Le matin

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18 September 1914
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s.n. 1914, 18 September. Le matin. Seen on 05 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/k93125rh8z/
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|^^n^ed^^8^eptembre 1914 QUATI&Ë ~ CI^Q CEMTIME^I 21me Année N° 261 RÉDACTION ,< j\£\LLE BOURSE,39 AWVERS Téléphone Rédaction : Slî1 iiv»'OIirlLertleilts - i Un an fr. 13.00 {Six mois « KO I Trois mois . . . .. 3.KO lUn an . 4 . j . . 16.OO ,„(trEBR < Six mois 8.HO ^ I Trois mois .... S OO Jtujser : France, Angleterre, Allemagne et Union slale, par trimestre, fr. 9.00. — Hollande et fjand-Duché, par trimestre, fr. "3f .OO. ribonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE,39 ANVERS Téléphone Administration : 56 <5 l C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonce la petit-e ligne, fr. O SO Annonces financières id > S OO Réclames la ligne, » 1 «" * Faits divers corps id. > 3 OO Chronique sportive id. i 3 OO Faits divers fin id. > îî OO La Ville id. » S» OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, do l'Angleterre et de VAmérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebkgue a C°. levant Termondi Par Malines vers Termonde j'avais appris qu'un combat se livrait ( naveau à Termonde. Mon ami M. C..„ d'A: ds, voulut bien me prendre dans sa voitu: atomobile, et, en sa compagnie, je me m ,j route vers le milieu de la matinée. Noi iœes la route de Malines, et prîmes, au so jt de cette ville la route de Heffen, Blae dd, Liezele, Saint-Amand. Nous approchioi je Baesrode et allions bientôt nous trouv us environs immédiats de Termonde quan quelques centaines de mètres devant non ions découvrons des uhlans.Nous rebroussoi tlemin; nous rentrons ainsi à Anvers et.aya passé le pont, nous nous engageons sur dite de Saint-Nicolas. fois, au lieu de poursuivre par la rou jjgte, je propose à M. C... de couper par 1 [.tes chaussées transversales. Nous noi façons. Voici Elversele, et sa petite plai Voyante et fleurie; plus loin, c'est Hamm la, nous nous voyons obligés de faire pl jws détours et circuits. Des ponts sont sa Sa; des routes sont coupées; des champs les prairies sont inondés d'où émergent de-le-lè des sommets de meules de foin et d' icuquets verdoyants d'arbres. Après de noi ireuses hésitations, nous parvenons à pass. t pont du chemin de fer qui nous mène bie: M vers Grembergen, son couvent transforn j hôpital, son église paisible, ses jolies ma ms aux briques rouges et aux auvents vert Sous continuons: voici la gare de Grembe en, les dernières maisons de la localité, t jantposte belge, une tranchée et l'Escaut ur l'autre rive se dressent les ruines de Te nmde çpie mes camarades E. V... et R. S mus ont décrites d'une façon si émouvante. Le combat Nous sommes ici sur le terrain même o-lercredi soir, la nuit de mercredi à jeudi sudi matin les Allemands et les Belges i ombattirent de nouveau. Des soldais belges étaient postés dans Te Bonde. Sur la rive de Grembergen des troupi îlllaient.Vers dix heures du soir, tout à cou t pont de Termonde à Grembergen prit fe Comment cet incendie avait-il éclaté? Qi tait allumé? Y eut-il malveillance? Y eut-Impie imprudence et coïncidence malhe' roses! Je ne sais. A peine le pont se mit-il Iraber, que 'e lieutenant Lorette du 24me c igné s'élança, se brûla la veste mais réussit Imiteindre le foyer: la moitié du pont éta Minée mais le passage y était encore po tille Le lieutenant Massart s'en fut à, Te inonde rechercher les hommes belges. Les Allemands étaient dans la ville. Ils con Dençaient à bombarder la rive de Grembe gen. leurs premiers obus pleuvaient mais i ombaient mal: le tout premier toucha par nilieu la haute cheminée de l'usine Verto gen, sur la rive droite. Quelques obus seul ment réussirent à tomber sur la rive gauch Mais ceux-ci ne sont pas fameux, et, la prei re, c'est que l'un d'eux est tombé exactemei entre deux soldats de la tranchée établie a bord même du fleuve; l'obus a refusé de fai) ta mal à nos pioupious et n'a pas explosé.L< soldats, après avoir reconnu leur nouvea compagnon de tranchée continuèrent à tin contre les prussiens. Une surprise manquée Caries Allemands avaient fait irruption dar Termonde et vers trois heures et demie o pâtre heures de la nuit le 48me régiment c »?ne allemand était démasqué juste à l'entré ta pont de Termonde à Grembergen. Pendai lie les soldats belges lés canardaient, le so W Joseph de Munter, avec deux tonneaux c 'taie et de' poudre réussissait à faire sautf ''pont. /'action se poursuivit longtemps. Un du ■artillerie s'était engagé. Une de nos batterie lvai', par une feinte, attiré les canons enn< dans les rayons de tir de quelques ai tes: c'est ainsi qu'en battant en retraite, vei j1 heures du matin, les Allemands duree ^andonner à Keur quatre de leurs meilleure pièces. A un moment donné vingt uhlans s'élanc e®' au bord de l'Escaut. Les mitrailleuse %s attendaient: l'une d'elle tira une seul 018 et seize uhlans furent couchés par terri -es quatre autres déguerpirent. Le même so ;t lie j'ai déjà cité, tantôt, Joseph de Mui j-r Passa l'Escaut dans une barque, s'en fut «recherche des soldats belges qui auraiei a être égarés à Termonde, en ramena que ^ |'Uns et revint encore chargé de fusils a ®Mds, de sacs teutons et de cartouchière pertes ennemies doivent être très impo: lîe'sés ^°US n'avons eu 1u'une quinzaine <3 Dans la tranchée ita°US ®tions> vers trois heures, M. C... < j|. ' aux abords de la tranchée. Le lieutenar Lfft nous expliquait précisément que le lats belges défendaient aux Termondoi ,o rentrer encore à Termonde. A cette fir chpo i Marques ont été mises sous la trar terdi tlorci la rive' 11 est Pru(lent; d'11 du ® aux Termondois la rentrée dans leu litrno o Franz Boulanger fils, du 24me d jjjî • me bataillon, attaché à la Croix-Rouge certifié que les Allemands ont pris deu racir ,en*re autres : au premier, ils ont ai iaii Veux et lui ont donné un coup d jLnnetîe; au second, ils ont arraché le 'ui ont coupé les avant-bras et lui or Jiè une baïonnette dans la poitrine. ton caPitaine m'exaltait la conduite du liei l;ur Léon Rongé, qui, dans la première a liies ■ ^ermoride, s'élança avec quatre hon caiiii r?Preil(ire dans les lignes allerriandes u L,ifn "eJge surpris. Il me demandait des noi rare . nvers--- quand, brusquement, à Itojjj. .f 20 Précisés : boum ! un obus alleman CDnO 'lr 'es ruines (Ie rive droite. Un si • lrwiédiutement am'ès. éclata nrasnua nos pieds. Les obus pleuvaient maintenant j sur Grembergen; deux secondes avant que J nous fussions à la gare de Grembergen, ur obus éclatait au passage à niveau. Mais déjà les batteries belges répondaient « La musique nationale commence » me dit ui soldat. le La canonnade se poursuivait encore à cine heures. Le temps me pressait. Il fallait aile: ',e «faine de la copie». Je quitte le territoire qui iS défendent les Belges et j'en reviens confiant ls les Allemands ont beau avoir amené vers Ter r_ monde du matériel de pont — le même qui s. j'avais vu à Bruxelles et qui, samedi dernier 1S avait télescopé en gare de Schaerbeek un con 3r voi de blessés allemands —, les Allemands, dis je, ont beau avoir amené ce matériel, ils ni s' passeront pas JEscaut. Les Belges veillent. -jg Maurice Gauchez. it la ® s La situation u- Un'Taube" au-dessus d'Anvers u- ANVERS, 17 septembre. — Midi. — De sourci ' sûre. — Ce matin, vers 6 1/2 heures, un Taub< a_ venant de l'Ouest a survolé une partie de l< ;r ville. Son arrivée avait été signalée par certain: de nos forts et il a été accueilli par nos mitrail ,g leuses. On l'a vu au-dessus de Deurne se diri i_ géant vers Wilrych. Un de nos biplans étai s monté immédiatement et donna la chasse i rL l'avion allemand, qui prit de la hauteur et dis n parut dans les nuages, prenant la direction di Sud. r- Liengagement de jeudi à Termonde ANVERS, Jeudi, 10 heures soir. — Officiel. — Dans la soirée d'hier, mercredi, des troupes al lemandes sont revenues de Bruxelles à Ter i, monde. Pendant la nuit une canonnade inin et terrompue a eu lieu. Dans la journée d'aujour >e d'hui un duel d'artillerie s'est livré entre ce; troupes et les nôtres qui défendent le débouche r- au nord de la localité. De l'infanterie allemande ;s s'étant présentée au pont détruit par nous i P' été accueillie par un feu intense de nos mi trailleuses et a reflué en désordre dans la ville Cette tentative n'a pas été renouvelée. Ailleurs aucun Incident digne d'être noté. à' UNE RECRUE ! '? Nous apprenons que le célèbre Constant le ,t Marin, Liégeois, champion du monde de ls lutte, est arrivé à Anvers venant de St-Péters bourg et qu'il est engagé volontaire au corps des mitrailleurs de l'armée. Ayant appris er Russie l'invasion de Liège, sa ville natale, i n'a pu résister au désir de mettre sa force . herculéenne la disposition de son pays, et £ , prouver que son cœur est en proportion avee e sa force. 1- e- '* î Les hostilités en France •e l Communiqué officiel français r PARIS, 17 septembre. — Communiqué de ! heures. — A notre gauche la résistance de l'en' nemi continue sur les hauteurs de l'Aisne bien qu'elle fléchit légèrement sur certaine peints. lS Au centre, la situation est sans changement u Entre l'Argonne et la Meuse l'ennemi se re e tranche à la hauteur de Montfaucon, dans l£ ;e Woevre, nous avons pris contact avec plu< ^ aieurs détachements ennemis entre Etain et Thiancourt. Sur la droite, en Lorraine eî les Vosges, aucune modification. , En résumé, la bataille se poursuit sur tout !e front entre l'Oise et la Meuse, les Allemande . occupant des positions défensives avec de l'ai-' îillefie lourde. Notre progression ne peut être que lente, mai3 l'esprit d'offensive anime nos troupss J" qui font preuve de vigueur et d'entrain. Elles repoussent les contre-attaques que l'ennemi a tentées jour et nuit. s Les armées autrichiennes évacuant la Gali-cie sont en pleine déroute. Les corps aile-mands venus à leur secours battent en re-® traite. — Havas. i Pourquoi Kluck a a abandonné Amiens tt LONDRES, 17 septembre. — Une dépêche d'Amiens au Daily News, dit que la droite 5- allemande était enveloppée par une nouvelle ■ - armée qui avançait de Rouen par Amiens ce e qui obligea le général Kluck de tourner vers l'est de Compiègne et d'évacuer Amiens. — Reuter. LES ALSACIENS 't PARIS, 15 septembre. — Depuis que la nou- it velle des défaites allemandes s'est répandue s en Alsace et en Lorraine, de nombreux liabi- s tants, qui attendaient le moment d'être appe- i. lés sous les armes par l'Allemagne, ont rejoint l_ l'armée française. Plusieurs d'entre eux ont déjà atteint Belfort. — Reuter. r e MORT DU COLONEL VON REUTER ^ AMSTERDAM, 15 septembre. — Le colonel von Reuter, qui a joué un rôle important dans e les événements de Saverne, est mort, frappé ® d'un obus français à la tête de son régiment. Il commandait le régiment qui avait été commandé par son père en 1870. — Reuter. LE GENERAL DEWET VIENDRAIT „ COMBATTRE AUX COTES DU GENERAL [_ FRENCH 3 , L'Echo de Pans publie le telegramme sui- " vant: 4 LONDRES, 14 septembre. — Des nouvelles du Cap annoncent qu'un mouvement s'orga-: nise dans le but d'offrir à Lord Kitchener un . corps d'éclaireurs, choisis parmi les Anglais et les Afrikanders, pour venir servir dans l'ar-. mée de Sir John French, sous le commande-i ment du général Dewet. Les Beiges et l'Etranger En Hollande Le ministère des affaires étrangères nous communique une copie de la lettre que voici A Son Excellence M. Davignon, ministre des affaires étrangères en Belgique. Monsieur le ministre, Nous nous trouvons ici, au refuge d'Olde broeck, en Hollande, trois prêtres du diocèse de Liège qui ont séjourîié avec les fugitif* belges soit à Eysden, soit à Maestricht. Nous ( considérons de notre devoir de vous informer, i M. le ministre, de la situation de nos pauvres compatriotes d'Oldebroeck. Nous ne pouvons , raisonnablement nous plaindre de notre état, ' Je crois que ce que nous avons vu et entendu, ' surtout durant notre long voyage d'Eysden oi de Maestricht à Oldebroeck, nous permet de porter un jugement réfléchi sur les sentiments ' de nos frères hospitaliers de Hollande. Il faut " avoir vu ce que nous avons vu pour savon J combien est grande la sympathie de la Hol 1 lande envers les malheureux Belges. Dans les gares où les trains se sont arrêtés nous avons 1 été littéralement comblés de tout ce qui nous était nécessaire: partout nous fûmes reçu; avec la plus grande fraternité. Les secours i arrivent nombreux, surtout de la part de la noblesse. Par dizaines ces familles s'adres sent à nous pour savoir ce qui nous manque ' ou ce qu'elles peuvent faire pour rendre le ■ sort des fugitifs moins malheureux. Des autos • pleins de vêtements ou de douceurs ou de ■ fruits arrivent chez M. le commissaire spécial ■ de la reine de Hollande, M. le Docteur Muller. i qui nous a souhaité la bien-venue à' notre ar-. rivée et qui est aussi tout disposé à nous aidei i autant qu'il peut. Même de petits secours er J argent hollandais nous sont arrivés. Dès notre arrivée en Hollande nous avons été accueillis avec la plus grande compassion partout eî 1 jusqu'aux familles les moins fortunées se sont ' intéressées à notre sort de différentes manières. Il serait très regrettable qu'en Belgique l'on pût encore douter des sentiments les plu' affectueux des Hollandais envers les mal ! heurs de la Belgique, et en Hollande beaucoup ■ regrettent qu'il puisse exister le moindre ' doute à cet égard. Nous serions heureux s^ 1 une nouvelle protestation parût dans les Jour : naux belges qui paraissent encore. Au besoin, : vous pouvez, M. le ministre, faire de cette 1 lettre i'usage que vous jugerez utile. Nous prions ici pour notre pau\re Belgique et pour nos amis de Hollande et tous les Bel ges ici présents prient M. le ministre des af faires étrangères de vouloir agréer l'expres sion de leurs hommages respectueux. Vive la Belgique! Au nom des Belges réfugiés à Oldebroeck •T. Drees, curé de Mouland, B. Troquet, professeur à Saint-Trond, F. Troisfontaine, vicaire à Visé. Oldebroeck, ce 13 septembre 1914. En Italie Elle devra prendre position bientôl 1 LONDRES, 17 septembre. — Le correspondani diplomatique du Daily Telegraph déclare que 1 le sentiment de l'Italie devient si fort en faveui 1 de l'intervention, qu'il serait impossible pour ' le gouvernment de s'y opposer beaucoup plu: longtemps. Il est bien clair que la position des affaires d'Albanie, au moment actuel, est une menace directe pour les intérêts italiens et que l'Italie doit prendre des mesures pour empêcher l'emploi de l'Albanie comme base de l'ennemi. — Reuter. DEUX TELEGRAMMES SUGGESTIFS? ROME, 13 septembre. — On prononce à Ro me ces phrases de deux télégrammes qui au raient été récemment échangés par Guillaume II et Victor-Emmanuel. Le kaiser aurait télé graphié : Vinitore o vinto, io non diemintochero na\ il tua tradimento (vainqueur ou vaincu je n'oublierai jamais ta trahison). Le roi d'Italie aurait répondu : Ed io non posso tradire il mio populo ! (et moi je ne puis trahir mon peuple). . Chez les Anglais Le recrutement — Une nouvelle armée d'un deml-miiion d'hommes LONDRES, 17 septembre. — La nouvelle armée de Lord Kitchener, d'un demi-million d'hommes, est presque complétée. Les autorités militaires ont fort à faire avec toutes les offres d'engagement faites et agréées. L'empressement continue, quoique la récente décision i d'élever le minimum .de la taille à 5 pieds pouces ait quelque peu diminué l'encombrement des bureaux de recrutement. La décision toutefois cause un profond désappointement parmi des milliers de jeunes gens anxieux de servir la patrie, mais dont la taille, malheureusement, est quelque peu en dessous du nouveau minimum. Lord Kitchener a accepté les services du contingent de l'île Ceylan. Les bourses de Sydney et d'Adelaïde rouvrirent lundi. La réouverture de la bourse de ! Melbourne est imminente. — Reuter Le sac de Louvain JOURNAL D'UN LOUVANISTE Renseignements détaillés sur les exploits teutons Nous avons déjà publié certains renseignements concernant l'odieux exploit commis à Louvain par les hordes allemandes. Ces renseignements nous étaient fournis généralement par des gens qui avaient fui la ville avant ou pendant l'incendie ou bien encore par des malheureux qui avaient été expulsés de la ville et étaient parvenus à gagner Anvers, souvent après un long détour. La laborieuse enquête à laquelle nous nous sommes livrés concernant la malheureuse cité louvaniste, nous a permis cette fois de rencontrer une personnalité de Louvain qui grâce à son sang-froid et grâce aussi à sa connaissance de la langue allemande à pu rester dans la ville avant, pendant et après l'incendie et recueillir ainsi d'amples informations. La personne en question se trouvait dans une maison de campagne des environs de Louvain, au moment de la sortie exécutée par la garnison d'Anvers. C'est à cette circonstance que cette personne doit de n'avoir pu rentrer et d'avoir dû se rendre à Anvers où elle a résidé quelques jours pour regagner ensuite Louvain. Elle a bien voulu nous communiquer des notes tenues au jour le jour depuis l'invasion allemande. Vu l'importance qu'il y a à exposer avec le plus de détails possible l'ignorriinieux attentat qui plus que tout autre à couvert d'opprobe les misérables soudards d'Attila II, nous croyons bien faire en reproduisant ces notes presqu'intégralement. L'entrée des Allemands C'est le mercredi 19 août que les Allemands ont fait leur entrée à Louvain. L'armée belge se trouvant devant des forces dix fois supérieures, avait dû battre en retraite, tandis que quelques troupes protégeaient son mouvement. La veille déjà, on savait à Louvain qu'une bataille était livrée dans la direction de Hout-hem-Ste-Marguerite, Vissenaekeh, etc. Des fugitifs, venus de Tirlemont, avaient dit que la situation était critique, ce que le retour des chasseurs à pied de la garde civique, venus de Vertnjck, Lovenjoul et Corbeeck-Loo, avait confirmé. Duiant toute la matinée du 19, il se produisit un exode d'habitants de Louvain. Vers midi, on entendit une assez vive canonnade et des crépitements de coups de fusil. Des coups de feu notamment se font entendre à la porte de Tirlemont et à la chaussée de Louvain. C'est la dernière résistance tentée par quelques troupiers belges... Puis le calme renait et les habitants commencent à se, risquer dans les rues. Peu après apparaissent les premiers uhlans. Ils ne sont pas bien crânes, s'avancent prudemment, braquant sans cesse leurs revolvers. Après avoir lancé deux obus sur la ville, les Allemands dépêchent une auto qui s'arrête devant 1 hôtel de ville. M. le bourgmestre Colins assisté des échevins Van der Kelen et Schmit reçoit aes officiers. L'échevin Van der Kelen prend place dans l'auto qui le conduit à Cor-beeck-Loo, devant le général. En cours de route on avait passé, avec l'ée&eviiî, par-dessus divers ponts afin de s'assurer s'ils n'étaient pas minés. Enfin, l'armée ennemie, musique en tête entre dans la ville en masses compactes Le< soldats, à vrai dire, ont bon air. Ils ne sem blent pas trop fatigués. Leurs officiers, poui leur donner des ordres, donnent à leur voia oes intonations presque féroces, comme s'ils étaient fiers de leur brutalité. Les soldats chantent Die Waeht am Bheim et une espèce de cantique où l'on distingue fréquemment le mot gloria. On les oblige à chanter sans discontinuer. Aussi ces pauvres brutes cliari-tent-elles avec autant de conviction que rie veaux beuglant menés à l'abattoir. Rue de la Station, devant le théâtre, un officier su-ne rieur s'est posté et l'on fait exécuter auj troupes leur clownesque parademarch. Il passe par les rues d'interminables files de soldats. Il en passe des milliers et encore des milliers. Toutes les rues sont bondées Spectacle vraiment stupéfiant, d'autant plus que la veille,au soir,l'état-major belge se trouvait encore dans la ville. On remarque aussi d'innombrables camions de munitions et des cuisines portatives. Les Teutons nous réservent d'ailleurs une pénible et déprimante surprise : c'est le passage d'un petit groupe de soldats belges prisonniers, qu'ils font défiler au milieu de leurs troupes. On s'aperçoit ainsi de ce qu'ils ont voulu faire : une entrée triomphale ! Ces cabotins ont visé à produire de l'effet ! La population, entre-temps, s'enhardit. On interroge des soldats. « Nous sommes Alsaciens », dit l'un d'eux. Un autre se dit Prussien. Un troisième ricane. « Ce sera le régime du knout. » D'après ce que raconte un officier, on peut voir qu'il connaît aussi les noms des casernes et dit que ses hommes sont logés au Collège du pape. Puis il déclare ehcore : «Vous avez fait une mauvaise affaire. Vous êtes de connivence avec les Français (gemeinsam mit den FranzOsen). Nous en avons des preuves certaines. Vous avez eu tort de ne pas vous allier à nous; nous avons tant d'intérêts communs. Nous avons rasé les forts de Liège. Nous raserons ceux de Namur et d'ici quelques jours nous serons à Paris. » (Il doit avoir déchanté depuis, le pauvre homme.) Il prétend encore que 2 à 300,000 hommes, et davantage, passeront par Louvain pour se rendre dans une direction qu'il ignore. La soirée du 19 est calme. Comment ils se comportent JEUDI, 20 août. — Les soldats allemands ont logé chez l'habitant dans plusieurs quartiers de la ville. Vers '7 1/2 heures du soir, ils s'étaient introduits dans les maisons par groupes de 20 à 25. Dans les grands magasins, il en logeait jusque 100. Là où les habitants étaient absents, on enfonçait les portes, \insi' nombre de fuyards retrouveront leur habitation dans un bien triste état, si elle existe encore. , , Les troupes continuent de passer, en théories interminables. Il défile aussi d'énormes files de chariots. Une partie de ce charroi stationne quelque temps sur les places publiques. A la place du Peuple notamment, on dirait qu'un cirque a été installé, abandonnant derrière lui, du fumier et de la paillo. Les plantes du beau square du marché aux Grains sont piétinées ; le parc St-Donat est. envahi. Les soldats occupent le foyer du Théâtre ; il en est installé aussi à. la Table Bonde : on on voit à toutes les fenêtres, procédant à leur toilette et mettant leur linge à sécher. L'hôtel de ville est traité comme terrain conquis. Il y a des soldats sur le perron et élans la salle des pas-perdus ; des officiers dans diverses salles. Le système des réquisitions commence : le bourgmestre doit donner des ordres pour satisfaire aux demandes de l'armée: le pme-ment s'effectue au moyen ele bons On réquisitionne 32,000 kilogr. de viande, 30,000 de riz, de l'avoine, des conserves, du pain, 3,000 kilogr. de café, du vin et particulièrement du Champagne, des chaussures, surtout des bottes. On réquisitionne encore une foule de denrées, tant et si bien que les magasins sont littéralement vidés et que la popnlution a peine à se nourrir. Les tombereaux même de la propreté publique et les chevaux n'échappent pas à la rapacité des envahisseurs, de sorte que le nettoyage de la voirie ne peut plus se faire. Et Dieu sait pourtant si ce nettoyage est nécessaire ! Les rues sont jonchées de paille, d'avoine, de fumier, de boîtes ele conserves, etc. Déjà tout, ces détritus commencent à sentir bigrement mauvais. Au boulevard de Tirlemont. on casse les branches des arbres pour en faire des fascines ou pour préparer la nourriture des soldats prussiens. Les Allemands sont installés dans les caf. tandis que la nopulation est consternée. Les 1 Louvnnistes assistent avec résignation à la dévastation de la cité. | Entre-temps les mouvements de troupes con- / | tinuent. Il arrive par la porte de Tirlemont ! de nouvelles masses d'hommes qui prennent ; le boulevard de Jodoigne et poursuivent leur j route dans la direction de Bruxelles. Leur morgue s'accentue — Les proclamations — Les otages VENDREDI, 21 août. — Des nouvelles arrivent des campagnes environnantes. Elles disent les effroyables exploits des brutes teutonnes. Des incendies partout. Des fusillades sans nombre. Aerschot est dévasté. Plusieurs proclamations sont affichées. La population est invitée à se montrer calme. Les ! habitants doivent respecter l'armec allemande, 'ne peuvent molester les soldats, etc. A 8 heu-1 res du soir, personne ne peut plus sortir. Rp.e de la Station et rue de Bruxelles, on doit faire de la lumière à tous les étages et laisser les portes ouvertes. (C'est sans doute pour le passage des troupes.) Pour garantir l'observance de ces prescrip-| tions on prend des otages, dont la vie est mise i en danger par les infractions aux stipulations précitées. Ce sont MM. Colins, Van der Keilen et Schmit. SAMEDI, 22 août. — Au commencement de l'après-midi, les soldats quittent précipitamment Louvain. On a l'impression qu'il se passe j un événement. Vers 6 heures du soir, il ne !j reste plus dans la ville qu'une petite garnison. Dès lors on commence à respirer; on c i r-■ cule autant que le permet la situation ; les ; langues se délient ; on commence à parler. Depuis le 19, on n'a eu aucune nouvelle. Il n'est plus arrivé de journaux. On ne sait absolument rien de ce qui se passe. On n'a cessé de voir des uniformes gris. L'impression qui règne est désolante au possible. Les otages sont relâchés et remplacés par d'autres. Ce sont cette fois MM. De Bruyn, vice-président au tribunal de ire instance, le notaire Van den Eynde-Boels et Mgr Ladeuze, recteur de l'Université. L'autorité militaire fait afficher une proclamation, en français et en allemand, conçue en des termes extrêmement violents (surtout le texte allemand) : « Respect des troupes. Défense de molester les soldats. Celui qui sera trouvé porteur ou détenteur d'armes sera immédiatement passé par les armes. Si l'on tire sur les soldats, la ville ou le village, sera détruit. Si le fait se passait entre deux villages, tous deux subiraient le même sort. » La population est terrifiée. On s'empresse de porter les armes à l'hôtel de ville, où les soldats s'en accaparent sans aucune formalité. Ou entend le canon DIMANCHE 23 août. — On entend le canon, depuis le grand matin. Serait-ce une bataille? I! semble que le bruit provient de la direction de Wavre. Cela ne cesse que vers 11 heures. La population louvaniste est prise d'un immense espoir. D'aucuns parlent d'une délivrance prochaine. On annonce pour 6 heures du soir l'arrivée de troupes françaises. Mais vers cette heure on assiste à une nouvelle arrivée d'uniformes gris. Les soldats chantent et la population rentre chez elle plus consternée que jamais. Les soirées sont longues et sini.-;tic.-. Les riverains du boulevard de. Tiriemont vuient

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This item is a publication of the title Le matin belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1894 to 1974.

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