Le drapeau: organe de la ligue des patriotes

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15 December 1918
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Organe de la Ligue des Patriotes RÉDACTION ET ADMINISTRATION : BUREAUX PROVISOIRES : lie, Rue §aint.K«rnard, BBtFXELLES N'OUBLIONS JAMAIS I v~i ; 1 ] Les articles signés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. STATUTS DE LA LIGUE DES PATRIOTES N'OUBLIONS JAMAIS ! Art. 1er. — La Ligue des Patriotes est fondée en dehors d)e tout esprit politique ou confessionnel en vue de maintenir entre les Belges une union basée sur le respect, des opinions et des croyances et sur l'amour de la Patrie. Art. 2. — La Ligué des Patriotes se donne pour mission de sauvegarder et de fortifier l'unité (morale de la Nation, d'entretenir lès sentiments patriotiques et de perpétuer le souvenir des hauts faits de note Armée et des actions d'éclat de nos soldats, d'assurer l'appui de leur influence aux défenseurs de la Patrie 1914-1918, de répandre la religion des morts et le culte des Héros. Art. 3. — Sans se jeter dans la, mêlée des partis, la. Ligue des Patriotes s'intéressera à toutes les questions touchant aux intérêts vitaux du pays, telles que la défense nationale, la politique étrangère, la politique coloniale. Art. 4. — Pour réaliser son programme, la Ligue des Patriotes organisera des réunions sur les questions d'actualité, des conférences patriotiques, des cérémonies commémoratives. Elle pourra publier un journal, organe de la Ligue. Elle veillera à ce que la religion des morts soit pratiquée en prenant notamment l'initiative de pèlerinages ou de manifestations patriotiques les jours anniversaires des batailles ou des combats auxquels aura participé l'armée belge, etc. Art. 5. — Pour faire partie de la Ligue des Patriotes, il faut être Belge de naissance et être âgé de 21 ans au moins. L'étranger pourra être adjmis dans la Ligue des Patriotes s'il a obtenu la grande naturalisation ou s'il a combattu sous le drapeau belge durant la campagne 1914-1918. Pourront également être admis, les ressortissants des Etats alliés à la Belgique durant la grande guerre. Art. 6. — L'affiliation à la L-'gue des Patriotes sera refusée aux ressortissants des Etats ennemis de la-Belgique durant la guerre mondiale. Art. 7. — La Ligue des Patriotes se réunit en assemblée au moins une fois l'an le dimanche du mois d'août le plus proche du 4 de ce mais, date de la violation du territoire par l'Allemagne en 1914. Art. 8. — La Direction de la Ligue des Patriotes est confiée à un conseil général composé d'un président, de deux vice-présidents, d'un secrétaire, d'un secrétaire-adjoint, d'un trésorier et de quinze membres au moins, élus chaque année et rééligihles. Il sera créé au sein du conseil général des sections 'le propagande patriotique < t antigermanique. Il y a incompatibilité entre tout mandat législatif et les mandats de membres du conseil général de la Ligue des Patriotes.Art. 9. — Un comité d'honneur sera créé, composé de personnalités ayant rendu d'éminents services à la Patrie. Art. 10. — La Ligue des Patriotes comprenddes membres bienfaiteurs, qui paient une cotisation annueFe de 50 francs an moins; des membres protecteurs qui paient une cotisation annuelle de 10 francs au moins; des membres effectifs qui paient une cotisation annuelle de 5 francs. Ces cotisations sont payables par 'anticipation le 1er janvier de chaque année. Le titre de m-eçm-bre d'honneur de la Ligue des Patriotes pourra être accordé aux personnes qui auront rendu de signalés services à. la Ligue en lui apportant l'appui de leur nom et de leur influence. Art. 11. — Le conseil général de la Ligue des Patriotes pourra éxelure de la Ligue ceux qui auraient commis un acte pouvant être considéré comme antipatriotique.Art. 12. — Il sera institué dans chaque province un comité de la Ligue des Patriotes qui pourra lui-même créer des sous-comités locaux. Les comités provinciaux auront à organiser, en se conformant aux statuts, la propagande dans leur région. Les présidents des comités provinciaux feront partie de droit du conseil général de la Ligue'des Patriotes. Ils se réuniront en assemblée plénière à la date fixée à l'article 7. Art. 13. — La Ligue des Patriotes prend pour devise « N'oublions jamais ». Les présents statuts, adoptés par le co-meté provisoire, seront présentés à l'approbation de la pre|mière assemblée de la Ligue des Patriotes. Les adhésions à la Ligue des Patriotes peuvent être adressées aux bureaux du journal, 116, rue Saint-Bernard ou à la Taverne Royale, passage Saint-Hubert, siège provisoire de la Ligue. Notre Programme Noire programme est celui de la Ligue des Patriotes. Notre altitude sei'a de mettre en toutes circonstances l'intérêt de la Patrie au-dessus de l'intérêt des partis politiques. Nous nous occuperons des questions ayant un intérêt vital pour le pays et nous les envisagerons du point de vue national. La Rédaction du Drapeau. LESORIMES ALLEMANDS Nous avons émis, dans notre dernier numéro, le vœu de voir les officiers et soldats ennemis qui ont violé les lois de la guerre et reconnus coupables de crimes de droit, commun en Belgique,notamment à Tamines, à Andenne, à Dinant, à Louvain et dernièrement à Deynze, traduits en conseil de guerre et châtiés. En France, c'est chose faite. A la suite, écrit YEcho de Paris (du 16 novembre dernier), de l'enquête ordonnée à Lille et dans les régions du Nord, on a pu établir des faits très précis à la charge d'officiers allemands coupables d'avoir ordonné ou d'avoir commis de véritables crimes. M. Ignace, sous-secrétaire d'Etat à la justice màlitaire, vient, confor|mément à la décision solennelle prise récemment par le gouvernement français, d'ordonner l'ouverture d'une instruction judiciaire contre les officiers allemands coupables. Ces officiers comparaîtront en conseil de guerre. Ils seront jugés par défaut si les alliés ne peuvent s'emparer de leur personne, mais la condamnation -prononcée restera exécutoire. C'est le premier pas dans une action judiciaire dont d'ailleurs M. Ignace avait prévu la nécessité dès 1916, puisqu'à ce moment déjà il proposait au Parlement l'institution d'une Haute-Cour interalliée pour juger tous les crimes perpétrés' par nos ennemis sur notre territoire. La Fourberie allemande Nous avons également formulé le vœu : que l'Allemagne, solidaire du parjure de son ex-empereur, ne soit pas admise au Congrès de la paix et qu'une notification des décisions prises lui soit simplement adressée. Ce vœu se justifierait par le simple motif qu'aucune foi ne doit être- ajoutée à la parole de gouvernants qui pourraient être de l'école de von Jagow et de* von Beth-mann-Hollweg..., inventeurs de la théorie du traité-chiffon de papier. On nous objectera que le personnel gouvernemental allemand est, changé. Nous répondrons que nous n'avons aucune confiance dans le gouvernement actuellement au pouvoir à Berlin. - Et d'Ailleurs qui traitera de la paix au nom de l'Allemagne ou des Etats aile mands? Ebert ou Liebknecht? Coimme on le sait, Ebert et, Scheide-mann se sont efforcés de canaliser le mouvement révolutionnaire. Pour sauver l'armature allemande, ils n'ont pas hésité à sacrifier l'empereur, les institutions et les autorités impériales... Ils espéraient ainsi obtenir des conditions d'armistice plus douces et une paix honorable! A côté du parti majoritaire et du parti minoritaire allemands, il y a un troisième élément avec lequel on eut le tort de ne pas compter. C'est précisément le groupe qui a fait, la révolution qui comprend les extré|mistes, les partisans du chambardement .social; il rallie les mutins de la flotte, les soldats déserteurs et débandés, chaque jour plus nombreux dans les grands^centres et aussi pas-mal d'anciens prisonniers en Russie. Ce parti outrancier est appelé « groupe'Spartacus ». C'est lui qui s'est, de force, emparé de l'imprimerie du Lokal Anzeiger et a fait paraître un journal rouge bon teint en remplacement, de l'organe des bourgeois prussiens. Le1 groupe Spartacus, — Liebknecht est à sa tête, dit-on — rallie autour de lui baucoup. die minoritaires. II veut la dictature ouvrière et redoute la convocation de la Constituante. Il semble que le narti minoritaire dont Haa.se et Ledebourg -étaient les chefs s'est débandé. Ses dirigeants ont été attirés et absorbés par le parti majoritaire, lequel reste ce qu'il fut toujours, .très allemand et tout à fait impérialiste si pas pangerma-niste. Le groupe Spartacus au contraire paraît avoir recueilli le gros des troupes socialistes minoritaires et comme toujours en période révolutionnaire, c'est l'élément avancé qui gagne du terrain. Aux dernières nouvelles, le gouvernement Ebert-Haa-se a dû s'incliner et renoncer à la convo-vation d'une constituante. Ceci est grave. Cela va mettre l'Entente, lors des négociations de paix, devant un gouvernement n'émanant nullement du . pays.Les Alliés se souviendront de l'exem ple donné en 1871 par Bismarck et se re fuseront vraisemblablement à traiter dans ces conditions. Les Alliés ne sont guèré disposés sans doute à conclure une paix aussi peu stable que celle de Brest-Litovsk. Au point de vue allemand, 1a situation n'est pas rassurante. Si le groupe Spartacus l'emporte nous verrons à nouveau, mais à l'œuvre chez elle cette fois, la bête allemande dans toute sa hideur. Henri Heine nous a prédit qu'en pareille matière ses compatriotes ne feraient pas de « kamelote ». Assisterons-nous au châtiment de l'Allemagne par elle-même? Si le groupe des social-démocrates domestiqués l'emporte, les masques étant tombés, les Alliés verront sans contestation possible à qui ils ont affaire. Ces jours derniers, le groupe Spartacus a tenté un coup de force à Berlin. Il semble que le pian de Liebknecht était de s'emparer du pouvoir en occupant tout d'abord les arsenaux et les grandes fabriques de Moabit, puis le Reichstag, la Chambre prussienne des députés, la poste centrale, différents ministères et le palais de la chancellerie. Le gouvernement, prévenu, veillait, et a riposté avec vigueur. Le mouvement bolcheviste a échoué. Les soldats et les matelots ont proclamé Ebert président de la République allemande-Mais il paraît que Liebknecht ne s'avoue pas vaincu et qu'il essaie de reformer ses troupes. Il est possible que la bataille reprenne. Attendons, nous marquerons les coups. Mais méfions-nous! Chaque jour d'ailleurs nous apporte de nouveaux sujets de méfiance. Voici ce que nous apprend une dépêche particulière de Zurich, en date du 7 décembre : La Leipziger Volkszeitung publie toute une série de documents dont le premier remonte au 17 novembre, desquels il ressort q.u'Hindenburg est l'âme d'un vaste complot contre-révolutionnaire. Tous ces documents sont signés Hindenburg et sont adressés aux troupes,du front, qu'ils invitent à ne pas reconnaître le nouvel état de choses et à supprimer tous les conseils d'ouvriers et soldats, qui menacent de précipiter le 'pays dans l'anarchie. Le maréchal est aidé dans cette besogne par le général Grœner et les membres du grand état-major et tous les généraux commandants. Plusieurs organisations seraient déjà intervenues auprès du gouvernement Ebert pour que ceM-ai ordonnât l'arrestation d'Hindenburg et de tous les coupables. Ces mesures paraissent être cependant impraticables, car non seulement Hindenburg refuse de quitter son quartier général, qui est à Cassel, mais il jouit encore auprès des troupes retour du front d'une grande popularité qui provient du fait que contrairement 3u kaiser, au kronprihz, à Ludendorf et autres, il n'a pas fui et est resté jusqu'au bout parmi ses armées. Nos lecteurs savent que de son côté le maréchal von Mackensen, les généraux von Boehn, von Arnim, M. Krupp,avaient ourdi un complot destiné à restaurer l'impérialisme et à préparer le retour du kaiser.Enfin, les journaux nous apprennent que von Hindenburg refuse de démobiliser.Notre mot d'ordre reste le même : Méfions-nous!De la Naturalisation Dans son premier numéro Le Drapeau a émis le vœu de voir retirer la naturalisation aux sujets allemands et. autrichiens qui l'ont obtenue depuis 1871, exception faite pour ceux d'entre eux qui ont donné des preuves manifestes et indiscutables de leur attachement à la Bol-gique.Nous allons essayer d'exposer les motifs qui militent en faveur de l'adoption de ce vœu par la Ligue des Patriotes. En général, ce sont les partisans de la, théorie de l'hérédité qui méconnaissent le plus les lois de l'atavisme lorsqu'il s'agit de les appliquer à la nationalité. Delicta majorum immeriiius lues! disaient les Latins. Ils a,vaient raison. Si notre sang charrie toutes les impuretés ancestrales, il porte aussi dans ses flots généreux les pures vertus, les mystérieuses puissances, les inappréciables trésors de la race! Nous continuons nos morts; nous prolongeons leur lignée. Nous sommes faite à leur image; nos traits reproduisent leur visage; notre voix a le même timbre, le même accent que la, leur. Disons avec Verlaine que notre voix a « l'inflexion des voix chères qui se sont tues ». Les morts revivent en nous. Nous sommes comme des miroirs qui reflètent leurs formes disparues. Inconsciemment nous répétons leurs paroles, noui'repro d.uisons leurs gestes, nous formulons leurs pensées. Chaque jour ainsi "ils res suscitent en nous! Ce sont eux qui nous dictent nos desseins, qmi dirigent nos ac tes, qui déterminent nos projets. Ce son les morts qui arment nos bras pour k défense du 6ol, qui a recueilli, comme en un sanctuaire, leurs apparences aimées et que nous appelons -pieusement Terra. Patrum, la Terre des Pèms! Naturaliser l'étranger, c'est donc, non seulement l'admettre dans la société des vivants, c'est 1e recevoir dans la Communion des Morts! , (A suivre.) José HENNEBICQ. N'oublions jamais! Souveooti-s-noutt toujours! Et rappelons-nous ce qu'écrivait Maximilien Harden, alors que l'Allemagne, par une attaque brusquée, sê croyait sûre de la victoire : « La guerre n'est pas un amusement de petites filles. Celui qui, dans le service de la patrie, doit conquérir une ville n'a pas le droit de se demander si sa balle peut atteindre un ornement sacré ou un bijou profane. Quand vous provoquez la guerre, il faut tous attendre à ce que l'ennemi détruise tout ce qui pourrait le gêner, à ce qu'il ne ménagera pas même le Louvre et) Notre-Dame de Paris. » Maximilien Harden. L'Avenir. 30 octobre 1914. CEUX QUI VOUDRAIENT OUBLIER Parmi ceux-là se trouve M. Romain Rolland, défaitiste et écrivain français. Dans une interview qu'il a accordée à un rédacteur de frAvanti, l'auteur des interminables Jean Christophe — qui fut toujours d'ailleurs dans ses attitudes aussi bien que dans le style de ses ouvrages aussi peu français que possible — expri* me la crainte u que les relations personnelles entre les intellectuels des pays bei-Mgérants ne soient possibles que longtemps après la guerre ». Hypocritement, il endosse aux intellectuels français, aussi Ihien qu'aux allemands la responsabilité de cette soerre effroyable. Ecoutez-le vaticiner : « S'il est des hommes chez qui la modestie serait de mise, ce sont les intellectuels. Ils ont joué dans cette guerre un rôle funeste qui ne leur sera pas pardonné. Non seulement ils n'ont rien tenté poux remédier au manque de compréhension réciproque et mettre une limite à la haine, mais ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour stimuler celle-ci et la propager. Cette guerre est en partie leur œuvre. Avec leurs doctrines meurtrières, ils ont égaré des milliers d'esprits. Arrogants et 'intraitables, ils ont, de propos délibéré, sacrifié à leurs triomphes imaginaires des mil'ijns de jeunes existences. L'histoire ne l'oubliera jamais ». Ce que l'histoire, l'impartiale histoire n'oubliera janujis, c'est que cette guerre, qui replonge l'humanité dans les ténèbres de la barbarie, fut provoquée et déchaînée par la caste militaire allemande. Elle est l'œuvre de l'Allemagne tout entière et c'est, pourquoi tous les Allemands en sont à nos yeux solidairement responsables.La guerre de 1914 devait être la dernière étape, le couronnement de la politique de conquêtes suivie par la Prusse depuis le dépècement de la Pologne inspiré par l'implacable Frédéric II. Après le vol du Sclileswig-Holstein, après l'arrachement de 4'Alsace-Lorraine, après Sadowa et Sedan, l'Allemagne préméditait de « coloniser » la Franco et de créer un empire qui aurait eu pour territoire tout l'Europe centrale. L'aigle germanique aurait pris sous son aile l'Europe tout entière! Tel était le dessein des soldats, tel était le rêve aussi des intellectuels. Ceux-ci furent les initiateurs de ceux-là; ils furent les théoriciens, ils furent, les apologistes de la force. Ils dirent au peuple allemand: tu es le'« peuple-maître », le « sur-peuple », le « peuple élu », ta mission est de commander aux nations qui t'entourent et qui sont d'une race inférieure à la tienne! Et le peuple allemand mit en pratique là théorie de Nie tache. « line morale de maître affirme que l'on n'a de devoirs qu'envers ses égaux. A l'égard des êtres de rang inférieur, à l'égard de tout oc qui est étranger, on peut agir à sa guise comme le cœur vous en dit et de toute façon. Rien n'est plus dangereux pour les forts que la pitié ». Ainsi Se trouvent justifiées foutes les atrocités commises par nos ennemis durant la guerre. Et qu'est-ce que la guerre pour les intellectuels allemands? C'est l'état normal entre nations! Du moins c'est ce qu'enseigne M. Lasson, professeur à l'Université de Berlin : « Entre les Etats ne peut régner que la guerre. Le conflit est l'essence même et la règle des relations entre Etats; l'amitié est hasard 1 et exception ». Pour ce Herr professer u il n'y a pas de toi entre Etats, il n'y a • qu'un droit : le droit du plus fort ». 1 Ce professeur d'université ne raisonne pas autrement que le commun des écrivains militaires de son pay.x Dans un manifeste fameux, paru en novembre 1914, les intellectuels allemands se solidarisèrent d'ailleurs aveu le paru militaire pour justifier la viola, tuon Ue notre "neutralité et pour se faire les dé-lenseurs di'un gouvernement parjure, trui-tr# à la parole donnée. Voiià Lee seuls intellectuels responsables, voilà les auteurs de ces conceptions impérialistes qui devaient aboutir a 'a pondue d'agression surne par l'Allemagne, voilà les artisans de la guerre! Et M. Romain Rolland voudrait que nous tendions la main à ces Huns en redingote, à ces barbai-es à lunettes d'or! Et quel moment choisit-il pour nous parler de réconciliation'/ L'heure où l'armée française reconquiert lambeau par lambeau le sol sacré de la France, où Douai et Cambrai vont peut-être subir le sort tragique de Noyon et d'Arras, systématiquement détruits par i'artiJierie allemande!Un siècle de caporalisme a modifié la structure mentale des intellectuels allemands tout comme celle de la foule. Sous le casque à pointe, on ne pense pas, on ooéit. A la caserne, il n'y a point d'élite, il n'y a qu'un régiment. Et M. Romain Rolland nous invite à nous réconcilier avec ces savants que la science n'a pu dégrossir, que la philosophie n'a pu affiner, avec ces écrivains asservis, avec oes intellectuels sans dignité. Schiller leur avait dit: »Ose te tromper et rêver ». Les 'intellectuels allemands ont préféré se tromper! Nous ne pouvons plus rien avoir de commun avec eux. La seule Allemagne que nous puissions encore connaître et respecter c'est celle de Goethe et de Schiller, de Bach et de Beethoven. Quant aux chantres du « Deutsohiand ilber ailes », nous les rendrons solidaires des crimes de leurs compatriotes. Nous n'aurons point la lâcheté d'oublier les massacres d'Andenne et de Tamines, le sac de Dinant, l'incendie de Louvain, la destruction d'Ypres et. de Dixmudel Et les intellectuels français pourraient-ils oublier, alors que les ruines de Reims, de Noyon, d'Arras et de Château-Thierry sont encore fumantes? Et d'ailleurs que peut nous valoir le commerce des intellectuels germains? De quel apport nouveau peuvent-ils enrichir la pensée humaine? Ils ont ignoré la parole profonde et hautaine de Pascal : « Toute la dignité de l'homme est dans la pensée » et ils n'ont pas eu le courage de penser. Ils se sont inclinés devant le Sabre. « Le sabre tue l'esprit », disait Stendhal. Le sabre tes a tués. Ne nous attristons point de les avoir-perdus. Pour nous consoler de ne plus avoir Nietzche, ni Max Nordau, nous méditerons Descartes et Pascal et pour nous dédommager de la perte de M. Gérard Hautymann, nous relirons Corneille! Nous nous souviendrons que noua devons notre conception du monde vivant à la science françai-se, à Lavoisier, à Cu-vlier, â Lamarck, à Geoffroy Saint-Hilai-re, à Claude Bernard, à Pasteur! C'est à ces immortels représentants du génie français que nous devons la chimie, l'anatomie comparée, la paléontologie, l'embryogénie, la physiologie, la microbiologie!Le génie de la France! Comme nous le comprendrons mieux encore! Il nous apparaissait dans les œuvres de ses savants de ses écrivains, de ses penseurs, mai: -combien, parmi nous, ne l'apercevaient point ou le méconnaissaient! Depuis que, sur les champs de bataille, il plane au-dessus des armées françaises et qu'il enfante des héros, les plus sceptiques eux-mêmes ont compris qu'il était toujours vivant, qu'il était immortel. Le sombre et sanguinaire génie de la Germanie revêt l'apparence de Moloch, 'a cruelle diivinité sémitique. Le génie français a les yeux de la sage Athéna et les ailes de la Victoire! La France 'qui pense et qui se crucifie pour le salut du monde, la France des savants, des écrivains et des artistes, la France des soldats, allie le génie de la Grèce au génie du Christianisme! Septembre 1917. José HENNEBICQ. Ceux qui sont restés et ceux qui sont partis Sou-s ce titre, le Soir a publié ces jour* derniers l'article suivant : « Allons-nous recommencer cette querelle rjbsurde, née vers le début de J 015, entre une catégorie de Belges s'élevant en reproches amers contre ceux qui étaient partis, tandis que quelques-uns de ceux-ci en faisaient autant pour ceux qui étaient restés?! Voici qu'on parle de plantureuses indemnités que touchaient au Havre les employés et fonctionnaires!! En réalité, les : petits y touchèrent des indemnités de vie Première année. — N° 2 ÎO'CENTIMES " Dimanche 10 Décembre 1918. I I I * ' " — _

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