La dernière heure

765083 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 22 March. La dernière heure. Seen on 24 March 2023, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/tq5r787f18/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

bureaux 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Les jours fériés de 10 à midi Zjos annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal ot à l'AGSNCB HAVAS, 8, place des Martyrs, 8 (1« étagre) à Bruxelles. La Dernière Heure LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ abonnements BBUXELLSS FBOVDK3I Fr. i.OO. UN MOIS. . * » 3.00. . TROIS MOIS F». 4.00 » 6.00. . SIX MOIS. . ■ 8.00 • 12.00. . UN AN. . . . • 16.00 Pour l'étranger le prix de Braxellei, 1* port en plu». Il n'exUte pas d'abonnement nenwel — Pour Bruxelles indiquer, en «'abonnant, ai l'on déaire recevoir l'édition da aoir on celle du tmatin. — Lea fraie de recouvrement «ont à la charte dea abonné». - ■ ■HBD —- --• -1^1 -.t.'..: —^ N* 81 NEUVIÈME ANNÉE DIMANCHE 22 MARS 1914 CINQ CENTIMES ALPHONSE RIVIER L'Université de Lausanne vient d'inaugurer le médaillon du célèbre jurisconsulte Alphonse Hivier, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, ancien professeur de droit à l'Université libre de Bruxelles. Nombreux encore sont les Belges qui se souviennent de l'enseignement de cet homme éminent. Ri-vier était né en 1835 à Lausanne; sa famille était d'origine française. A la fin du dix-septième siècle, ses ancêtres avaient émigré de France pour cause de religion. Ils s'étaient fixés d'abord à Genève, puis à Lausanne. Après avoir fait ses humanités, Alphonse Rivier avait suivi les cours de droit de l'Académie de sa ville natale; il avait obtenu sa licence très jeune encore. Puis il était allé compléter ses études en Allemagne,où il conquit, en 1858, le grade de docteur en droit de l'Université de Berlin. Doué d'une intelligence fort vive, grand travailleur, esprit très distingué, il ne tarda pas à se faire remarquer par les maîtres de grand talent qui dominaient alors dans la science juridique. C'étaient, notamment, lveller, Rudorff et Heffter. En 1863, il devint privat-docent et peu après il fut appelé à l'Université de Berne où l'on venait de créer une chaire de langue française pour l'enseignement du droit romain et du droit français. Trois années plus tard, il acceptait l'offre flatteuse, que lui faisait l'Université de Bruxelles de remplacer Charles Maynz, à la chaire de droit romain. Pendant trente et une années, Rivier occupa les chaires de droit romain et de droit des gens. Il réunissait en lui, nous dit Si. Ernest Nys, les dons précieux de « l'ensei-gneur », la netteté, la logique, la vue large, une vaste érudition. Il se faisait de la mission du professeur, la plus noble notion; il estimait qu'elle ne se borne pas à l'enseignement quotidien, ni aux leçons orales. Il écrivait et publiait. Dans le domaine du droit, il a exploré le champs si étendu du droit romain; il s'est occupé de droit international privé; il a exposé en une œuvre magistrale les principes du droit des gens; il n'a cessé d apporter les plus intéressantes contributions à l'histoire littéraire du t -■ a*j';l-on n n i i à. fond.. . . Rivier n'était pas seulement un grand savant, c'était, dans la vie journalière, un homme des plus aimable, dépouillant toute morgue, aimant le rire et la gaité, abondant en anecdotes. Il avait connu et connaissait un grand nombre de personnalités intéressantes et se plaisait à raconter ses souvenirs. Il avait vécu à Paris, dans le monde « doctrinaire », avait connu Guizot, le vieux duc de Broglie; à Berlin, il avait été l'ami intime d'hommes politiques importants; il était fort lié avec l'illustre Bluntschli, professeur à Heidelberg ,avec Holtzen-dorf, professeur à Munich, avec Rolin-Jacquemyns, ministre de l'Intérieur, dans le dernier cabinet libéral. Il connaissait le prince de Bismarck. Léopold II avait pour lui la plus haute estime et recourait volontiers à ses avis et à ses consultations. Quand se réunit la Conférence de Berlin de lSSi-lSSS, notre roi le chargea, le pria d'examiner, au point de vue juridique, les diverses solutions que pouvaient recevoir les principaux problèmes qui devaient nécessairement être discutés dans cette assemblée. C'est ainsi, que le professeur de l'Université libre prépara une série d'études'sur l'occupation des terres, sur les droits de l'Etat, sur les points délicats de la neutralité, sur les avantages de la liberté du commerce, sur l'abolition de l'ancien système colonial, qui réservait le monopole des relations de la colonie à la mère-patrie. Grâce à ces notes substantielles, les délégués belges firent grande figure à la Conférence et étonnèrent le prince de Bismarck, qui lui-même avait fait des études de droit, par l'étendue de leurs connaissances juridiques.Rivier aimait sa patrie; il aimait aussi la Belgique. Pendant de longues années, il fut consul-général de la Confédération suisse à Bruxelles. Il avait représenté son pays à de nombreuses conférences. Dans les dernières années de sa vie, il avait été choisi comme arbitre dans les différends internationaux survenus entre la France et l'Angleterre et entre la Russie et l'Angleterre.Faut-il rappeler que dans la politique générale, comme dans son ouvrage le Droit des gens, il s'est toujours prononcé pour le'grand principe, l'égalité des Etats et pour cette autre notion qui consiste à affirmer la souveraineté complète et entière des Etats à neutralité permanente comme la Suisse et la Belgique. Il se plaisait à rappeler une phrase expressive de Léopold II lui parlant de la neutralité et lui disart : — N'oublions pas, Monsieur le Professeur, que les peuples neutres ne sont pas des peuples eunuques.» Et le monarque prononçait trois fois le dernier mot et partait d'un jinmense éslat de rire. ~^Seam BAR- LES SCANDALES ROCHETTE igS»1; „ gjM » M. le procureur général Fabre sortant de la Commission d'enquête Les funérailles de M. Calmette LE TRIBUNAL LA JOURNÉE DE SAMEDI DEPOSITION DE M. LESCOUVE Paris, samedi. — La commission d'enquête de l'affaire Rochette s'est réunie, à 9 heures et demie, sous la présidence de M. Jaurès. Elle a entendu M. Les-couvé, procureur de la République, qui dit avoir appris avec stupéfaction de la bouche du procureur général, la remise de l'affaire Rochette. Il eut la conviction profonde que si M. Fabre y consentait, c'est qu'un incident s'était passé au-dessus de lui. Cette conviction était celle du palais tout entier où tout le monde connaissait l!existence du fameux procès-verbal lu à la tribune de la-Chambre.Sur une question de M. Jaurès, M. Lescouvé déclare que dans ses conversations avec M. Fabre, il eut plus que l'impression que celui-ci avait reçu un ordre, il en eut l'affirmation. M. Fabre lui parla du procès-verbal dans les premiers jours d'avril. M. Lesoouvé ajoute que dans une conversation avec M' Maurice Bernard, celui-ci lui déclara que le gouvernement avait fait une démarche auprès du procureur général et que la remise n'avait pas été demandée pour les convenances de l'avocat. M. Lescouvé a la conviction que ce n'est pas M* Bernard qui fit la démarche auprès du ministre des finances, mais au contraire M. Caillaux qui fit la démarche auprès de M* Bernard. M. Lescouvé dit, en terminant, que si l'affaire était venue le 27 avril et si Rochette avait fait défaut, on aurait pu néanmoins faire venir le procès avant les vacances judiciaires. M. LAURENCE, AVOCAT GENERAL M. Laurence, avocat général, déposé qu'il n'a pas connaissance de l'entretien du président du conseil avec lé procureur général.- Il ignora également si celui-ci avait reçu des instructions, mais en avril ou mai 1911, M. Bidault de Lisle lui confia que le procureur générai insistait pour obtenir la remise de l'affaire Rochette que le gouvernement désirait ou exigeait et ajouta: j'ai tiré d'affaire votre procureur général. En me disant cela, je crois que M. Bidault de l'Jsîe a compris que le gouvernement avait exigé du procureur général la remise de l'affaire. M. Laurence avoue qu'il fut très étonné quand M. Bidault de l'Isle déclara à la commission d'enquête, il y a deux ans,, qu'il avait pris l'initiative de la remise et confirme que tout le monde au palais connaissait l'existence du document où M. Fabre consigna ses entretiens avec le président du conseil. M. LEBERQUIER M. Leberquier, conseiller à la Oour, qui présida l'audience d'ajournement, dépose ensuite. Il déclare que vers la fin de mars M. Bidault de l'Isle lui dit cfue quelques-jours auparavant M* Bernard lui avait demandé la remise et qu'il l'avait refusée; mais que le jour même M* Bernard ayant insisté, alléguant son état de santé, il déclara que,dans ces conditions, la remise pouvait être accordée. Ultérieurement M. Bidault de l'Isle lui affirma que la veille du jour où la remise fut accordée, il fut mandé par le procureur général qu'il avait trouvé furieux et que celui-ci lui avait dit : J'ai été appelé par le président du conseil qui m'a dit que l'affaire Rochette ne pouvait venir le 27 avril et que dans l'intérêt général il fallait la remettre. M. Bidault de l'Isle lui dit qu'il avait accordé la remise qui ne pouvait avoir aucun effet sur les poursuites. Dans une conversation avec 3e procureur général, celui-ci fit allusion à l'entrevue qu'il eut avec le président du conseil et en sortant du ministère son impression était que s'il avait résisté il était brisé. Le procureur général étaj ému et parla de ces incidents avec une grande tristesse. M., PONCET. -» TOUTES LES sis .P&PiejUQiJS SE COHFIRWEiLT M. l'rançôis Poncet, conseiller à lî Cour, dit la stupéfaction de tous les magistrats quand ils entendirent M. Le berquier prononcer la remise au 1er dé' cembre et raconte que, causant un joui avec un collègue de cette remise, ur avocat général qu'il ne connaissait pas s'approcha et leur dit : Vous n'êtes pas au courant. Il paraît que Rochette serail le bâilleur de fonds du « Rappel. » ei que M. Caillaux écrit dans lé << Rappel » M. Poncet parla de cela à M. Bidaull de l'Isle qui lui raconta l'entretien de M. Monis avec le procureur général ai cours duquel M. Monis aurait dit à ce dernier : « J'entends vous Tendre per sonnellement responsable du refus de 1s remise si elle n'est pas accordée ». M Bidault de l'Isle lui déclara qu'il n'avai" accordé la remise que sur l'insistance d< M. Fabre et par amitié pour lui. M. Poncet ajoute que quelques jours après M. Fabre lui confirma le récit qui lui avait fait M. Bidault de l'Isle et lu: déclara qu'il avait consigné par écrit h M. GAUTHIER qui succède à M. Monis, au ministèn de la marine relation de son entretien avec le minis tre. Sur une question, M. Poncet dit qu< M. Fabre lui raoonta qu'il aurait ét< sommé par M. Monis. (Voyez suite en page S) LE BOOKMAKER AMBULANl Un bookmaker avait trouvé un moyei assez original d'étendre sa clientèle; i faisait, en automobile, le tour des prin cipaux cafés d'Ixelles, et, par l'inter médiaire des garçons, traitait ses « affai res » avec les clients de ces établisse ments; c'estvainsi qu'il recevait les mise, en échangé desquelles il délivrait de tickets. La police, mise en éveil par le: allures insolites du quidam, mit enfin ui terme à ses opérations en lui dressan procès-verbal pour infraction à la loi qu prohibe lès jeux de hasard. C'est dans ces conditions qu'il vien de comparaitre devant la 8e chambr< correctionnelle, où il a allégué pour si défense qu'il ne s'agissait pas, dans l'es pèce, de paris clandestins, mais que soi intervention se bornait à éviter à sj clientèle de joueurs, connaissant for bien les chevaux, des déplaceemnts oné reux ou difficiles. Ces explications n'ont pas convainci les juges, lesquels, après un délibéré d< plusieurs jours, estimant établies les pré ventions dont il avait à répondre, on condamné le bookmaker à 600 francs : mende* MARCHANDAGES ÉTRANGES LES GARNISONS A L'ENCAN BASSES MANŒUVRES ÉLECTORALES t Les bonnes gens s'imaginent que, dana l'organisation de l'armée, le choix des villes de garnison est * une détermination d'une certaine importance. Il semble que, pour la concentration des troupes, pour leur mobilisation, il ne soit pas indifférent de caserner nos régiments au hasard et qu'il y ait des règles stratégiques à respecter. Les bonnes gens doivent être fort étonnées de voir la- façon dont on s'y prend, au ministère de la guerre de M. Debroqueville, pour répartir les garnisons dans le pays. Les règles stratégiques paraissent bien élastiques. Il y a quelque temps, une con