La Flandre libérale

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17 February 1914
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s.n. 1914, 17 February. La Flandre libérale. Seen on 07 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/xw47p8vc4h/
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ABOJVIVEMiEnN'TS ___ _ 1 mois* 8 mois- • mol». 1 an. BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On ('abonna an buraau du Journal et dans tous les bureaux d« porte RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I » RÉDACTION Téléphone 32 j Téléphona 13 il \mmmmmmmmmmmmammmmmmmmmm A^IVOIVCIS® Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean 4a journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser h l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles- PAS D'ILLUSION Nous verrons mardi la fin du débat qui se poursuit depuis de longues semaines à propos des fonctionnaires et des missionnaires au Congo. Il n'est pas possible que cette discussion s'éternise davantage et l'on n'aura plus à subir, sans doute, des plaidoyers de trois heures pour les pères Jésuites, puisque M. Van Cauwelaert, leur avocat, a daigné se déclarer satisfait d'une séance entière. Au fond, ce qui est en question, c'est toujours la vieille question cléricale. Les tendances, les désirs, les volontés des représentants de l'Eglise catholique, au fur et à mesure que grandit leur pouvoir, deviennent les unes plus nettes, les autres plus impérieux. Pendant de longues années, dans la métropole, malgré les majorités considérables obtenues à certains moments, il fallait se montrer prudents, dissimuler les appétits, les convoitises ; il fallait conquérir petit à petit toute la Belgique administrative, judiciaire, militaire, financière. Défense de compromettre la sécurité de l'édifice par des imprudences trop graves. A plusieurs reprises, le pays ne s'était-il pas soulevé.Aujourd'hui, après la rude alerte de 1912, on se croit assuré de tout. Nul frein ne fonctionne plus. Le gouvernement ne gouverne plus : il est à la merci d'une poignée de fanatiques dans la question si grave des langues ; à la merci des prêtres dans le domaine scolaire ; à la merci des missionnaires devant le redoutable problème colonial. Le gouvernement ne fait plus qu'exécuter les hautes et basses œuvres des représentants qui — ceux des nouvelles couches surtout — marchent au doigt et à l'œil du clergé. Ce rôle d'exécuteur humble et soumis ne paraît pas agréer tout au moins à l'un des minis-ties, non pas qu'il ne soit catholique et clérical à 1 égal de ses collègues, mais parce qu il voit très bien l'immen-; se difficulté, l'impossibilité de mettre |ps colonie^ en valeur dans les condi-I tons que l'on prétend lui imposer. | Soumettre l'Etat à l'Eglise au Congo; placer les fonctionnaires sous la coupe ; des missionnaires et les magistrats sous la même dépendance, il ne le juge pas | possible... du moins en ce moment. Toutes les faveurs, il les leur accorde: vastes concessions gratuites de terrains. En voici vingt-cinq mille hectares, et ce n'est pas fini. Les missions protestantes, bien qu'elles aient droit au même traitement que les autres, d'après l'Acte de Berlin, n'auront rien. La colonie est en formidable déficit et se voit obligée de faire des emprunts effrayants. On rogne tous les postes du budget. On diminue tous les appointements. Il y a cependant un article auquel on ne touchera pas, sinon pour 1 amplifier, et des millions iront chaque année aux missionnaires. Mais 'cependant, ceux-ci ne peuvent imnoser leur joug aux fonctionnaires, aux magistrats. Sinon, le ministre le sent bien : les fonctionnaires et les magistrats abandonnent le Congo, viennent se refaire une existence en Europe, le pays se désaffectionne de plus ® plus de la colonie. Et cela, à un moment où il faut un milliard pour l'outillage ... Tous les hommes d'affaires, toutes les banques, les cercles coloniaux, sont derrière M. Eenkin, le ■soutiennent avec énergie. M. de Bro-lueville l'abandonne sans l'abandonner, le défend sans le défendre, lui Italie raison et lui donne tort, l'en-I Çense et couvre de fleurs un Brifaut, ■ instrument bruyant qu'Alcibiade n'eut ■ Puattacher à son chien, et pour cause, jf- de Broqueville, ondoyant, s'efforce [de s» tirer d'affaire, au risque de laisser définitivement dans l'aventure le dernier pan de l'habit dont les gouvernements cléricaux se parent depuis trente ans pour faire croire à leur inde-P®ndance.D'ailleurs, qu'on ne s'attende pas à un événement sensationnel, à des déclarations nettes, précises, catégori-Ques. M. Benkin ne jettera pas son maroquin à la tête de M. Van Cauwelaert. Et si l'ordre du jour de1 M. Woeste est amendé, ce sera simplement pour le rendre plus jésuitinue-ment interprétatif. Chez les cléricaux, tout finit toujours par s'arranger, et le Saint-Esprit fait toujours, au moment -^ro-nice, une descente sur les lieux de l'accident, et opère un miraculeux recollage. Les choses iront ainsi cahin-caha;. Peut-être un jour M. Benkin changera-t-il de fauteuil, mais que nous importe? Ce qui est en jeu, nous ne l'obtiendrons jamais avec aucun gouvernement clérical. L'indépendance du pouvoir civil et nos droits constitutionnels, 1 nous ne les connaîtrons plus, tant que vivra un gouvernement clérical. C'est toujours la même chose : Deleftda, Car-thago...e . Billet bruxellois —*— j Plus que trente séances, en effet, pour discuter les budgets et le reste. Evidemment, on va bâcler la loi sur les habitations ouvrières, bâcler la discussion coloniale, si elle a lieu — car on préférera, vous _ verrez, la reporter jusqu'après les élections — bâcler tout. C'est la solution, peu élégante, de chaque année. Cette fois encore, il faudra y recourir. Ce sera le premier résultat de cette jolie loi scolaire qu'on s'apprête à voter en seconde lecture sans tambour ni trompettes, mais non sans une dernière protestation de la gauche. Désormais, en dehors de la résistance à la loi scolaire — que l'on tarde singulièrement à organiser — nous avons deux grands problèmes à résoudre : la question coloniale et la faillite au Congo du gouvernement clérical, la faillite de ses promesses, le scandale desi concessions et les sottes dépenses soi-disant agricoles du Katanga, le bluff organisé autour de cette province et ses "motifs. Et puis, le problème de la réforme électorale qu'il s'agirait de pousser un peu. Jusques à quand la commission électorale va-t-elle nous faire lanterner 1 Dommage que le citoyen Cochon n'habite pas Bruxelles : nous pourrions lui demander de faire donner à la commission une sérénade par le célébré Raffut de St-Polycarpe. Mais nous ne manquons pas de " zwanzeurs " (à cet égard, nous ne dégénérons pas trop). A la place de la commission, je me méfierais. *** On reparla sérieusement d'un monument à élever à la mémoire de Léopold II. A ce propos, 1' "Etoile belge " proteste avec raison contre l'idée de placer ce monument dans un cadre trop étroit et préconise, comme emplacement, le second rond-point de l'avenue de Ter-vueren.L'idée me paraît excellente. Outre que ce monument dominerait ainsi le vaste horizon qui n'a d'autre limite, _ hiver comme été, que l'impériale frondaison de la rumorante forêt de Soignes, là-bas, au-dessus du parc et des étangs de Wo-luwe, d'Auderghem, par delà les villas, les châteaux enfouis dans les parcs, et les rustiques maisonnettes dont les toits de tuiles rougeoient au soleil parmi les buissons; au-dessus des étangs de Roits-fort, dui boulevard du Souverain, du plateau des " oiseaux qui chantent " ; outre tout cela qui favoriserait une création esthétique puissante, il y aurait là un hommage particulier rendu au souverain à qui Bruxelles doit cette avenue de Ter-vueren, l'arcade et les palais du Cinquantenaire, et cet ensemble extraordinaire de boulevards extérieurs grâce auquel (depuis deux mois) on peut faire aujoura mil une promenade merveilleuse du Bois au château de Laeken par le boulevard Militaire, le boulevard St-Midhel, le boulevard do Grande-Ceinture, le boulevard Lambermont, l'avenue Van Praet. Et puis, enfin, ce monument marquerait une étape sur la route de Tervùe-ren et du Musée, où l'œuvre du créateur d'empire est concentrée. Oharahez n'importe où, voua ne trouverez pas mieux. *** jQ;^ Doussiei vivement, a l<etat-major général de l'armée, le nouveauplan d'ensemble des opérations militaires. Il s'agit d'uni travail très considérable. Une dizaine d'officiers y travaillent sans relâche* Les conceptions nouvelles sont toutes différentes du plan ancien lequel était d'une simplicité remarquable* : on laissait la Belgique «se débrouiller et l'on filait tout droit sur Anvers. U s'agissait donc, en somme, d'assurer tant bien que mal la mobilisation, ce que la gendarmerie exécutait, et de ramener une forte armée dans Anvers, en lui fournissant de quoi marcher et manger.Aujourd'hui, le thème 'est tout différent. On défend les frontières, les dieux frontières. Des forces sont disposées de tous côtés et l'on fuit face... en sacrifiant le Luxembourg, des bataillons ne pouvant s'aventurer au-delà de la Meus*.* et de la ligna des forts sans être... en l'air. Par contre, toute la ligne dui Sudl, de Charleroi à la mer, aera efficacement protégée, la Belgique étant complètement ouverte. Dans ces conditions, il n'y a pas deux avis (je parle de l'avis de gens compétents) : la France doit modifier ses dispositions et reporter davantage vers l'Est toutes les forces qu'elle accumule aujourd'hui à Dunkerque, à Lille, à St-Omer, à Douai, à Laon, et même à Maubeuge, qui devient un point d'appui extrême!. La trouée ne s'ouvrirait, le cas échéant, qu© dams lai prolongation de la ligne Liége-Namur. Le Centre de la Belgique serai fermé. Un «des problèmes dont on s'occupe avec le plus d'attention, c'est celui de 1" alimentation. Que deviendrions-nous, en temps de guerre, toutes frontières étant fermées et la mer étant fermée ? Nous en aurions peut-être pour trois semaines h. pouvoir manger'?... Et en-j core ! j Echos & Nouvelles S*** Do chlffri coquet 'jEixldC'iïlente® et justes remarques du "Matin" d'Anvers : " Sait-on quelle est la réduction que ïe Chemin de fer fait sur le prix de ses tarifs en faveur des transports militaires, de ceux pour leis prisons et pour les départements ministériels? " Exactéiment fr. 1,403,241,25 d'après le compte rendu. " Et ce total ne comprend pas les réductions pour les militaires payants, pour les électeurs, les transports gratuits pour la liste civile, etc., etc. " Franchement, n'est-il pas incorrect de mettre à la charge de notre régie d'Etat les réductions de recettes qui devraient être supportées par les départements intéresses et par la liste civile et qui représentent un bon tiers du déficit accusé? " L'augmentation de l'effectif militaire va encore augmenter le total de ces réductions qui ne servent à rien sinon à dissimuler des dépenses qui devraient, en bonne justice, être mises à charge des divers budgets et qui nécessitent un contrôle, des décomptés, du personnel et toute une paperasserie. " Une réforme s'impose. U faut que recettes et dépenses apparaissent clai-3'ement. Ces tripotages tmanciers entre administrations d'Etat n'aboutissent qu'à fausser les bilans." in ministère ds la JatUii On met la dernière main, en ce moment, au département de la justice, au projet de loi sur l'espionnage. Ce projet a été dressé par trois fonctionnaires appartenant respectivement aux administrations de la justice, de la guerre et des affaires étrangères. D'autre part, on annonce que l'attention de M. le ministre de la justice a été attirée sur le fait que, dans certains tribunaux, des magistrats emportent chez eux des dossiers des affaires inscrites au rôle, et empêchent parfois ainsi les prévenus ou leurs avocats de prendre connaissance des dits dossiers. Des mesures sont prises pour éviter cet abus. Jule* Ttrna I l'inâex Après Maeterlinck, c'est Jules Verne maintenant, le précurseur fantaisiste de toutes nos découvertes modernes, qui est mis à l'index. Voici les motifs que donnent les journaux catholiques de cette mesure sévère à l'égard dei ce conteur aimé de notre enfance. Dans tous les livres^ da Verne, dans toutes les aventures créées par son intarrissable fantaisie, "la direction des événements de la vie est enlevée à la Providence. On ne trouve dans ces romans aucune allusion à la prière, même dans les moments les plus difficiles et les plus solennels." Que résulte-t-il de tout cela? -se demandent les pieux organes. " Les enfants, qui lisent avec passion ces récits aventureux, en arrivenib vite_ à la conclusion que l'on peut parfaitement se passer de Dieu dans tous les actes de la vie". Et si on peut se passer de Dieu, à plus forte raison se passera-t-on de fies représentants, les prêtres. Aussi ces derniers prennent-il la défense de leur Dieu en faisant mettre à l'index un auteur aussi inoffensif, aussi innocent que Jules Verne. A quand la mise à l'index de Robinsom Crusoé ? Lui aussi ne priait pas — à moins que les longues années passées depuis que nous fîmes cette lecture ne nous trompent — dans les moments difficiles de sa vie solitaire. Le modèle des prlrtikieiutis Les journaux de Londres nous ont apporté la nouvelle de la mort de Mme William Morris. Son nom et sa personne sont étroitement liés au mouvement artistique qui surgit en Angleterre vers 1848 et porte le nom de préraphaélisme. Non seulement elle a été la femme d'un des maîtres de ce groupe un peu mystique, mais elle fut aussi leur modèle préféré et presque .exclusif, le type de ces femmes éthérées, longues et minces, pâles et douces qui caractérisent l'art pré-raphaéliste.il<es peintres qui, ,sous l'influence de Dante-Gabriel Rossetti, de William Hol-man Huuts, d'Edward Burne-Jonas et de William Morris, professaient une préférence pour ces figures de jeunes filles qui semblent à peine appartenir à la terre, croyaient peut-être de bonne foi que c'était là un type créé par le préraphaélisme. C'était, au contraire, avec peu de variantes, l'image de Mme Morris, cette figure que Dantel-Gabriel Rossetti reproduisit pendant plus de quinze ans dans presque toutes ses peintures. Rossetti avait appris à connaître son modèle à Oxford. Elle s'appelait alors Jane Burdes. Peu de temps après elle se fiança à William Morris, qu'elle épousa en 1859. Elle avait alors dix-neuf ans. De même que la célèbre comtesse de Castiglione, Mme Morris s'est efforcée de cacher à tous sa vieillesse et le déclin de sa beauté. Elle vivait dans une espèce de captivité volontaire. Mais, [ différant en cela de la belle comtesse italienne, elle avait toujours mené une vie fort retirée. Le monde ne la connut que par l'image que le groupe artistique auquel appartenait son mari nous a donné d'elle. La génération d'aujourd'hui ne l'avait pour ainsi dire jamais vue. On savait seulement qu'elle avait été fort belle et qu© Dante-Gabriel Rossetti n'avait eu presque rien à changer à ses traits et à s.1 personne pour en faire le type idéal, stylisé, que nous connaissons. Rossetti eut un autre modèle qu'il a reproduit bien des fois. C'était -sa femme à lui, qu'il perdit très jeune et qu'il a aimée passionnément, miss Siddons. C'est elle qui personnifia pour Rossetti la Béatrice de Dante. Les Jolis es Rasaie On sait que le gouvernement russe ne tolère pas que les juifs séjournent sur le territoire ds l'empire; il est fait a cette règle très peu d'exceptions. Bien des protestations se sont fait entendre déjà, notamment de la part des Etats-Unis. Ne recevant pas une réponse satisfaisante du gouvernement de St-Pétersbourg, les Etats-Unis ont rompu les relations diplomatiques avec la Russie.En France à la Chambre des députés eut lieu un débat sur cet objet en 1009. Après un discours vibrant d'un député socialiste, décédé il n'y a pas longtemps, Francis de Pressensé, le ministre des affaires étrangères d'alors, M. Pichon, entama des négociations avec le gouvernement allié et ami, pour obtenir que les sujets français soient admis à séjourner en Russie, sans exception de cultes. Cette résolution de la Chambre française n'eut pas de suite, malgré l'alliance des deux pays. Dernièrement la; question est revenue à _ l'ordre* du jour. Le secrétaire de la Ligue des droits de l'homme appela l'attention du ministre des affaires étrangères et président du conseil, M. Dou-mergue, sur cette exclusion des juifs du territoire russe. L'attitude du gouvernement de la République fut négative cette fois. Le ministre-président répondit qu'il reconnaissait pleinement l'intérêt de la question. Les démarches tentees par une autre gijiiide nation, les Etats-Unis, ne laissaient aucun espoir de succès d'une intervention dans cette affaire, que îa Russie considérait comme intérieure, nationale. S'il donnait satisfaction à la r rance, le _ gouvernement de ,St-Péters-bourg serait tenu d'en agir de même avec d'autres nations. La chose en est restée là. -— >--•••—*- Cercles ouvriers catholiques et syudicals ouvriers d'Allemagne * L'enrégimentation de la classe ouvrière allemande sous la bannière de 1 Lglise romaine a été, pour la première fois, déterminée et réglée, dans ses principaux détails, par Léon XIII, dans l'encyclique Rerurn novarum, publié en 1891. L'encyclique Graves de communi (1901) sur la démocratie chrétienne et l'encyclique Singulari quadam (1912) sur les cercles ouvriers 1 catholiques et les syndicats chrétiens interconfessionnels d'Allemagne, ont achevé de formuler, d'après les mêmes principes, la politique ouvrière de l'Eglise. C'est en étudiant le fonctionnement des cercles ouvriers catholiques, exclusivement prônés par Pie X, que l'on se rend le mieux compte des visées de cette politique en Allemagne. Il existe, chez nos voisins de l'Est, environ 3,000 cercles ouvriers catholiques, .comptant un demi-million d'adhérents. Ces 3,000 cercles sont agglomérés en trois groupements ; le premier, fondé à Munich en 1893, comprend les cercles ouvriers de l'Allemagne du Sud; un autre, fondé en 1897, réunit les cercles de l'Allemagne du Nord, dont l'office central est à Berlin, avec une succursale à Trêves; le troisième groupement, celui des cercles de l'Allemagne occidentale, fondé en 1900, a comme siège central Mun-chen-Gladbach, entre Ruremonde et Dusseldorf. C'es't le plus prospère des trois. La caractéristique principale de ces cercles ouvriers, c'est qu® presque tous sont présidés par un ecclesiastique, et surveillés, dans chaque diocèse, par un comité diocésain, placé sous l'autorité directe de l'évêque. Leur programme comprend l'éducation sociale, l'assistance mutuelle, mais surtout la_ direction confessionnelle des travailleurs, par des entretiens apologétiques, par la communion fréquente, par des exercices religieux et des retraites spirituelles. Le groupe de Munchen-Glad-bach possède trois établissements^ où les ouvriers se consacrent exclusivement, pendant trois jours par an, a des exercices pieux dirigés par des ecclésiastiques spécialement délégués à cet effet. Des divergences fondamentales séparent, comme on sait, ces trois groupements dans leur façon de se comporter vis-à-vis du syndicalisme ouvrier. Le groupe de Berlin, auquel sont affiliés, outre les cercles de l'Allemagne du Nord, ceux du diocèse de Trêves, a constitué, dans chaque cercle, des sous-groupements professionnels, dits Fachabteilungen, qui ne comprennent naturellement que des ouvriers catholiques; et ceux-ci restent de perpétuels mineurs. ' Le groupe de Munich et celui de Munchen-Gladbach laissent plus d'indépendance à leurs membres sur le terrain professionnel. Ils favorisent leur agrégation en syndicats chrétiens, où sont admis également les ouvriers protestants. L'office central de ces syndicats est, lui aussi, à Munchen-Gladbach.Le groupe de Berlin condamne, en principe, le recours à la grève, qu'il ne tolère que dans les cas d'extrême nécessité, lorsque l'ouvrier se trouve menacé dans ses conditions même d'existence.Le groupe de Munchen-Gladbach et celui de Munich ont une politique sociale plus moderne, plus hardie et plu= efficace. Pour eux, les syndicats ouvriers, pour ne pas s'exposer à être frappés de léthargie, doivent être des organismes proprement sociaux, strictement professionnels, aptes à la fois à la défense et à l'attaque. Si, d'une part, pour le recrutement de leurs membres, les syndicats chrétiens font concurrence au socialisme et à ses syndicats "libres", ils ne laissent pas, en certaines occasions, de se coaliser avec ces derniers contre le patronat,Depuis la fondation du groupe de Munchen-Gladbach, une rivalité tantôt sourde, tantôt ouverte, où les questions de personnes s'ajoutent aux questions de principes, sépare les "gens de Munchen-Gladbach" des "gens d« Berlin". Les premiers ont pour principal défenseur dans la presse la puissante Gazette populaire de Cologne, ce qui leur a valu aussi le nom de gens de Cologne. La Germania, de Berlin, eët l'organe le plus influent des seconds. Le cardinal Kopp, archevêque de Breslau, orince de l'Eglise que son grand âge rend de plus en plus entêté dans ses opinions, et Mgr Kbrum, évê que de Trêves, ultramontain fanati-oue préposé à la garde de la "Sainte Tunique", favorisent la tendance, confessionnelle exclusive, de Berlin. C'est le cardinal Kopp qui, dans une lettre restée célèbre .décrivit l'Ouest de l'Allemagne comme un pays "infesté". Les vingt autres évêqueg allemands s'accommodent, en y mettant plus ou moins de bonne volonté, des syndicats chrétiens interconfessionnels. Ce qui est certain, c'est que les ouvriers catholiques préfèrent de beaucoup les syndicats chrétiens aux Fachabteilungen à la mode de Berlin. Le syndicalisme allemand est partagé, au point de vue numérique, de la façon suivante : 100,000 ouvriers environ sont inscrits dans les syndicats Hirsch-Duncker, de nuance libérale; les Fachabteilungen catholiques comptent environ 150,000 membres ; les syndicats chrétiens mixtes ont 350,000 adhérents; les syndicats "libres", affiliés à la social-démocratie, embrigadent 2,575,000 ouvriers. Ce dernier chiffre est, certes, énorme comparativement ajjx autres; pourtant, depuis un an, on note, chez les syndiqués "libres". un certain recul numérique (20,000 environ) ; on ne sait trop s'il faut voir dans cette diminution un signe de désillusion ou le simple ©ffet d'une crise économique qui s'annonce.Les patrons, très hostiles, et pour cause, aux syndiqués "libres", sont à peine mieux disposés envers les syndicats chrétiens et les syndicats libéraux. Les Fachabteilungen, à qui les grèves sont à peu près interdites par les prêtres qui les conseillent, ne se heurtent guère aux patrons. Ceux-ci, en dehors des puissants syndicats patronaux qu'ils ont formés entre eux. se sont forgé une autre arme en créant des syndicats "jaunes", briseurs de grèves, syndicats qui sont, depuis quelque temps, en progrès notable: on évalue à près de 300,000 le total des ouvriers qui s'y sont laissé enrégimenter. La puissance financière des syndicats libres est considérable : leur revenu, en 1911, a été de 72 millions de marks. Celui des syndicats chrétiens atteint à peine le douzième de ce chiffre. Plus des deux tiers des ouvriers allemands restent, d'ailleurs jusqu'ici ré-fractaires à l'organisation syndicale. X. REVUE DE LA PRESSE Le désarroi sur le rail La cléricale Métropole reproduit à son tour, intégralement, la lettre ~3u Comité central industriel au ministre des chemins de fer; dans son préambule, la Métropole écrit : Nom® avong le devoir de reproduire* la protestation adressée à M. le ministre des chemins de fer par les principaux représentants de la grande industrie et du commerce du pays. Ce document emprunte une incontestable gravité à la situation qu'il dénonce et à l'autorité de ceux qui le signent. U va nécessairement provoquer la discussion et la contradiction. U sera donc utile que nos lecteurs le connaissent dans sa teneur exacte pour mieux comprendre la portée des inévitables débats auxquels il donnera lieu. Du reste, il n'y a pas à contester qu'une crise réelle sévit et se prolonge dans l'etxploitation de nos chemins de fer. L'honorable M. Yan de Vyvere n'en est sans doute pas directement responsable, puisqu'on l'attribue, pour une bonne part, à des mesures antérieures à son avènement. Mais, en tout -cas, c'est à lui qu'incombe le devoir de restaurer l'ordre et la discipline dans son personnel supérieur et subalterne. Cette oeuvre est pressante, puisqu'eHe touche à nos plus considérables intérêts économiques. Elle doit donc être réalisée sans retard et à tout prix, si radicales que puissent apparaître les mesures à prendre pour en finir. Intolérance dogmatique Réflexions de M. Franz Fowhn, dans le Ralliement, à propos du débat auquel donna lieu à la Chambre l'amendement Feron : Vraiment, l'atmosphère empuantie da confessionnalisme dans laquelle on nouâ oblige de vivre, devient de plus en plus irrespirable. MM. Poullet et Woeste se révoltent à Vidée que la tolérance pourrait régner à l'école primaire. A les entendre, elle ne serait autre chose que la neutralité, dont ils ont, comme on sait, la sainte horreur. Est-ce' qUe pour enseigner la fox catholique il est absolument nécessaire d'insulter les convictions d'autrui? On comprendrait ainsi pourquoi les cléricaux prétendent que la neutralité est impossible. C'est parce que, en réalité, la tolérance leur est impossible. Tolérance civile ou tolérance dogmatique, demande M. Poullet? Voilà une question bien naïve. La tolérance civile est prescrite! par la Constitution. L'intolérance dogmatique est celle que M. Poiullet installe à l'école primaire. Il ne pouvait faire autrement, à moins, comme il Id dit lui-même, d'e "neutraliser" l'enseignement, la neutralité n'étant donc antre chose que la tolérance civile. Voilà la question bien posée): ou tolérance civile, ou intolérance dogmatique, c'est-à-dire religion d'Etat. Il n'y a pas de milieu. Il y a longtemps quie je l'ai dit et écrit. Seulement, comme la pratique de l'intolérance dogmatique est incompatible avec l'esprit de la Constitution, concluez... C'est une conception du for ecclésiastique que l'on introduit dans nos lois en lui reconnaissant des droits à l'exclusion de tous autres. Il est impossible que lel Roi, gardien de la Constitution, laquelle ne connaît que la tolérance civile, c'est-à-dire celle qui commande, non d'injurier, mais d'e respecter ses adversaires, s'associe à une telle œuvre. C'est de ce côté que l'on trouvera l'argument décisif pour empêcher la sanction de la loi. ■ >-«■>•*-< La brillante opération de M. levie —*— Un journal financier ami du gouvernement, la Revue internationale des valeurs .mobilières, rédigé par un publi-ciste " qui n'est pas le premier venu ", dit 'Ze Journal de Liège, a publié sur la brililante opération de M. Levie un article dont les conclusions sont identiques aux nôtres. Nous recommandons à nos confrères cléricaux cette appréciation d'un ami compétent, à laquelle nous nous en voudrions d'ajouter un seul mot : UNE OPERATION REGRETTABLE Nous ne sommes certainement pas suspects d'hostilité à l'égard du gouvernement. Lorsqu'on a jeté dans les polémiques électorales la discussion du cours de nos rentes et mis en cause le crédit du pays, nous avons protesté avec la dernière énergie contre ces procédés et fait ressortir ' combien ils étaient condamnables en principe, combien, d'autre part, ils étaient injustesi en fait. En haut lieu, l'on a même chargé des amis de nous remercier. Mais il est impossible d'approuver les conditions dans lesquelles ai été conclu le récent emprunt belge 3 p. c. à Londres. Le gouvernement a accepté là des conditions que l'on impose seulement à des pays à finances douteuses, avariées, et les journaux à sa dévotion trompent - 1 1 «a—r-awi ■■■—mm 40* innée g Hardi 17 Février 1814 QUOTIDIEN. - 10 CENT. 8. 48 — Mardi 17 Féirier 1914

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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