Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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21 November 1918
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s.n. 1918, 21 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/t14th8cf8k/
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otui/r EVlWv*e.lViB"rffc. 1918 u'UNION PANS L-'ACTION VlfiGT-QUATRIEME ANNtE ' .'J.m.P .my IL _IM i ■! . in . n . i i 1 ■ _ ■ _■■■■ ■ _ ? . 1 ' ■ 11 ' ..'Ml L ■ ' Il i.i.ji "|."inn.i IWHJ '! I 1 - 1 "■* 1 | "" ■ 'l'.." 'V ■ " • .L=3. ABONNEMENTS Ui prix «eront fixé* très prochainement 10 centimes ' ^ le numéro Instaurent omnia in Christo ANNONCES (Tarif prorUoire) Annonces ordin., petite ligye 100 Réclames (3* page), la ligne 2 50 Fait>div corps la ligne 6 00 Faits divers fin . .» 4.00 Réparat.judiciaires. » 4.00 Nécrologies ... * 3.50 Las annonças sont reçues au bureau du Journal Rédaction et Administration: 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles Fraternité et Union Des leçons que ta pierre nous a cruellement ot durement, apprises, il nous faut dé-gagor dçs aujourd'hui celle qu'élit a im-ptif lée au plus profond de nous : elle nous a aoaué le sens de la justice et de la mesure envers les autres ot envers nous-mêmes. Au jour où l'œuvre de reconstruction, do rùno-„î..:Qor ,"a recommencer, où cnacuju de nous va se sentir appeler à prendre sa part du travail commun, rappelons-nous coi enseignement. Nous l'avous payé assez cher pour le conserver. Le Belge, honnête et loyal jusqu'au sacrifice absolu, a été victime de sa confiance en l'honneur d'autrui. -C'est le propre de l'honnête homme de croire à la droiture de ceux auxquels il a aîîuiro. Désormais, instruits par un<} espéric*."» • longue et persévé-rante. nous saurons grad'oftr nos sympathies et nous armer contre-certivs de ceux auxquels, jadis, notre hospitaj£ faisait un accueil chaleureux, d'une défiance dont, jusqu'ici, nous n'avons guère fait preuve qu'envers nous-mêmes. Car. les Beiges ne se sont que trop souvent méconnus. Le dénigrement de soi fut un des traits de notre caractère, accentué et excessif au point quo nous avions Uni par en acquérir pleinement conscience. La guerre nous a forcés de nous rendre justice. C'est quo, pendant ces quatre années terribles, nous nous sommes aimés comme des frères. Malgré les réclamations et les désaccords partie«'iers dont lés temps difficiles ne sont pas o;;empts plus quo les autres, nous n'avons pu qu'une seule âme et un seul cceur. Nous ne parlons point do ceux qui n'avaient,ni cceur ni âme. Traîtres bruyants et besogneux, ils sont l'écume reniée dos bas-fonds. Déjà l'égoùt l'emporte. D'autres esprits faibles, vaincus par le doute, le découragement et la misîre sont le d&het, le poids-mort que tout groupement social traîne fatalement après lui. Mais nous, le peuple belge sain et vivant, qu'appeile la grande œuvre de résurrection, nous "lui apportons toutes nos volontés et toutes nos forçes avec l'indestructible union do ceux qui, aux jours d'épreuves, se sont aimés d'un cœur fraternel. Rappelons-nous! Aux jours de mort, d'incendies, do pillages, n'avons-nous pas tous jouQêrt d'une même douleur? A chacune des injustices et des violences d'ont nous lûmes lus témoins et les victimes n'avons-nous pas tous éprouvé la mémo indignation? Aux jours do joie qui, parfois, éclairèrent notre esclavage, un mémo bonheur no nous a-t-ii pas réunit? Qui d'entro nous n'a pas frémi de colère, tressailli d'admiration quand nos héros tombaient sous les balles des pelotons d'exécution? Qui n'a pas été ému au spectacle ôu au récit d'infortunes lointaines et même anonymes? Lequel d'entre nous, tenaillé Souvent lui-même par une détresse obscure, n'a pas aidé à seéturir de plus malheureux que lui ? Avec quelle fierté, avec quel profond et sincère amour n'avons-nous pas célébré les victoires — parfois imaginaires — de nos soldats àl'Yser? C'est en vain que, maintenant, notre esprit sceptique et railleur malgré tout, voudra faire tort à notre cœur, à notre âme. Nous avons pleuré et nous avons saigné ensemble. Nous sommes désormais unis par un lien que rien ne peut briser :1a souffrance commune supportée dans un intérêt commua.Nous sommes unis aussi par une mutuelle estîmo. Aujourd'hui, nous savons co que nous valons et nous valons beaucoup mieux que co que nous croyions valoir avant la guerre. Notre vie nationale, notre politique étaient faites de polémiques âpres. C'est que les sentiments qui les inspiraient étaient sincèrement exclusifs. Nul d'entre nous n'eût fait volontiers crédit aux projets, aux méthodes ni même aux intentions d'autrui. Chacun de nous était apôtre ou fidèle d'un groupe et toute notre politique nationale se ramenait à la concurrence des partis avec ces deux modalités : lutte ou surenchère. Chacun se croyait seul véritable gardien de l'intérêt public. L'adversaire n'était que l'adversaire ; ses desseins étaient nuisibles, ses conceptions pleines de dangers ; il menait où etit mené le pays à sa ruine ; aux Jours d'exaspération, — car nous en venions là — on allait jusqu'à agiter le spectre de la guerre civjio. La guerre aura changé cela. Elle vous a montré que l'intérêt natiouai était vraiment un patrimoine commun et indivis autant qu'un trésor sacré que, tous, nous avons gardé avec vigilanco et dignité. Nul ne peut plus réclamer pour lui et pour ceux qui pensent comme lui le monopolo du civisme ni prétendre exclure autrui de la défense sincère du bien public Las spectacles auxquels nous avons assisté, la méditation è laquelle nous contraignit un silence oppressé qui dura plus de quatre années n'auront peut-être pas détruit certaines de nos idées ; mais ils les ont condensées, débarrassées d'erreurs et d'obscurités. Le principe : - " Connais-toi toi-même f fondement d'une philosophie fameuse et phare de ki psychologie de l'individu, éclairera désormais notre psychologie nationale et politique. Aujourd'hui, nous nous connaissons.L'univers entier nous estime et nous ri«& pecte, tous tant que nous somm. 5. Esti-mons-nous et respectons-nous crans la paix et ki gloire comme nous nous sommes aimés dans le malheur. L'esprit public, chez nous, sort de prison. Enterrés vivants sons la lourde pierre allemande, nous n'avons, depuis quatre ans, ni avancé, ni respiré. Devant l'avenir qui nous attend et que nos jambes de convalc.-c^nts, vite raffermies, vont devoir rattraper, où en sommes-nous? Quel est notre bagage? Où est le champ que nous devons moissonner? Faut-il déjà parler do moisson? N'alior.s-nous pas devoir semer ? Que sèmeron>nous/ Nous faudra-t-il retourner profondément la terro ? Ce n'est pas d'un seul coup d'œil, maintenant que nous pouvons regarder, que nous apercevions le monde et kt place qui nous y est réservés. Tout ce que nous savons c'est qu'il y a, pour nous, beaucoup à faire. Pour l'instant, le détail des réalités et des possibilités échappo au peuple. De bons esprits y ont déjà réfléchi, mais il nous manque encore le contact de tous, le choc des idées qui fera jaillir la lu nière, la lumière née des idées et qui les fait mûrir comme elle fait mûrir les fruits. , T.,«it autour do prendrai la responsable du pouvoir, idées, projets, inéthci'es, tendance ?, principes même voni éclore ou renaître. Que dansieur expression, leur défense ot leur réalisation règnpnt la justico et la mesure, grâce et devoir dont notro fraternité, fleurie au soleil sanglant de la guerre, nous a donné conscience. L'esprit est sujet à divergence. Si nos idées diffèrent, ne nous ea é'.oanons point et ne nous en irritons pius. Nous savons que nous sommes frères par le cœur, par i'àme et par le sang. Quand toutes les forces de destruction se sont ruées sur nous, notre conscience nationale a brillée d'une flamme unique, sans jamais s'étendre. Maintenant, les forces de reconstruction reparaît mt et vont se développer. Moins tragique que l'instant écoulé, le temps qui vient est aussi important pour l'intérêt public. Il faut que toutes les forces do la nation travaillent dans le même sens. Aucuno bonne volonté no peut être écartée. Notre politique de partis ne peut plus être ce qu'elle fut jadis : l'adversaire est un compatriote cherchant comme nous-mêmes lo bien du pays, mais espérant l'atteindre par un autre chemin. Tout particulièrement au début de la période qui s'ouvre à nous, le devoir sera le mémo pour tous : aider et servir. Le moment n'est pas aux discussions, si intéressantes et si sincères soient-elles. La maison achève de brûler. Il faut éteindre les dernières étincelles; il faut nettoyer et balayer, reconstruire l'édifice ; il faut ouvrir de nouvelles routes conduisant chez nous, peut-être en fermer d'anciennes ; il faut vivre ; il faut travailler Ceux qui ont à prendre les responsabilités les prendront. Cela fait, suivons-les et aidons-les de toutes nos forces en songeant, maintenant comme hier, à l'intérêt du pays. L'execution de l'armistice 1 Selon la Gennania, l'occupation de l'île d'Héligoland par les alliés parait inévitable, parce que l'Allemagne ne pourra pas remettre ses navires dans le temps prescrit par l'armistice.« De plus, écrit le journal, les commandants de sous-marins refusont d'aller en Angleterre et un grand nombre de navires exigés par l'Entente ont été coulés par leurs équipages les premiers jours de la révolution.* * * La convention militaire relative à l'application du traité d'armistice italo-autricliien à la Hongrie a été signée le 13 novembre à Belgrade, après accord entro lo général Franchet d'Esperey et le comte Korolyi, par lo ministre do la Guerre hongrois Lindder, le vénérai serbe Misitch et lo général Henry. La délivrance de Nons Le Télégramme de Boulogne reçoit do son correspondant au ^rand quartier général aritannique la correspondance télégraphique suivante, datée du lî novembre, mais fortement retardée en transmission : Vision de flatnjies et d'Incendie. 3ur les pas des troupes'vitanniqves, |'ai traversé le Burin--ge, je sais rentré à hs, Avec quelle appréhyn-îion, avço queiie asn'emenl de cceu/ cous avancions au milieu des soldats vers U pius importante région houillère de la Belgique, vers les Heu* où la petite armée d'Outi'c-MAUc'ie s'éutit ilhistrce par son héroïsme en IV# 14. C'était «ve* crainte, car un ionnid;ibie incendie vomirait des torrents de iWuée noire, qui couvraient, seiubjiut-ii, toute Ja regioa. On eut cru voir de loin toutes les m lues en :eu et tous le* carrefours de$ routes avaient sjaité, cuj ^'.iss^nt les maisons voisines. A ia sot f j de Quiévrain* une mine placée au croise-mei.; du çluiiîiû de Giiy!ti\ vait projeté par-dessus une mai-sca }et»r;i'!s du ch-mmUe 1er vicinal, construit par les ÀJ.lem.ind;? is de .a route. N-/Us savions aussi :jue IciBoclii.s avaient fait t .»us ies préparatifs pour d*-L\uiM le; charbonnages. I 'incendie nous paraissait émeme. Avec ne cjuU'^re, er.taut ou Borinage, correspondant d-. la Vk toirt'. j'ai aomm P érard, nous émettions les pi 's 1 p.-» m.* 1:, t ,,ityfc nous supposions que que c'.Ltit Uo-muou W^î.ijes qui brûlait, umtfût nous éuu'U- à voîsl basse, l'idée que c'était à Pâturages ou à Fra m* que le leu dévorai} des usines, des bouiilcres : c'cWU comme wn volcan en éruption sou-d«t uj, ot noa-» maudirions iei Boolies, les bandits ! le* bandits! Mais au lur et à mesure que nous avancions, lo teu diminuait. A hauteur de D »ur, nous eûmes la v.ti ijotiox d'apprendre qu.* ce n'était qu'un dépôt de goudt on que tas danim^s co Armaient rux e>. virons du do 1 de Boiij.u; en mime temps nous pûmes remarquer quj les haute j çhemiaé?s d ; chai'bonniffes t'uma:ent. Les cheminées ium lient et le c;sur du pays*noir bat-t/tdvnc ciijjpo, le Boriu ^e n'ettit pas m^rt ! Les A'iemands ns l'avaient pas t»;é. Ah, qvie le joie! La note comminatoire des EU'a-Unis avait donc tait son eSut. Les derniers jours ce Voccupation Vers Bou^su, nous apprenons que l'ennemi, aprèï avoir effectivement prépara i destruction do nos puits et le? *vo:r minés, s'était conUnté d enlever que ques-u iO". des pièces essentielles des chimbres des mi^a nés, qu'il les avait soi nenstmeut étiquetées et • vovéejf on. i j>c% IV syiiiès tuai apprenions quelques dit^ils siu* l'occupation ademande, sur les derniers jours de celle-ci Les Boihe? ont très rjpidemfnt décollé Quié-vram, qui é ait prî> le mercredi. Le vendredi, c'était tour de Bou^u, Il >rnli, Jemipye->. Wa imes, Patu-r ^es et Pra ne ries, e; ce matin iandi, Mons tombait eat.-e nos mains. » Les Britanniques, pour pas faire tuer du monde nui ieuieat, n'avançaient qu'avec prudence» exécutant ia olupart de leurs opérations offensives pendant la nuit, p jur ne pas s'exposer au tir d 3 uuirailieu&es, et, ce ma. n. ?.u lever du jour, les premières troupes c:ma-d.enoes pénétraient da is le «nul-lieu du Hainaut, déjà encerclé par le Noi'd et par le Sud. Il n'y avait plus D-jur le ga de * vers l^s routes de Jema;»pes «t à l'avenue de Havre, que quelques botaes inoiijasils, c'jux que les patrouilles avaient tué avant i'aube presque $ tu.* coup lérir. La jo e de la délivrance Mon3 et tout le Boriua.-e éuit rosonquis et les Bjcih's rel'ou.is Loin vers l'Kit, eu meuie temps quj j; U.ilj- ..atj voyaient an'iV-a lej prem ers alliés et ap-preuaiout tle ceut eetés à la'lois la grande coave^s, i'acceptai;ou des coaditious i'armutice par l'Aile-iwjji. La joie éi; atait, pariout des drapeaux. Leurs cris, c ociijs, cri ioas, ace. > îi.aions, gestes désordonnés, uur.çUH'iiU. sanglots, iai.ues, tout cela se m>.ait, tourbillonna t, s'ad Uiionnait, on eùî cru toute la vide trappe» de iolie lieareu>a. A pei.13 les premières t'oupesétaient-e ie>passées que des unité- d'infanterie, do cavalerie el d'arallerie, asiicjùérs ejmme pour une revue, iaisa.ent leur apparition. C.'était uuo parade àpontui,^ qui s'organisait pour entjurc-r du déc^r nécessaire l'entrée dans la fille du géaeral de division caaadieuie qui s'é;;.it emparée di lavill;. La plupart des soldais portaient des Ueurs et des drapeau't tncj ores i îeur cqulpeaiiat ou à leurs armes, en tet) d'ui bataillon un .aatiisin (ji^antesque soutenait uu t- lo.'-iie drapeaunoir, jaune et i-juge- Tous ie-5 canons etaieat recouverts de no» cjuleursiistioaales. Toutes ces troupes vinrent se ranger dans la vaste âraad'i'iaas, entierein^ui pavoitiéj, pe.ad.;nt qu'ei.es s'<ili -■ aaieat les cliques et les cornemusiers alternaient leurs airs avec le grand carillon de la ville. La loule, énorme criait il pleins poumons. A chaquo occasion et quand elle n'en trouvait p;is elle en 1 ventait, des groupes de prisonniers boches qui pa'saiçnt encad.-és de Toinmies la firent écutuer et se mouvoir c ouine une mer eu iji'ie. Des tso.idriliesd'avions \ inrentlieu.'euse-ment laire diversion. Puis Je général vaiaqueur, le cbel de la 3" tlivision canaxLienae, lit son appai'ition. Des silences et des acclamations se succédèrent. L'éclievin Levon Save, remplaçant le bourgmestre malade et le premier éctievin, le député Masson, pas encore revenu de captivité, souhaita la bienvenue au chef uritanaique, puis celui-ci, après quelques mois, agitant sa casquette doublement galonnee d'or, proposa uii triple huirali pour le roi Albert. Je no sais si la loûle comprit des paroles, mais elle saisit le geste, car loute la place liéniit et des chevaux se cabrèrent au mugissement de uoulieur que poussèrent les milliers de personnes pressés sur la Grand' Place. Des soldats et des oiUciers britanniques, parirn ceux principalement qui lurent à iloos, qui portent le galon de laine rouge sur la numciia droite pleuraieni. Pensez donc ! 1/avou de la défaite ennemie arrivant à Mous reconquis, la même où les premières troupes britanniques avaient combattu ea 1914. Passant parles lieux où s'était livré cette bataille, je ne pouvais ni'empêcher do songer à celle-ci. Tous les moindres détails m'en revenaient à la mémoire : Au pont de Nimy j'avais tencoatré le il août à 11 heures les premiers cavaliers anglais. Ignorant leur unilorme, je les avais pris pour des Alemauds et j'avais passé li quelques secondes bien angoissantes; plus loin, à Saint-Syniphorien, j'avais vu le général Gouth, dont i'hé-roaque résistaniç, en mars dernier, à un ennemi effroyablement supérieur ea nombre, coati'ibua dans une uiesure encore insoupçonnée il l'échec de la gigantesque oll'easivo allemande; je repassai aussi sur le champ de bataille de Jemmappes où deux régiments allemands se firent presque anéantir par les splendides U'oupes régulières d'Angleterre; je revois aussi le terril du haut duquel un soldat du service des signaux donna, au milieu des éclatements de schrapnels et des balles de mitrailleuses, le signal de la retraite au moyen de son drapeau, et, je m'arrêtai un instant aussi devant la demeure oit le chef d'état-iaajor du général Smith Douein signa l'ordre de retraits», puis se fit sauter la cervelle. Avec quel bonheur les britanniques entraient'ils à Mon», avec quelle fièrete dans les yeux. Il leur a fallu plus de quatre ans pour cela et il leur a fallu consentir il des sacrifices énormes, mais, une fois de plus, s'est justifié cette prédiction bien britannique : « Nous gagnerons certainement la dernière bataille. » Encore quelques détail» Maintenant, quelques renseignements d'un autre ordre. Grâce «tu dévouement et au patriotisme des directions de charbonnage, la vie a pu continuer dans d'assez bonnes conditions. Au Borinage, de multiples œuvres ont été créées et subsidiées par les sociétés mi-Bières, ot nombro de dames et de jeunes filles de la bourgeoisie se sont dépensées sans compter pour soulager les misères de la classe ouvrière. Parmi les mineurs, les déportations n'ont pas été aussi nombreuse* qw parmi les ouvriers réduits au chômage par l'enlèvement des machines, daus les grosses usines. Un témoin digne de foi, ingénieur îi Chaxleroi, m'a décl.ré que c'était ii Lodelinaart et aux environs que les déportations de 1916 avstietit causé le plus de victimes. Quatre mille ouvriers verriers, habitués à travailler dans ta chaleur, seraient morts de maladies causées par 1e froid, un captivité. Les autorités boches, notamment le commandant Schicren, de la Kommandantur de Saint-Ghislain, chargé de réquisitionner des travailleurs, a^it avec une brutalité révoltante, Oa compte bien qu'il sera ramené dans le navs poar qu > justioe soit faite Partout on cite des traits de vénalité Unt des soldats quo des officiers allemands. On pouvait obtenir des laveurs spéciales eu pay nt; le tarif était de 0 marias quand ces faveur» dépendaient d'un soui-otllcie", 1I3 50 ou de 10Q uurks ouasd c'était un officier qui devait les accorder. Depuis un mois environ les Allemauds détnénageaint par ie Borinare ce qu'ils avaieut pris en Knuice On a vu pâmer à lions 43 bateaux çhaj-gés d» mouilles volés. M. Harmignies, le député, m'a raconté qu'un Monsieur Leiebvre avait failli être fusillé hier après-midi par les Allemands, sous l'inculpation d'avoir voulu àtteater la vie d'un soldat boche. Heureusement il put aot;immeuç, grâce 1 la présence d'ua interprète belge, sî défendre avec tant ue vigueur et d'habileté, qu'il réussit îi coatondre son accusateur ot à le convaincre do mensonge. M. Canon-Lsgrand, qui s'est cha-çé du ravitaillement pend» it l'occupition, a pu me dire que la ville et les localités voisines avaient encore potir une dizaine d« jours de vivres. Des mesures ont .déjà été prises, d'accord avac uu officier do liaison belge, pour le ravitaillement tla la population. Et les Boches, où sont-ils? Vers Senefie, Felqy, Ar quennes, Bruxelles et Braine-le-Comte, parsit-il, mais vraiment cela vaut-il encore la peine d'en parler! les méfaits ks Alkmnads aa Palais des Académies Les Allemands ont abandonné dimanche dernier le pal is 'ies Aç*démies uu'ils avaient occupé en dépit de l'article ilJ dç la Convention de La Haye. Une première visite des locaux permet d'affirmer me ceux-ci ont i.otill'er, considérablement, ainsi <|u- les collections. Toutes les sal es ont été laissées d tns un état de saleté repoussant ; on 11e se serait jamais imaginé qu'un hôpital pût se-rouve • dans des conditions aussi antihygiéniques. Dans le vestibule où était installée la ci vique dentaire il faut se garer de... certaines choses De nombreux livres ont disparu. Los collections ^e Sta-sart et Ducpétiaux ont particul è-rement sbulï'erl, notamment la précieuse collection d'autographes 1 Allées p ir le baron de Sla^irt a disparu. Toutes les archives ont été détruites Le uédailler a été vojé. Un dél il typique : La veille de l'évacuation les AU' ma ids avaient descendu de,j garnitures de cheminées en bronze Empire de grande valeur. L'sinci n gardien du Paiais, qui venait d'être au orisé à y rentrer, les cacha dans sa loge. La nuit des so'dais en :orcèr«nt la porte, ca^sèreut les vitres.,, mais le gardien survint et put saiver les peodules. La proclamation fiaala des Alliés Le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées, a lancé la proclamation suivante : G. Q. G. A., le 1.2 novembre 1913. Officiers, saus-officiers, soldats d?s armé s s alliées. Après avoir résolument arrêté l'ennijimi, vous l'avez, pendant des mois, avec une toi et une énergie inlassables, attaqué sans répit. Vous avez gagné la plus grande bataille de l'Histoire et sauvé la cause la plus sacrée : la liberté du monda. Soyez fiers! D'une gloire immortelle tous avaz paré vos drapeaux. La postérité tous garde sa reçonuaijsaaçe. Le martwha' de France Commandant en chef des armées alliées, FOCH. L'épuration continue Le Parquot a procédé à l'arrestation du grand commerçant du centre de la ville, M. Wygaerts, sous l'inculpation d'avoir trafiqué avec l'ennemi. On lui reprocherait d'avoir envoyé au front allemand do grandes quantités de victuailles.Au cours do la perquisition faito à son domicile, lo juge d'instruction a découvert, dlt-oa, une somme de trois millions, Une visite à nos héros morts Par une douce après-midi d'automne, lo Collège échevinal et le Conseil communal de Bruxelles, conduits par M, Adolphe Max sont allés à Evere, mardi saluer les tombes do nos soldats. Aux brumes do la matinée avait fait place un soleil étiûcelaat dont les rayons tièdes doraient les stèle? et,les mausolées du champs de repos. Cérémonie simple et touchante à laquelle ne participaient en dehors des représentants de l'autorité communale que de rares spectateurs. Au milieu de l'enclos où les fleurs offertes à nos bravos pendant les récontes journées de la Toussaint achèvent do se flétrir et où ne vivent plus que les couleurs du drapeau tricolore encore incliné sur les tombes ; M. Max, d'une voix émue qui nous pénètre jusqu'à l'âme, prononce dans 1e silence cos simplos paroles : Au moment où l'ennemi, courbé sous la mortification de la défaite, vient do quitter Bruxelles, à l'heure où partout flotte fièrement le drapeau national, à l'instant où, dans la Capitale, l'arrivée do troupes d'avant-garde nous met,pour la première fois depuis quatre ans, en contact avec notre vaillanto armee, notre pensée se tourne pieusement vers ceux do nos soldats qui tombèrent au champ d'honneur. Ils étaient partis pour la frontière,enivrés de la gloire de leur tâche, insouciant du danger. En chacun d'eux battait le cœur de la Patrie; et pour qu'en leur âmo s'allumât l'étincelle qui fait les héros, il leur suffit d'entendro siffler les premiers obus ennemis, Ahl l'inoubliable épopée où chaque victoire était un prodige, où chaque retraite' même était une victoire! Le long du calvaire douloureux qui les conduisait de la Meuse à l'Yscr, ils tombaient, l'un après l'autre, jonchant les sillons, les fossés des routes, les feuilles mortes des bois, hachés par la mitraille-Et la Belgique se bosselait de tertres sous lesquels de jeunes héros dormaient leur dernier sommeil sur lo sein de la Mère-Patrie. Quelques-uns vinrent mourir à Bruxelles, dans nos ambulances, après avoir espéré voir, eux aussi, l'aube du jour triomphai. Ils n'ont pas entendu sonner l'heure répaj ratrice. Mais, sans eux, jamais elle n'eut retenti nnnp nmw 0 morts aixnés, yous dont l'exomplo inspi» rait notre héroïque armée, vous qui fûtes les dôfensours de nos libertés, de nos droits, je salue en vous les premiers ouvriers de la Victoire, les glorieuses victimes tombées pour notre délivrance, et dont le sang fécond alimentera le terreau sucré où déjà germent les moissons do l'avenir, » Une gerbe do chrysanthèmes ot d'orchidées est déposée ; elle nouée d'un ruban a\ix couleurs de la Ville sur lequel se détachent cos mots en lettres d'or : « Aux héros morts pour la Patrie ! » Puis on s'en va à quelque distance de là vers l'autre champ do repos, l'enclos funèbre qù dorment de l'éternel sommeil les purs héros que les tribunaux de sang ont livrés au peloton d'exécution. C'est tout au bout du Tir National, une longue étape à franchir dans une plaine nuo, tragique, désolée sur laquelle çeux que no as pleurons, les Baucq, les Frank, lçs Baekelmans, le» Caveil n'ont même pu jeter leur dernier regard, Car leurs bpurreaux les amenaient les yeux bandés, par le sentier qui longo le stand réservé au tir de chasse, et les immobilisaient un instant près de l'auvent où les vingt-quatre fusils braqués n'attendaient qu'un muet signal. Uno décharge brusquo et les malheureux s'abattaient, la poitrin» trouéo par les balles. C'est à tout cela quo l'on songe, oe sont ces scènes poignantes que l'on é voque taudis que l'on so rapproche de$ çiblçs lointaines qui fout au l?out flu çhamp de tirda grandes tache} blanches, fuis lo cortàg» s'arrête et l'on regarde longuement lo cœur étreiat d'une indicible angoisse, les quarante petits tertres avec leui s croix do bols où, puur la première fois hit*v. quelques fleuri ont été déposées par de pieusas mains. Ohl la tristesse de ce lieu soUtaU"»',^* ces tombes frustes où des épouses, des mères, n'ont pu venir encore crier leur doaleur ot murmurer uno prière. Des sanglots montent à la gorge et dçs larmes s'échappent tandis que M. Max, traduit avec eloquence, l'émoi dont nos coeurs sont pénétrés : 11l y a quelques instants,dit-il, nous rendions hommage à nos soldats tombés hu champ d'honneur. La Patrie leur sera éternellement reconnaissante de leur sacrifice. Il est d'autres trépas qui n'ont pas été entourés de l'éclat glorieux dont sont illuminées les batailles, mais qui sont peut-être encore plus touchant»

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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