Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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18 December 1918
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s.n. 1918, 18 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/j96057dx69/
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MERCREDf 18 DÉCEMBRE 1Ö18 10 centime*'^Ie numero ABONNEMENTS JpsqTU'au 31 mars ÏOIO S francs Directeur : CE TTTCAT L'ÜfsiTON pjANS L1ACTIO N tnstaurare omnia in Chrisfo Redaction 3t Administration: 4, impasse de Ia Fidélité, 4, Bruxelles VINGT.QUATRIEME AIMNfcE TARIF DES AtJgfOWCES Annoncescommerc.,petite Itgnefr. 0.50 Reclames avant les annonces, w& «Av.toUpafr. 2.00 Faiudivers r . ; . , 5.ooet4.oo SP01^ . • .fr. 2.00 RéparaJionsjudiciaJres ♦ . . • 3.00 Necrologies, 3#0q Noa petite» annonce», paralssant eimnltanément dan» Ie « XX* Siècle » et Ie « Journal de Brnzellee » au tarif rédnitdel FRANC les 3 Iigne8,chaqae ligne supplementaire 40 centime». Payement par anticipation, HEB HU «i, IWJJLUULUJ Pour Ia restauratiön économique du pays Tout le long des trottoirs du boulevard Aöspach des colporteurs ont arrêtó leurs petites charrettes. Ils vendent du savon, des cigarettes, des cigares, voire du chocolat et des bonbons. Tout cela vient des magasins boches qui pullulaient a Bruxelles et dont les propriótaires, au jour de la grande debacle, ent alles occuper des positions préparées a Tarrïore, conformément au plan, après avoir liquide leurs stocks a bas- prix. Ces colporteurs vendent leur marchandise a des prix de tres loin inférieurs' a cëux des négociants ayant bouft^ie. Aussi la foule se presse-t-elle autour de leurs modestes voitures, tandis que selon l'usage des camelots du monde entier, ils crient leur marchandise et glapissent des boriiments nasillards enroués et persuasifs, & — Quatre bons cigares pour 1 fr. 25! Vous pouvez goüter! Allumez-le. Monsieur; yous ne devez pas payer s'il n'est pas bon! fCe discours est catègorique et audacieux. J'ai vu, Tautre jour, un de nos prateurs pris au mot par un monsieur pauvrement, mais prop'rement vêtu. Ce monsieur, invite a allumer un cigare saris être tenu de le payer s'il ne le trouvait pas bon, en prit un sans hésiter. Il en tira quelques bouffées, prit un air defiant, aspira de nouveau un peu de fumée, fit une grimace, secoua la tête, gonsidéra le londrès -avec reprobation, le remit en bouche et pompa encore quclque peu, comme pour lui accorder une dernière chance favorable, eut une nausée, fronca le sourcil, lanca au camelok un regard chargé de reproche et de blame et dit d'une voix lente : I -— H n'est pas bon! Il n'est pas bon du tout! Cela dit, il s'en alia, l'air navré du monsieur qui a fait une mauvaise affaire. Mais, viijgt pas plus loin, sa malhonnête figure se transforma et je' le vis s'éloigner, heureux et beat, tirant du cigare gratuit de petites bouffées sensuelles et déloyales. A propos de quelques critiques J)e nombreux industriels nous écrivent quptjdiennement au sujet des conditions qui leurs sont faites. Hs nous demandent notamment d'insister pour que notre gouvernement ne perde pas de vue le débouché qu'assurera a notre industrie le marché russe oü nous avons engage tant de capitaux. Pour le moment la Russie est la bouteille a encre, mais nous savons que nos gouvernants ne se laisseront rebuter par aucune difficultó et fèront tout ce qu'il faudra faire. D'autres plaintes, qui vont jusqu'aux recriminations les plus amères, cöncernent les düRcultés des communications et des transports. On se plaint de ne pouvoir aller en Angleterre qu'en passant par Paris et Le Havre; on se plaint des refus opposes par les autorités britanniques a ceux qui sollicitent la permission de se reudre. en Angleterre pour les raisons commerciales les plus sérieuses; on se plaint de l'absence de Services de transports pour marcliandises d'Angleterre en Belgique; on se plaint... Nous desirous vivement voir restaurer de fagon complete la liberté économique, la liberté d'alfer et de venir; nous désirons vivement que les gouvernements rendent possible l'exercice de ces libertés et tout le monde peut compter sur nous pour appuyer toute demande juste. Mais nous ne saurions assez répéter que nous vivons en période de guerre et que la guerre a ses nécessités. Nous avons, ü y a quelques jours, montró quel effort notre ministre des chemins de fer avait déja accompli pour rétablir tout un réseau de voies de communication par rail et de quelle fagon, cependant, les nécessités de guerre venaient rostreindre, sinon empêcher, les résultats de'son activité. Quant aux decisions que prennent les gouvernements allies, nous pensons qu'ils ne les prennent pas sans cause. ' c'est pourquoi il ne nous parait pas convenable de récriminer. Toutefois, une des causes dont il nous serait particuliórement ;agréable de voir procéder leurs decisions est l'amitió de lours pays pour la Belgique et pour les Belges. Ds en ont souvent parlé et les échos de leurs declarations sympathiques, leurs promesses d* aide et d'assistance nous ont aidés |puissamnient, aux mauvais |oux's, a mieuxi supporter les devastations et les pillages, dans l'espérance d'un prompt relèvement. Un prompt relèvement, voila ce que tous nous attendons. L'effort qu'il faudra faire, nous ne l'attendons que de nous-mêmes. Nous attendons des gouvernements allies qu'ils nous ^ permettent de le faire en nous autorisant a nquer ou a renouer des relations industriell^s avec leurs pays et qu'ils traitent fraternellement et simplement le petit peuple qui s'est sacrifié simplement et fraternellement pour la cause qu'ils défendaient. Les sachant animés des meilleures intentions a notre égard, les sachant assez avisés pour comprendre que si notre restauratiön n'est pas immediate, leur aide nous sera inutile, nous concevons cependant fort bien qu'ils n'eptendent traiter a ce sujet qu'avec notre gouvernement et comprenons pourquoi ils ne paraissent pas encourager les efforts individuels des représentants de notre industrie. C'est pourquoi nos gouvernants doivent accorder Ia plus diligente attention aüx désirs de nos industriels. Le róle veritable de notre ministère n'est pas de diriger leurs efforts ni de leur imposer des methodes; il consiste a leur pré ter son appui dans les démarches et formalités oflicielles, a mettre a leur disposition les services publics et a détruire par l'autoritó que seul, il détient, les obstacles qui nuiraient a la prospérité de notre renaissance économique. Puisqu'on en est encore aux débuts d'une methode, c'est aux industriels a faire entendre leur voix. Déja les conseillers techniques du département des affaires économiques peuvent éclairér leur administration. Que les industriels, loin do considórer les recriminations occasionnelles comme un moven d'action utile, agissent en commun et expriment burs désirs. Le ministre des affaires économiques est honime nouveau, énergique et actif, qui Qnelqaes explications nécessaires 8Pi?e Des Yfflux? Oui. -- Des visées annexionnlstes ? Non. A quelques exceptions prés, la presse holkundaise se montre, a notre sujet, d'assez méchante humeur. EII3 nous reproohe de uourrir a regard de la Hollande des visées annexiomiistes, de sóulever des questions ttéglées depuis 1839, de créer en Belgique tra état d' esprit dont les Hollandais ont eu a souffrir, paraït-il. Ses plaintes et see protestations ont eu un certain echo : nous avons lu des protestations enflammées de teil ou tel conseil communal qui se croit dé ja a la veille d'une annexion sat' sans doute les débats récents de la Chambre hol landaise ontils, par leurs allusions a la situation présente, aggravé ün malaise réel. Pourquoi oette lavee de boucliers ? Expliquons-nous urne bonne fois et franchement: les explications nettes, immédiates et courtoises sont les meilleures. Et, cependant, au moment même d'aborder ce chapitre et de dire a nos amis de Hollande ce que nous avons sur Ie coeur, une crainte nous arrête. : ne va-t-on pas nous accuser d'une oertaine ingratitude 1 L'ingratitude et un fort méchant défaut. Or, la Holland©, a qui on nous accuse de ohercher noise, n'a-t-elle pas réserve la plus généreuse hospitalité a ces pitoyables malheureux qui ,sont venus lui demander asüe a l'heure de 1'invasion allemande? Aura-t-il done suffi. qu'ils aient quitte Ie sol de la Hollande ponr que Ie souvenir du service rendu soit oublié et pout-être méconnu ? Nous n'avons rian oublié,mais ce n'est Ia, on voudra bien Ie reconnaitre, qu'un chapitre du compte a étabür. Le souvenir du sexivice rendu devrait-il nous faire oublier certains griefs dont la facheusó réalité nous a 1 troisses et contristés? La Hollande peutelle s'imaginer que nous avons été les témoins bénévoles de la neutralité trop bi^nveillante qu'elle a pratique e vis-a-vis de rAllemagne, notre ennemie perfide . \st cruelle? Quand l'inviolabilité de notre ter^itoire^ a été foulée aux pieds, la Hollande a-t-elle protesté au nom de ces traites de 1839) ojontt^ el'le fut cosignataire et qu'elle entend aujourd'hui invoque» contre nous ? N'at-elle pas porté la complaisance a i'extreme, hier. encore, quand elle permettait aux troupes alleman des en retraite d'user de son terrdtoire, ou qu'elle accordait droit d?asile au bandit- qu'elle aura-it .ëxpulsé sans remords et sans faiblesse, s'il. n'avait encore porte au front quelques débris d'une couronne impériale? Eih bien> oui, tout cela a créé un malaise qu'il serait puéril de nier. Que la presse' hol landaise ne nous en fasse pas grief : c'est el'le qui, dans line large mesure; est responsable de la facheuse disposition des esprite en Beligdque. Car pendant ces quatre années. a l'heure surtout oü elle croyait au triompne de l'Alleinagne, elle -n'a pas su mettre une sourdine a sa germanophilie probablement interesseer elle n'a pas 'ménage a notre ennemie 1'expression de ses respectueuses 2 latteries; et quand une miserable poignee v. activistes sonigea 'a créer parmi nous la division et a faire échec a nos seules autorités legitimes, c'est encore la presse holiandaise qui leur fit complaisamment echo et qui se chargea de trompetter a l'univers le prétendu triomphe d'une cause qui succömbait en réalité sous l'universel mépris. Que la presse hollandaise s'en prenne done a edle-même, qu'elle en fasse reproche au «Vaderland» et autres-«Maesbode» si aujourd'hui, en Belgique, des esprits peutêtre simplistes confondent le pèuple de Hollande avec la presse de Hollande et rendeait celuHè, responsable des torts ou des maladresses de celle-ci. Et maintenant— car tout ceci n'est qu'un preambule — venons au fait. Ce fumeur judaïque est d'autant plus coupable que tout ce petit peuple de camelots aux dépens duquel il exploite ses criminels expedients, forme actpellement le service public le plus utile et je mieux organise du pays. Vous riez? Vous avez tort de rire.Citezmoi done; je vous prie, un service public qui nous procure quelque chose et qui fasse baisser les prix? C'est parmi eux qu'il serait sage do choisir les eonseillers techniques de nos départements miuistériels. Adeptês frustes mais 'agissants de Ia liberté économique et de l'initiative personnelle, ils contentent tout le monde—sauf ceux qui n'auraient pas demandé mieux que de prolonger l'ère aes gros benefices. Cominercants nouveaux venus, il n'ont'pas a s'embarrasser de stoks accumulés derrière les comptoirs pendant la guerre. Ils ont pu se procurer sans entraves des merchandises sur lesquelles, justement par défaut d'un organisme central, la libre concurrence a exercé son action immediate. L'oxpérience, toute petite et toute humble qu'elle soit, vaut qu'on la médite. . Rencontre M. Gehbart Truchsès, un des plus sympathiques israélites de Bruxelles. Il m'accroche, de l'air du Monsieur qui va yous demander un service et qui est certain qu'on ne peut le lui refuser. Il est bon de noter. que, pendant Ia guerre, il m'a prêtó plusieurs argents, en nantissement desquels je lui ai remis deux fausses traites et un faux Rembrandt, point par irion oncle. Mon cher Monsieur le journaliste, ditil, obligez-moi. Les juifs font, en ce moment,campagne pour qu'on leur rende la Palestine.Puisje vous demander d'appuyer leur legitime revendication ? Mais comment done, cher Truchsès! C'est une excellente idéé! Ainsi done, vos coreligionnaires. se proposent de retourner en corps la-bas ? C'est une fameuse idee! Pardon, cher monsieur le journaliste. Nous n'y songeons nullement. Ah! Diable! Mais'alors, de quoi voussertil qu'on vous rende la Palestine? M. Gehbard Truchsès leva au ciel des yeux qui le prenaient a témoin de la faiblesse de mon esprit. — Si on nous rend la Palestine,- dit-il, nous f onderons une sqciété cooperative pour le lotissement de ce pays ét nous le ven.drons. -— Comment, Truchsès! Le pays de vos pères! M. Gehbart Truchsès soupira, songea a Eliezer, Esaü, Mathusalem et Nemrod. Puis il sourit, songeant a d'autres choses. —- Oui, dit-il. Et puis, il y a les impóts. Et les taxes sur les pélerinages! Cet homme n'aura pas l'estiu c de l'opinion publique. CAZ. LA VISITE OU ROI A ARLÖN Visées annexionnistes. C'est vite dit. Ou en trouve-t-on la trace?Qui dit annexion parle a tout le moinsd'une certaine violence. Oü voit-on que laBelgique ait affirmé, de n'importe quelle f aeon, son projet de faire violence a laHollande? Nos voisins du Nord croïentilseérieusement que le roi Albert noufrirait ienoir dessein de declarer la guerre a la reine Wilihelmine ? • , Mais il y a des faits! Ah, vraiment? Les quels ? /. E cartons, n'est-ce pas les declarations prêtées par la «Métropoie» a M. P. Hymans. Nous disons «prêtées », car jusqu'ores, nous ne connaissous 'pas grand'cnosede ces declarations.. Le «Niéuwe Rotterdamsche Qourant» du 11 décembre ne nousen donne que la substance et lui-même n'attache pas granule importance a des déclara"tiqns" dont la réalité ou 1'exactitude sontsujettés a caution.öV^i Mais il y a autre chose. C'est vrai. Et voici les documents que nous connaissons. •* Dans le discours du Tróne, le Roi a dit : La Belgique victorieuse aftranchie de la neutralité jue lui imposaient ses traites jouira d'une complete indépendance. Ces traites ne peüvent sun*ivre a ia orise dont le Pays a été la victime. La Belgique rétablie dans *ous ses droits 'rêglera ses destinées suivant ses besoius •f1ses aspirations, en pleine souverainetê. Elle devra irouver aam son nouveau statut des garanties qui la oettront a" l'abri du péril de. futures agressions. Elfó jrendra la place qui convient a sa dignité et a son rang tans 1 ordre international qui s'annonce fondé sur la lustictf),. Les püissantes amities qui ont entouré laBelpiqué lui resteront fidèles, j'en ai I'assurance, dans la pa* comme elles l'ont été dans les épreuves de 3a jfiJsvte... La Belgique devra, par ses conventions comoierciales avec les grands pays allies, obtenir d'eux faeces large et facile de debouches nouveaux et assurer < avenir du port d'Anvers. L'afïirmation capitale du discours du I rone est que le traite de J839 est désori3ais i S;PP. d' ulïecaducité irrevocable eti aue la Belgique jouira d'un «statut nouW ». Naturellement ! II faudra bien que la Conférence de la Paix le constate et le aenmsse. Mais ü faudrait se ljvrer,croyonsoous, a des prodiges de subtilité pour déKr a -dlscourE5 royal l'annonce ou /aveu de visées «annexionnistes». • llyaauti'e chose aussi qui mérite d'etre un n'a pas acceptó sa tache ingrate sans ótre decide a la mener a bien. II fera tout pour leur donner satisfaction en tenant compte des possibilités, des vraies possibilités, non pas de celles que déflnissent les construc-teursde systèmes, ni de celles auxquelles se bornent les fönctionnaires pour qui une restriction, une fois admise, est quelque chóse 'de sacrosaint dont il faut s'accomoder avec pióté et respect, sans essayer de la secöuer carróment le jour l'on s'apergoit qu'elle est nuisible. S'il faut modifier des organisations ou des accords, on les modifiera. Et si, vraiment, il n'y a pas moyen de changer quelque chose au régime présent, on dira clairement pourquoi, point par. point. De la sorte, si tout le monde n'est pas content, au moins les mécontents s'inclineront -devant la nó cessité. C'est aujourd'hui, mercredi, que le Roi fera sa joyeuse entree a Arlon óü il arrivera vers 11 heures du matin, soit en auto, soit en aeroplane. L'aile gauche dé l'hótel de ville ayant été a peu prés démolie par le bombardement aérien du 25 aoüt dernier, le gouverneur de Ia province a mis a la disposition du conseil communal les salons du rez-de-chaussée de l'hótel provincial. C'est la que seront recues les autorités. Si le temps le permet, la reception sera suivie d'un défilé des écoles et des sociétés de la ville. La visite royale se clóturera par une reception a la nouvelle église Saint-M&rtin E Jaspai, inistre des Affaires étiaips, visite les centres Mustiiels de M e( He Cöarleioi. BELGIQUE , ET HOLLAR DE «***- Par>tout c'est la ruïne ei la devastation M. Jaspar, ministre des affaires économiques s'est rendu, samedi, a Gand, pour examiner les ravages comuüs par l^s Allemands dans les industries gantoises. souligné : Faisant allusion aux amities qui se sont nouées pendant la guerre, le Roi affirme que ces amitiés nous resteront fidèles et il ajoute,: « J'EN AI L'ASSURANCE. » « Assurance» n'est pas synonyme de «conviction ». Il y a done plus qu'une espérance même fondée; il y a une garantie. Il y a done des arrangements pris : en quel sens et dansJp^uel domaine ? La lumière se fera dans une certaine 'mesure si nous relisons les toasts de l'Elysée. Voici ce qu'a dit M. Poincaré : « Débarrassé deznain des entraves de sa neutralité, qui n'a pas^été pour elle une garantie, elle recouvrera son independance et sa souverainetê, recevra les satisfactions auxquelles lui donne droit son supplice prolongé et pourra compter sur la reconnaissance éternelle de la France a cóté de qui elle a defendu la liberté.» Et le Hoi lui a répondu : « Dégagée des servitudes internationales que faisaient peser sur elles les traites que la guerre a ébranlées profon/remenf, la Belgique doit, avec l'aide de la France et de ses allies, reconstituer sa prosperity êconomique, et trouver dans un statut nouveau, un element de solidité, .d'équilibre et de durée qui lui permettront de poursuivre ses destinées.» Ce n'est fteut-êbre pas encore d'une clarté lumineusè et Ton pourrait ergoter a perte de vue sur le sens précis des mots «solidité, équüibre et durée », mais il y a des oommentairés. Ges commentaires, nous n'avons pas a nous porter garants de leur exactitude,mais il nous faut les signaler, ne fut-ce que pour mettre sous les. yeux du lecteur un dossier complet. Or done, le «Temps» et le «Journal des Debate», organes graves et autorisés s'il en füt jamais, affirment, dans leurs commentaires des toasts de.l'Elysée, que le rétablissement de la souverainetê de la Belgique soulève la double question de l'Es- : caut et du Ldmbourg. Dans oette double question, « l'appui de la France est assure a la Belgique». Fort bien : encore faut-il prendre I'atficle du (Journal des Débats » dans son entier. Voici ce qu'il écrit : Ce sont la des questions qui ne peuyent être rêsolues, que du consentement des intéresses.. Mais personnè en France, ne songe a contester les droits de nos voisins, non plus que leur projet de laire raodiëer Je reglement do la question de l'Ëscaut... Nous nous souvenons a.ue les servitudes de 1839 lui oct été imposées au détriment de la France et au benefice de l'Allemagne... Il y a raison de croire que nos amis et allies s'en souviendront également au cours des négociations de la pais. Qu'est-ce done, dans ces paroles, qui pourrait irriter le Hollandais même le plus chatouilleux et oü done est-il question de « visées annexionnistes » ? Il s'est rendu, tout d'abord, a la filature " La Louisiane » oü il a pu constater, non seulement Tenlèvement des machines, mais même la destruction systématique des batiments. Ensuite, il a visite les usines cotonnières GandZele-Tubize qui ont également fort souffert de la guerre; une partie des batiments a été transformée en étable par'les Allemands. II a parcouru également les Ateliers de construction Carels frères dont tout le materiel a été brisé, cette flrme ayant refuse de travailler pour les Allemands. Enfin, il a constate Tenlèvement de toutes les merchandises aux magasins du Vooruit. II a fait une dernière visite a la gare de GandSaint-Pierre, dont les Allemands ont fait sauter toutes les voies a la dynamite"; ce travail de destruction a pris une journée entière et la gare offre un enchevêtrement inoui de rails et de materiel détruits; il ne s'y trouve pas uife ^eule piece intaote : a certains endi'oits, on peut voir des rails tordus passant au-dessus des batiments de la gare. Le ministre a róuni ensuite én conférence avec le general Bernheim, commandant la division d'armée, M. Braun, bourgmestre de Gand, M. Mees, président du tribunal de commerceet une quinzaine d'industriels gantois et leur a exposé les projets du gouvernement en matière de politique économique. Tous ont donné leur assentimènt a ce sujet. Le dimanche 15 décembre, M. Jaspar s'est rendu dans la region de Charleroi oü il a visite les usines de La Providence, les usines Bonnehill, a Marchienne-au-Pont, les usines de Af onceau-St-Fiacre, les usines de Thy-leChateau et les Ateliers de Constructions Blectriques. Pari out c'est la devastation et la ruine; plus une machine ne se trouve en ordre de marche.En nombre d'endroits, elles ont été systématiquement détruites et les (Jebris -laissés .-sur placje^^J^n^okbreux bitMènU ont été' démolis; 'c'est ainsi, par-exemplej qu'a Monceau-St-Fiacre, il ne reste littéralement rien d'un hall de 150 metres de longueur sur 30 metres do largeur; tout est dótruit jusqu'au ras du sol, c'est a peine si on voit encore les traces des l'ondations. Mais, nous repondront les Hollandais, vous soulevez la des questions qui a nos yeux n'existent pas! -C'est fort possible, mads a nos yeux elles existent et nous dirons pourquoi. La-Belgique le dira a la -Conférence de la Paix, parce qu'elle se souviendra de la facheuse experience qu'elle fit a la Conférence de Londres, de 1867. La Belgique espérait alors que la question du granddu-che serait résolue a son profit. Par prudence, elle ne voulut rien dire et attendit Edle n obtint rien. Cette fois la Belgique— nous en avons la conviction, nous ne dirons .pas r assurance, — n'attendra plus etparlera. Obtiendrat-elle ? Cest le secret dedemam. A moius que la Hollande, mieuxmspiree qu elle ne l'a été jusqu'a ce journous dise : Vous voulez l'avóir? Eh bien*causons!Spfi*£' Certains organes de la presse hollandaise la convient déja a prendre cette attitude et nous les oroyons bien avisos. Voici pourquoi : II faudrait que nos amis de Hollande se mettent une bonne fois dans la tête que désormais, et pour de longues generations, leur germanophibie ne leur sera d'aucun secours; au contraire. Les Hollandais ont toujours passé pour gens avisos : or done, quel secours pensent-ids attendre désórmais d une Germanie ruinée au point de vue politique, militaire, social et financier? Leurs interets les plus ólémentaires et les plus evidents les condamnent a détourner leurs regards de-1'Est, pour les porter a l'Ouest. Mais vont-ils débuter dans cette voie nouvelle par une maladresse ou par une impertinence.! ke «Nieuwe Rotterdamsohe Courant» du 5 décembre se jrend si bien compte que la verite pratique est la qu'il nous convie, nous les Belges,- a -nous entendre avec la Hollande pour conjurer le péril économique qui nous menace de l'Ouest. C'est fort bien dit, mais est-rl pratique, d'introduire dans ie contrat de mariage auauelon nous convie lef erêments d'un proces? Les points sur lesquels nous sommes en désaccord peuvent faire l'objet d'un reglement amiable et l'Europe, qui pourra tailleren plein drap, peut assurer a la Hol;s; compensations legitimes que nous premiers a réolamer poui' elle. Dans la plupart des usines du pays, tout travail est impossible pour le moment et il faudra longtemps avant de pouvoir recommencer a traveller réguliérêment. • *** La « Flandre Liberale » donne, de l'entreyue de M. Jaspar avec certaines personnalités marquantes du monde industriel gantois, le compte rendu que voici : M. Jaspar esquissa en traits gênéraux ce que sera la politique de son ministère en vue de la reconstitution de 1'industrie etdu commerce. '>?^y« En principe l'initiative privé* restera Iibre; elle ne seraréglenientée que dans la mesure la plus restreinte possible, de maniere a tenir compte de nos engagements vis-a-vis des nations alliées et de Tintérèt general. Une commission interalliee exists a Londres, avec pleins pouvoirs pour rêpartir entre les allies les matières et le materiel disponibles. Le ministère des affaires óconomiques peut accorder a tons, sans verification, le droit^ d'importer en Belgiq:«e tout ce qui' serait commandé. Toutes les commandos devront être groupées, aux fins d'examen. Une fois la b'cence d'importer accordée, ceux qui ont commando sont fibres de choisir leurs fournisseurs et de regier comme ils Tentendent le mode d'activité et leurs credits. Mais le ministre leur conseille de s'adresser au Comptoir National pour la reprise de 1'activité « économique » qui, sans jouir de monopole, possède l'avantage de fait dé pouvoir cantraliser los commandes et de regulariser le^ credit et le change La grande industrie se groupera facilement. Qnant au commerce, il sera desirable que ses représentants choisissent, par region, une personnalité honorable et connue. qui'centraliserait toutes les demandes d'importation et obtiendrait facilement la licence d'importer,' a condition de s'engager a' repartir les mai-cliandises entre ses commettants au prorata de leurs besoins antérieurs a la guei-e, et de prendre les mesures pour que le bénétice de vente ne dépasse pas un tanx normal. Quant a la question du crédit, Ie ministre la considers conime intiraement liée a celle de l'iudemnisation des dommages de guerre. Le droit a celle-ci est refconnu, majs son etendue reste a regier par une loi. Un arrètéloi recent determine la procedure, simple et rapide, des demandes d'indemnisation. Un autre organise la cession et la mise en gage des indemnitês, un autre 1 allocaUon d mdemnités provisionnelles, accordées d urgence par Jes tribunaux de dommages de guerre Ainsi sera fourm aux indemnitaireslemoyen des'assurer bbrementdu crédit dans le pays memo. Pour obtenir du crédita 1 étranger, sur la base des indemnitês de guerre, il conviendra evidemment de se soumettre a une .certaine règlementation : il faudra recourir a un intermediaire, qui sera le Comptoir national. serions' les Nous ne oroyons pas qu'il y art Beige. Pret a reconimandér „. 1?!LS? c ,® . sen|,a;ue ^s'est_prpnonce mstam- une autre procédure et s'est prononcé ïnstaan-i Mes Installations niaritimes Pour terminer, M. le ministre apprit aux assistants que deja son departement av„it achetë a l'étrancer' des huiles, de la benzine et des courroies. Quant au char bon, que Pon ne peut s'attendre a pouvoir prendre qu en Belgique, sa livraison dépend uniqueraent des moyensde transport: il prèterason emremise, en fayeur de la ville de Gand, auprès du département com* pétent, pour traiter Ia solution des difficultés a vaincre, nom de tous les ses interessantes et importantes com- ment le Cercle de Bruxelles. ne- L^oiïï e fs ^te -fmes ' nousKbeHoM ainsi notre exploit d ajournement : Par le fait de la guerre de 1914,Ie traite de 1839 est e^brana ce point que sa revision s'impose. e traite nouveau dont la Conférence de la Paix aura a fixer les termos, la Belgique demandera qu'il y soit introduit en satayeur « un element de solidité, d'équilibre et de duree ,. Ce triple resultaat .ne peut etre obtenu que par un reglement nouveau' de la question de l'Ëscaut e£ du Limbourg bi nous nous entendons avec la Hollande sur ces deux questions, l'Europe n'aura qu a prononcer un décrêtement de conclusions fed. non, ce sera a Europe de nous departager. ' La Hollande consentira-t-elle a causer'? LES M. Braun, remercia le ministre, au assistants, pour munications. lé Dans Soldats fflorts a ionderzeel 52767Van Moerkerke, Roulers, Fi. Occid. 53711Donau, Bruxelles. 52013Bruneel, Roulers, Fl. Occid. 5 328Contier, Estinnes. Hainaut. Tröisïöme liste Matri%?m%? cule' 2e Chasseurs a pied : 52701 Jul. Mulaert, Roulers, Fl. Occid. Letellier, illisible^ Bonne-Esp. Hainaufc 49867 • Glorieux. Munckzwalm, Fl. Orient. ' ü 53790 Vercruysse, Wervece, Fl. Oc«id 53528 Sottiaux, Waterloo, Brabant. 54010 Bagte, Gand, Fl. Orient. 49125 Van Boxem, Vilvorde, Brabant. 51185 Arpigny, Nivelles, Brabant. 50970 Maes, Cü., SK\mand, Anvers. 50772Biyn, St-Martèns Leerne, FI. Orient. 5031Sirau.. (plus loin iliis.), Soignies, ïlain 52^43De Jonghe, T.-V., Renaix, Fl. Occid. 53577Maes, Roulers, Fl. Occid. 54316Vermaebe, Gijselbregtegliem, Fl. Occid. 4e Regiment de ligne : 57899Brouckaert, H., Odelem, Fl. Occid. 53584De Meyer, Astene, Fl. Orient. 55196Cogge, A.,Fumes. A. Z. 3e Regiment d'artillerie: 30033 Hendrick, E.-A., lxelles, Brabant. {A suivre.) CBR0 BRÜXELL01SE ÜlHÉjmMIMtt( a repus sis travanx Le Conseil provincial du Brabant a roprl» ses travaux mardi matin, a 10 heures, sous la présidence de M. Lacourt, doyen d'agsu assisté de MM. Sooghen et Gielen. Dès l'ouverture de la séance, le gouverneur du Brabant, qui porte l'habit et la' cravate blanche, monte a la tribune et pro-nonoe le discours d'ouverture. Il salue avec joie la liberation du territoire et.s'associe aux manifestations d'enthousiasme et d'al-légresse des populations. Il convie l'assem-blée a acclamer avec lui lé Roi, la Reine, notre vaillante armee. Honneur, glolre et reconnaissance a tous ceux qui directemeut ou indirectement contribuèrent a la viotoire. (Longues acclamations.) Le gouverneur expose ce qu'il a fait du-rant ces quatre années de guerre, après avoir été oblige d'abandonner son poste. H partit a Ostende.ou il s'occupa des réfugiés, puis il ren tra dans la capitale ou sa presence! fut tolérée par l'autori'té allemande a condï- j tion qu'il ne participat plus aux affaires de la province. C'est alors qu'il devint membre du Comité d'aide et protection aux mutilós j de la guerre, président du comité du fonds de chómage créé par le Comité National, et président de la Commission centrale des Abris provisoires et de la reconstruction des villes, oeuvre qui devait prendre un rapide déYeloppement et qui était destinée a écU*-rer les communes sinjstrées dans l'étude des avant-projets d'aménagement et dè reconstruction de leurs habitations. M. Beco s'occupa ensuite au Conseil supérieur d'hygiène de différents problèmeai interessant la santé publique. Un avant-pro-jet de loi sur l'alcoolisme fut élaboré par les soins de cet organisme.Celui-ci se préoccupa aussi du fléau de la tuberculose, car pendant la guerre ce mal avait pris une redoutable extensipn. Dans la ville de Bruxelles seule la proportion des décès par 10,000 habitants qui avait été en 1915 de 17.9, en 1916 de 23.3, en 1917 de 35 fut, dans le premier se-mestre del'année courante de 39.é.Eu égar4 au nombre de décès, la mortalitó qui était en 1913 de 10.9 % s'est élevée en 1917 a 18.5 % et en 1918 a 19 %, c'est-a-dire qu'une personnè sur 5 et parfois sur 4 mou-rait de la tuberculose. Une société cooperative nationale fat créée au capital de 10 millions pour multi-': plier les ceuvres populates de preservation j et de crise. Les efforts doivent se concentrer' de plus en plus, aujourd'hui, vers les ceuvres de preservation et de protection de l'enfance. La fin de la guerre est sürvenue au moment ou l'on allait procéder a l'institution d'un conseil supérieur de la tuberculose. Le gouverneur se félicite de ce que la Société du Canal et des Installations Mari-times ait pu achever le canal en dépit de toutes sortes d'entraves et de requisitions. Aujourd'hui le canal est ouvert a la grande navigation de la mer a Bruxelles. Il exprime le vceu, que la direction de Tachèvement du canal de Charleroi ne fut plus séparé de l'administration provinciale delaSenne. Ces grands travaux devraient être confiés a un service spécial unique. M. Béco annonce encore qu'au cours de séances tenues a l'Institut Solvay et a la Société d'Economie sociale le projet de loi créant une Société nationale d'habitations a bon marché a fait l'objet d'une étude cons-ciencieuse.'- Des avant-projets de loi d'im-pót progressif sur les successions et un projet de defense contre l'alcoolismo ont été élaborés. Suit remuneration d'une série de questions qui ont été étudiées : reconstruction de nos cités détruites, apprentissage et enseigne-ment professional, amelioration et dove-loppement de notre cheptel national, reparation des dommages de guerre, moyens da faciliter après la guerre, la visite de la Belgique, mobilisation du crédit immobüier, règlementation des cinémas, réforme de la police rurale. L'orateur expose quel fut le röle de Ia deputation permanente, róle hérissé de difficultés et d'écueils pendant la guerre. Il salue avec emotion la mémoire de MM. .Charles Janssen et Jules Janson. Le premier tint fiè-rement tête a l'ennemi. Le second'subit pro-fondément le choc des atrocités dont os accablait notre pauvre pays et sa santé n'y résista pas. Il rend hommage enfin a M. Du-ray qui fut président du conseil et disparut dans la tourmente, au personnel de la pro-vincey a la Le gouvernëm% parlant de lasituation pow mique de la province, declare que les man-dats expires devront être prorogés jusqu'au jour oü une nouvelle assemblee sortira d'élections basées sur le suffrage universal integral lequel;. dit-il, selon le vceu que je forme a titre personnel, fera rapidement sa percée triomphale. L'orateur fait en terminant appel a Tesprit d'union de tous. Plus de débats politiques stériles, plus de vaines recriminations, plus de discussions délétères. Cessons de traiter les questions avec l'esprit de routine et de chicane d'autrefois, Qu'il § ait moins de pa- perasserie. Autrement on n'en sortira pas. Tout le peuple a fait front. Restons unis, L'union sacrée doit ètre notre suprème mot d'ordre. (Longue salve d'acclamations.) M. RICHARD propose l'impression de ce discours. Il s'ómerveille de tout ce que le I gouverneur a pu réaliser au cours de ces \

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