Le matin

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01 January 1914
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Janvier 191 ^^ig&egumÊaaÊÊÈU&ÊÈÊÊÊÊmÊÊËmÈÊmÊÊBmUaœmammmtKimiHMœsÈSémÊmmÈassBmÊaÈÊÊmÊitmmàiïÉKa^miïair* DIX JPACÎiïlS^- CÎIIVQ CîKi¥TimiE!S 21me Année — N° 1 DACTION ,E BOURSE, 39 ,NVER» Rédaction s 31 "S* mements a an fr. l'i.OO s mois (S.îSO is mois , i < . a.îîO an ïft.OO ;-;r; mois ..... tï.ISO is mois . . . IS.OO r; , Angleterre, Allemagne et Cnion T;ar stre, fr. 9.00. — Hollande et ici r trimestre, fr. Ï.OO. ibonneme poursuit jusqu'à refus forme!. tm SrE. ni^bitti^i«'«irrafcii i ■m— LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIE!LLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : S <31 C- de CAUWER, Directeur An n onces : Annonces la petite ligne, fr. 0 30 Annonces financières id » 1 OO Réclames la ligne, » 1 !»<> Faits divers corps id. » 3 00 Chronique sportive id. » «i <M> Faits divers fin id > îi.O© La Ville id. > Si OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement retues u Bruxelles MM .î î.rntffîTP Âr (\l JOURNAL QUOTIDIEN Le jour de l'an y a lues heures, une année s'est î1.;). maintenant que la vie a re cul i, à l'année nouvelle! Que nous 3r lie?... Do 4aelles joies, de îsses sera-t-elle pour nous iTiiv'isi révélatrice?... Voilà la ques-:i u< 'ace de l'inconnu qui toujours -ront posée bien des gens, ce 09> in, be grise et tardive de ce pre-ûc-r jti dont le froid vif leur piquait les mei ' ; | roue du temps tourne durant \o* joi ' s nuits. En tournant elle pleu-elle 3 toujours, dans l'ombre com-da- imière. Elle tourne éternelle-t., inquiéter de l'année qui finit i commence. La jeunesse passe t son doux chant d'illusion, ne M-. e soir qu'une heure plus belle te riant matin. Pour elle les îouissent, l'oiseau chante, la .•rfcin verte et fraîche. Amour et lit tout inspirer. Mais, contras-ti ét mesure que l'on avance, les ment pensifs, les cœurs tout * a sr lent, les yeux contemplent avec . r neige brillant sous le rayon qui ipleil couchant. La mélancolie impare du vieillard, tandis que murmure: «De cette année qui • ï irrai-je le terme ou mes re- , s'ouvriront-ils à une autre Rêves fous du printemps de la Jmpreints de résignation, cette Me lin, sont aussi vains les uns œ; la destinée se rit de nos ef-jnnaître ses secrets. i qu'est-ce que la destinée?... jse que nous personnifions et ect indéfinissable, mystérieux s considérée avec l'expérience la destinée est, sans nul doute, être existence, dans laquelle in-i parts égales notre énergie na-;on dont nous l'employons. Ceci re que l'homme -st l'artisan de ou de son malheur. Certes il y prévu avec lequel il faut comparions changent, les rôles aussi, coméiie d'iri-bas, il y a des qui disparaissent dans'la cou-| ns p ur rentier en scène, d'au- 'y plus revenir. Et nous vou-savoir comment la pièce se ir nous, et surtout quelle part îdrons?... La rose est pour l'a-oupe de délices, qui soudain de-' imprudente, énivrée de si suave 0 t^mbe. Qui, en vérité, expli-estins dont ce trépas est l'ima-a pas eu d'hier, le minuscule e, et il lui aurait fallu un lende- sont là, dira-t-on, dos lois de la la nature qui a pris l'éternité r nous laissant la mort. Vous , vous pouvez disparaître: son jompli... nous attardant h des réflexions àr cette fin d'année, triste comme 1 s'éloigne sans retour, l'heure 'main, le soleil se lèvera sur le 3 banal du calendrier. Le jour de I pas, en effet, le plus futilement 1 trois cent soixante-cinq jours de II nous procure, outre la corvée et des souhaits, la douleur de que nous avons une année de ues fils d'argent dans l'or ou dans notre chevelure, une ride indis-inciatrice de notre état civil, ve-11er au coin d'une lèvre prête à la our avoir ainsi changé en rictus jrfre. Tel est le relevé, fâcheuse es surprises du jour de l'an, du ceux qui arrivent à la maturité, it se venger des forfaits, de cette ve maturité, refaire le monde et loi qui règle toutes choses dans îoré. Mais à quoi bon, diront les nous liront? Poux- vous jeunesse, îour s'en sont ailés où va tout ce 1 < — le savons-nous?... La fée aux ujL des heures sereines d'autrefois, imx cœurs de vingt ans ses falla-'omesses. A leur tour ils brille-passeront.St tout n'est pas morose dans ce in que nous venons de traiter as-nient. Oui, les visites représentent 4 les souhaits sont d'une effroya-té, mais on se ressaissit le soir, ton se trouve en famille que les eurs humaines écloses à ce foyer se prennent place à la table prési-i mère avec une grâce pleine de îi la ferait couronner reine d'au-ut s'éveille, tout sourit, le jour de plus un jour d'ennui et de fati-ici rajeuni et radieux rassemblant :s oisillons fidèles. Nous rêvions, »ns le chaos de nos regrets, nous girévolte contre le ravage inéluc-aijiiées et voici, divin prodige, que jt|ur de l'an, cessant d'être pour séide, nous offre un spectacle dé-Bpaix et d'harmonie. êtres formant une chaîne éternelle, In courant, le flambeau de l'amour, efnent prend la torche immortelle |a rend à son tour. 3,Éui a dit cela avait, certes, bien a Bond de la vie. La sagesse con-I J|uand, avec la jeunesse l'amour [ fuit, à passer à d'autres, avec bonne grâce et sérénité, «la torche immortelle». Christian© Lettre de Londres '(Correspondance 'particulière du Matin.) La question du circuit. — Cinq siècles de tradition. — Cérémonial démodé. — La paire de gants. — En famille. — Possibilité d'une réforme. Londres, 30 décembre. Dans l'une des séances de la commission royale chargée de préparer une réforme de la magistrature, M. le* juge Bankes a soulevé la question du "circuit". 11 a demandé qu'on supprime l'institution ou qu'on en réduise les antiques formalités. — Je suis, disait-il, honteux de la quantité de bagages qu'il me faut traîner après moi pour aller rendre la justice dans les comtés. Ces façons ne sont vraiment plus de notre temps. Les procès-verbaux de la commission royale constatent que cette opinion de l'honorable magistrat fut chaleureusement approuvée par la majorité des commissaires. Quelques-uns seulement — et parmi eux le vicomte Haldane, président — objectèrent que les formalités dont se plaignait M. Bankes reposaient sur des chartes plusieurs fois renouvelées depuis cinq ou six siècles et qu'elles n'étaient pas peut-être indifférentes au prestige de la justice. A quoi M. le juge Darling a riposté en demandant à ses collègues en quoi la présence de sa cuisinière pouvait contribuer à assurer le respect des lois et l'autorité de ceux qui les appliquent au nom du roi. Sur cette question le vote de la commission est devenu unanime : il est entendu que l'institution du "circuit" sera abolie ou revisée. Souffrez donc que je vous l'expose en peu de mots. Aux termes du "Statut", qui règle toutes nos procédures à défaut d'un code, il n'est de juge qu'à Londres. Les juges sont nommés par le roi et vivent dans son ombre. Une fiction veut que ce soit à Londres seulement qu'on rende la justice et, pour certains cas, cette fiction est une réalité. Habitez-vous Liverpool c*u Newcaslle et plaidez-vous en divorce? C'est à Londres qu'il vous faut venir plaider car la cour des divorces siège à Londres et ne se déplace jamais. Avez-vous un procès devant la cour de l'Amirauté? Elle siège à Londres et votre affaire ne peut être jugée qu'à Londres, même si le litige qui vous intéresse s'était ouvert à Dublin ou à Edimbourg. Sur une condamnation prononcée contre vous au nord de l'Ecosse ou au sud du pays de Galles, avez-vous forme un pourvoi devant la cour des appels, vous irez le soulenir à Londres car il n'est point d'autre cour d'appel dans la Grande-Bretagne. Etes-vous engagé en cour de chancellerie? Cette cour ne quitte pas Londres. Qu'un étranger soit arrêté à Belfast ou à Inver-ness sur la demande d'un gouvernement étranger, on devra le transférer à Londres pour décider de son extradition. A cet égard un seul magistrat est compétent dans les trois royaumes: le juge de la cour de police de Bow Street, et il ne s'éloigne pas de son siège de Bow Street. Il ne s'est déplacé qu'une seule fois, en 1898, pour aller interroger Cornélius Ilerz à Bournemouth, en vertu d'une loi votée tout exprès par les deux chambres du parlement, à la requête du gouvernement français. Nos juges ne se dérangent qu'au criminel. ♦ Alors, comme nous* disions, ils vont en "circuit".Les députés-lieutenants des comtés, qui sont des gouverneurs administratifs nommés par le département de l'intérieur et dont les attributions se rapprochent de celles de vos gouverneurs de provinces ou des préfets en France, envoient périodiquement à Londres, à l'adresse du haut magistrat qui porte le titre de "maître des rôles", la liste des affaires inscrites à la session du jury criminel d'après les décisions des cours de police locales. Ces listes de procès sont centralisées à Londres et le "maître des rôles", d'accord avec le "lord-chief-justice", fixe alors la date des sessions en désignant des juges pour aller en présider les débats.On garde à Londres un nombre de juges suffisant pour l'expédition des affaires et on envoie les autres présider les sessions criminelles dans un, deux ou trois comtés, selon les besoins. Certains juges ne quittent pas les salles d'audience de la cour du Banc du Hoi ; les autres voyagent toute l'année. Tous reçoivent, comme nous l'observions dernièrement, un traitement annuel de 125,000 francs; ceux qui vont en "circuit reçoivent en outre des indemnités de déplacement dont la charge pèse lourdement sur les budgets locaux sans que les magistrats en tirent cependant aucun avantage matériel personnel. Le juge en circuit est toujours l'hôte de la ville où l'appelle son devoir. Si ce juge en circuit a personnellement le goût de la représentation, le souci de sa dignité extérieure, il arrive accompagné d'un huissier et d'un greffier, escorté ou précédé d'un maître d'hôtel, d'un cuisinier ou d'une cuisinière, d'un valet de chambre pour lui et d'un autre pour son huissier et son greffier. Le maire et le she-riff viennent le recevoir à la gare avec des trompettes qui le saluant à l'arrêt du train, tandis que vibrent dans l'air les cloches des paroisses. Ces honneurs lui sont dus comme à un envoyé du roi. Dans les plus belles voitures on le conduit aussitôt avec tout son monde au seuil d'une maison toute meublée, toute garnie, mise à sa disposition pour le temps de son séjour. La ville est tenue de lui fournir le chauffage, l'éclairage, le linge, la batterie de cuisine, un concierge, une femme de chambre au moins ou deux bonnes à tout faire, l'argenterie, — plus des repas dont il indique les menus pour un nombre de convives à son choix. La tradition veut qu'on le conduise en voiture chaque jour à l'audience et qu'on l'en ramène; on doit aussi lui offrir chaque matin une paire de gants blancs. • Quand le juge en circuit est un homme simple, il débarque avec seulement son huissier, son greffier et son valet de chambre. Il n'exige pas une maison: il consent à passer le temps do la session dans le meilleur hôtel de la ville où toute sa dépense, naturellement, est couverte par la municipalité. Dans ce cas, le maire lui verse à son dépari une indemnité de cent vingt-cinq francs par jour. En ce qui concerne les cérémonies de réception, les voitures et la paire de gants quotidiens, il ne peut transgresser la règle. Il serait même obligé à des réclamations impérieuses si les municipalités ne s'exécutaient pas. Entre ce type du magistrat fastueux et traditionnel et ce type du" fonctionnaire modeste et discret s'insinue le magistrat sans façon qui profite de son circuit pour offrir un petit voyage à sa famille, aux frais de l'Etat et des municipalités. Celui-ci, quand on le reçoit à la gare au son des cloches et des trompettes, descend tranquillement du train avec sa femme, ses fils, ses fillettes, une belle-fille, le fiancé de sa cadette, trois valets de chambre, trois soubrettes, un cuisinier et souvent une nourrice. Le maire et le shérif ont alors à installer au moins une douzaine de personnes qui vivront à leurs dépens, sans rien se refuser, pendant quinze jours, trois s'emaines ou un mois. Peu importe que le juge en circuit n'ait droit qu'à une voiture pour se rendre à l'audience avec son greffier et son huissier; on lui en attellera deux ou trois pour les promenades de ces dames et de ces demoiselles. Ce sont là évidemment des abus mais, quand un abus se fonde sur une tradition de cinq ou six siècles, ceux qui en bénéficient sont naturellement portés à le considérer -comme un droit. On a vu des juges exiger des municipalités leur loge au théâtre et des emplacements spéciaux dans les parcs pour le lavvn-tennis de leurs enfants. Tous d'ailleurs, qu'ils occupent la maison offerte par le maire et le shérif ou qu'ils descendent à l'hôtel, ont coutume d'inviter à leur table les hauts fonctionnaires du comté et les lords de la contrée. Leur ordinaire est iliaque soir de vingt à vingt-cinq couverts. . * « Il y aurait certainement économie à instituer dans certains grands comtés, comme le Yorkshire et le Lancashire, ou pour certains groupements de petits comtés, des magistrats locaux dont l'exercice aurait précisément pour effet de rendre inutile l'institution du circuit. Il suffirait pour cela de diviser la Grande-Bre-tagne en ressorts do cours d'appel comme la plupart des nations continentales. Les justiciables y trouveraient avantage et nous appliquerions sans doute la loi à meilleur marché. Un juge en résidence à Liverpool, à Birmingham, à Bristol, à Carnarvon ou à Manchester ne serait pas moins que les juges de Londres un représentant de la justice du roi car ce n'est pas un trajet plus ou moins prolongé en chemin de fer qui imprime à ceux-ci leur caractère et en ne discerne pas très bien comment la faculté pour eux de tenir table ouverte importe à la manifestation de la vérité..Si nous ne relevons pas dès aujourd'hui un mouvement d'opinion en faveur de la suppression du circuit, au moins constatons-nous que les formalités dont la tradition l'entoure et le grève ont cessé de nous en imposer. Il semble bien aux plus exigeants qu'une allocation de cinq livres sterling par jour suffirait à nos magistrats voyageurs pour vivre confortablement en province en y tenant honorablement leur rang. . . , On annonce que le Parlement sera saisi du preblème dans sa prochaine session. Mais ne nous y fions pas trop. Elle est déjà bien encombrée, la prochaine session. Harry LES FAITS DU JOUR LA QUESTION ARMENIENNE Le correspondant du Berliner Tageblatt à Pétersbourg télégraphie à son journal: Dans les milieux diplomatiques bulgares de la capitale russe, on assure que M. Malinoff, qui est très russophile, remplacera M. Ghena-dieff au ministère des affaires étrangères de Sofia et que son premier acte sera de se rendre à Pétersbourg pour y préparer une visite du tsar Ferdinand au tsar Nicolas. Les panslavistes, sous la présidence du professeur Tchubinsky, se sont réunis dans la maison du député *Brantschonoff. Us ont protesté contre l'attitude indécise de la Russie dans la question arménienne et voté une résolution : Les diplomates russes, y est-il dit, se laissent mener par Berlin, et perdent le respect de leurs amis et de leurs aiiiés. L'attitude de la Turquie dans la question de la mission militaire et dans celle des réformes arméniennes menace, et de la façon la plus grave, les intérêts les plus importants de l'Etat russe; porte un coup au slavisme au moment où un choc avec le germanisme belliqueux n'est pas impossible dans l'avenir le plus rapproché. Les émissaires arméniens qui assistaient à la réunion ont raconté que, samedi dernier, Djemal bey leur avait conseillé de renoncer à réclamer un contrôle européen, car, s'ils ne le faisaient pas, ajouta Djemal bey, les Turcs égorgeraient de trois à quatre cent mille Arméniens.Quelques membres du conseil de l'Empire, aussitôt après cette séance, ont couru chez M. Sassonoff. Au sujet de la mission militaire allemande, on déclare à Pétersbourg que la Russie n'entreprendra pas de démarche dans cette question et qu'elle la considère comme réglée. Le Novoïc Vrémia explique cette condescendance de la diplomatie russe par le désir de ne pas ébranler davantage la position de M. de Bethmann-Hollweg, car il pourrait avoir comme successeur un chancelier aventureux qui menacerait les rapports de bon voisinage entre la Russie et l'Allemagne. Peu importe. Une dépêche de Constantinople nous a appris hier que, selon des informations de source autorisée, les pourparlers entre le grand-vizir et les représentants de l'Allemagne et de la Russie relativement ru projet de réformes dans six vilayets de l'est de i'Anatolie suivent un cours satisfaisant et que les négociations pourront aboutir dans le courant de la semaine. On peut reconnaître que la Russie s'est montrée conciliante et que la Porte a, , elle aussi, fait des concessions substantielles. Il faut se féliciter d'autant plus, qu'un echec de la réforme arménienne aurait été accompagné pour la Turquie des plus grands dangers.fox f\ „ LE MATIN „ souhaite une heureuse année à tous ses lecteurs lEtraiiLger La mort de Fragson LE CHANTEUR EST MORT. — NOUVEAUX DETAILS SUR LE DRAME PARIS, 31. — Nous avons dit que le père du chanteur Fragson — de son vrai nom ; Harry Pot — avait tiré sur son fils. Celui-ci est mort à l'hôpital Lariboisière. Voici des détails sur le drame: Fragson et son ami M. Bosc, directeur du bal Tabarin, avaient tranquillement dîné, mardi, à l'auberge du Clou. Le repas prenait fin. Il était huit heures environ. Le chanteur se leva. — J'ai juste le temps de m'habiller, dit-il, de courir à la gare du Nord où je suis attendu et d'être à l'Alhambra vers onze heunres. Au revoir.Et il s'en alla, plein de bonne humeur. Cinq minutes plus tard, un taxi-auto le déposait devant le numéro 56 de la rue Lafavette où au cinquième étage il occupait un très grand appartement aveo son vieux père, M. Victor Pot. Fragson frappa, sonna, s'emporta même un peu, tant on était long à lui venir ouvrirê La porte s'ouvrit enfin et des voisins l'entendirent dire : — Voyons, dépêche-toi, tu sais bien que je suis pressé. Il faut que j'aille chercher Pau-lette.La porte fut brutalement fermée. Quelques secondes s'écoulèrent, et le bruit très net d'une détonation retentit. Peu après Mlle Deligny, nièce de la concierge, arrivait à l'appartement du chanteur. Elle •venait apporter un télégramme à Fragson, M. Pot lui ouvrit. ■—■ Une dépêche pour mon fils? lui cria le vieillard. Mon fils est mort, je viens de le tuer: "C'est un criminel! (sic)". Allez-vous-en. La jeune fille, très émue, descendit précipitamment les escaliers. Un instant, elle ne sut que faire. Sa tante, Mme Putigault, avait été passer la soirée avec la bonne de Fragson. La loge était vide. Alors, comme une folle, elle courut jusqu'à un restaurant voisin et dit au premier garçon venu: — Venez vite, on a tué Fragson! A ce moment, M. Heugeunot sonnait à son tour chez M. Pot. II apportait un paquet. La porte une seconde foir s'ouvrit toute grande. — Vous cherchez mon fils, vous aussi,, prononça d'une voix tonnante M. Pot, le voici ! Et son doigt montrait, couché sur le tapis du couloir, un homme, la tête nsangiantée, ne paraissant plus donner signe de vie. Mais déjà des agents, prévenus, pénétraient dans l'appartement- Ils forcèrent M. Pot à s'asseoir dans le salon. L'homme, qui a quatre-vingt-cinq ans, s'écroula sur le canapé. Quand M. Defert, commissaire de police, arriva, il sanglotait et ne prononçait qu'un seul mot: "Pau-lette".Le magistrat fit imméditemen' transporter le blessé à l'hôpit_l Lariboisière, puis il ouvrit une enquête et interrogea le meurtrier. M. Pot est petit. Il a la moustache et les cheveux tout blancs. L'émotion l'empêche presque de par1 r. — Je ne pouvais plus vivre avec lui, dit-il, je voulais me suicider... C'est moi, je le jure, c'est moi que je voulais tuer. Et cette Paulette qui toujours était là, cette étrangère qui demeurait chez nous ! Ce n'était pas moi le maître, ici, ni lui non plus, c'était elle. Cette jeune femme, depuis six mois environ, était l'amie de Fragson. On dit qu'elle était charmante, mais M. Pot la détestait. Le vieillard en était arrivé peu à peu à n'avoir plus qu'un désir: ne jamais plus voir Paulette, la séparer à tout jamais de son fils. Cette idée, sans trop de raisoii app 'ente, s'était implantée dans sa tête de vieil homme, très affaibli par l'âge. Il parlait de Paulette à tout venant et ne cachait guère son animosité. Chaque matin, pourtant, il retrouvait Paulette chez lui. Il finit par se brouiller à peu ^rês avec son fils. Hier, lorsque Fragson arriva, il lui tendit la main. Les deux hommes se regardèrent silencieusement deux secondes, se touchèrent le bout des doigts et tout de suite le chanteur s'emporta. — Pourquoi fermer la porte à la targette? Tu me fais perdre un temps précieux. — Un temps précieux? Celui que tu perds avec Paulette peut-être? — Ne parle pas de Paulette ! — Des ordres maintenant, tu me donnes des ordres! Puisque je ne suis plus rien ici, je me suiciderai. M. Pot — il a raconté lui-même la fin de cette courte scène à M. Defert — sortit un revolver de sa poche et en approcha le canon de sa tempe. Son fils, se dirigeant vers sa chambre, passa alors devant lui et l'octogénaire, perdant tout à coup la tête, tendit le bras et fit feu. Fragson reçut le projectile, le seul se trouvant dans l'arme, derrière l'oreille droite et, sans pousser un cri, tomba. M. Defert est d'ores et déjà convaincu que M. Pot, qui ne jouissait plus pleinement de toutes ses facultés, a agi dans un moment de désespoir provoqué malheureusement par la plus futile des discussions. On croit que M. Pot soupçonnait son fils de vouloir placer dans une maison de santé. Le pere de Fragson a passe la nuit au poste de la rue Drouot, tandis que son fils agonisait à l'hôpital. C'est à une heure que mourait le chanteur. La politique allemande UNE CRISE? BERLIN, 31. — Le député Bassermann annonce, dans le journal de Mannheim qui est son organe ordinaire, une grave crise intérieure. Le parti conservateur est en pleine révolte contre îe gouvernement. Le préfet de police de Berlin, qui est fort aimé à la cour, s'est mis à la tête de la fronde et marche contre le chancelier de l'Empire. Attaqué par les conservateurs, M. de. Bethmann-Hollweg n'est pas soutenu par les libéraux. Sa chute, si M. de Jagovv triomph^ sera froidement1 accueillie par la bourgeoisie ii-! bérale, qui déplorera cependant ce nouveau triomphe des conservateurs prussiens. D'autre part, la "Gazette de Leipzig", organq pangermaniste, dément formellement tous les bruits de crise. EST-CE VRAI? PARIS, 31. — Dans 1' "Autorité", M. Guy dr Cassagnac affirme que le kronprinz, sitôt aprèe l'échauffourée de Saverne, a adressé au colone: von Reutter une dépêche de félicitations don* voici le texte traduit: "Pour vous ficiter de votre énergique attitude. — Wilheim, kronprinz. " DEMENTI SAVERNE, 31. — La nouvelle donnée par plusieurs journaux d'après laquelle les coup-T de feu tirés près de la caserne du Château pro«' viendraient du pistolet d'un enfant n'a aueti, fondement. Il est établi en effet qu" cet enfau ne pouvait pas se trouver sur la j ? au ; ment où il aurait été tiré des cou; ii il était à la maison à cette heure- j. es n-". -meS et la police ne sont pas erco " un résultat dans leurs recherches La situation en 0 ien LA SERBIE ET LA BUI.& PETERSBOURG, 31. — La cunveu traie entre la Serbie et la Bu! i" r par le général Holmsen, désigné par- ; P en qualité d'arbitre, a été signée hié: LES PORTS BULGARES SOFIA, 31. — Le gouvernemei,; \i \ i i des mesures pour le développent a' de Lagos et de Dedeagatch. LE GENERAL LIMAN von SA.MDEP CONSTANTINOPLE, 31.— Le i soi von Sanders est parti pour Kirkilisse .ci - pf gné du vali d'Andrinople. LE CABINET PACHITC. BELGRADE, 31. — Le conseil oi-î ïmiru n'a pas renouvelé aujourd'hui la d< s >a cl cabinet qu'il avait donnée verbalemen . Les milieux bien informés donner t c mn probable que le ministère de la t rr > . s changera de titulaire. Dépêches diverse UN BEAU GESTE BERLIN, 30. — Un Berlinois a -<n r. e 1 ' de donner à la ville de Berlin un e 6,250,000 marks pour la création !> ; '< -fants en plein air. TEMPETE SUR LA BALT !.. BERLIN, 30. — La tempête con lu > >;Vj" sur la côte de la Baltique, causa g' • id dégâts matériels, notamment dans 1 Svvincmunde,'Stralsund et. Rostoc . STOCKHOLM, 30. — Un vérit Ma >. :;rn ï s'est déchaîné sur les îles de Bo -n e n t < Falster et a provoqué d'importantes 1 catio -Les inondations ont éprouvé égalen ml e • • . i -suédoises d'Ystad et de Trelleboi L'EAU MANQUE A MONT MONTREAL, 30. — Voilà cinq n r •/ ville est privée d'eau. Un nouvel i]i 1 iit o e déclaré ce matin. Il y a pour 500,Of'O 11:,r d. dégâts. Plusieurs magasins ont été ■: 't-L'ingénieur du service des eaux e° i- ">i lu Diverses corporations commerciale o st 1 nv qué des réunions publiques pour fi *K teurs responsables de ce scandale / f ' La "Vlll V AVIS. — A l'occasion du ly LE MATIN ne paraîtra pas igT 1VW jgP Jmue ' Vous qui m'aiderez dans Mon aj Faites (.pie j'entende un lteu j Et je mourrai biefll chantait l'admirable poM.1. Sully me. Et vraiment c'est àftroire q i 1913 eût, hier mercredi, ^ l'heu. derniers soupirs, le mêi ie et s souci. Dès que l'air vif et- pUI- di • fût chargé du balayage c ies dero * < peurs blanches de la nuit, du ha 1 ire-bâillement bleu d'azur d'une 1 leste, le soleil se mit à si mrire. Ce souj^ était doux, clair, enchanteur; il jo^É| les velouleuses tapisseries vie meurent drapées sur les les avenues; il errait sur ifll Hroosilés miroitantes des toits; il se i^HriI dans les vitrines des magasins; dan§^es yeux des femmes qu'il faisait plus brillants, dans le eœur vibrant de touté l'humanité. Et ce fut une délicieuse- journée, à la fois tiède et fraîche, mélancolique et souriante. Une harmonie délicate s'épanchait dans l'âme des gens et des choses et il y avait de l'amitié, de l'affection dans l'air. L'an 1913 fùt-il un esthète? Toujours est » il qu'il tint à mourir en beauté, comme ces femmes dont la coquetterie ne se dérobe jamais à ses devoirs de charmes et de sédue-1 lions, comme ces chanteurs qui, à l'instant

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