Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1914, 20 August. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nk3610wm7j/
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Téléphones 3643 et 3B8Q. Instar-are omnia in Chrlsto Rédaction et Administration : 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles ABONNEMENTS Pour tonte la Belgirpie Un an. . , . , , . £r. 9.00 Six mois . , 4 ^ 3 « 4.SQ Trois mois * • • « .* 2.35 Gr.-Dnché da Luzemb. 20.00 Union po*tal«. • • • f « 30«00 Directeur : Fernand NEURAY Edition f (6 h. soir) Editioi» (10 h. soir) Edition , (minuit) AHHOITCM AnnaBeMocéiB.. petite Hpm . 6.49 Réclames la Rpae. 1.59 Faits dive» «orps « « » 4.CQ Faits divers fin. • , j> S.QO Réparations judiciaire» » 3.00 Nécrotogi* . f « « « B-00 Les anoonaei sont eu bur«au du journal 5 centimes lo numéro E P I T I ON •¥ Les leçons de l'heure présenté Des vues intéressantes à propos de la neutralité belge Dans sa leçon d'ouverture faite à la Faculté de philosophie et lettres de l'Institut Saint-Louis, le 21 octobre 1913, M. l'abbé Fl. De Lannoy traitait une question à laquelle les tragiques événements de l'heure présente donnent un intérêt particulier. Reproduisons-en les passages essentiels, autant pour montrer dans quelle mesure les vues de son auteur se sont trouvées justifiées par les faits, que pour tâcher de découvrir ce que nous réserve demain. Première thèse de l'abbé De Lannov : la neutralité de la Belgique, telle qu'elle evSt sortie des délibération de la Conférence de Londres, n'avait plus, de nos jours, aucune signification utile : Elle avait été créée pour contenir les ambitions françaises et se référait à une situation diplomatique qui n'a aucun rapport avec la situation présente. Voici comment l'auteur dé\eloppe cette double pensée, dont il ne nous sera que trop facile d'apprecier toute l'exactitude : Le péril, disait-il, n'est plus au Sud. il est à l'Est. L Europe n'a plus à protéger la Bel gique contre les visées françaises, elle.a à la garder de l'absorption allemande. Bref, le péril allemand a remplacé le péril français. C'est l'évidence même et il n'y a pas a y insister à l'heure présente. Cette constatation nous conduit à une conséquence immédiate. Citons : « Mais contre les appétits allemands, la neutralité perpétuelle n'a plus l'efficacité qu'elle aurait pu présenter au cas d'une invasion française, parce qu'une agression allemande n'uni- ! rait plus contre l'envahisseur tous les garants de notre intégrité territoriale. !F.n 1830, on pouvait admettre la possibilité de l'union de toutes les grandes puissances contre la France, parce qu'elles s'étaient habituées à la quadruple alliance pondant les guerres de la Révolution et de l'Empire. Il n'en serait plus de même aujourd'hui, en cas d'une invasion allemande, il lie faut pas oublier en effet, que la neutralité alimpose pas seulement des devoirs à la Belgique, elle entraîne de la part de l'Europe une charge réciproque : c'est la garantie. Or, des signataires du traité de 1831, il en est au moins un dont la politique actuelle ne cadre plus avec l'obligation qu'il a assumée, il y a 80 ans : c'est l'Autriche. L'Autriche est l'alliée fidèle de l'empire allemand et elle le restera tant que l'Allemagne la soutiendra dans ses conflits plus ou moins latents avec la Russie. Aujourd'hui, avec plus de raison qu'en sep tembre 1830, lorsque le roi de Hollande faisait appel à l'Empereur, l'Autriche pourrait opposer à l'accomplissement de ses engagements, cette réponse que Metternich suggérait alois à son maître : « C'est du côté du Sud que doi: vent se porter nos efforts et la demande du roi des Pays-Bas qui voudrait obtenir de l'Autriche un secours matériel, est « irréfléchie ». Des cinq garants de notre neutralité, un seul n'a pas modifié et ne modifiera ni aujourd'hui, ni demain sa politique à l'égard de la Belgique : c'est l'Angleterre. Depuis Edouard III, elle est la gardienne naturelle et traditionnelle des bçuches de l'Escaut. Pour s'opposer à l'occupation d'Anvers par la France, les membres du Parlement auraient vendu jusqu|à leur dernière chemise et l'Angleterre a un intérêt tout aussi essentiel à ce qu'Anvers <ne tombe jamais aux mains de l'Allemagne, la rivale de sa prépondérance commerciale et industrielle... Seulement à cause de sa rivalité avec l'Allemagne et de son entente française, l'Angleterre ne pourrait plus garder la neutralité qu'elle observa en 1870 et, bon gré, mal gré, elle serait entraînée dans la solution du grand conflit qui, depuis 10 ans, met aux prises chaque jour et sur toutes les questions la Triplice et 'a Triple Entente. Il en résulte que dans une guerre nouvelle, l'Angleterre ne pourrait plu'' se borner à se faire la protectrice de notre indépendance et que si elle nous défend encore ce sera tnon plus comme garante des traités de 1831, mais comme belligérante. » ■C'est bien cela : la réalité de 1914 confirme les pronostics de 1913. Mais cela nous conduit à cette autre conséquence qui est aussi la question de l'avenir : En présence de l'impossibilité pour certaines puissances de remplir leurs obligations de garantes, comment la Belgique devra-trelle modifier sa f politique traditionnelle et interpréter ses obligations d'Etat perpétuellement neutre de façon à être à même de sauvegarder son indépendance? En traitant cette question, M. l'abbé De Lannoy a été amené à formuler certaines hypothèses d'ordre à la fois politique et militaire que les conditions de l'invasion allemande ont résolues le plus simplement du monde. Nous n'avons pas eu à nous deman der qui était notie ennemi — c'était l'Allemagne, puisque t'est elle qui délibérément et sans justification plausible a violé notre neutralité — et notre éta,t-major n'a pas eu à improviser « in extremis » un plan de défense contre une invasion prévue. Ici encore M. De Lannoy a fait preuve de perspicacité, car il rejetait comme invraisemblable Tnypothèse d'une violation de notre neutralité par la France : « La France, disait-il, laissera à l'Allemagne la responsabilité de la première attaque parce que cette attitude, même si elle présente quelques dangers au point de vue militaire, est entièrement conforme à ses vrais intérêts politiques. » Lq plan de notre état-major v a gagné en précision. Sur tous ces points, les prévisions de M. De Lannoy se sont vérifiés, mais il ajoutait : * La concentration de nos forces serait le seul moyen de rendre peu probable parce que peu profitable une violation de notre teritoire belge. » Ici ses prévisions ont été mises en défaut, mais n'insistons pas : la partie est engagée; il ne nous reste qu'à atendre le dénouement du drame qui se déroule sous nos yeux. Mais quand le dramo sera joué, et dans l'hypothèse d'une Belgique laissée maîtresse de ses destinées, qu'aurons-nous à faire? Los événements, dit M. De Lannoy, démontrent qu'en fait les nations de neutralité et d'indépendance se confondent. La neutralité perpétuelle, çui n'a plus de sens, n'a pas eu que des bons résultats. Elle a faussé trop longtemps nos idées sur l'importance que doit avoir notre armée nationale.Elle ne répond plus non plus aussi exactement qu'il y a quatre-vingts ans à la situa tion quo nous occupons dan» le commerce mondial. < La neutralité, remarque M. De Lannoy, n'empêchait pas la Belgique d'acquérir le Congo, comme certains l'ont soutenu, mais cette formidable extension de territoire et d'influence lui donne une importance que n'avaient certes pas prévue les diplomates de la Conférence de Londres, et si la neutralité belge venait à être compromise à la suite d'un conflit colonial, l'annexion d'une eolonie à notre territoire pourrait être, pour les garants de notre neutralité, un excellent prétexte de se libérer de leurs obligations de i protecteur. Et voici quelle était la conclusion générale de M. De Lannoy : « La Belgique défendue par l'intérêt de l'Angleterre et s appuyant 6ur l'alliance hollan-, daise, est assez forte pour rentrer dans le droit : commun, pour se libérer des liens qu'on avait . imposés à l'activité de ses premières années, , et pour pratiquer la politique des mains libres. ^ Le jour, et il est proche, où elle possédera une armée en rapport avec sa population et sa richesse, elle pourra, tout en restant sur une ' prudente réserve, acquérir une influence considérable dans les conflits internationaux. Ses : voisins auront tout intérêt à éviter de la froisser, à rechercher sa sympathie, et au point de vue économique,.dans les négociations des traités de commerce, dans rétablissement des tarifs douaniers, on tiendra mieux compte qu'aujourd'hui de ses réclamations. Dans le langage diplomatique, la neutralité belge restera longtemps encore une formule ^ que chacun invoquera au gré de ses intérêts du moment, l'interprétant à sa guise, jusqu'au jour où des événements peut-être tragiques per-1 mettront de juger qu'elle n'était plus qu'un mot. Fasse le Ciel que la Belgique n'ait pas ; conservé à ce mot un respect et un attachement » aveugles ! » Faisons un autre vœu : Telle est la leçon des événements. Dieu l veuille — et nous y comptons fermement — , que nous puissions la mettre à profit. Le triste exode - Nous avons assisté mercredi matin à l'arrivée d'un train venant de Tirlemont. Ce ! train était peuplé de gens affolés, inquiets, \ terrorisés. Toute la nuit, il en était arrivé j ainsi des multitudes éperdues. Tous ces pau j vres geais ont tout abandonné, leurs maisons et leurs biens; ils ont fait de leurs maigres j hardes, de leurs linges, de leurs vêtements | de grossiers paquets et se sont enfuis vers i la gare semant partout l'épouvante, imaginant des récits de guerre et racontant des soènes de massacres auxquelles nul d'entre eux n'avait assisté. i Pendant toute la matinée, les abords de la gare du Nord ont présenté un spectacle pénible à décrire tant la misère et l'affolement de ces villageois étaient pitoyables. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tout un peuple de campagnards aux yeux agrandis par la peur, portant dans des draps ou dans des mouchoirs hâtivement noués leurs vêtements ou leurs objets les plus précieux, 1 s'est rué sur Bruxelles en quête d'un gite, fuyant de prétendus régiments ou des escadrons fantômes. Sur le terre-plein de la place Rogier, une femme secouée de sanglots pleure au milieu d'un cercle de curieux attendris. Nous lui avons demandé : — Les Allemands sont entrés à Tirlemont 1 — Oui, monsieur. — Vous les avez vus? — Non, monsieur, mais mon frère les a vus du côté de Montaigu. Nous n'avons pu en savoir davantage tant était grand son affolement. - Une autre, un peu plus loin, expliquait aiusi la raison de son émoi : — « Ils » sont arrivés hier, à 6 heures, à Tirlemont et ils ont mis leur revolver sur la poitrine du bourgmestre. — Vous l'avez vu? — Non, mais on me l'a dit. Une autre encore : — Il y avait des cadavres sur la chaussée de Louvain à Tirlemont. Alors nous avons fui. — Et vous avez vu ces cadavres ? — Non, mais on me l'a dit. Un homme que nous arrêtons au passage nous dit que Tirlemont est en feu. — De quel côté? interrogeons-nous. — Je ne sais pas, mais il y a des bois qui sont en flammes. On a aussi abattu des maisons dans la ville. — Des Allemands? — Non, des soldats belges. C'était pour faciliter le tir de nos soldats. — Et c'est pour cela que vous êtes partis ? — Mais tout le monde fuyait. Alors j'ai fait comme les autres. Aux boulevards du Centre, où ces pauvres gens vont par groupes traînant par la main leurs pauvres mioches, le publie s'ameute et s'apitoie. Pauvres gens 1 Sympathies étrangères »(**)«—— L. A, R. le Prince et la Princesse Arthur de Connau^ht, venant d'avoir un fils, et le Roi ayant a cette occasion télégraphié à la reine Alexandra, notre souverain a reçu de Sa Majesté le télégramme suivant : « je vous remercie de tout cœur des aima bles félicitations que vous m'avez adressées à l'occasion de la naissance de mon petit-fils.Que Dieu bénisse votre brave et héroïque armée qui a si brillamment défendu son pays et fait l'admiration du monde entier. (S.) ALEXANDRA > Le télégramme suivant a été adressé au roi : « Boghari (Algérie), 10 août 1914. A l'unanimité, Conseil municipal Boghar. adresse à Votre Majesté ses plus chaleureuses félicitations pour brillants succès remportés par votre héroïque armée et lève sa séance aux cris de : « Vive la Belgique ! » Autre télégramme reçu au Palais royal : « Villefanche sur/Mer, 16 août. Le maire, la municipalité et la population de Villefranche sur/Mer, que S. M. Léopold II avait choisi comme séjour favori, séjour qu'il avait surnommé un coin du Paradis terrestre, envoient à S. M. Albert, roi des Belges, l'expression de son enthousiaste admiration pour la vaillance, l'abnégation, l'héroïsme dont l'armée et le peuple belges donnent à l'humanité civilisée l'exemple éclatant, sublime, incomparable. ?» ! La marche des Francais en Alsace Altkirch, Mulhouse et l'Alsace Paris, 10 août. Communiqué du ministère de la guerre : Près de Dinant; les Français ont abattu un avion allemand dont le pilote a été tué et l'observateur fait prisonnier. L'appareil est intact. Les troupes françaises ont saisi de nombreuses lettres de soldats allemands provenant de Badonvilier, à quelques kilomètres de la frontière. Plusieurs de ces lettres démontrent que les Allemands ont fait soixante kilomètres en Fiance. L'une d'elles dit : ■ Noqs serons à Paris à la fin du mois ». Une autre dit «"Nous sommes dans le sud de la France ». La plupart des lettres injurient les soldats français. Il convient de remarquer que les soldats allemands qui les écrivent reculent depuis quatre jours 'devant les Français. Les soldats allemands déclarent qu'ils ne manquent pas d'argent, qu'ils obtiennent sous menace du revolver. Avant d'incendier les villages, les Allemands emportent tout ce qui est mangeable et buvable. Un autre écrit <^ue la première ville ren-contréeà la frontiere fut complètement détruite. Tous les Français civils furent fusil- *? iés. Si on a seulement la mine suspecte ou ;ualveillante, on fusille tous les hommes, ieunes gens, adultes. Un autre écrit qu'il * vu passer trois convois de paysans français prisonniers et que tous seront fusillés. Dans v-ne autre lettre on lit : « Nous avons fu-sîjlé les habitants de quatorze à soixante .aïs. Nous avons abattu trente pièces. » Vingt autres lettres portent constamment ces phrases : « Tout fut fusillé o*n tué. Nous i-3 laissâmes aucun habitant vivant, sauf les -mmes. » .jOette fureur est motivée par l'accusation ''Nueiès civils tirent sur les Allemands et que ic gouvernement français leur a fait distribuer des armes et des munitions. Tout le monde, même en Allemagne sait que cela est faux. Les lettres saisies indiquent que de nombreux réservistes allemands sont morts de chaleur sur la route. Le régiment bavarois engagé dans la région subit des pertes colossales. Le maire et les notables de Blamont ont été condamnés à mort pari es Allemands, mais l'arrivée rapide des troupes françaises et le désordre de la retraite des Allemands 1 leur sauvèrent la vie. La situation Les renseignements 'publiés ci-dessous nous sont communiqués par le grand état-major de Varmée belge ou par le ministère j de la guerret et sont par conséquent OF- ; FICIELS. Pas d'affolement Les raisous graves et rassurantes de rattitnde actuelle de notre armée MERCREDI, 5 H. SOIR Le département de .a guerre nous trans met la note que voici : En oe moment la situation générale sur : le théâtre belge des opérations se présente ' comme suit : Après avoir perdu beaucoup ! de temps, et un grand nombre d'hommes, ainsi qu'un important matériel, l'aile droite' prussienne est parvenue à gagner du terrain sur les deux rives de la Meuse jusqu'au contact avec les armées alliées. Les troupes allemandes qui sont au nord de la Meuse ee composent de fractions appartenant à divers corps dont l'effort principal s'était porté sur Liège et que le temps a rendues disponibles. Il y a aussi de la cavalerie. Grâce à celle-ci les Allemands ont pu faire beaucoup de bruit en s'étendant au nord et au sud. De ce côté, elle s'est heurtée à nos troupes et aux troupes françaises; elle a été repoussée. Au nord, au contraire, elle a eu 1e champ libre et a pu pousser des pointes hardies par petites fractions pour pénétrer loin en Campine. En un mot, les Allemands ont pris le moule de nos positions. Leur avoir ,îait perdre plus de quinze jours pour arriver à ce résultat, est tout à l'honneur1 "de nos armes. Cela peut avoir des conséquences incalculables pour la suite des opérations.Le déroulement normal d'e celles-ci d'après un plan ooncerté entre les alliés peut amener l'une ou l'autre armée à manœuvrer c'est-à-dire à changer de position afin d'améliorer les conditions d'ensemble. Nous sommes à l'aile extérieure, là où ces manœuvres s'imposent presque toujours soit pour la protection directe du flanc, soit pour la protection indirecte en échelons. La mission de notre i armée peut donc exiger qu'elle modifie ses î positions primitives, grâce auxquelles elle a ; pu remplir complètement le premier rôle qui | lui a été dévolu et qui consistait à gagner i du temps, a | Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter si l'armée fait mouvement dans telle ou telle di-i rection.Les stratèges en chambre feront bien I de s'abstenir de critiquer les dispositions i prises dans ce but. Us doivent bien se ren-I dre compte que notre armée fait partie ! maintenant d'un ensemble de forces articu-j lées et se souvénir que les conditions straté-, giques se sont complètement modifiées depuis que le contact a été établi intimement à notre droite avec nos alliés. Il ne s'agit pas, actuellement, de manœuvrer ou de combattre seuls : la couverture de telle ou telle partie du pays, de telle ou telle ville, devient secondaire et la poursuite du but assigné à nos troupes dans le dispositif général devient prépondérant. Ce but ne peut pas être dévoilé : les esprits les plus avertis ne peuvent le découvrir, étant donné le vague dans lequel restent, avec raison, les renseignements fournis au sujet des opérations. On se bat sur tout le front s'étendant , de Bâle à Diest. Plus il y a contact entre les armées ennemies et plus on 6e rapprochera . de la décision, plus il faut s'attendre à voir tourner l'avantage sur un point alors qu'on est obligé de céder sur un autre. C'est là une chose parfaitement prévue pour des batailles qui se livrent sur des fronts aussi démesurés que ceux occupés par les grandes armées modernes. En résumé, H ne faut pas penser seulement à ce qui se passe à nos portes. Un mouvement de manœuvre ordonné dans un but bien déterminé n'est pas nécessairement une retraite.Les combats'livrés sur le front ces jours derniers ont eu pour résultat de rendre l'adversaire très ciconspect. Il a retardé sa marche au grand avantage de l'ensemble des opérations. Il se fait maintenant qu'il n'y a pas lieu de se laisser a-ocrocher prématurément, ce qui ferait le jeu des Allemands. C'est là toute la raison des mouvements qui s'exécutent. Nous ne sommes pas battus, il s'en faut : nous prenons des dispositions pour battre l'ennemi dans les meilleures conditions possibles. Que le public veuille bien, à cet égard, faire crédit au commandement de l'armée. Qu?il reste calme et confiant! L'issue de la lutte ne paraît pas douteuse, et qu'une fois pour toutes les journaux s'abstiennent de ! parler des mouvements de troupes : le secret est essentiel pour la réussite des opérations. ; Voir suite " Dernières Nouvelles,, Que pense=t=on à Berlin? Cette question que beaucoup de gens, sans ! doute, se posent comme nous, nous l'adres- j sions hier à quelqu'un qui venait de rentrei — oh ! par des voies détournées ! — de la capitale de l'empire. — Ce qu'on y pense ,nous a-t-il répondu, je veux bien vous Je dire, mais à condition de pouvoir vous parler franchement. — Allez-y donc. Rien ne peut plus nous étonner. ! — Eh ! bien, sachez donc au'on y est très mécontent de. vous, mais qu on est absolu- j ment sûr de vous vaincre. — Ah:! bah! — Parfaitement. On y mettra, déclare-t-on, 3e temps et le nombre d'hommes nécessaires, mais on vous écrasera, vous et vos alliés. C'est un fait in-dis-cu-ta-ble. — Merci. — 11 est bien entendu que je ne fais que répéter... — Naturellement. Et qui dit cela? — Mais tout le monde. Des 6oldats allemands ont pu dire aux vôtres que cette guerre n'est pas populaire. II se peut que cette déclaration ne soit qu'une fourberie de plus, mais je veux même croire que cette guerre n'est pas populaire parmi des soldats qui meurent de faim, et qui voient où on les a conduits. Ce que je puis vous dire} c'est qu'elle n'est pas impopulaire à Berlin. Et ne vous en étonnez donc pas. Toute la presse allemande, stylée par le gouvernement, a convaincu l'opinion publique, déjà très chauvine, que cette guerre est une guerre de défense et qu'il y a là une question de vie ou de mort pour l'Allemagne injustement atta- Suée par des ennemis qui ont juré sa perte. ien plus, c'est toute la civilisation occidentale qui est en jeu, puisque la France a commis le crime monstrueux de s'allier aux barbares mi-asiatiques des steppes russes. Il s'agit de défende contre ces hordes de sauvages la culture allemande... — Oui, celle des uhlans et des hussards de la mort! — Je ne suis qu'un écho, mais, croyez-le, très fidèle. — Mais au moins, les Allemands reconnaissent que leur gouvernement a eu tort d'envabir la Belgique? — N'en croyez rien. Ici aussi les Allemands sont convaincus que la neutralité belge avait été violée par les Français avant de l'être par leurs troupes à eux et que celles-ci ne pouvaient dès lors prendre d'autre chemin que celui où elles se sont engagées. — Les difficultés qu'ils ont rencontrées chez nous ne leur ont donc pas ouvert les yeux ? — Pas du tout. <Et pour cause. La presse allemande ne publie 6ur les opérations de guerre que les communiqués du grand .état maior et celui-ci a fait preuve, dans ses récit1 de la guerre, d'une virtuosité extraordinaire Le public est convaincu à Berlin que l'armée allemande n'a remporté jusqu'ici ,en pays belge, qu'une série de succès foudroyants. On a fêté là-bas, avec un enthemsiasme que vous ne pouvez pas vous imaginer, la prise de Liège qu'on a comparée aux plus grands faits d armes de l'époque moderne. L'état major a expliqué avec force, détails qu'il n'avait jamais espéré prendre si tôt une place défendue par douzelorts inexpugnables. Il a aussi déclaré que les armées allemandes envoyées en Belgique ont obtenu un 6uccè^ dépassant toutes les espérances, puisqu'elles occupent la moitié du pays et ne sont plus qu'à quelques kilomètres de la capitale. Tout est ainsi interprété dans la presse par les ' soins de l'éta-major, et ne vous étonnez pas d'apprendre demain que Berlin a illuminé parce que le gouvernement belge a dû fuir à Anvers. Il est vrai que les journaux de là-bas ont annoncé déjà, il y a huit jours^ qu'Anvers était en flammes, mais à cela près ! — Et tout le monde est dans ces sentiments?— Parfaitement. On a parlé d'épieutes h Berlin, de l'exécution de Liebknecht, que sais-je? Pures inventions. La Social-Démo^ kratîe marche tout comme le centre, et si Liebkneciht conjugue le verbe « fusiller », ce sera à la voix active, car il est à son poste de soldat comme une foule d'autres militants du parti socialiste allemand. Ne comptez donc sur aucune sympathie allemande... au moins avant que les yeux se soient dessillés... Ce que disent les prisonniers allemands Deux témoignages caractéristiques Un de nos amis nous écrit : « Hier, j'ai eu l'occasion de parler à quelques prisonniers allemands. L'un d'eux m'interroge anxieusement : #— Combien de temps avons-nous encore à vivre avant d'être fusillés? — Mais, il n'est pas question de cela. — Alors, que va-t-on faire de nous ? i — Vous êtes nos prisonniers de guerre : lorsque la paix sera conclue, ou vous remeUra ; en liberté. — Quoi! je rentrerai en Allemagne... Je reverrai ma femme et mes trois enfants... — Mais oui. — S'il en est ainsi, que je suis heureux d'être prisonnier... en attendant, faites de moi ce que vous voudrez, et, lorsque je serai de 1 retemr au pays, ma première balle est pour le Kaiser (sic)... Le pauvre diable ajoute : — Que vous êtes bons ! Qn nous a bien trompés... Nos officiers ne font que nous répéter que ceux qui tombent entre les mains des Belges, sont impitoyablement massacrés... » Quelques instants après, un autre prisonnier me dit : — a Unzer offizierin sind zo « beus » mit de soldaten. » (Nos officiers sont si mauvais pour les soldats.) Ils marchent derrière nous, revolver au poing et nous tirent dans le dos si nous reculons. A l'hôpital de Diest, j'ai causé avec uin commandant allemand, le chevalier X..., qui me dit : — Des 56 chevaux que je possède, 42 sont à la guerre. Ma' meilleure bête que j'ai payée 2,300 marks, s'est écroulée sous moi, frappée mortellement. Dans mon domaine, j'ai 34 maisons ouvrières, 26 sont désertes... Mes ouvriers sont à la guerre, mes moissons sont perdues... Mes pertes sont incalculables... J'en ai fait le sacrifice... et pourquoi?... L'officier se tait puis, après dans un mouvement d'indignation, il s'écrie : « Man must den Keizer hangen ! » (On devrait pendre l'Empereur !) Ce commandant me donne alors lecture d'une lettre qu'il adresse à son oncle, le Dr Lawgefeld, ministre d'Etat en Allemagne. Il a même voulu m'en donner une copie. « Vous aurez appris par les journaux, lui écrit-il, que nous avons massacré des habitants de Visé. Il faut savoir que (?eux-ci avaient tiré sur nos troupes. Je dois reconnaître que dans les autres localités, les habitants se sont montrés des plus corrects. Nos blessés sont l'objet des mêmes soins que les Belges. Le dévouement de la population est admirable. Je suis à l'hôpital de Diest où je suis soigné on ne peut mieux. Je n'ai rien à désirer. Je tiens à vous faire remarquer que j'écris ces lignes non sous une pression mais en entière liberté et POUR FAIRE RESPECTER L'HUMANITE ET LA JUSTICE. Vous êtes puissant en Allemagne,pour obtenir , de l'autorité que les blessés belges soient traités chez nous de la même façon que nous sommes traités en Belgique. » Un jeune aspirant_ officier, 20 ans, me dit encore : « Ich bin so gûx hier! » (Je suis si bien ici !) » Ces récit se passent de commentaires. M. Klobukowski à Anvers S. Exe. M. Klobukowski, ministre de France, est parti mercr<ïdi matin pour Anvers où le ministre d'Angleterre l'avait précédé hier. Une réparation nécessaire Sous ce titre nous lisons dans 1' « Ami de l'Ordre » : « Nous avons dû protester l'autre jour contre une note du tPeuple», annonçant que deux curés de la région namuroise avaient été fusillés comme espions. Nous avons aujourd'hui le plaisir d'annoncer que les deux prêtres mis en prévention ont facilement prouvé leur innocence et ont été remis en liberté. Il n'y a pas un seul prêtre retenu en prison.Nous prions le «Peuple» et les autres journaux qui ont parlé de cette affaire,de vouloir bien en faire connaître la solution, qui sauvegardera la bonne renommée et le loyal patriotisme de notre clergé. » Le Ministre de l'Intérieur recommande aux civils, si l'ennemi se montre dans leur région : De ne pas combattre; De ne proférer ni injures ni menaces ; De se tenir à l'intérieur et de fermer les fenêtres afin qu'on ne puisse dire qu'il y a eu provocation ; Si les soldats occupent, pour se défendre, une maison ou "un hameau isolé, de l'évacuer, afin qu'on ne puisse dire que les civils ont tiré ; L'acte de violence commis par un seul civil serait un véritable crime que la loi punit d'arrestation et condamne, car il pourrait servir de prétexte à une répression sanglante, au pillage et au massacre de la population innocente, des femmes et des enfants. * • * * Le bourgmestre invite les habitants à faire remise à la commune de toutes les armes à feu sanstaueune distinction et des munitions qu'ils auraient en leur possession. Les armes ainsi livrées feront l'objet d'un inventaire dressé par l'Administration communale et seront restituées après la guerre aux , intéressés. JEUDI 120 AOUT 191A UNION DAMS L'ACTION ^NQTIEME ANNEE - W 832 . M ■ ....... —| -r- ■ "m ... ■■ m ■ —

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