage entourant le vapeur du gouvernement « Eurêka ». » Trois cent cinquante survivants ont été débarqués à Rimouski. Les victimes seraient nombreuses. Plus de six cents personnes manquent et ont probablement péri. La collision se produisit pendant que régnait un brouillard épais. Le vapeur a couîe en dix minutes. L' « Empress of Ireland » faisait le service entre Québec et Liverpool. Il devait se trouver actuellement à hauteur du cap Raco. L' « Empress of Ireland » avait à bord soixante-dix-sept passagers de lre classe, y compris l'ancien membre du Parlement anglais, sir Henri Seton Karr; l'acteur bien connu Lauwrence Irving, ainsi qu'un grand nombre de délégués de l'Armée du Salut. Des scènes douloureuses ont eu lieu à Liverpool, où la foule assiège les bureaux de la compagnie afin d'obtenir dp.s suppléœentg d'informations. Jusqu'ici, toutefois, on n'a reçu aucune confirmation officielle à Liverpool. la collision C'est avec le vapeur « Storstad » que 1' « Empress of Ireland » serait entré en collision; la collision se serait produite pendant un temps d'épais brouillard. De Liverpool, le 29. — On assure qu'il y avait environ 3,000 personnes à bord de 1' « Empress of Ireland ». Les radiogrammes disent qu'il y a beaucoup de personnes sauvées, mais on ne donne aucun chiffre précis. Inutile de remarquer l'invraisemblance de cette dépêche, le nombre des passagers ne pou-i vant guère dépasser le chiffre de 1,600. on aurait sauve de nombreux passagers De Londres, le 29, 1 heure. — Un télégramme ■ annonce que 350 survivants de 1' « Empress of ' Ireland » ont été débarqués à Rimouski (em-' boucliure du Saint-Laurent). On croit qu'il y a J 600 personnes perdues. 1 De Montréal, le 29. — Le correspondant de la « Patrie » à Rimouski télégraphie que, d'après 5 des informations des capitaines des deux vapeurs « Lady Evelyn » et « Eurêka », arrivés 1 aujourd'hui dans ce port, la majorité des naufragés auraient été sauvés par les canots de [ sauvetage de ces deux .vapeurs et par ceux de ' 1' « Empress of Ireland ». Selon une dépêche sans fil de Rimouski. 3 1,000 personnes ont péri dans le désastre do • 1' « Empress of Ireland ». Trois cents auraient • été sauvées. Ce chiffre est au moins vraisemblable, > la collision est due au brouillard ! Dépêche de Montréal : Une dépêche sans fil • reçue vendredi matin du capitaine de 1' « Empress of Ireland » dit que son vapeur étai't en- 1 veloppé dans un brouillard épais quand le charbonnier l'a heurté par le flanc dans ses parties vitales. > le navire charbonnier est norvegien , On annonce à Londres que le vapeur « Stors-. tad », avec lequel 1' « Empress of Ireland » est ^ entré en collision, appartient, à des armateurs de Christiania. Il avait quitté Venise le 17 avril s et était arrivé à Québec le 1S mai. le « storstad » n'a pas coule e a De Québec, le 29. — Le « Storstad », qu'on :i avait supposé coulé, a passé à Father Point, ce i- matin, à 6 heures 40; ayant son avant très endommagé. Il avait à bord 360 survivants de i 1' « Empress of Ireland », ainsi que de nom-i- breux morts, qui ont été débarqués à Ri-e mouski. n Le total des sauvés s'élève à 399. Il reste donc rB 678 personnes dont on ignore le sort. i-| Les renseignements envoyés par le eprres-

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