Le matin

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06 February 1914
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Vendredi 6 Fevrier 1914 DIX PAGES — CIMOCEMTIMEi 21me Année — N° 37 rédaction ho VIEILLE BOURSE, 39 I AKVKI1S îélépïone Rédaction : Sl> i Un an 'r- 1S OO ) sir mois ©.MO 4s'E ^Trois mois .... S.îiO l Un ail S2'SÎÎ p^RîlrTmois : : : : « ««► I 4 „T.-France, Angleterre, Allemagne et Union S-tri.nestre.fr.O.OO - llollandeet [ Ld-Prf, par trimestre, fr. T.OO„ faboimement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ACMIN ISTRATI ON 39,VIEILLE BOURSE, 39 A.WiCHM Téléphone Administration : *£ fî 1 C. de CAUWER, Directeur Aniionces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonce^ financières id » 1 O© Réclamés la ligne, » 1 ïîO Faits divers corps îd. » 3.00 Chronique sportive id. > ît OO Faits divers fin id. » % OO La Ville id. > 2S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues ci Bruxelles chez MM. j. IjEbbgue <fc C". Assurance de presse I Au commencement de 1885, Sir Georgi ■tomes, le grand éditeur de Southamptoi IStreet, dans le Strand, à Londres, lisait soi ■journal au coin du l'eu quand son attentioi Rat un moment retenue par la lecture d'ui I ^faits-divers», — histoire banale d'un pau-I vie diable écrasé dans une gare pendant de: I manœuvres de locomotives. Sir George n'; I jurait certes pas pris garde sans ce détail I on n'avait pu tout d'abord identifier le mor I car on n'avait trouvé sur lui qu'un exem- ■ plaire du dernier numéro du Tit-Bits. (Li ■ id-Bits est une revue hebdomadaire l'ondéi ■par Sir George.) âf| I ' ■ - Hélas, fit-il, je perds un lecteur... I Puis il lut que la victime laissait uni Buve sans ressources, veuve dont la feuilh Mentionnait le nom et l'adresse. Cet éditeui Baitun excellent homme. Aussitôt il sign; ■ni chèque de 2,500 francs et l'expédia à 1; Buvre femme. Telle fut l'origine du systè-Be d'assurances sur la vie pratiquées pai Brtains journaux. Newnes calcula qu'il n< ■loi en coûterait pas beaucoup plus d'assu-Br en bloc tous ses lecteurs et il s'en alli ■consulter à cet égard des financiers et de: Bolicitors. En quelques heures la combinai-Bon M établie et annoncé. Le Tit-Bits pro-■clama que son directeur verserait cent li-■jvifS sterling (2,500 francs) à l'héritier d< Hhoute personne tuée dans un accident dt ■chemin de fer, pourvu que le dernier nu-Buéro de la revote hebdomadaire fût trou- ■ sur la Victime de l'accident. Plus tard h Brime fut portée à mille livres, soit 25,00< Brancs. Les primes d'assurance ainsi versées Burinent actuellement un total de 425,00( B L'expérience ne s'accomplit point sans Bdinicultés ni sans obstacles. Le public n'a-Bait vu dans ce système qu'une innovatior ■originale et heureuse; l'Etat y découvril Bne contravention. Le fisc prétendit assi-Bi 1er chaque numéro du Tit-Bits à une po-Bte d'assuranc.e et l'imposer en conséquen-B. Par bonheur une loi dû parlement venail Btautoriser les compagnies de chemin de fei B ddivrer, çn échange de deux sous, des ■tels d'assurance pour la durée d'un seu. ■vnya;o et le bénéfice de cette loi nouvelle B"1 '^"du à Sir George qui siégeait à la B™bre des Communes pour un districl ■ i capitale et qui mit en jeu toutes ses ■nlto-nces. Si bien que l'assurance par le ■jwaal est devenue maintenant une institu-■todosage courant. La première prime fui ■jerssï à la veuve d'un sieur John Long, tue ■*'|1111 accident de chemin de fer à Hat-Bei ■ ~etce fut dans l'histoire de la pres-V1 Britannique un gros événement. ■ J-institution s'est développée. Tous les ponnes et lecteurs du Daily Ckronicle sont ■^wes contre les accidents .de chemin de B1' tfamway, d'omnibus, de voiture pu-Bmms )61 a'eau"omni'3us- cas mort ■ Z1,,°«. survenant dans les trente Baw' !6S kéritiers ont vingt-cinq mille Bm sn^-3^ Phaser. Au cas d'un accident BL jvi, e mort mais d'où résulterait la B v -r x membres ou des doux yeux, BaJ" re??it encore vingt-cinq mille Bal moi i!acc!dent n'a causé que la perte B- f„ afr,e î" d'un œil, la prime n'est B'a T' f.rancs. Enfin si l'accident Bttim(. l^une incaPacité de travail, la Bancs une alloca^ion de trente-sept Bsou'j L w8n'e cenf'imes par semaine B^LTlleî rétablissement. Ces avan-Bàimn'SCleln de ccrtaines conditions: la BÙ nlna h a?ée de douze ans aù m°ins B«ivaP2 1 S0Kante-dix et il faut qu'on B&ier nîimA? n?oment de l'accident le Bpumérn n'o t J0urnal- Cotte présence Hinsc^ff681 pas exi£ée des abonnés: Blration 1i|0n,sur les registres de l'admi- ■tous les jouS reçoivent le j°ur" Btafc tif1 a; également assuré ses B^s omrift; Urs au numéro dans B< pou? in» on?; sauf que les alloca-Bi«js à oinm p,aoltê de travail ont été B®tre ino ^,'orue. francs par semaine. De ^■terivanu x ]?Vrnaux' déjà séparés ■ PassionniM.'S polltlclues. une concurrent B® comnli^r ®,oneurrence qui s'est Hh> fa„t d un Problème. B'1® dp ten,lf,ndre Par un accident de B"*n-omnihno „ tramway, d'omnibus, de B dit ]e j,nn ou d® voiture publique? ^■' tandis qUp v!"8' ','accident qui se pro-B^uwav on -v s en cîiemin de fer, B "i en vnit,,°mn ,u?' en batenu-omni-B«tte défm rre P^^ique. Prenez garde m Puisque ' "!16 s'imP°se Pas abs°lu- B3 Aident r'„ ? pouvez être victime ^B^°iture n,!i,i-ramway °u d'omnibus ou ■'Apremi,.01fe ^out en circulant à B ' Par les in„Yue semble que l'assu-B,Pitons PquS1 n? . s'applique pas B^'Heurtf'.nnol? ,V01C1 qu'un pauvre Bh SoutipiiH eiî un autobus et un B f16 d'un aonid f ron n'a Pas été Brider et Vml voiture? Gela peut B1®6111» doiip oi lmaSmez aisément les BiT du ChronirlT*1^' s'aSissait d'un B'a la lettre h e le Journal, se réfé-Bïf:r ^ disnPnLSe®, enSaSerr,ents. a cru BN de la de Payer. De là pro-B-Voiià concurrence. s écrie le directeur du ■/'« lisant. dpo^°ur'an^ a l00' 011 s'ex-BtUrete av!if,1xl1fnaux libéraux! Si ce été de nos lecteurs, sa veuve toucherait demain vingt-cinq mille francs! Le moyen de résister à pareil argument? Désormais les piétons seront assurés pour autant que la mort ou l'accident sera im-j putable à une voiture publique, chemin de j fer, tramway ou autobus. Ce détail est d'im-1 portance dans une capitale qui détient le t record des écrasés. l Chaque matin les deux feuilles établissent leur liste d'éclopés comme des chas-" senrs qui annonceraient le tableau d'une ' battue. — Nous avons eu hier, affirme le Daily ■ Mail, un mort, deux aveugles, deux invalides et trois contusionnés. [ — Cela vaut bien la peine d'en parler, ' riposte le Daily Chronicle. Des éclopés, ; nous en avons tant que nous voulons à trente-sept francs cinquante la pièce! Pour ce qui est des éçrabouillés, nous ne le cédons à personne. Dans la dernière soirée nous en avons encore ramassé huit! — C'est chez nous que les accidents sont 1 le plus nombreux! 1 — Soit! Vous avez la quantité mais la • qualité est de notre côté. Chez nous, quand on se fait écraser, c'est pour toujours! ' On imagine autrement la rivalité d'Ar- ■ mand Carrel et d'Emile de Girardin. En t leur temps il ne s'agissait encore que de la ' presse à bon marché qui nous a valu des ■ progrès si surprenants. Maintenant la con- ■ currence s'exerce à grand renfort de primes • et de spectacles. Le lecteur ne se demande ' plus quel est le journal le mieux rédigé, le ■ mieux informé, le plus instructif et le plus ■ sincère: il hésite entre une livre et dix ■ shillings ou deux livres sterling en cas d'in-i capacité de travail. C'est un point de vue I nouveau. Il ne se contente plus de payer un s sou quelques feuilles de papier qui en va-i lent au moins detox: iî exige quelque chose de plus qui ne lui revient point. Prôchaine-: ment nous serons obligés de le payer pour . qu'il nous lise. i Cela en prend déjà le chemin. ; N'est-ce pas, confrères, que nous vivons . en des temps délicieux?... Camille Liaume Reportage parisien {Correspondance particulière du Matin.) Le courage des députés... — Les exhibitions * indécentes. — Le rétablissement des "Tours". Paris, 4 février. Les députés sont héroïques. Pris tout d'un coup d'une belle ardeur, d'une fièvre de travail, d'un zèle inégalable, ils siègent presque 1 sans arrêt, matin, après-midi,soir — et comme un bûcheron une forêt à coups de cognée, ils abattent la besogne parlementaire à coups de projets de résolutions, de propositions de loi, de questions, d'interpellations... Chaque séance voit aborder vingt sujets différents, les plus inattendus, les plus oubliés souvent; des allocutions, combien fastidieuses, y sont prononcées; des lectures y sont faites; des discours s'y improvisent, — inutiles, ennuyeux, voleurs de temps, et de quel temps précieux! Mais, les députés travaillent, ou du inoins paraissent travailler. Ils donnent l'impression de piocheurs infatigables, et les discussions se suivent, sans se ressembler, laissant supposer aux électeurs lointains, qui n'en reçoivent qu'un très vague écho, que MM. leurs représentants "en mettent". Car le but de toutes ces séances, de ce pseudo-travail forcené, de ces interpellations, de ces interruptions, de ces discours, le seul but c'est l'illusion qu'il faut donner à ceux qui élisent, d'un courage sans pareil et d'une besogne terrifiante, abattue avec aisance et conviction selon les promesses jadis formulées. Et s'il est tellement nécessaire de subitement complaire à l'électeur, c'est que l'élection approche... Ge brave électeur! On l'avait négligé pendant près de quatre ans. A ses lettres, on répondait à la hâte par des fins de non-rece-voir habilement déguisées. Dame! il était bien ennuyeux avec ses demandes, ses prières, ses ceci, ses cela... 11 devint même obsédant... Un beau matin on ne s'en soucia plus... Qu'importe l'électeur pourvu qu'on ait l'ivresse — et les quinze mille francs... Hélas! ,ce beau temps-là se meurt, ce beau temps-là entre en agonie... Dans trois mois, ce seront les élections nouvelles... Eh! quoi! déjà quatre ans! se disent les Bouffandeau et les Courrégelon-gue... Eh! oui! Alors, on se souvient tout d'un coup que ce brave Untel avait demandé ceci, que Telautre désirait cela... Vite, vite, à la tribune 1 Ce qu'il faut avant tout, c'est avoir son nom. à l';'Officiel", car l'"Officiel" va dans les plus misérables bourgades et l'électeur peut se rendre compte en le lisant que "son" député parle, qu'il a parlé, qu'il s'occupe! Malheureusement, comme le faisait très justement et tout récemment remarquer M. de Lanessan, plus le3 séances sont multipliées et plus est considérable le nombre des questions mises en discussion, moins est forte la proportion des députés qui assistent aux séances et qui s'intéressent aux questions discutées. Chaque quinze-mille à la sienne et tant que celle-ci n'et pas résolue, ou dès qu'elle l'est, on ne le voit pas — ou plus — au Palais-Bourbon. C'est ainsi que la semaine dernière, lorsque vint la question, si chère au cœur de. M. Thomson, de l'indigénat algérien, il n'y avait à l'ouverture que neuf députés dans l'hémicycle; il y en avait 17 à dix heures; 24 à onze heures, et à midi, 35. C'est que des orateurs notoires avaient été inscrits pour prendre la parole.Mais qui cela intéresse-t-il l'indigénat algérien? Les Algériens? Alors, comme la question était malgré tout très importante, la plupart des députés se dirent qu'on n'en traiterait pas d'autre, ce matin-là, et personne ne se dérangea! M. de Lanessan que je citais tout à l'heure rapporte que dans une autre séance, où fut voté un emprunt colonial de " 190 millions de francs le nombre des députés présents était si modeste que le vote aurait été impossible] sans la complaisance des huissiers de la Chambre qui versèrent les bulletins dans les urnes, sur les indications des quelques présents ! Notez qu'en outre-; ces messieurs ont adopté une manière de travailler absolument invraisemblable et qui rend absolument impossible le moindre intérêt: "Au lieu de discuter chaque question d'une façon continue jusqu'à ce qu'elle soit épuisée, on ouvre simultanément la discussion sur quatre ou cinq questions tout à fait différentes, en n'attribuant à chacune qu'un petit nombre de séances ou même une seule séacce par semaine. La question relative aux mines de l'Ouenza, par exemple, ne revient qu'une seule fois par semaine; sa discussion fut ouverte vers le milieu de décembre, elle se prolongera jusqu'à une date indéterminée." La chose curieuse, le fait surprenant, c'est que ces diverses réflexions courent les couloirs et qu'il n'est pas un député qui ne les fasse! Chacun pris à part, proteste, fait de grands gestes, s'élève contre de pareilles habitudes, etc., etc. Mais à peine est-il rentré dans la salle qu'il vote, le cœur à l'aise, séances du matin sur séances du matin et discussions sur discussions!... 11 est vrai que les élections sont tellement proches I * • « M. Lescouvé — Théodore pour les dames et procureur de la République pour les deux sexes — ému de l'indécence de certaines exhibitions qui se font dans divers music-halls (c'est le texte même de son communiqué) vient de prescrire une enquête sur les faits qu'il affirme lui avoir été signalés. (Et s'il l'affirme, ce doit être vrai, vu que l'on ne voit pas bien l'intérêt qu'aurait cet honorable magistrat à nous tromper.) 11 faut bien reconnaître d'ailleurs que les spectacles attentatoires aux bonnes mœurs abondent et que sous prétexte d'Art — avec un grand A — on nous offre sur les plus luxueuses comme sur les plus pitoyables scènes des visions non seulement fort peu artistiques, mais encore d'un bon goût plus que douteux. Au Moulin-Rouge, à la Cigale, partout en somme, il n'est plus une revue sans pseudo-reconstitutions antiques, reproductions de toiles de maîtres ou bien évocation d'époques où le costume n'était que peu en honneur. Encore si les jeunes personnes qui consentent à nous dévoiler leur anatomie et dont on nous donne le spectacle, étaient plus ou moins bien faites et possédaient quelque grâce... Mais quelle Phryné consentirait à recommencer tous les soirs devant, deux mille paires d'yeux son même geste?,.. Je me souviens à ce propos d'une petite, "boîte", toute voisine des boulevards et pompeusement dénommée music-hall, où je m'étais égaré certain soir de désœuvrement et qui était d'ailleurs pleine à craquer. Sous prétexte d'y faire revivre 1' "Agonie de Cartilage", deux filles, deux pauvres filles étalaient là complaisamment, sur un plateau minuscule, leurs chairs nues. Or, au poignet de l'une d'elles rutilait lin bracelet-montre et l'autre avait omis ou trouvé superflu de retirer de simili-diamants qu'elle portait aux oreilles. Je dois dire que personne dans la salle ne parut s'apercevoir de la modernité exagérée de ces Carthaginoises nouveau-style et que personne n'éclata de rire. Il n'y a pas que dans les théâtres, du reste, que l'indécence, l'immoralité, la pornographie et surtout la laideur se rencontrent, et je conseillerais fort à M. Lescouvé de faire un tour dans sa bonne ville de Paris, dont pas une rue ni un boulevard n'est privé, à l'heure actuelle, de petites expositions aussi particulièses que suggestives. Outre, la présence à toutes les vitrines de libraires, à toutes les devantures de kiosques à journaux de ces brochures illustrées par la photographie, qui s'intitulent honnêtement "le Nu esthétique" ou "le Nu au Salon", et dont la couverture se voile pudiquement d'une bande de papier... transparent, voici l'envahissement des plus modestes épiceries par la carte postale... Et quelle carte postale I Pour elle, posèrent ce que Montmartre a de plus lamentable dans ses réserves féminines, I les sans-succès de Tàbarin, les délaissées du Moulin de la Galette. Dans des décors de convention, parmi des meubles de bazar et des tentures de casbah, elles s'exhibent, uniquement drapées de leur impudeur, en des poses qui voudraient être lascives ou du moins aguichantes, et qui ne sont généralement que maladroites.Or, ces cartes sont à la portée de toutes les bourses, on les paie deux ou trois sous, et l'apprenti peut s'en délecter comme le fils à papa ou l'égrillard vieux monsieur. Les trottins les contemplent et font des comparaisons. Pas un regard ne pourrait les éviter: elles sont bien en évidence parmi les "Bonne Fête" et les "Joyeux Anniversaire". Peut-être pourrait-on, sans ridicule pudibonderie, du moins en réglementer l'étalage, sinon en interdire la vente, à cette heure surtout où la Justice se décide à sévir contre des spectacles qui ne sont, dans le fond, ni plus pervers ni plus pernicieux que ces mauvaises photographies. * • * " J'ai là sous ma main, disait l'autre jour M. Mesureur, directeur de l'Assistance publique, une lettre navrante: une fillette de quinze ans, de son écriture d'écolière, m'écrit qu'elle va mettre au monde un enfant, qu'elle-même n'a pas de famille et elle me demande ce qu'il lui faut faire. Pauvre gamine! Et combien sont-elles en ce moment sur le pavé de la capitale d'apprenties mal surveillées, de malheureuses petites bonnes arrivées de leur campagne il y a quelques mois, que l'angoisse torture et dont la tête est pleine de cette question: "Que faire?" et qui s'affolent peu à peu, qui vont tout doucement au crime, faute d'un simple renseignement?"Il est question de rétablir les "Tours". Les tours furent institués dans tous les hospices de France par un décret du 19 janvier 1811, en vue de rendre inutiles l'infanticide et l'avortement. Les nouveau-nés pouvaient y être apportés "en secret". Il est superflu de dire que l'intention du législateur était excellente. Pourtant cette innovation eut pour résultat assez inattendu de provoquer un tel accroissement du nombre des abandons d'enfants qu'il fallut dès 1823 prendre des dispositions nou velles et, en 183G, fermer plus d'une centaine de Tours. Cependant, devant la collection de drames que suscitent aujourd'hui, les naissances clandestines,quelqu'un a songé à rétablir les Tours, disparus complètement depuis longtemps déjà,et une véritable campagne a été entreprise en vue de l'es réhabiliter. C'est contre cette campagne que M. Mesureur vient de s'élever violemment. L'Assistance publique est là pour un coup : ses bureaux sont ouverts, où le secret professionnel est de rigueur, où la mère défaillante ne risque que de s'entendre, faire un peu de morale — ce qui n'est pas bien grave en fait de châtiment! Il y a, pour toute mère qui abandonne son enfant, ou volontairement, ou contrainte ou forcée, et pour quelque raison que ce soit, un bureau où elle n'a qu'à se présenter. On n'exige d'elle aucun détail, ni sur elle, ni sur l'enfant: "Son nom? Je ne sais pas. — Le votre? -—• Je ne veux pas le dire. — C'est bien." Et voilà. C'est tout. L'origine de la commission n'importe pas à M. Mesureur et à ses bureaux: la vie de l'enfant seule importe. Dans ce cas, à quoi bon ressusciter les Tours? L'organisation actuelle de l'A. P. suffit amplement. Le malheur est qu'on ne la connaît généralement pas. Aussi va-t-on la faire connaître. Et quand pas une femme ne l'ignorera plus, il n'est pas une mère sans doute, en dépit des situations les plus effroyables, qui ne préférera au crime et à la comparution possible en Cour d'assises la simple course à l'asile où l'enfant de sa chair pourra vivre et grandir... Guy Marfaux LES FAITS DU JOUR LA SITUATION AU PEROU D'après des nouvelles de Washington, la révolution au Pérou a surpris les autorités diplomatiques.Le dernier message du président au Congrès péruvien indiquait une situation économique extrêmement favorable et mettait en avant de nombreux projets de développement pour lesquels le gouvernement péruvien désirait s'assurer l'appui de la finance américaine. Lorsque la présente administration a pris le pouvoir, elle a reçu notification des Etats-Unis que seul un gouvernement légal serait reconnu. L'attitude du département d'Etat à l'égard du nouveau gouvernement au Pérou dépendra des événements des prochains jours. Si le parti militaire qui a saisi le pouvoir essaie de gouverner d'une manière permanente, sans en déférer aux volontés populaires, ce gouvernement sera atteint par la nouvelle politique améx'icaine, telle qu'elle a été énoncée par le président Wilson en mars dernier. D'autre part, si les éléments qui dirigent en ce moment les affaires à Lima demandent au Congrès de procéder à la nomination d'un président, il est probable que les Etats-Unis reconnaîtraient ce président sans difficulté. Le président Billingshurst, qui est maintenant prisonnier, est le fils d'un Anglais, mais il est né au Pérou d'une mère péruvienne. Il a pris une part active aux guerres entre le Pérou et le Chili et a été maire de Lima; il a été élu président en septembre 1912. Le docteur Auguste Durant, qui vient de s'emparer du pouvoir, a déjà dirigé plusieurs révolutions et a combattu contre le président Leguia en 1909. On regarde généralement Durand comme le chef de l'agitation menée contre le président Billingshurst, qui, pour avoir introduit des réformes et ordonné des économies dans le gouvernement du Pérou, s'était attiré de nombreuses inimitiés. Fox La situation en Orient DEMENTI COLOGNE, 5. — La "Gazette de Cologne" dément le bruit d'une alliance gréco-serbo-rou-maine et l'intention de l'Allemagne d'y adhérer, ESSAD PACHA VALONA, 5. — La commission internationale de contrôle a obtenu d'Essad pacha qu'il démissionnât. Essad pacha, dès que sa démission sera donnée, quittera l'Albanie à la tête d'une délégation, et se rendra à Potsdam, auprès du prince de Wied, à qui il offrira la couronne. LE CODECANESE CONSTANTINOPLE, 5. — Les pourparlers" continuent entre la Porte et l'ambassade d'Italie au sujet de la remise du Dodecanèse. L'ambassade demande au gouvernement ottoman, l'exécution complète du traité dp Lausanne et présente en outre la note des dépenses.La politique portugaise M. BERNARDINO MACHADO LISBONNE, 4. — Le docteur Bernardino Machado, ambassadeur du Portugal au Brésil, a débarqué ce matin, salué par d'imposantes ovations. Parmi les personnes qui allèrent le saluer à bord du paquebot "Avon" se trouvaient M. Affonso Costa, président du conseil démissionnaire. Il fut également salué par M. Roque de Arriaga, fils et secrétaire du président de la République, qui l'invita à se rendre daais la journée au palais de Belem. Après avoir conféré avec M. Affonso Costa, ainsi qu'avec MM. Augusto Vasconcellos, ancien président du conseil, et Guerra Junquiero, ministre du Portugal à Berne, M. Bernardino Machado s'est en effet rendu à l'invitation du président. Pour porter un jugement sur les conséquences de l'arrivée de l'éminent démocrate, on n'a d'autres indications, jusqu'à présent, que les articles des journaux. Le "Capital" d'hier soir et le "Seculo" de ce matin, tous deux indépendants, rendaient un éclatant hommage aux services passés, aux solides qualités et surtout à l'esprit de tolérance, de conciliation et de courtoisie de -M. Bernardino Machado. Le journal "Mundo", organe du parti démocratique, s'appliquait surtout à rappeler à M. Machado les motifs personnels de ressentiment contre les groupes politiques qui ont déterminé la chute du ministère Costa. La "Republica", organe du parti évolution-niste, après un éloge plus que discret de l'ambassadeur du Portugal au Brésil, se montrait sceptique sur l'enthousiasme populaire à son endroit. Le journal "A Lucta",porte-parole des unionistes, ne disait rien sur la personnalité politique de l'ancien ministre des affaires étrangè-les du gouvernement provisoire. En apparence tout au moins, les partis sont donc peu disposés à s'entendre sur le nom de M. Machado, mais la diplomatie de ce grand républicain peut changer les dispositions des uns et des autres. M. Machado Santos, un des héros de la révolution, a adressé hier et aujourd'hui, dans son journal, un appel enflammé aux républicains en vue d'une manifestation qui doit avoir lieu cp soir devant le palais de Bjelem en faveur d'une amnistie et de la constitution d'un ministère d'apaisement. Il paraît que le président recevra une délégation de manifestants. M. MACHADO ACCEPTE DE FORMER UN NOUVEAU MINISTERE LISBONNE, 4. — M. de Arriaga, président ie la République, a chargé M. Bernardino Machado de former le nouveau ministère. M. Machado a accepté cette mission. Les grèves dans l'Afrique du Sud DISCOURS DU GENERAL SMUTS CAPETOWN, 4. — Le général Smu'ts, ministre de la défense, a présenté cet après-midi le bill d'exonération en seconde lecture. Après avoir parlé pendant trois heures et demie, il n'avait pas encore abordé la question de la déportation, qui probablement lui prendra encore plusieurs heures demain. Aujourd'hui, l'orateur a fasciné la Chambre et les occupants des tribunes par sa persuasion calme, sa maîtrise de parole et la clarté avec laquelle il a exposé les faùs, présenté ses arguments et retracé la marche de la propagande syndicaliste. Dès le début, le ministre a fait remarquer à la Chambre que c'était une situation -ans précédent que celle qui avait obligé le gouvernement à mobiliser des forces plus considérables que celles que comptait l'armée boer au commencement de la guerre sud-africaine. Puis il a étudié l'histoire industrielle de ces huit derniers mois, ce qui l'amena à cette conclusion que la déportation des chefs travaillistes était simplement le dernier anneau d'une chaîne de circonstances qui constituaient une situation exceptionnelle et demandaient un traitement également exceptionnel. Il a fait ensuite l'histoire du mouvement en détail, rappelant comment les grévistes employèrent, au mois de juin dernier, dans le district de Benoni, des méthodes équivalant à un règne de terreur; comment les chefs de? 1 ouvriers, dans leurs discours, démontrèrent V qu'ils espéraient faire dans toute l'Afrique du ^ Sud ce qu'ils faisaient à Benoni; comment des pamphlets furent publiés à Johannesburg,sous la signature de B. Bain, qui prétendait avoir la haute main sur les services de l'éclairage et des eaux, et aussi les services sanitaires: comment les extrémistes considèrent l'accord conclu avec le gouvernement le 6 juillet dernier comme une grande victoire, qu'ils tentèrent de mettre à profit par leur fameux ultimatum,publié quelques semaines plus tard, et dans lequel ils demandaient de nombreuses concessions sous menace de grève générale; comment cette tentative échoua par suite de la désunion entre les ouvriers des chemins de fer; comment M. Poutsma et ses syndicalistes s'efforçaient d'organiser un mouvement qui aurait commencé par les mines de charbon, les chemins de fer et aurait fini par paralyser toute l'industrie du pays. L'effet produit par la fin du discours du général Smuts sur la Chambre n'est pas douteux. Dépêches diverses LE LORD-MAIRE DE LONDRES A BRUXELLES LONDRES, 5. — Le lord-maire et vingt- , cinq conseillers municipaux de la cité de Lon- / dres ont accepté l'invitation de la municipalité de Bruxelles, l'été prochain. LE PRESIDENT DE HAÏTI PORT-AU-PRINCE, 5. -— Le comité permanent du Sénat a convoqué le congrès pour élire le président de la République, mais il est douteux que les rebelles reconnaissent un président élu dans les conditions actuelles. AU PEROU LIMA, 5. — Le congrès s'est réuni en session extraordinaire, hier soir, et a décidé de nommer un comité gouvernemental jusqu'aux prochaines élections. Le colonel Benavidès a été nommé président de ce comité. La flotte péruvienne a reconnu le nouveau gouvernement. La Ville Chez l'adversaire Certaine presse cléricale fait un pressant appel à l'union: il n'est pas vrai que le parti catholique soit divisé. S'il y a eu des manifestations au meeting dû Nederdititsche Bond, dirigées contre des membres du gouvernement, elles étaient le fait d'agents provocateurs et il ne convient pas d'y attacher la moindre importance. Tel n'est cependant pas l'avis du Han-delsblad auquel on accordera une certaine autorité... Encore hier il publiait un feuil-

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This item is a publication of the title Le matin belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1894 to 1974.

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