La Flandre libérale

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s.n. 1914, 26 August. La Flandre libérale. Seen on 02 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/n29p26r793/
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40* ianéa — Mercredi 26 Août 8914 - \ê cmmt. I. 218 Mercredi 26 Août 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mol» t mais. t soie 3 *■< BELGIQUE ? Fr„ 2.0C 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE ? Fre 3.75 9.00 1&.00 36.00 In l'ukenns au kurnu du Journal et dans faut Isa surtaux d* patta RÉDACTION, ADMINISTRATION IT KMPRÎMERI» 1ÂND, I, RUE DU NOUVEAU B08S, l# 0AIIP ûiSitMEMEMTS ET ANNONCES s I <=» RÉ0A6TIÛ1 ««« Téléphona 32 | Téléphona 13 ANNONCES fmr la tfîle eî les Flandres, sadressef »a toorsa# <Éi jonrnaL _ Poar le reste du pays et l'étranger, t'airetier I l'Office <ie Publicité, me Neuve, 36, à Bruxelles* LA GUERRE EUROPÉENNE Lire en 3e page nos nouvelles de dernière heure — Une grande bataille en Belgique —— Victoires russes décisives La situation en Alsace-Lorraine Résumé de la situation d'après le T i-m e s du 2-1 août : Les armées russes, qui ont envahi la Prusse orientale, ont attaqué avec un grand succès les Allemands. Jeudi et vendredi elles mirent en déroute trois corps d'armée allemands, qui subirent de grandes pertes. La poursuite a été acharnée. Les troupes russes occupent Spandau, un point stratégique! important de la ligne allemande de Dantzig. L'entrée des Allemands à Bruxelles paraît n'avoir aucune importance au point de vue militaire. Ce coup de théâtre accompli, leur armée s'est avancé© directement au Sud, apparemment en trois colonnes, vers les lignes des Alliés, dans la direction de Charleroi, paraît-il. Elles vont s'y rencontrer avec les armées alliées. On parle de rencontres à Luttre, à quelques milles au Sud de Charleroi.Namur est, dit-on, partiellement investi. L'artillerie allemande a ouvert le feu sur ses forts. Des bruits ont circulé d'une rencontre entre les cavaleries anglaise et allemande. Rien de positif cependant n'est reporté. L'armée serbe poursuit ses succès. Après Chabatz, elle a encore infligé une défaite aux Autrichiens. Un rapport officiel de Vienne reconnaît ces défaites, mais en les expliquant par le fait de la concentration nécessaire des forces autrichiennes à la frontière Nord-Est, pour résister à l'avance russe. Après cet aveu, le gouvernement d'Au-triche-Hongrie a la suprême effronterie de déclarer que la campagne serbe doit être considérée comme le châtiment de rebelles plutôt que comme une opération de guerre. D'autre part, il paraîtrait que les revers des Français en Lorraine,, jeudi dernier, avoués franchement par le ministère de la guerre en France, ont été plus sérieux qu'on le croyait d'abord, et que l'armée allemande a pu poursuivre ses succès jeudi et vendredi. Les Français, cependant, occupent toujours »Mont-Donon, et leur armée principale, appuyée en ce point important, a réussi à arrêter l'avantage des Allemands.Une proclamation du commandant allemand Sixtus von Arnim, a requis les habitants de Bruxelles de pourvoir de logement et de vivres les troupes traversant la capitale et de ne commettre aucun acte d'agression, de ne porter aucune atteinte à la sécurité des troupes. La ville et ses habitants seraient garantis de tout dommage si ces ordres sont obéis. Au cas contraire, les mesures les plus sévères seraient prises. Le Japon, n'ayant reçu aucune réponse à son ultimatum à l'Allemagne, a déclaré formellement que, depuis le 23 à midi (heure japonaise), l'état de guerre existe entre le Japon et l'Allemagne. Il est annoncé officiellement à Paris que la France et l'Angleterre font à la Belgique un prêt de 20,000,000 de livres, ou 500,000,000 de francs, à parts égales. La part de l'Angleterre dans ce prêt est annoncée à Londres depuis la semaine dernière. L'Amirauté a publié l'avis que des mines allemandes ont été posées sur toutes les routes commerciales de la mer du Nord. Elle fait ressortir l'importance pour les navires anglais et neutres de toucher un port anglais avant de pénétrer dans la mer du Nord, afin de recevoir des informations de l'Amirauté quant aux routes qu'elle a pu maintenir libres. — Une grande bataille m Borinage ealre Anglais el Allemands -—— L'accueil fait aux soldats de « His Ma-jesîy ». -- Due forêt en feu. — Le bombardement Ostende. Avec un confrère anglais, j'étais allé hier à Fume® par l'honnête vicinal, dans l'espoir de voir des cuirassiers français ou mêmei quelques-unes de ces fameuses patrouilles de uhlans qui flanquent une peur un peu exagérée aux gens qui n'ont pas vu Diest en feu, le champ de bataille de Haelen ou l'entrée des Allemands à Bruxelles. Nous avions vu en tout et pour tout quelques lapins faisant la culbute et détalant au passage du tramway. Nous revenions le soir plutôt bredouille, quand j'a,perçus, dans la voiture voisine, endormi, à côté de sa femme et de sa vieille mère, un ami de Quiévrain. Vite, je les rejoignis. Ces gens étaient partis de chez eux à 4 heures du matin, fuyant 1a grande bataille et par Valenciennes, Lille et Dunkerque, avaient gagné la oôte belge. Avec quelle avidité, j'écoutai le récit des prolégomènes de oe grand drame qui se joue en ce moment dans leur pays, dan« 7non ;'liw-'tré dr.jà par tant Jtr batailles fameuses: Mons, Lens, Jemap-pes, Malplaquet, etc. " C'est comme un rêve que j'ai vécu me dit la jeune femme, les yeux hagards. " Je crois toujours voir dans la nuit se poursuivre les dix ou douze avions allemands, français, anglais. J'ai toujours le grondement de la canonnade dans les oreilles ". Samedi après-midi, vers 2 heures, on vit arriver à Quiévrain 1,600 Anglais, accompagnant l'état-major qui s'installa à l'hôtel de ville. Puis, dans la nuit de samedi à dimanche, de 8 heures du soir à 4 heures du matin, il ne cessa d'arriver des soldats, des milliers et des milliers : grands diables de highlanders écossais aux mollets nus dont les " bagpipes " ont dû ahurir les braves Borains, cavaliers irlandais aux chevaux superbes, fantassins et artilleurs anglais. Le nombre des canons, des mitrailleuses était considé rable. Près de 60 autos servaient au ravitaillement. Ces soldats vinrent de Valenciennes par la grand'route et par la gare de Roisin-Autreppe, arrivant sans doute de Cambrai pai Le Quesnoy. Les beaux soldats de " His Majesty " campèrent dans tous les villages qui sont au sud du canal, depuis Condé jusqu'à Mons et Frameries. Avec quel enthousiasma on les accueillit! On leur offrait du café et du vin, des œufs, du tabac, de la " tarte " wallonne. De pauvres ouvriers, qui n'ont jamais bu de thé de leur vie, en avaient préparé pour les Anglais. Mes amis ne tarissent pas d'éloges sur la politesse, la propreté, la gentillesse de ceux-ci. Us attendaient d'un eceur tranquille la grande bataille. Dimanche mar tin, ils jouèrent au football dans les pi airies de Heusies et Montrœul ! Us montraient aux habitants en se livrant à une mimique amusante, les portraits de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs parents. " C'était triste et beau nie dit la vieille dame, les larmes aux yeux. Les Allemands, descendant de Blaton, s'approchaient du canal de Mons à Condé, dont les Anglais avaient fait sauter tous les ponts, de même que la gare et l'église de Jemappes qui gênaient le tir de leur artillerie. Quelques " scouts " intrépides franchirent le canal et allèrent mettre le feu au bois de Baudour, pour en déloger les Allemands. Dimanche soir, le tocsin sonna dans Quiévrain et aux environs. Tous les hommes valides furent réquisitionnés pour faire des tranchées. (Les Anglais payaient toutes leurs réquisitions en or et non pas en bons de guerre, comme les Allemands à Bruxelles). Cependant l'ennemi approchait. Une attaque de nuit se préparait. A 1 heure, on évacua vers la France toute la population civile. A 3 h. 45, le bombardement commença. " De loin, j'entendis la musique de la bataille pendant des heures, me dit mon ami. Cela a dû être effroyable. Je sais que les ateliers Bonaventure à Boussu ont beaucoup souffert du tir. Et mon industrie, à moi, ma maison neuve, comment vais-je les retrouver t " Les horreurs de la guerre dépasseront tout en effet dans cette riche et industrieuse contrée boraine, où les mines, les usines métallurgiques, les verreries et fabriques de produits réfractaires se pressent sur un espace plutôt restreint. A Valenciennes, mon informateur apprit qu'une troupe d'Allemands cernés, allait être fatalement attirée sous les feux du fort Leveau, entre Maubeuge et Mons. Entre Valenciennes et Lille, il entendit dire également que quelques milliers d'Allemands étaient passés à Cysoing ( en France), marchant sur Lille. La bataille de Charleroi (aile gauihe des Allemands) continuait à faire rage dans la nuit de dimanche à lundi. Je vais tâcher d'atteindre par la France mon pauvre pays. Puissent les Anglais y avoir trouvé la victoire. Sinon, j'ai peur de l'exaspération des Borains contre l'envahisseur. LOUIS PIF.RARD. — Jim interview de M. Delcassè Un journal italien, le C o r r i e r e délia Sera, a obtenu de l'ancien ministre des affaires étrangères français, un interview très intéressant. M. Delcassé, dans les négociations qu'il a poursuivies avec l'Allemagne, a eu l'occasion de constater ce défaut de pénétration psychologique qui a frappé tout le monde dans la politique impériale qui a abouti à la guerre. L' incident, auquel M. Delcassé se rapporte, a précédé de quelques semaines la conclusion des négociations secrètes de la France avec l'Angleterre : " Un jour, raconte-t-il, après une ré-" ccption diplomatique, le prince Rado " lin, l'ambassadeur d'Allemagne, me "dit : Voulez-vous me permettre de vous " poser une question indiscrète ? Est-il " vrai que vous poursuivez des négocia-" tions avec l'Angleterre 1 " " — C'est parfaitement vrai, répondis-" je. Nous avons remarqué que la Fran-" ce et l'Angleterre sont en contact sur " plusieurs points du globe, mais qu'heu-" reusement nulle part leurs intérêts " essentiels ne sont en conflit. " Négociez-vous^ à propos de Terre-" Neuve ", demanda Radolin. " Oui. " Et à propos du Maroc î " Oui, également. L'Angleterre com-" prend que nous avons un grand intérêt " à mettre fin à un centre de désordre et " d'agitation qui touche à l'Algérie. " L'Allemagne aussi devrait être satisfai " te à ce sujet, car la pacification di " Maroc ouvrira un nouveau champ d'ac " tivité à son commerce. " Le prince Radolin se hâta de télégra " phier notre conversation à son gouver " nement. Un diplomate n'a pas souvenl " l'occasion de communiquer un tel se-" cret ! Eh bien, à Berlin on ne voulut " pas le croire, on ne voulut pas admet tre que mes paroles eussent été sincè " res. " Le jour où l'agrément fut signé l " Londres — le 8 avril 1904 — le M a t ï r publia un résumé très exact des prin cipales conditions. Vers onze heures je reçus la visite d'un ambassadeur, "Je viens de rencontrer Khevenhuller '' l'ambassadeur d'Autriche, me dit-il! venant de l'ambassade d'Allemagne, " Je lui - demandai s'il avait lu la gran-" de nouvelle, et il me répondit qu'il n'j ' avait un mot de vrai dans toute l'ai-^ faire, lout cela, c'est des bêtises, re " marqua-t-il. j; " même instant, je fus appelé au " téléphone. C'était Cambon, parlant de Londres, me disant que l'accord était sigillé. Jusqu'au dernier moment, li'am " bassade d'Allemagne avait refusé de croire a la réalité des négociations. ' D'autre part, le gouvernement de Ber lin a toujours cru à l'existence de olau ' ses secrètes dirigées contre l'AUema " gne. Il n'y en avait pas une seule." Interrogé par son interlocuteur sur se: vues sur la position de l'Italie, M. Del cassé semble s'être exprimé très claire ment et raisonnablement. Il considère h crise actuelle comme la plus gravei d< il1'histoire,à raison du nombre de cieux qu y sont engagés et dea modification: qu'elle entraînera dans la ca/rte de l'Europe. Le prochain congrès, à son avis, aura à accomplir un# tâche plus grosse et plus épineuse que celle qui incomba aux diplomates qui se réunirent à Vienne, après Waterloo. " Comment, se demande M. Delcassé, " l'Europe sera-t-elle distribuée après ' cette terrible oriise? Un des faits les " plus certains est celui-ci : l'Angleterre " et la France resteront amies, non seule-" ment à cause du souvenir des dangers " courus en commun, mais parce que " leurs intérêts sont les mêmes. Elles dé-" fendent l'équilibre de l'Europe contre " la tentative de l'Allemagne d'imposer " son hégémonie. Toutes deux ont le '" même intérêt à maintenir cet équi'li-' bre." M. Delcassé, après avoir montré qu'il n'v a pas de compétition économique entre la France et l'Angleterre, que l'empire colonial de chacune est si vaste que leur seul désir doit être de le conserver et die l'administrer le mieux possible, insiste s>ur ce point que l'Italie à cet égard n'a rien, absolument rien à craindre d'elles. " Au contraire, dit M. Delcassé, elles " ont tout intérêt à faire de l'Italie lieur " amie commune1. Pour l'Angleterre et " pour la France l'Italie est dans la Mé " dJiterranée un grand élément d'équili-" bre. Ces dieux puissances no font au-" cune opposition aux aspirations popu-"' laires de l'Italie. " Mettons les points sur les i. Je suis " certain que ni la France ni l'Angleterre " ne s'opposeront jamais à ce que Tren-" te soit donnée à l'Italie. Pour Trdeste, " le consentement de la France et de " l'Italie a déjà été donné et je suis so'UE " l'impression que la Russie ne formule-" rait aucune objection. Pour le reste de " l'Adriatique, parlons franchement. Ni " la France ni aucune puissance de la » Triple-Entente ne disputeront à l'Ita-""lie la possession d'Avlona. Croyez-vous " ju'on pourrait en dire autant de l'Ai- ivuiagne ( Oe langage clair et autorisé est de nature à être compris de tous les Italiens. i a PANimii: n'mPR kn ■ nniy vh w iiib.ii v EN VILLE Des centaines de cyclistes et de non moins nombreux piétons sont arrivés hier après-midi à Grand par le& chaussees aie Bruxelles, d'Hunaelgem et de Cour-trai. Tous annonçaient avec frayeur que les Allemands repoussés par les Français se retiraient en faisant marcher1 devant eux les Belges âgés de 16 à 60 anis qu'ils rencontraient sur leur route I Quelle e»st la cause de cette panique insensée? Quatre uhlans se seraient précipités près diel Denderleeuw sur une bande de paysans pris de boisson! qui les> avaient raillés; les Allemands avaient obligé ces ivrognes à marcher devant eux. Des 1 cyclistes témoins de la scène auraient ensuite répandu la terreur dans la contrée tout en s'éloignant à une vive allure. D'après une autre source, des uhians se sont présentés dans une terme un peu au delà d'Alost et_ y ont réquisitionné d!e l'avoine. Le cultivateur ayant déclaré qu'il n'en avait pas pour eux, les Allemands l'attachèrent à un arbre du verger et fourragèrent à l'aise, puis ils quittèrent la ferme. Mais la fermière avait pris la fuite et appelé au secours, en criant que les uhians assassinaient son mari : unde malum. Afin d'arrêter le flot de campagnards, dont beaucoup avaient quitté précipitamment les travaux des champs sans même rentrer chez eux, M. le commissaire de policé adjoint Robert, de Gentbrugge, fit fermer les barrières du chemin de fer, i à l'Arsenal. Il parvint alors à interroger plusieurs personnes. Aucune d'elles n'avait vu) un Allemand. „ . , L'arrivée dui train viciiia-I d© Meirel-bekei dont le pcrsoninol signala* 1 absence totale de tout ennemi dans la eontree rassura quelque peu les fuyards. Des automobiles furent envoyées dans differen tes directions. En revenant à leur point de départ, ceux partis ainsi en éclaireurto déclarèrent, eux aussi, qu'ils n'avaient pas rencontré le moindre uhlan. La plupart des pauvres gens se décidèrent enfin à retourner chez eux par la route. D'autres ont pu prendre le tram. La panique s'était fait sentir aussi ' dans la direction d'Audenarde. A LA CAMPAGNE Hier après-midi^ dans la région comprise entre Gand, Alost, Ninove, Aude narde, Deynze, le bruit se répandit, comme une traînée de poudre, que les Alle-. mands s'approchaient et qu'ils obligeaient à marcher devant eux, pour s'en faire des boucliers, tous les hommes valides depuis 18 ans jusque soixante ; ans. Immédiatement, ce fut, dans tous les villages de cette contrée, l'affolement. t la panique la plus sotte : en quelques minutes, villages et champs furent déserts. ] C'est ainsi qu'à X, vers trois heures el 1 demie, on vit apparaître le curé de Y. s tout essoufflé d'avoir couru, portant eouf le bras un paquet de vivres enveloppé dans un mouchoir rouge. Ce brave curé était suivi d'une cinquantaine de ses paroissiens, parmi lesquels on remarquait un député suppléant : les uns étaient pieds nus, d'autres nu-tête, d'autres en manches de chemise ; quelques-uns étaient en vélo. Les gens de X, faut-il le dire, ne tardèrent pas à être, eux aussi, pris de panique : ce fut une débandade générale. Les uns s'enfuirent en bécane tandis que les autres allaient se cacher dans un champ d'osier : quelques paysans même, s'imaginant qu'ils auraient à passer plusieurs jours dans cet abri d'un nouveau genre, s'étaient munis de pain et de jambons. D'aucuns n'avaient pas hésité à creuser le sol et à se façonner une retraite provisoire parmi les pommes de terre et les navets. On vit un ieune abbé s'îéchapper, chargé d'un grand panier d'œufs, tandis que des gens avisés avaient vidé en toute hâte leur citerne où ils se réfugièrent. Des jeunes paysannes, croyant que les uhlans étaient à leurs trousses, traversèrent à la nage le Wul-lebçek à Huysse. Au milieu du désarroi universel, deux hommes avaient gardé leur sang-froid : le receveur communal qui prétendit rester à son poste pour veiller jalousement sur les quelques francs que contenait encore la caisse communale — et un employé des accises qui s'était posté sur la grand'route pour examiner si toutes les bicyclettes de3 fuyards étaient pourvues de leur plaque. Le soir tout était rentré dans l'ordre : les Allemands ne s'étaient pas montrés et la plupart des fugitifs avaient regagné leurs foyers. La plupart, disons-nous, car d'aucuns ne sont tout de même pas revenus... Us courent encore... Dans la commune de A..., on chercha partout le bourgmestre. On finit par le retrouver blotti dans une cave. A Heusden, une partie de la population s'était retirée dans l'église. Un grand nombre d'habitants s'étaient réfugiés dans la tour Au pont de Termonde, les gendarmes ont fait rebrousser chemin à plus de sept mille fuyards. A Gen+brugge, la police a arrêté plusieurs individus qui se plaisaient, à jeter 1 îl j1 ''>_1 ' 1 ' ' 1 'r„ ,., ^i,., | 1. t |> 11,■ fiter du départ des habitants et piller les maisons abandonnées. LA SITUATION EN EUROPE wr—' A propos des succès russes. — leur retentissement sur notre frontière. — Les effets de l'action héroïque des Belges. --- L'échec du plan allemand. — On continue à fortifier Anvers. Anvers, 24 août, 8 heures soir. — Le J communiqué officiel suivant a été remis à la presse : " La situation continue à s'améliorer. " Des gens généralement bien informés disent que les nouvelles de la journée sont des pins favorables. " De source officielle russe et française, les succès russes sont confirmés. Grâce à la topographie de la région, il est possi> ble aux Russes de faire tomber successi. vement les lignes de défense des Allemands. Le pays occupé actuellement pai les masses russes, comprend déjà une grande partie de la Prusse orientale. Les Russes disposent d'une supériorité nu> mérique écrasante, les corps de couverte re allemands se trouvent devant l'alter* native de lutter sans aucun espoir de suc* cès ou bien de battre en retraite dans des conditions difficiles. " Outre leurs corps de couverture (Po> sen et Breslau), les Allemands ont immo' bilisé en face de la Russie trois de leurs corps qui tenaient garnison dans la Prusse orientale proprement dite (Dantzig, Kœ nigsberg et Allenstein), soit au maximum 250,000 hommes, qui ont à subir le poids colossal de tous les corps russes non en gagés envers l'Autriche. " Il semble, dans ces conditions, que l'offensive des Russes vers Berlin ne su bira pas de grand retard. " Précisément à cause de leur nombre les Russes doivent se déplacer lentement méthode qui leur donne tout le temps de procéder à une occupation effective ei complète des territoires envahis. " Nous sommes aujourd'hui le 24me joui de la mobilisation des armées française et allemande. Il est hors de doute que 1< grand état^major allemand escomptai! obtenir, du côté de la France, des succèi rapides et décisifs qui lui eussent permis de reporter alors vers la Russie certain: corps engagés en France pendant la pre mière phase des opérations. " La traversée de la Belgique que le; Allemands escomptaient devoir s'opère sans coup férir, leur aurait permis d< | réaliser ce plan avec quelque chance de succès ; mais nous savons que l'armée allemande, qui a passé par chez nous, n'a pas encore atteint la frontière française, et vraisemblablement ne l'atteindra pas. " C'est à la résistance héroïque de nos places fortes de Liège et de Namur, ainsi qu'aux opérations de notre armée de campagne, que l'on est redevable de l'échec presque certain du plan allemand. "La mobilisation russe a pu se terminer dans les délais prévus, et la concentration des armées du tsar est chose faite. Il n'est certes pas possible aux Allemands de songer à distraire le moindre corps des forces qui se trouvent en présence des Français. " On sait que sur une ligne qui, du Luxembourg s'étend jusqu'à Mons, les Al« liés sont en contact depuis 48 heures avec l'ennemi, et les nouvelles qui nous parviennent du sud de la Belgique, sont très satisfaisantes. " Le répit donné aux Français et aux Russes n'a pas été perdu pour nous. Grâce au temps clément dont nous jouissons en ce moment, les travaux de défense de , la position fortifiée d'Anvers ont pu se poursuivre nuit et jour avec la *dus grande activité. " La présence, dans la position, de l'armée de campagne, permet de réalis'er journellement un renforcement très sérieux de tous les ouvrages fortificatifs oui ont été entreDris denuis la déclaration de guerre. Nos soldats, qui se rendent parfaitement compte du but poursuivi, ont mis avec entrain la main à la i nâtp.. " LES HOSTILITES EN BELGIQUE Combat à Charleroi QUATRE MITRAILLEUSES FRANÇAI- SES REPOUSSENT 2,000 ALLE- MANDS. — I.F.S PRTTSSÎPNS REPOUSSES JUSQU'A ANDERLUES. Ostende, 24 août. — tjn habitant de Charleroi ayant fait en grande partie la route sur pied par Fourmies, Lille, Dunkerque, Furnes, Dixmude, arriva ici et donna des détails sur un engagement dans le bassin dot Charleroi. Samedi, dans la matinée, les troupes française», composées de cuirassiers, de dragons, de chasseurs d'Afrique et de l'artillerie avaient découvert l'ennemi à Gembloux et avaient pris position entre Seneffe et Obaix. 200 Allemands, arrivés la veille de Ge-nappe dans le bois de Soledlmont, au Nord de Gilly, furent divisés en petite paqueta de 15 hommes, qui parcoururent toute la contrée autour de Charleroi. La ville «'attendit à être attaquée. Ellei le fut le lendemain par l'artillerie allemande placée à Jumet-St-Antoine, laquelle essaya de' bombarder la gare. Leg trois premiers obus furent lancés sur la prison, bien que cellei-ci portât le drapeau da la Croix-Rouge. Deux obus furent lancés sur la gare des marchandises, dont un seul explosa, tuant un cheval sans blesser l'officiel) le montant. Deux obus furent Ensuite lancés sur le Passage de la Bourse, ne causant qu» des dégâts matériels. L'artillerie française, postée plus au) sud, riposta sur l'infanterie allemande descendant de la route de Bruxelles et réduisit l'artillerie allemande au silence. ,L'ennemi venait dono de Genappe. D'autres Allemands venant de Fleurus et de Sombreffe, entrèrent au nombre de 2,000 à Charleroi par l'avenue du Via-duo et l'avenue de "Waterloo. Le choc fut soutenu par quatre mitrailleuses françaises, dont deux postées au viaduc et deux à la porte de Waterloo. Comme Français, il y avait uniquë-ment les servants des mitrailleuses, qui, en trois heures de combat, décimèrent) les assaillants. Les quelques Ennemis qui purent échapper, mirent le feu à quelques maisons de Charleroi. Le renfort de l'infanterie françaisel arriva, mais pas assez nombreux encore ; pour tenter la poursuite des Allemands. Dans la nuit arrivèrent de nouveaux renforts, notamment les zouaves, qui, ! vers une heure du matin, dimanche, balayèrent les derniers incendiaires ennemis.Les Français traversèrent la Sambra près de Thuin et poursuivirent les ennemis jusqu'au-dessus d'Anderlues. , ( Havas-Reutetr )'. Combat à Binche ' LES ALLEMANDS REPOUSSES SUR » LA SAMBRE ! Ostende, 24 août. — On autre combat t eut lieu, samedi, près de Binche, au bois i d'Epinois. Quelques Français furent sur-j pris par 5.000 Allemands. L'artillerie française, avertie de cette surprise, canonna 1 ce bois pendant une heure : puis une ■ charge de cavalerie mit l'ennemi en fuite, et le refoula à cinq kilomètres en ar-, rière. Dans la journée de samedi à dimanche, les Allemands ne parvinrent pas à passer ' la Sambre. (Havas-Reuter)

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