Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

1383 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1916, 01 July. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 28 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/mk6542kf5f/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

23 ilNNF JB. •— SêHe nouvelle*—y?* Sîimedï 1er Juill^ iQ» RÉDACTION & ADMINISTRATK 23ter. me ds la Boarss — LE BA7RE TÉLÉPHONE :n*64 BELC BUREAUX A PARIS ? 33, rue Jean-Jacques-Rousseau, LONDON OFFICE 21, PANTON STREET Leicester Square, S. IV. Sincteor : rîiitlD SESSi! KWWWVW1 lO cent, le N° LEXXESIECLE Quotidien belqe paraissant au Havre et à Paris aboiements Franck 2 fr. BO par mois » 7 fr, 50 par trimestre Angteterré.. 2 sh. 6 d. par mois » .. 7 6h.€4, par trlmestra- AnVf.se pays. 3 fr. — par mois * ~* par trim®slr«- PUBlÏcitÉ S'fcstt à ridrâîstratian du Journal Les petites atmonoes sont également îf^îî ta Société Buropëc^ne <ïe 2?«bîïCst6,70. rue de la Victoire, Pans, qui tn a le monopole pour Paris. S cent, au front I fcMCTMMjyiJJLi!,!! £es Socialistes 9n Kaiser continuent La Scfeialdémocratie allemande continu de remplir, avec le plus admirable zèle ses fonctions d'ambassadeur die l'Emoereu et de l'Empire allemands auprès dès peu pies de la Quadruple Entente. Plus la dé faite de l'Allemagne est prochaine, plu ces Messieurs travaillent à adoucir 1' vainqueur de demain. Le « XX0 Siècle » a signalé il y a quel qu.es jours le discours prononcé récemmen à Breshau par M. Philippe Scheidemann le chef des socialistes majoritaires. Répon dant à une lettre ouverte que lui avai adressée dans 1' « Humanité » M. Emit Vandervelde, M. Scheidemann a révélé® ; l'Allemagne et au monde que le chancelie cte Bethmaim-Holhleg lui "avait dit confi dentiellement, à lui Scheidemann, il y i un an, après le manifeste férocement an nexionnisto des six fédérations économi ques de l'Empire, qu'il désapprouvait éner iniquement tous ces~plans de conquête. Une fois de plus donc, les socialistes ma joritaires s'efforcent de répandre à l'étran ger la légende du chancelier raisonnable pacifique, et prêt par dessus le marché : mettre* à la raison, fût-ce par la force, le annexionnistes allemands. Cette fois encore,-ils n'auront réussi qu ; mettre en érvidence la position critique d j ce bon M. von Bethmann, qui a besoin de I pangermanistes pour la guerre et des socia listes pour la paix. \ A peine le texte du discours de M. Schei \ demann était-il connu en Allemagne eju'ui journal national-libéral, qui appartient à 'j \ presse favorable au chancelier et à sa po litique, publiait une protestation véhémen te contré l'interprétation donnée par le di M. Scheidemann des sentiments et inten tions du chancelier. La « Magdeburgische 7eitung » voudrai bien tenir la balance égale entre le anne xionndstes et les antinnnexionnistes. Soi thème est celui-ci ; le chancelier e<H hoslil aux plans de conquête monstrueux ; mai si les autorités compétentes sont d'-ir>s <,n des acquisitions territoriales vins lu mein importantes sont nécessaires, le chancelie les réalisera (y. Humanité du 27 juin'). Il y a donc deux espèces d'annexions les monstrueuses et celles qui ne le son pas. Celles-ci sont celles qu'il est possibl de faire. Les autres sont les raisins tro' verts. Qu'en pense 'e citoyen Scheide œann ? Sans doute partsge-t-il l'avis du de puté socialiste-minoritaire s'il vous plaît -qui disait l'autre jour au Reichstag : quant je d.is qu'il ne faut pas d'annexion, je n veux pas dire qu'aucune borne-frontière n peut être déplacée.' (voir XXe Siècle d' 18 juin). Attendons quelques jours. Si la situatioi de l'Allemagne s'aggrave encore, ce qui es certain, nous verrons le chancelier chai ger le citoyen Scheidemann d'annoncer ai monde que toute annexion paraît décidé ment monstrueuse aux yeux du gouverne ment impérial ; que M. de Bethmann-Hol weg, touché par les arguments du group socialiste, renonce à annexer fût-ce Mo resnet neutre. M. Scheidemann en pleure ra d'émotion. Et il demandera au proie tariat des nations de l'Entente de s'en ployer à obtenir des gouvernements alliés en considération du sacrifice ainsi accorr t)li par le chincelier allèmanri, une pai qui laisserait toute chose dans l'Eta d'avant la sruerre, une paix qui pervnel trait à l'Allemagne d'exécuter dans vins ans, dans des eonditiors plus favorable; son plan criminel de 1914... v l'accident d'automobile t de M. Helieputte ; Le Ministre de l'Agriculture es! assez grièvement blessé —0—"* ' La nouvelle que nous avons annoncée hier ' sous réserves dans notre première édition et au sujet de laquelle nous avons donné des I détails dans nos éditions suivantes est malheureusement confirmée M. Georges ' Helieputte a été victime^d'un grave accident 7 d'automobile, jeudi, vers 11 heures du ma-tin, sur le territoire de la commune de 5 Chaintrix, h une quinzaine de kilomètres de * Ghâlons-sur-Marne. M. Helieputte s'était rendu, en compagnie de son secrétaire, M. - Sap, dans le departe-1 ment de la Marne pour y visiter les abris provisoires édifiés par les soins du ministère de l'Intérieur français à l'intention des familles dont les habitations ont été détruites..Au détour d'un chemin, la voiture qui les transportait capota et fit un panache coin-' plet. Le choc fut si violent cm 'on put crain-, dre que les deux voyageurs et leur chauffeur 3 eussent été tués sur le coup. En réalité, •M1. Helieputte seul avait été blessé, mais 1 assez grièvement. Son secrétaire et son J chauffeur, eux, étaient indemnes. 5 On transporta aussitôt le ministre dans " an des hôpitaux militaires où les médecins constatèrent qu'il avait la cuisse droite bri-" sée et deux côtes enfoncées. ' La. réduction 1 de la fracture ayant pu se faire aussitôt, 1 on peut espérer que dans quelques semaines ' le blessé pourra ôtre sur ti;ed. ■ Prévenu aussitôt M. Chapron, préfet de ' ta Marne, qui attendait M Helieputte & Châ-" Ions, s'était rendu à Chain tri x pour faire donner à M. Helieputte les premiers soins. ' i Mme Helieputte a quitté Le Havre jeudi " ; après-midi et s'est trouvée dès vendredi midi 1 au chevet de son mari qui. avant, passé une bonne* nuit, a exprimé le désir d'être ramené ? le plus tôt possible à SainterA dresse. 3 Nous formons le vœu que l'amélioration ? constatée s'accentue et qu'une convales-r cence rapide rende à l'honorable ministre force et santé. ; Le chauffeur, epii est sorti indemne de ce t terrible accident, est revenu vendredi, S ° 11 heures, par train de Paris. /wwwvwwvvww vvvwwl/vvv\\<\ma/vv\ wvvvvv\wv w i % Nos lecteurs trouveront en % ® | TROISIEME page, toutes les | i i nouvelles de la guerre et les | 1 i dépêches de la dernière heure % t I i a\%v\fijv\aww\wx\x ala\^vvla^\\\aaa^vvvvvtvvvvvvw L'université de von Bissing !... »0<( e Les autorités allemandes font tout ce ■ qu'elles peuvent pour racoler des étudian, s i- pour l'Université flamande de Gand. !- Elles s'adressent à présent aux soldat? - prisonniers d'origine flamande, et leur of-front la liberté à la condition de se faire - inscrire ; les dépenses d'inscription et du s voyage restent toutefois aux frais de la fa-t mille. Inutile de dire que nos soldats flamands t préfèrent rester prisonniers que de devoir la rentrée au pays au prix d'une telle forfaiture. Nos prisonniers continueront à recevoir du pain tf SOilHISElESl «m LE» E!i EPill EUE S SES RUES MOTS D'une intéressante note adressée, au nom du ministre de la Guerre, par le ma.jor Thys, directeur du service des approvisionnements, au>x autorités militaires, nous extrayons les renseignements suivants qui répoïïdtent à des questions posées ces jours-ci par plusieurs de nos lecteurs : A partir du lor juillet prochain, les envois individuels de pain ou de biscuit aux prisonniers sont interdits. Les colis qui arriveront après cette date dans les camps ne seront pas remis aux destinataires; leur contenu sera utilisé dans les cuisines pour tous les prisonniers sans distinction. Le. pain et le biscuit qui se trouveront da«s des colis mixtes seront ufclisés dans les mêmes conditions. Les gâteaux et cakes continueront à être admis, et pourront être envoyés par oofc postal individuel aux prisonniers conime* précédemment, ainsi que les conserves et vivres autres que le pain et le biscuit. Seuls, les envois cbllectiJs de pain, à raison de 2 kilos par semaine et par tête, sont autorisés. Lo gouvernement allemand, par une note du 24 mai, a étendu le bénéfice de cet arrangement aux Belges prisonniers en Allemagne.Le gouvernement français a proposé spontanément à notre gouvernement d'assurer pux Belges comme auxFrançais prisonniers Allemagne l'envoi de deux kilos de pain par semaine et par tète. La part contributive qui incombera, à notre gouvernement pour l'assistance ainsi donnée, sera déterminée ultérieurement et liquidé'" après le rétablissement de la paix. Notre ministre des Affaires étrangères a accepté avec gratitude cet arrangement. —o— Bien que les renseignements précis sur le nombre des prisonniers français et belges «>n Allemagne, et sur les différents camps où ils sont internés, n'aient pas encore rte communkrués, les envois collectifs do pain ont commencé à être effectués dans les différents camps dès le ù de ce mois, d'après les renseignements généraux que possèdent les services compétents. Ces envois se font par grande vitesse, et sont expédiés directement dans les camps. —o— Le gouvernement français, ne pouvant officiellement s'en occuper^ a chargé la Fédération française des œuvre; d'assistance aux prisonniers, de la formation, de l'expédition et du contrôle eles marchandises en cause. Notre Comité central de l'Œuvres d'assistance aux prisonniers a été chargé par le ministre des Affaires étrangères de se mettre en rapport avec c&tte fédération, pour tout ce qui concerne les détails d'exécution. Le pa.in est fabriqué par l'Intendance militaire française. L'arrivée et. la distribution des envois colectifs die pain seront contrôlées par des délégués neutres, et par des hommes de confiance choisis dans les différents oa.mps. parmi les prisonniers eux-mêmes ; ceux-ci auront le droit de correspondre directement avec 1a. Fédération. Ces dispositions concernent les officiers, caporaux et soldats, ainsi que les prisonniers civils. Il n'est rien changé an régime antérieur en ce qui regarde lès officiers prisonniers, e'est-à-drre qu'ils pourront recevoir comme précédemment ries colis individuels de pain, biscuits et vivres de tonte sorte. Enfin, les envois collectifs d'uniformes aux prisonniers sont de nouveau autorisés. A titre de renseignement, toute demande ou communication concernant nos prisonniers en Allemagne doit être envoyée au Comité central dé l'Œuvre d'assistance aux prisonniers belqes en Allemagne, villa Suzanne, Havre (Sainte-Adresse). L'intendance a remis gratuitement au dit Comité central les équipements (coiffures, capotes, vestes, pantalons) cui étaient nécessaire- à nos prisonniers. Ces équipements ont été expédiés aux intéressés, pa.r les e-ons .comités régionaux dépendant ;<$a Comité central. Les mêmes sous-comjtés se char-gant spontanément de l'envoi du restant do l'équipement, ainsi que des victuailles, aux nécessiteux,. liisiiiielaiiilaSsii eiiisiieii ■ • ■ ■■■» ))(Xi ■ » " » L€ maréchal Bugeaud disait déjà : « Le soldat anglais est le plus solide qui soit ». Et il ajoutait, — ce qui, du point de vue frarv çais, s'expliquait à l'époque : « Heureusement, il n'y en a pas beaucoup ». Le soldat anglais est toujours aussi solide et heureusement, aurjourd.hui, il y en a beaucoup': il y en a mêrae beaucoup trop, au gré des Allemands. Sur l'esprit, de sacrifice et sur l'opiniâtreté du « tommie », le début de la guerre, — Chaînerai et la Marne, Ypres et Loost — a jeté le plus vif éclat et l'on sait, par des récits pathétiques, ce que fut l'héroïsme des Anzacs à Gallipoli où ils conquirent, de haute lutte, des falaises à pic que les Turcs défendaient à la mitrailleuse et au couteau. L'armée britannique a un immense matériel et des canons des plus forts calibres^ Il a fallu des semaines pour mettre certaines de ces formidables pièces en batterie et l^'tr préparai-, avec des" wagons de béton, trne plate-forme solide. C'est le feu de ces carrons, des mortiers de tranchées, des lance-flammes et des lance-gaz qui brûle en ce moment sur les lignes allemandes; celles-ci n'ont jamais peut-être été mises à si rude épreuve sur un si largft front, Do la mer du Nord à Boesinghe, l'artillerie belge tonne aussi et les Français se montrent également actifs ^ la droite des troupes de sir Douglas Ha.ig. C'est donc sur 150 kilomètres et plus que la tempête de feu se déchaîne. Sur l'intensité de cette tempête, on est suffisamment renseigne lorsqu'on sait qu'en l'espace d'une demi-heure, un correspondant anglais a vu tomber plus do WO obus sur le seul village de Thiepval, au nord d'Albert. Le roulement du canon est immense et ininterrompu. De quoi demain sera-t-il fait ? Chacun en est réduit aux conjectures. Mais surtout ne parlons pas d'offensive générale avant que l'assaut n'ait été sonné. On canonne. Les Allemands sont « accrochés » : ils subissent des pertes. Cela doit nous suffire pour l'instant.« * & JJ.' Kolo- méa. est situé en Gaiicde méridionale, à 70 kilomètres à l'ouest de Czernowitz, et à 50 kilomètres au sud-est de Stanislau. Quatre voies ferrées s'y rencontrent, et des chaussées mènent de cette ville, d'une part, vers Jablonica et Nadworna, c'est-è-dire vers la Transylvanie, à travers les Car-■ pathes; d'autre part, vers Stanislau et vers Buezacs, en Galicie orientale. Les Russes sont les maîtres de l'heure. Ils pourront, suivant la puissance de leurs forces et les conditions de leur pan général d'opérations, ou bien marcher vers la plaine hongroise, ou biitn Remonter vers le nord et, prenant à revers les dôfenses autrichiennes du Dniester, nettoyer d'ennemis toute la Ga.ii-cie orientale. Il y a de bonnes raisons de croire que c'est cette dernière résolution qui sera adoptée. On comprend maintenant pourquoi les Autrichiens ont, avec tant de hâte, arrêté leur présomptueuse offensive de l'Adige à la Brenta, rompu le combat et replié les quelque 230 bataillons qu'ils avaient mis en ligne. Il s'agit pour eux de courir au plus pressé, de tenir désormais le front fortifié du Trentin avec le minimum de troupes et, d'envoyer en toute hâte vers les Carpathes êt la Galicié les troupes qu'ils destinaient à l'attaque de la Vénélie. Il reste à savoir si les troupes italiennes, qui ont manœuvré avec habileté aux deux ailes et précipité la retraite autrichienne, ne parviendront pas à menacer de telle façon le front de l'ennemi que celui-ci ne doive y consacrer plus d'hommes«crue jadiis. Il reste aussi à savoir si, eji Garnie et sur l'Isonzo, l'êtat-major italien ne reprendra pas l'attaque sur nouveaux frais t es routes de Trisste et de Lay-baeh sont moins inaccessibles que celles de Trente, Paul CROKAERT. Nos relations économiques avec la Russie Nos compatriotes n'attendent pas la délivrance de notre pays pour préparer notre revanche économàcfue de demain. Ils s'y préparent dès maintenant. Une bonne nouvelle nous parvient çg propos de Petrograd. La Chambre de commerce russo-belge, qui y a été fondée grâce aux efforts de la Société d'études belgo-russe, et qui était en léthargie depuis que'-pue temps, vient de reprendre son activité antérieure. Un certain nombre de Belges établis en Russie et groupés par M. Chai -i-er, notre distingué consul à Petrograd, sont décidés h profiter des circonstances actuelles pour développer nos relations économiques avec l'immense empire allié, dont le futur régime économique favorisera les nations alliées au détriment des empires centraux. Le comité de la Chambre, composé à la fois de Belges et de Russes, a pour secrétaire général M. Nicaise — un compatriote bien au courant des choses de la Bussie. Son siège est établi dans les bureaux du Cercle Roi-Albert. Moïka 58, à Petrograd. ' MM. Digneffe et Lauwick, respectivement vice'-présidint et secrétaire général de la Société d'études belgo-russe, représentent celle-ci dans le comité de la Chambre de commerce russo-belge. Rappelons aussi que la Société d'études bek|n-vusse a établi, à Paris, 8-i,( rue Lepic. u<n bureau provisoire, auquel nos compatriotes en relations avec la Russie peuvent s'adresser à M. Lauwick. secrétaire général. an—■—an——8m—a—————i«ai»m | SILHOUETTE Emile Waxweiîer Certaines destinées sont brusques, taillées à grands coups nets dans la pierre de la via Celle d'Emiîe Vaxweiler est du nombre, C'est d'hier, semble-t-il, qu'on le connaissait à sa valeur, qu'il était monté, d'un coup, dans la vaste lumière. Et, aussi soudainement, le voici rejeté à l'ombre éternelle.C'est un des hommes que nous méritions le plus de conserver. Un Belge authentique. Laborieux, la conscience faite homme, chercheur de faits, treuveur d'idées. Rien de laissé à l'inspiration : l'étude lente, minutieuse, sûre. Sans hâte avec méthode, il traquait la réalité. Et il ne s'arrêtait que lorsqu'elle lui était complètement révélée. Lui-même se révélait ainsi, peu à peu. L'aspect trompait, ou plus exactement n'indiquait rien : visage placide, haut en couleurs, redingote de professeur, parole chantante, langage ne visant pas à l'élégance. Mais ses yeux clairs brillaient. Ils s'animaient lorsqu'il commençait à parler. Ils fouillaient l'auditeur comme iis avaient fouillé le.-- livres et les choses. Waxweiîer parlait : ou, pour mieux dire, les faits partaient, précis, drus, vivants. Tout de suite. il acquérait sur ceux qui l'écou(aie.nt l'emprise,' sans rival, de l'homme qui ne discute que se qu'i! connaît. Son intelligence lucide lui donnait une vue directe sur les hommes et le monde, et son observation était toujours guidée p.ar cette crainte féconde : faire de lia Théorie ! Par ce bon sens fondamental, cette netteté de conceptoin, cette force de raisonnement. sa nature s'imposait. Lui. l'homme le moins autoritaire crui fût, le plus partirai? de l'originalité laissée à ch un, se créait des imitateurs par dizaines. Ses élèves, ses adio'nts empruntaient inconscient, mept ses raisonnements et ses mots favoris. Et je me souviens qu'un jour, avant demandé un renseignement quelconque au concierge de l'Institut Solvav. je m'entendis répondre, le plus naturellement du monde : « C'est une solution empirique ». Nous en rîmes à eîette époque... et avec cruelle émotion attristée le me rappelle, aujourd'hui. ce petit détail ! Cela, c'est le Waxweiîer d'avant la guerre, net, franc gai. homme de science et homme de réalités. C'est un économiste irrempte çable. Août 1914... L'exode l'exil. Et Waxwei-le:,- .V-ffiYute soudain, n'est plus qu'or .grand Belge qui ne jteut combattre dans Ips tranchées, mais qui donne à sa patrie tout son temps e't tout son travail, tout sor oerveau et tout son- cœur. Ce n'est, oas ipi écrivain. Ce n'est pas ut historien. Et pourtant, telle est sa foi. telte est sa volonté, que la « Belgique neutre e' loya'e » surgit, décrite par lui dans de! pha ses que tout historien, que tout écrivain envieraient. Elles se drapent sur notre pntrie, mutilée, da.^s un indicible mou vemp7\t de noblesse et, de fierté. Elles éton nept les neutres pp-arés par notre sil^rice réveillent les indfgnations assoupies. E'ies n'ont, rien oublié, ni de l'histoire, ni de la prasse, ni des conversations d° diplomates ni des râles des victimes immolées. Elles sont une œuvre de précision et une œuvr< d'art- L'œuvre et l'homme se confondent. Or essaierait vainement de les différencier. Lui. ie l'ai vu pour la, dernière fois il y a trois mois. C'était ici, à Londres, dans un restaurant, de 1" Cité. Jules Denrée l'accompagnait, TIne animation gaie régnai' dans la salle, conversations d'hommes d'affaires, discussions de boursiers, — le dieu Rus:ness vovait avec satisfaction tees fidèles officiers dans l'un de ses innombrables temples. Au milieu de tous ces intérêts, de cet argent gagné, dépensé, escompté, rêvé, --Destrée et Waxweiîer. Deux hommes, qui. depuis 'vingt mois, n'avaient eu qu'une pensée : leur pavs ; qui l'avaient défendu, l'un avec tout son calme voulu, assis à sa table de travail ; l'autre, avec tout l'emportement d'une parole fiévreuse, devant des foules haletantes , et qui, réunis, dressaient soudain devant moi. dans ce dècoï banal et cette banale gaîté, une pure image meurtrie et triomphante... Il avait tant pensé à la Belgique qu'au srand jour des comptes et des aetes. nous devrons beaucoup nous souvenir de lui. (fMITT UN HOMMAGE DU JAPON M. de fteoqueville vient de recevoir le télégramme suivant : « Le Baron Sakatani et les délégués japonais ont appris avec une vive émotion la triste nouvelle de la mort de M. le Directeur de l'Institut de sociologie Salvay, de l'Université de Bruxelles. Ils se permettent d'avoir recours à l'obligeance de Votre Excellence pour faire parvenir à la famille de M. Waxweiîer l'expression,de leurs vives condoléances. » UNE DEUXIÈME LISTE DE PRISONNIERS BELGES MOUS VENONS DE METTRE SOUS PRESSE UNE DEUXIEME LISTE DE PRISONNIERS BELGES CAPTIFS EN ALLEMAGNE. CETTE LISTE COMPREND DES NOMS ALLANT DE DET A L INCLUS. ELLE SERA EXPEDIEE FRANCO CONTRE L'ENVOI DE 0 fr. CO (SOIXANTE CENTIMES, EN UN BON POSTAL AU BUREAU DU JOURNAL, RUE DE LA BOURSE, 28t&r, LE HAVRE. NOUS NE DOUTONS PAS QUE CETTE LISTE OBTIENNE AUTANT DE SUCCES QUE LA ■PRECEDENTE. AUSSI PRIONS-NOUS CEXJX QUI DESIRENT SE LA PROCURER DE NOUS ENVOYER SANS RETARD LEUR SOUSCRIPTION. [Les Bête il y a 125 an; L'EMPEREUR ET VÊ CHO Un chercheur qui signe F. D. adresse 1' « Echo Belge » l'amusant articulet qu voici : Rien n'est plus curieux que le hasard de recherches. Dans un violent pamphlet contre Mari Antoinette d'Autriche, rein® de France, ir titulê : La cause de la Révolution Frai çaise ou la conduite secrète de M... A. TT. d'Autr... R... de Franc» », dont l'ai teur semble être un Liégeois, se trouver les vers sur Joseph II, qu'on trouvera c dessous. L'auteur du libelle nous dit qu ces vers « couraient le Brabant trois rao avant la crevaison (aie) de ce piteux Enap, reur ». Voilà une nouvelle preuve que, si le Belges peuvent être vaincus, iln ne sont j; mais domptés. L'Empereur et i'Echo Je suis seul en ce lieu, personne ne m' conte. Ecoute. Oui ose me répondre et qui est avec mo Moi. J'entends, c'est l'écho ! réponds à me demandes. Demande. Veux-tu pronostiquer si le Brabant rési tera ? Résistera. Ce peuple en courroux m'en voudra-t-enc-ore ? Encore. A me contrarier sera-t-il constant ? Con tant. Joseph cette fois sera-t-il dompté ? Dom] té. Ah ! Dieu rjue dois-je attendre après tai de malheurs 1 Malheur. A composer avec mes sujets, serais-; réduit. Réduit. Les Belges sont fiers. Comment les. r prendre. Rendre. Rendre ce que j'ai acquis par des fai' inouïs ? Oui. Qu'aurai-je donc pour ma gloire et me peines. Peines. Mais qu'auront mes suiets et les Belge surtout. "Tout, Hé ! que deviendra donc mon peuple ma heureux. Heureux. Oue suis-ie donc, moi, qu'on tient poi immortel. Mortel. L'Univers n'est-il point rempli de mo ■ nom ? Non. Tous les Betees soumis ne me craindroi donc Plus ? Plus. Autrefois mon nom t&& imprimr.it 1 i terreur. Erreur. i Laisse-moi, ie te prie, je souffre trop, ; meurs ! Meurs ! L. i 1) La brochure dont ces vers sont extrai se trouve à la Bibliothèque Royale de I. ► „ 707 tt 1 j Les sppathies japonaises isnnp la Mimie î •"01— à ' DE°X FETES DE BIENFAISANCE a A TOXIO On nous- écrit de Tokio à fa date du S7 mai: s -JJeux lôfjos de bienfaisance intéressant directement tes Beiges viennent d'avoir lieu e avec un réel succès dans la capitale du' t- Japo^. L_ *-•'* première a été une francy fair au profit •• ,4 Français, Belges et Serbes "souffrant sous i- v joug allemand. La plus vive et sincère it "Sympathie envers ces malheureuses popuâa-i, tions a été témoignée à cette occasion par la ^ presse et le public nippons. Les journaux is avaient commencé par faire en faveur de 1 œuvre une campagne hobile et dévouée. Pendant trois jours une foule nombreuse :s s'est pressée autour des comptoirs et des t- , attractions diverses organisés dans une vaste local, mis gracieusement à la disposition des promoteurs de cette entreprise charitable, par la société des grands magasins MitJ sukoshi. Les objets exposés en vente, no-tamment ceux venant des localités voisines du front, ou fabriquées par des soldats dans i. les -tranchées, ou par les mutilés ou malades, ont été enlevés avec une telle rapidité que :s les organisateurs ont eu à déplorer de nen avoir pas fait venir des stocks plus consàdé-3- rables. Ils ont eu à déplorer aussi de n'avoiii pas aménagé des salies plus grandes pour il les représentations cinématographiques donnant des scènes de la guerre, et pour les au-=- ditians d'un comert d'amateurs dévoués doués d'un réel talent. Un public plein de j- sympathie envahissait tout, au point qu'à plusieurs reprises il fallut refuser des en-it trées. La seconde fête a été une représentation e donnée au théâtre Impérial de Tokio en faveur des Serbes et des Belges. Rarement on 3- a vu ici une affluence aussi brillante è. une soirée théâtrale. On se serait cru .à un gala. ;s Les loges de la Cour étaient occupc-es par des Princes et Princesses de la Famille tm-ss périale. Le Corps diplomatique au complet, des membres élu Gouvernement, des haute •s fonctionnaires et dignitaires, des représentants des plus grande» familles du pays 1- de la haute finance «e .pressaient, eh toiîef-» tes élégantes, dans les autres loges et dans tr les fauteuils. Les galeries étaient prises d'assaut par un public manifestement désireux n ele contribuer selon ses moyens à l'œuvre entreprise. Tous les acteurs, les plus renom-ît més de Tokio, et le personnel d-1 théâtre impérial, prêtaient à la représentation leur con-a -viirs gracieux. Ces deux fêtes furent pour ks Belges rési-e dant à Tokio des -manifestations de sympathie réconfortantes. En ortfre, cites viendront' grossir d'une façon appréciable les fonds de ta secours que le monde civilisé entier a coris-a tît'tes ei continue à ahmenter pour venir en nWp. nn r vwrt,imi«s de In barbarie teutone. AVEC NOS SOLDATS AU CONGO La Guerre en Afriqu Equatoriale COMMIT LES BELGES OGClPtREST IE TSlIMWARtW! 4 SfIMO m » , vvwvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv*' Un camp au Kivu. — La « vie des tranchées » en Afrique.— La surpri. , du 27 novembre. — La mort de MM. Defoin, Devold . et Du^uis. ... « ^ 1.1 lr>. ,• „ : -C «U Les horreurs aont îes Aueumuua LA CREATION DE KIBATI RibaU, janvier 1916. Kibati était un des trois gîtes d'étape sur la route epi mène de Rutshuru à Goma, au bord du lac Kivu. Lors des événements de e e p temoire-ooto-bre 1914.-, 1 invasion du Bucûï par les Allemands et leurs auxiliaires les Wat-uzi, il était devenu le centre de la résistance. 11 fut aussi celui de 1 offensive quand, en mai-juin 1915, les nôtres allèrent détruire le poste de Kissegnies, occuper le Lubafu et le Mirasano, les deux montagnes du Sud-Est. qui protégeaient les communications entre les régions du, fleuve Con.,n et celte de ru. Jusqu en ces temps derniers, ce f .l quartier générai du ! «;i-tenant-culo. -enry, commandant ^ troupes du M;ra. , , Jadis Kibati n -tait marque que pat :" craes paillotes au bord d'un sentier m u-gène Aujourd'hui c'est une « agglomération » où l'on a pu voir réunis, à certains moments, une soixantaine d Lurop--à sept cents soldats, douze à qu'.n/.e cents porteurs et travailleurs de .toute espèce Autour du gîte d'étape d'antan o:, a construit tout, d'abord — et un peu au hasard —- des cabanes pair les blancs et des han-da.rs pour les soldats. Les constructions se serraient de près dans un enclos déliraiK par un talus et un fossé, avec, de-ei, eie-lo, un abri pour mitrailleuses et, un peu au large des défenses accessoires en abattis d'arbustes. Tout cela était rud'imentaire oarce que prbvisftire, et c'est pourquoi Ion se consoleit de vivre littéra'ement les uns sur les autres, au point qu'un nègre ne pouvait pas soupirer élans sa hutte sans être enetndu de l'Européen qui habite t la cambuse adjacente et qui en était încewnmodu n g u i ti'C Rien lie dure autant que le provisoire. La situation menaçait de devenir intolérable auand le commandant Delattre. venu de Stanleyvillp, prit, en juillet 1915. le coni-man.dtement du camp. C est un chef intelligent et plein d'initiative, énergique sans brutalité connaissant l'indigène qu'il traite de façon à en obtenir le maximum d'effet utile aimé des blancs qui lui témoigne! une sympathique déférence. En peu de mois, il a fait, d'excellente hesogne.^ La superficie du poste a qiùadrttplé. Des éclaircies ont éle aménagées entre les maisons d'Euroné»ris. xJes "hambrées soldats ont été recon-siruites avec ordre. Des hangars ont été éiev*« pour contenir le ravitaillement des blancs et des noirs, pour serrer les bagages il cuu^iai-/ica< — n i XAIUU IV-M des officiers sur le frer. Une grande plaine a été débroussée. où se fait l'appel des porteurs et près de laejueile se trouve le village de ceux-ci. Des ptontatione ivrières ont été entreprises. L'état-major - ^e sur une falaise qui domine Kibati è 5 c->st, et sur la même falaise on a installe ' hôpital-base. Certes, il n'y a rien de cou. rable à rétablissement d'un camp angla à sur le continent, dont le confortable est uni proverbial depuis quelques mois, u ndant, tel quel, Kibati offre certaines facii..os de vivre crue les Africains se plaisent à apprétf u les circonstances où ils se trouvent ii Le ravitaHlement en eau et en riour?> a Le ravitaillement en eau ef en no •»'■ est difficile à assurer. Les sot nombreuses et peu abondant- , |r, est à plus de dfeux heures d« mai. . ' : chaque matin une corvée de cent hornr ' et davantage qui reviennent le ^mir se,u. 'ment portant dans ele grandes jarres, c!4-N des touques en fer-blanc, dans des dames-jeannes, dans tons les récipients disponibles, l'eau dont chacun obtiendra queiqres litres. Pour avoir une malle-bain pleine et procéder à, des ablutions complètes, il faut faire des n économies :> pendant plusieurs jours. Les soldats, originaires pour la plupart de régions traversées par le Congo ou par des puissants affluents du fleuve, souffrent autant que rpws d» la disette d'eau. Aussi, quand la pluie tombe, on voit sortir tous les bidons, et l'eau qui coule le long des toiles de tentes est soigneusement, rec».,™il-lie.Un détail &, ce propos et qui illustre de façon curieuse le sentiment de solidaiité' que le noir crée entre son chef et lui. .J'ai assisté à une palabre parce qu'un soldat d'un certain poloton posait une marmite sevus la gouttiière ele la maison occupée par le chef d'un autre peloton : il n'en avait pas le droit ; cette ea.u appartenait exclusivement aux hommes de ce dernier peloton ; l'homme dut battre en retraite et «e fournir chez les siens. Pour la nourritr, ra le problème n'est pas moins compliqué. -IjC pays fournit des petits pais, des haricots, des patates douces, eF» pommes de terre, des bananes. Il y a du gros bétail par" endroits. On y trouve des chèvres, des moutons, des porcs, m-iis vis rie sont pas nombreux : pas plus que les 1 poules. S'il n'v a oas abondance de fruits comme dans les districts tropicaux, on y obtient un plat de fraises et parfois eles groseilles du Cap. En temps ordinaire, on pou-

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods