Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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15 September 1915
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s.n. 1915, 15 September. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/1j9765bn2c/
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N" 224 MERCREDI 15 SEPTEMBRE 1915 Les Nouvelles du Jour ARLON, LE 15 SEPTEMBRE 1915 PATRIE On ne saurait trop exalter le sentiment patriotique, cet instinct qui nous porte à aimer la terre où nous sommes nés et où dorment nos morts. L'amour de la pairie est sacré chez tous les hommes et nul ne peut se vanter d'avoir le monopole du patriotisme. Les écrivains de tous les payi ont célébré leur terre. Et nous sommes certain de répondre au vœu secret de nos lecteurs en mettant sous leurs yeux quelques belles pages inspirées par l'amour du sol natal. L'AMOUR DU PAYS (FRANCE) L'instinct affecté à l'homme, le plus beau, le plus moral des instincts, c'est l'a-mour de la patrie. Si cette loi n'était soute nue par un miracle toujours subsistant, e auquel, comme à tant d'autres, nous n< faisons aucune attention, les hommes s< précipiteraient dans les zones tempérées en laissant le reste du globe désert. Or peut se figurer quelles calamités résulte raient de cette réunion du genre humait sur un seul point de la terre. Afin d'évitei ces malheurs, la Providence a, pour ains dire, attaché les pieds de chaque homm< à son sol natal par un aimant invincible. Les glaces de l'Irlande et les sables em brasés de l'Afrique ne manquent poin d'habitants. 11 est même digne de remarque, que plus le sol d'un pays est ingrat, plus le cli mat en est rude, ou, ce qui revient ai même, plus on a souffert de persécution; dans ce pays, plus il a de charmes poui nous. Chose étrange et sublime, qu'on s'atta che par le malheur, et que l'homme qu n'a perdu qu'une chaumière soit ceiui-1; même qui regrette davantage le toit paier nel ! La raison de ce phénomène, c'est qu< la prodigalité d'une terre trop fertile dé tiuit, en nous enrichissant,la simplicité de: biens naturels qui se forment de nos be soins; quand on cesse d'aimer ses parent: parce qu'ils ne nous sont plus nécessaires on cesse, en effet, d'aimer sa patrie. Tout confirme la vérité de cette remar que. Un sauvage tient plus à sa hutti qu'un prince à son palais, et le montagnan fient plus à sa montagne que l'habitant di la plaine à son sillon. Demandez à ui berger écossais s'il voudrait changer soi sort contre le premier potentat de la terre Loin de sa tribu chérie, il en garde partou le souvenir; partout il redemande ses trou peaux, ses torrents, ses nuages. Il n'aspiri qu'à manger du pain d'orge, à boire le lai de la chèvre, à chanter dans la vallée ce; ballades que chantaient aussi ses aïeux. I dépérit s'il ne retourne au lieu natal.C'es une plante de la montagne, il faut que s< racine soit dans le rocher; elle ne peu prospérer si elle n'est battue des vents e des pluies; la terre, les abris et le solei de la plaine la font mourir... Si l'on nous demandait quelles son donc ces fortes attaches par qui nou! sommes enchaînés au lieu natal, nous au rions de la peine à répondre. C'est peut être le sourire d'une mère, d'un père d une sœur ; c'est peut-être le souvenii du vieux précepteur qui nous éleva, de; jeunes compagnons de notre enfance; ci sont peut-être les soins que nous avon; reçus d'une nourrice,d'un domestique âgé partie si essentielle de la maison; enfin, c< sont les circonstances les plus simples, s l'on veut même, les plus triviales:un chiei qui aboyait la nuit dans la campagne, ur rossignol qui revenait tous les ans dans 1< verger, le nid de l'hirondelle à la fenêtre le clocher de l'église qu'on voyait au dessus des arbres, l'if du cimetière, 1< tombeau gothique; voilà tout. Chateaubriand. L'EMPIRE DES MERS (GRANDE-BRETAGNE) Sur les ondes joyeuses de la mer som bre et bleue, comme elles, nos pensées sont sans bornes, et nos âmes libres; auss loin que la brise peut porter, parcourez no tre empire, contemplez notre patrie! Ct sont là nos royaumes, leur puissance n'i pas de limites. Notre pavillon est le sceptn auquel obéissent tous ceux qui le rencon trent. A nous la vie tumultueuse qui pass< du labeur au repos et trouve sa joie dan: le changement. Oh! qui peut dire le sen timent d'exaltatation et le jeu délirant di pouls qui font vibrer le voyageur explo rant cette voie on encore tracée ?.. i« voyageur qui change ce quf tes autres appellent danger en dé lices; qui recherche ce que les lâches évi tent avec un zèle jaloux, et, là où de plu: faibles défaillent, ne peut sentir — senti: du plus profond de son sein qui se soulè- ■ ve — que s'éveiller son espoir et monter son courage? Nulle terreur de la mort, — si, avec nous, meurent nos ennemis, — sauf qu'elle nous semble moins insipide que le repos: qu'elle vienne quand elle voudra! Nous jouissons de la vie dans la vie; qu'importe à celui qui la perd, que ce soit par la maladie ou dans les combats? Que celui qui se traîne, épris de la décrépitude, se cramponne à sa couche et passe des années languissantes, halette avec effort et laisse tomber sa tête paralysée; à nous, la fraîche tombe verte et non le lit fiévreux. Tandis que, râle à râle, il rend son âme hésitante, la nôtre, avec un tressaillement, d'un bond échappe à toute contrainte. Son cadavre peut se vanter1 de son urne et de son étroit caveau, et ceux qui maudissaient sa vie peuvent dorer son tombeau; à nous les larmes rares, mais sincères, quand l'océan ensevelit et nous garde nos morts; à nous les banquets d'affectueux regrets dans la coupe rouge vidée à notre mémoire et la brève épitaphe des jours de danger, quand, après la victoire, ceux qui partagent le butin s'écrient, — le souvenir attristant tous les fronts; — Que'le eut été !a joie des braves qui J ne sont plus ! ; Lord Byron. ' LA GLOIRE DU SACRIFICE I (ALLEMAGNE) j Dana son beau drame d'Egmont, Goethe propose ce héros à l'admiration de ses compatriotes. Egmont qui va mourir pour l'indépendance de sa patrie, se réveille dans sa prison, après avoir rêvé que la 11-^ berté lui était apparue, sous les traits de celle qu'il aime, tenant suspendue sur sa tète une couronne de laurier. Il prononce alors les paroles suivantes: La couronne a disparu! Belle image, la 1 clarté du jour t'a dissipée! Oui, c'étaient ' elles, elles étaient réunies, les deux plus douces joies de mon cœur. La divine liberté avait emprunté les traits de ma bien-aimée; la ravissante jeune fille avait pris les habits célestes de mon amie. Dans les moments graves, elles apparaissaient réunies, p'us sérieuses que souriantes. Elles marchaient devant moi, les pieds tachés de sang, les plis mouvants de sa robe tachés de sang. C'était mon sang et le sang de beaucoup de héros. Non, il ne fut pas versé en vain. Traversez-en ce ruisseau,brave peuple! La déesse de la victoire nous conduit! Et comme la mer rompt vos digues, rompez, renversez le rempart de la tyrannie, et emportez-le, submergé, hors du sol qu'il s'approprie. (Les tambours s'approchent). Ecoutez ! Ecoutez ! Que de fois ce son m'appela à marcher d'un pas libre au champ du combat et de la victoire! Que mes compagnons s'avançaient gaiement dans la périlleuse, la glorieuse carrière! Moi aussi, je marche de cette prison au devant d'une glorieuse mort;je meurs pour la liberté, pour la liberté pour laquelle j'ai vécu et combattu et à laquelle je me sacrifie, résigné. [ (Le fond du théâtre est occupé par une file de sol-[ dats espagnols qui portent des hallebardes). j Oui, amenez-les! Fermez vos rangs, vous ne m'effrayez pas. Je suis accoutumé à me trouver lance contre lance et environné de la mort menaçante,à sentir redoubler en moi le courage. (Tambours). L'ennemi vous enveloppe de tous les côtés. Les épées brillent. Amis, grand courage ! Vous avez, derrière vous, vos parents, vos femmes, vos enfants! (Montant du doigt la garde) Et ceux-là c'est une vaine parole du maître qui les pousse, ce n'est pas leur cœur. Protégez vos biens! Et, pour sauver ce qui vous est cher, pour sauver la patrie, tombez avec joie, comme je vous en donne l'exemple!... Goethe. (A suivre) Morts pour la Patrie : Bernot L.-Jos.-J., maréchal-des-Iogis, i 4186, Anvers. ; Berteele Fr.-Jean, 9e de ligne, 54048, • Angleur. ; Berthe j.-G., 60084, Willebroeck. ; Bertholet E., 5e de ligne, 56258, Rotse- Ifipr fiS i Bertholety S., 56827, Rotselaer. Bertrand Léon, né à Vielsalm, Nieu-wenrode.Bessems Alphonse, Breendonck. Besson H., 13e de ligne, 26931, Erme-■ ton-s/Biert. î Besy, 13e de ligne, 24525, né à Haber- • gy (Lux.), Ermeton-s/Biert. Beulens, 22e de ligne, 1-3, 30-8-14. Beullens D., 3e chasseurs. 51361, Lierre.Beumer André, 30e de ligne, 1-2, Na-mur.Beverins F., 12e de ligne, 50990, Rhees. Beyenster, 13e de ligne, 20411, Ermeton-s/Biert.Beyer, 7e de ligne, Zevecote. Beyl, 2e guides, 7912, Haecht. Beyloos Jos.-L., 14e de ligne, 3-2, Liège-Beynies Jos., 6e de ligne, Holsbeek. Beys, gendarme, 125C7, Cumptich. Biebau C., 5e de ligne, 2-1, cimetière Audenarde. Bielen, artillerie, 34054, Chaudfontaine. Bielen Ed., bataillon d'administration, Bressoux (Liège). Bieltjens, 7e artillerie, Malines. Biesmans J.-P., Ile de ligne, 60752, Rhees. Billian Maurice, centre instruct., Valo-gnes (France). Billiet A.-J., 5e de ligne, 57370, Wes-pelaer.Binet Louis, 14e de ligne, 26549, Wil-lebrœck.Binquet Eug., 10e coips de transport, Celle (Allemagne). Biquet ou Piguer, 9e de ligne, 56465, Angleur. Biron Charles, 14e de Ligne, Bruges. Bischops, 1er chas, à pied, 20086. Bischops A.-H., 4e de ligne, 53522, Schiplaken. Bistiaux Em.-J.-Jos., 2e carabiniers, Ixelles. Biva P., carabiniers, 55630, Boort-meerbeek.Blanchard Ch., 58891, Werchter, fosse 36. Bianquart, 3e chas, à pied, 51687, Lierre.Blanquart Marcel, 3e lanciers, Louvain. Blanquet J., carabiniers, 54790, Lierre. Blauwers, 23504, Parchim (Allem.) Bleck, lie de ligne, 60613, Queue du Bois. Blennae-rts, 9e de ligne, 52359, Wan-dre.Blétard C.-J., artillerie. 32726, Seraing, fosse 1. Block, 1 le de ligne. >0603. Oneu/* du Bois. Blocouse R., 8e artillerie de forteresse, Ramsca pelle. Blœm, artillerie, Chaudfontaine. Blœmen François-P., 9e de ligne, 55228 Ougrée. Blœms Emile, artillerie de forteresse, 6176, Ermeton-s/Biert. Blom Paul, 14e de ligne, 20459, Ougrée.Blomme Alphonse, 3e ch. à pied, 47990 Anvers. Blomme Pierre, 6e de ligne, 2-2, 25 ans, 57027, Anvers. (A suivre). ————— v m w»-*- - — — - REPORTAGES DE GUERRE Dans la région de La Bas«ée -T- »$« — Le Berliner Tageblatt publie l'article suivant de son correspondant Kellermann : « Dans l'Argonne se répand une odeur de chlore. Dans les tranchées règne une odeur de pourriture et de choses effroyables. Ici, à La Bassée, l'odeur est comparable à celle qui vous frappe sur le seuil d'un boudoir de jolie femme. Il y circule une douce odeur, parfois légère, parfois plus forte, suivant la violence du vent. Elle nous vient des fabriques de parfums à Illies, qui sont détruites. C'est, d'ailleurs, tout ce qui rappelle le temps passé, la vie paisible. A présent, des millions de mortels ont à sauver leur vie, cette vie simple, sans plus. Toute la contrée, dans la région de La Bassée, est misérable. Le vide, la pauvreté... Des tombes, des éclats d'obus, des tronçons d'arbres... Des champs dévastés et redevenus sauvages. L'homme, depuis longtemps, a fui, devant les obus. Le paysan était traqué dans son lit. Les obus l'écrasaient pendant qu'il nourrissait ses chèvres. Seule la fuite s'offrait encore au pauvre qui s'attachait à sa terre. Et cependant, il a résisté pendant des semaines et des mois. A l'automne, je vis à Herlies, une petite vieille épluchant ses légumes devant sa maisonnette et le village était bombardé ! Parmi les soldats il en était qui pâlissaient, mais la vieille épluchait imperturbablement. A ses pieds jouait une fillette de 5 à 6 ans. L'aïeule eut préféré mourir que d'abandonner le coin de terre où elle vivait depuis soixante ans. Beaucoup de vieux moururent de la sorte. Les Anglais bombardaient un village après l'autre et les lieux se vidèrent un à un. Toutes les localités sont mortes maintenant. Les villes, les villages, les hameaux et les fermes, tout semble avoir été écrasé sous un gigantesque i marteau. Les ruines s'amoncellent chaque jour de | plus en plus. L'obus est rongeur. On ne retrouve 3 plus, de ci de là, qu'un spectre ou un squelette de ' maisonnette.Mais l'on bombarda chaque jour les ruines I et le dernier pan de mur finira par s'écrouler. | Le soleil éclaire les maisonnées détruites. 1 Plus une âme ne circule dans cette étendue. Partout les ruines, la dévastation. Un tableau effroyable. Chaque village est une tombe. Un spectacle à faire frémir! » LES GEANTS DE LA MER LE CUIRASSÉ — Comme c'est peu de choôe, de loin, cette masse énorme qui s'appelle le cuirassé ! Une sorte de cétacé noirâtre endormi sur les flots, à peine bercé par la houle, immobile comme un tronc d'arbre ou comme un alligator bâillant au soleil. Et c'est là, cependant ce monstre qui, aux jours de bataille, dans la rouge lueur des combats, tonne comme un volcan, crache sa poudre et son fer dans la flamme et la fumée. De loin, le cuirassé paraît un joujou, semblable à ces jouets mécaniques en forme de navires que les enfants regardent aux devantures des bazars. C'est, en réalité, une colossale forteresse mouvante, le plus formidable des instruments de mort que l'homme ait encore inventés. Cette masse de métal n'a qu'un but, en effet: la guerre. Partout, les armes reluisent, des panoplies de ré-volvers accrochées, de longs canons d'acier dans leurs tourelles grises et qui semblent les tentacules d'un monstre marin. On éprouve une sensation étrange dans ces réduits de métal qui ressemblent vaguement à une cellule de moine ou à un cachot où l'on aurait pour compagnon le canon. Il la remplit presque en entier, cette tourelle, de sa culasse énorme et de ses rouages compliqués, oe canon dont un quartier-maître nous montrait le mécanisme avec tant d'amour. Ils l'aiment tous, cette pièce géante, ils la caressent comme un être cher. Un tour de roue et la tourelle tout entière pivote sur elle-même, le canon monstrueux braqué vers l'horizon. Il y a là comme une selle de bicyclette où le pointeur, enfourchant sa monture, se tient en équilibre et vise l'ennemi du fond de sa prison de métal. A peine par de petites ouvertures peut-il apercevoir le dehors. Et c'est là, dans la chaleur étouffante de la bataille, que l'on combat, au milieu du fracas de la poudre, dans le bruit du halètement de la machine qui tourne toujours, c'est là qu'on vit, c'est là qu'on meurt, isolé dans ce grand navire, les yeux fixés .sur un point noir de l'horizon, ce point noir qui est l'ennemi, san9 rien voir, si ce n'est l'adversaire, sans rien savoir de ce qui se passe dans ce navire, qui s'engloutit peut-être, éventré, au moment même où le canon de la tourelle vomit encore sa mitraille. J'étais étonné et ravi de la science du sous-officier qui nous expliquait le maniement de sa pièce comme un ingénieur eût pu le faire. — Il me parait bien remarquable, dîs-je au commandant.—■ C'est un quartier-maître d'artillerie. Ils sont tous ainsi. Ah ! ce sont des hommes, nos hommes ! Il semble invulnérable, d'ailleurs, ce cuirassé tout de métal. L'acier résonne sous les pas; au-dessus des têtes, dans les étroits couloirs, de l'acier encore. De l'acier partout. Ils sont élégants et propres, ces couloirs, avec leur teinte grisâtre si gaie à l'oeil, leurs portes bien graissées qui glissent silencieusement. Mais, sur ces portes de fer, je lis une inscription : Fermer pendant le combat. Le combat 1 le branle-bas de combat ! Le fracas sépulcral et noir du branle-bas ! disait Victor Hugo. Tout est créé pour lui ; pas un coin qui ne soit voulu, construit pour la bataille, la bataille fermée, le carnage à huis clos. J'ai voulu descendre dans les entrailles du monstre, voir ses machines et ses chaudières. On a alors la sensation d'être dans une usine, en quelque forge fantastique, au milieu de ces tubes à formes étranges, semblables à des intestins énormes, qui distribuent au navire la vapeur, c'est-à-dire la vie. Et il y a là des êtres humains qui vivent et agissent dans l'ombre, enfournant leur charbon dans la fournaise, pendant qu'au-dessus de leurs têtes, aux jours de combat, on s'égorge là-haut. La muraille s'étend autour d'eux avec son métal, sa protection de cellulose faite pour boucher les trous des obus, — la charpie après la blessure, — et on songe à ce chauffeur chanté par Rudyard Kipling et qui, noir de coke et ruisselant de sueur, est le forgeron de la fortune de l'Angleterre, le cyclope du navire, ce navire qu'il ne voit jamais et qui l'emporte dans la tempête. Oui, il semble indestructible, ce cuirassé. Il donne la sensation la plus complète, la plus absolue de la force. Et, pourtant, — hélas ! — pourtant, il suffit parfois, de le frapper à la tète pour en faire une épave. Claude Bernard nous apprenait qu'une piqûre d'aiguille à un point précis du cerveau , suffit pour donner immédiatement le diabète. Le cuirassé, lui aussi, a un cerveau. Un obus éclatant dans le blockhaus du commandant, une piqûre d'épingle dans ce géant, et c'en est fait. Goliath e6t mort. Le dressage des chiens de guerre —*«^»—* Le Journal des Débats donne une description intéressante des écoles de chiens en France : (( Le recrutement des chiens auxiliaires se fait principalement par les soins de plusieurs sociétés qui s'occupent de l'élevage et du dressage des chiens. Les dresseurs les plus expérimentés de ces sociétés se sont mis à la disposition des autorités militaires. Dans les écoles de dressage, qui se trouvent presque toutes aux environs de Paris, on dresse tous les chiens que les propriétaires mettent à la disposition du gouvernement en vue de la guerre et pendant toute sa durée. C'est dans ces écoles que se font également toute* les Inscriptions. Chaque chien».* admis est d'abord soumis, pendant une certaine période, à l'observation soigneuse des dresseurs afin de reconnaître les aptitudes spéciales à chaque race et même à chaque chien en particulier. Quand un chien fait preuve d'un caractère doux et caressant et qu'il a l'odorat très développé, il est dressé en vue de la recherche des blessés, pour le service sanitaire. Les animaux qui témoignent de beaucoup d'obéissance et ont l'ouïe fine, sont choisis comme chiens de garde. Les chiens au corps svel-te et souple, aux nerfs résistants, sont .destinés pour le service de patrouille. Tous les autres, n'ayant pas de qualités spéciales et n'ayant pas de ««tempérament» sont rebutés comme sans valeur. Les chiens admis sont inscrits dans les livres officiels et pourvus d'une carte d'identification. En outre, chaque chien obtient un livret militaire dans lequel on inscrit ses faits et prouesses. Le dressage ne dure que vingt à trente jours. Le chien pour le service sanitaire est d'abord exercé à rechercher un bonnet de soldat, que l'on cache tous les jours à de plus grandes distances et ainsi on habitue le chien à retrouver les différentes parties de l'uniforme dans les bois et dans les champs,dans les tranchées et à plat terrain. En campagne, les chiens sont munis d'un collier auquel est attaché un périt paquet contenant des articles de-pansement, dont le blessé peut se servir pour bander provisoirement ses blessures. Evidemment ce paquet est inutile quand le blessé a perdu connaissance. Ces chiens, que l'on choisit de grande taille, peuvent également transporter de légers brancards, sur lesquels les blessés prennent place. Deux chiens suffisent à transporter un blessé jusqu'à l'ambulance derrière le front. Les chiens de patrouille doivent avant tout apprendre à rester complètement tranquilles; on les dresse à ne pas faire de bruit, à ne pas aboyer. Puis on les habitue à avancer lentement et prudemment en ram pant et à se coucher au moindre bruit suspect. En spécialisant le dressage d'après les aptitudes des chiens, on arrive à écourter considérablement la période de dressage et on obtient de meilleurs résultats qu'en essayant de dresser ces animaux à plusieurs usages . L'emploi de chiens bien dressés constitue une aide de grande valeur, surtout en terrain accidenté. — lis Etals-Dais il lis pÉSlDCtS 'MHb Encore des note» — »Ç« — LE CAS DE L' « ARABIC » Le gouvernement allemand a transmis l'exposé suivant, sous forme de note à l'ambassadeur américain à Berlin : — Le 19 août dernier, un sous-marin allemand avait, à environ 60 milles marins au sud de Kinsale, arrêté le vapeur anglais ««Dunsley» et était sur le point, l'équipage ayant quitté le navire, de détruire sa prise par le feu de ces canons. A ce moment, le commandant vit un grand vapeur arriver sur lui en ligne directe. Ce vapeur, qui, comme cela a été établi plus tard, était l'«<Arabic», a été reconnu comme étant de nationalité ennemie, étant donné qu'il n'arborait pas de pavillon et n'avait aucun signe distinc-tif de neutralité. En s'approchant, le navire a modifié son cours primitif ; mais il s'est ensuite de nouveau retourné directement sur le sous-marin. Convaincu par cette manoeuvre que le vapeur avait l'intention de l'attaquer et de l'éperonner,le commandant du sous-marin, pour prévenir cette attaque, a fait plonger son bateau et a fait lancer une torpille sur le vapeur. Après avoir tiré ce coup de feu, il a constaté que les personnes qui se trouvaient à bord se sont sauvées dans quinze canots. D'après ses instructions, le commandant ne pouvait attaquer 1'«Arabie» sans avertissement préalable et sans sauver les personnes qui se trouvaient à bord, que dans le cas où le navire chercherait à fuir ou bien opposerait de la résistance. De ce qui venait de se passer, le capitaine devait forcément conclure que r«Arabie» projetait une attaque violente contre le sous-marin. Sa conclusion était d'autant plus plausible que, le 14 août, c'est-à-dire quelques jours auparavant, il avait été bombardé déjà à longue distance, dans la mer d'Irlande, par un grand paquebot appartenant apparemment à la British Royal Mail Steam Paket Company, paquebot qu'il n'avait ni attaqué ni arrêté. Le gouvernement allemand regrette très vivement que, par l'action du commandant, des vies humaines aient été perdues. Il exprime spécialement au gouvernement des Etats-Unis les regrets que lui cause la mort de citoyens américains. Il ne peut cependant pas .se reconnaître obligé de payer des dommages-intérêts de ce fait, même dans le cas où le commandant se serait trompé sur les intentions de F«Arabie». Si l'accord ne pouvait éventuellement se faire sur ce point entre les gouvernements allemand et américain, le gouvernement allemand serait disposé à soumettre le différend au Tribunal d'arbitrage de La Haye, conformément à l'article 38 de la Convention de La Haye, relatlT à l'arrangement pacifique des conflits internationaux. Il fait toutefois cette réserve, toute nouvelle, à savoir que le jugement d'arbitrage ne pourra pas constituer une décision de principe quant à la légitimité ou à la non-légitimité de la guerre allemande de sous-marins. » L'INCIDENT DUMBA La note américaine adressée à l'Autriche-Hongrie au sujet de l'ambassadeur Dumba est ainsi conçue — L'ambassadeur, Dr Dumba, a reconnu qu'U a fait à son gouvernement des propositions en vue de

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