La nation

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18 February 1914
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s.n. 1914, 18 February. La nation. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/cf9j38m89x/
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4 e ANNEE. N ° 3. - Le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 18 Février 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. » Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « Pour la Culture Française. » abonnements : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; Etranger : 7 francs. bureaux du journal : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone b 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. annonces : On traite à forfait. AVIS Nous attirons spécialement l'attention de MM. les présidents de sociétés, ainsi que des directeurs de théâtres et concerts, afin qu'ils veuillent nous adresser leurs communiqués aux bureaux du journal, au plus tard le lundi matin; des nécessités de mise en page ne nous permettant pas d'en garantir la publication, si ces communiqués nous parvenaient après ce délai extrême. La « Nation » est en vente chez tous les marchands de journaux de Bruxelles et en province. LE CRÉDIT PUBLIC 11 y a entre la Belgique et la France des liens nombreux et puissants. Nous ne remonterons point jusqu'à la révolution de 1830 qui reçut de nos voisins du sud une aide si efficace; la reconnaissance n'est point un article qui intervienne pour régler, entre nations, les rapports diplomatiques, économiques et autres ; on n'y écoute guère que la voix de l'intérêt. Il existe cependant entre les deux pays tant d'affinités diverses que même les relations officielles ne sont pas exemptes d'une certaine cordialité. Mais cela ne plait point à tout le monde; nous avons des gallophobes ; il en est de diverses espèces, et si les flamingants sont les plus acharnés de tous, ils ne sont pas les seuls. Combien de fois n'avons-nous pas entendu attaquer la France et ses gouvernements j pays de scandales et d'immoralité ; pays de pillage, de gaspillage et de mauvaise administration. Or, voici que depuis quelque temps, on dénonce chez nous avec des larmes dans la voix, le petit trafic qui se fait à nos frontières et qui permet après s'être procuré chez nous une certaine quantité d'écus monnayés, d'aller les échanger en France contre des billets de banque qui font prime et de réaliser sur la différence du change un fort joli bénéfice. Et l'on s'efforce par toutes sortes de tracasseries administratives, d'enrayer et d'empêcher cet exode de la monnaie que notre Banque nationale doit ensuite rapatrier à grands frais. Mais ce n'est pas de ce côté là qu'on trouvera un remède efficace ; on ne peut arrêter l'action des lois économiques, et tant qu'on n'aura pas fait disparaître les causes qui nuisent à notre crédit et déprécient notre papier monnaie, on n'aura rien fait. La France a d'énormes charges militaires qui viennent encore de s'accroître, elle a un budget dont le déficit est avoué, mais on sait qu'elle a les ressources suffisantes pour y faire face, et la volonté de s'imposer les sacrifices nécessaires, et le crédit de la France reste intact. Chez nous, on s'efforce de cacher le déficit financier et de le combler en empruntant toujours, en empruntant sans cesse. Le gouvernement belge ne vient-il pas encore d'emprunter sur le marché anglais 300 millions d'un seul coup. Et cette situation, troublée et troublante, n'est pas faite pour inspirer confiance. En ce qui concerne spécialement le change défavorable des billets de banque, pourquoi cette dépréciation qui frappe les nôtres ? Parce que notre banque nationale a méconnu les lois économiques et mêmes les lois positives qui règlent l'émission des billets au porteur. Elle n'a qu'une réserve métallique tout à fait insuffisante et qui représente à peine un quart de la valeur du papier monnaie qu'elle a mis en circulation. Cette réserve, on la complète au moyen de traites sur l'étranger que l'on a en portefeuille. Le papier commercial cela vaut de l'or, dit-on. On verrait ce qu'il en est si une crise éclatait, si la guerre, par exemple, était déclarée ; un moratorium pourrait parfaitement venir dispenser nos débiteurs étrangers de payer leurs dettes et la banque nationale, assiégée par les réclamations des porteurs de billets, ne pourrait souvent les rembourser. Il faut, si l'on veut rétablir notre crédit public, assainir notre situation financière et monétaire. Il n'est que temps. Hermann DUMONT. Abonnez-vous à La Nation. La Nation est en vente chez tous les marchands de journaux. Le Sabotage au Bureau central des Postes L'audacej des fonctionnaires flamingants de l'administration des postes ne connait plus de bornes. Non contents du favoritisme qui sévit aux dépens des fonctionnaires wallons, des passe-droits qu'ils obtiennent et des privilèges dont ils jouissent, ils s'avisent aujourd'hui, ces parasites, de saboter l'envoi des publications qui leur déplaisent. Croirait-on que les numéros de la Nation, destinés aux abonnés de Bruges, doivent être envoyés en ballots à Bruges et distribués aux dits abonnés par les soins du secrétaire de la section brugeoise de la Ligue nationale pour la défense de la langue française ? La direction du journal a dû prendre cette décision à la suite du sabotage organisé par l'administration postale. Mais il y a plus : non seulement les abonnés brugeois de la Nation ne recevaient pas ou recevaient avec plusieurs jours de retard le journal, mais encore leur nom était communiqué aux dirigeants des sociétés flamingantes qui poussaient l'impudence jusqu'à se rendre au domicile de chacun d'eux, menaçant de dénoncer au ministre le fonctionnaire qui lisait notre journal, mettant le commerçant en demeure de se désabonner sous peine de voir boycotter son commerce. Cela n'est pas de la fable ; l'authenticité de ces faits peut-être vérifiée à l'aide des témoignages de personnes des plus honorables. Ce n'est malheureusement pas à Bruges seulement que ce sabotage sévit. A Bruxelles, au bureau central des postes, des manifestations semblables de flainingantisme se sont produites. Peut-être y met-on plus de discrétion et de prudence. Mais les faits n'en sont pas moins constants.C'est ainsi qu'une carte adressée par un de nos collaborateurs qui habite rue de Belle-vue, à Bruxelles, à notre rédacteur en chef, au bureau du journal : 106Ô, rue de l'Arbre-Bénit, le 28 janvier, (il importe de remarquer que l'adresse était absolument complète et ne contenait pas la moindre erreur) a, après avoir fait le voyage jusqu'à la rue Destrée à Marcinelle échoué chez une personne qui habite boulevard Militaire et qui nous l'a fait parvenir. Fait isolé, me direz-vous? La « Garde wallonne » de Liège, nous adresse le 29 janvier une lettre (une fois encore les indications qui y figuraient étaient complètes), qui, après avoir fait le même tour dans le Hainaut, échoue, elle aussi, boulevard Militaire. Enfin, un pli de papiers d'affaires expédié le dimanche à midi précise au Pont-de-Luttre, par un de nos collaborateurs, arrive le lundi à 6 heures du soir chez l'imprimeur de la Nation. Comme bien l'on pense, des réclamations en règle ont aussitôt été introduites au bureau central de Bruxelles. Il convient que l'on sache que nous ne nous laisserons pas faire et que nous n'aurons de cesse que nous n'ayons obtenu satisfaction complète. Nous en avons assez et nous ne tolérerons pas que les fonctionnaires flamingants de la poste centrale de Bruxelles se livrent à de nouvelles facéties, avec la complicité des gros bonnets du ministère des postes. ÉCHOS Remerciements. Nous adressons nos remerciements à ceux de nos confrères de la presse quotidienne et périodique, qui nous ont adressé leurs compliments de bienvenue, à l'occasion de la parution de notre premier numéro. * * Dans la Légion d'Honneur. La croix d'officier de la Légion d'honneur vient d'être octroyée par le gouvernement de la République à M. Holvoet, procureur du Roi, à Bruxelles. En félicitant le chef du parquet, nous formons le vœu que cette distinction flatteuse dont il vient d'être l'objet de la part du gouvernement français, l'incitera à réprimer sans merci les tendances au flamingantisme inopportun et déplacé dont font preuve de temps à autre, à l'audience, les jeunes substituts de son parquet. * * * Le Gala de la Société de bienfaisance française. Salle très brillante, mardi soir à la Monnaie, où avait lieu le spectacle de gala au profit des œuvres patronnées par la Société française de bienfaisance. Noté la présence du ministre de France et de Mme et Mlle Klobukowski ; du conseiller de légation et de Mme de Fontarce; du secrétaire et de la marquise de la Bégassière ; de l'attaché fhilitaire et de Mme Génie; du baron La Hure, consul général de France; de M. Garrigues, président de la Société française de bienfaisance; de tous les membres du comité et des présidents de la plupart des œuvres françaises. On remarquait encore des diplomates, ainsi que le baron Lambert de Rotschild, le chevalier de Bauer, M. Vaxelaire-Claes, M. le bourgmestre Max, etc. Le spectacle se composait de " Pénélope dont les excellents interprètes : Mme Croiza et MM. Dar-mel, Bouillez, Dufranne, etc., furent chaleureusement applaudis. * * il-an neige en Argentine. Une exposition d'art belge__s'ouvrira cette année à buenos-Ayres. Parmi les peintres qui enverront des œuvres à ce 3alon nous citerons Franz et Hermann Courtens, Ciilsoul, Richir, Delaunois, Cassiers, Charlet, Paul Leduc, Gouweloos, Surle-mont, Lempoels, Wytsman, Mlle Vermorcken, F. Vermorcken, Uytterschaut, j. De Vriendt, Van Leemputten, P. Dienckx, rranck, Houben, Marcette, Middeleer, Vierin, Geudens, Camille Lambert, etc.; les sculpteurs Wolters, Victor Rousseau, Paul Dubois, De hiremaecicer, De Vreese. *■ ¥ La succession parlementaire cie M. Asou. L'union libérale de Tournai a désigné M. Paul Emile Janson comme premier candidat de la liste libérale aux prochaines élections pour succéder à M. Asou qui se retire de la vie parlementaire. Les wallons libéraux de Tournai auront — il laut l'espérer et le souhaiter — en M. Janson un député qui saura accomolir son devoir au nQjjit de vue de la défense de la culture ça: e et des prérogatives de la Wallonie. Il est à souhaiter que par une déclaration de principe catégorique le nouveau candidat fixe ses électeurs à cet égard, ♦ ♦ Pour protéger les bèfes contre la cruauté des hommes. On connait la noble campagne entreprise depuis plusieurs années déjà par M. Kuhl, pour combattre efficacement la cruauté contre les animaux. Cet apôtre de la bonté a créé toute une organisation pour recueillir les animaux abandonnés, et notamment à Veeweyde des asiles, et s'est entouré d'un personnel auquel il a imposé l'emploi des derniers perfectionnements pour tuer les animaux impropres aux services que l'on attend d'eux. C est grâce à l'intervention de la ligue que M. Ruhl a fondé, que l'on emploie actuellement dans les abattoirs le percuteur Stahel, qui permet de foudroyer le bétail, et de supprimer ainsi aux pauvres victimes les affres d'une effroyable agonie. Jeudi dernier, M. Ruhl avait convié la Presse à assister dans la salle privée du cinéma Pathé à un défilé des films spéciaux commandés par l'Angleterre, pour se rendre compte comment j sont traités dans notre pays les chevaux trop vieux ou infirmes que la Giaiiue-oretagne envoie" eri Dejlgique pour servir à la consommation. Nous avons pu ainsi nous ren'dre compte de la façon cruelle dont se fait le transbordement à Anvers, le lamentable défilé des chevaux dans la métropole, et la façon horrible dont les équarisseurs de campagne accomplissent leur terrible besogne à l'aide d'un simple coutelas dont ils transpercent le poitrail des chevaux. Nous avons vu le sang gicler à des hauteurs énormes, et les pauvres bêtes avoir des soubresauts de douleur, lutter contre la mort, pendant de longues minutes. Et le cinéma ne nous a rien épargné, pas même le sourire cruel et bestial du bourreau de ces malheureuses bêtes, ni même le spectacle écœurant des enfants du village prenant plaisir à cette monstrueuse besogne. Ces films, nous a déclaré M. Ruhl, sont destinés à être envoyés en Angleterre, à une société simulaire, pour que celle-ci agisse à l'aide de ces documents qui ne pourront mentir, et intervienne officiellement auprès de notre gouvernement pour que celui-ci légifère, et impose une réglementation uniforme pour l'abattage du bétail. Ce serait faire preuve d'humanité. * * * Le transport des officiers par chemin de fer. Il a été accordé aux officiers pensionnés, de même qu'aux officiers de réserve, une réduction de 50 p. c. sur les prix de transport par chemin de fer. * * Le Gala de la Presse. Le Roi assistera à la première représentation du " Timbre d'argent ", qui aura lieu à la Monnaie le 2 mars prochain. On a le plus vif espoir que la Reine pourra accompagner le Roi. Plusieurs membres du gouvernement assisteront à cette représentation qui se donnera sous les auspices de l'Association de la presse bruxelloise. Ce sera le grand-gala de la saison. ¥ ¥ Civilisation flamingante C'est une histoire scandaleuse, qui attristera les amis de l'influence française. Elle est authentique. " Un Congolais, fils de notre colonie belge, comparaît devant les juges de Bruxelles. Le président l'interroge. Le nègre reste effaré et muet. Enfin, comme le juge se fâche, on entend le malheureux soupirer : " Ik kan niet verstaan. (Je ne comprends pas.) " Et c'est ainsi que l'on vit qu'au Congo les bons flamingants enseignent aux noirs, pour toute langue européenne, le flamand I " Il est vrai qu'il n'y avait pas là de quoi étonner le tribunal. Ne sait-il pas déjà que si un Belge parlant français est poignardé par un Belge de langue flamande, la cause devient flamande et doit être plaidée en flamand? " ¥ ¥ Un bien triste record. Sait-on la proportion de débits de boissons qui existent en Belgique et dans les autres pays? La voici : Belgique, un débit d'alcool par 51 habitants; France, un par 87; Italie, un par 1 70 ; Iles britanniques, un par 181 ; Hollande, un par 200; Autriche, un par 204; Allemagne, un par 246; Etats-Unis, un par 380; Russie, un par 1.1 70 ; Suède, un par 5.000; Canada, un par 9.000; Finlande, un par 9.000; Norvège, un par 9.000. ¥, ¥ Les traîtres et les lâches seront châtiés " L'activité trépidante des flamingants ne se ralentit pas et les protestations, contre les députés « traîtres » au peuple flamand, s'ajoutent aux protestations. Bruxelles connut à son tour, il y a huit jours, l'ivresse de ce que les affiches qui l'annoncèrent appelaient «Une assemblée populaire solennelle», line eut lieu à la Cour d'Angleterre et l'avocat Albéric Deswarte, le curé-poëte Hugo Verriest et le professeur Aug. Vermeylen y prirent la parole. Le Laatste Nieuws dans lequel nous puisons les renseignements qui suivent, nou» dit que la salle était bondée et qu'un enthousiasme délirant électrisait la foule qui se pressait là. Seul des députés de l'arrondissement qui, tous, avaient été convoqués, M. Borginon assistait à la réunion. La place nous manquant, nous ne pouvons rapporter en détail tout ce qui s'y est dit, et force nous est de nous en tenir aux points principaux. Les trois orateurs ont exprime avec force, le mécontentement du peuple flamand et sa volonté de voir, en seconde lecture, la loi scolaire amendée de façon à sauvegarder ses droits, ce qui, n'est-ce pas, ne sera possible que par la supres-sion des dispositions autorisant, à Bruxelles et dans les communes bilingues, des dérogations au principe voté de l'enseignement donne dans la langue maternelle. Ah, le « soi-disant principe de la liberté du père de famille », comme l'appela un des orateurs, n'en mena pas large et on éprouve, à la lecture du compte-rendu de la séance, l'impression que « ons volk » ressent une peur ignoble de la liberté, dès que la question des langues est en jeu. M. Deswarte, qui parla le premier, dit notamment : « La question de la langue est inséparable, pour le peuple flamand, de celle du pain. Ceux de mes amis politiques qui ne le comprennent pas ne sont point de vrais socialistes. « La situation, à Bruxelles, tend àladéflaman-disation de l'enfant, qui finit par ne connaître ni le français ni le flamand. •V. 1 r.Clto r~i✓>r» + «"» marcher ensemble, nous mettons, nous, socialistes flamands, notre inain dans celle du curé Hugo Verriest. » Levons-nous tous, unis, contre la réaction fransquillonne unie ». M. Hugo Verriest dit son amour du peuple flamand, au milieu duquel il vit et qui, naguère encore, ne savait rien de son passé, de sa grandeur et de tout ce qu'il peut. 11 fit appel aux députés, qui ont le pouvoir d'aider ce peuple à conquérir tout ce à quoi il a droit. « Je vous le dis, ce soir, s'écria-t-il, et retenez cette parole d'un vieillard : ce peuple flamand, si arriéré hier encore, s'élève lentement et sera bientôt une mer conquérante... Je vous dis que la Flandre monte tout doucement I ». M. Vermeylen débute par la déclaration de son admiration pour la culture française, qu'il prise autant que les autres cultures étrangères. « Nous voulons, dit-il, apprendre le français, mais nous refusons de lui laisser prendre la place qui revient au flamand. Et qu'on ne vienne pas, demain, dire, dans les feuilles françaises, que nous avons attaqué haineusement la langue française. » Je les vois venir, ces hommes au visage doucereux qui nous diront : « Mais nous vous don-» nons pourtant quelque chose : le premier ensei-» gnement dans la langue maternelle est dans la » loi ». Oui, mais aussitôt arrivent ces misérables amendements des dérogations pour Bruxelles et les communes bilingues. Ces dérogations et l'obligation scolaire auront pour résultat la francisation complète de notre Flandre. » Nous ne sommes pas opposés à la conciliation. La même règle ne convient pas partout. Mais il y a deux points sur lesquels nous ne pouvons rien concéder : 1° la langue maternelle doit être employée sans la moindre dérogation ; 2° il nous faut des garanties sur la base qui servira à déterminer la langue maternelle. » Quant à Bruxelles, je ne puis arriver à comprendre pourquoi des mesures spéciales s'y imposeraient. Que les enfants y soient placés dans des écoles françaises ou flamandes. Ainsi l'exigent l'égalité et l'équité élémentaire. Ces amendements n'ont d'autre but que la francisation de tout ce qui est flamand à Bruxelles ». L'orateur conclut en adressant cet appel à ses auditeurs : « Ne vous laissez pas condamner à mort; ne cédez pas et allez jusqu'au bout. Et si nous sommes vaincus par la coalition de l'ignorance et de la haine, de la ruse et de la lâcheté, que ce soit la guerre sans merci, la guerre qui ne respecte plus rien et n'épargne personne, la lutte impitoyable contre ceux qui nous aurons trahis, contre tous ceux qui ne sont pas avec nous, quels que soient les services qu'ils aient pu rendre à leur parti. Que ce soit la guerre et le déchirement dans chaque parti I » Ces paroles furent, ainsi que celles prononcées par les orateurs précédents, accueillies par un tonnerre d'acclamations. L'ordre du jour suivant, qui sera envoyé aux députés de l'arrondissement, fut voté ensuite : « Les Flamands de Bruxelles et des environs, réunis à la Cour d'Angleterre, rue de Laeken, à Bruxelles, le mardi 10 février : « Estimant que l'enseignement de la seconde langue ne doit pouvoir commencer qu'au troisième degré et qu'il ne doit être permis de déroger à cette règle que dans des cas particuliers et lorsque des nécessités locales le justifient; » Regrettent que cinq seulement des vingt-six députés de l'arrondissement de Bruxelles aient émis un vote conforme à ces principes, qui sont ceux de la grande majorité de leurs électeurs ; « Insistent auprès des députés de l'arrondissement de Bruxelles pour que, lors de la deuxième lecture du projet de loi scolaire, ils s'emploient avec force à faire modifier le premier article voté, qui devra être ainsi libellé ; la langue maternelle est la langue de l'enseignement, sans aucune dérogation. » De nouvelles acclamations saluèrent le vote de cet ordre du jour, puis la séance fut levée. Voilà donc Bruxelles annexé à la flamingante-rie et les quelques vingt députés qui votèrent mal, informés de la seule chance qui leur reste d'éviter le châtiment qui les attend en cas de récidive. Et qu'ils ne tentent pas de défendre, par de fallacieux^^—^ droit de faire instruire ses enfants dans la langue qu'il lui plaît de choisir. M. Vermeylen l'a dit, et toute l'assemble a ratifié cette manière de voir : l'équité la plus élémentaire exige que le père de famille flamand, qui voudrait, à Bruxelles, faire donner à ses enfants une instruction française, soit mis dans l'impossibilité d'exécuter un projet aussi exécrable. M. Vermeylen n'admet pas que l'on dote la capitale d'un régime spécial. Il ne voit pas pourquoi on permettrait au père flamand de Bruxelles, ce que l'on défend au père anversois ou gantois. Nous sommes presque d'accord avec lui, car nous ne pouvons admettre, nous, que l'on refuse au père anversois ou gantois ce que l'on reconnaît qu'il est équitable d'accorder au père bruxellois. C'est pourquoi nous souhaitons que tous ceux qui, malgré les clameurs de gens que la loi projetée ne lésera pas, persistent à défendre la liberté en péril, ne s'endorment pas dans une sécurité trompeuse. Des pourparlers, auquel le gouvernement participe, ont lieu entre les deux groupes catholiques flamands et comme les flamingants intransigeants, fidèles à leur système d'intimidation, parlent haut et montrent les dents, il n'est pas douteux que MM. Nobels et consorts mettront les pouces. Le gouvernement suggérera une transaction qui mettra tout le monde d'accord, et aura pour résultat de réduire à leur plus simple expression, si vraiment on ne peut les supprimer radicalement, les dérogations admises en première lecture. Et on subordonnera ce qu'il en restera à tant de conditions, qu'il sera pratiquement quasi impossible d'en profiter. Le sort des races et les très relatifs avantages remportés parceux qui s'opposèrent à la contrainte, dépendra vraisemblablement de la députation bruxelloise. Tous les amis de la liberté espèrent que demain, comme hier, la grande majorité de ceux qui la composent, se refusera à consacrer l'asservissement de Bruxelles et fera tout son possible pour soustraire tous les flamands à la com-pulsion dont la menace pèse sur eux. Aug. DERCHE. Un concours. Le conseil provincial du Brabant consacre une somme de trois mille francs à un concours de littérature dramatique en langue française qui sera organisé cette année. Pour être admis à concourir il faut être belge et habiter la province depuis 3 ans au moins. Le jury sera composé du président de la Commission provinciale de littérature, d'un membre-délégué par cette commission, d'un représentant des concurrents, et de deux membres nommés par la députation permanente sur présentation d'une liste double de candidats dressée par la Commission de littérature. * ¥ ¥ Favoritisme flamingant Depuis le Ier janvier dernier M. le Ministre a promu à la 3e classe, les géomètres flamands entrés comme surnuméraires en 1907, laissant à la 4e classe, les Wallons de 1905 et 1906. Et les Flamands nommés dans ces mêmes années 1905-1906 sont passés en 3e classe depuis plus d'un an. Voilà l'œuvre d'un ministre wallon. Edifiant I ! Les abus du flamingantisme à Bruxelles. Sait-on que le parquet de police de Bruxelles délivre aux huissiers chargés de les signifier des citations exclusivement flamandes ? Comme ces citations ne sont destinées qu'à des intéressés habitant Bruxelles et les faubourgs, on proteste avec véhémence auprès des huissiers : peu de personnes comprennent le flamand et si parmi elles se trouve " un Flamand de Bruxelles ", ce dernier demande qu'on lui traduise la pièce... en français ! N'y aura-t-il pas un député, demande le Soir, pour provoquer l'intervention énergique du ministre de la justice afin de mettre fin à cet abus invraisemblable?

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