NUMÉRO 73 DEUXIÈME ANNÉE MAI 1916 PRIX DU NUMÉRO — élastique, ds zéro à l'infini (prière aux revendeurs de ne pas dépasser cette limite; LA LIBRE BELGIQUE J'ai foi dans nos destinée# rçei se âôfecd 9*im$isèi âa ses?fK& FOÏflDËE JÊsvwi iac personne» qui deattecac par la force cutttaûe nofafc pMV, de tout : ce pays fie pèzit paè ! Btea sera avec ooos cs&te ca»8® ferons lee égards q\i« coosssanëe rintérêt générai Respectons le» juste. ALBBRT, Roî dss BsivSRS (a août fox*}. ^^ règlements qu'elles nom imposent aussi long-temps qu ila fffe portent Aoceptons provisoirement len sacrifice* <$oi ocki son? taUflfcéaU;... L»-^ 1 ï'JîVXISR ÏÇl 5 ^^^te ni à la. liberté de nos consciences chxédaza^s ni k,ootee « èti&xlSI» p-'j jîlEsat ft«ore <to la impars®». JlTXAI. Z5»*w<« PttrvMme. M» MERCLER. BULLETIN DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE — RÉGULIÈREMENT IRRÉGULIER NE SE COUMBTTÀMT A AUCUNE CENSURE ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE ! KOMMANDANTUR-BRUXELLES SURBAUX 8T ASjaSlSTBATIOK &ê poevant être un emplacement de tout repos, ils sout installés dans une cave automobile «maires eumt liuiieil soaé la domination allemande, nous avons supprimé la page .d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pouf des temps meilleurs. République française et Empire Allemand Le Bruxellois vient de donner à ses abonnés un premier article reproduisant une série d'arrêtés édictés en 1794 à Bruxelles par le Gouvernement delà République Française. Il en annonce d'autres encore. Evidemment en faisant connaître à ses lecteurs la manièredont les armées de la République ont traité nos provinces il y a 120 ans, le journal boche a voulu faire naître dans leur esprit l'idée d'un rapprochement entre notre situation actuelle sous la botte prussienne et celle de nos pères sous la domination des révolutionnaires.Dans quel but ce rapprochement? on se le demande. Serait-ce dans l'espoir que les Belges se diront : Voilà donc ce qu'ont fait les Français dont nous sommes maintenant les amis ! Ecoutons les leçons du passé; ne soyons pas si sévères envers les Allemands et ne leur reprochons pas ce que tant d'autres ont fait avant eux.. Avons-nous bien compris, cher «Bruxellois»? Est-ce cela que vous espérez ? Et bien ! dans ce cas, détrompez-vous. Si vous croyez par de tels arguments servir la cause de nos maîtres,vous vous mettez le doigt dans l'œil. Ceux-ci peuvent se féliciter une fois de plus du choix qu'ils ont fait de leurs avocats en Belgique et feront bien de méditer cet adage: Il n'y pas de pire ennemi qu'un ami maladroit. La conclusion que nous tirerons de votre petite leçon d'ijistoire ne sera pas à l'honneur des Allemands, vous l'allez voir. En effet, comparons les situations puisque vous nous y invitez : En 1794, nos provinces sont conquises par les armées de la République française, c'est-à-dire d'un pouvoir constitué plus ou moins hâtivement depuis un an à peine et chargé de gouverner une nation ébranlée jusque dans ses fondements et qui vient d'être bouleversée par une révolution sanglante, la plus longue, la plus épouvantable que l'histoire ait connue. Sur les ruines de l'ancien édifice social il a fallu en reconstruire un autre, lui donner des bases nouvelles, rétablir le calme. Ce n'est là l'œuvre ni d'un jour, ni d'un an et nul ne s'étonnera, sans les approuver cependant, que les représentants d'un tel gouvernement à peine établi édictent des arrêtés plus ou moins arbitraires dans des provinces qu'ils viennent de conquérir. Ces arrêtés, notamment ceux qui concernent la circulation des assignats,ressemblent à s'y méprendre à ceux de M. von Bissing au sujet de la circulation du papier allemand qui n'a peut-être pas plus de valeur que les assignats. La République établit aussi dans notre pays des tribunaux, des comités de surveillance, édicté ■des peines sévères contre les citoyens qui lui résistent, etc.. etc. Vraiment, ces documents sont très curieux et fort intéressant pour nous : on croirait bien — sauf pour la forme d'une correction peut-être douteuse mais moins germanique — les arrêtés de no.re cher gouverneur. On a souvent dit que l'Allemagne était en retard d'un siècle sur la civilisation du reste de l'Europe. Jusqu'ici elle ne le reconnaissait pas elle-même ; voici, maintenant que son porte-parole à Bruxelles et les censeurs qui le couvrent de leur autorité se chargent de nous en fournir la preuve. Non seulement ils n'ont pas honte de nous montrer qu'elle ne se conduit pas mieux que les révolutionnaires de 1794 mais ils semblent plutôt lui en faire une gloire puisqu'ils nous invitent à comparer sa conduite avec la leur. A dire vrai la comparaison n'est pas à l'avantage de la nation élue, de celle qui se vante sans cesse de posséder la seule vraie civilisation et prétend avoir la mission de régénérer le monde, de celle qui pendant 44 ans de paix a préparé la guerre la plus injuste qui fut jamais et la poursuit cyniquement d'une manière qui évoque les temps barbares mieux encore que l'époque révolutionnaire. Il est aussi une réflexion que ne fera pas le «Bruxellois» mais que feront tous les Belges sérieux, c'est que les Français de 1794 ne leur avaient pas fait la promesse de les protéger et qu'ils n'avaient signé,ni à La Haye, ni ailleurs, aucune convention; les lois de la guerre n'avaient pas encore été dans ce temps là codifiées de façon bien précise, et les mœurs autorisaient bien des abus qu'aucun gouvernement civilisé ne couvre plus maintenant de son autorité. Il en résulte que,si les républicains français étaient coupables de tyrannie,ils n'y ajoutaient pas l'hypocrisie de nos tyrans actuels qui se réclament à tout propos et hors de propos de lois et de conventions qu'ils font observer par les autres quand ils y trouvent avantage et qu'ils violent avec désinvolture quand elles mettent obstacle à leur cruauté ou à leur rapacité! Si nous avons cru bon de relever ces articles du «Bruxellois», ce n'est pas tant pour répondre à cet infâme journal — nous savons qu'il ne se rencontre guère de ses lecteurs parmi les nôtres — c'est principalement pour mettre en garde les Belges que ces comparaisons entre le passé et le présent intéressent et qui se laissent influencer, en faisant ce trav lil rétrospectif, par des germanophiles francophobes dissimulant sous une marque d'impartialité leurs sentiments réellement antipatriotiques. Ajoutons enfin ceci : les Français d'il y a 100 ans ne sont pas ceux d'aujourd'hui et nous aurions tort de juger ces derniers d'après leurs ancêtres ou de les rendre responsables de fautes qu'ils n'ont pas commises eux-mêmes : le passé est le passé. Si nous avons parfois rappelé la conduite des Germains et de leurs alliés en 1870 ou dans d'autres circonstances, ce n'est pas pour la reprocher aux Allemands d'aujourd'hui, c'est pour constater qu'hélas ils n'ont guère fait de progrès et que leur fameuse kul-tur les a fait plutôt reculer qu'avancer depuis 45 ans. Continuez, Messieurs, à rappeler la conduite de nos conquérants d'autrefois devenus nos alliés et vous nous convaincrez de plus en plus que le progrès du Droit an Europe n'est pas un vain mot, excepté chez les Centraux. Vous ferez ainsi grandir et s'affermir notre espérance de voir lg victoire de nos défenseurs et alliés devenir en réalité le triomphe du Droit dans le monde. Souhaitons que bientôt d'autres nations,comprenant leur devoir et leur véritable intérêt, viennent se joindre à nous pour hâter ce Prière de faire circuler ce bulletin

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