Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 30 April. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 28 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rf5k932b5g/
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20e ANNÉE. - Série nouvelle. - N° 169 I«e numéro : 10 Centimes Vendredi 30 avril 1915 PÉD ACTION & ADMINISTRATION îfter ne de la Bourse — LE HAfRE Téléphone : Le Havre n° 1Ï.05 Directeur : FERNM5 HESRA7 foules les communications concernant la rédaction doivent être adressées 98*", rue de la Bourse, Le Havre. LONDON OFFICE: 21,Panton Street (Broadmead House) LE XXe SIÈCLE ABONNEMENTS France 2 Tr. 50 par mois. d 7 fr. 50 par trimastra Hors France.. 3 fp. » pap mois. » .. 9 fp. » pap tPimestre Angleterre.... 2 sh. 6 d. pa:» mois. » .... 7 sh. 6 d. par trimestr® PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés et communications personnifies 7 Sup le Continent: Les 3 lignes O fp. 50 La ligne supplémentaire O fp. 25 Angleteppe: la ligne 3 d. Quotidien beiae paraissant &u Havre _ __ ____ - . , ■ . . ,,, ni-,. —itlgTIT UsBsdeLenvQioetla "LOKFté'de FrOnorg - »o« Pour 11c pas eantrisier la o'onie a! emaride de Fribourg Nous avons rapporté (« XX0 Siècle » du £7 avril) les reproches assez vifs faits à la u Liberté'" de Fribourg, par l'u Indépendant », à la suite du refus de notre confrère catholique fribourgeois de publier un compte rendu de la conférence de M. Fuglister, citoyen suisse, témoin oculaire du sac de Louvain par les Allemands. Ce refus, on le sait, était motivé par le souci de la « Liberté » o de ne pas contrister la colonie allemande de Fribourg avec laquelle elle est en bons termes ». La u Liberté » (numéro du 23 avril) répond à !•« Indépendant », qu'il est faux qu'elle n'ait pas pris fait et cause pour la nation belge, et que si la manière dont elle l'a fait n'est pas la manière forte que voudrait IV Indépendant », au moins lui a-t-elle valu d'être « citée, avec éloges, par les journaux belges ». Nous n'avons aucun goût d'intervenir dans une polémique entre journaux suisses. Mais la " Liberté » semble en appeler au témoignage des u journaux belges » dans une discussion d'intérét belge. Or, « les journaux belges» en question, .ce ne peut être que le « XX0 Siècle », seul journal belge du continent qui, en fait, pénétre actuellement en Suisse d'une manière régulière. Force nous est donc de sortir de notre réserve. . Ce serait donc nous qui aurions loué la « Liberté » non seulement pour le fait d'avoir pris parti en faveur de la Belgique, mais encore pour la manière. A regret nous devons constater que cela est inexact. Il est exact que la «Liberté» a désapprouvé la violation de la neutralité belge ; le « XX0 Siècle » en a informé ses lecteurs ■jomme il le leur devait ; il est possible aussi i)ue nous ayons relevé avec plaisir tel ou tel bonheur d'expression ou d'argumentation échu ù nos confrères de la u Liberté », dans les discussions d'idées auxquelles la guerre a donné lieu. Mais que, constatant ce fuit, nous oyons, en outre, Loué la « Liberté » de lia manière dont elle intervenait en poire faveur : non, la « Liberté » fait eia'eur. Les Belges, dans leur infortune, ont appris à se contenter de peu et, hélas I à connaître leurs amis. Accablés de déceptions, ils ne sont restés insensibles à aucune manifestation de sympathie de qui que ce fut, la inoindre comme la plus éclatante. Mais les nombreuses marques d'estime et de compassion dont ils ont été l'objet ne leur ont pas tait perdre le sens des réalités. La guerre a été la pierre de touche des vraies solidarités. Elle a révélé les caractères et permis de discerner les réelle® affections de chacun. . . Par le temps qui court et au prix ou est aujourd'hui la vie humaine, il n'y a plus qu'une chose qui paraisse, aux Belges, monter l'éloge, c'est le courage : le courage de celui qui sait verser son sang pour le salut de son pays, de celui qui sait sacrifier ses profits ù l'accomplissement de son devoir, de celui qui sait rendre témoignage à la vérité au mépris de ses intérêts et au risque de perdre ses relations. Notre confrère catholique de Fribourg tient beaucoup, comme il le dit lui-même, a ii ne pas contrister la colonie allemande de » Fribourg, avec laquelle il est en bons » termes ». C'est lit son droit. Nous ne le lui contestons pas, encore que, à ce compte, le grand poète suisse Spitteler, oui était, lui aussi, « en bons termes » avec tout le public lettré d'Allemagne, eût dû logiquement se croire libre, vis-à-vis de sa no?. • de ne pas flétrir, comme il le fit, le double forfait de Caïn calomniant sa victime après l'avoir égorgée. Mais, usant d'un tel droit, la « Liberté » y a trouvé, semble-t-il, sa récompense. Elle ne pourrait raisonnablement prétendre tout ensemble recueillir le bénéfice de ses attentions envers la colonie allemande de Fribourg et avoir acquis par surcroit un titre particulier aux éloges des « journaux belles » pour cette manière circonspecte de rendre hommage à l'innçcence d'un petit peuple injustement accusé. , . . Les journaux belges savent pourtant le concours efficace que la « Liberté » a apporté aux œuvres de chante instituées eu Suisse en faveur des réfugiés belges. De cc concours, ils lui sont reconnaissants sans réserves. « Mais ils seraient horriblement mal à l'aise de voir leurs sentiments de sincère gratitude pour cette œuvre de miséricorde interprétés comme l'approbation d'une con: cention de la neutralité intellectuelle qui n'eût sans doute, pas été la leur, envers la Suisse, en semblable occurrence. F. P. Yprss et Paperinghe dis COMMENT ILS VENGENT LEURS ECHECS De notre envoyé spécial au front : Les Anglais ayant remporté un sérieuj avantage en enlevant la cùte 60, aux envi ions d'Ypres, les Allemands se sont vengé: en bombardant férocement cette dermerc ville où plusieurs milliers d'habitant; étaient rentrés. Le sang d'une bonne centaine d'innocents qu'ils ont ainsi immolés h leur fureur leur retombera sur la têie. Samedi, l'ennemi a violé de ses obus la dernière ville de Belgique que le cano; a\ait respectée. Poperinghè a été bombant.: Ils veulent donc que plus un toit ne resli intact, que plus une. famille n'occupe sor loyer dans notre petit coin de Belgique libre Ils paieront cher bientôt ce bonibardemen de villes ouvertes, cet assassinat de femme: et d'enfants, car les vengeurs sont su! i l'Yser. Gare quand ils le franchiront ! A. M Le Roi et le Lord-Maire Le roi Albert a télégraphié au lorrl-n-oin1 de Londres qu'il avait été- heureux d'apprendre la formation d'un. Comité national pour I secourir la Belgique. La nation belge, devant ;e témoignage do générosité inépuisable de l'Angleterre, s-rappellera toujours, dit-il, l'aide fraternel!; 6i largement donnée. Les succès belges au Gouge LES OPÉRATIONS DANS LE KATANG." DU 1"' DÉCEMBRE AU 1" MARS Au cours des trois mois qui viennent d s'écouler, les troupes du Katanga n'ont eu d'après un rapport officiel parvenu au g( u vernoment belge, ù livrer aucun combù sérieux. En Rhodésie, le calme a été complet. Sur le Tanganyka, les Allemands ont pi se croire un instant maîtres incontestés di lac, du jour où le « A.-Delcomniune » avai été mis hors de service. Ils en ont profité tout d'abord pour s. livrer, le long de la frontière, à des dépre dations et à des pillages, grùce, semble-t-il à la présence d'esipons à leur solde sur noir cùte. Néanmoins ils ne tentèrent aucun de barquement important de troupes, sachan probablement que les points principaux s trouvent à l'abri de tout coup de main, bie: armés de canons et de mitrailleuses. Maintenant que la saison sèche est là e que le lac va entrer dans son régime violent la navigation et le tir des steamerti aile mands se feront beaucoup plus difficiles e nous pourrons envisager l'avenir ave espoir. Quand nous disons « les » steamers aile mands, nous sommes peut-être a côté de 1 vérité. Nos ennemis possédaient sur 1 lac le steamer « Edwige-^on-Wissman » e deux remorqueurs. Le % février dernier, 1 « Von-Wissman », remorquant un dau\ chargé de troupes, ;>e dirigeait sur le Its tanga, quand, à <,800 mètres, il fut ac cueilli par le feu d'une de nos pièces de 1( Le tir était parfaitement réglé et, par troi fois, le bateau fut atteint, tandis que li dauw faisait eau. Ayant embarqué le chai gement du dauw,c'est avec les plus grande peines que le « Von-Wissman » put rega gner la rive allemande. Depuis, on n'a plus aperçu un bateau er nemi. Le grand steamer « Graf-Gotzen », qui d{ vait être terminé pour le 15 novembre, n' pas quitté Kigoma. Il parait avéré que le machines destinées au navire n'avaient p parvenir à Dar-ès-Salam avant la mise exécution du blocus maritime. Vraisemblablement, le « Von-Wissman > ayant été mis hors de combat, les Aile mands n'ont plus de bateau sur le lac. Qu'il en aient ou non, l'organisation d nos forces est tout à fait au point, et si le Allemands s'avisent de se montrer ils tror veront à qui parler... à moins qu'on aill les dénicher de leurs terriers. O —-— UN CONSUL MODELE Le consul de Beigiqsïe à Stockholm défenseur des Allemands Le gouvernement vient de charger notr min istre à Stockholm de l'informer au suj< des agissements de M. Roborrj, consul d Belgique ù Stockholm. Le dit M. Roèerg, le président de la fntn d'arnsaterairs Brositeom à Goteberg, était on même temps que consul belge, membi de la commission de l'industrie et des ré qiues die guerre. Or, le gouvernement suédois vient de di meitt:<e M. Rioberg de ces dernières fom tiens. Les journaux danois- sont unanimes dlire que le motif de cette diisgràce doit êtr attribué à une déclaration die M. Rober . à uin journal a,u sujet de l'affaire du m vire « England », pris par les Allemand! M. Roberg, alon-; que le «wuvernement su< diois s'efforçait de faims libérer le bâtimen émettait l'avis que les- pirates allemand avaient bien agi en saisissant ce navire ! Ajoutons que « notre » conl&uil s'étai dléjû signalé à l'attention publique, id y quelque temps, « d'une manière peu fia teuse », dit "notre confrère le « Social D< mokrater » de Stockholm, « en déclarai! lors de l'organisation de la souscription e. faveur des Belges nécessiteux, que cett souscription n'était pas nécessaire, et a nonobstant qu'il fût consul die Belgique. Souhaitons que le rapport de notre m nistre à Stockholm permette de régleri bie vile la situation die cet étrange consul. Propos li uiiiii[li«9ii Un ami, venu d'Amsterdam, nous racon ceci : Le sieur Netter, naguère correspondai de la (( Frankfurter Zeitung » à Bruxelle exerçant aujourd'hui la môme industr (lisez : espionnage) à Amsterdam, s'y d pense en malicieux efforts pour faire croii aux Belges exilés, qu'il croise dans la ri: ou dans le hall de son hôtel, que la Belgiqi n'a pas d'ami plus sincère que lui. <( Ah ! disait-il certain jour, si l'on m'afa : écoudé, la bibliodhèque de Louvain sera sauvée ! C'est gomme je fous l'affirm J'afais visidé la bibliodhèque et j'afais fa remarquer que c'était danchereux de lai ser les livres dans des rayons de bois ; fallait des rayons de fer. Je l'ai dit, je 1'; répédé ; on ne m'a pas écoudé et voilà, toi ! est brûlé. » L'imbécile !... Le monde entier ne ©ait-pas aussi bien que no-us que le feu a él mis aux quatre coins de la bibliothèque pi ses congénères en casques à pointe. Sa confusion est même complète, car, pr ! cisément, par crainte d'un sinistre accide: tel, les autorités académiques avaient fa procéder au remplacement des rayons c /bois par des rayons métalliques. LES FAJTSDU JOUR f - [I l/WVVWW On continue à négocier à Rome. Jeudi malin encore une dépêche annonçait que le baron Macchio, ambassadeur d'Autriche-Hon-I grie, avait eu la veille au soir une longue i entrevu# avec M. Sonnino, r F t 1 1 t î i 3 [ " )rt>usse activement ses - ^ jour amène quelque t inanifeslatïbn nouvelle du sentiment de 3 l'opinion. La C. G. T. a repoussé à une très 1 grande majorité la proposition d'une grève ! générale à opposer à la mobilisation. t j L'Union populaire catholique, de son côté, , publie un manifeste où il est dit que les ca- - tholiques italiens, en cas de guerre, sauront t faire leur devoir comme les autres citoyens, a (( Les catholiques ont pu désirer, poursuit le ' manifeste, que les droits et les aspirations - de VItalie obtiennent salis/action sans recou-x rir à la guerre ; mais ils' n'admettent pas 3 qu'on puisse limiter ces droits et ces aspi-t rations, qui sont le cri de la justice et qui 2 répondent à la mission civilisatrice de l'ît i-J lie. » Enfin, autre symptôme intéressant, la Frankfurter Zeitung déclare que les Italiens • dépassent la. mesure dans leurs préparatifs • militaires et leur donne un avertissement 5 qui équivaut à une menace. Les Allemands " auraient-ils perdu tout espoir ? - ! lAA/Wl Wl | La Stampa, s'occupanl de la création - éventuelle epune légation des Pays-Bas près du Saint-Siège, fait remarquer que • « celle représentation diplomatique de la J Hollande serait très opportune dans le cas ® où, la guerre ayant éclatée les ministres ç de Prusse et de Bavière quitteraient Ro-x me. » , ! iwwvwvu Le mécontentement causé par le manque de vivres ne cesse de grandir en A\u-5 triche. 3 La situation particulièrement sé-■" rieuse en Bohême, où le gouvernement a e décidé d'interdire toutes les réunions publiquessi elles ont simplement pour but de discuter le coût de la vie. Divers orateurs avaient, en effet, profité de l'occasion it)ur réclamer •une prompte conclusion de la paix, « l'honneur militaire du pays, disaient-ils, étant satisfait par la dernière grande victoire dans les Carpathes. » e : e e e | 'y : . ^ l/WWVWW e ° D'après une dépêche de Dumzzo, Essad pacha aurait p-ris l'offensive contre les in-1 surgés d'Albanie. De violents combats se poursuivent depuis plusieurs jours. s l/VWVVWV ^ Les relations entre la Suède et l'Allemagne sont très tendues, en raison du traite-ment infligé par l'Allemagne aux navires : suédois. | L'opinion publique est très montée en e Suède. Les journaux déclarent que si l'Ai lemagne continue à employer de telles mé-thod'es, elle finira par amener une rupture [_ entre les deux pays. Q WWWVW L'ambassadeur du Japon à Pékin a in- - formé verbalement le gouvernement chinois qu'après l'acceptation de ses demandes. le Japon consentirait à Rendre en considération la question de la rétrocession ! à la Chine de Kiao-Tchéou, à la condition que Tsing-Tao soit déclaré port ouvert el comporte une concession japonaise ; que le,s Javonais en contrôlent les chemins de ter, les damnes el les piostes, et qu'ils restent maîtres des bâtiments publics. ,e t ET mous f »OI< c Un olfi'.ier .nllemnni blessé est ramené e dans nos lignes par quelques grenadiers.On e le dépose provisoirement dans un abri. Un officier belge lui demande s'il veut boire el it sur sa réponse affirmative, il lui tend sa it gourde ; puis, comme il voit l'officier enne- >. mi prendre son oortefeuille, il lui demande it I. Qu'allez-vous faire ?» — Donner quelque 3- an'gent à ceux qui m'ont transporté ici. » — il « Gardez votre argent, dit l'officier belg-v ii nous, nous avons bon cœur et c'est pour ce- it la que vous êtes ici. » L'Allemand regarde longuement l'officier belge, prononce ur il « Merci ! », puis se couche. Le Belge étenc é sur lui sa couverture. tr ê- i- — On annoce la mort de M. Félix Du it quesnel, qui collaborait ces dernières an e nées au « Temps » et à divers journau) parisiens. nos DEUILS .)G(( LA MORT HÉROÏQUE DE PIERRE LEVIE La mort du sous-lieutenant Paul Renkin évoque le nom de deux fils d'anciens ministres, tombés comme lui au champ d'honneur : le fils unique du baron Delbeke, ancien ministre eies travaux publics, frappé il y a un mois enviion sur l'Yser, et Pierre Levié, l'un des nombreux enfants de l'ancien miaiislire des finances et député de Oharleroi. Les détailsi de la mort de Pierre Levie, engagé volontaire, gas de vingt ans, dont •la physionomie ouvente et souriante, les yaux brillants et doux rappelaient die si vivante façon l'homme exquis qu'est Michel Levie, ne sont point connus du grand public. Dès que les Allemands menacèrent la (Belgique, quatre des fils de l'ancien ministre des finances prirent les armes. Pierre, Je caidet, oonnut les horreurs de la gjuea're dès les premiers engagements ; il était, en effet, devant Liège, el faisait le service dies intervalles. Ora sait quelle vaillance admirable, quel élan merveilleux animaient notre jeunesse. Submergée par. la marée allemande, lia diguie pourtant fn&gile des Belges s'apposa à l'inondation violente. Devant Anvers, l'héroïsme de nos troupes, en dépit d'un dure martyrologe, n'a-vaiit pas failli ; il revêtait, au contraire, une allu/.Te épiiqjue. C'est là que Pierre Levie succomba. Son bataillon avait été chargé de la défense cte Duffel ; il s'obstinait avec un acharnement farouche dans l'ordre venu 'dies chefs : « Tenir la position jusqu'au bout ! » Mais l'action était si brutale que le bataillon fut bientôt décimé. Une pluie de storeupnetlls s'abattait tout autour. Piene Levie, qui avait la garde du fleuve à cet endroit, pénétra, avec quelques camarades, dans um des kiosques du pont, et, de là se croyant parfaitement retranchés, tous faisaient le coup de feu avec siuccès. Mais une bonïbe vint s'abattre swi le frêle édifice qui s'écroula. Les soldats furent ensevelis dans les dléeîombres. A quelcme temps de là, tandis cjue les routes étaient devenues momentanément libres, la famille Levie, renseignée par les blessés qui affluaient à Bruxelles, apprit que Pierre avait dû succomber ù Dulfel ; lui, si joyeux et si primesautier, _ on ne l'avait pas revu.dans Jes rangs après cette ■balai-Ile. 1,'Mraé des fils se renrfit sur les lieux ; tfabord, il ne reconnut point slon frère dans le portrait qu'on lui fit des soldats enterrés sur place. Il avait pu, toutefois, vse procurer' un renseignement à la fois prée^ieiux et précis : plusieurs _ soldats étaient morts en défendant la position. Un examen attentif du terrnin, le récit de la bataille, plus que tout ctela : un vif pressentiment suscité par l'ardente affection qiai l'unissait au u isetit », le poussa à faire ■des recherches sous les ruines du kiosque. Son instinct fraternel l'avait gjuidé juste. Le premier soldat que l'on exhuma était Pic'ie Levie. La mitraille ennemie l'avait couché sur le flanc, les jambes écartées, le fusil à la main, comme dans la charge. Le corps fut mis en bièifc et ramené a Sa.i n t-Jos se-ten-Noo de. Le pelit Pierre put ainsi casser une dernière nuit en 1 hôtel de la rue du Méridien, entouré des siens adorés et qui l'adoraient, dans le salon qu'il avait rempli si souvent de ses péta-lamces d'enfant gai. A Quelques jours die là, nous1 rencontrions" Michel Levie ; comme nou® lui ' exprimions nos sentiments de .conao-léaaices * — Ali ! oui, fit-il, mon pauvre petit Pierre esit mort ! Mais puisqu'il est mort bravement, il ne me reste à demander a .. D.iieui q.u-^me grâce : c'est qu'il me conserve ' unes autres enfant®. ï@i®kâit© gfiMteà® Qui donc prétendait que nous et les autres avions la mémoire courte t Une dame belge débarquait, l'autre matin, dans une petite gare du pays de Caux. 11 y avait là sur le quai, parmi les braves gens qui s'en allaient au marché de la ville voisine, un vieux paysan dont l'un des paniers débordait de jolis bouquets do fleurs du printemps. La dame belge, se renseignant auprès) d'un homme d'équipe, invoqua sa nationalité belge pour s'excuser de son ignorance eles choses du pays. Ce qu'entendant, le vieux paysan prit un de ses _ bouejuets et, s'approehant de la dame, le lui offrit. « Acceptez ces fleurs, madame, dit-U d'une voix émue. Nous savons ce que nous devons aux Belges et à leur armée. J ai vu 1870 et j'ai bien souffert en ce temps-là. Nous serons éternellement reconnaissants a votre pays. » Gomment les pmeaaiefsdegygrfe sont traités en Allemagne Nous lisons dians te Maasbode du 10 avinil 1915 : <( Bergen-op-Zoon, 9 avril. — Do notre correspondant : Quelques terrassiers qui sont revenus d'Allemagne et qui ont travaillé spécialement dians les mines de la réigion rhénane nous ont communiqué que, depuis le 1er avril, les ^prisonniers de guerre français sont obligés de travailler1 dans le fond de la mine. » SaRGiions contre des généraux bavarois Orf apprend que les généraux bavarois rendus respejnsables par l'état-major allemand de J'échec subi à Saint-EIoi, près d'Y,près, ont été mis à la retraite. Cette mesure de rigueur a été appliquée à un général coniman 'ant de corps ù arrnéî et à deux généraux de division. — Schwind, dit Schwoboda, inculpé dans ■ l'incendie de la « Touraine » et soupçonné : d'espionnage, a choisi comme défensesr- M° Zevaès. Le mariage religieux par procuration is soldais sur le frit (Correspondance particulière du XX0 Siècle) Paris1 27 avril 1915. Le Parlement français* votait, il y a quelques semaines, une Loi permettant, en temps de guerre, le mariai des soldats et mai ins par procuration. Pour bénéficier de cette faveur, il fa'ut l'autorisation préalable des ministres die la guerre ou de la marine et de la justice. La procuration est dressée par un fonctionnaire militaire. L'autorité religieuse s'est empressée d'accorder les mômes facilités pour le mariage •reli;gl&ux. Le mariage pan procuration, n'est pas une nouveauté dans l'Eglise. L'Histoire mou is en loiumM des exemples célèbres. Miais il était jusqu'ici surtout réservé aux prinoûs. Désormais, nos soldats pourront bénéficier facilement de cette faveur. Ne sont-ills pas les rois die l'heure ? Le caixliinal archevêque de Paris vient d'envoyer à ses curés une circulaire q(ui éniuimère les formalités à Hemplir. Elles ne sont pas compliquées'. C'est à l'aumônier militaire (titulaire ou auxiliaire), assisté die deux témoins, qu'il appartient die dresser la procuration dont d'ailleurs la l'or.mule lui sera envoyée par l'archevéché. Le procureur devra être âgé de 21 ans au moins, du sexe masculin, à l'exclusion dseis proches- parents de la future ; iil pourra ôt:'s le môme que celui désigné pour le mariage civil. "Le mariage devra être célébré au domicile ou à la résidence de la future. Voilà, ressentie!. On voit que rien n'est •plus simple. Dans quelques jou.:^, M. le chanoine Fonssa^rives1 aumônier du Cercle du Luxembourg, bénira le premier de ces mariages'. Il espère bien légitimer ainsi tous lies béibés nés, depuis la guerre, aju'il a recueillis sous les aiuslpices de l'Union des Femmes die France, dans la pouponnière ins taillée dans- l'ancien café de Fleurus. A. VIREY. jCemw m Cassai» Le roi d'Angleterre a adressé au due de Gomraught, gouverneur du Canada, le message suivant : Je vous félicite très chaleureusement pour la splendide vaillance avec laquelle a combattu la division canadienne p_endant les deux derniers jours, au nord d'Ypres. Sir John French dit que sa conduite au feu Jut, d'un boiit à l'autre, magnifique. Le Dominion en sera justement fier. George. DERNIERS HEURE Commuais ofieiel français Paris, 29 avril, 14 h. 40: EN BELGIQUE nous avons continué à progresser en liaison avec les trompes belges vers le Nord sur la rive droite du canal de l'Yser (Yperlée). Nous avons fait 150 prisonniers el pris deux mitrailleuses. Rien de nouveau sur les HAUTS DE MEUSE ni dans les VOSGES. L'ennemi a bombardé par avions avec des obus incendiaires la ville ouverte d'Eperninj, exclusivement occupée par des formations sanitaires. Des renseignements précis annoncent nue le Zeppelin qui a jeté des bombes, U y a huit jours, sur DUNKEBQUE, a été gravement atteint par notre artillerie et que, complètement hors de service,il s'est échoué dans des arbres entre Bruges et Gand. LA PERTE DU « LEON-GAMBETTA » Paris, 29 avril. — A l'occasion de la perte du « Léon-Gambotta n, M. Augagneur a adressé à l'amiral Boué de Lapeyrère, commandant on chet ele la première année navale, le télégramme suivant : u Je vous exprime au nom du gouvernement, ainsi qu'à l'armée sous vos ordres, toute ma sympathie et mes regrets émus. L'héroïsme de l'état-major resté stoïquement à son poste, et la bravoure de tous ies marins viennent de s'affirmer do nouveau par la fin du « Léon-Gainbelta ». Pour continuer la guere vers la victoire définitive, le Gouvernement de la République sait qu'il peut compter sur tous. L attaché naval de France à. Rome a reçu Tordue de se rendre auprès élu ministre de la marine italien pour le remercier de l'empressement avec lequel les autorités navales italiennes ont organisé le? secours, permettant de recueillir les survivants du ii Léon-Gambetta ». LE TZAR ET L'ACCROISSEMENT DE LA MARINE RUSSE Petrograd, 29 avril. — Le Tzar est arrivé à Nicol iï -ff. Il a inspecté les navires en constriction. MANŒUVRES ALLEMANDES EN ESPAGNE —o Cadix, 29 avril. — Un délégué allemand est arrivé avec pleins pouvoirs pour acheter des grains qu'il acheminera via Barcelone, LA BATAILLE " m isits DTFRES L'attaque al lem&nde orritée tiéMiinnî Londres, 29 avriL — Communiqué d(i : maréchal French : Le 28, le combat a continué toute la journée au Nord d'Ypres. Opérant avec les Français, nous avons aiv rété définitivement les attaques allemandes. Il n'y a plus d'Allemands à l'ouest du canal (Yperlée canalisée), sauf à Elbcenfraat, où ils ont établi une téte de pont. Les alliés ont contre-altaqué au Nord du, saillant d'Ypres. Les Allemands ont employé de nouucay des gaz asphyxiants. —-O—— La reprise de Stoenstraat Onsalombarde Le grand quartier général belge publie la communiqué suivant : Situation le 28 avril à 5 heures. Bombardement habituel de quelques points de notre front, notamment de Rams* capelle, Permjse, Caeslcerkc et Lampernisse. Oostvleeteren a été bombardé à plusieurs repiises. L'artillerie belge a coopéré avec vigueur à l'attaque des Français contre Steenslraete.- Grande activité de nos aviateurs. ON RÉCIT BELA LUTTE LES GAZ ASPHYXIANTS. — REPRISE: DE PRESQUE TOUT LE TERRAIN PERDU. — GONOUITE SUPERBE DES TROUPES BELGES [De notre envoyé spécial au front) Maintenant la raison est connue pour laquelle les Allemands accusaient,depuis- quelque temps, les alliés «d'employer des obus à gaz asphyxiants. 11 y a deux jours, ils ont subitement chassé vers les tranchées des alliés aux environs d'Ypres des gaz lourds délétères. Mais le vent, très faible, a changé de direction et a repoussé doucement les gaz vers d'autres trouipes allemandes ; ceL-ïes-oi ont été obligées de quitter en hâte leurs abris sous le feu combiné de l'infanterie eti de l'artillerie. Dans la soirée du même jour, le vent soufflant du Nord a permis aux Prussiens 'de recommencer leur méchant jeu. Cette 'fois, le nuage avait plusieurs kilomètres de Bargeur sur une profondeur de plus d'un kilomètre. Formé principalement de chlore, de couleur jaune-verdàtre. poussé par le vent, ce nuage s'est avancé, lentemenb en frôlant le sol vers les tranchées et les positions alliées. Tous les hommes-enveloppés par les gaz ont été asphyxiés ou rédiuils à l'impuissance.; Ceux qui n'ont été qu'effleurés par ces vapeurs ont été pris de vomissements et de crachements de sang. Ces expédients déloyaux ont .ma.feiurcila-ment permis à l'ennemi d'avancei dans 1a direction d'Ypres, niais ils ont surtout eu pour résultat <de susciter l'indignation et l'exaspération des troupes alliées. Aussi les Allemands" paient-ils maintenant -au prix fort cette nouvelle violation des Lois die la guerre. Leur avance les a,- en effet, mis en présence des alliés en rase campagne, hors des tranchées. L'une après l'autre, toutes leurs positions sont couvertes d'un déluge d'obus et attaquées à la baïonnette par les troupes franco-belge s, tandis que les Angilais regagnent une bonne partie du terrain perdu. < > [ïerie lourde fit ib la retraite, tandis que les v _ .ftmfinïfr!1 les arrosaient de sh.ra.p- neW. t>eaw« ,• voulurent se rendre, mai3 au moment où ils hissaient leur mouchoir en guise de drapeau blanc au bout de leurs baïonnettes, ils furent impitoyablement fauchés par leuirs propres mitrailleuses placées, sur la rive droite du canal. Un certain nombre d'entre eux tombèrent néanmoins entre les mains de nos soldats. T/enthnu.s:a«ime avec lequel les troupes al-alliées marchent coude à coude au combat esfc réellement extraordinaire. Soldats belges, français, britanniques rivalisent de bravoure.La Lutte est actueUlement loin d'être terminée, mais on peut déjà dire que les lauriers-, conquis pair nos troupes en octobre siur l'Yser, ont reverdi et qu'une fois encore la Belgique peut s'enorgueillir de ses vaillantes troupes. Tantôt, je. croisai en chemin des compas g1,nies d'infanterie belge qui allaient au combat. J'ai retrouvé dans l'es regards de ces homm.es cette lueur étrange qui jaillissait de leurs yeux à Visé, à Baelen, à Ramsoa-■pelle, à Pervyse, à Diximude, dans l'ivresse de Ta victoire. Malgré les lâches- procédés de l'ennemi, nos soldats restent généreux. A preuve ce trait.-ci : Deux gremadtiers ramenaient, un fantassin allemand âgé d'une trentaine d'années. Ce dernier avait La téte couverte d'uiï bonnet de grenadier. — S'était-il coiffé de ce bonnet pour noua tromper? demanda au passage un soldat. — Non! Non! se hâta de répondre un de?» deux grenadiers. C'est moi qui lui ai donn<î en bonnet parce qu'il avait perdu son casque.Pendant qu'ils attaquaient du côté d'Yprep, les Allemands ont aussi tenté, au nonubra de quatre cents environ, un coup de main

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