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40' Inn�e � Mercredi 27 lal 1914
QUOTIDIEN. -10 CENT.
H. 147 � Mercredi 27 Mil 1914
LA FLANDRE LIBERALE
BELGIQUE !
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���
La victoire anticl�ricale
Le gouvernement en minorit�
Confessons-le : nous n'osions esp�-
rer un succ�s aussi marqu�. Et jusque
lundi soir nous sommes demeur�s un
peu m�fiants. Les chiffres officiels
n'allaient-il$ pas nous apporter une
d�sillusion ?
Ces chiffres d�montrent, an contrai-
re, que nous avons remport� dimanche,
non pas un simple succ�s, mais une
belle, une �crasante victoire.
Sans doute, � ne consid�rer que le
nombre des si�gea reconquis, l'avance
est mince. Mais M. G-iroul perd son
mandat � 15 voix pr�s seulement.
Dans plusieurs arrondissements le der-
nier �lu cl�rical est serr� de tr�s pr�s,
et si la coalition des forces anticl�rica-
les avait Jpa s'op�rer, il est �vident que
la majorit� serait descendue � 6 ou � 8
voix.
Mais nous savons que cette coalition
int�grale est impossible, qu'elle r�pu-
gne-a beaucoup d'�l�ments, qu'il n'y
faut plus.songer, et que le succ�s de
dimanche la condamne d�finitivement.
Mais, sans le cartel, comme les deux
principales listes d'opposition perdent
chacune autant de suffrages non utili-
se� que la seule liste cl�ricale, il est
�vident que pour obtenir deux voix
seulement de majorit� � la Chambre,
il nous faut une majorit� de quarante
� cinquante mille voix au moins dans
le pays.
D�s lors, seul nous importe le nom-
bre de suffrages recueillis. Est-il pro-
bable, est-il certain que si des �lections
g�n�rales avaient eu lieu dimanche, la
majorit� du corps �lectoral e�t d�s-
avou� le gouvernement?
Cela ne peut faire de doute pour au-
cun homme de bon sens et de bonne
foi.
Les chiffres officiels sont, en effe�,
d'une rare �loquence, � cet �gard.
La Gazette et la Chronique ont pu
�tablir le compte des voix, d�s lundi
soir. Le premier de ces confr�res d�-
clare que les quatre provinces qui ont
vot� dimanche avaient donn�, en 1912,
596,641 voix au gouvernement et
685,562 voix � l'opposition. L'�cart
�tait de 00,000 voix. Dimanche, au
contraire, cet �cart s'est �lev� �
190,000 voix, le gouvernement n'obte-
nant plus que 570,806 suffrages et l'op-
position 760,742.
Les chiffres de la Chronique 3iffS-
rent quelque peu : l'opposition n'au-
rait recueilli que 735,209 voix, � la
Chronique ne range pas les daensistes
dans l'opposition, � ce qui donne en-
core une majorit� de 162,617 voix,
c'est-�-dire 72,000 de plus que la dif-
f�rence de 1912.
Il conviendra de coll�tionner et d'�-
tablir exactement ces chiffres, de fa�on
qu'ils ne puissent �tre r�fut�s. Ils sont,
en effet, d'une importance consid�ra-
ble, primordiale. Ces chiffres-l� con-
damnent, beaucoup plus nettement que
le nombre de si�ges, le gouvernement
sectaire. La-r�partition du nombre de
si�ges est compl�tement fauss�e par le
jeude la E. P. actuelle. En effet, les
cl�ricaux ont obtenu dimanche 41 si�-
ges avec 572,000 voix et l'opposition
n'en a eu que 46 avec 735,000 voix.
Les uns ont un si�ge pour 14,000 voix
et les autres ont un mandat pour 16,000
suffrages. Cette seule constatation suf-
firait � faire' justice du r�gime actuel
qui doit dispara�tre.
Ce qui est absolument- certain depuis
la publication des chiffres officiels,
c'est que le gouvernement est en mino-
rit� dans le pays. Il n'avait obtenu
aux �lections derni�res qu'une majorit�
de 83,000 voix selon les uns, de 77,000
selon les autres. Or, il perd plus de
quarante mille voix dans quatre des
neuf provinces, tandis que ses adver-
saires, parmi lesquels il faut �videm-
ment compter les daensistes d'Alost, en
gagnent 75,000.
Le mouvement de recul d'une part,
de progression d'autre part �tant g�n�-
ral se serait �videmment manifest�
avec la m�me vigueur dans tout le res-
te du pays : il est m�me probable que
le recul cl�rical e�t �t� plus vif encore
� Bruxelles et � Anvers.
Dans ces conditions, nous avons le
droit de dire que le gouvernement ne
poss�de plus la confiance du pays.
Nous avons le droit de r�clamer une
dissolution et des �lections g�n�rales.
La ki 'scolaire vient d'�tre sign�e et
promulgu�e. Mais le pays d�clare qu'el-
le ne peut �tre appliqu�e.
Nous demandons instamment une
nouvelle consultation g�n�rale du nays.
L'honn�tet� la plus, �l�mentaire la
commande.
Le gouvernement cl�rical ne peut
rester aux affaires apr�s un tel scru-
tin.' Il doit faire place � un cabinet
d'affaires qui proc�dera � une consul-
tation g�n�rale.
�> �to�-����"
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