La Flandre libérale

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s.n. 1914, 27 April. La Flandre libérale. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/445h98zz6j/
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40* louée — Lundi 27 Avril 1914 QUGTIDIE1V. - 1© €3EM!?. i. 117 - Lundi 27 Avril 1314 LA FLANDRE LIBERALE 1 mois. I mol*, t motl. 1 *®. BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 , 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna au buraan du journal el dans tous les bureaux dt posta BÉDAGTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE @AND, l, RUE OU NOUVEAU BOIS, l, GAHO ABONNEMENTS ET ANNONCES i -» RÉDACTION « Téléphone 32 Téléphone "S 3 Pour ïa ville eî les Flandres, s'adresser an bareaœ <i» Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresssr à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. AU 1 IGibfimbâLldM & y Il est toujours de mode, dans certains milieux, d'afficher un petit air dédaigneux à propos de la lutte anticléricale que mènent nos militants, nos hommes d'œuvre, nos mandataires. Quand on signale le péril qui menace notre liberté de conscience, nos bons snobs haussent les épaules et, d'un ton de supériorité, plaignent les tristes " mangeurs de curé ". Quand on s'émeut de l'envahissement de la congrégation, de sa toute-puissance, de l'ingérence du clergé dans nos affaires publiques, de la domination qu'il fait peser sur les campagnes, les journaux cléricaux vous appellent avec mépris M. Homais. Alors, un beau jour, se produit par exemple ce petit fait, énorme ■: un agent électoral clérical somme Verliae-ren, notre grand poète national, de justifier de sa qualité de Belge. Et comme Verhaeren, justement outré, envoie promener ce professeur d'un collège de jésuites, il ne sera pas électeur, au prochain scrutin. Evidemment, M. Homais n'aurait jamais trouvé une plaisanterie de ce calibre et l'agent clérical mérite les honneurs du triomphe. Cependant, la presse cléricale ne lui tresse pas de couronnes. On se demande pourquoi, car il personnifie admirablement la mentalité cléricale victorieuse-' Et puis, voici un petit récif tout à fait frappant. Il est publié dans la Chronique " par un de nos écrivains à coup sûr les moins " bêtement anticléricaux comme disent aimablement nos confrères de droite. Il est si-gué, ce récit, par M. Dumont-Wilden, le disciple de Barrés, que toujours on a vu totalement détaché des batailles politiques.L'article de notre distingué collaborateur est intitulé : " La politique au village . II met en scène un médecin de campagne, qui a su maintenir sa personnalité, qui lit, s'intéresse à tout, fait de la musique et a été amené — surprise —■ à " faire de la politique Ecoutez M. Dumont-Wilden : — Mais oui, mon cher, me dit-il1. J'ai fait de la politique. Je n'ai pas pu m'en dispenser. Dans ces petites villes flamandes, il est impossible de ne pas faire de politique. " Quand je -suis venu m'installer' ici, j'étais bien résolu à vivre en dehors des partis. Je venais de me marier, j'avais besoin de gagner ma vie tout de suite. Le hasard d'une parenté me fit choisir ce pays, dont je suis, du reste, originaire, mais que je connaissais peu. Je n'aillais pas à la messe parce que je n'avais pas .la foi, mais considérant que la religion est un® affaire de conscience, j'étais plein de respect pour les croyances des autres; sachant, par expérience médicale, quel réconfort le catholicisme apporte à certaines âmes douloureuses, je me serais lait le plus grand scirupule d'en écarter quiconque, et je croyais bonnement que je pourrais, dans certains cas, très bien m'entendre avec M. le curé pour apporter un peu de- soulagement aux misères humaines. O naïveté de la jeunesse! J'ai été bien vite contraint d'en rabattre de mes rêves. Je n'étais pas établi depuis un an, que je m'apercevais que, non seulement ie curé de ma paroisse, mais tous les curés des paroisses environnantes me faisaient une ru erre 'sourde et cela, non seulement dans ma profession, mais même dans ma vie privée. Il fallait bien me rendre à l'évidence: j'étais surveillé, espionné. Dans les premiers temps, nous eûmes toutes le& peines du monde à garder une servante : les unes après les autres, toutes les filles du pays que nous engagions renonçaient à notre service, sous des prétextes mystérieux et futiles. Enfin, l'un© d'elfes avoua : M. le curé avait été trouver sa mère, ot lui avait exposé qu'il était dangereux pour l'intérêt de son mari, petit employé de l'administration, et pour l'âm'e de sa fill'le de la laisser servir chez un ennemi de Dieu. Ce n'est là qu'un incident minuscule et ridicule, mais j'e te le cite, parce qu'il est typique. Et c'est ainsi du petit au grand. Je trouvais ridicule qu'il y eût, dans les villes de .province, deux sociétés, rigoureusement divisées par un infranchissable fossé. Il me semblait inouï qu'il ne fût pas possible de jouer au piquet avec un homme sans partager son opinion sur l'Immaculée conception, et l'infaillibilité du pape. J'ai bien été obligé de reconnaître que, chez nous, on ne peut se passer de prendre cette importante information avant de se lier avec son voisin. Et voilà pourquoi, de libéral indifférent que j'étais, je suis devenu anticlérical, bêtement anticlérical, comme j'aurais dit autrefois... " • Ah! que l'on médite donc là-dessus, que l'on songe aux réactions nécessaires, et quo l'on cesse de se laisser intimider par un adversaire trop audacieux.M. Dumont-Wilden attribue cette mentalité au seul clergé1 des Flandres : c'est celle de tout le clergé belge. Dans le moindre village de Wallonie vous trouverez le curé ou le vicaire batailleur, obstiné, sournois, implacable, rancunier, dominateur, l'âme tourmentée d'un mauvais besoin de tyrannie, affirmant sa puissance, et prêt à tout pour l'asseoir. M. Dumont-Wilden met le catholicisme en garde. " Est-il sûr de ne pas voir, un jour, chez nous, un revirement terrible? "• Ce jour-là nous l'espérons, nous l'attendons ! Et nous aurons de la patience encore, s'il le faut", car il arrivera iné- 1 vitablement, grâce aux excès. C'est le. J clergé catholique qui nous débarrassera de la tutelle de l'Eglise romaine. j Echos & Nouvelles Le réforma de l'administration solonlaU " La réorganisation de l'administration coloniale métropolitaine qui doit aboutir à la mise en disponibilité d'une partie du personnel du ministère des colonies sera prochainement accomplie, écrit le correspondant bruxellois du "Bien public". On a critiqué, avec quelque fondement peut-être, les retarda apportés à l'exécution, de cette mesure arrêtée en principe depuis plusieurs mois déjà. Il eût mieux valu sans doute de ne pas laisser pendant aussi longtemps les agents intéressés dans l'ignorance du sort qui va leur être réservé. Mais on objecte à cela qu'une telle réforme, qui constitue la première étape dans la voie de la décentralisation ne pouvait être improvisée. Les directeurs de service dans le nouveau régime devront, en Belgique comme au Congo, répondre davantage de leur gestion. Cette aggrava--tion des responsabilités rend nécessairement plus délicat le choix deg hommes et il exige d'autre part un certain fractionnement d'attributions et une meilleure distribution des services. Tout cela ne peut s'improviser en quelques semaine® d'autant plus qu'un tel changement des méthodes administratives soulève des questions de principe importantes. " Toutes ces difficultés sont aujourd'hui à la veille d'être aplanies. Il ne restel plus qu'à mettre les "textes"- au point et dans quinze jours le personnel sera fixé. Ainsi qu'il était permis de le prévoir, un certain nombre de commis seront versés dans les autres administrations de l'Etat. Les autres fonctionnaires et agents dont M. Renkin se verra contraint de se séparer seront mis en disponibilité et on leur allouera une indemnité annuelle correspondant — suivant le nombre de leurs années de service — à la moitié, aux deux tiers, aux trois quarts ou à l'entière té de leur traitement." M. Denyn, le distingué magistrat qui remplit les fonctions de chef du cabinet du ministre des colonies, abandonnera vraisemblablement la direction générale du service de la justice pour devenir conseiller juridique du département." Us promations dus l'armés Le prochain1 mouvement de promotions lang l'armée sera très important en ce jui concerne le® grades supérieurs. Uns lizaine de colonels dont le3 sept colonels :ommissionnés seraient promus généraux najors. Le colonel Cuvelier, comman-lant l'Ecole militaire, serait de ©e nom- vr a HsbUIsstlsn La presse catholique cite, comme exemple, ce trait admirable, digne de la morale en action: ." L'avant-veillel de l'élection du 24 mai, les membres de la colonie belge do Kome, sous la direction du baron d'Erp, ministre plénipotentiaire, de Mgr de T'serclaes et de Mgr Vaes, rentreront en Belgique pour remplir leur devoir électoral. Ils y arriveront le dimanche matin, et le soir mêmei du vote, reprendront l'express Bruxelles, Bâle, Rome." C'est ainsi que l'on tourne les lois électorales. Ces Belges, qui habitent l'étranger, où ils constituent une colonie, ont conservé leur domicile en Belgique, pour voter. Ça paraît tout naturel à nos bons cléricaux dont les agents électoraux épluchent avec soin, cependant, les conditions de domicile et de résidence des électeurs qui ne sont pas de leur bord. D'un autre côté, cela démontre cependant que, malgré leur jactance, la confiance des catholiques n'est pas aussi absolue qu'ils le prétendent. Il faut qu'ils aient bien besoin de tou tes leurs forces pour faire appel aux électeurs belges de Rome. Retour de 1' " Anversville ". — La malle congolaise "Anversville" a quitté Dakar, samedi, à 3 heures du matin, et peut être attendue à Anvers, lundi 4 mai prochain. Se trouvent notamment à bord : De la Compagnie du chemin de fer du Congo> : MM. Villa; Roda, Capretti, Ns-lemans, Lapage et Blot ; de la S. A. B. : M. Bukinx; du Lomami : M. Aerts; du Sud-Kamerun : M. Ebeling ; de la N. A. H V. : MM. Pool, Dankelman, West dijck et Fekkes ; du .O. C. C. : M. Lem-mens ; do la Compagnie du Kasaï : MM V. D. Korkhove, Tayenne, Coquiart, Portenaert et Leclercq; de la Comfina MM. Degeve, Dutrieux et Decramer • dt la Citas: MM. Confaloinieri et Vanroey, d.e la Congo Trading Company : M Bourdette; de? Trappistes de l'Abbay€ de Westmalle ; les Révérends Pères Georges et Jérôme ; de la Belgika : M. Collin ; du service de la T. S. F. R. Goldschmidt; M.. Devosse. Les Ooloas poit-seoUIrea C'est le dimanche 3 mai que la Fédération des unions post-scolaires de l'enseignement moyen officiel réunira les délégués des associations affiliées en une séance annuelle de son conseil général. Nous apprenons avec plaisir les progrès accomplis par cette Fédération, qui, réunissant actuellement 43 associations représentant plus de 6,000 membres, a pour but de développer l'enseignement officiel. Tous ceux qui ont à cœur la défense les écoles publiques, doivent encourager, ît protéger cet organisme, d'autant plus lue l'utilité dos Unions post-scolaires ■ affirme tous les jours, et a été reconnue tout récemment encore, par la Fé-lëration des professeurs de l'enseigne-nent moyen officiel et par la Ligue de 'enseignement. )XL Un prix de gécgrspiii» à t'Âeadémie royal# £e Belgique l'initiative de M. le comte Goblet l'Alviella, la dia&se des sciences moraies :t politiques de l'Académie roya'le de îej>gique a adopté les propositions de la omanission tendant à demander à M. le ainistre la fondation d'un prix de géo-;raphie historique et descriptive, c'est-<-dire la géographie dans ses rapports ,vec les matières ressortissant à la ct!as3e Los lettres. Comme commentaire à ce titre, la ilasse fait sienne l'enumération qui se rouve formulée dans le rapport de M. jtoblet: l'histoire de la géographie efc le la cartographie, la géographie hu-naine et sociale, l'ethnographie, la geo-;raiphie économique, les rapports du dé-"eloppement des nations avec les cond'i--ions de leur habitat, la distribution des angue-s et des races, les procédés de co-onisation, les relations de voyages, les □ébhodes d'exploration et les explora-ions ellles-miêmes. uses le eoin Depuis qu'il y a des enfants et qui crient, tous les parents les ont mis dans le coin. C'est une punition aussi vieille que le monde ; c'est aussi une grave imprudence. Les "Munchner Nachrichten" en avertissent les familles : espérons qu'il n'est pas trop tard. La charge des jambes et des pieds est beaucoup plus lourde dans la station que dans la marche où les membres inférieurs la supportent alternativement. Elle a pour effet, quand elle dure, de fatiguer le3 os et les tendons débiles ; elle rend le genou cagneux, le pied plat. La difformité professionnelle des gindres «'a pas d'autre origine ; .courbés-de longues heures sur le pétrin sans pouvoir bouger de place, ils finissent x>ar avoir les mollets en cerceau ; : c'est pourquoi en Allemagne les jambes de cette sorte s'appellent "Bœckerbeine". Au bout de quelques minutes, l'enfant que vous mettez dans le coin a des fourmis partout et instinctivement, s'appuie tour à tour d'un seul côté, puis de l'autre ; il n'y trouve d'ailleurs qu'un soula, gement momentané. Alors, de deux cho ses l'une : ou vous lui commandez de rester immobile et vous venez d'en voir les inconvénients ; ou vous le laissez faire et voici l'autre danger. Dans cette posture asymétrique qui incline le bassin, vertèbres et ligaments se faussent, Vépine dorsale s'incurve et se dévie; le gamin risque la scoliose. Naturellement, dit le journal munichois, tous les gosses qu'on a mis dans le coin ne' deviennent pas _ cagneux, pieds plats ou atteints de scoliose ; plusieurs de nous en sont la preuve ; mais lorsqu'un enfant n'a point les os solides, c'est comme disent les médecins, une contre-indication dont il faut tenir compte. Cette découverte scientifique va ravir la jeunesse; elle donnera du souc: aux familles. On punit sa progéniture ; on s'applaudit d'être sévère pour son bien et on la rend infirme pour le reste de ses jours. La puériculture est un art difficile. Aï «• & méditer Ci, sans commentaires, une découpure 'un article, paru récemment dans un des leilleurs journaux suisses, la " Gazette ,e Lausanne et dû à son correspondant » Berlin, toujours très exactement in-srmé de ce qui se passe, se pense et se it dans la capitale de l'empire allemand. 1 s'agit, de l'accord anglo-allemand re-a.tif à l'Afrique centrale et à l'avenir u Katanga beige et de l'Angola portu-ais : "Ce sont ces deux contrées, le [atanga et l'Angola, que les Anglais pa-aissent vouloir abandonner maintenant , l'Allemagne; naturellement, au seul «oint de vue économique tout d'abord, lais on estsi persuadé ici que es conquêtes économiques » récèdent de peu les POLITIQUES, qu'on attachle à cet a c -s o r d une importance im mense et qu'on y voit le couronnement d'un nouvel effort colonial, le plus grand qu'ait jamais fait l'Allemagne. " H>- -Hr- -Kb La (oasommalion mandate dn gaz Des statisticiens anglais viennent d'établir que la consommation mondiale du gaz a dépassé l'an dernier 21 milliards 500 millions de mètres cubes. La fabrication de cette énorme quantité d'e gaz d'éclairage a absorbé environ 60 millions de tonnes de charbon, ce qui correspond à la totalité de la production houillère de la France pendant un an. De toutes les capitales c'est Londres qui consomme le plus de gaz par tête d'habitant. Cette consommation s'élève en moyenne à 226 mètres cubes par habitant et par an. U existe actuellement à Londres _ 1,574,000 foyers à gaz. Pendant la dernière grève des charbonnages en Angleterre il y a eu une extension importante du chauffage au gaz. Durant les six mois qui suivirent la grève d*es mineurs on a installé, en effet, 14,000 appareils de chauffage et de cuisine par le gaz de plus que pandant la période correspondante de 1911. Après Londres, ce sont les villes de Paris, de New-York et d'Amsterdam qui consomment le plus de gaz, avec une moyenne annuelle de 161 mètres cubes par tôfce d'habitant. Breloque modem style Le dernier cri dang le domaine de la ijouterie, pour la Parisienne, c'est la reloque em forme de... browning! Le ijoutier qui a eu cette idée originale it bien un homme de son temps. Jadis 33 jeunes filles désiraient ardemment a trèfle à quatre feuilles en or ou un :arabée en médaillon. Aujourd'hui, c'est n " rigolo " qu'il leur faut, avec la de-ise : " Si je t'aime, prendsi garde à >i ! " --— ■— )»■ ■*>>> 9 o— — - - ■ — L'ÉQUIVOQUE C'est au nom do la paix que viennent de parler encore MM. Doumer-gue et Edward Grey dans la déclaration rédigée à l'issue des fêtes franco-anglaises de Paris, comme conclusion à l'entretien du Eoi et du Président et des deux ministres. Si l'on fortifie l'Entente cordiale, c'est dans le but de maintenir la paix. On l'affirme solennellement devant l'Europe. Or, d'autre part, chaque fois qu'un personnage allemand, autrichien ou italien parle de la Triple Alliance, il déclare aussi solennellement que la sauvegarde de la paix est le mobile essentiel de celle-ci. Bientôt M. Poincaré ira faire visite au tsar. Et l'on proclamera encore à Pétersbourg que l'alliance franco-russe ne cherche qu'à évit-er la guerre. C'est le leitmotiv de toutes les négociations diplomatiques. Quel que soit leur objet, si inquiétantes que puissent être les combinaisons qu'elles échafau-dent, on ne se lasse pas de répéter qu'elles doivent assurer la paix. Les plus fougueux pangermanistes terminent des discours réclamant des charges militaires toujoui's plus écrasantes, par des protestations pacifistes ; les plus véhéments des chauvins de France expliquent que leurs intentions ne sont pas belliqueuses ; et tandis qu'ils massent des troupes à la frontière allemande, les généraux de l'état-major russe s'indignent si l'on suppose qu'ils préparent un conflit. A les entendre, c'est parce qu'ils veulent assurer la paix dans les Balkans que les politiques de Vienne et de Rome intriguent en Albanie et y favorisent une dangereuse agitation. Tout le monde sert la paix. Personne ne veut la guerre. C'est du moins ce qui ressort des discours et des déclarations de tous les hommes d'Etat, de tous les généraux. Et pourtant de tous les actes il résulte que la situation est chaque jour plus tendue, que la sécurité de l'Europe est toujours plus entièrement à la merci d'un incident. En même temps qu'ils protestent de leurs bonnes intentions, ces mêmes hommes d'E'tat, ces mêmes généraux s'efforcent de convaincre les populations par eux gouvernées, que le voisin, l'adversaire éventuel veut la guerre, qu'il la cherche. Ils n'ont aucune peine à le faire croire, car, en effet, de part et d'autre, toutes les mesures que l'on prend paraissent agressives, toutes les actions révèlent une hostilité, évoquent une arrière-pensée. On se sent mal à l'aise dans l'atmosphère politique de l'Europe d'aujourd'hui. On éprouve la désagréable impression d'une équivoque voulue, d'une ambiguité entretenue savamment. Il semble que, de tous côtés, on médite un mauvais coup, sournoisement, avec la préoccupation de donner le change à quelqu'un, de tromper un spectateur, de troubler son jugement. Ce quelqu'un, c'est la foule, la grande foule de tous les pays. L'attitude et les propos des hommes d'Etat prouvent à l'évidence que cette foule est animée partout du même sentiment, de la même volonté. C'est l'aspect consolant de la situation. Dans tous les pays, ceux qui portent les responsabilités éprouvent le besoin de dire aux peuples les mêmes choses. Tous s'efforcent de faire croire à leurs intentions conciliantes, pacifiques. C'est donc que tous ont constaté que la foule a la même aspiration. S'ils vous affirment avec tant d'insistance qu'ils travaillent à maintenir la paix, c'est qu'ils savent que cette paix elle la veut fermement. S'ils prennent un soin si attentif, si constant à rejeter d'avance sur les autres la responsabilité d'une guerre éventuelle, c'est qu'ils redoutent le poids de cette responsabilité , écrasante. L'Europe est pacifiste. Les prudentes formules des diplomates le prouvent. U ne peut y avoir là-dessus au-îun doute. L'Europe a l'horreur de la guerre : la preuve en est fournie par ies chauvins de toutes les nations qui, , pour exciter ceux à qui ils parlent, usent de moyen qu'ils savent sûr : faire croire que la guerre est voulue par le raisin. L'Europe est pacifiste. Et pourtant le toutes parts, se répand cette conviction qu'un grand conflit est inévitable. Or, ceux qui répandent cette con- i viction-là sont souvent les mêmes hom- 1 mes qui prétendant travailler au maintien de la paix, ou bien leurs serviteurs. Il y a là ira jeu odieux, criminel, ou bien l'effet d'une invraisemblable ignorance. Sur la volonté des peuples on est fixé puisqu'on leur parle toujours de ! !.a paix, puisqu'on dit qu'on s'efforce le la leur assurer Alors, où est le danger, qui le déchaîne sournoisement tout 2n feignant de l'écarter? Qui a raison l'entre les hommes d'Etat et les di-olomates qui s'accusent mutuellement le préparer la guerre, d'y conduire ] .'Europe malgré elle? Puisque tous ceux qui, un jour, de- i iraient décider, se disent désireux de sauvegarder la paix, si un jour elle est ' rompue, c'est que parmi ces hommes ! il y a des fourbes, c'est que certains ; l'entre eux préparent l'abominable | iventure, c'est que certains veulent) i trahir la volonté générale, qu'ils con- i naissent puisqu'ils la flattent. 1 Se pourrait-il qu'un jour les nations j européennes dont les intentions paci- , 'iques sont si clairement proclamées ] oar ceux qui les conduisent, fussent 1 soudainement entraînées dans une } guerre effroyable sans qu'elles puissent ' savoir qui doit porter la responsabili- j ,é du désastre, qui parmi ces hommes , pui tous prétendaient s'employer à î 'éviter ? '( C'est peut-être ce qu'il y a de plus 1 /il dans ce qui se passe en ce moment ' ni Europe. II est, on le sent, des gens , jui veulent la guerre ; mais ils n'osent ( ->as l'avouer. Et la foule ne sait point ( i qui elle doit résister. c Gustave VANZYPE. \ € A TRAVERS TOUT i ( ® j " SIESTA " ! On signale de Berlin la faillite de la so- j iété S i e s t a . < tin phénomène vraiment remarquable, 1 :'est l'art que possède tout vrai Berli- < lois de combiner une activité dévorante ^ tvec les " sorties " fréquentes et prolonges. Le négociant ou emplové de bu- \ ■eau, qui doit se trouver dès 9 heures 1 )récises du matin à son bureau ou sur ion rond de-cuir, pour y bûcher ferme et l'y surmener les méninges trouve le 1 uoyen de s'amuser jusqu'au matin dans j es établissements de nuit, pour se ré- 1 ■eiller, après quelques heures de som- ^ ueil, aussi frais qu'une rose. On n'a ja- c nais pu pénétrer le secret de ces mes- r ieurs, et comment ils font pour violer c es lois de la nature, qui exisre, pour un r Berlinois comme pour tout autre homme, n mit heures de sommeil... réparateur. Mais, tout de même, il était venu un i noment où il fallait aviser. C'est alors c lue la société " Siesta " intervint. Elle f :réa un asile, où le Berlinois envahi par £ e sommeil après une nuit agitée, pût se efaire au début de l'après-midi. Beau-:oup de fêtards jeunes et vieux prirent 'habitude de manger rapidement un mor-'eau, à midi, puis de s'abandonner dans les bras de Morphée, moyennant une redevance, par heure, d'un mark (Ire classe), ou 80 pfennigs (2e classe). Cette idée réellement sublime répondait aux vœux des Berlinois. En outre, l'hospitalière maison offrait un refuge tout indiqué aux gens qui, ayant voyagé avec l'express de nuit sans avoir pris un wagon-lit, voulaient se reposer quelques heures sans débourser les frais d'une chambre d'hôtel. La situation de cette " maison de logement avec ses cinquante petites chambres, en face de la s;are Friedrichsstrasse, était des plus favorables.Malgré tout cela, l'affaire n'a pas marché. Au début, tout allait à merveille : Deaucoup de clients, service irréprocha-ole, domestiques marchant sur la pointe des pieds, et murmurant à voix basse... Mais des réparations urgentes durent être Effectuées à l'étage supérieur: puis, l'as-îenseur. qui fonctionnait dans la maison, faisait un bruit insupportable. Les nerfs les mieux trempés durent finalement s'avouer vaincus. Et la société " Siesta " languit, puis mourut... en attendant qu'elle ressuscite ailleurs. D. >-« o s»-< h® f@ypfmS ûe iéâsé v. Le "Journal de Bébé"(l) vient de paraître. C'est un volume ravissant sous sa grosse toile à fleurs et ses tranches d'or, ivec ses frises et ses estampes enfantines, dues au crayon gracieux et au pin-îeau léger de Mme Franc-Nohain. Nul n'en critiquera le texte : les pages en sont blanches et les chapitres' réduits à .'état de titres! Ah le brave livre! Com-Jie on va bien l'accueillir! car il est destiné aux jeunes mamans pour qu'elles y écrivent tout ce qu'il advient à leurs pe-:its enfants et comment elles les voient. Jamais elles ne bouderont à la besogne! Elles noteroiït, aussitôt que possi-3le, leurs constatations des premières Heures, les événements — fabuleux — de !a première journée de Bébé, ce qu'elles pensent de l'appétit, de1 la, voix, du som-»eil_ dei ce "chéri en or". On inscrira lussi les visites reçues, cela va de soi, e signalement de la nourrice, person-îaige si important par la masse et la 'onction, et sous ce portrait rustique, ;ette légende traditionnelle "Je crois •>ue nounou a vraiment de l'affection pouar le petit". Puis, au fil des semai-les, et bébé, ce héros unique, formant ses sens et son espèce d'âme, on dira ce :|ui l'amuse, ses premiers bégaiements, ies premières frayeurs, et toutes ses îventures... Aujourd'hui, par exemple, .'adoré a marché tout seul! Yite, que 'on ouvre le " Journal de Bébé ", et ■u'on n'omette aucun détail : c'était à a campagne, chez, grand'mère, on servait le café, tante Angustine sommeil-ait dans son fauteuil, et l'enfant jouait i terre, lorsque tout à coup il s'est levé jm se cramponnant à la jambe de: sa 3-oninei (une vraie perle, entre iparenthè les'^ et il a filé tout droit..." oh pas usou'à Paris, bien entendu, mais vous Jevinez le reste. Et bébé peu à peu se évèle: à noter, maintenant les traits lominants de son caractère, ses yeux, ses goûts, ses talents et 'ses mots d'esprit... Ah, les mots d'enfant! Il y en a le délicieux, vous savez, et à mettre lans une pièce. Ce n'est pas parce que l'est mon fils, mais tene'z„ hier, René tous a dit... Non, cela nous mènerait rop loin. De mots en mots, et malgré tout son sprit, voilà bébé devenu grand garçon, tfaman couvrira plus d'une page encore, mis elle posera la plume: le "Journal le Bébé" sera terminé... et viendra le nari, romancier, qui raflera le tout )our en faire des in-18... doux Jésus! Un simple cahier de papier aurait suf-'i, mie direz-voius. A la rigueur, mais on crit bien mieux sur les brillants feuil-ets d'un coquet album tout composé, omme celui-là, et dont les titres nom-ireux et précis réclament vos confidents : il y a même une page pour les am-litions de maman, et une page, on esti-nera que d'est peu. Bref, de parcourir le volume, on a, en-ie d'y griffonner ses découvertes d'un >out à l'autre'. Il faut donc avoir des en-ants. Ce charmant ouvraigei de Mme 'Vanc-Nohain fera beaucoup pour la re-►opu'ationj du pays. — Voilà, déclarait M. Marcel Prévost, e crois, voilà le grand prix national de ittératurie! Et quel pittoresque recueil de psycho-ogie, queîles archives biographiques ! !i Mme Rose-monde Gérard avait tenu, aguère, un tel album entre ses doigts, me de particularités curieuses sur le gé-ie précoce de1 son fils Maurice s'y troueraient consignées! On, lirait, car il erait dans le commerce: " Première impression de maman. " Tous collaborerons. "Premières paroles le Bébé". Des vers..des vers ! Il s'exprime n vers! Et quels vers! Je retiens ceux-i pour notre prochaine oeuvre com-îune : Les deux plus merveilleuses choses Ce bonheur bleu, ce bonheur rose... (1) Bernard1 Grasset, éditeur.

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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