Le courrier de Bruxelles

1540 0
20 January 1914
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 20 January. Le courrier de Bruxelles. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rr1pg1k00v/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Mardi 20 janvier 1011, ABONNEMENTS i Me» sis sers 'mis «si BELÔ1QUB . . fr. 10.00 S 00 2 60 HOLLANDE. , .j 10 20 9 60 4.80 Î.UX EM BOURG \ UNION POSTALE. 30.00 15.00 7.60 5 CENTIMES Im suoMltnnents ne «ont sas ml* •» «»»•» téléphone sablon 176» LE COURRIER DE BRUXELLES $ 3e année, — S* ' ■ ' im« BUREAUXs A BRUXELLESi 52, rue de la Montagne A PARIS i 30, rue Salat-Sulpice. st. 5 CENTIMES Luugpiiiranti n. sont m* «ni» on vanta téléphone sablon 175» Pro aris et focis L'action é la Ligue antimasciips. Le de nr.cr numéo du « Bulletin de la Ligue antim açonnique » donne dans ses premières pages un.exposé du but qu'elle pour suit et de ce qu'elle peut défendre, parbieu fièrement dans la question de l'influence maçonnique au Congo. Il nous paraît utile dans les circonstances présentes de repro du ire çette page, qui montre clairement, ei peu de mots, quelle *est le grand intérêt ca tholique à défendre et quel e&l le but élevi 4^ue se proposent nos amis, avec une vigueui digne de cette cause. a Ou se rappelle l'émotion qui s'emparc des catholiques belges, quand retentit su Ibitement, il y a un an, la plainte collective des Missionnaires du Congo. 3 Jamais semblable fait ne s'était pro-thiit«.» L'action des Missionnaires belges s'é tend aux régions les plus diverses, avec une fécondité et des succès qui marqueront parmi lea plus belles conquêtes de la- civilisa tion chrétienne. » Partout nos Missionnaires ont montre îes mêmes qualités d'héroïsme, de calme endurance, de résignation tenace et victo-fi eu se. » A travers les continents comme à travers les siècles, il reste vrai, cet homma.ge: Tendu à notre peuple, par fet François-Xavier, le grand Apôtre des temps modernes îorsqu'appelant à lui des moissonneurs d'à mes pour évangélisen' les Indes, il s'écriait : « D& mihi Belgas ! » « Envoyez-moi des Belges! Il me faut des Belges I Pour moi, rie® ne remplacera les Belges ! » » Et voici que des cris de détresse partaient précisément d'un pays gouverné par des compatriotes et par des catholiques : fait imprévu, anormal, déconcertant-, dont il fallait chercher la cause. _ »■ Cette cause, Missionnaires d'Afrique et Chefs (VOrdre en Belgique, gens d'expérien-çe &o de conscience éclairée, la dénoncèrent sans hésiter : c'était l'action souide et perfide de la "Secte maçonnique, cherchant à entraver l'évangélisation là-bas, comme elle tente de ruiner ici, toute la civilisation chrétienne.» Ils se basaient, pour l'affirmer, sur des •faits, des aveux, des documents, des présomptions graves et concordantes. u Dès le mois de ma,us 1912, le « Bulletin &ntimaçonnique » avait jeté sur le débat la pleine, lumière du raport Sluys et du document Wangerniée. d Après ces divulgations et- faute de do-ïninients nouveaux, la Ligue jugea devoir s'interdir d'intervenir encore. » Elle fut restée dans cette prudente réserve, si les circonstances ne l'avaient contrainte à en sortir, bien malgré elle. w D Peu à peu, en effet, la discussion dévia. On vit certains catholiques, sous des préoccupations dont le fond nous échappe, «'appliquer à nier le péril maçonnique du Congo. » Le résultat de cette tactique devait fatalement être dô jeter le doute et l'ineerti-Sude dans le-s âmes, non seulement quant au drtnger lui-même, mais aussi quant à la clairvoyance et à la bonne foi de nos Missionnaires, soupçonnés d'exagérer ou de "travestir la réalité^ des choses. » L'œuvre de l'évangélisation du Congo risquait d'être privée de ses soutiens et de ses défonseurs, au moment où elle en avait le plus besoin. » D'autre part, l'indécision créée ainsi devait fatalement bénéficier à l'actiou de» ÎLogee. » Leur puissance et leur succès no dépendent-ils pas presqu'uniquement de la possibilité qu'on leur laisse, de travailler dans Nombre et le mystère, grâce à l'insouciance de l'opinion publique? » Dans la pensée de ses fondateurs, la Ligue Antimaçonnique n'a jamais été une association de recherches et d'études à cadre et à tendances académiques. » S'il en avait été ainsi, auraient-ils créé une Ligue dont l'activité s'étend à tout le pays Y 11 leur eut suffi de former un groupement de quelques historiens fureteurs et méthodiques, au milieu desquels nulle pla-ze n'était ouverte pour les hommes d'action.» La Ligue Antimaçonnique est au contraire un corps d'année, dont les soldats veulent être plus actifs, plus avertis et plus convaincus «pie d'autres. C'est une troupe d'avant-garde toujours prête au combat. C'est un instrument de lutte et de victoire pour la défense de la Cité Chrétienne nieî-uacée par nos « modernes Barbares ». 3 La Croix, pour elle, s'oppose au triangle* de la Maçonnerie, comme elle s'opposa, naguère triomphalement au Croissant de l'Islam. ï^es armes ont changé, la Cause sacrée du Christ eist restée la même. » Le « Conflit des Missionnaires » du Congo belge, n'est autre chose qu'une pliar ae de tfetfce lutte. Une fois de plus, nous y voyons la Foi Catholique aux prises avec 1 la Maçonnerie révolutionnaire et antichré-> tienne. * Dèe lors, pour la Ligue antimaçonni-{ que d, refuser de parler et d'agir, c'eut été mentir à ses promesses, trahir la Cause, . manquer à sa .mission propre. [ » Qu'on veuille revoir les documents que nous avons produits. Ils témoignent de l'obligation où nous nous sommes vus d'intervenir dans le débat. » La Slapm et le liste île la Mis, Un confrère catholique bruxellois, qui donne au cabinet toutes les preuves de dévouement « cherche», dit-il, « querelle ;> au ministre des Colonies non comme, catholique mais comme ehomme du gouvernements à propos de cette déclaration faite mardi à lit Chambre par le ministre : On a été jusqu'à proposer d'exclure do l'administration coloniale quiconque serait franc-raaçon. Jo tiens à déclarer sans ambages qu'une telle proposition est inacceptable. Je suis et je reste adversaire des mesures d'exception. Comme catholique, je veux bien être, s'il le faut, parmi les persécuté», jamais parmi les persécuteurs.Notre honorable confrère note que •£ le « Compte rendu analytique » enregistre à cet endroit plusieurs « très bien ! à droite ;>. Eh bien, ajoute-6-il, nous refusons formellement de nous associer à ces approbations... Nous aussi nous sommes prêt à combattre toute mesure d'exception qui serait propo-isée, au Congo ou ici, contre n'importe quel citoyen, à raison de ses opinions politiques ou de ses croyances religieuses. Mais qui a parlé de cela? Le jour où il sera démontré que la franco-maçonnerie belge est une académie de philosophes ou une compagnie de philanthropes et que, pas plus que la Maçonnerie anglaise, elle ne vise à coaliser contre l'Etat les iigeuts civils et. militaires de l'Etat même, les réunions des Toges de-viendront parfaitement indifférentes à tous les catholiques. Mais il y. a loges et loges. Sur quel patron les belges sont-elles taillée®? Sur le patron des anglo-saxonnes.philanthropiques exclusivement; ou des françaises, officines d'espionnage et de délation," et qui ont dressé la moitié de la France contre l'autre motié; ou enfin des italiennes, si menaçantes pour la liberté des citoyens et la_ sûreté cîe l'Etat que des incroyants notoires les dénoncent aujourd'hui à 1 indignation publique après en être tsor-tis avec éclat? « C'est aux françaises et aux italien nés, évidemment, que ressemblent le plus les loges belges C'est bien la doctrine officielle des loges qu|ont affichée, touchant l'influence civilisatrice du christianisme et l'apostolat des missionnaires catholiques, le F.'. Sluys cl; te F.'. Wangermée. En présence de faits aussi évidents et aussi graves, la méfiance s'impose aux hommes ele gouvernement. Et parler de « persécutés » a propos de gens qui, ayant déclaré la guerre au christianisme'lui-même, ne veulent frapper qu'à coup sûr, et un masque sur le visage, n'est certes pas conforme aux préceptes d'un sain et vigoureux réalisme. g Oui, il faut qu'il y ait place pour tout le monde au Congo, amis et adversaires du gouvernement, croyants et incroyants, et que tout le monde soit jugé par le Pouvoir d'après ses mérites uniquement. Mais si le Pouvoir a la preuve qu'une sodété secrète entretient ses membres dans la haine ele la civilisation chrétienne et les pousse à contrecarrer l'apostolat dos missionnaires,placés T>ar le Congrès ele'Berlin sous la sauve- j garde de toute 1: Europe, faut-il qu'il se croise les bras? Question capitale, et qui-l est., qu'on le veuille ou non, posée en fait.! impossible de l'esquiver à la faveur d'éloquents truismes. même salués par les applaudissements de la Droite ». « Le Gouvernement belge n'a de l'argent que pour les curés ». On nous écrit du Luxembourg t À la séance de mercredi dernier un député annonça que le projet « d'augmentation des traitements de la magistrature » sortirait bientôt des oubliettes de la Chambre. Peut-être qu'à cette occasion... Espérons que cette petite histoire d'un ecclésiastique, occupant jadis une place valant .< "en (lignite d celle d'un juge de paix, rappellera qu'un curé, avec 1,000 et 1,200 francs de traitement, une pension de 1,200 et (ra rement) de 1,400 francs ne peut vivre en Belgique pas plus qu'ailleurs. Un prêtre d'une soixantaine d'années, épuisé par le ministère paroissial — ne* oauilles n'étaient pas toutes des agneaux «-dut se résoudre a demander sa pension. Pendant tout son ministère les œuvres sociales et iweuses, auxquelles il contribuait toujours dignement,absorbaient chaque année son casuel et même une partie de son traitement. Nous sommes'sûrs qu'il dut encore à grands regrets refuser nombre de quittances postales qu'on lui fit présenter pour patronage ici... œuvre de la crèche là-bas... œuvre de la soupe à... Bref il n'était pas riche ! On lui accorda le maximum de la pension 1,100 francs. Une petite ville de province à proximi^ de tel médecin spécialiste fera mon affaire, se disait-il, je pouf-rai me préparer tranquillement à mourir. Il arriva avec ses quelques meublea et sa servante, loua une maison de 600 francs, tout alla bien... à la fin de l'année le digne prêtre fut effrayé par le nombre de notes à jDayer que le facteur lui apporta en gui*e d'étrennes en faisant la réflexion malicieuse: «C'est l'époque des comptes, M. l'abbé.» Le curé était en déficit î « J'ai donc peiné (il pouvait le dire) pendant 37 ans pour en arriver à faire de« dettes à la fin de mes jours ! » réflexion qu'il ne put s'empêcher de faire, tout pieux qu'il était, à un de ses visiteurs le jour de l'an. Le brave ecclésiastique chercha et trouva up petit vicariat sans titulaire dont les har bitants lui payent bénévolement une petite ind-emnité, pour messe le dimanche et autres services religieux, et lui fournissent un logement 1 Voiï comme quoi ce vieillard, retraité et infirme, en son temps si estimé par certains mandataires publics, maintenant devenu pauvre liopteux^ doit encore travailler pour gagner •< de quoi vivre ! » Avait-il raison der katolische Pfarrer air lemand de faire la réflexion en apprenant le taux des traitements du clergé belge ; < Wie_, d-as nennt wan Bettelgehalt ! s (Tra L tement do mendiant) 1,200 franlien ! c'est le traitement initial du jx Kaiserfôrster ». (Garde • des forêts impériales) chez nous ! Was ! sind Priester mehr nicht wert in dom j catolischen Belgen ! (Los prêtres ne sont-j ils pas plus estimés dans la Belgique catholique !) — Riehtig 1 * Petite Chronique La croix sur les corbillards. — En ces dé rniers temps, nouB avons reçu une série Je iettrea émanant de personneB habitant des communes (telles Molenbeck-Sfr-Jean et Verviers) où des administrations cartel-listes refusent aux familles catholiques la suprême consolation de placer une croix sur le corbillard transportant leur parent défunt à sa dernière demeure Toutes se plaignent amèrement do ce que la Chambre qui gaspille tant a'heures à des discussions vaines ne trouve pas le temps de consacrer une séance à la discussion et au vote du projet de loi déposé par M. Bor-boux.Le projet do loi sur les inhumations date de plusieurs années déjà.La dissolution des Chambres l'ayant rendu caduc, il a été représenté par M. Borboux, député do Verviers. Les sections en ont admis le principe, on n'attend plus que le rapport le M. Van Cleemputte pour le mettre à l'ordre du jour des délibérations de la Chambre. Nous croyons savoir aue l'honorable député de Gand compte deposer très prochainement ce rapport. X^a succesion de Léopold II. — Un accord serait intervenu entre le3 créanciers de la princesse Louise.Ils se partageraient, dit une feuille, une somme de 4 millions. L'accord serait signé cette semaine. Eevue de la Presss M. Brifaut, député de Dinant-Philippe .Yplé* "écrit à une feuille maçonnique : Votre journal du 1G janvier croit pouvoir affirmer que je serais disposé à renoncer à moi mandat parlementaire au cas où je n'obtiendrais pas l'entière adhésion de mes amis do la droit* dans le conflit qui a surgi au sr'^t do la campagne de la maçonnerie belge contre les missionnaires du Congo. Je ne sais ce qui a pu donner naissance à une information aussi fantaisiste- Je no tiens moi mandat que de la volonté des électeurs de l'ar-rondi<*soment do Dinant-Philinpoville ; co serarl une trahison et une lâcheté de ma part d'y renoncer sans y être invité par eux. Or, je vous prie de croire qu'il n'est nullement question cte chose semblable et que tout ce que i'ai fait jusqu'ici l'a été avec leur pleine approbation. Le « Soir > répond que les auteurs ch: faux bruit^ furent plusieurs membres de la droite, simplement ». Lesquels 1 Le iSoir: ne les nommera pas, et pour cause î « Là justice pour les officiers ». — Sou.-! ce titre, on lit dans une feuille antieatho-lique : Ne s'impose-t-elle pas au nom de la logique ? M. Renkin, qui fait partie du gouverncmenl ♦>t fut félicité après son discours par les minis très ses collègues et- peu* le chof du cabinet, <? dit: « Ou a été jusqu'à proposer d'exclure de 1*4 mini-stratiou coloniale quiconque serait franc maçon. Je tiens à déclarer sans ambages qu'une telle proposition est inacceptable. Je suis el reste adversaire des rresures d'exception. » Lors do l'interpellation Dovèze, St. de Bro querille, pour satisfaire les sectaires et le* amis de la Ligue antima^onnique, déclara qn< le serment constitutionnel prêté par l'officiel empêchait son affiliation aux sociétés ditee secrètes ©t que des mesures seraient prises contn ceux qui continueraient à on faire partie. Le discours de M. Renkin, qui fut certes soumis à l'approbation préalable de ses collègue* du cabinet, est en opposition avec les paroles du président du conseil. N'y ar-tr-il pasp lieu de priei celui-ci d'expliquer très nettement quelle sera désormais la situation des officiers dans l'armée au point de vue des loges maçonniques ? Voilà donc une nouvelle interpellation en vue; En somme, la logique l'autorise. Pourquoi deux politiques 'i M. Jean Ilichepin et le Tango. — Du <s Rappel M. Jean Rioltepin et le tango ont une destituée pareille.. De trente à cinquante ans, Riehépin chanta les Gueux, les Cbemineaux et les Tniands. Il subit même à ce propos une condanmaition infamante qui empêcha longtemps le poète d'entrer dans la Légion d'honneur. ^ Un. jour, le prenant au inot^J^^Tagalttwdi saccagèrent la nasse-cour et les vergers do l'écrivain enriclii. Rjcliè^ih la trouva mauvaise et iporta plainte... Ii « en liant pas plus pour dégoûter un poète. Aujourd'hui, complètement triuisionné, l'expoète des gueux est le oonférencior mondain le jplns appiandi do Paris, li fait les délices du pu-bfckï féminin de l'Université des AjmaJes. Il est de l'Aoadémie française et il vols-ino fraternellement, dans son fauteuil (^immortel, avec lea et Monseigneur I>uohesne. N'est-ce qun le poète des gueux — aujourd'hui oonferemnor mondain — devait fatalement s'éprendre du tango, danse de la basse pègre argentine, aujourd'hui dause favorite des salons à la mode ? Déjà, dans son discours de réeaptton à l'Académie, lo célèbre écrivain avait fuit une ajx>Io-gie enthousiaste de l'argot. Après avoir tenté d'anoblir le langage crapuleux, le poète tente aujourd'hui d'anoblir la danse <v.nèpfiileuee. 11 était temps que le scandale cessât. L'auteur du « Tango 9 mérite copieusement la flétrissure que vient de lui infliger l'épiseo-lïât. belge dans son éloquente épître aux pa-îents chrétiens: « L'apologie de la débauche, fut-elle l'œuvre d'un académk'ieu, est le geste éhonté d'un impudique. » La situation. — On lit élans le <;Patriote.) : Sureasc^hérisasnt sur les organes les plus exalté» de la Maçonnerie, une feuille conservatrice wallonne a imprim/» qu'à La fin du discours du ministre de la Colonie tous ses collègues du Cabinet, tous les membres de la Droite. M. Woeste en tête., sauf MM. Brifaut et de Jonche d'Ardoye, se piécipitèrent vers l'orateur <i»ite un mouvement indescriptible d'adhésion et d'enthousiasme. D'abord plusieurs ministres avaiont quitté la salle avant la fin du discours, et les députes qui s'étaient défilés aussi représentent un chiffre appréciable. Voilà le fait. Quant à la manifestation ainsi légitimement réduite, quelle est sa portoe? Ce qui se passe depuis trois jours à la Chambre l'indique assez clairement. Une campagne intense se poui^uit dans un double but: Afin que la Droite ne désavoue pas le ministre de la Colonie., afin que M. Brifaut se désarme lui-même. Nous serions en état de citer les arguments que l'on va colportant.Les membres de la Droite ■ le savent: ces arguments ne touchent pas à la question elle-même, ils sont' d'ordre extrinsèque. On fait appel à des considérations étran- • gères au débat que l'on croit do nature à im~ • pressionnev les représentants. 1 Ce n'est donc jias au nom de la cause que re-' présente le ministre, mais pour des motifs extérieurs qu'on demande à une majorité préten- ■ dûment enthousiaste de ne pas désavouer sa ligne de oonduito. Quoi ek1 plus significatif? 1 Mardi dernier, avant la séancc, lui ordre du joua* avait été préparé par un j>arlementaire do la Droite. Antérieur h tout déi>at et préjugeant j ' l'opinion do la Droite, cet ordre du jour a été désappiouvé, après le discours du niinlstre; i>ar des hommes considérables. 1 Comme on ne peut bâillonner M. Brifaut j comme un simple missionnaire ou comme lo provincial des Jésuites, il est l'objet d'un siège dans les règles. Oh! on lui reconnaît le (boit de se détendre, mais à la condition d'être bien 1 ' coulaut, do laisser intact celui qui l'a livré aux « bêtes féroces » de la maçonnerie ; on redoute surtout qu'il n'établisse par et articles l'exactitibde do ses affirmations dans le « Bulle-» tin antimaçonnique ». Cependant à Droite, des hommes de premier plan ne sont pas avemgles au p<>int de ne pas être frappa's des dangers d'une politique bicé-jxJiaie se défendant en Belgique fontre la Ma-' çoojierioj lui lais;sant cai-te blanche au Congo. " L'un d'eux a signifié naguère au ministre de Ifk Colonie que son attitude était indéfendable ; un autre ces jours-ci Pa mis en garde contre ■ toute illusion. * L'opinion catholique, «rt-il dit, ' 11e vous appivuve pas ; aile ne vous suivra pas.» ' Il est certain que toute solution, qui ne sera ' pas explicite, c'est-à-dire^ telle que la Maçonnerie s'en trouve contrariée sera un acte de du- ' perie, do faiblesse, gros de conséquences péni-1 bles. Au-dessus de tout, il faut avoir .égard à J l'œuvre essentielle de la colonie : l'Evarigélisa-tion, c'est-à-dire, dans la réalité, le seul moyen ' efficace de civiliser. Pour cola, les déclamations ' 11e suffisent pas ; des actes énergiques sont indispensables.La lettre des évèques. — D'« Aniicus 1 dans la a Ga/aette de Liège » : Nos Evoques viennent de parler à leurs ouailles le langage ele la vérité évangélique. Justement effrayés de voir la. cité maudite et la cité chrétienne se mêler dans la confusion du mon-de, et, grâex) ii cette promiscuité, les mœurs païennes menacer les foyers chrétiens, nos vigilants Pasteurs réprouvent, flétrissent modes licencieuses ainsi que danses lascives et rappellent les esclaves de La mode à la fierté de la conscience qui-traite de haut le vice et le méprise; Cette condamnation (x>llectivé de nos Evoques et cette énergique proclamation élu elevoir qui s'impose à tous les fidèles seront un précieux appui pour les courages timides qui gémissaient en sexiret et n'osaient rompre ouvertement avec des pratiques manifestement contraires à la dignité des disciples du Christ. C'est un vieux conflit entre le monde çk,l'Eglise, le - monde, q^i" veut toajou.vs «w-paganisme et l'Eglise qui it'entend pas laisser prescrire la morale du Code évangélique. ...De si criants abus dans les toilettes do soirées appelaient de la part elôs autorités ecclésiastiques une juste et sévère réprobation. Nos adversaires y trouveront naturellement matière à épi grammes ,ils «sont mémo capables ele crier à la. tartuferie; mais les âmes étroites sont averties et, si elles veillent s'entendre, si quelques reines ele l'élégance soutenues par quelques arbitre» élu 1k>u goût commencent la salutaire réforme de La mode, celle-ci reculera. Le succès est dans les mains de celles qui tiennent le scevp-tro mondain et qui ont bien évidemment le droit de dicter leurs volontés à leurs tailleurs, surtout si elles le paient. LA VILLE L'Association Catholiqne et Constitutionnelle de l'arrondissement de Bruxelles se réunira, dimanche 25 janvier, à 9 h. 30, en assemblé générale, au local « Patria >d rue du Marais, S3. Ordre du jour î 1) Election de deux"' vice-présidents ; 2) examen do la situation politique de l'arrondissement; 3) Rapport do M. De Bue sur la police rurale; 4) Rapport de M Wauwer-mans sur la petite bourgeoisie; 5) Motion en faveur do la revision des statuts de l'Association (écliango de vues). » Dîners parlementaire. — Les membres du gouvernement recevront leurs collègues de la Droite dans une série de dîners qui s'échelonneront d'ici à l'ouverture du Ca- ' rême.Cette semaine déjà, quatre dîners auront lieu chez divers ministres. — «—: Milice. —Le « Moniteur s publie les ta-blèaux des infirmités et des maladies qui elonnent droit à l'exemption du service militaire. ! — - • " ||M | La santé de M. le sénateur baron & j Giey. — De notre correspondant, te 17 : L'état de santé du baron de Giey, l'hc norable sénateur pour Namur, s'étant- ag gravé, le sympathique malado a reçu le derniers sacrements vendredi, avec i a plu grande piété. Samedi, on constate plutôt une améliora tion. Elle est trop faible malheureusemen pour que l'on puigse ti*op espérer encore. Partout, dans la province de Namur, oi prie pour le baron de Giey, si aimé de tous Fia prochaine du débat scolaire. — D'à près une feuille maçonnique de Bruxellc « un accord serait intervenu, entre un cer tain nombre de eléputés de divers groupes pour terminer la discussion de ta fc»i ecc laire à, la fin de la semaine prochaine. & La lassitude de la quasi-totalité des meai bres de la gauche est visible. Leurs chefs &< taisent. Deux ou trois comparses, syetéma tiquement, prennent la parole et déposes des amendements à chaque article. La discussion de la loi avance assez ra P1 Cernent depuis huit jours. Oo est arrivé : I article 21 auquel ont été rattachées tou tes lea dispositions relatives à l'emploi aei langues. La Chambre a déejidé d'en termi ner 1 examen mercredi II ne restera plu-alors à examiner qu'une dizaine d'article! avant le vote sur Vensemble. Celui-ci aurg certainement lieu en février. Aux hospices de Bruxelles. — Une iafir miere de l'hôpital St-Jean est morte de« suites d une fièvre typhoïde, contractée et soignant des malades atteints de cette affection.Le conseil général des hospices a décide de commémorer ce fait, en plaçant dan! uno des salles do réunion eles infirmières, une plaque de marbre sur laquelle seront gravés les noms de celles qui, dit le rapport officiel, « pourraient être. victimes d-leur dévouement ». Le prix de revient gsi-a d'environ 1300 fr. dont 650 fr. couverts par des souscription privées. Nous nous inclinons devant les victime? du devoir. Des sœurs aussi, ont succombé à dés maladies contractées au chevet des malades qu elles soignaient ; jamais, le conseil de* hospices n a songé à leur élever lo moindre piémorial. Dernièrement, cinq religieuses recevaient eles décorations pour services rendue dans les hôpitaux. L'administration leur a fait parvenir ces décorations, par un mes-sager, sans un mot de remerciements ni de tericitations. sans même une simr k formule de *poîitessô... M. Clemenceau dirait qu'au conseil"des hospices de Bruxelles, c'est le rogne du mut fié,... quand il s'agit des sceurn infirmières.» Cours d'apologétique populaire. — (Rue Brialmont, 11, it Bruxelles.) -— Mardi pro^ chain continuera la série des conférences sur les libres-penseurs. Le IL P. Deman parlera de J.-J. Rousseau, désorganisateur social. Puis, le 27 janvier, le B. I'. Paquet parlera de Renan; lo 3 février, 1e K. 1». Hoc-landts donnera la biographie de Ferrer efc de son osuvre; le 10 février, lo R. P. Dieeckx fera connaître Ernest Haeckel : sa conférence sera agrémentée de projections lumineuses; enfin, le 17 février, le JL P. Mélotte parlera de Zola. Les cours, réservés aux hommes, commencent a 8 h. 1/2 du soir, aux dates indiquées si-dessus. Enti'ée gratuite. Le sucre à l'armée. — Sur ordre cïe M. le onnistre de la Guerre, les soldats recevront chacun, à partir de mardi protîhain, une ra-(luo^idienno de 25 grammes de sucre. Importation d'œul's provenant de la Bulgarie. A cause de la peste bovine qui reçue en Bulgarie, jusqu'à nouvel ordre,l'importation et le transit des œufs emballés ians de la paille ou du foin et provenant* ie la Bulgarie sont interdits. Le transit direct de ces envois oc pourra 5 effectuer que par la voie ferrée sans iransbordement. Les œufs emballés dans de la paille ou du :oiu en cours de route au moment de la pu-olication du présent arrête ne seront admissibles en Belgique qu'à la condition qu» a paille ou le foin servant d'emballage soifc ietruit au feu, à la frontière, par les soinB t aux frais des importateurs, sous la surveillance du vétérinaire de cootrôle. l'KUlLLETON DU 20 JANVIER 1911. *» ÂU SOLEIL COUCHANT pcw uVIathiilde Aîanic. II Personne ir'eût pu reconnaître la Belle Madone, ordinairement de ligne élégante et île correcte allure, ainsi fagotée, coiffée de travers, voûtée par le souci. Quelques minutes, Mine Alibert marcha sans but, pour soulager son çxcitation. Où irait-elle promener son désarroi et chercher du réconfort? Ses épreuves étaient trop mesquines pour en importuner ses connaissances mondaines ou les brillantes clubwomen du Coli-seum. En e}ûete de sympathie sincère, alors, naturellement, elle pensa à la plus humble de bcs amies. } La « pauvre Mme Férier », comme on l'appelait maintenant dans son ancien milieu, pouvait comprendre les moindres vexations de I existence, les ayant expérimentées toutes, grandes et petites. Née riche, elle s était mariée par amour à un bellâtre, qui dissipa au baccara et ailleurs leur patrimoine commun, et ne trouva rien ele mieux pour réparer ses torts, que rie loger deux balles dans sa tête frivole. Lu * pauvre ivlme Férier », ayant deux enfants sur les bras, ne prit pas le temps de s'as- i seoir pour pleurer. Bravement, elle lutta, ! et; pour élever et nourrir sa couvée, elle ouvrit, ruo Ixaeine, une pension ele famille ele tenue convenable et ele prix modestes. Ce fut l.Y quo Mme Alibert décida de di-ner cc soir, .Une giboulée, attardée fin avril, creva tout à coup, et les fiacres se trouvèrent pleins, comme par miracle. La daaie sans parapluie, avisa BastiJÎe-Grtneiîe qui s'arrêtait, à quoques pa3, pour charger. Elle y grimpa; le brave omnibus la déposerait- à la porte de Mme Férier. Mais le conelncteur la retint sur la plateforme.— Plus de place intérieur ! La fatalité, encore et toujours ! Le lourd véhiculé roulait déjà. La pauvre femme,mortifiée, ballottée et de plus en plus écheve-lée, se cramponna, d'une main convulsive. Un jeune homme sortit, de la voiture. Elle uo le regarda même pas, ne visant que la place vide, vers laquelle elle se rua. Un autre étudiant, assis au fond, cria à son camarade, debout maintenant au dehors : ■— (On ne te remercie même pas!... Ça te dégoûtera do la chevaloresquerie, j'espère?— Que veux-tu, mon cher! répliqua l'autre, bon enfant. C'est plus fort que moi. On m'a habitué à être poli avec les vieilles personnes. Des risées sournoises «se propagèrent. De toute son âme, Mme Alibert désira un accident qui culbutât la voiture. Oh ! tous ces yeux darelés, scrutant les ramagee- ele son voile? détaillant, sans indulgence, les petits artifices du maquillage et de la coiffure ! Vieille!... C'était si évident?... Et une vieille qui ne voulait pas vieillir! On lu jetait ce moteomme l'outrage le plus sûr de la blesser I... Les autres mentaient donc qui l'entretenaient dans son agréable illusion, jusqu'alors ? Ce fut brutal et douloureux comme l'extraction d'une dent. j La Belle Madone, mourante de honte et de colère rentrée, profita de l'arrêt au coin ele 1 Odéon pour quitter l'omnibus. Et elle s'élança dans une course éperdue, vers le refuge espéré. Enfin, elle atteignit le couloir, enfila l'escalier où flottaient des relente de cuisine économique, senteurs de choux bouillis et graillonnements de fritures. Mme Férier, en e peignoir de molletoîï grisâtre, pencha sur la c rampe son buste amaigri, et avertit à la eî cantonade : n i ~ Ce n'est pas encore le boucher, Marie, a Il faut renoncer au rôti de veau, ce soir. n Mai« elle reconnut l'arrivante, uurgio de q la pénombre, au tournaot. d — Vous, Clémence!... L'aimable surpri-e ! Quel bon vent vous amène ? — Une bourrasque, ma pauvre! répondit klme Alibert, d'une voix expirante. Alarmée de ce ton lugubre, pressentant les^ choses considérables, Mme Férier e Lirai n a son amie. On dut ouvrir trois portes .vant de trouver un coin propice aux confiances. Le repassage occupait la salle à tianger; deux Allemandes déchiffraient une onate dans le salon. Enfin, Mme Férier in-roduisit son éminente visiteuse dane sa iropre chambre, encombrée comme un gar-le-raeuble.— Excusez ce désordre, ma bonne amie, lit la maîtresse de maison, déblayant un auteuil et s'asseyant elle-même sur le bore! lu lit. Noue sommes au complet. Nivettc ist même expulsée de sa cellule et loge provisoirement avec moi. Je n'ai pas eu le temps le m'habiller, aujourd'hui. Aujourd'hui pas plus qu'hier, la malheu-euse! Nuit et jour sur pied, tiraillée de dix :otés à la fois, elle se consumait chair et iang, et, de douze ans plus jeune que Mme Jibert, elle semblait l'aînée avec son vidage desséché, son teint de cire, ses orbites taves où brillaient deux beaux yeux de bi-:he blessée. La dame de lettres s'effondra sur son iege. — Je n'rn P'ais plus... gémit-elle. Tout ourne contre moi 1 — Mon Dieu, ma bonne Clémence, que ■ous arrive-t-il ? Un coup à la porte, et, par le trou de la errure, une jeune voix : — Nivette serait-elle de trop? —- Nullement! Qu'elle entre! acquiesça ifme Alibert avec un geste las. Geneviève Férier, dite Nivette, s'avança ntre la commode, la chaise longue et les artone, comme un cygne louvoyant parmi es îlots. Du cygne, elle n'avait pas seule-lent la souplesse et la grâce, mais, hélas! ussi la blancheur, — cette blancheur anér lique des petites filles de Paris qui man-uent d'air, veillent trop tard, roulent trop 'idées soue leurs fronts puérils. Nivette alla présenter sa joue pâle an baiser de Mme Alibert. — Grande amie, maman vous a élit mon gros chagrin?... Jo n'ai pas eu le cœur de voue l'écrire... Mon aquarelle a été refusée. — Comment! Je t'avais pourtant signalée à Barbizieux. — Ils en ont tant et tant de ces recommandations, les membres du jury ! dit la jeune fille avec une douceur accablée. Des larmes au fond de la gorge, elle ajouta » — C'est dommage!... Reçue au Salon, je trouverais plus facilement des travaux, de* élèves... Et ça me permettrait d'aider un peu la pauvre maman... qui s'extermine... — Ce lâcheur d- Barbizieux ! goonda Mme Alibert. Je lui ferai mon compliment! L'échec de sa protégée la touchait au vif. comme un affront personuel. Elle ne comptait donc "plus, pour qu'on se préoccupât .s] peu de satisfaire see désirs ! On l'estimait déjà quantité négligeable! L'amertume déborda de sou cœur gonflé. — Décidément, tout s'en mêle!... Ah! ma bonne! Je vais, aujourd'hui, de catastrophe en catastrophe ! La révolution est chez moi ! Et, pathétique, elle entama le récit de ses tribulations, — en taisant la scène de l'omnibus, — sans réfléchir que ces vicissitudes étaient choses bien médiocres auprès eles drames vécus par Mme Férier. Celle-ci — l'excellente âme! — n'y songeait pas davantage et s'apitoyait sincèrement. — [Enfin, les sept plaies d'Egypte! con cluait Mme Alibert, lamentable. Et cela tombe sur moi dans une période de travail ardu. Jamais mon livre ne sera prêt à temps ! — Ne vous en tourmentez pas! disait Mme Férier, consolante. Ménagez vous ! N'avez-voue pas acquis le droit au repos? Mme Alibert frémit, comme sous un coup el'aiguillon. Encore un conseil de retraite! Elle se redressa, révoltée et solennelle, une sentence de Nietzsch à la bouche : ~ L'âme qui aspire au repos demande à vieillir 1... Ma chère, il faut travailler pour durer. —- Peut-être !... Mak « se repeser I » mur mura Mme Férier, avec envie, les yeux va gues. Le repos, à la campagne, que ça doi être bon ! — Oh! oui! soupira Nivette. De la vrai campagne! Des prés, des arbres,des fermes avec des vaches près des barrières çt de poules grattant le fumier ! Mais sept coups sonnèrent à la pendule Les mirages bleus et verts s'évanouirent. — Nivette, ma petite, va surveiller la ta ble ! chuchota vivement Mme Férier. — Et mets-y un couvert, de plus. Je dîm avec vous! ajouta Mme Alibert. Nivette frappa dans ses mains. — Gentil, ça ! Je cours annoncer la nou velle et vite improviser un entremets.Ce qui tout le monde va être content 1 De la nouvelle ou de l'entremets? San daigner l'expliquer, Geneviève sortit sur ui temps de valse. Et Mme Alibert s'exclama charmée. —- L'aimable fille! Vous êtes, du moins bénie dans vos enfante, Pauline. ~ Oui !... C'est vrai !... Mais je ne suis pa quitte de soucis, néanmoins murmura Mim Férier, rappelée à see journalières anxiétés Maurice a raté Saint-Cyr. Le voilà simph fantassin, ^ en attenelant Saint-Maixent. E Nivette, si simplette, si^sage, me préoccup» encore plus... L'atmosphère, ici, est un pei surchauffée. J'élimine autant que je pui l'élément masculin. Mais je crains toujour; que emelquc étranger ne s éprenne ele la pe tite Française et ne l'emmène au diable, ci Pologne ou au Brésil... Que deviendrais-je Et, pour elle-même, quel exil!... — Non! non! Pas eTe mariage par èmbal lement! Ça finit toujours mal ! déclara Mm< Alibert avec conviction. L'amour, quel beai piège à tourterelles!... N'y laissez pas pren dre notre Niyette ! Toute sa vie, elle avait guerroyé contre l'amour, — le paradoxal, subversif et des tructeur amour,r- qui n'en faisait pas moini de ravages. La pauvre maman soupira ele plus belle — Mon Dieu ! eiue je voudrais la voir ca sée, mariée à quelque honnête garçon, dans un bon trou de province, ofi j'irais achever " mes jours près d'elle 1 Tout à coup, par un de ces phénomènes bizarres de la filiation des idées, Mme Ali-3 bert « sentit » la brochure, restée distrai-» temont en sa main, et un choc se produisit 5 dans sa mémoire. Ce professeur, qui lui envoyait une étude sur « les Champs de ba- - taille du Poitou », .Ai. Vital Graneau, --mais il était veuf!... De secoude jeunesse, pas beau assurément, et nanti d'u: fillette, mais muni de trente-six titres univorsitai- î ree, lauréat de l'Institut ; bref,un parti vraiment sérieux, représentant un solide mariage de raison, — justement ce qu'il fallait - à Geneviève Férier. î Mme Alibert poussa le genou de son amie, et murmura, un sourire sibylliquo au coin * des lèvres : 1 Peut-être ne eera-t-il pas impossible . d exaucer vos souhaits... On y travaillera !.. — Que dites-vous?... Oh ! chère bonne fée î Le signal du dîner retentit, avec le timbre d'un réveil carillonnant le lonr du cou- 5 loir. Mme Alibert se dégagea des mains fro-ï missantes qui serraient les siennes. — Chut! Laissez-moi creuser l'idée î Nous i recauserons 1... t — Oh! quel service vous me rendriez! î Quel service ! répétait, comme un refrain. « la « pauvre Mme Férier », endossant le cor-s sage de jais, semé de reprises, et la vieille ' jupe do satin qui lui servaient d'uniforme, pour présider le repas du soir. > Mme Alibert tint parole. L'amusement ■ que lui procurait la tablée cosmopolite, et la causerie, émailléc de barbarismes ger- - mains, slaves ou saxons, ne lui firent pas - perdre de vue la mystérieuse « idée »... i L'ielée se fixa, grossit, noyau initial d'un projet qui se développa rapidement et ee précisa au salon, tanelis qu'un jeune Rou-; main aux cheveux bleus, accompagné par une Silésienne aux tresses de chanvre, com-! mençait sur le violon une czarda vertigi-ueuae.Mme Alibert, pensive, contemplait Je tableau qui décorait le panneau principal t. i une copie de « L'Embavouement pont Cy-" thère », laiesée en paiement lA suivre!

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods