Le courrier de Bruxelles

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24 January 1914
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Samedi '24 janvier 191 î, ABONNEMENTS j Miu» tu «os 'sois «sis BELGIQUE . . fr. 10.00 5 00 2 50 • BOLLAjNDE. . .1 î920 9 60 4.30 LUXEMBOURG tJNlON POSTALE. 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES lu susolénnents ne «ont oss mis 'M'* têl.èphonb sablom 1764_ LE COURRIER S3« anaJa. H 4-é BUBEAUX 1 A BRUXELLES ; 52, rue de la Montagne A PARIS < 30, rue Saint-Sulpice, 3© 5 CENTIMES aooo'éments ne sont cas anls en «tail téléphone sabloh 176» DE BRUXELLES Pro aris et focis Je voudrais tant Bans une liste des Etrfennes ronuiicaiet éclate co cri touchant-, sorti du cœur d u souscripteur anonyme : « Saint Père, je von dirais tant vous consoler ». Qui l'a pousse ce cri 1 Quel est le clyt tien dont l'âme débordante de filiale affet lion pour le vicaire de Jésusr-Christ-, a tou d'un coup, mesuré sa propre faiblesse et désolé, n'a. trouvé que ces mots angoissé pour accompagner l'obole qu'il envoie a Pontife spolié 2 Celui qui pousse cette exclamation a 1 vision des tristes réalités contre lesquellc B.e brisent les aspirations et les volontés cl Pie X, contre lesquelles s'épuise son âm passionnée du salut des peuples et souci ci se, par dessus tout, de les ramener au Die qui sauve les nations. « Je voudrais tant vous consoler, Sair Père », des apostasies officielles des goi vernements maçonniques; des relâchement de tant de chrétiens; des blasphèmes et de révoltes que la Libre-Pensée sème sou vos pas ; des obstinations, des orgueils^ de mépris de votre cœur, qui troublent les âme catholiques. Mais, je suie trop faible, je ne suis riei je ne puis rien, signifie aussi le filial aveu t Je voluirais tant »..., Eh quoi, mon ami, mon frère, dans la lu te immense du bien contre le mal, tu n's pas encore su trouver un poste où quelqu minimes que soient tes forces, tu pourra: satisfaire tes désirs, et 1 n amour du bie st travailler pour le Pape que tu voudrai ^ant consoler ! Eh quoi, les appels réitérés du Pontii que tu aimes, n'ont pas encore su fixer to cœur remué par l'ardent besoin de collabc rer à la régénération de la société par 1 Christ, que le grand vieillard du Vatiea poussait avec une persévérance surhumaine Nombreux sont encoro les chrétiens troi blés et désespérés par une semblable fa blesse et chaque jour, les habitués de l'a< tion religieuse, sociale et politique, réço vent l'aveu et souffrent d'une^elle situ, tion. Le travail cependant i.e manque pas. L champ est vaste où toutes les bonnes vole-tés peuvent, s'employer. » D'innombrables œuvres d'apostolat. rel gieux, *3e délV-nso sï^ifOe et d'action polil que en notre pays, ne demandant qu'à s développer et à s'affermir, appelant des oi vriers à toutes les heures, sollicitant des d( voûments, des sympathies, des énergies. Ici, ce sont des mutualités, des syndicat; de coopératives, des associations de petii bourgeois, des groupements sociaux de ton genre, créés pour mettre un peu plus de ju; tice et de bien-être dans la vie inatériell des citoyens, et pour opposer au mensong et à la haine du socialisme, la vérité, l'f mour et la paix du christianisme. Là, ce sont des organismes politiques ave leurs filiales : associations, cercles, jeune garde, conférences, propagande de presse de tracts et d'affiches, revision des liste électorales, démarches personnelles, réi lions et congrès, mandats à remplir, qi .sollicitent des collaborations généreuses e persévérantes. Partout,, des écoles chr<: tiennes réclamer .ies soutiens; des patronages et des œuvre le jeunesse attendent des protecteurs. A côté, la charité, St Vincent de Pau •iemandent des apôtres et des cont-inuateu] l'Ozanam. Et couronnant enfin,, ces fruits de l'apo :olat catholique, l'action religieuse avec s< nnombrables manifestations, appelle les d yoûments : les catéchismes, la communie îles enfants, la communion fréquente, les r iraites fermées, les confréries du Saint-S îrement, les congrégations de la Ste-Vierg tes œuvres eucharistiques, les cercles d'.ét îles apologétiques, les pèlerinages, les pr sessions, les confréries, l'œuvre des églis pauvres et des vocations sacerdotales et r Iligieuses, offrent à l'âme qui veut faire quelque chose, qui rougit d'être futile, inutile, a matérialiste, qui prétend vivre une vie intense et supérieure, des éléments d'action ' capables de satisfaire toutes ses aspirations et d'employer toutes sea forces si minimes soient^elles. Naturellement-, . personne n'est capable d'embrasser entièrement ce vaste aposto-t lat; mais chacun peut y choisir la parcelle de terrain vers laquelle il se sent porté pair ses goûts et ses moyens ou que lui con-seillent l'expérience et les besoins du milieu.a Le tout, c'est de faire ce choix avec sa,-g gesse, et avec let conseils d'hommes vieillis 0 dans la lutte; puis de se mettre à l'œuvre e avec l'abnégation et l'ardeur dont S. S. Pic L X donne un si réconfortant exemple. n Pareil labeur, quel que soit le terrain sur lequel il s'exerce, no va pas sans effort et ^ sans peine. Mais le sacrifice seul fonde les grandes choses,-g « Nous prions Dieu, disait le Pape ré^em-s » ment, que les âmes de bonne volonté sur-% » gissent en grand nombre, pour aider avec J, » un grand zèlçs les pasteurs, les maîtres et s » les parents chrétiens »... les efsts le la littéralnrs goMin ; st ta MITO II. e Ceci est une histoire de Main-Noire, qui a eu s sou dénouement devant ie tribunal correction-n nel de i'aris, et qui démontre une fois de plus, les dangers de la littérature policière et du û mauvaw cinéma. Un conirèro parisien la rapporte en ces termes: ô Ils étaient trois petits Jeunes gens, très 1 bien élevés et très sages, des enfants pres-1 que, qui sortaient ensemble le dimanche; e chaque semaine, ils allaient au cinemato-r, graphe où ils pouvaient contempler en-mê-9 me temps l'histoire héroïque et sentimen-" taie de la jeune fille américaine qui défeod l" son vieux père à coups de carabine con-i- tre les Peaux-Rouges, et les exploits cri-mincis de la Cmnorra. Quand on est petit [_ on rêve d'être le héros dont on a lu les hauts faits dans les beaux livres dorés sur tranche. On joue « a ce qu'on a lu ». Jadis on était Robinspn Crusoé dans son île, ou e Robert-Robert sur sa frégate. De nos jours on est Bonnot ou Garnier. Fournier a sewe ans; son- père, officier . retraité, jeune encore, lui avait fait faire do solides études au lycée, nuis il devint " employé de banque, garant qirat're-vingts o francs par mois. Jamais un reproche élu [- patron, jamais un reproche du père; le di-manche, il sortait avec un ami", le jeune Edwards. seize ans aussi, fils d'un riche banquier américain habitant avenue - de Vil-liers. A eux parfois se joignait Cavaillot, s employé dans line maison américaine d'ar-t ticles de sport, jeune homme gagnant deux , cents francs car mois qu'il apportait fidèlement au logis paternel. Et un beau jour, 0 san^ doute en sortant du cinéma, les trois G jeunes gens achetèrent une carte pneuma-i- tique et écrivirent à une dame Delval qui habitait avenue Kléber, le petit billet sui-c vant: s Madame, veuilles vous trouver ce soir lundi, sous l'Arc de triomphe, à dix heures précise**, '' avec 30,00.0 francs, si « possible en or » ; sinon s nous serons forcés de nous eu prendre à la vie i- de votro enfant, qui sera tué avant huit jours. • inutile de prévenir, car vous avez affairo à une bande organisée, qui ne craint personne. t à la main un bouquet do violettes. La Main noire. k Cette lettre ne semble-t-elle pas copiée s dans uno publication d'histoires policières rt M. Delval remit la lettre au commissaire. 1 On essaya d'arrêter sous l'Arc de triomphe ' -les Jeunes gens, sans y réussir, et le lende-"s main Mme Delval recevait ce petit mot : Nous vous avons prévenue. Si vous ne venez s pas 'au .Métro de la station Malesherbe à . sis >s heures, nous ferons oo que nôus avons dit, et , commc.neoroiîs notre travail. Le comité de la « Main noire » s'est réuni aujourd'hui à deus n heures. c- Pour la iVfain noiro: un affilié, L_ H. o. Ew. ,J. K, Après plusieurs tentatives infructueuses. Ll_ la police pjfl'vint à arrêter les trois jeunes 0_ gens qui avaient encore envoyé plusieurs lettres de ce genre où des ossements entre ^ croisés suivaient la signature la « Mair e- npire ». — C'était une simple blague, dit avec i accent américain prononcé le jeune E wards. Faire peur, terrifier, jouer un instant être la * Main Noire », cette puissante mystérieuse association, s'amuser à sem l'épouvante, c'est là un jeu bien modern et on ne peut vraiment croire que ces e fants, qui d'ailleurs n'avaient d^ins leu familles nullement besoin d?argent, eusse réellement voulu soutirer 30,000 francs, en « or », à Mme Delval. — Qu'auriez-vous fait de' l'argent? le demande M. le président l^lory. — Oh ! Noua n'en avons pa« parlé, i pond Fournier. — Car nous ne pouvions pas croire q Mme Delval l'apporterait, ajoute Edware C'était une mauvaise plaisanterie. Certes, de très mauvais goût, et qui étc ne venant de ces jeunes gens bien élevés,' l'air très doux. Le tribunal, estimant que ces jeunes ge avaient agi avec discernement, les a sévèi ment condamnés. Edwards à un an de p son avec sursis. Fournier et Cavaillot à s mois avec sursis. —# ÊTRENNES PONTIFICALES NEUVIEME LISTE. Report dos listes précédentes: 28.724. Le Sénateur et Mme Braun, 1 Vive Pie X! M. et A., 1 M. F. Do Poorter, pastoor, Vichétâ ! Clergé du doyenné de Pâturages, 1 E. H. van Quaethem, rust. pas t., Wevcl-ghem,Priesteirs uit de Dekenij, Herenthals^ Mlle C. A. Begerem^ Courtrai, M. et Mme Raspoet, BruxeMe.s, Asile Vermersch, Dentergliem. M. et Mme Léon Hye de Croni, G-and. 1 M. et Mme de Cuyper Rembry Ter We- den, Evergem, ] M. et Mme.Justin Landrieu, Gand. 1 Les Frères de Charité, Administration Centrale, id., ] baronne Eugène de Bieberstein. id., J Mlle De Potter, id , 1 Mgr van Ballaer, Malinea, 1 M. et Mme A. Mossevelde, Grand, 3 Baron et baronne de Kerchovo d'Exaerde, G'and, ] Mlle M.- Landrieu, H., Les Professeurs du Séminaire, G and, ] M. Do Bock, vicaire-général, id., M. De Baetsi, vicaire-général, id., M. et Mme Hector van de Velde. id., Dr de Clippele, Denderleeuw. V. J)., Gand, M. Chansay, ] En l'honneur de la S te-Vierge, Bréd-a, Holl), ' ] Mme de Surmont, Mlles Bostells, Ninove, Mme veuve Jos. van der Linden. ] M. et Mme Arthur van der Liudon, ] Vicomte Vilain XIÏIÏ, Anonjono, Wptteren^ ] Baron et ba.ronno de Troostenbergli, J M. ofc Mme Jos. Vcrwilglien Hydo, S. Nicolas, 5 Sœurs de S. Charles, Dottignies, 3 Clergé du doyenné do N.-D., Tournai, 3 Le S. Père béniisse mes enfants et info, Mlle Thiornesse, Ixelles, 20; Pour le bonli€ do notre union prochaine, o ; Om eene bijz< dero gunst, 1,50; H. Vader zegen onze t^ kleine Josef en Maria,Ingelmunster, 10 ;Pour rétablissement d'un droit, Neufchâteau, 1 ; notre santé, 1; .Inonyme, Mon in, 20; 0< Roo*beke, •'5; Ter eere van den H. Antoni Morsleele. I ; Saihto Cécile, ô j R. V. Gceraari bci*gen, 2 ;A.D. Yperen, 5; 0. V. L. Ertveh 10; M. Roba.15; Pour obte/iir une faveur, S". Cœur de Jésus, ayez pitié de nous, 10 ; A Gand, 10; Mère et fils, id., 20; S. S., 20; A. Liège, 2; Pour que Jés. nu'r. do Prague n< obtienne grâce demandée, 8. — Ensemble: 178;o0. Total : fr. 32.068 On peut adresser les souscriptions au bun du journal ou à M. M ALLIÉ, secrétaire. 7, i de fa Tête d'Or, Tournai. •Eevue de la Presse Délation. — Excellentes réflexions Bien Public » : Il paraît que la propriété des termes fait ; néralement défaut aux Belges, lorsqu'ils s'< priment en français... ...Voyez M. Hymans, par exemple. Hom de culture soignée, de rapports généraient courtois. Un monolingue, s^il en fut! Que le soin s'impose à lui de^ recueillir un applauc semout, et tout aussitôt le terme impropre échappe. Son succès oratoire est à ce prix, interrompant le discours du r-hef du cabiu ' mardi, le Leader de la gauche doctrinaire s' 1 écrié: « Vous faites'l'apologie de la délation Ouvrons le « Grand Dictionnaire Larousse i Délation : Dénonciation intéressée. La délai s'entend spécialement de la dénonciation set m te, relative aux crimes politiques, d- ...M. Brdaut est-il le dénonciateur secret et intéressé d'une entreprise criminelle? At-il fait x do la délation ? La franc-maçonnerie est-elle un . péril imaginaire? C'est sottise de le prétendre. M. Brifaut a dénoncé à visage découvert, ac-er cusé sous sa signature, en vue du bien de FE- e, tat et de la religion, et sa-us motif de lucre. n- Il n'y a d'intéressée et de secrète que l'entre-rs prise criminelle qu'il a dénoncée. ot li'offioiei qui, pienant un traître en fla-gra-nt déj.it, lo saisit au collet et le livre au conseil de guerre,fait-il do la délation? Le bon citoyen qui, en présenco de l'inaction de Ja police, va. empoigna- un scélérat dans son , repaire, s'exposont ainsi aux représaill^, est-il e- un délateur? Celui qui a surpris lo secret d'un complot i\e abominable, ot qui révèle ce complot à la jus-lS.. tiec, sans vouloir d'autre récompense que la satisfaction d'atvoir sauvé la vie ou l'honneur n_ d'un honnête, homme, est-il un dénonciateur se-^ eret et intéressé. Sans doute, les dénonciateurs ne sont pas favorablement appréciés par tout le monde- Mais nB qui donc les flétrit? Qui se promet d'en tirer e- vengeance? Ceux-là seuls qui avaient intérêt à ri- co que le complot réussît. ix L'indignation du F.*. Hvmans, nous le voulons croire, était sincère. En reconnaissant cela, ce n'est pas un éloge que nous entendons décerner au leader libéral. Toute la presse anticléricale, ce matin, enregistre et commente avec enthousiasme son apostrophe. Elle est sincère aussi, cette presse. Et elle se condamoe par /-a sincérité même, oomme pai» un aveu.Dans-su fureur, comme dans celle de la gauche, s'at-80 teste la solidarité qui unit les anticléricaux d'i-00 ci aux Botte, aux Munch, aux Leclercq, aux 00 Detry de là-bas. Il n'en fallait pas autant pour 25 nous convaincre qu'en dénonçant la franc-ma-00 çoniierie, nous avons frappé juste. Si M. Hymaus avait eu souci du terme pro-25 pro, il aurait perdu tout le bénéfice de son ef-60 fet oratoire. Et ainsi• il. est démontré une fois 00 do plus, a contrario, que la" volonté do s'expri-oQ mer correctement est uno sauvegarde pour l'es-50. prit, comme la volonté de penser juste et bien 00 est uno sauvegarde pour le langage. 00 ijQ Une nouvelle comédie ù siffler. — Le suf frage des femmes est au programme socia- 00 liste. Mais à ceux qui le prônent, F.*. Van- 00 dervelde tient présentement ce langage : 00 — « Vous ne défendez le suffrage des fem- M ïnes que pour mieux faire échouer le suf- 00 frage universel des hommes. » no U faut évidemment conclure de ces paro* qq les que si l'ère révisionniste s'ouvrait de- qq main, le leader socialiste et ses amis vote- 40 raient contre le suffrage des femmes afin 40 clc ne pas tomber daus ce qu'ils appellent 50 un piège des cléricaux. 80 Mais alors que signifie le pétitionnement 30 en faveur du « pur et simple :> organisé par 00 le parti socialiste et qui donne des résul- 00 fats comme celui-ci que lo g Peuple » affiche pjq triomphalement: A Avelgem, petite communo de 4,000 liabi-^ tants de l'arrondissement de Courtrai, en un seul jour, on a recuoilli 105 signatures dont 76 qq -çn a turcs d'hommes et 29 de femmes. X)e même à Marneffe (Huy) 153 adhésions d'hommes, 103 adhésions de^ femmes. qq N'insistons pas sur ce qu'il v a de déci-9q sif dans de tels chiffres:- 105 pétitionnaires 5. sur 4,000 habitants Avelghem, cela fait m' bien, après déduction des enfants, un ama-►n- teur du pur et gimplo pour vingt qui n€ ce l'aiment pas. Et si l'on déduisait les fem-le mes? Pr On attend avec curiosité l'avis de la )5t presse libérale sur le referendum-bouffe. 18, :1s- 0 le, y. Petite Chronique »us fr. Uue jeune femme énergique. — Dans une petite ville du Midi, raconte « La Croix »5 30 un individu avait installé sur la place de ,av l'Eglise un étalage de plumes, de crayons, ■L!e papier à lettre, etc., et. sous prétexte d'offrir sa marchandise aux nombreux auditeurs que son boniment avait réunis autoui de lui, il se mit à proférer les plus odieu ses injures contre la religion, les prêtres, j et surtout les femmes qui fréquentent la confession, et cela dans les termes les plus blessants pour leur dignité, du L'entourage écoutait avec tranquillité sans faire entendre aucune orotestation. A f, ce moment sortait de l'église une jeune ^ femme qui, ayant entendu ces ordures. s'approcha courageusement de l'individu et tne lui dit : « Monsieur, je prends pour moi les ;nt paroles que vous venez de prononcer et je iie- vous en ferai rendre compte. » Puis, se Lis- retournant vers le groupe d'hommes tout hù ahuris par cette intervention inattendue << Vous êtes vraiment des lâches, dit-elle. e^' de laisser pareillement insulter vos mères vos femmes et vos sœurs. » Et elle conclut „. « Quant à vous,- Monsieur, je vous somme ion de^ me suivre devant le commissaire, où je :rè- vais déooser une plainte pour outrage pu blie. s Ces hommes, jusque-là impassibles, voulurent alors faire un mauvais parti à l'insulteur. Mais elle les arrêta d'un geste et, emboîtant le pas, tous deux, suivis par la foule, se rendirent au commissariat de police où la protestation fut inscrite au nom de tous les honnêtes gens. Une ovation sympathique fut faite à, la courageuse jeune femme qui, du reste, n'en était pas à son coup d'essai. Voilà ce qu'on peut avec du courage et des convictions. La durée de la vie humaine. — De tout temps, l'homme a, cherché le secret eïe l'éternelle jeunesse. Vivre, vivre le plus longtemps possible, c'est le cri de tout être humain ! Certains le crient franchement,d'autres affectent une. résignation... forcée,mais chacun garde au fond du cœur le même désir, la même soif de vie. Si nous interrogeons lès statistiques, elles nous servent les chiffres les plus attristants sur la moyenne de la vie humaine. Cette moyenne ne dépasserait pas 34 ans en France,33 ans en Italie,36 ans dans les pays scandinaves... Il est vrai que ces statistiques font entrer en ligne de compte les enfants nouveaux-nés, dont la vie est si fra-gile. • Les statistiques qui visent les personnes adultes, celles clés compagnies d'assurances, par exemple, sont plus rassurantes.Elles estiment que Icb gens qui ont 25 ans ont encore à vivre 37 ans, en moyenne, ceux qui ont 30 ans, 34; 35 ans, 31; 40 ans, 27 ; 45 ans, 24; 50 ans, 20; 55 ans, 17; 60 ans, 14, etc. Mais que do conditions particulières propres à changer ces chiffres ! D'abord, le bien-être et la fortune — bien employée — reculent l'échéance fatale, qu'avancent la misère et les privations. Il faut remarquer, d'ailleurs, que ceux qui font trop bonne chère bâtent leur fin bien davantage que ceux qui ne mangent pas toujours à leur appétit. Puis l'état # social : les gens mariés (qui l'eût cru?) vivent plus longtemps que les célibataires. La profession a également une influence. Les théologiens, les prêtres tiennent le record et vivent en moyenne 67 ans-; les marchands, les employés, les militaires (en temps do paix), les avocats, les artistes suivent une légère descendance, dans laquelle l les médecins sont bons derniers. | Combien devrions-nous vivre i' E11 tablant sur l'opinion d'Aristote, de Buffon, de Flourens et de nombre d'autres savants qui n'en savaient rien, on peut estimer à une centaine d'années le chiffre auquel nous devrions normalement prétendre. Le' docteur Marc énumère même des gens qui ont vécu jusqu'à 125 ans, 142 ans, 160 ans, — probablement en comptant double les mois de nourrice. Mais comment faire pour vivre cent ans? Là, les renseignements sont beaucoup moins précis. Vivre sobrement, s'alimenter rationellement, suivre un régime régulier, se_coucher tôt, se lever de bonne heure, ne faire aucun excès... Hufeland conseillait, en outre, de naître de parents bien portants Mais je ne vois guère comment l'enfant pourrait intervenir en cette occurence? Il conseillait aussi une éducation hygiénique, une jeunesse active et laborieuse, une abstinence de tous plaisirs prématurés,un mariage heureux et une grande régularité de vie, un sommeil réparateur, une vie à l'air pur, dans un climat tempéré, des voyages, la paix de l'âme,pas d émotions... La formule est un peu longue. Nous en donnerions volontiers une autre, plus courte et à la nortée de tout le monde: Vivre à votre guise! A chacun de l'employer evo son mieux I Docteur VIGENAUD. LA VILLE Au Palaîs Royal. — Le Roi et la Reine de Danemark, seront en mai prochain, pendant quelques jours, les hôtes de nos Souverain . Le buste de M. Sohollaert. -- Il existe à la Chambre une double galerie : celle des portraits des présidents et celle des busteB des chefs de cabinet. M. Schollaert a déjà sou portrait dans la première. Il aura son buste dans la seconde d'ici à quelques jours. Les questeurs de la Chambre sont allés le voir hier chez le sculpteur Lagae qui met en ce moment la dernière main à son œuvre. • M. Neujeau, ministre d'Etat» ancien député libéral de Liégo, est gravement 'ma*, lade. ♦ La conférence des bourçmest^s tfestf réunie jeudi, à l'hôtel de ville de Bruxelles, sous la présidence do M. Ma.x. Etaient? présents : MM. les bourgmestres^ de Koe-kelberg, St-Gilles, Woluwe-St-Pierre, Fo- _ rest, Wate>rmael-Boitsfort, Ixelles, Uccle-,. St-Josse-ten-Noode. Molenboek-bt-Jean , Auderlecht, Schaerbeek, Jotbe-St-Pierre^ M. l'échevin Godeau remplaçait le bourg-* mestre d'Etterbeek empêche. La conférence s'est occupée de la, parti-" cipation des villes belges à l'exposition urbaine de Lyon, participation déjà votée par Bruxelles, Liege, Anvers et Gand. M., le président a fait ressortir les avantages qu'offrirait l'adhésion des faubourgs ;Ixel«-les et St-Josse-ten-Noode, ont déjà promis leur participation. Les autrea commune» seront invitées à faire connaître leur avis dans le plus bref délai et à, voter les subsides, le cas échéant. La conférence a émis ensuite un avi« unanime en faveur de la création d'un organisme intercommunal de mutualité. L'examen des avant-projets de statuts a été renvoyé à une commission qui ser» composée de délégués des commûnea. L'assemblée a reconnu que les commua nés doivent seconder les efforts de la Ligue contre la licence des étalagea c dans tout ce qu'ils ont de raisonnable et de légal ?•. Les bourgmestres n'admettent pas qu'on affiche dans toutes les classes les affiches de la a Ligue » : ce serait donner aux enfants des iciées qu'ils peuvent ne pas avoir5 par contre, c'est sur les parents qu'il £aut3 agir. En ce qui concerne les étalages, . les bourgmestres sont légalement desarmés. Au parquet d'agir. Toutefois, reconnaissant les démarches de la c Ligue », les bourgmestres et leurs polices continuent à usfo d'une ferme persuasion. Aucune objection n'a été faite à l'interdiction, par les exploitants, de recevoir dans les salles de cinéma, des enfants non accompagnés. Elle s'est occupée enfin de Pimçortanto question de l'unification du matériel d'in^ cendie et a décidé de la soumettre à l'exa* . men d'une commission composée de délé--gués des communes, d'un délégué du service* eles eaux de Bruxelles et d'un délégué de la compagnie intercommunale des eaux. • Au Bois de la Cambre. — Da patinera sur le lac du Bois do la Cambre, tous les soirs, jusqu'à minuit. Lé lac, depuis jeudi soir, est éclairé à la lumière électrique efe un service de police spécial est organisé au Bois. — + Le règlement de la Bourse» — On nous écrit : Lo conseil communal do Bruxelles aura bientôt à discuter un nouveau règlemect; visant, la fréquentation de la bourse et radaitesion des valeurs. Le nouveau règlement tend restaurer lo mo« nopole d'une manière détournée. En effet, l'ar* ticle A stipule qu'il faudra « produire un corti^ ficat justifiant d'un 6tage do trois années, dont le début aura été constaté chez un ou des agents de change régulièrement inscrite à la Bourse de Bruxelles ». 11 suffira donc que les agent» do change décident do no pas accepter des stagiaires ou do n'eu accepter que quelques-una pour, que la libre concurrence n'existe plus. Or, la loi prévoit précisément la liberté de courtage, la liberté de fréquenter les Bourses^ C'est la violer que vouloir instaurer un régime» qui permettrait de créer une oligarehio qui, W son gré, permettrait ou nen k nee concurrents d'exister. Pour les vieillards. — En I9Î2, dit la. « Revue Sociale Catholique îo Gouvernement a soldé 213,118 allocations de vieillesse de 65 fr., contre 211,861 en 1911 cfci 209,091 en 1910. Fin novembre 1913, 307,7SG mandat# avaient été "émis. Pendant les quatre ^ dernières années» l'Etat a donc déboursé, pour ces allocations, une somme totale de fr 54,777,385^ A cette somme, il faut ajouter 23,014,056 francs, montant des primes et subvention! accordées aux titulaires de livrets do ré* traite. Au total, donc, pour les pensions de vieif. lesse, l'Etat a versé, deouis 1910- fusque fin novembre 1913: fr. 97,791,411. En franchise postale. — Lfan dernier, 37,500,000 pièces ont été envoyées en franchise postale. Depuis 15 ans, ce service a presque doublé. M. le ministre des postes a déclaré qu'il lui semblait urgent de « reviser ». FEUILLETON DU 21 JANVIER 1011. AU SOLEIL COUCHAN peu IVlatliilcle -A.la.nic. « Comme je suis encore enfant, n'est-< pas? Je l'ai bien senti, à ma grande hont> i'après-midi même, quand j'ai dû condun M. Vital Graneau à la tour de Geoffroy I Grand Dent. Mme Alibert, fatiguée par le promenades de reconnaissance de ccs pr miers jours, et mauvaise marcheuse, m'i vait priée de guider son hôte et de lui faii connaître certains coins de Malvaux qu'el ignorait. « Ce tête à stoête avec un monsieur si S' l'ieux et si érudit m'intimidait passabl nient. M. Graneau m'a tirée d'embarras e pariant beaucoup. J'ai appris une foule e détails intéressants sur les fastes évanou de Malvaux, dont les seigneurs turbulen et audacieux affrontaient, sans crainte, ro de France ou d'Angleterre... M. Graneé doit être un professeur excellent. Il s'e plique avec une correction impeccable et 1 laisse pas un instant s'égarer l'attention < qui l'écoute. Je tendais tellement la mieni que, le soleil aidant, j'y ai gagné un b( mal de tête, qui m'a renelue tout à fait st pi de. « Au moment où il fallait répondre que que chose, à tout prix, me voilà clonc bidouillant-, puis restant court. J'ai rougi < paraître.si niaise, et rougi de rougir. He reusement, M. Graneau, au lieu de s'en c îenser, a souri de ce trouble, en regardai de côté, avec indulgence, hi petite sotte. « J'ai compris alors que c'était un bor me débonnaire, qui ne me collerait pas c pensum. Et je me suis hasardée à caus* avec un peu plus d'aisance. a M. Graneau revient dans quinze jour avec sa fillette. Pauvre homme ! Sa positic est digno de pitié! S'être marié assez tard — la trentaine dépassée — pour devenir veuf trois ans après... Et c'est un travailleur de r mente, déjà couronné par l'Académie des Sciences morales et politiques. Grande amie croit en son avenir et va lui ouvrir l'entrée ele la Revue Mondiale ». « J'ai reçu une lettre du frérot Maurice, pleine d'entrain militaire. Que n'est-il déjà :c à Saint-Maixcnt, le ch'êr pioupiou ! Nous voi-3, sinerions ! c « Mais n'anticipons pas! comme disait a ce vieux roman si drôle!... Distribue, autour ■S de. toi, une multitude de bonjours et d'ami-3- tiés. J'expédierai des cartes postales à tou-1- te la bande féminine pour ne point exciter e de jalousies. Le meilleur du cœur à toi, la e plus chérie des mamans, avec des baisers sans nombre. î- « Nivette la Poitevine. » n — Yoilà... Inutile d'en dire davantage le pour se comprenelre. Et maman pourra sui- is vre les choses de loin ! pensa Geneviève en ts relisant sa lettre. Si je complétais le récit is par un portrait de mémoire... lu Son crayon erra un instant sur le papier, s- En cinq traits, un petit personnage fut cons- ie trait : torse long et grêle, jambes courtes, le cr-1 légèrement tors, fléchi sous la charge ie d'un crâne volumineux, yeux pâles à fleur m de têto, moustache en brins de chiendent, li- l'air soucieux d'un oiseau malade : tout à fait M. Vital Graneau. La jeune fille s'arrêta, saisie, puis froissa l'esquisse en boule. 1- —Non, ça tourne à la charge! Maman en e- serait découragée... II n'est pas si laid que le ça, quand même... Il a un sourire très bien- ii* veillant..., des manières distinguées... f- Le miroir, penché au-dessus de la table, it lui renvoyait sa propre image. Nivette se regarda fixement, et ses yeux se brouillè- fi- rent, comme à un adieu... Âelieu, adieu.folle \ le petite ' fille, dont, les rêvés, au grand mot e >r k mariage », s'étaient teintés d'amour, e comme ceux de toutes les-petites filles... £ s", Mais Geneviève Férier, brave et sage, ne s n s'attendrit pas longtemps sur ses illusions s nvolées. Elle s'obligea à considérer la des inée en marche et se félicita. Une tâcli* ;énéreuse lui semblait ré —-vée : un hom ie de mérite, rudement éprouvé, une enfan ans mère, avaient besoin de consolations l'assistance dévouée. Pouvait-elle souhaite me part plus belle ? Le même sujet occupait les songeries cl Ime Alibert, tandis que, étendue sur la ter asse, elle savourait le charme du soir. Le soleil avait disparu, mais une vapeu ['or enveloppait encore le ciel et l'horizoï •e.r<3 l'Orient. Des lueurs chaudes s'éta aient sur les prairies et sur le faîte de haumières, blotties dans l'ombre bleue de ion. Une brise légère a entait mollement le ilas sauvages, frissonnant au bord du pa apet. Un pinson attardé chanta au plu laut du laurier géant qui étendait ses ra neaux au-dessus de Mme Alibert, comm >our couronner son front de Muse. C'était M. Vital Graneau, le flatteur! qu wait trouvé, ce madrigal. Un homme d'ui isprit si délicat méritait bien qu'on s'occu )ât de son bonheur. _ Mme Alibert récapitulait, avec satisfac ion, les manœuvres diplomatiques de cett iremière journée. Le professeur, adroite nent sondé, avait confessé de nouveau s nélancolie intime, son fervent désir de 6ym )athie et ele sollicitude féminines... Et s, :onfidente, tout en le plaignant, l'engageai l espérer une compensation de la vie... Puis :11e lui glissait plus tard, à propos, quam apparaissait Nivette, un éloge de cette pe ite amie, si aimante, si dévouée... Les deu: ntëressés, mis en présence, ne semblaien >as se déplaire... La cristallisation ferait l este, aidée par d'habiles suggestions... Nivette, ayant expédié sa correspondance -enait s'asseoir, elle aussi, sur la terrasse jC vallon, maintenant, s'assoupissait dan m3. demi-teinte bleuâtre. Comme chaqn oir, à cette heure, un cor résonne à quel [ne distance. Et cette fanfare nonchalant jouta à la poésie ;du crépuscule. • L'espae 'emplit de cette voix puissante et exprès ivc; Des airs naïfs et vieillots s'égrenèrent a —— ■*""" 1 ' ■ ■■■«'''iroamOTaaBaggran - - puis, plus lente., une chanson sentimentale, ^ î dont les notes graves remuaient le cœur. Et Geneviève, songeuse, adaptait à cette J: t cadence tout un scénario bucolique : boca , ge au frais matin, mousse humide de rosée, T. i- jouvenceaux se croisant dans le sentier du bois, près d'une fontaine : î — Quoi, mademoiselle, ce sont des orties - que vous cueillez là ! Vous allez vous piquer ! — Oh ! non, monsieur, j'ai des gants... ç r Ce dialogue était, certes, bien banal et j; 1 du dernier prosaïsme. Néanmoins, elle s'en - émotionna.it secrètement, plus qu'à réciter " ^ des vers sublimes. ^ . 3 A la voix de Mme Alibert, la jeune fille J1 3 tressaillit comme un coupable pris en fau- - te. Mme Alibert se laissait aller à ses souve- R 3 nirs. Décidément, le cor — si triste au fond î des bois — agissait sur les âmes. 3 — Un cor sonnait ainsi tous les soirs, à " Gava.rnie, pendant mon voyage de noces. Et s i je pleurais, en l'écoutant, de me sentir si n 1 pleinement heureuse. Cependant, M Alibert , - comptait vingt-huit ans de plus que moi. C'est moi-même, avec la belle témérité de - mes vinn-* ans, qui avais demandé mon cher " 3 tuteur en mariage... Lui n'eût jamais osé... : - La sagesse vulgaire put nous blâmer, alors. £ 1 Un long bonheur sans trouble nous donna 1 - raison. i Après une pause, Mme Alibert murmura : c t — J'avais prévu ce que l'expérience m',a P , confirmé dopuis r une femme souci«"^^de 1 vivre en paix, avec dignité, doit rechercher, cl - avant tout autre avants?e, chez un mari, la ^ < sûreté élu caractère et l'intelligence... c' t Nivette approuva en silence, d'un signe 3 de tête, ce truisme indiscutable... La sil- ^ houette (le l'oiseau malade s'étendit sur le P , ciel, obstrua toute perspective, éteignit les 11 . rêves... H s »' 3 VI r \ 3 La prerrière curiosité émoussee, les habi n 3 tants cl" M~h aux laissaient aux étrangères, n - implantées r-hez eux. la plus aimable liber- ; té. Mme Alibert apprécia l'agrément de t irculer en robes lâches et en chaussures largies sans que le respect de personne ne arût diminué. D'ailleurs, elle ne dépassait uère, en ses promenades, le Mail ombragé e tilleuls, qui occupait l'emplacement ele ancien manoir. Une bienheureuse paresse engourdissait, la retenant à son coin fa ori, sous le grand laurier de la terrasse. Le temps s'écoulait sans ennui, en face du harmant horizon, nuancé par les heures, ''était là qu'on lisait les journaux et les relies, qu'on écrivait à ses amis parisiens, u'on dépouillait le <$>urrier. Que contenait il, le plus souvent?... Des i 11 et s d'affaires, des cartes postales annotes de quelques mots... Notre époque près êe est si peu épistolaire! Nivette, seule, scevait de longue lettres; mais c'étaient îs lettres d'une maman ! el'une pauvre ma «an, recrue de fatigue, oui prenait souvent .ir son sommeil pour écrire ces pages, plei-es de redites tendres!... Les amies de Mme Alibert n'étaient plus l'âge des épanebements faciles. Presque rntesi à cette époque,se trouvaient dissémi-ées dans des stations thermales pour s'y ?poser des fatigues de l'hiver et soigner ui, ses reins, qui, son foie... Et leurs courts ulletins de santé laissaient pressentir le ?gret de ce qui n'était plus, la crainte de s (lui pouvait être, mêlés d'illusions folles, lus attendrissantes encore. Ce jour là, cette note mélancolique fut onnée par Barbizieux — le fameux pa.ysa iste auquel Geneviève avait été recommari-ée, sans succès. « Charmante amie, écrivait le vieux pein-e à Mme Alibert, vous regretterez vos reroches en apprenant qu'ils ont écrasé un tisérable^mpotent. Voilà # plusieurs mois u'il m'est impossible d'écrire, de sortir, de ?muer pied ou patte. Quinze semaines de uimatismes et de grabat., hein! c'e*>t dur! ous n'en avez rien su! U y a un monde, lalgré le Métro et les autobus, entre Mont-lartre et Vauorirardl « Quel infernal hourvari que la vie ac-.îelle de Paris, tout de mêmel... On s'y trouve ballotté', secoué, viré comme un morceau de verre cassé dans un kaléidoscope 5 Plus le temps de suivre une idée, un rêve un souvenir dans cette colossale cacophonie ! Les patriarches de mon âge sonb aussi dépaysés que des types préhistoriques, parmi cette cohue américaine ! Sans compter qu'avec mes satanés pieds de plomb, je tremble à chaque carrefour, à présent, avec la frousse de l'écrabouillado. Ah? qui me rendra le Paris de ma jeunesse, lo Paris où l'on pouvait encore bayer aux corneilles et gober des mouches, le long des trottoirs, en laissant traîner sa canne Mais ni ce Paris-là, ni ma jeunesse no reviendront ! Inutile de geindre ! Fiai, le bonhomme l « Alors, je m'en retourne à ma forêt, pour donner mes derniers jours et mes derniers regards à la bonne nature.C'est ma manière à moi de prier le Bon Dieu..., avec qui on m'a réconcilié, quoique nous n ayems jamais été en brouillé sérieuse, Lui et moi ?... Et, si mes doigts peuvent tenir un pinceau, lo vieux débris de rapin goûtera encore les plaisirs qui lui, ont été et qui lui eont toujours le plus sensibles : il n'y faut que deux sabots capitonnés de paille, une pipe, uno toile, des couleurs, et, autour, des roches grises tachées de mousse, des nappes rosea de bruyère, des chênes puissamment noués...-, « Vous ne comprenez ^uèrc ces litanies, vous. Belle Madone, toujours jeune, alerte, intrépide ! En tous cas, — je tenais à voue l'affirmer, — soyez persuadée ejue, du gril où je cuisais en rugissant, j'ai songé à votre protégée... Mais les absents ont toujours tort. Et mon patronage est demeuré sans effet,mes collègues du jury me croyant déjà, sans doute, moribond. « Que votre jeune fille espère mieux do l'an prochain Et, d'ici là, qu'elle travaille? C'est encore le meilleur moyen de forcer la réussite « En sabots comme en escarpins, graciou-sc dame, on vou3 baise les doigts « Barbizieux. » CA enivre.)

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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