Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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03 January 1917
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s.n. 1917, 03 January. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 01 July 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/bn9x05z96f/
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i3e ANNÉE — Série nouvelle - N° 781 LfeTf-Ltm^r-o ÎO Centimes (5 Centimes en Front) Mercredi 3 Janvier 1917 RÉDACTION & ADMINISTRATION 93, tu» Jean-Jaoques-Roussetu, 33 PARIS JTéléphon» î Gutenbtrg 139.88 «BROAUÎTÂÛ HAVRE: 31ur, tu il la Bmrsi — LE EATRï TÉLÉPHONE :n*64BELGS LONDON OFFICE! 21, PiNTON STHEET Lticestar Square, S. W. Oiracisur : fËËËSD «SURIT Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS France.2 fr. 50 par mol» • 7 fr. 60 par trlmostp# Angleterre.. 2 sh. 8 d. par mots • .. 7 sh. 6 d. par trimeitre Autres peye. S fr. — par mole » • 8 fr. — par trlm«»t#i PUBLICITÉ S'adresser à I'Admiaistratics du Jonrntl ou il l'Office de Londres Les petites annonces stn». également* reçues à la Société Btirep&enae d« Publicité. 10, rut de la Victotre, Parify «ta en a le monopole pour Paris. Ce que doit être la guerre nationale ÏNTOTES D'UN OFFICIER Nous devons à l'amabilité d'un des offi tiers les plus distingués de l'armée belgt l'article ci-dessous, littéralement écrit ai Ison du canon. Nous nous permettons dt le signaler à l'attention toute spéciale dt jfios lecteurs. Autant que les militaires, les hommes po litiques pourront faire leur profit des le çons positives tirées des événements pai itotre collaborateur occasionnel. La guerre ou l'esclavage * En Angleterre, en France, en Italie et ei Russie, se constituent par la force des eho ises des Gouvernements de guerre. Il a falli deux ans pour comprendre que l'on ne menait pas la guerre avec les moyens politiques du temps de paix, qui n'étaient rier moins qu'adéquats aux nécessités de h guerre. ) On avait bien prévu certaines disposition; Spéciales en vue de la guerre. Ces dispositions concernaient particulièrement le com mandement des armées en opérations;elle: consistaient en dernière analyse à pourvoi! les commandants en chef de pouvoirs éten dus, en vue de leur permettre d'exercer li ^commandement des forces militaires placées sous leurs ordres. Ces mesures étaien: basées sur la conception d'une campagne courte à laquelle ne participaient que le: forces militaires qui devaient avoir la fa culté de se mouvoir suivant les nécessité: ide leur action. 1 II semblait que l'armée put être poui ainsi dire superposée à la nation, vivre en marge du pays, en utilisant dans 1e mesure des nécessités inéluctables tous le: Services publics» et privés, tout en entourant l'usage qu'elle en ferait de toutes sor tes de garanties, fixées par les lois sur les Réquisitions militaires. Cette conception, née de l'étude de l'histoire militaire, a manifestement fait faillite I Plus la campagne s'est prolongée, plus elle $ nécessité d'efforts et d'effectifs, plus l'on s'est rendu compte que dans une guerre île nations, une guerre de peuples, il n'es' pas possible de séparer le pays de son armée.C'est le pays entier qui mène la guerre, l'armée est l'instrument actif de là lutte jc'est l'outil des décisions. Mais il est manié, entretenu, renouvelé, mis en oeuvre par Je pays entier. Toute la population participe à son action, toutes les forces du jpays concourent à renforcer l'instrument de guerre, qui puise sa valeur dans le pays, dans la population, dans le sol ïnême. Ainsi apparaît une conception toute différente de celle qui a présidé aux actions jusqu'ici. Là vie même du pays s'est transformée, jelle est devenue une vie de guerre au lieu jde la vie du temps de paix. i Cette vie de guerre aurait dii être com-{tne un prolongement, une adaptation de la £vie du temps de paix. Et il est facile d'imaginer ce qui doit fce passer à présent pour que tout rentre jdans l'ordre et pour que tous les efforts soient dirigés en vue de la fin de l'état de guerre. • Il suffit de se reporter au temps de jpaix tel qu'il devrait être compris par les pations exposées au péril de guerre- Une nation exposée au péril de guerre et tjui veut vivre libre et indépendante doit tliriger tous ses efforts en dernière analyse •vers la préparation à la guerre, qui fata-Sement doit se produire à un moment idonné. I La nation veut vivre libre... elle veut ferandir libre, se développer, se multiplier Hans un milieu où le bien-être doit devenir «de plus en plus marqué. Pour cela, elle doit )se préserver, non pas de la guerre qui est fatale, mais de la défaite et la conquête. Pinon, tous ses efforts resteront vains : car ii quoi peut-il servir de procréer, de développer les facultés physiques et intellectuelles, d'augmenter son bien-être, de se civiliser si, à un moment donné et lors-Cfu'on s'y attend le moins, on se trouve Attaqué, battu et réduit en esclavage par /ane nation plus forte ? 4 Ce n'est pas cette conception, hélas ! <qui a présidé à nos destinées. Les peuples ide l'Entente ont vécu pour bien vivre sans souci de se mettre à l'abri de l'invasion et Jde la défaite. : Les efforts faits dans ce but ont été ïnférieurs à ce qu'ils auraient pu et dû £tre- i D'où la catastrophe. T Comment la conjurer ? Comment la réparer ? Jusqu'ici, malgré les sacrifices matériels en hommes et en argent, malgré les sacrifices d'ordre moral on n'y est jpas parvenu. Et cependant il faut y arriver, sous {peine d'être esclave 1 , Car il n'y a pas d'illusion à se faire à fcet égard : tous autant que nous sommes, pi nous n'en mourons pas, il nous restera id'être victorieux ou d'être réduits en esclavage.Voilà la vérité. Voilà ce qu'il faut que l'on sache. 11 n'y a pas d'autre alternative (k envisager : victoire ou esclavage. Or nous ne voulons pas être esclaves i Donc nous voulons être vainqueurs. La victoire ne se cueille pas comme le fruit que l'on détache de l'arbre. La victoire se gagne par l'effort, par le sacrifie-L'effort sera long, laborieux. Le sacrifice sera pénible, très pénible. Il ne faut pas qu'on se le dissimule ! La victoire sera le prix d'une lutte longue, ardue, sanglante, épuisante. Quelle qu'elle soit, il faous la faut, pour ne pas devenir esclave. La victoire doit être préparée d'abord, remportée ensuite. Nous ne l'avons pas préparée suffisamment en temps de paix pour la remporter rapidement et de haute lutte au moment de la guerre. ©r£ai?isoi?s la guerre nationale pendant la guerre tpême Il nous reste à la préparer d'avant la guerre, pour la remporter comme conclusion de Ja guerre. Ainsi, le problème qui était en temps de paix de préparer la victoire au moment de la guerre afin de conserver la paix, se trouve être maintenant posé comme suit : l préparer la victoire durant la guerre pour la remporter à la fin de la guerre et conquérir la paix. Et j'en arrive à cette conception qui va paraître extravagante : nous devons établir un état de guerre nous permettant de i préparer notre victoire, comme, en temps de paix, nous aurions dû préparer la vic-; toire pour le jour de la guerre. Il faut nous organiser en conséquence. De même qu'en temps de paix, notre : préparation à la guerre se faisait à l'abri d'une frontière que l'armée étrangère ne . pouvait franchir, de même en temps de î guerre» la préparation doit se faire à l'abri d'une frontière solidement défendue. La seule différence est que notre frontière de guerre, au lieu d'être une ligne ; conventionnelle le long de laquelle on ne trouvait que des douaniers, et que chacun ; pouvait à titre privé franchir moyennant certaines formalités, se trouve être notre * ligne de défense, constamment gardée par . des troupes prêtes à repousser toute agression, à interdire tout passage. ; De même qu'en temps de paix, la frontière était gardée avec le minimum de . personnel, de même, il nous faut garder actuellement notre frontière militaire avec un strict minimum de troupes. De même qu'en temps de paix et en vue de faire face au premier péril de guerre et d'invasion, nous devons avoir des troupes de couverture prêtes à re-■ pousser toute tentative d'agression en force, de même en temps de guerre nous devons posséder, en arrière de notre ligne de défense, des troupes de couverture prêtes à marcher en cas de tentative d'invasion brusquée. En même temps que nous gardons notre frontière militaire d'une manière efficace et que nous maintenons prêtes à intervenir des troupes de couverture de guerre, il faut que nous préparions la guerre offensive pour reconquérir le territoire et les populations qui nous ont été enlevés, pour attaquer et défaire l'ennemi qui détient ces gages, et que nous savons disposé à nous battre et à nous réduire en esclavage. Pas plus qu'en temps de paix, la préparation de la victoire offensive en temps de guerre n'est pas une opération exclusivement militaire : c'est une opération politique, financière, économique qui se termine par une action militaire. C'est l'agriculture qui est le premier facteur de la préparation de l'offensive. C'est de l'agriculture que l'armée trouve de quoi satisfaire à ses premiers besoins. Il faut donc rétablir, d'abord, perfectionner ensuite le rendement agricole du pays qui nous reste- C'est une des parties de la richesse nationale. Nous y comprenons l'élevage. Il y a l'industrie : la production du charbon, l'extraction du fer, l'exploitation des forêts et des ressources de toute nature que contient notre sol. Il y a la transformation de ces ressources par l'industrie, particulièrement l'industrie métallurgique. Il faut beaucoup, énormément de matériel pour faire la guerre victorieuse. Il y a le commerce avec les pays d'outre-mer. L'exportation des produits en excès des nécessités de notre préparation à la guerre devrait tendre à contre- J balancer l'importation nécessaire et indispensable des produits que nous ne trouvons pas sur ou dans notre propre sol ou dans nos colonies. Il y a les moyens de transports à créer et à perfectionner. Les chemins de fer a construire, à multiplier, les routes, les 1 voies de communication par eau à perfectionner sans relâche. Ce sont des instruments de guerre de prcçiier ordre à soigner au même titre que l'arme elle-même.Il y a enfin l'armée à entretenir et à renforcer tant en personnel qu'en matériel et approvisionnements. On ne commeii- 1 cera utilement la lutte pour la victoire que lorsque l'on aura réuni le maximum de moyens dans la préparation. Il n'y a pas lieu de se fixer dès maintenant un terme pour ce maximum. Il ne sera jamais suffisant, jamais trop élevé. Toute la ijatierç doit concourir à la victoire Il doit dépasser suffisamment celui de nos adversaires pour obtenir rapidement une rupture d'équilibre en notre faveur et partant la victoire. Il faut prévoir que cette préparation sera longue : toute la nation, y compris les femmes et les enfants, devra y participer, avec toutes les forces possibles. C'est à cette préparation intensive de la victoire qu'il faut consacrer nos efforts : l'acte militaire qui consistera à remporter la victoire par les armes ne sera qu'un jeu d'enfant, si l'on s'en rapporte aux expé- ' riences faites et aux qualités acquises- La préparation, elle, sera plus difficile : 1 il nous faudra un gouvernement suprême pour les Alliés, des gouvernements de : guerre pour chacun de nous, actionnés < LE NOUVEL AN Les vœux du Gouvernement belge au Roi Voici le texte de l'adresse où les mem bres tdfu gouvernement beûigie ont exprirm leurs vœux au Pioi à l'occasion du nou vél fJi : « En offrant à Votre Majesté leurs vœu: les plus sincères et leurs hommages res pectueux, les ministres du roi ont la con science d'être les interprètes de la natio? tout entière. » Malgré les souffrances sans cesst grandissantes de l'occupation, en dévî de l'amertume d'un exil prolongé, lei Belges sans distinction demeurent fidèle, au haut exemple de constance que Voir< Majesté donne au monde ainsi que Var mé'e dont Elle est le chef suprême, et ili conservent intacte leur foi patriotique Chaque jour, ils sentent se ranimer dani leur cœur le sentiment d'admiraslion e, d'affeoiion qu'ils vouent au roi et à le famille royale. « Ils saluent, en Vannée qui s'ouvre. celle, qui leur apportera la libération dt leur patrie et. la réparation des longuei injustices endurées ». (S.) de Broqueviile, Carton de Wiairt Beyiens, Berryer, PouLlet, Van de Vyvere. HuSbiert, Segers, Reinkin, Go-blet d'Alviel la, Hy-mans, Vanidervedde. L'ADRESSE DU SENAT Le :co-mte Goblet d'Alvietoa, vice-prési-iden»t, dfu Sénat a envoyé au Roi, au nom d'es membres- de la Haute Assemblée, une -adresse -conçue dans les mêmes sentiments que celle die la Chambre des Représentants de Bieil-gique. On y lit notamment : «.Nous avons la conscience que, dans un temps peml-ôtre rapproché, la Belgique délivrée de ses envahisseurs, restau• rée dans la plénitude de son indépendance et de son intégrité territoriale, dédmn-magée de ses sacrifices et relevée de ses ruines, rentrée en possession de ses enfants exilés ou déportés, grandie dans l'estime de tous reprendra une. place glorieuse, sous l'égide de Votre Majesté, au sein d'une Europe efficacement protégée con{re la possibilité d'un retour d'exactions et de cruautés comme celles dont nous avons été et dont nous sommes encore les victimes. (( Le Sénat comprend dans ses souhaits de nouvel an ceux que lui inspire sa respectueuse admiration pour Sa Majesté la reine. R y joint l'affirmation de son loyalisme et de son dévouement à l'égard des jeunes princes qui représentent l'avenir de notre dynastie nationale ». M. Emile Prum aurait été libéré Une dépêche de Luxembourg à la « Ga-eitte de. Francfort » annonce que l'ancien eader du parti catholique luxembourgeois, -I. Emile Prum, aurait été mis en Iibetrté l l'intervention de la grande-duchesse. On se.j'appelle que le bourgmestre de Nervaux avait été condamné à trois ans le prison par le consedl de guerre de Trè-es pour avoir témoigné dans une brochu-e dédiée à Erzberger et. aux autres chefs u Centre, de la cruauté des crimes commis en Belgique par lete troupes alleman-es.M. Prum a accompli quatorze mois de a peine. Nous souhaitons que la nouvelle e sa libération se confirme et nous som-:10s certains d'être dans ce vœu les interprètes des sentiments de tous les Belges -econnaissants a.u vaillant député luxem- ourgeois de sa courageuse intervention. ,e Kaiser et Charles 1er préparent des prodamations Berne, 2 janvier. — L'Agenzia Libéra est aformée cie Berne que la proclamation u tsar à l'armée russe a produit une telle [ipi'essiori dans les sphères de> la Cour à lerlin et à Vienne, qu'à leur tour les em-ereurs d'Allemagne et d'Autriche vont meer des manifstes à leurs armées ; ces lanifestes annonceront les véritables in-întions des deux empires et de leurs alliés u sujet des conditions futures dei l'Eu- ope, de l'Asie et de l'Afrique. >»•••-< anonnade en mer dans la direction de Zeebrugge Amsterdam, 2 janvier. — Le bruit sourd .'une canonnade en mer dans la direction e Zeebruge a été entendu hier après-mi-i. ous et actionnant tout le monde dans ;le ens de la préparation de la victoire. Et il ne faudra pas oublier que cette réparation de la victoire devra être onstante, et s'accommoder des luttes par-ielles à soutenir contre l'effort de l'en-emi, luttes qui ne serviront elles-mêmes u'à permettre la préparation de la vicaire.Faudra-t-il longtemps ? Peu importe. — La guerre de prépara-on est un temps de paix d'un ordre dif-jrent de celui que nous avons connu et on n'y comptait pas les années. Tout doit être dirigé vers la prépara-on de la victoire, et tout citoyen don-era ses efforts, son travail et sa vie, s'il ; peut, à cette préparation. Et maintenant, où sont les hommes qui ; chargeront de la diriger, de la pousser, e la commander ? Nos martyrs On a fusillé à Hasselt, avec dix autres belges, un architecte liégeois père de dis enfants ! A ces tournants où tout naturellement nos regards revoient le passé et semten' l'avenir, jurons-nous de ne pas oublier no« morts. A côté de ceux qui sont tombés face à l'ennemi en défendant notre pays, il y a tous ceux qui sont morts dans les provinces occupées sous les balles des pelotons d'exécution pour avoir prouvé leui fidélité à la patrie belge. Et pour avoir ainsi tout sacrifié à notre idéal national, ces héros méritent de vivre dans notre mémoire et dêtre honorés du même culte que nos soldats tombés au champ d'honne.ur. Les « Nouvelles » de Maestricht nous apportent des détails émouvants sur la récente exécution de onze civils belges exécutés à Hasselt. à la suite d'un grand procès intenté à 120 personnes et terminé par la condeimnation de 55 accusés dont 20 à la peine de mort et 35 aux travaux forcés...Voici ce qu'écrivent les « Nouvedles » : « Nous ne connaissons pas encore los noms de tous les l'I héros qui ont tombés ensemble samedi passé à Hasselt. sous les balles des monstres q-u'i nous martyrisent. Mais nous savons que parmi les meilleurs se trouvent hélas 1 les ibraves que voici. : .loseph Wyngaert-s, fils du commissaire, de police de Tongres, âgé d'une -trentaine d'aji-nées, marié à une demoiselle, de Hasselt, père de ideaix enfants de 4. et 2 ans; garçon de icceur e» de mérite, vivement estimé de ceux qui le connaissaient ; Jean Segers. se -Rieckheim, 30 ans, qui avait épousé lin peu avant la guerre une charmante femme et était père ue deux petits enefarUXs également; (très connu a Maes-trichit;Armand M'iguet (ou Biguet?) de Fexhe-le-Haut-Clocher, 34 ans marié, père de 3 enfants; fort connu également en Limbourg hollandais; Auguste Javaux, architecte à Liège, père de, 10 enfants, homme de grande valeur; Desmottes, de Liège, ancien sous-officier de l'armée "belge, marié et père de famille îui aussi. Tous sont moH;s en braves, sans bandeau en criant : « Vive le Roi ! Vive la Belgique 1 » Nous saluons avec émotion ces martyrs et nous jurons de faire vivre leur mémoire dans le pays auquel ils ont sacrifié leur vie. Aucune considération, si légitime fût-elle, n'a pu les détourner de servir leur patrie. Comment ne pas accorder à ce propos un hommage particulier à ce Liégeois dont la mort héroïque vient, de faire dix orphelins? Auguste Javaux était très connu à Liège. C'est à lui qu'on devait le caractère artistique du cortège des cramigons organisé à Liège quelques mois avant la guerre pour l'inoubliable réception du roi Albert et de la reine Elisabeth. Après avoir chanté son pays, dans la joie, il lui a donr né sa vie, incarnant admirablement cette gaîté et cette générosité qui restent sous la botte allemande comme dans les tranchées, les traits caractéristiques du patriotisme liégeois. La Paix par la Justice et par l'Honneur — Un manifeste des Eglises et des Universités américaines Un manifesrte, qui aura certainement une grande répercussion, vient d'être signé par plus d'une centaine de personnalités les plus éminentes des Eglises et des Universités américaines. Voici le passage essentiel de ce manifeste : Réclamer la fin de ila présente guerre sans réclamer le règnie de la vérité, de la justice et de l'honneur, n'est pas chercher la paix, mais chercher un désastre. Nous sommes chrétiens et Américains. Comme chrétiens, nous pensons -que le drioit doit être maintenu inviolé, même au prix de sacrifices considérables de vies humaines. Commie Américains, nous sommes conscients des responsabilités die ila (Civilisation. Nfc>;us posons .en conséquence à nos concitoyens les questions suivantes : « Les ravages dont la Belgique a itê l'objet et l'esclavage beige, est-ce lù. un'! bin ou un mal ? Le massacre de million» i'Arméniens, est-ce là une précaution permise ou un crime impardonnable ? La désolation de la Serbie et de lia Pologne, est-ce □ne nécessité regrettable ou une injustice criante ? Le torpillage de 'la « Lusi-tania », 2st-ce un simple incident ide guerre ou un meurtre prémédité ? La. tentative de soulèvement des musulmans contre les clirétiens, est-ce un acte Jouable de la part d'un Etat ou une trahison d'un empereur chrétien ? » N'ous vous -soumettons -toutes ces questions. Vous direz ai, en criant le mot paix, Vous ne faites pas lever de leurs tombes tous nos saints et tous nos martyrs. Parmi les signataires figurent : l'évêque ie Pensylvanie, l'évêque du Massachusets, le président des Missionnaires évangéli-[jues américaines, le président de l'Université de Princeton, les évêques det Chicago et de Teçnesse, etc. — Deux prisonniers de guerre allemands, Karl Bohlefeld, 24 ans, et WJIlhelm Bise-Tieyer, 33' ans, internés à Romans (Drôme), iétachés à La Part-Dieu,' à Lyon, avaient juitté leur cantonnemient le 25 décembre, cherchant à gagner' la Suisse. Après avoir >rré quatre jours, ils furent recueillis, mourants de 'faim, à Saint-Lau rent-de -M u re Isère), par M. Griffon, à qui. ils demandèrent, de îles conduire à la gendarmerie. — En maniant une grenade, dont l'amorce ; tait encore intacte, le soldat permlssion-iaire François Dhersin, 29 ans, de Maubour-ruet, près Tarbes, a eu deux doigts de la nain gauche emportés. ECHOS M. Camille Huysmans député de1 Bruxelles mais surtout secrétaire du Bureau sociaiista inteniaitional vient de faire à Maastricht une conférence. Il avait annoncé' qi-i'id parierait du 'devoir des travailleurs belges en Hollande et dsrns cette ville qui abrfite des milliers ide réfugiés 'belges il avait réussi à trouver deux cents auditeurs où on comptait encore des socialistes hollandais. L'excellent jouimail « Les Nouvelles » publié à Maastricht par notre confrère libéral Glvff constate que M. Huyisanans n'a guère fait, outre un plaidoyer idomt la nécessité se fait, à vrai dire, grandement sentir, que de l'internationalisme et de l'anticléricalisme, a ces dieux titres naturellement, le u XX' Siècle i> a eu, l'honneur de se voir attaqué par le secrétaire ,du Bureau Socialiste international. Avouons que nous n'avons pas droit aux mêmes faveurs que Scheiidemanh eft Ëbent.... Tout de même, M. Camille Huysmans n'iaurait-il .pas mieux fait d'expliquer pourquoi il a envoyé aux socialistes étrangers le manifeste de. La Haye de telle soute qu'ils fussent amenés à" y voir la pensée d'un député belge. ? On a bien assuré dans te « comité secret « du paJPti saciiailiste français que M. Camille Huysmans n'approuvait pas ce panégyrique de Scheideimann ©t. d'E-bert, mais nous n'avons pas appris que M. Huysmans .ait envoyé une nouvelle circulaire pour .empêcher les socialistes neutres de prendre pour une suggestion belge ce qui n'était, paraît-il, qu'une suggestion « neuitraal ». M. Huysmans avait urne 'belle occasion de s'expliquer clairement. A quelques kilomètres de ce sol où il est né et que dépeuplent les esclavagistes boches, le malheureux n'a songé qu'à faire un meeting de plus. Nous ne sommes pourtant pas en périioidie iôle,c,tor!aiJe. Heureusement pour lui... La firme Emile Van Keer importation de gants, établie depuis sa création à Londres, 31, Noble Street, est actuellement installée dans des bureaux plus vastes, 11, Grasham. Street, Londrea E. C. Un bon exemple A la suite de nombreux cambriolages et de l'arrestation 'd'une bande de jeunes gens dont l'imagination avaîit été surexcitée par les exploits die.s héros de cinéma, le préfet du Tarn, dans l'intérêt de la morale et de la sécurité publiques, a convoqué les directeurs d'es cinémas de la ville d'Ailbi et leur a notifié que si les films reproduisant d'es exploits d'apaches étaient de nouveau représentés, il se verrait dans la nécessité de fermer les établissements.Bon sang ne peut mentir On sait, qu'avec une fougue extraordinai-des partis de cavaliers français pénétrent, les premiers, le 19 novembre, dans Monastir reconquis : ce fut une chevauchée digne de celles du Premier Empire. Mais oe que l'on ne savait pas, c'est que ce fut un descendant de Murât, de celui qui enlevait les redoiufes et llies capitales à la charge d'e ses coursiers qui-conduisit la c-hemauiohée die Monastir. Ou peut lire en effet, parmi las citations | à l'ordre de l'anmée frangaise : Le lieutenant Murât, (Paul-Michel-Joachim-N'apoléon), du 29" régiment de dragons iommandant l'escorte du général cominan-laiït l'année française d'Orient : A la tête d'une poignée de dragons de l'es-:orte du général commandant l'armée et de basseuns d'Afrique, de l'escadron division-laire de la 57" division est entré le p.re-nier dans Monastir, où il a mis en fuite 'arrière-garde de la .cavalerie bulgare; puis, : raversant cette grande ville au galop, s'est ' imparé des issues, empêchant ainsi lès in- 1 .endlares laissés par l'ennemi de continuer eur sinistre besogne et donnant tonte sécu- ] •ité à l'infanterie qui le suivait pour entrer i son tour. ■—> ■ ] Lire en 4e page : Vn avis important iotéres- ! sant un grand ponjbre de soldats belges. -. 3 — î m mmi î,, ( ] j'exploitation de dos chemins de fer 1 par les Allemands ! ] ,0* c Notre confrère « Les Nouvelles » de Maes- ! rich, apprend que les Allemands ont établi ' ommç suis les prix de transport, des voya- ' ;eurs par fer a.u kilomètres : 20 centimes il lr, 15 centimes en 2°. 10 centimes en 3. I 'Mais on délivre des abonnements pour 20 < oyages à prix réduits, comme suit : Liège- î irux-elles pour le. parcours simple Fr. 20 en «, Fr. e,n 2«. Fr. 10 en 8". ( Tous les billets, abonnements et imprimés uel'oonques soniï imprimés on allemand seul ous le titre général : Militair générale Di- slction der Eisenbabn, 'Brussel. c Les Belges voyagent Je moins possible sur 1 >s trains allemands, dont le nombre a été c e ce fait beaucoup réduit. Un exemple : \ ur la ligne Aubel-L'iége, il n'y a plus qu'un c 'ain de voyageurs aller-retour par jour. Au g aste de ces trains sont fréquemment, sus- end;us 'Complètement pour Batisfairee aux i xigenves du service militaire et subissent resque toujours des renards. 11 n'est pas ï ire que l'on annonce 80. 100, 240, 300 mi- s utes de retard, et même plus [ f La gare de Tournai est actuellement ré- d Hl vée •6nt,ièJemei^ aux usages, militaires o l. totalement fermée aux civils. Deux voies n errées nouvelles, commencées à fin juin, \->nt en voie d'achèvement, reliant. Tournai Lille. Ces lignes sont à simple voie et par- ■>, -nh du point du viaduc du faubourg Morel; Jes sont parallèles à la ligne ancienne a ornai-Lille. e Une voie farrée ournai-Mouscou est égale- b lenit en voie d'exécution, é L'angir qu'Us rêSErveraienl à (a Belgique Les espoirs qu'ils fondent sur les querelles de lapgaes Dans la revue Deutsche Stimmen, lé chef des nationaux-libéraux, M. Basser-mann, expose ainsi ses vues sur les buts de guerre de l'Allemagne en ce qui concerne la Belgique : Pour la protection de l'Allemagne, dit-il, i) est nécessaire que la Belgique soit, militairement, entre nos mains, que, particulièrement la ligne de la Meuse, avec Liège et Namur, soit solidement en notre possession. Le second lacteur est la côte de Flandre. Si nous ne réussissons pas à la conserver, l'Angleterre aura gagné la guerrre ; nos colonies seront perdues, notre commerce mondial sera annihilé systématiquement par les boutiquiers envieux d'outre-Manche, et la côte nord de France demeurera en permanence entre les mains de l'Angleterre. Si nous ne réussissons pas à garder la côte de Flandre comme base stratégique pour notre flotte et à exercer une pression sur l'Angleterre en ayant vis-à-vis du littoral anglais de solides points d'appui pour nos entreprises maritimes, alors la prépondérance maritime de l'Angleterre sera consacrée par cette guerre, alors il ne vaut pas la peine de reprendre notre politique coloniale, car nous pourrons être à tout instant coupés de nos colonies. ^A cela s'ajoute la nécessité d'obtenir sur la côte belge des points d'appui pour la flotte allemande de haute mer, avec une flotte suffisante de croiseurs, de torpilleurs et de sous-marins.Ce que M. Bassermann écrit de la question flamande est particulièrement intéressant : La querelle entre les Wallons et les Flamands, dit-il, s'était beaucoup aggravée avant la guerre, pour disparaître tout d'abord lorsque le pays fut occupé par les troupes allemandes. Wallons et Flamands considérèrent alors les Allemands comme leur ennemi commun. Mais plus la guerre se prolongeait, plus aussi le mouvement flamand reprenait avec une nouvelle vigueur. Le résultat de ces tendances est la création d'une université flamande à Gand. Aujourd'hui, ce mouvement envisage la séparation administrative entre Wallons et Flamands, le but final est la création d'un duché des Flandres, lié à l'Allemagne par des traités. La nationalité flamande et les particularités flamandes seront maintenues; le peuple allemand pourra se hausser à une civilisation nouvelle et plus élevée. L'Allemagne doit y aider. Anvers doit demeurer un port allemand» C'est le port naturel de notre région industrielle la plus importante. Les capitaux allemands ont conduit Anvers à son degré actuel de prospérité. Si Anvers demeure belge, aucun Allemand ne pourra - rester, — tous les Allemands fixés à Anvers ont été unanimes à me l'affirmer. La haine les en chassera. Nous croyons superflu de commenter longuement ces déclarations. Les patriotes belges savent ce qu'ils doivent penser de tout ce qui réjouit l'ennemi et fortifie ses espoirs. Croquis du Front Lutte d'artillerie Le^ disque du soleil couchant descend, peu à peu, dans les lignes ennemies. Des reflets rouges s'allument dans l'eau dormante des fossés, se glissent dans les canaux, perlent en gouttes de rosée sur les iernières feuilles d'automne. Dans les marais, les clartés roses lu-nineuses et mouvantes contrastent avec le, vert-pâle des roseaux en une incomparable harmonie de couleurs, tandis que l'Yser paraît, onduler en vagnies sinistre-nent sanglantes. Tout à coup, la campagne tout entière s'illumine de poui'pre... Et je ne sais îuel besoin impérieux de beauté nous "ait sortir de nos abris potrr- jouir de la splendeur calme et serein et du crépuscule.-En face de nous, au loin, apparaissent es villages envahis, nimbés d'une idéale ueur de mirage et de rêve, comme des îi-tés d'Orient entrevues dans l'infini, par es caravanes traversant le désert. La -erre promise ! Brusque et inattendue, en arrière de los lignes, line forte détonation... un. niaulement aigre qui s amplifie, dégé-lèr-e en un cri de bête aux abois... et léjà au-dessus de nos tètes passe un ha-ètement puissant de locomotive qui en-re en gare... « Baoum » ! fait lobus en. iclatant dans les tranchées allemandes. « Mauvaise pour les Boches », mur-nure, sans lever la tête, un jeune soldat.->ccupé à polir quelque bijou dralumi-lium.Ses jumelles à la main, un lieutenant l'artillerie se précipite dans la tranchée. Pui's plus rien. Des hommes, portant des bidons lourds -t fumants, se suivent 6ur le chemin de >ois, à la file indienne. C'est_Theure des orvées. Des groupes se rendent au tra-rail, la pioche sur l'épaule. Le casque l'acier donne à tous l'air grave et ré-olu.Mais une nouvelle détonation déchire es airs; un second coup de canon part ; >uis vient un tEpisième, d'autres encore e succèdent, et sans hâte, tout à son .ise, notre batterie continue son tir de estruction régulier et méthodique. Les bus se suivent à intervalles égaux, sonores et rythmés comme des coup» de bé-ier contre une porte de fer. Cependant, voici qu'arrive en trombe î, réponse ennemie; des shrapnels fusent vec une fumée noire et épaisse de tous ôtés, arrivant par groupes, désordonnés, in-décises, les grosses marmites datent, au hasard, à tâtons, cherchant

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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