Acceptons provisoirement les sacrifices qui nous sont imposés et attendons patiemment l'heure de la réparation. Le BotirgTTtestrt Adolphe MAà FONDEE LE 1er FÉVRIER 1915 nvers les personnes qui dominent par la force militaire notre pays, ayons les égards que commande l'intérêt général. Respectons les règlements qu'elles nous imposent aussi longtemps qu'ils ne portent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes ni à notre Dignité Patriotique. . M" MERCIER BULLETIN DE PKOPAGANDE PATRIOTIQUE — RÉGULIÈREMENT IRRÉGULIER NE SE SOUMETTANT A AUCUNE CENSURE ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : KOMMANDANTUR- BRUXELLES BUREAUX ET ADMINISTRATION ne pouvant être un emplacement de tout repos, ils sont installés dans une cave automobile ANNONCES : Les affaires étant nulles sous la domination allemande, nous avons supprimé la page d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pour des temps meilleurs. LA SITUATION Un certain nombre de nos concitoyens, trop habitués à puiser leurs renseignements dans les affiches allemandes et dans les journaux à la solde du gouvernement qui rançonne la fielgique, s'effrayent actuellement de la situation créée par l'alliance de la Bulgarie avec les puissances centrales. Cette complication est certainement regrettable. Elle peut avoir une influence, et même une sérieuse influence, sur la durée du conflit qui désole l'Europe et sur la persistance de l'occupation qui nous ruine. Mais on se tromperait grandement en croyant que l'entrée en scène des Bulgares peut renverser la balance entre ce qui restede l'ancienne tripliceet la quadruple entente. Dans cette balance où les poids de chaque côté se chiffrent par 10 à 15 millions d'hommes et par vingtaines de milliards de francs, les quelques centaines de mille soldats bulgares et les minimes ressources financières d'un pays qui n'est pas encore remis de la crise balkanique où il a été vaincu par la Serbie et par la Grèce, pèseront relativement peu n'auront qu'une influence temporaire et locale due à la position géographique des pays balkaniques. La terrible lutte entre la Germanie et la quadruple entente se tranchera quand même sur les fronts russe, autrichien et « allemand » et l'incontestable supériorité des forces maritimes des Alliés n'eu sera pas diminuée; son influence sur la solution du conflit deviendra tous les jours plus irrésistible. Certes, il y a eu, chez nous et chez nos alliés, une désillusion sur le terrain diplomatique, mais il n'y a là en somme qu'un incident d'une importance relative. On s'apercevra bientôt que l'appoint apporté par la Bulgarie ne compense pas même les pertes éprouvées depuis les dernières semaines uar les puissances centrales dans les campagnes de Russie, de France et d'Italie. Pendant les derniers mois qui viennent de s'écouler, l'usure des forces austro-germaines a continué et à même pris une marche plus rapide que dans les mois précédents. Le monstre allemand est encore terrible au point de vue des ruines qu'il peut répandre, mais en matière économique et financière il en est réduit aux derniers expédients. Le correspondant de Berlin du « Rotterdamsche Courant » signale que des mesures générales viennent d'être prises pour réduire de deux septièmes la consommation de la viande et de la graisse dîins la capitale; d'autres interdictions concernent spécialement la consommation de la viande de porc. Ce ne sont là que des détails, mais des détails significatifs. En matière militaire, le colosse allemand n'est plus sur mer que l'ombre de ce qu'il était au début des hoslililés, ses sous-marins eux-mêmes étant réduits à l'impuissance par les nouveaux engins de défense et de capture anglais; sur terre, il est, sur les trois fronts principaux, obligé à la défensive ou à des efforts impuissants et désastreux. Nous ne devons pas oublier l'éternelle maxime qui proclame, que l'argent est le nerf de la guerre. Nous devons aussi ne pas perdre de vue que le crime finit toujours par succomber. L'attentat de l'Allemagne et de son Kaiser a été vraiment infernal dans son but, dans ses préparatifs, dans ses procédés et dans son opiniâtreté malfaisante. Il ne prévaudra pas contre le droit et la justice de notre cause. Helbé. Commencement de la Fin M. Joseph Reinach qui, sous le pseudonyme de « Polybe » s'est montré un des correspondants de guerre les plus clairvoyants, discute dans le Figaro le « commencement de la fin. » Sa foi dans la victoire finale est toujours entière, elle n'a jamais cessé de l'être, même au lendemain des défaites de Mons et de Charleroi. Il l'explique ainsi : Ma certitude dans cette victoire est à la fois de nature morale et mathématique : morale, parce qu'il est impossible que l'Europe qui représente le Droit soit battue; mathématique, parce que nous et nos alliés avons la force. Notre puissance numérique et matérielle croît et ne cessera de croître, tandis que la puissance allemande et ses réserves ne cessent de baisser. De plus, je suis convaincu que l'énergie qui a brisé les entreprises de Napoléon et celles de Charles-Quint arrêtera les Allemands, mais j'ai toujours dit que la guerre serait longue et difficile. Le redoutable démon de la guerre allemand n'est pas aisé à maîtriser. Si l'on me demandait de fixer la date probable de la fin, je I ne parlerais pas de deux, de trois ou de quatre ans, je ferais la même réponse que Diogène au voyageur qui lui demandait : « Combien de temps me faudra-t-il pour arriver à Athènes? » j — « Je ne sais pas ». répondit le philosophe. Irrité, le voyageur reprit sa route en grande hâte et Diogène de lui crier alors : « Si vous continuez à marcher de ce pas, vous serez à Athènes dans une heure. » Dites-moi la quantité d'obus, de munitions et de canons de tous calibres que les fabriques de guerre anglaises, russes, françaises et italiennes sont occupées à produire; dites-moi combien de recrues vous formerez (et il faut plusieurs mois pour faire un soldat, un vrai soldat, d'un homme de sports) ; dites-moi aussi jusqu'à quel point les états-majors fie nos différentes armées ont réalisé les changements extraordinaires exigés par la guerre; alors je pourrai vous donner la date , approximative de la fin, mais seulement alors. Dans la Grande Bretagne, CHAQUE HOMME QUI S'ENGAGE raccourcit la durée de la guerre, et de même CHAQUE OBUS FABRIQUE de ce côté du détroit nous rapproche de la tin ; toute interruption du travail nous en éloigne. Cela e>t clair comme deux et deux font quatre. La position au point de vue de la guerre de tranchées n'est pas moins importante, et elle se prête aussi aux calculs mathématiques. PRIÈRE DE FAIRE CIRCULER CE BULLETIN NUMÉRO 53 NOVEMBRE 1915 PRIX DU NUMERO — élastique, de zéro à l'infini (prière aux revendeurs de ne pas dépasser cette limite)

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