Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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07 January 1915
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s.n. 1915, 07 January. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 20 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/t43hx16x4g/
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gWANN^E. - Série nouvelle. — N° 51 Le numéro! 10 Centimes Jeudi 7 Janvier 1915 PAIX DE L'ABONNEMENT 3 Francs par mois (à envoyer par mandat postal) Envoyer les demandes à L'ADMINISTRATEUR DU JOURNAL 28 te, ma de la Bonne — LE HAVRE Directeur : FERNAND NEURAY LE XXe SIÈCLE PBTrrfi CMUtBHPd\DA!VrK h*3ll«Ma O.BO Ugae siin*"■■ riifalre O.SÎT dirent* & forfait. Adresser les annonces à fAWHNlSTRATKURcoJODitNAI. 28te m hh floarse—K HiïliE mm» ïéléphanc n* 1405 Quotidien belge paraissant au Havre le MM lii liilÉsSiÊ Nous avons annoncé hier, d'après le iÙiutsbodé, que s. 13. le cardinal Mercier, archevêque de Malines, avait publié une lettre poslorale animée des plus nobles sentiments do fierté et d'indépendance patriote ornes, dams laquelle, avec l'autorité spéciale nui s'attache à sa dignité et à sa personne, il rappelait les droits imprescriptibles de la 'nationalité belge au regand de l'envahisseur de son sol et diu violateur de sa neutrahté. Coup sur coup deux nouvelles complémentaires nous sont arrivées qu'en vérité, la courageuse protestation du cardinal faisait prévoir. L'une annonçait que les Allemands, courroucés, taisaient rechercher activement et saisir partout où ils les trouvaient les exemplaires de la lettre pastorale lue en chaire, Sans doute, le dimanche 3 janvier. L'autre, infiniment plus grave et pluis douloureuse pour tous les catholiques belges, annonce que, mettant le sceau à leur système d'oppression et d'arl»lra,iine, lies autorités allemandes ont fait arrêter le vénérable primat de Belgique. Voici-, dans son texte littéral, cette émouvante dépêche : Amsterdam, 5 janvier. — Le Tyd annonce que le cardinal Mercier, primai de Belgique, a été arrêté par les autorités ail-amandes à lia suite de la lecture' dans les églises du royaume de sa lettre pastorale affirmant que la seule autorité légale du pays était celle du roi, de son gouvernement et des re-\» présentants de la nation, et que les Belges .jne devaient ni allégeance ni obéissance aux 'Wtorilés allemandes. A première vue la mesure prise à l'égard dt\S. E. le cardinal Mercier parait tellement od-iVuse et ridicule qu'on pourrait être tenté de Jouter de sa véracité. Mais les informations du Tijd, grand organe catholique hollandais, sur les événements de Belgique sont d'ordinaire sûres. De plus, il y a une logique de la bruta-'Ji-té à laquelle les Allemands se sont toujours montrés inflexiblement fidèles ; de telle sorte que, si l'on doit tenir pour exactement. rapportés les extraits de la lettre pastorale publiés par le Maasbode, on est amené à considérer l'opération de noice des au-torilés allemandes a l'égard de son auteur, -comme presque fatale de leur part. Ti n'empêche que l'événement aura un iretenliissemcn-t -immense. Il va avoir cette «er-tu singulière d'organiser- en un- symbole général et plus expressif que tous les autres, les multiples images particulières de despi'lisme que l'occupation allemande avait suscitées d'elle-même dans l'esprit des nations neutres spectatrices. Voilà donc.la plus haute autorité religieuse du pays, traitée oome un malfaiteur pouir avoir publiquement revendiqué las droits de la Justice contre les abus d!e I® Force. Voilà l'Eglise catholique de Belgique décapitée parce que son chef a eu le coupage de tracer aux fidèles, la ligne de conduite que Jeu# imposent à la fois la voix de'leur conscience et les règles souveraines die la morale chrétienne, tant vis-à-vis de la seule àiitorilé légitime de notre pays que du pouvoir momentané créé par l'occupation étrangère.Notre nation, sans distinction de parti', ressentira douloureusement l'avanie infligée au vénérable archevêque. Les catholiques, spécialement, seront meurl-ri-s de Wâ-saisie faite au caractère sac-ré de la dignité dont il est revêtu- et de la -fonction qu'il a si "noblement remplie. Ce sentiment s'étendra certainement au monde entier où' le cardinal-,pour la noblesse de son caractère, l'élévation de sa pensée et la va-leur de son œuvre scientifique, jouit «d'une universelle estime et d'urne sympathie intellectuelle sans mélange. Il n'est personne de participant à la vie intellectuelle et monale du monde qui n'éprouvera un sursaut d'indignation et de colère à l'idée qu'un geôlier allemand so-it allé ai",'etlre la main à l'épaule de ce vieillard illustre, honneur de l'épiscopat belge, ornement du Sacré-Collcge et l'une des gloires de la philosophie contemporaine. L'affront qui est infligé, à sa personne, l'est tout autant à l'éminente dignité de la «denoe universelle qu'à l'in-a,miscible liberté, chrétienne des interprètes de la parole 'divine. L'offense du soudard allemand n'atteint pas moins, dans le cardinal de Malines, 1-e citoyen, du monde et l'illustre représentant de/la pensée humaine; protestant contre la ï-drèe brute- au nom des prérogatives die ta $v»li-sat ion.chrétienne .sur la barbarie maté-ii-iafisite, -qirie l'évêque du, Christ se dressant debout, sur le seuil de sa catliédnale dévastée, en face du César germanique, pouir lui reprocher l'inexpiable crime de sa soldatesque.■ La presse, de l'univers rapportera demain à l'Allemagne, avec les "éclats de cette universelle indignation, le profit moral de son nouvel acte d'oppression. Elle s'apercevra alors —■ trop tard, pour elle, heureusement pour nous — de la faute singulière qu'a commise son despote en m'exemptent pas m Aine, dians notre malheu-TOmise patrie, l'a. pourpre cardinalice d.e's palmes du martyre. Fcrnand Passelecq., EÎT AUTRICHE-HONGRIE Symptômes de révolte en Bohème .. Ln journaliste arrivé de Prague déclare Sans le « Avena », de Rome, que, dans tome la Bohême, apparaissent des symptômes de révolte beaucoup plus gravés que ceux constatés en Hongrie. / Tous les députés tchèques sont étroite-rnent surveillés ; certains d'entre eux" ont été arrêtés, tandis que les journaux les soutenant étaient pour la plupart' supprimés.,0n cite ce fait caractéristique de l'état d'esprit^actuel- il y a quelques jours, les nhtoiiv-s avaient l'ait dresser à pfUgue huit potences destinées à l'exécution d'autant de patriotes tolièques. L'exécution ne put avoir lieu parce que la foule, accourue sur la place, renversa les poteries. les brûla et désarma les soldats du I i service d'ordre. l'ifflil [aillai piipiivraoli flans les miiienx HeIbeî QUELQUES INTERVIEWS Les fortes paroles prononcées par le cardinal Mercier, primat dto Belgique, avaient réconforté tous les cœurs. La nouvelle de son arrestation a causé chez tous les Belges un sursaut d'indignation. Nous venons d'en- recueillir, en hâte, l'expression auprès de quelques-uns des ministres d'Etat qu'il nous a été donné de rencontrer.Voici ce qu'ils nous ont dit : M. BERRYER MINISTRE DE L'INTERIEUR ci Ce nouvel acte de folie allemande ne peut que grandir Mgr Mercier, s'il en était besoin encore. Son attitude patriotique constitue un haut et noble exemple pour nos compatriotes. » M. JULES RENKIN MINISTRE DES COLONIES n Le langage du cardinal Mercier n'étonnera point ceux qui connaissaient le patriotisme élevé de réminent archevêque. Il honore le clergé belge. n Nos ennemis, en arrêtant le cardinal-archevêctue, ont voulu attester une fois de plus la haine brutale dont ils n'ont cessé d'accabler les prêtres belgies. Mais les paroles du cardinal n'en auront pas moins retenti dans le cœur de tous les Belges. » M. CARTON DE WIART « Cette nouvelle ne nous a pas été confirmée. Mais si elle est exacte, nous pourrons dire de l'arrestation du cardinal Mercier ce qu'un vieux diplomate disait devant moi de la violation de la neutralité belge : « C'est plus qu'un crime, c'est une faute !» « Le cardinal Mercier, qu'entourent notre respect et notre admiration unanimes, n'a pas fait autre chose nue d'exprimer, dans les termes les plus clignes, des sentiments commun-s à tous les Belges. « Une mesure aussi odieuse prise contre lui ne pourra que grandir encore son prestige et donner plus d'autorité à ses conseils.« J'ajoute qu'en recourant vis-à-vis du primat de l'Eglise de Belgique à un aussi ménrtiiajila attentat le gouvernement- allemand donne la preuve au'il ne tftmBitt pas la mentalité du peuple belge. Il ne connaît pas non plus notre histoire nationale. Sinon, il saurait ce qu'ont coûté, en 1789, aus Autrichiens, l'arrestation du cardinal do Fal-kenberg, lui aussi archevêque de Malines, et en 1817,' an régime hollandais, la condamnation de Mgr de Broglie, évêque de Gand. » M. JULES VAN DEN HEUVEL ii A l'arrestation die cet -illustre martre de philosophie, qui fut une des gloires de l'Université ,die Louvain, de cet homme d'initiative qui, parlent où il a passé, dans renseignement supérieur et dans 1a haute administration ecclésiastique, a toujours entraîné ceux qui l'entouraient vers l'initiative et le progrès, vers ' les idées élevées et les pensées généreuses, de ce cœur vaillant qui s'est .toujours solidarisé avec les faibles el les petits et qui, au jour du siège d'Anvers et de son bombardement, a vou-lu lier son sort à celui de ceux qui restaient sous les atteintes du feu, de ce Cardinal à la vie aus-tère et ascétique, aux conceptions larges et puissantes, à la parole tantôt douce et onctueuse, tantôt forte et martelée, toujours éloquente,.... non ! non! je ne veux pas y croire. Ce doit être une méchante nouvelle, lancée par quelque ennemi de l'Allemagne, désireux de montrer qu'elle est tout à lia fuis adversaire des grands caractères et des grands savants, h M. PAUL HYMANS « La lettre pastorale du cardinal Mercier est un geste de patriotisme et de bravoure qui fait vibrer les cœurs et qui répond au sentiment national resté si vivace en Belgique.« La Belgique est occupée temporairement par une puissance étrangère qui, en l'attaquant, a violé le droit et trahi des engagements sacrés. Elle reste étroitement attachée à son roi et à ses institutions. n Le cardinal est une de ces figures émi-nentes de notre mondeintellectuel. Son arrestation est un acte de brutalité, analogue à celui dont a été victime le noble bourgmestre de Bruxelles, mon ami, M. Max. On peut y voir une nouvelle preuve de ce manque absolu de sens psychologique qui caractérise la politique allemande. n Nous verrons ce qu'en penseront les prélats du catholicisme prussien et le monde romain, où les influences germaniques s'exercent si activement. » LE COMTE GOBLET D'ALVIELLA cc S'il est vrai qiu-e le cardinal Mercier a été arrêté à la suite de sa courageuse et patriotique lettre pastorale, on peut dire que le moment approche où les Allemands n'auront plus une faute à commettre. « 11 sera intéressant de voir ce qu'on en pense à Rome. « Après le piédestal que les envahisseurs ont fourni à M. Max, voici qu'ils en élèvent un second à la plus haute autorité ecclésiastique de la Belgique, et cela parce que, en rappelant que la seule autorité « légale », pour nos populations, c'est le roi A-ltoert et le gouvernement belge, Kl n'a fait que redire, en d'autres termes, ce que la magistrature restée en fonction- proclame tous les jours, lorsque, sous l'œil des Allemands,. elle rend ses arrêts au nom du roi des Belges. « Quos viilt perderc Jubiler dementat. » UN SECOND FILS DE RICCIOTTI GARIBALDI TUÉ Nous avons annoncé la mort héroïque du lieutenant lîruno Garibaldi, petit-fils de Ga-ribaldi et fils de Riciolli Gari'baldi, .tué dans l'Argonne, au cours d'un aigagement auquel prenait part la légion italienne. Un second fils de Riciotti Gariba.-ldi, membre de la môme légion, vient également de êuccombeir au champ d'honneur. I..e gouvernement français a envové des télégrammes de condoléances à Ricioiti Ga-ribaldi. tranchées reprises en argonne ' ■ ■ -O- Auantages maintenus en Alsace COMMUNIQUÉ OFFICIEL FRANÇAIS Paris, le 6 janvier, 15 heures. Ein BELGIQUE, l'ennemi a prononcé sans succès deux attaques dans la région des Dunes et au siud!.est de Saint-Georges. Sur le reste du front AU .NORD DE LA LYS et «Je LA LYS. A L'OISE, il n'y a eu que dos combats d'artillerie. DANS LA VALLEE DE L'AISNE, ET DANS LE SECTEUR DE REIMS, nos batteries on* pris l'avantagé sur cefles de l'ennemi, qu'elles ont réduites au silence. On signale, d'autre part, unie progression de nos, troupes d'une centaine de mètres, au nord-ouest de Reims. EN ARGONNE, s"est déroulée une action très vive qui nous a permis de reprendre 300 mètres do tranchées, dans le bois de la Grime, au point où s'était produit le léger fléchissement signalé précédemment. De Bagatelle et de Fontaine-Madame, s'ont parties deux violentes attaques allemandes à l'effectif d'un régiment chacune ; elles ont été repoussées. Près du ravin de Courtechausse, nous avons fa/il sauter à la miiue 800 mètres de tranchées allemandes dont nous avons occupé te. moitié. De L'ARGONNE AUX VOSGES, le mau-va «s temps, la brunie et la boue ont persiste. Il y a ou, sur différants- points du front, d'o ssez vifs combats d'artillerie. Au bois Le Prêtre, près die Ponil-à-Moussbn* nous avon>s continué à gagner du terrain. DANS LA REGION DE THÀNN, malgré une violente canonnade, nous avons maintenu les gains de la veille, tant à Steinbach que dams les tranchées au Sud-Ouest et au Nord-Ouest du village. L ennemi a réussi à réoccuper une de ses anciennes tranchées sur le flanc est de la hauteur cote 425, dont le sommet demeure en notre .possession. LE LIVRE BLANG ALLEMAND * •!' <• •> *!' *> •> *> *v Nous avons pu nous procurer un exemplaire du Livre blanc où l'Allemagne relate, à sa ma,niière, les inioiidcnts qui ont précédé la guerre. Nous en fûmes d'abord fort heureux poui nos lecteurs, mais voici qu'après l'avoir lu, notre déception est vraiment grande. En el'fot, il n'y a rien, dans le Livre blanc. Nous nous- attendions à y trouver tout au moins des détails -sur les menées de M. Von Below-(3aské,' ministre d'Allemagne, à, la veille et au joui' même de la dé iration d-c -, -, - tl* -1- 1 :- '1, ■'-I " nf, 1 m ~i l'O rniis -à la Belgique ; des rensoi-gneftienli; précis sur les promesses faites pour le cas où elle aurait consenti au- passage des troupes allemandes par son. territoire, su-r les diverses propositions faites à la Belgique alors que, déjà, les années allemandes avaienl envahi notre territoire... De tout cela, pas un, mot ! Les députés, le peuple allemand n'en doivent, probablement rien savoir : la diplomatie allemande se réserve sans doute de pouvoir changer encore unie fois son fusil d'épaule et inventer d,e nouvelles fables sur-l'attitude de la Belgique, « préparant lia guerre contre l'Allemagne dis concert avec la France et l'Angleterre » I Mais que-contient, dès lors, ce phénoménal Livre blanc ? Le chancelier, M. Von Bellimann-Holl-weg, le déposa sur lie bureau du Reiehsta-g en vue de la séance du 2 diécem-bre dernier. Tout -son contenu, viise exclusivement à démontrer que l'Autriche ne pouvait, au lendemain' de l'assassinat de l'archiduc Fran-çois-Ferdiinand et de sa femme, tolérer plus longtemps l'insolence serbe dont « le but final était le -soulèvement graduel et la séparation -définitive des territoires du siu.d-esl de la monarchie austro-hongroise et leur réunion à la Serbie ». Le Livre blanc, toutefois, ne nie pas que l'Allemagne, dès le début, donna son assentiment à la politique guerrière de l'Autriche. Nouis y lisons en-effet : n L'Autriche devait se rendre compte qu'il n'était ni de la dignité ni de l'intérêt -de la monarchie de rester plus longtemps indiiffé. reinte à l'agitation de ce côté de ses frontières. Le gouvernement impérial et royal nous avisa de ces machinations et nous demanda notre avis. « De tout cœur, nous pûmes dire à notre alliée que nous partagions sa manière de voir et l'assurer qu'une action qu'elle jugeait nécessaire pour mettre tin en Serbie à l'agitation dirigée contre l'existence de la monarchie aurait toutes nos sympathies. » Voilà qui est. formel et précis : Dès le premier moment, l'Allemagne, qui savait pourtant que l'ouverture des hostilités par l'Au-tri-che contre la Serbie ne manquerait pas de déchaîner la guerre européenne, n'hésite pas, néanmoins, et cela, n de tout cœur » notez-le, à approuver et à encourager l'initiative autrichienne. Dès la. première minute l'Allemagne déclarait que la guerre austro-serbe ii aurait-toutes ses sympathies». Aucune réserve n'était faite par l'Allemagne dans son adhésion à la politique belliqueuse de l'Autriche. L'Allemagne se liait à elle sans conditions ; elle se soumettait donc à courir tous les risques des conséquences graves oui pouvaient en résulter, qu'elle devait fatalement prévoir comme inévitables. Ce que l'Allemagne donnait ainsi à l'Autriche, tout de suite, sans hésita- ♦Jt v «J *ï* & «Jf «$♦ »*+ tien, c'était en réalité un blanc-seing où l'Autriche pouvait, à son gré, inscrire non pas seulement une guerre austro-serbe, mais une guerre européenne. y était, il est vrai, le droit de l'Al-lemangne d épouser cl de soutenir diplomatiquemlent a cau.se de l'Autriche dans la querelle austro-serbe, mais ce que lui demandait l'Autriche c était son appui pour une action coercitiva qui, éventuellement, devait dégé-nerer en une guerre européenne. Les lio-m-n-es d- Elat allemands ne sont pas neufs en ~'i . £ if '1 ' rnMlMlcV o O.U jn.Uil ,1 .n }>- vo»jir pas aperçu. Dès lors, si 1-e gouverne-ment allemand avait eu réellement, comme le chancelier Von- Bel'bma-nn-Iiollweg l'affirme, le moindre souci de ménager les intérêts de la paix européenne, il aurait pris la précaution, élémentaire de fixer d'une manière précise les 15,mites extrêmes de son appui politique. Il aurait liud-méme fixé à ralliée de l'Allemagne les bornes qu'il ne. devait- pas .dépasser à peine de se voir abandonnée par l'Empire allemand1. Le chancelier s'en est bien gardé. En réalité, la promesse sans conditions qu'il a faite ■à l'Autriche signifiait que celle-ci pouvait être assurée de l'appui r)e l'Allemagne même au, cas extrême où la guerre européenne surgirait de l'aventure auslro-serbe. Lui-même l'avoue : « Nous avions conscience, dit-il, que des actes d'hostilité éventuels de l'Aulriche-Ilongrie contre la Serbie pourraient mettre en scène la Russie et nous entraîner dans une guerre de concert avec notre alliée ; mais nous ne pouvions, sachant quels intérêts vitaux de r Autriche-Hongrie étaient en jeu, ni conseiller à notre alliée une condescendance incompatible avec sa dignité ni lui refuser notre appui dans ce moment difficile... Nous laissâmes, par conséquent,' l Autriche entièrement libre d'agir à sa guise vis-à-vis de la Serbie. » Voilà la faute, et voilà l'aveu ! Mais la suite des événements devait prouver qu'il y avait, dans l'acte de l'Allemagne, plus qu'une faute ; un crime ! En effet, c'est après avoir, ainsi- soufflé sur le feu de la politique autrichienne que l'Allemagne fit déclarer hypocritement par son 1-mbassadeur à Paris, « dès le début du co.n-O-it », que d'après elle n il s'agissait là d'une affaire regardant l'Autriche, que celle-ci dc-va-it vider seule avec la Serbie ». L Allemagne savait fort bien qu'après la promesse d'appui illimité qu'elle avait faite a 1 Autriche, celle-ci irait jusqu'au bout dans :son, entreprise, jusqu'à la guerre. It était moralement impossible qu'il n'en allât pas ainsi ! 1 Dès lors, une conclusion s'impose : celle même que dégagent si nettement les livres anglais et français, que l'Allemagne était la - a™''pbce de l'Autriche ou plutôt'que celle-ci n était que son instrument. Après cela, le rédacteur du Livre blanc allemand se donne, bien inutilement de la peine pour démontrer que la douce et paisible Germaine ne nou-ri issa-itque des intentions pacifiques, que toute son action ne terrait ma a arranger les choses, que c'est ce rébarbatif ours russe qui ne voulut rien entendre... On- connaît l'antienne ; nous n'allons pas lia recommencer. Et. voilà font ce que contient d'intéressant au point de vue général, le Livre blanc all-e-miana. Les catlips italiens etja flelÉno On télégraphie de Rome : L'Association de la jeunesse catholique italienne a yolé-une motion souhaitant que l'Italie puisse éviter pour elle-même les épreuves de la guerre, mais affirmant que si la dignité ou le droit de la patrie la rendaient inévitable, les jeunes catholiques italiens sauraient accomplir généreusement leur devoir. La réunion a ensuite voté par acclamation un vœu tendant à ce qu'à la fin de la guerre, la Belgique, qui a si bien mérité de la .civilisation, reprenne noblement sa place parmi les nations. Le président a enfin annoncé qu'avec l'autorisation du ministre de Belgique et du cardinal Mercier, une souscription , serait ouverte parmi les jeunes catholiques pour venir en aide aux Belges nécessiteux. Le pape recevra demain les membres de l'association. tes orphelins de la guerre L association des n Orphelins de la guerre » (statuts déposés le 16 novembre ?1914) recueille immédiatement sur tous les points du territoire et hospitalise, à ses frais, dans des conditions exceptionnelles d'éducation, d'hygiène et de confort, les enfants de mobilisés orphelins de mère -et les enfants dont les. pères sont morts pour la patrie. Tous ses services : pouponnière, maternelles, écoles, ateliers d'apprentissage, de couture, de menuiserie, do tailleur, d-e dessin industriel, de cordonnerie, etc., etc. sont en plein fonctionnement. Adresser les inscriptions d'orphelins ain-' si que les demandes de statuts et les adhésions au délégué des Orphelins de la guerre à Etretat (Seine-Inférieure) ou à la permanence, à Paris, 49, avenue d'Orléans (IV). GRANDE VICTOIRE RUSSE AU CAUCASE Un corps d'armée turc fait prisonnier Petrograd, 5 janvier. — Communiqué du grand quartier général russe. — NOS TROUPES ONT REMPORTE UNE VICTOIRE DECISIVE DANS LA REGION DE SARYKAMYSCH. LE 9° CORPS D'ARMEE TURC A ETE FAIT PRISONNIER TOUT ENTIER. Y GOMPRIS LE GENERAL QUI LE COMMANDAIT ET TROIS GENERAUX DE DIVISION. NOUS CONTINUONS LA POURSUITE DES AUTRES FRACTIONS DES TROUPES TURQUES, QUI SONT EN PLEINE DEROUTE. (Sarykamysch est un petit village situé à l'est d'Olti, à quelques kilomètres de la frontière russo-turque, dans la région montagneuse de Kara-Dagh (la montagne noire) qui s'étend entre Kars, au nord, et les rives de l'Arax, au sud.) LE ÇRAND-DUC NICOLAS ANNONCE SA VICTOIRE AU GENERAL JOFFRE Paris, 5 janvier.— Le grand duc Nicolas a adressé au général-J offre le télégramme suivant : • « Je m'empresse de vous faire part d'une heureuse nouvelle. cc L'armée du Caucase, malgré que ses forces, aient été réduites au minimum, en vue de ne pas affaiblir nos armées sur le front principal de la guerre, a remporté deux victoires décisives, les 21 et 22 décembre, sur des forces turques supérieures en nombre : A Ardagan, contre le lfr corps, et à Saratanysth, contre les 9° et. 10" corps turcs. « Le 9« corps entier a capitulé. Le 10e s'efforce de se retirer, mais il est poursuivi par nos troupes. » Le général Joffre a répondu : ii J-è pr.'o Votre Altesse > - i-'-uaie ci accepter mes chaleureuses félicitations pour ij, grande victoire remportée par l'armée du Caucase. Par leur effort constant et ininterrompu isur tons les .théâtres d'opérations, les armées alliées préparent les victoires définitives de l'avenir. » (Les dates des 21 et 22 décembre, indiquées dans le télégramme du grand-duc Nicolas, d'après le calendrier russe, correspondent aux 2 et 3 janvier.) L'IMPORTANCE DE LA VICTOIRE RUSSE File ne saurait être exagérée. Pour en mesurer la portée, il faut savoir qu'après une première période où les troupes russes avaient pris l'offensivenet pénétré en ten-i-toire turc, jusqu'aux passes de Kœnprikouï aux environs du camp retranché d'Erze-roum,les Turcs avaient, concentré dans celte dernière nlace des forces importantes et commencé l'exécution d'un grand plan stratégique d'invasion du Caucase. Trois armées avaient été ainsi réunies et dirigées sur le territoire russe par trois voies différentes : la route d'Olty, la route d'Arkins-Ardaghon et la roule de Kœupri-keuï-Sary-Komisch, qui toutes trois convergent vers Tiflis, objectif général de leur marche. Devant ces forces numériquement supérieures, les Russes avaient dû reculer et les Turcs avaient pénétré sur leur territoire. Aussitôt les bulletins officiels de Cons-tantinople cl les journaux allemands s'étaient mis à crier victoire; les bulletins russes, de leur côté, étaient devenus modestes et se bornaient, depuis quelque temps, à relater le résultat purement, tactique des engagements sans en établir la coordination. Celle réserve s'imposait pour ne pas dévoiler le secret du plan russe. Les Russes avaient résolu de s'attaquer séparément aux colonnes turques, lorsqu'elles seraient assez éloignées de leur base et pas encore assez rapprochées de leur objectif pour pouvoir se soutenir mutuellement. Prendre du recul était pour cela indispensable. De là, le repliement des forces russes vers l'intérieur du Cauca.sc que les Turcs et. les Allemands prirent faussement pour un signe de défaite. Leur moment venu, les Russes se retournèrent brusquement, firent front, et manœuvrèrent habilement en lignes intérieures, d'une colonne turque à l'autre, de manière à racheter, par leur rapidité de déplacement, leur infériorité numérioue, ils réussirent à battre tous les corps "d'années qui les avaient fait d'abord reculer. C'est cette victoire qu'annonce le télégramme du grand-dac Nicolas, que nous reproduisons ci-dessus. Les renseigfKSnents qu'elle contient montrent qu'etltf a un caractère décisif. Elle s'est, en effet, terni i-née par la capitulation d'un corps d'armée tout, entier et la poursuite d'un autre. Gela signifie que les combats ont abouti à la désorganisation complète de l'armée turque et 1 l'échec total du plan d'invasion du Caucase. C'est donc à bon droit nue le général Joffre, au nom des Alliés, a félicité le grand duc Nicolas de ce nouveau succès des armes russes. li Wie i fian Du Moming Posl : « Un télégramme de Rome annonce que le Pape a reçu samedi (2 janvier), en audience privée, Mgr Deptoige, président de l'Institut de Pliii-losophie de Louvain, et antérieurement bourgmestre. Le Pontife a exprimé sa profonde admiration et se vive Sympathie pour l'héroïque Belgique « si in->•' justement envahie et si cruellement trai-•> liée » . (Ces derniers mots sont guillemettés dlajw texte du Mornina Posl.) ■ Le martyre du clergé belge UNE NOTE OFFICIELLE Nous publions ci-dessous une noie o//c-cielle communiquée par la Légation de Belgique à Paris. Coïncidence intéressante, cette note parait le jour même où le Petit Parisien [numéro de mercredi) publia, sous, la signature : Un catholique belge, un article éloquent mais peut-être excessif, dans lequel l'auteur prend texte notamment des cruautés commises contre le clergé belge pour dire que le silence du Vatican a duré trop longtemps. . Voici donc la note : Le clergé catholique semble avoir eu tout particulièrement à souffrir de l'invasion allemande en Belgique. Les églises et les établissements religieux ont été détruits ou profanés dans presque toutes les localités rurales et dans bien des villes où les Iroupes allemandes ont passé : la plupart du temps, ils ont été trani'oiimés en écuries ou en prisons : dans beaucoup de localités, les vases sacrés ont été dérobés.Les membres du clergé ont. été spécialement l'objet des attentats "ommis par les soldats allemands. Dans les diocèses de Liège, Namur, Mali"e° et Gand, de nombreux prêtres et religieux ont été fusillés ou pendus. Beaucoup ont été conduits en Allemagne, où certains d'entre eux paraissent avoir été traités de manière abominable. Beaucoup ont été injuriés, menacés et molestés odieusement. A Louvain, un groupe de plus de 70 cii vils, parmi lesquels se trouvaient un prêtre américain et un prêtre espagnol, ont été molestés, injuriés, de toutes façons, menacés à tout instant d'être fusillés, conduits enfin dans l'église de Campenhout où ils ont été enfermés et ont passé la nuit. Le 21 août, le curé de Bueckcn, le révérend M. De Clerclc, a été arrêté par les soldats allemands et accusé d'avoir tiré sur eux, ce qui était- tout à fait faux puisqu'il était malade et que depuis longtemps U ne pouvait plus rendre de services. Le pauvre .%\ivi'><io £v. i, .r— 1T1 ,10 11^0, il fiif /»ll« .-•uL-to nrrnr'hé p.t. iftt.é dans une losse. 1-M.uS les soldats le prirent, les uns par un bras, les autres par une jambe et le traînèrent ainsi sur le pavé. Torturé de pareille façon et totalement épuisé, le vieillard disait qu'il préférait mourir plutôt que d'avoir à supporter encore de pareilles cruautés. Il a alors été fusillé. Le révérend M. De Clerck était ûgé de quatre-vingt-trois ans. Un témoin dépose ce qui suit : « J'ai vu le curé de Galrode arriver le 24 août a Aerschot avec trois blessés. Les Allemands prétendaient qu'il était un espion' anglais. Ils le conduisirent à l'hôtel de ville? où ils le maltraitèrent. Le lendemain on l'a conduit 'devant l'église ; il a été frappé violemment à coups de crosse de fusil, ses mains étaient en sang. Puis il a été conduit au pont du Demer et a été fusillé. Son cadavre est resté jusqu'au lendemain sur le' sol, puis il a été jeté dans le Demer. » Un prêtre, qui a échappé miraculeuse-» ment à la mort, dépose comme suit : » Le mardi 15 août, vers 9 heures, les Allemands sont arrivés subitement, comme un essaim, dans le village de Schaffen. Sous prétexte qu'on avait tiré sur eux, ce! qui est tout à fait faux et ce à quoi personne n'avait songé, ils ont commencé iï assassiner, à incendier et à piller. 170 maisons, dont la maison communale et la cure, ont été totalement brûlées. 22 bourgeois^ dont le clerc, furent lâchement assassinés. Je tombai aux mains de ces bourreaux. Ils m'ont maltraité de toutes façons ; ils ont préparé pour moi une potence, disant qu'ils allaient me pendre ; ils m'ont contraint pendant longtemps à regarder le soleil. Ils ont brisé les bras du forgeron, qui était prisonnier avec moi, et puis l'ont tué. Un! moment, donné, ils m'ont forcé à. pénétrer dans la maison dû bourgmestre qui brûlait, puis m'en ont retiré. Cela a duré toute lai journée. Vers le soir ils m'ont laissé regarder l'église, disant que c'était la dernière» fois que je la verrais. » Vers 6 h. 45, ils m'ont relâché en me frappant avec des cravaches de cavalier. J'étais en sang et je gisais par terre. A cé moment, un officier me fit relever et m'ordonna de partir. A une distance de 200 mètres, ils ont tiré après moi une cinquantaine de coups de feu, à. tel point que les balles sifflaient autour de ma tète. Je ne fus-pas atteint. Je tombai et restai pour mort. Ce fut mon salut. Je demeurai alors toute la nuit, demi-nu, avec des vêtements déchirés, nu-tète, cou-ché sous un arbuste. Les; Allemands crurent m'avoir tué. Je réussis* à atteindre Diest. » La commission d'enquéfe à recueilli des; témoignages d'après lesquels dans le seul diocèse de Malines 26 prêtres ont été tués; sans aucun motif. Les mêmes horreurs se sont passées dans d'autres diocèses. Dans le diocèse de Liège, une dizaine de: prêtres ont été tués, notamment les curés-de Surice, d'Anthès, d'Onliaye, de Spontin. Le curé de Spontin a été suspendu tantôt par les pieds, tantôt par les mains ; il a été percé ii coups de baïonnette et finalement fusillé. Dans le diocèse de Tournai, S. E. l'évoque, vieillard de soixante-quatorze ans, n, été pris comme olage. Il a été conduit à' Ath et a été traité ignominieusement, laissé sans couchette, sans couvertvre. Un sokiaii même lui donna un coup de poing dans 1er dos. Dans le diocèse, trois ecclésiastiques onfc 1 été fusiLlés ; les curés de Rosélies et d'Aco» et un séminariste de Tournai. NOS MINISTRES EN MISSION MM. Berryer et Vandevyvere, à peina rentrés de Londres, où ils avaient été l'en* dre visite aux leurs, viennent d'être rappe» lés d'urgence en Angleterre. Les ministres! de l'Intérieur et des Finances sont repartis ' mercredi soir pour Folkestone.

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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