Le courrier de Bruxelles

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21 January 1914
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Mercredi ïl |an\ter 1914, ABONNEMENTS t tnain 'bois loi» BEL 01 QUE . & 10.00 S 00 2-60 B0L1.ANPB . | ig 2o e eO 4.80 LUXEMBOURG -> UNION POSTALE. 30.00 1 S.00 7.60 5 CENTIMES «uooléments na «ont eas «ni» •»>*•«*• TÉLÉPHONE SABLON 1764 LE COURRIER §3*aan§&, -S' II»' ** -■■■ « Il , MtV^} BUREAUX§ A BRUXELLES « 52, rue de la Montagne A PARIS t 30, rue Saint-Sulpice, 30 5 CENTIMES sueexâment» ne sont mis en weraï» TÉLÉPHONE SABLON 175» DE BRUXELLES s Pro arts et focis — Les savants catholiques Le,verrier — Secchi — de Lapprent < JNous n'en finirions pas si nous voulions continuer jusqu'à épuisement notre trop , courte revue des savants catholiques, c est- j à-dire de ceux qui ont su unir, parfaitement, ] «n eux la science et la foi. Mais nous voulons faire encore pla-co u Hnp science qui est bien la plus elevée par-mi les autres, celle qui a pour ob.iet les plus grandes merveilles de la création, see œuvres les plus puissantes et les lois qui les régissent, lois les plu difficiles à pénétrer, mous voulons dire : l'astronomie. Quelle est dans la science de l'astronomie le savant le plus important du siècle dernier? Incontestablement ce fut Leverrier, «dont Sully-Prudhomme a pu dire : « Après TSewton iï n'y a pas eu de génie plus puissant, s'il y en a eu de plus inventif. Son œu-vre est; colossale. » *% Le regard de Leverrier pénétrait lois *iua les astres. 11 regarda au deià! On ra-«eonté qu'un jour, après la découverte de la j>lanète Neptune, un de ses adorateurs lui ayant dit gracieusement : Mon cher maître, tous voilà porté jusqu'aux astres. — Je «compte bien, répondit Leverrier, monter un jour plus haut eneore, j'espère aller au ciel I Il n'était pas de ceux qui voudraient éteindre les étoiles du ciel comme Viviani, tnais bien plutôt les allumer, les signaler. Ce savant chrétien avait fait placer un grand crucifix dans les salles de l'observatoire. Malade il se traînait de ses chers Instrumente à la croix qu'il saluait,, en pensant à Celui qu'il retrouverait là-haut dans gloire. Ce fut le 23 septembre 1877, jour anniversaire de la découverte de sa planète que celui qu'on a nommé le géant de l'astronomie moderne expira pieusement, assisté du curé de sa paroisse, comme il l'avait voulu. « Car, disait-il,je ne suis pas seulement un catholique, je suis un paroissien. » On né saurait, en parlant des savants astronomes, oublier l'illustre Père Seeclii. Graiîd savent catholique, puisqu'il était jésuite! et grand savant astronome, puisque pendant de longues années il fut l'arbitre des questions et du travail astronomiques dans le monde entier, dirigeant ce travail de son observatoire de Rome, modèle d'organisation pour tous les autres. Comment du reste s&uraifc-on concevoir «les astronomes sans religion, sans Dieu, matérialistes, athées? Tous leurs travaux, toutes leurs études, conduisent à la constatation de forces immenses, d'astres innombrables, de lois, précises, d'un ordre magnifique conservé pendant les siècles, on peut dire, les siècles des siècles... sans auteur ! sans créateur, sans maître 1 *** Pour conclure, donnons la parole à un de nos savants du temps le plus proche de noue, M. de Lapp&rent, qui fut appelé par l'Académie des Sciences à remplacer M. Berthe-lot aU siège de secrétaire perpétuel de cette académie. Interrogé sur cette question que nous avons posée au début de nos articles et qui est d'un intérêt toujours vivant : « La foi du savant est-elle une gêne à ses recherches et explorations scientifiques? » II y fit cette réponse — le 15 juin 1906 — : Je tiens à déclarer, non seulement qu'à cet égard ma foi de catholique n'a jamais été une gène, mais qu'avec un perpétuel réconfort intellectuel et moral, j'ai récueilli dans ce milieu chrétien de mon activité, une aide puissante pour remplir ma tache d'homme! de science. » —- Nous pouvons dédier cette réponse à notre illustre citoyen Tcnvagne, et souhaiter qu'il en profite. • —♦ ■ ; Son prédéessseur : l'AVbé Grégoire uo e<nute en cnute, n a eso aouu mssc ,ju& qu'au fauteuil de la présidence ! Je le con 1 nais assez pour savoir qu'il n'est pas heu > reux tout à fait. La popularité l'enivre mais, le soir venu, quand il se retrouve er faco de lui-môme et de sa conscience, dans > la solitude de son sacerdoce oublié et pro fané, il doit souffrir et il souffre. Il n'étaii b pas fait pour cela... Je n'ajouterai point ma pierre à toute; ! celles qu'on lui jette. Ceux qui l'ont pous ' sé depuis vingt ans ot qui l'on défendi - contre les remontrances et les avertisse 3 ments se signalent aujourd'hui par la fu reur de leur zèle. On dirait qu'ils se 6en tent en retard devant l'opinion catholiqiu et qu'ils s'efforcent de regagner le temp perdu. C'est leur affaire... Nous autres 2 nous n'avons pas attendu cette suprême dé , bâcle pour jeter le cri d'ararme. Notre ta 3 ehe est faite. Il nous reste à attendre, à es pérer, à prier. & * * Cette triste aventure comporte une mo ra>lité. Elle correspond à un mal en dé mique, à un état d'esprit qui s'est déjà ren contré plus d'une fois dans l'histoire cl a l'Eglise de France et qui aboutit aux mê mes révoltes, aux mem.es déchéances.^ U) ' prêtre s'est assis jadis sur ce siège où uj autre prêtre s'assiéra demain. Lui aussi 11 il se çrut très grand parce qu'il était per î? ché très haut; il se crut irréprochable par e ce que la voix populaire l'absolvait. Ce n sophismes que Bacon appelait « les idole: . du forum » enténébraient sa conscience Jj'abbc Grégoiro est le prototype de ce malheureuses victimes du « morbus demo i, craticus >; et qui n'inspirent jamais plus d" pitié que lorsque le suaire dont elles son u enveloppées est la soutane d'un prêtre. L'abbé Grégoire n'est pas ce qu'on nom mo communément un mauvais sujet ecclé s siastique. Il est régulier, pieux, cliaritable - Il a du caractère, du courage. Il t ranch' s sur les Lebon, sur les Gobel, sur les Lin r det, sur les Lalancle, sur tous le» misera blés que le vice et la lâcheté conduiront ; e l'apostasie. Le jour où ces individus abj.u ;* renb devant la Convention leur foi et leil ►- fonction,, Grégoire se redresse noblement e t- refuse de les suivre : c Quant à moi, — s'é L_ erie-t-il,—catholique par conviction, et pa sentiment, prêtre par choix, j'ai été dési gné par le peuple pour être évêque, mai »" ce n'est ni de lui ni do vous que je tiens, in i. mission... j'ai.tâché de faire du }.nen dan L mon diocèse, je reste .évoqua pqjif en mr encore. >- Et il est si-éloquent qu'il arrach ' des applaudissements à Danton et à " lie bespierre. Le cœur de Grégoire est à peu près in e tact, mais l'esprit . est fausse, 'irremédia blornent perverti. A l'origine, .le-goût d paradoxe, des sentimentalités maladive:-des manies d'orgueil et de suffisance, le dt 1 sir de se séparer du commun des mortel* h d'être vet de paraître original. Il n'a qu :, ce ntoyen d'émerger de la foule: le géni L_ est modeste, les idées courtes, la scienc ■superficielle, la parole plutôt terne. E pourtant il faut bien qu'il se distingue e l" qu'on ne-l'ignore point. Alors il tire de t pétards pour attirer l'attention sur lui. 3 ! publie son « Essai sur la régénération de Juifs ». Après cela, il est connu : un cathc lique qui prend la défense d'Israël, un pr^ tre qui pousse la tolérance jusqu'au fanï tisme, cela vous pose un homme du jou e au lendemain. On se dit qu'il nèst poir s, pareil aux autres et qu'il ajoute à la déf L'_ nition. Ajoutez tout de.suîte une seconde manie Grégoire est déjà tourmenté de l'insomnî G sociale. Le monde est mal fait, il faut 1 e réformer. Le réformer, c'est trop peu dire s il s'agit de_ le transformer de fond en cou . ble. Grégoire ne fut pas envoyé à la Coin tituante pour y défendre les droits de l'I 1 glise. Il raisonne comme le curé Lecesv " qui s'écrie à la tribune : « Que fâui-il pou : régénérer la nation? Des évèques2 non :fc des grands vicaires? non; des religieux ^ y oint ; des curés «' pas davantage. Que f au il donc3... Des citoyens et uniquement de citoyens ! » Grégoire n'est eue député et s seule mission est de travailler à la met: le morphose du monde. A bas les Bastilles! ie bas Jes j^rivilèg^? à bas les traditions si ;e culaires ! à bas les trônes et les palais ' Tout par le peuple, tout pour le peuple 5 Le 11 juillet 1789, il préside l'assemblée d Versailles ; des accusations sont porté< contre les courtisans qui complotent dar l'ombre. Gi*égoiro se lève ; il prend une a titude de prophète hébreu : « Le ciel — cl: me-t-il, — marquera le terme de leurs sc< lératesses; ils pourront éloigner la Rév lution, mais certainement ils ne 1 oapelieront pas... Nous sauverons^ la liberté naissante qu'on voudrait étouffer dans son berceau, fallut-il pour cela nous ensevelir sous ! les débris fumants de cette salle. « Inipavi-dum ferient ruinae. » Le pauvre prêtre se grise de mots et d'images; il vaticine il n'est plus que la sibylle de la ré vol ut on . sociale. Et peu à peu le jeu du paradoxe en arrive à lui faire une âme haineuse, rageuse, hargneuse. Le phénomène est fréquent: les ; agneaux se muent en tigres, les charita ns . en sectaires, les apôtres cté la loi d'amour ^ en pratiquants de la loi de haine. Les pre-mières paroles que Grégoire prononcera à , la Convention ne sont plus d'un homme . normal. Il y a une lésion dans ce cerv< u ! sacerdotal, Grégoire est en proie à une î'a-. çon d'épilepsie qui l'oblige à gesticuler, à . hurler et à délirer. Il monte à la tribune . et demande l'abolition de la royauté. Des , phrases de fou sifflent entre ses dents : l ;< Les dynasties n'ont jamais été que des ra-1 ces dévorantes qui ne vivaient que de chair !. humaine... Les rois sont dans l'ordre moral . ce que les monstres sont dans l'ordre phy— . sique. Les cours sont l'atelier des crimes et la tanière de-s tyrans. L'iiistoire des rois est le martyrologe des nations ,etc., etc... » La Montagne l'applaudit: c'est assez pour que ce prêtre soit heuîeux.Il n'a plus d'autre conscience désormais que ces énormes battoirs, tachés de sang. Il relève de ce jury féroce et n'en veut point connaître d'autre. Au moment du procès de Louis XVI, il était, en mission dans la Savoie. Il adressa à la Convention une note dans laquelle il se prononçait pour Ta comdamna-tion de « Louis Capet », sans appel au peuple ; mais, réprouvant par principe la peine de mort, il déclarait se borner à la satisfaction de voir condamner le roi. L'âme d'un Grégoire est plus hideuse que celle d'un Marat: celui-ci tue en obéissant à ce qui lui sert de conscience; celui-là demande qu'on tue en désobéissant à sa conscience.Enfin, pour couronner le.tout, une igno-" rance complète deja théologie la plus élé- - ment-aire. Grégoire a lu tout le Rousseau, • tout le Diderot, tout le Raynal. Il est très -1 fort sur le Contrat social et sur les causes " de l'inégalité parmi les hommes. Il fut de - ce clergé que Pierre de la Gorce a si bien t décrit dans le premier volume de son His- - toire religieuse de la Révolution » : << Dans f l'âme à deux compartiments, le comparti-t ment sacerdotal se ferme et l'autre'«'ou-■ vre. » Et celui-ci est aussi encombré que r l'autre est vide, Grégoire en sait moins sur - la constitution de l'Eglise, sur le magistère s du Pape et des évèques que le dernier défi a enfants du catéchisme.Le 27 décembre 179<;, s il prête le sonnent schismatique sans ?A. ?. moindre scrupule car, dit-il, « après le pI'a'j' t rii-ôr, le plus sérieux examen, nous déclâ- - ions ne# rien apercevoir dans la Constitution qui puisse blesser les vérités saintes - que nous_ devons croire et enseigner. » Il ~ n'y a point de spectacle plus eu casse que 1 les efforts de Grégoire en 1795 pour re-, constituer l'Eglise de France. Il a son - journal, lui aussi ^ cela s'appelle les :< An- • nale-a de la Religion :> et il v insère des let-e très où on l'approuve, où on l'encourage. 0 Celle de Francis, évêque de la Moselle, se ^ termine par cette phrase qui doit sans dou-t te susciter d'autres dévouements: « Je m'a-t bonne volontiers pour six mois aux « An-i s nales de la Religion. » Et. dans ce journal, 1 le pauvre dévoyé s'acharne à l'inutile tf*v s che de ré-lever .les ruines sans le Pape, de l'établir la hiérarchie en maintenant dans - l'Eglise l'anarchie démocratique.Il signe la • fameuse « lettre encyclique de plusleu-rb f évèques de France à leurs frères :>, où l'on t s'applaudit que « la religîon n'a plus de t- consistance politiquo » et que par là «soient levés tous les obstacles à son rétablisse-' ment On cite Bossuet à jet continu, on o est chrétien jusqu'au bout des.ongles et ca-e tholique suivant les principes et traditions ; de l'Eglisé gallicane. On est tout ce qu'on i" veut. On sent en cette lettre la lassitude de j- pauvres hères qui, à la fin, rougissent de !■ leur rôle, s'ennuient dans le vide qui les e entoure et voudraient bi«*n se rendre un i" semblant d'honneur par un semblant de ; bon vouloir. On a,dresse cela au Pape, et, • dans la perspective d'iiP silène humiliant, '* on termine par un couplet de bravoure: s « Nous resterons à notre poste tant que le a bien des fidèles le demandera... Prenant Dieu à témoin de la pureté de nos inten-à tions, nous y attendrons la mort, aban--- donnant aux décisions de l'Ee;lise univer-! selle et'.a-la justice incorruptible des siè-! cles le jugement de cette cran de cause. :> e Le Pape ne répondit point. Grégoire en is fut- navré et, une fois de plus, il gémit en s son cœur Que l'Eerlise fût si intransigeant*? i- sur les principes de sa constitution et èon y horreur des révolutions. * )- * * SB »>i JI .■■mu ~ i ...tw Il mourut — quoiqu'il fut enterré de- £ puis trente ans au moins — le 28 avril 1831. j t Il n'y eut autour, de son lit de mort que des prêtres dissidents. On refusa à sa dépouille mortelle la sépulture ecclésiastique, j^p mais ses amis passèrent;outre. Ils porté- Con fent le cercueil à l'église de l'Abbaye-aux- A Bois : un interdit chanta la messe devant V. le., catafalque de l'interdit. La foule hur- M* lait, riait et blasphémait. Ainsi se termi- JJ/ a eut toutes ces aventures: cela commence ^ par des ovations et cela se termine par l'a- j bandon. On en appelle à l'Histoire et c'est x-[e ricanement de la multitude qui répond. Hoi On crée le désordre et l'on finit en des Hei scènes de carnaval. On monte au fauteuil Cha présidentiel et on descend iusou'à la fosse commune. Moi Mon Dieu, ayez pitié de lui ! j j « Univers, s. $ •■■■ ■ « Me"* La susw i rais Leurs 'C L La i Semaine religieuse de Cambrai-Lille » J11* publie le communiqué suivant: Mll< M. M. Lemire, malgré les nombreuses moni- ^ M tions qui lui ont été faites, a refusé jusqu'à r^ou la fin de satisfaire aux conditions necessai- rès que l'autorité épiscopale lui avait po- X" séee. Mgr l'évêqùe do Lille, ayant laissé passer un jour après l'expiration du délai fixé par dier lui, a dû porter contre M. l'abbé Lemire, Mal publiquement rebellcy la censure de la sus- Bae pense « a sacris ». Ane LES COUSïiflt'EîrCES ïïm DE LA SUSPENSE. abo: r „ , i'rèr Lg même journal de Cambrai explique en 20; quoi consiste cette peine: " M. Lemiû'o est frappé do la cesnure qui Bch< porte dans le droit le nom de « suspense s. m^r Contrairement à l'excommunication, qui jseg« peut atteindre tous les catholiques, prêtres *ia, ou laïques, la suspense est une peine exclu- & > J sivement ecclésiastique. C'est la défense 1005 temporaire ou perpétuelle imposée à un prêtre d'user des pouvoirs reçus dans sou or- e dination, d'exercer quelques fonctions sar lire cerdotal e s que ce soit. îan j Le prêtre suspens demeure en possession des pouvoirs! conférés dans l'ordination sa- 0 cordotale : prêtre il a été fait, prêtre il est, JJU j prêtre il restera toujours, même dans l'a-postasie, mémo là où sont les pleurs éternels et les grincements de dents des remords qui ne peuvent prendre fin. —- Mais s'il reste prêtre, il ne peut plus exer- Br* cer aucune fonction sacrée sans sacrilège. Il ne peut prêcher, il ne peut bénir, il ne peut confesser,"il ne peut dire la messe. Rejmar- La quons dépendant qu'il y à entre ces deux di ; dçv■ viers actes cette différence que s'il a des l'impudence de donner une^ absolution, — dés si ce n'est à un mourant qui ne peut avoir ]'ar d'autre prêti*e — son absolution est nulle, de-" car pour absoudre il ne suffit pas d'avoir le mai pouvoir d'ordre, il faut y joindre le pouvoir Vai< de juridiction; et toute juridiction lui a été me] enlevée par la censure. Mais s'il avait la sa- qUC crilège audace de monter à l'autel et de pro tre nonce-r sur le pain et"sur le vin les paroles on^ de la consécration, Notre Seigneur, qui ne veut point manquer à sa parole, se rendrait à son appel. « Tu es sacerdos in seternura »: q le caractère du prêtre est indélébile et sa je vertu est inamissible. j La suspense n'est donc point îe retrait des ou> pouyoiis sacerdotaux reçus dans l'ordina- ^aj tion: elle en empêche seulement l'exercice; con si bien que le prêtre en suspens, s'il vient jc à se repentir, à implorer son pardon, à don- ner les satisfactions nécessaires et à être ^ réconcilié, rentre en possession et en usag« ^ a des pouvoirs qui avaient été suspendus. ■» Que si, au contraire, étant en suspens, et avant d'être réconcilié par l'Eglise, il ac- S eomplit un acte sacerdotal, non seulement il • commet une faute grave, des plus graves, vir, mais il devient par cela même « irrégulier », " c'est-à-dire frappé d'une peine plus grande, tra d'une censure ayant un caractère et des conséquences autrement importantes. -j-♦ Ch Eevue de la Presse g Six mois après la victoire du cartel en des Hollande. — On écrit d'Amsterdam au « Peuple » : Les cléricaux .pourront faire tomber lo gou- ^ vernement au moment qui leur paraîtra pro- oe.c pico. Car, ei on soumet à. la Chambre des bud- le gets - militaires" tels que le« socialistes ne pour- d-re vont jamais les voter, la droite pourra toujours Osi joindre ses voix à celles des socialistes, le bud- à ] get sera rejeto et le gouvernement tombera. j La reine se verra obligée d'offrir les portefeuil- ..... les aux cléricaux, qui accepteraient en se ré- . • servant de dissoudre la Chambre et de reconquérir la majorité, ce qui leur sera facile un| grâce aux mauvais rapporte existant actuelle- * 1 ment entre libéraux et socialistes. uoe ÉTRENNES PONTIFICALES NEUVIEME LISTE. eport des listes précédentes: '26.872 >mte et comtesse Licnart van Overstraeten, Alost. 100 . V. i). 50 . Dujardin-Allard, Leuao, 25 . A. Verbaeghe, Vichte, 50 i recteur et Professeurs du Séminaire de St-ÎVond, 110 . H. Janssens îast. van het Gasthuis, Temsche, 200 oiilge Huiss 100 eiligo Huis, , 100 ban. Kips et professeurs prêtres de l'Institut Ste-Marie, Bruxelles, 110 onastère de la Visitation. Bruxelles, 50 lie Do Mol, Ninove, 25 D. G., L ou v ai ni 25 . H. Coulomans, i>ast. van S. Laurentins,100 ev. J. Aerts, 100 ersehiedene parochianeu, 42,50 Opboven^ Liège, 50 ipér. Générale des Filles de la Croix, Liège, 100 ii. Ê. F. B., Popcringhe, 25 lie Huyghe, 50 . et Mme Vanderstraeten, Ëync, 200 M. R. Lahayc, curé de St-Joan, Tongres,10 ; mt pour la plus grande gloire de Dieu, 5; H. ., Malines, b; Merci. A., 10^30; J. L., i; L. . V., 20 ; Goed God help mij, Ruysbroeck, 1 ; reng mynen vader, id., 1; H. Vader bid me-) id. ,1 ; O. L. Heer behoudt, id., 1 ; Voor de îkering. i<L, 1; V. Vader zegen een arme enstmeid en familie, 1 ; K. V., 5; M. Nicolas «laisse, Pavenne-Custine, 20 ; Mlles Alénus, aelen^sur-Nùthe, 20 ; Familie j. de Frésin:,20 ; nonyme, Nivelles, 10; tin prêtre retiré, Bon-cours, 5; M. et Mme D. Tillieux, Ciney, 5; ne intention particulière, 5 ; P. L., 5 ; Un x>nné, 2,50 ; Jésus, touchez le cœur de mon ère A., 0.50; Ik... splen? Wie nog wat saas? ); En l'honneutr du S.-Cœur, 10; S. M. dienst-eid, Gent, 4; M. Frans Hamerlynck, id., 5; . K. L., id., 5: Voor eene genezing, Waar-hoot, 10; X. Meenen, 1; Tôt lafenis- Corto-arck, 5; Naamloos, Lmckhout, 5; H. Vader, >gen ons Jabbeke, 2; Pank aan zuster There-a, O os tende, 1: C. De Troy, Gceraardsbergen, ; A. D. S.,.2; V. D. S., Middclkerke, 2;Naam-os, 5. — Ensemble : 240,30. Total: fr. 28.724,80 Erratum. — Dans la troisième liste il faut ne : Comtesse Florimoud do Liedekerke, Have-nge, 100 francs. On peut adresser les souscriptions au bureau i journal ou à M. MALLIê, secrétaire, 7, pus 8 la Tète d'Or, Tournai, ——, . + — Betite Chronique La «semaine anglaises.—Le congé du same-i avait, jusqu'à présent,suffi,au bonheur es Aùglaiy. U leur aVâit même valu dé ésagreablês surprises, puisque, pendant année 1913, des chantiers navals de Gran-e-Bretagne avaient dû refuser dès commandes urgentes, parce qu'ils ne pou-a-ient obtenir de leur personnel l'engage-lent de travailler lo samedi. C'est aina. ue les ordres pour la construction de qua-•e navires, passés d'abord en Angleterre, nt été exécutés en Belgique.Ce fut autant e gagné Pomv la main-d'œuvre et l'indus-•ie belges. On constate actuellement à Londres,note ) « Daily Mail s, une tendance à allonger î « weefe-eud s de ; 34 heures. c'eBt—dire u'au samedi, certains amateurs de fott-ail et de golf ajoutent le vendredi. Déçà, intinuo lo « Daily Mail s>, les exploitante e salles do danse et de cinéma ont dû chan-er la date de leurs galas pour satisfaire nx goûts de cette clientèle qui arrive à bômer trois jours sur sept. M. Rudyard Kipling, le barde, qui ne esse de sonuer le réveil de l'énergie an-laise, ne manquera pas de renouveler ses irulentes apostrophes aux a fous en fia-elle », pour qui le sport est tout, et-le ravail. l'accessoire 1 —♦ Les relations télégraphiques entre l€ îliili et la Belgique. — Le gouvernement ient d'établir, avec le Chili, un service des Slégrainmes différés et de lettres télégra-hiques do semaine, tel que celui créé à -ondrés récemment ; ce service api>liqu€ es taiifs très modérés. Nos paquebots. — Le paquebot à turbi-es « Ville do Liège s a été mis en service î 14 janvier, et sera* jusqu'à nouvel or-re, affecté au premier service quittant tetende à 10 h. 17 avec retour de Douvres 16 h. 15. Il résulte des épreuves auxquelles ce pa-uebot a été soumis, nous dit J'administra-ion des chemins de fer, que ce bateau a ne vitesse au moins égale à celle du Stadt Antwerpen s, soit à peu près 2^ œud8. LA VILLE Le Foyer Catholique organise ot IftH une série de grandes. conférence® qui auront lieu chaque fois de 5 à € heures du soir. Voici ce programme ; I. Vendredi 23 janvier: « Le Pape Nicolas V, protecteur des arts », par le R. P. Libèrt, do l'ordre do Saint-Dominique, Prieur du Couvent de Bruxelles. II. — Vendredi 30 janvier: a Notre-Da-mo do Lourdes: Lourdes la, Terre du Miracle, par le R. P. van den Brnle, S. J., professeur à l'Iu-stitut catholique de Toulouse. III. — Mercredi 4 février: a Un soldat de l'église : Louis Veuillot », par le R. M. le Chanoino Leeigne, professeur à la Faculté Libre des Lettres de Lille, Directeur de 1' s Univers ». IV. — Vendredi 13 février: « Marie-AntoU nette », par le comte François de Nio-n. V. — Vendredi 20 février: eAmcs d'enfants»» par M. Franc-Nohain. VI. — Vendredi 27 février: « Veillée Bretonne » ; 1 ) Chansons Bretonnes par Mlle Péré-naïk et M. Mathô. 2) Audition d'oeuvres comiques du chansonnier paysan Mathô. Mlle Pérô naïk et M. Mathô chanteront on costumo national.VII. — Vendredi 13 mars: s L'Art Francis* cain », par M. Joséphin Peladan. ^ VIII. — Vendredi 20 mars. — 1. Nuno Al va* rès Péreira, par M. Alberto Pinheiro Torrès, docteur en droit, directeur du journal a A Pa-' lara ». 2. Exécution de danses et do chants portugais.IX. — « Les Peintres en miniature du XIVe siècle' au Pays-Ba^ i> ; leurs travaux en Franco pour Charles V et les prinecs français : duc do Berri, du»; do Bourgogne, ]>ar M. È. Louis Di-mier, agrégo do l'Univorsito do France, docteur es-letti"as. Afin de favoriser, à tour do rôle, lo public de différents quartiers, les 3 premières conférence*, se donneront à la salle Patria, 23, ruo du Ma-rais, les 3 suivantes à la salle Brialo-mnt, mç Brialmont, et les 3 dernières à la salle Sainte». Elisabeth, rue Mercelis. Prix des places: Abonnement aux 9 oonfé< ronces: Places réservées 20 francs, 1res 15 fr.. secondes 10^ fi-ancs. Par série de 3 conférence? dans une même salle: Places réservées 8 fr.,lres 6 fr., secondes 4 fr. Pa r place prise isolément n. Réservée 3 fr. ; Ire, 2,50; seconde fr. 1,50- On peut so faire inscrire dès à présent : à le salle Patria, Tél. A. 200, le matin, ét à la Sainte-Elisabeth, 15, rue Mercelis. A la Maison des Boulangers. — On sait qu'à la Maison des Boulangers, organisée par le Syndicat de la Boulangerie, et où se fait, entre autres le placement gratuit des ouvriers, iï sera ouvert sous peu une exposition permanente d'outillage do bou« langerie. Cette exposition va au devant; d'un grand succès et ouvrira très probablement ses portes le 15 février prochain. Les firmes qui désirent encore adhérer sont priées de s'adresser à la Direction de la Maison des Boulangers, rue du Poinçon, 1, Bruxelles. Téléiph. B. 5875. Aux hospices de Bruxelles, — Sont nommés : adjoint au service des autopsies : M, François M. J. ; médecin résident à l'hôpital maritime: M. Andrée J. F. s adjoint: M. Potvin F. A. — » — I/liiver aux installations maritimes. La gelée n'a pas eu de conséquences bien grave» à Bruxelles-port de nier ; la navigation n'a pas été interrompue. An bassin de batelage, où la. glace est assez forte, le brise-glaces et les remorqueurs fonctionnent matin et soir pour maintenir la circulation libre. Au basâin de la Jonction, quelques glaçons flottent à l'aventure et servent de points de repère aux nombreuses mouettes qui animent ce coin du port, alléchées par les détrtitus ae tou--tes sortes que leur abandonnent les bateliers.L'écluse de la place Sainctelette foit^ tionne comme d'habitude et le canal de Charleroi est absolument libre de glaces. Le bassin Vergote est entièrement pria par une glace assez épaisse mais pas asseg forte pour empêcher les bateaux et les bar* ques de se frayer assez facilement un pas» aage. — La Sous-Fédération des Jeunes Gardes vient do créer un cercle d'études central qui se. divisera en trois sections: apologétique, sociale et politique. MM. les abbés Beauffoux et Prinu? et M. l'avocat Emm. Dewindc présideront cep sections. Les réunions so tiendront tous los ;lun« di3, à 8 heua-es. La séance d'inauguration aura lieu à Patria, le hindi 26 janvier, à 8 heures. M le ministre de la justice, ainsi que MM. les présidents des sections ont été invités à y prendre la parole. Pour les inscriptions et renseignements, s'adresser à M. Théo Duwee, secrétaire général du : Cercle d'études, 25, ruo Charles Degroux, Et-terbeek. b E JILLETOjN DU 21 JANVIER 191 i. AU SOLEIL COUCHAN par IVlatliilcle Alanic. — zVvertissement symbolique ! Ah 1 1 ûour, le fatal amour, comme il rôde autc le ce piano, entre ces tables de jeu, par :ette jeunesse vibrante! Nivette finira p le brûler, dans ce milieu incandescent 1 Et une pitié lui vint, en regardant la je îe fille distribuer les tasses de thé à la rc ie, avec un sourire paisible et distrait. Eh bien 1 il serait louable d'essayer le ss ^etage, et d'amener cette enfant au port s le l'hymen, à l'abri des hasaids du pays bohème... Il serait méritoire et divertissa ie tenir l'emploi de déité tutélaire, dispe latriee de félicité et arbitre des destinée Ainsi trouverait-elle une- revanche a échecs et aux froissements de ce jour...Ap: le plaisir de ne marier soi-même, d'ailleu pien n'intéresse plus une femme que l'aff re de marier les autres... Tout le monde saurait gré : la mère, la fille, et ce pain veuf, à qui pesait la solitude, et qu'on po; foirait d'une gentille et bonne petite épou Rf, comme premier avantage, ce plan îpontané, en attendant le succès, lui offr i occasion de fuir Paris. Mme Alibert sai ;e prétexte avec empressement. Tout à coi lujourd'hui, elle avait senti une si crue assjfude, — le poids, sans doute, des fa £ues, accumulées ces mois derniers : vi ie, ventes de charité, réceptions, grands 1ère, premières, comédies de salon, expo ;ior et concerts, publics ou privés, donna tien à d'interminables essayages et à iévreuses combinaisons de toilette Te ju'un paladin en continuelle paradé, e éprouvait le besoin de déposer un temps harnais de guerre et d'ouvrir le casque, -•5 c'est-à-dire do quitter ses petits souliers ei ses robes chamarrées, de desserrer son cor Tset et de souffler à l'aise. Nivette ayant achevé son office,- tandis que Mme Férier surveillait la desserte di dîner, toutes deux vinrent s'asseoir près d< leur éminente convive. Celle-ci dit alors ; son amie i a- — Ma chère, voulez-vous me prêter votr< ur fille pour quelques mois1? ni Les doux yeux noisette de Geneviève s'ar ar rondirent d'^ébahis^ement. Mais la m ère, sa i sissant l'arrière-pensée, répliqua sans, lié si u- ter i n- —, Ma bonne Clémence, tant que vous vou drez ! Est-il besoin do vous dire avec quel! u- joie? ûr — Voilà! expliqua Mme Alibert, jouissan de de la mystification de Nivette. Vous m'ave nt suggestionnée avec votre fringale de verdu n- re. Depuis un instant, je ne rêve plus qu b. prés fleuris et vallons ombreux. A vrai dire ux je me suis laissée surmener depuis quelqu 'ès temps. Une aoealmie me serait bienfaisar rs, te, au moral et au physique. La mer m'<^ ai- nervo. Je retrouverais le bruit et le mouve lui ment «3e Paris dans une ville d'eaux. Ni rre vetto m'a donné envie de la campagne, 1 ir- saino et fraîche campagne, toute fruste. L se. Poitou est une province intéressante et pii si toresque. J "y connais un professeur, un bon: lit me des plus distingué.3. M. Graneau, t( sit nez ! l'auteur de cette brochure. Je vais 1 ip, charger de me trouver une petite maiso: Ile d'été, dans un joli site. Et- si tu veux in'ac ti- corapagner, Nivette, je t'emmène... Hein si- qu'en dis-tu? un ploriçreon en pleine natu dj- re! Tu piocheras le paysage à satiété, peu si dant que 1e soleil te peindra les joues e] nt rose ! de La. jeune fille joignit ses doigts un pei Ile tremblants. [Je -- Oh! munnura-t-elle d'un air d'extase le voir le printemps chez luiI Je n'ai pas ét< ■ à pareille fête depuis ma petite enfance, : quand je courais les champs avec grand- ■ père..., dans le bon temps... — Ah! oui, le bon temps! murmura sour-i dement Mme Férier, Il est bien loin ! Et 1 depuis!..! î Depuis...,les grands-parents morts de cha-t. grin, le domaine vendu, la ruine, et tous les malheurs... Cette évocation lui fit désirer ï plus ardemment de préserver sa fille de ses propres misères... Et, enlaçant Nivette aux - épaules, Mme Férier poussa la jeune fille - vers son amie : — Einmenez-Ja; je vous la donne I « — Mais te laisser, maman ! Je ne puis pas, - voyons ! protestait Geneviève, plaintive. 3 — Ne pense pas à moi! Jouîb pour moi! Je me rattraperai plus tard, répliquait la t pauvre maman, adressant à Aime Alibert un 2 clignement complice, d'un œil qui pleurait - et riait à la fois. 3 Toutes trois s'attendrirent; toutes trois , ?'embrassèrent. Comme dans un conte mo-3 ral, Mme Alibert put éprouver le conten - tement qui ressort même de l'intention - d'une bonne action. Et ce bienfait, chose - certaine, ne serait pas placé à fonds perdus, - avec ces âmes simples, vives à la reconnais i sauce 1 c Ce qu'il y avait aussi d'admirable, c'était r- que, malgré cet emballement, les question? - pratiques se réglaient à merveille...^Ce dé :- placemer.t lui épargnerait le gâchis et le ta 3 page de là construction. Le remplacement i de Françoise devenait moins urgent : la pe - tite Adrienne suffirait à un ménage de cam-! pagne. La complaisance de Nivette supplée - l'ait au reste... - ^ Ayant ainsi repoussé les difficultés, dé-i livrée de ses idées noires, épanouie de nou veau dans la satisfaction d'elle-même, la i Belle Madone s'en alla triomphalement, poursuivie de bénédictions jusqu'au roarche-» pied du fiacre. III M. Vital Graneau montra la courtoisie la } 'us zélée à remplir les vœux de Mme Alibert. Après avoir remué ciel et terre, — sui vant son expression, — il parvint enfin à dénicher l'ermitage rêvé, dans une petite ville romantique du Poitou. En conséquen ce, Mme Alibert, Geneviève Férier et la jeune Adrienne s'embarquèrent un beau matin de mai. M. Vital Graneau devait venir saluer les voyageuses à la gare de Poi tiers, où elles changeraient de train. Et Ni vette attendait cette rencontre avec une certaine anxiété Point de jeune fille qui n'évente un complot matrimonial... La joie de sa mère à la voir partir, l'insistance de Mme Alibert à lui parler du professeur, l'avaient mise en farr\. Elle avait parcouru « les Champs de ataille du Poitou », en admirant — non sans bâiller un peu — l'érudition minutieuse de l'auteur... Et, en allant au-devant de cet époux possible, Nivette en imaginait vingt silhouettes différentes, se jouant sur la perspective mobile de la portière. Mais la pluie brouilla subitement ce cadre. Un déluge se déchaînait à l'arrivée de Poitiers, sans permettre même d'apercevoir la ville. Ce fut sous le tintamarre d'une averse torrentielle,battant la voûte sonore de verre et de métal, que les trois femmes, abasourdies, durent gagner le train de Malvaux. Mme Alibert chercha vainement le professeur parmi la foule grouillante. Pour aggraver cette déconvenue, un fracas terrible éclata, au moment même où elle grimpait en wagon.Le ciel entier s'embrasa. Mme Alibert s'affala dans l'angle, les mains sur les yeux. — Je crois que le tonnerre est tombé près d'ici ! murmura Nivette, un peu plus pâle. L'orage continuait son grondement formidable. Le convoi s'ébranla dans une horreur de cauchemar, poursuivi par lo flam boiement dps éclaire et la pluie cinglante. — Quel début 1 songeait Mme Alibert, les nerfs démontés, et s'hallucinant déjà de fâcheux pressentiments. Vers quel inconnu s'en allait-elle, avec deux enfants inexpérimentées 'i Que lui réservait ce village lointain, Malvaux, au nom moyenâgeux, de sinistre augure ? Il apparut, ce Malvaux, rapide vision,dans une éclaircie soudaine, comme 1e train traversait un long viaduc, au dessus^ d'un val profond. Il apparut, étageant des jardine en terrasse, des vieux remparts, des toitures grises, sur une haute falaise, couonnée de tours ébréchéca et d'un clocher roman. Mais tout cela glissa trop vivement pour que Mme Alibert pût le saisir et répondre aux exclamations de Nivette. Et tout de suite, dès l'atterrissage, les impressions néfastes se succédèrent... Le propriétaire de l'ermitage, un certain M. Dantin, avait promis d'amener les arri: vantes en voiture à leur domicile. Mais ni propriétaire, ni équipage n'attendaient à la gare. D'ailleurs, pas un fiacre, pas un portefaix ; rien que de chétives carrioles de paysans, attelées de bourriquets, et une pa-tache jaune délabrée,# dont un conducteur ivre maltraitait les haridelles. U fallut ee résigner à laisser les bagages en détresse et à aller à pied jusqu'à la ville, en s'orientant sur lo clocher. Mme Alibert se traîna, au bras de Nivette, par le chemin défoncé de flaques. Tout l'offusquait ot l'irritait. Tout lui paraissait hostile, disgracieux; inhospitalier : et l'employé grincheux et bousculant du chemin de fer, et ïa campagne plate et morne sous le ciel bas, ne laissant rien soupçonner du joli paysage entrevu tout à l'heure.et les indigènes. surgis des premières maisons, et curieux des figures étrangères... Nivette. un peu inquiète, se renseignait aux carrefours. —» M. Dantin 1 i'épomlaifc-OB; Si c'est à. la scierie que vous voulez aller, faut descendre à la rivière. Si c'est à la maison des maîtres, faut sonner à la porto blanche, après l'église... Enfin, une rue tortueuse, serrée entre des pignons décrépits, amena les voyagéurs devant l'église merveilleusement ancienne, poétiquement ruinée, fleurie de ravenelle® et de lilas aux lézardes de ses murs. De vieilles halles, sur la place, des façades surplombantes, percées de fenêtres à meneaux, complétaient l'archaïque décor. Genevièrc?, sai 3 prendre le loisir de savourer son plaisir esthétique, carillonna à la porto blanche. Au troisième coup de sonnette, une grosse fille, coiffée d'un cône de mousseline plissée, apparut. — M. Dantin? — Le père ou le fils? Et. devant l'indécision des étrangères, la. servante ajouta, placide : — C'est tout pareil, car ils ne sont point là... — Mais on a donc oublié notre arrivée! s'écria Mme Alibert. On a dû vous donner des ordres à notro sujet... — Ren du tout!... Mossieur Michel rentre à dix heures, ce soir. V'ià tout ce que je peux dire..; — C'est inimaginable!... Mais la maison est vacante... Menez-nous-y 1 — Qué maison ?... Puis, une idée traversant son cerveau gh-scur : — C'est-v point vous les dames de Paris? s'exclama la fille, examinant des pieds à la tête et Nivette, et Mme Alibert, et la petite Adrienne, si chargée de paquets et de sacs qu'on pouvait lui supposer les multiplets bras d un Bouddha. Ben ! mossieur Michel vous attend pour demain. Vlà tout ce quo je saisi... — Comment, demain? Mais ootre arrivée lui était annoncée aujourd'hui mardi. 17. CA euivre.1

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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