Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

1357 0
20 November 1914
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 20 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 17 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/0c4sj1bh2g/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

M' ANNÉE. - Série nouvelle - N° 9. Le numéro: 10 Centimes- Vendredi 20 Novembre 1914. l'iiix: DE L'ABONNEMENT 3 Francs pai* mois Envoyer les demandes à I / A1) M IN IST R AT K l ' R nr JOURNAL 28 er, rue de la Bourse — LE HAVRE Directeur : FERNAND NEURAY > LE XX SIÈCLE Quotidien belge paraissant au Havre PUBLICITÉ Le» :t ligne» 0.50 l.liiiie siipplômeiitsiii'c.... 0.£5 Annonce* » forfait. Adresser les annonces à i : Ad m in i st. rat eu r d u j o u rn al 28 ter, rue de la Bourse — LE HAVRE Téléphone Dernier communiqué officiel Bonne journée - Offensive â Tracy le-Val COMMUNIQUÉ FRANÇAIS Paris, 19 novembre, 15 heures. AU NORD, la journée d'hier a été marquée par une recrudescence d'activité de l'artillerie ennemie, particulièrement entre la mer et la Lys. Il n'y eut pas d'attaque d'infanterie. ENTRE L'OISE ET L'AISNE, des opéra-tions autour de Tracy-le-Val se terminèrent très favorablement pour nous ; on se rappelle que nous nous sommes emparés de ce village, il y a quelques jours. Avant-hier, les Allemands essayèrent de le reprendre et enlevèrent nos premières tranchées et parvinrent même jusqu'au carrefour | central de cette localité, mais une vigoureuse riposte de nos contingents algériens refoula l'ennemi, lui reprit tout le terrain perdu en lui faisant subir de très fortes pertes. DANS L'ARGONNE, nous maintenons toutes nos positions. SUR LE RESTE DU FRONT, rien à 3Î- ! (rnnlpi* iiiMt ii unit Les deux complices brouillés ? Au début de la guerre, pendant la période des premiers succès, lorsqu'il semblait que l'Allemagne allait foudroyer les Alliés, le-vieil empereur d'Autriche ne trouvait pas j assez de fleurs dans la rhétorique protocolaire pour en couronner son impérial voisin ' du Nord. Tout allait pour le mieux dans la j meilleure des politiques et la plus avantageuse des guériras. « Dieu est avec nous ! Gott mit uns ! ». Les deux Empereurs! avaient confisqué à leur profit, exclusif, la IVovidence en môme temps que les traités, l Tout leur réussissait. Ils se bénissaient ( 1 se congratulaient l'un l'autre. Aujourd'hui que la fortune des armes a i tourné, l'on n'entend plus parler d'échanges de félicitations qu'entre le Kaiser et le Sultan. L'empereur d'Autriche est devenu muet. Peut-être récrimine-t-il sans qu'on le révèle... Quand la huche se vide, la brouille en tre au ménage, dit le proverbe. Rien d'étonnant qu'il y ait un froid dans les relations des cabinets de Vienne et de Berlin. Moins étonnante encore, la nouvelle de-graves dissentiments qui ont éclaté entre le < ;»rps d'officiere autrichiens et le corps d'« ficiers allemands. Les seconds se montrent envers les premiers d'une arrogance et d'une morgue insupportables ; ceux-ci reprochent â l'état-major allemand qui les commande de sacrifier les troupes autrichiennes à la préservation des troupes allemandes Les Allemands sont coutumiers de cette tactique ; ils en ont agi ainsi en 1870 avec les Bavarois,qui furent employés aux opérations les plus meurtrières et éprouvèrent des pertes incomparablement plus fortes que le reste des troupes allemandes. 11 est avéré,-d'après le « Times », que ia politique allemande en Pologne et en Galicic a été d'attribuer aux Autrichiens les poste* de combat les plus défavorables, de leur réserver les offensives les plus périlleuses v\ début des opérations, et, dans les retraites, j le rôle d'arrièrë-garde de l'armée allemand0.. ! Par ailleurs, on se rend compte en Autriche que l'Allemagne a manœuvré de telle sorte que ce fût la Double Monarchie qui supportât le poids principal de la guerre. Jusqu'à présent, l'Allemagne a à peine ressenti les effets directs de la guerre, en Prusse orientale ; tandis que le territoire allemand restait à peu près indemme, presque toute la Galicie tombait au pouvoir des Russes, qui pénétraient môme en territoire hongrois. Ainsi, ce sont les armées autrichiennes qui orjt eu à supporter le choc principal de la lutte et le gros des revers ; c'est le territoire autrichien qui a été envahi. C'est l'Allemagne qui est protégée et c'est l'Autriche qui en fait les frais. Le mécontentement des Autrichiens se comprendrait à moins ! ils ouvrent maintenant les yeux, tardive-ipent, il est vrai, mais, enfin, ils les ouvrent sur l'aventure où l'Allemagne les a entraînés.Car il n'y a pas de doute : la guerre a bien été, de fait, commencée par l'Autriche; mais c'est indubitablement l'Allemagne qui i'a voulue, qui l'avait concertée et préparée et qui l'a déclanchée. L'Autriche, entre les mains du militarisme et du machiavélisme prussiens, n'a été qu'un instrument. Berlin s'en est servi avant, la guerre comme d'un paravent pour cacher ses intrigues ; depuis la déclaration de guerre, comme d'un bouclier pour se mettre à l'abri des forts coups du l'ennemi. Comparse, même complice, l'Autriche consentait à l'être, mais elle n'est que victime. Elle ne joue que les utilités. L'autre recueille tous les applaudissements ; elle prendra pour elle toute la recette, s'il y en a une; s'il y a déficit,!1 Au triche en aura à payer sa quote-part. Encore cette part sera-t-clle nécessairement la plus grande. Car l'Autriche, avec ses multiples races et ses multiples Etats, se prête infiniment plus à démembrement que l'Allemagne. Elle perdra, en cas de victoire des allies, tout ce qui peut être perdu sans disparaître de la scène du monde politique : les Polonais de Ga-lieio seront détachés d'elle ; les Slovènes, Slovaques, Bosniaques et Jougo-Slaves rat-lachés* à la Serbie ; les Transsylvains à la Roumanie ; peut-être le Trenlin sera-t-il attribué à l'Italie ; quant au rêve d'expansion vers les Balkans, au fameux « Drang nach Osten », il est, dès à présent, irrémédiablement' ruiné. 1 Ainsi, l'Autriche a tout à perdre à tenir ' son sort lié à celui de l'Allemagne jusqu'à la fin des hostilités, si l'Allemagne — com- , me tout l'annonce — doit être finalement , vaincue. . Le cabinet de Ballplatz ne doit tout de même pas avoir perdu le sens politique au point de ne rien voir de ces réalités du jour. En tout cas, les officiers autrichiens et l'opinion publique que l'infortune politique et les revers militaires commencent d'éclairer, s'aperçoivent que les véritables intérêts de l'empire austro-hongrois ont été desservis par l'alliance allemande. Ils découvrent l'abîme ouvert sous leurs pas par la duplicité de la diplomatie allemande. Fcra-t-on, à Vienne, un pas de plus ? Ti-rera-t-on les conséquences logiques de la situation qui se révèle? Aura.-t-on la sagesse de s'enlever du corps la tunique de Nessus que l'on a imprudemment endossée Saura-t-on profiter, à supposer toutefois qu'il en soit temps encore, des dernières chances qui restent à l'empire austro-hongrois d'échapper à la désagrégation politique 1 Déjà, des journaux disent qu'il est trop tard, que les alliés n'accepteraient plus de traiter séparément avec l'Autriche, si elle i offrait maintenant de séparer son sort de la fatalité qui attend l'Allemagne... Quoi qu'il en soit, l'Autriche tient maintenant en ses mains sa destinée. Le correspondant du « Times » aux armées russes écrivait récemment : « Du fait d'une hostilité croissante et. d'un manque absolu de confiance entre les armées autrichiennes et allemandes, une nouvelle situation s'est produite qui, si elle venait à se développer, pourrait avoir une énorme influence sur les événements à venir. » . C'est le bon sens môme- Car, même si la guerre continue dans j ces conditions, le dissentiment entre les ; deux corps d'officiers, appelés à manœu-| vi er de concert, ne peut que faciliter la tà-j che des Russes et précipiter le destin de ; l'Autriche. Fpirnand Passelecq. COMME Vf FIT CÉLÉBRÉE A MILAN LA SAIAT—ALBERT Le député socialiste Destrée crie : « Vive le Roi ! » ' Nos feàteiutPSi liront certainement avec in-' Lérê-t les détails ci-après de la. célébration à Miilan de la Saint-Albert, que publie le Corbière délia Sera du 10 novembre 1914. La colonie belge s'est réunie le 15 novembre, au siège de son consuM, via Tambu-jriwi, 12, pour célébrer la fête du roi Albert. Tous les 'Belles présents à Milan étaient là ; à eux s'étaient joints une foule ct'ltalions désireux: d'exprimer leur1 sympathie à la ca.'ii'ac belge. Par les soins du consul belge, M. Dossa-gno, une salle du consulat avait été spécialement décorée des (portraits de nos souverains, de drapeaux belges et italiens et de ; fleurs. Le Consul de Belgique à Milan fil, dans une allocution patriotique, l'élogie du Roi et de la Reine, qui fui couvert d'applaudissements.Après avoir exprimé sa reconnaissance à La. presse ponir s'être failt l'interprète rte ïa sympathie italienne envers la malheureuse population belge, il fit. desi vœux pour le Roi des Hefcges et le Roi d'Italie, et toute l'assistance s'associa à ces souhaits. Le député socialisite belgie, Destarée, ajoute le journal milanOis, a voulu, crier lui-aussiL, son : « Vive le Roi ! » <( .Te parle, dit-il, en mon nom et au nom de monj collègue catholique-, le député Mélot. A celle heure, il. n'y a pkrs de divisions, plus de partis, mais seuiLemént des Belges! Noms voyons, dans notre Roi, l'a, personnifie;! I.ion de lia Patrie, dont il' a su interpréter, exprimer je sentiment de li'honneuu* avec an magnifique élan. La Reine a été pour lui une digne compagne. Nous leur télégraphierons notre profond1 hommage. » A cet hommage, s'est associé 1<; Consul général français, M. Cabrié. La fête s'est terminée par l'exécution d'un chœur et de la brabançonne que toute l'assistance répéta. La Guerre aérienne à Dunkerque Dunkerque, 18 novembre (De notre correspondant particulier). — Dunkerque a déjà reçu, à trois reprises, la visite de tf Taubes » jeteurs de bombes. La dernière visite date du dimanche 8 novembre ; cette fois encore, c'est une petite fille qui a été victime des oiseaux de proie allemands. Les habitants de la ville sont déjà habitués à ces visites et ne les craignent, plus; nais ils essayent, en plaisantant, d'inspi-•er de la frayeur aux nouveaux arrivants, m parlant dé ces bombes. Il est bien rare ju'ils y réussissent. D'ailleurs, le vent violent qui règne demis quelques jours a, mieux que les mi-railleuses,débarrassé l'atmosphère des mu-loplans allemands. Cependant, des biplans mglais, de construction toute récente, s'a-l'entnront dnnc t. . __ Le barométre du crédit Fait à! coup sûr intéressant : Vers le 20 octobre, à Francfort, le billet de banque belge de 100 francs atteignait, dans les transactions privées, le taux de 87 m. 40, soit 109 fr. 15. Les billets de banque français et anglais et certains billets américains faisaient également prime. On nous donne, de ce fait, les explications que voici : Les Allemands ont fait des commandes importantes aux usines de Verviers; mais les fabricants de cette ville n'ont consenti à reprendre le travail qu'à la condition expresse qu'ils fussent payés en billets bel- 1 ges, — exigence à laquelle les Allemands \ durent souscrire et qui les obligea à se j procurer à tous prix du papier de la Ban- j que Nationale de Bruxelles. Mais cette cir- i constance n'expliquerait, et encore que pour partie", le curieux phénomène financier que nous signalons. Aussi, nous dit-on aussi que les Allemands sont débiteurs de nombreux fournisseurs en France, en Angleterre et aux Etats-Unis et qu'il s'agit pour eux de se couvrir vis-à-vis d'eux en se procurant des billets de ces divers pavs. Quoiqu'il en soit, il est incontestable que le taux des valeurs fiduciaires étant l'un des baromètres d'une situation, il est prouvé péremptoirement que la situation des alliés est bonne, puisque le papier émis par leurs banques fait; prime chez l'ennemi.Ce fait s'éclaire et se confirme, encore par les constatations que voici : En Suisse, — ainsi que nous l'avons rapporté il y a quelques jours, — la Banque Nationale refuse de changer les billets de banque allemands et les banques privées font subir à ces billets une perte de dix pour subit la même dépréciation; il résulte, en cent. Aux Etats-Unis également, le mark effet, d'une dépêche de New-York, qu'à la date du 17 novembre, le mark est coté sur cette place à 87 cents 1/2 pour 4 mark. Un interview de M. Rolin-Jacpemyns La noblesse et la hâute bourgeoisie belges se dévouent pour le peuple. — Une agense de renseignements pour les prisonniers de guerre et les internés. Furnes, 18 novembre (De notre correspondant particulier). — J'ai eu la bonne fortune de rencontrer, à .peine arrivé à Furnes, à l'hôtel de la Noble Rose, célèbre depuis qu'un obus allemand vint s'y loger. M. Rolin-Jacquemyns, qui, aux nombreux titres qui le font connaître du public, vient d'ajouter celui d'être le père' du plus ieune chevalier de l'Ordre de Léopold. Son fils, le sous-lieutenant Rolin-Jacquemyns, s'est, en effet, particulièrement distingué au cours d'audacieuses expéditions à travers les lignes de communications allemandes. — Avez-vous lu, — me dit M. Rolin-Jacquemyns. — l'article de la » Métropole », paraissant actuellement à Londres, qui blâme la noblesse et la bourgeoisie belges d'être restées en Belgique, au'lieu de chercher asile à l'étranger ? » Il n'est pas permis de méconnaître à ce point le rôle de la noblesse et de la. haute bourgeoisie belges, qui se dépensent saiîs compter pour venir en aide à tous ceux que la guerre a privés de ressources, au lieu de s'en être allées la bourse gonflée d'or, attendre la fin de la guerre en Hollande, en Angleterre ou à la côte d'Azur. » Je me hâte de détromper mon honorable interlocuteur et lui dis que, bien loin de blâmer ceux qui sont restés en Belgique, tous les gens bien informés louent hautement ceux qui, pouvant quitter notre pays, y sont restés pour venir en aide aux déshérités de la fortune et que nul n'ignore le noble esprit de solidarité nationale qui anime la très grande majorité de ceux nui sont restés en Belgique. M. Rolin-Jacquemyns veut bien ensuite met donner quelques détails au sujet de la nouvelle agence belge de renseignements sur les prisonniers de guerre que la Croix-Rouge de Belgique vient de créer en vue de servir d'intermédiaire entre les familles des prisonniers et ceux-ci. Cette agence intéressant tous les pays belligérants, tant la Duplice austro-allemande que les Alliés, travaille avec l'approbation du Gouvernement belge et l'autorisation du maréchal von der Goltz, qui représente le Gouvernement allemand --en Belgique. Comme le nombre des prisonniers allemands est à peu près aussi considérable que le nombre des prisonniers alliés, von der Goltz a décidé de favoriser le fonctionnement de cette agence. Actuellement, elle travaille à dresser les listes des prisonniers de guerre et à faciliter la correspondance entre ces militaires et leur famille, conformément à la convention de La Haye de 1907 et de 1899, dont M. Rolin-Jacquemyns fut rapporteur. C'est Mme la comtesse Jean de Mérode qui occupe la présidence de cette œuvre. Parmi les membres dirigeants, citons : MM. Terlinden, procureur général ; le docteur Depage, le docteur Heger, Maurice Despret, Borelle, consul général de Suisse; le professeur Adolphe Prins ; Sauveur, se-erétaire général du ministère de l'Intérieur. C'est M. Wodon, directeur général honoraire des postes, qui s'occupe de la partie administrative, secondé par un personnel de choix. On a mis à sa disposition les locaux de l'ancienne Caisse des Reports, Marché au Bois, n° 12, à Bruxelles. Le jour de l'ouverture des bureaux, 6.600 demandes de renseignements sont parvenues. Actuellement, la moyenne est de 10.000 ill.000 par jour. Une fiche est dressée pour chaque soldat ou civil au su-iet duquel on demande des renseignements. Toute la correspondance avec les internés en Hollande se fait par l'intermédiaire de ce bureau, d'accord avec les Gouvernements hollandais, belge et allemand. Un bureau spécial a été ouvert pour les envois d'argent. Très prochainement, — les Gouvernements intéressés étant à peu près d'accord ' à cet égard, — la correspondance et les envois pour les prisonniers de guerre pro- 1 prement dits, se fera par l'intermédiaire de cettf* -agence. M. Rolin-Jacquemyns a encore bien voulu nous dire que, grâce au dévouement du Comité National de subsistance, la question des vivres pour la population en Belgique était momentanément à peu près Le devoir des Journalistes belges A Amsterdam, paraît depuis trois semaines", un journal qui assume le titre de 1' » Echo Belge » et dont la manchette porte : 1' « Union fait la Force » et « Belge est notre nom de Famille ». La rédaction comprend des confrères du « Matin » et du « Nouveau Précurseur » d'Anvers. C'est Gustave Jaespaers qui en est le rédacteur mi chef et en léte d'un groupe de collaborateurs où l'on cite Charles Herbiet, Gustave Peellaert, René Chambry et Emile Pairaparé, nous- remarquons le nom de Charles Bernard, poète délicat et polémiste incisif, critique d'art éminent et journaliste averti de la politique étrangère. C'est lui qui signe, dans le numéro du 7 novembre, un article de fond inspiré par la re-publication de certains journaux anver-sois (que nous avons annoncée ici) et qu'il intitule : « Le Devoir des Journalistes ». Nous v lisons ces réflexions que nous nous plaisons à faire nôtres : « Les journalistes sont des gens dont, entre nous, on dit beaucoup de mal, dont il y a beaucoup de mal à dire mais qui rachètent tout par une petite coquetterie qu'ils ont : leur indépendance. Sans doute, comme le loup de la fable, il leur arrive d'ouvrir de grands yeux gourmands quand on leur parle d'une niche confortable et d'une chaude et abondante pitance. Mais le collier les gêne terriblement : Vous ne courez donc pas où voua voulez ? Dit le loup... » Voilà. Il y a un tas d'avantages à être chien, mais on ne court pas où l'on veut... Et c'est pôur cela qu'on a étâ un «peu étonné de nous voir, nous, les loups, pardon, les journalistes, nous accommoder avec une bonne grâce parfaite de la censure parfois excessive que nous imposait l'autorité militaire belge. Seulement, c'était pour le pays ; prêts à tout lui sacrifier, il nous a coûté fort peu de lui sacrifier cette indépendance dont nous tirons vanité. De loups étant devenus soldats, nous n'avions plus qu'une chose à faire : servir. Cette servitude avait sa grandeur. » Aujourd'hui... L'on nous dit que la censure allemande est moins rigourelise que n'était la censure belge. Sans faire observer combien la comparaison manque de tact, nous voudrions savoir en quoi con-, siste ce moins de rigueur. Ces messieurs de l'armée d'occupation nous permettront-ils de les combattre par la plume comme nos solda.ts continuent de combattre, les leurs sur les bords ensanglantés de l'Yser? Hé, les Allemands ne sont pas fous ! — D'accord, mais nous, nous ne sommes pas de's u'ctîtrê». » Le mot n'est pas trop gros. Le journal est une arme et la feuille de papier que le vent emporte peut causer plus de mal que le fameux mortier de 42. Et les Allemands qui encouragent les journaux à reparaître comme ils obligent les boutiquiers à rouvrir leurs magasins le savent bien. Mais un boutiquier qui vend du pain, même par ordre, nourrit les corps, tandis que le journaliste qui accepte le contrôle de l'ennemi, empoisonne les esprits. Et il importe que, chez un peuple à qui tant de commotions passées et le contact journalier de l'envahisseur ont pu obnubiler la conscience, l'esprit ne soit pas davantage faussé... » Nous autres, nous ne courbons pas la tête devant ce qui s'est passé, pas plus que ne courbent la tête notre Roi, notre gouvernement, notre armée. » L'Angleterre envoie un Ambassadeur au Vatican Nous apprenons que le gouvernement britannique vient de décider d'envoyer un ambassadeur au Vatican, auprès duquel il sera accrédité pour la durée de La guerre. Le Pape a agréé l'a décision du ministère anglais. Une proclamation du Gouverneur allemand du Limbourg AUX LIMlOUAGEOIS ON EMPECHE LES VOLONTAIRES BELGES DE PASSER EN HOLLANDE Le « Tilburgsche courant », du jeudi 12 novembre, reproduit cette proclamation que le gouverneur militaire allemand de Ilasselt vient d'adresser à toutes les communes du Limbourg, proclamation que nous traduisons textuellement : c Toute espèce de bruits sont répandus dans la province au sujet de défaites subies par les troupes allemandes. Il n'y a là pas un mot de vrai. Au contraire, les troupes (allemandes avancent lentement, mais sûrement. Que la population n'attache donc pas de crédit aux faux bruits et ne se laisse entraîner à rien qui puisse nuire au bien-être général. Je mets en garde principalement contre la multiplication écrite ou imprimée de ces nouvelles mensongères et contre leur propagation. Une pareille façon d'agir rendrait passible des plus lourdes peines. » Il est regrettable que les ministres belges ait tout récemment lancé du Havre un ordre aux jeunes Belges, âgés de 18 à 30 ans, et leur prescrivant de se rendre dans des pays neutres — la Hollande est surtout visée — pour de là passer en Angleterre et en France. Plusieurs journaux imprimés en français et répandus en Hollande ont publié cet ordre et ont essayé de le faire pénétrer (binnensmokkelen) dans cette province. La plupart de ces journaux ont été saisis par la police. » J'appelle l'attention de tous les jeunes Belges de cette province, âgés de 18 à 30 ans, sur ce que, en donnant suite à ce décret des ministres belges, ils se rendront punissables de peines très sévères. » Je suis donc forcé d'agir sans bienveillance dans des cas pareils et j'ai décidé aujourd'hui qu'il sera défendu, jus-ju'à nouvel ordre, à tous les jeunes Belles îgés de 18 à 30 ans, de franchir la fron-ière hollandaise, à moins que ces jeunes Cens ne puissent montrer un passeport dé-ivré par le Gouverneur civil ou par moi- Les Allemands sont paralysés sur l'Yser TELLE EST L'OPINION DU « TYD D'AMSTERDAM Amsterdam, 18 novembre. — Le correspondant belge du « Tyd », à Dunkerque, écrit : « Ils sont paralysés. » Avec ce seul mot, on peut résumer brièvement le résultat des. ^mouvements de l'ennemi sur l'Yser durant ces derniers jours. Les paralvser, tel était le secret des efforts des alliés dans ces derniers mois. Et la tactique de notre armée a été d'offrir une ferme résistance au premier et puissant coup de massue asséné par l'ennemi, de rendre toute pénétration impossible, de ne lui donner aucune occasion de poursuivre ses avantages à un point quelconque et ensuite de le laisser gaspiller ses forces sur le terrain comme le ferait un train qui aurait déraillé. Le mouvement des Allemands sur l'Yser a été paralysé et leur choc arrêté. L'occupation de Dixmude ne peut leur donner aucun avantage militaire pour une marche en avant. L'OPINION BRITANNIQUE Londres, 18 novembre. — Le correspondant spécial du « Times » dans les Flandres et dans le Nord télégraphie : « La situation générale en Belgique est bonne. Entre Nieuport et Dixmude, les Allemands sont plus que contenus. » Les combats des derniers jours sur la ligne Dixmude-Ypres ont été entièrement favorables aux alliés. » Il est certain que la retraite de l'ennemi est une simple question de temps. » Le critique militaire du « Times », dans une revue de la situation, se demande : « Pourauoi les alliés prendraient-ils l'offensive ? » Il estime que les dispositions actuelles conviennent très bien aux alliés, qui ont l'avantage de rester où ils sont, laissant aux Allemands le choix entre la stérilité dans l'attaque et la décision dans la retraite).LE « TEMPS > DIT QUE LE DENOUEMENT SEMBLE PROCHAIN» Paris, 20 novembre. — M. Jean Lefranc, l'envoyé spécial du « Temps », envoie de Furnes, le" 18 novembre, l'intéressante dépêche que voici : « Je voudrais pouvoir parler en langage très clair et vous dire pourquoi je voudrais vous faire partager ma conviction. Je ne puis qu'user d'allusions. A ce prix, la déesse aux ciseaux s'apaisera. » C'était à Nieuport, vidé et ruiné, que les Allemands bombardent toujours avec l'entêtement stupide du taureau qui s'acharne sur la loque rouge tombée à terre. Le vepïtf apportait des échos de tout le front vertical, d'Ypres et même de La Bas- » Tous ces bruits formaient une fanfare de victoire française. » On disait : » Quelques jours encore. Il n'y aura plus » alors de ronces étrangères dans le jardin » de France. Tout aura été balayé, sarclé, » ratissé. Le taureau secouera ses cornes » sanglantes au delà de notre arène, et » nos triomphants matadors et picadors le » poursuivront là-bas. Cela est sûr, car la » bête, qui vient de se ruer avec fureur, » est restée assommée, épuisée, souillée, » bavante, ne pouvant plus que lancer » quelques coups de mufle pour empêcher » le poursuivant d'atteindre ses flancs. » Quelques jours. Et la France respirera » librement ! » Des vents plus lointains, des vents gla-» cés disent que la.Noël prochaine sera une » grande fête pour les alliés et pour la Rus-» sie surtout. L'Hosanna slave montera » vers le Dieu chrétien, des cieux mêmes » d'où ne lui venaient jusqu'alors que la » psalmodie germanique. » » Je m'excuse d'employer des formules de pythonisse du boulevard ; mais je vous demande de croire que ce n'est ni potin, ni propos faussement interprétés que je i vous traduis là. Les voix que j'entendis descendaient bien du « ciel » de notre ar-i mée. » Jean Lefranc. » LES ALLEMANDS FONT APPEL AUX VOLONTAIRES La Haye, 18 novembre. — Les autorités militaires allemandes ont commencé à faire de la propagande pour se procurer des recrues. Un vovageur arrivé de Berlin dit que des affiches faisant appel aux volontaires ont été placardées- sur les murs de la ville. Le « Berliner Tageblatt »^ a publié une annonce" insérée par un régiment de la garde, qui demande des volontaires âgés au moins de dix-sept ans. LA PENURIE D'OFFICIERS Bâle, 18 novembre. — La pénurie des officiers allemands est avouée par les journaux allemands eux-mêmes. Voici en quels termes s'expriment à ce sujet les « Berliner Nachrichten » : « Les marches ininterrompues, épuisantes et meurtrières de cette campagne ont grandement affaibli notre corps d'officiers. Beaucoup d'entre eux sont atteints de troubles nerveux et ne peuvent plus rester au service actif , il arrivé que, sur beaucoup de points du front occidental de notre armée, un simple lieutenant doit commander deux ou trois compagnies. Le ministère de la Guerre fait des efforts inouïs pour combler les vides qui se sont ainsi produits Les chemins de fer au Congo belge LA GUERRE N'ARRETE PAS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE NOTRE COLONIE. Tout en défendant pied à pied la patrie envahie, le Roi poursuit imperturbablement la mise en valeur de l'empire que Léopold II lui a légué en Afrique. Dès 1910, il avait préconisé un plan ex-tensif d'outillage économique, dont le réseau de chemins de fer devait être l'ossature. M. Renkin, ministre des Colonies, s'est «appliqué à le réaliser. En cinq ans, 1.000 kilomètres de' voies ferrées ont été posées à travers les riches régions minières du Katanga et du Ma-nyéma.Pour dissiper certaines .préventions, éclairer des points controversés et donner aux travaux une impulsion nouvelle, il avait, avant les événements que nous traversons, prescrit une étude complète et objective des voies ferrées construites, en construction ou en projet dans les colonies de l'Afrique tropicale, au double point le vue économique et financier. Les principes directeurs de la politique .des che-nins de fer au Congo belge devaient en ressortir, ainsi que le programme des ïonstructions nouvelles. Cet ouvrage vient de paraître sons le ;itre: « Notes et documents relatifs à la politique des chemins de fer en Afrique ropicale », en deux volumes de près de 1.000 pages au total, accompagnés de deux cartes en couleur, 48 croquis, quatre diagrammes et de nombreux tableaux statis-iques. Nous en donnerons prochainement me analyse. Bornons-nous, pour l'instant, à faire connaître celles des conclusions qui offrent e plus d'actualité. Les 44 réseaux ou lignes ferrées que ompte l'Afrique tropicale, démontrent la ûve impulsion que le réseau ferré donne i la vie économique des pays traversés, -.e parallélisme des statistiques est frap->ant. La plupart des lignes dont les résultats sont connus, 34 sur 37, couvrent eurs frais d'exploitation et contribuent iour une part croissante au service fman-ier de leur capital d'établissement. Plu-ieurs donnent un revenu avantageux : , 11 et même 12 %. A côté du chemin de fer du Congo de latadi à Léopoldville, dont les brillants ésultats sont connus, la ligne du Katanga oit son trafic progresser avec une rapi-it-é telle que, dès 1917, elle distribuera un ividende, et cela, malgré la guerre. Car il est bon de le dire : quels que soient îs malheurs de la patrie, le Congo con-inuc -à prospérer. Notre armée noire le ouvre, la » pression silencieuse » de la otte anglaise lui tient la mer libre, L'ac-vité et les capitaux de nos compatriotes rmtinuent à y trouver un placement fruc-îeux. Et ce n'est pas un des aspects les loins curieux ni les moins réconfortants e cette guerre, que celui de cette colonie mtinuant sous un gouvernement pré-ovant à se développer dans le travail et i naix. malgré l.p« m.eiivtrissu.reji- do oo de l'enrôlement. jJar-lc-Dnc inviolé OU L'ON VOIT S'ARRETER LE FLOT TEUTON Ce serait erreur de croire que les Belges ne détiennent, plus comme territoire national que le pays au sud de l'Yser ci, de l'Yiperlée et le Congo — d'ailleurs quatre fois grand.comme la Franc'e — et. où nous possédons un établissement militaire qui nous rend invincibles. Les Belges ont encore en leur pouvoir d'autres parcelles de sol national inviolés : Ce sont les quelques territoires de Bar-le-Duc enclavés dans le Brabant Hollandais. On sait, en effet, qu'il se trouve 1& des enclaves belges, comme il y a, d'ailleurs, des enclaves hollandaises en Beligiquie, et jamais, depuis 1830, cette situation bizarre n'a pu être résolue. Les envahisseurs connaissaient cette anomalie territoriale et ils furent très rnorfon-d'uis en apprenant que le bourgmestre belge de Bar-le-Duc avait, maintenu à la façade de la maison commune le drapeau tricolore. Il le firent sommer d'avoir à se présenter devant eux : mais le bourgmestre leur fit répondre qu'il se trouvait bien chez lui et qu'il y restait. Les choses en sont là et, sous peine de violer le territoire hollandais ,force est aux Allemands de rester l'arme aux pieds devant Bar-le-Duc intangible. les AlIi:\l\\ils"\e respectent pas les mm Un sujet suédois giflé à Anvers par un officier allemand Rosendael, 18 novembre. CDe notre correspondant particulier). — Les Allemands se conduisent en maîtres à Anvers et plusieurs citoyens de pays neutres ont déjà eu à se plaindre de leur façon brutale et tnacassière d'agir. Tout récemment, un sujet suédois, qui habite Anvers depuis quelques années^ M. Tvermoes, a été giflé, en public, par un officier allemand qu'il n'avait pas voulu saluer. Le soudard continuant à faire du tapage, M. Tvermoes s'est finalement exécuté, à lia demande express d'une dame, qui est intervenue pour faire cesser ce scandale.La victime de cette brutale agression allemande a, dil-on, porté plainte auiprès du consul suédois. Un sujet belge, M. Durvee, un verviétois habitant Anvers, a été condamné à un an de forteresse pour manque de respect envers un Allemand. Mort de M. de Montpellier Le plus ancien des gouverneurs de nos provinces, M. de Montpellier, vient de mourir.M. de Montpellier exerçait ses fonctions depuis le lendemain de l'avènement du gouvernement catholique au pouvoir ; c'est le 19 juin 1884 exactement qu'il y fut appelé. M. de Montpellier est mort à Vedrin ie -10. DAVomliro T1 I nus.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods