Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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15 January 1915
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s.n. 1915, 15 January. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/k93125r647/
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Feuille Luxembouraeoise d'informations JEUDI 14 JANVIER 1915 Le Haut Commanfleniefl EN FRANCE Comment TKCessimy réalisa limité de doctrine dans l'Armée française Comme pendant à l'étude récemment parue ici et consacrée à l'organisation si remarquable du Haut-Commandement allemand, nous reproduisons aujourd'hui un très intéressant article que le général Léon Durand a publié dans le Temps, quatre mois avant la guerre. * - «b Lorsque, au mois de juin 1911, M. Messimy entra au ministère de la guerre, une sorte d'anarchie régnait dans les hautes sphères de l'armée. Aucune direction intellectuelle ne s'imposait et les plus grands organes, travaillant chacun de son côté pour son compte propre, s'ignoraient toujours, se combattaient souvent. Le conseil supérieur de la guerre, c'est-à-dire le futur commandement du temps de guerre, réclamait en vain une action, cependant bien légitime, dans la préparation des opérations militaires qu'il était appelé à diriger: il demandait en outre les moyens de se préparer utilement lui-même à sa lourde lâche, en disposant, près de lui, à l'état permanent, des auxiliaires qui, le cas échéant, devaient le seconder. L'état-major de l'armée avait quelque peine à oublier l'époque où, dans une organisation antérieure et plus primitive encore, il se trouvait l'unique tête de l'armée: en vertu d'habitudes acquises, il tendait, instinctivement, à lui imposer ses volontés — alors qu'au contraire il incombe à tout état-major de recevoir les décisions du commandement et de les mettre en œuvra. L'Ecole supérieure de guerre, justement fière d'avoir été le centre d'où s'étaient dégagées les idées et où s'étaient formés les hommes, ne se rendait pas un compte tout à fait exact des résultats déjà obtenus grâce à elle, et prétendait à une indépendance de doctrine qui ne répondait plus aux nécessités de l'heure présente. Les règlements, manifestement surannés, avaient perdu toute autorité morale: dans le désarroi qui en résultait, les théories les plus opposées se faisaient résolument contradictoires, la majorité des officiers se décourageaient.Au centre des hautes études militaires,qui venait de s'ouvrir, les dissentiments de doctrine s'étaient révélés si graves, si bruyants, que les échos en avaient retenti au dehors. -fl fallait d'urgence mettre un terme à ce désarroi militaire. Dans cette situation réellement critique, M. Messimy rendit à la France et à l'armée un service dont le souvenir ne disparaîtra jamais. Il sut coordonner l'action de tous ces organes,séparément ardents au travail et animés de la meilleure volonté, en les soumettant à une direction unique. 11 centralisa les pouvoirs dans la personne du chef d'état-major général, en ajoutant à ses attributions les fonctions dévolues jusque-là au vice-président du conseil supérieur de la guerre, commandant en chef du groupe principal de nos armées mobilisées, et à l'inspecteur général de l'Ecole supérieure de guerre. Les attributions du conseil supérieur de la guerre furent étendues, mieux précisées; sa consultation fut rendue obligatoire en tout ce"qui concerne l'organisation et l'instruction de l'armée et la défense nationale. Il plaça, dès le temps de paix, à côté de chaque membre du conseil supérieur de la guerre son futur chef d'état-major du temps de guerre: de l'ensemble de ces chefs d'état-major, il forma le comité d'état-major qui, toujours sous l'impulsion directe du chef d'état-major général, devenait à la fois et l'organe directeur du centre des hautes études militaires et le conseil de perfectionnement de l'Ecole de guerre. Ainsi la convergence de tous les efforts était garantie par l'unité de direction et chacun rentrait dans ses droits comme dans ses devoirs: Au haut commandement à concevoir, à décider, à fixer la doctrine; A iétat-major de l'armée à appliquer; A l'Ecole supérieure de guerre et au centre des hautes études militaires à enseigner. Depuis sa création, cette organisation n'a subi qu'une retouche tout à fait de détail que M. Millerand y a apportée en vue de mieux assurer encore l'unité dans la direction de tout l'ensemble. Depuis bientôt trois ans, le système fonctionne: il a fait ses preuves. Aux Allemands qui disaient jadis avec orgueil: « Quoi que vous fassiez, il y a une chose que vous n'aurez jamais, c'est notre grand état-major », nous pouvons répondre que maintenant nous avons un grand état-major. Non seulement cette constatation s'affirme dans une collaboration constante et féconde des organes jadis rivaux et aujour- td'hui associés, dans la coordination étroite de leurs travaux orientés vers un même but par une seule volonté; non seulement la préparation à la guerre des hauts états-majors est désormais acquise, mais l'unité de direction intellectuelle vient de se révéler à l'armée entière, en la tirant du chaos où elle e se débattait en matière de doctrine. Le service en campagne a paru, et complétant l'ensemble des règlements publiés récemment, il achève de fixer le corps même de notre doctrine militaire. Pour mettre fin aux discussions, pour - préciser les idées, il a suffi de distinguer les '- principes relatifs à la division et aux grou-n pements inférieurs à la division, de ceux qui n visaient les grandes unités, c'est-à-dire les e formations supérieures à la division. Ces principes ont été sanctionnés, d'une part, dans le décret du 2 décembre 1913, portant règlement sur le service en campagne, d'autre part, dans le décret du 28 octobre 1913 portant règlement sur la condui-' te des grandes unités. En outre, un règlement, daté du 1er décembre 1913, pose les règles formelles qui 7 doivent présider à l'instruction des cadres et de la troupe; c'est, à côté de la doctrine elle-même, la méthode d'instruction qui définit aussi les rôles et les responsabilités des divers échelons. ^ Dans le même temps, le service des états-majors en campagne, le service de l'arriè-j7 re, en particulier les questions d'alimenta-^ tion et de ravitaillement ont été mis au point et exactement définis. Telle est l'œuvre immense qui a été ac-. complie, témoignant d'une impulsion unique, empreinte de fermeté et de simplicité; elle crée et affirme cette doctrine réglemen-taire, qui était depuis si longtemps et si ins-tamment réclamée. En outre, les moyens de commenter et de .. répandre cette doctrine sont constitués d'u->' ne manière efficace. L'Ecole de guerre et le g centre des hautes études, sous l'autorité du 1( chef d'état-major général, répondent à ce _ besoin: la première en formant des officiers d'état-major, !e second, er. pcrfectiôrr-nant les futurs chefs et sous-chefs des états-i majors de corps d'armée et en diffusant s dans les rangs de l'armée l'enseignement ,( des hautes connaissance militaires. i_ Au fur et à mesure qu'une organisation e évolue et progresse, la division du travail s'y impose; et c'est ainsi que loin de déchoir, l'Ecole de guerre voit simplement sa ; fonction se préciser; elle va- avoir la légi-è time satisfaction d'enseigner une doctrine, s maintenant fixée, et qui est bien la sienne, puisque dans les artisans de l'œuvre, elle compte ses fils les plus fidèles et ses disciples les plus reconnaissants. il II apparaît donc comme indiscutable que . . la période de deux ans consécutive à la réforme opérée est de beaucoup la plus fruc-\ tueuse qui ait été pour l'armée depuis 1870; é c'est le meilleur des encouragements à per- - sévérer dans la voie tracée. a II a fallu, certes que la réforme s'imposât - en toute évidence pour qu'elle ait pu être - réalisée en si peu de temps et d'une maniè-it re en somme si complète, alors qu'elle ne e pouvait aller, au début surtout, sans rom-i pre des habitudes prises, sans froisser des amours propres, sans léser des intérêts personnels.t II est vrai qu'elle a été conduite, dans un - esprit de suite absolu, par une volonté froi- - de, tenace et persévérante entre toutes. 1 Quoi qu'il en soit, les résultats obtenus > sont tels et si indéniables que l'organisation ■ nouvelle est définitivement acquise. Comme toute chose, elle est encore perfectible, £ mais dans des détails seulement, et en vue : d'appliquer plus strictement encore le prin-1 cipe fécond dont elle relève, le principe de ' l'unité de direction. Général Léon DURAND. a * A LA CHAMBRE DES LORDS 1 D'intéressants Discours. —«#»— 5 La Chambre des Lords vient de tenir à Londres une session qui s'est terminée samedi. Le Haut-Par-S lement anglais s'est ajourné, au 2 février. Cette session qui s'achève a été, faut-il le dire, 2 consacrée presqu'exclusivement à la présente guerre et à la participation que l'Angleterre y apporte. LORD KITCHENER a donné à l'assemblée quelques explications sur la situation : «En Mésopotamie, les troupes indiennes se dirigent de Bassora vers le i Nord et elles ont battu les Turcs près d'Eura, sur le 1 Tigre. La marche sur l'Egypte annoncée par les l Turcs ne s'est pas réalisée et seuls quelques petits groupes ennemis ont été découverts à l'est du Canal par nos aviateurs. Les Allemands ont détaché des forces sérieuses de leur front occidental pour les diriger vers l'Est, mais ils sont encore suffisamment forts à l'Ouest pour maintenir leurs solides positions et entraver l'offensive des Alliés. « En Angleterre, le mouvement d'enrôlement donne toute satisfaction. 218.000 hommes se sont présentés pour la dernière levée et il n'y a manque,ni d'officiers, ni de matériel de guerre. Lors de la dé- [•_ claration de guerre, 29.000 nominations d'officiers ». ont eu lieu. Le.; cadres sont à nouveau complétés depuis, et il y a, en outre, une nouvelle réserve d'of-e ficiers. Toutes^ les difficultés de l'équipement sont surmontées», 6 a Voilà, telles que nous les traduisons des journaux l- allemands, les déclarations peu cohérentes, mais si-,e gniflcatives, dij Ministre de la Guerre devant la à Chambre des tords. € Lors de la dernière séance, LORD LUCAS, au nom du Gouvernement, a déclaré qu'il fallait éviter au cours de la&discussion de citer des chiffres rela-JS tifs aux préparatifs militaires. « Quand l'Angleterre a connu combien d'hommes l'Allemagne ler<ait et préparait, cette information a [r eu pour les Alliés une signification considérable. De S même, la connaissance d'un seul chiffre pourrait l7 présenter peur :'Allemagne une valeur certaine. Tout 11 ce qui peut être'dit, c'est que le War-Office s'efforce de mettre en concordance l'œuvre d'équipement avec celle du recrutement . e , , ■ j « L organisa'.. ,11 créée pour assurer l'outillage de ^ l'armée prend une extension rapide .L'objection élevée par Churchill ne doit pas être prise en consi-•_ dération ; dans »son discours sur le recrutement, Churchill a ditV seulement que lorsque le nombre •_ d'hommes nécessaire serait atteint, 25 corps d'armée seraient créés. Cette parole constituait tout simple-,s ment un vœu». * g LORD SEL--ORNE déclare que l'Allemagne a jj prouvé qu'elle jipssédait la plus merveilleuse machins ne de guerre qu*, jamais nation ait possédée. Les Anglais doivent se rendre compte que le devoir qui in-j. combe aux Allies est extrêmement lourd et rigou->_ reux. L'Allemagne a déjà l'avantage d'une situation centrale et de l'unité dans le commandement. C'est pour cela qu'il est nécessaire — dit Lord Selborne — que nous travaillions à établir une complète et du-rable communauté de vues stratégiques entre nos al-[_ liés et nous, et aussi bien dans le domaine politique ». que militaire. I_ « Si le recrutement volontaire ne nous donne pas un nombre d'hommes suffisant, il nous faudra en venir au Service ^Général obligatoire. e « Il faut se préparer à cette éventualité afin d'évi-j_ ter que nous n'en arrivions à un véritable «chaos na-e tional». y Le LORD CHANCELIER a pris la parole à son e tour : i- « Le devoir de l'Angleterre,a-t-il déclaré, se différencie sË8ybl "$ • do ciîûi ud Hé *ùî!C3. L'Àhgifc-terre doit avant tout veiller à maintenir sa suprématie sur mer. Elle a pu le faire jusqu'à présent avec des pertes relativement minimes. Les besoins de l'armée ont été assurés avec une célérité qui n'a jamais été n atteinte auparavant. On peut- en dire autant de la [ fourniture des explosifs, aussi bien que de celle des canons et dos fusils. a « Le plu3 grand bienfait tque la Guerre nous ait apporté, a été de nous ouvrir les yeux sur tout ce qui ' nous manquait à ce point de vue. } « Un coude à coude étroit entre les hauts comman-€ dements des Alliés n'est guère possible; néanmoins les Etats-Majors sont en contact constant et travaillent selon un seul et même plan. q « Tous les efforts nécessaires sont faits, sans égard j- à la dépense, pour pcuvrnr opposer, au canon alle- mand de 42, une arme de même valeur.» ); LORD CURZQN assure que le devoir qui s'impose aujourd'hui à l'Angleterre est le plus grand qui se soit présenté depuis que l'Empire britannique existe. La Chambre des Lords voudrait savoir si le q War-Office — bien qu'il soit débordé de besogne — a pu se préoccuper de préparer éventuellement l'ap-e plication du Service général obligatoire». !_ LORD CREWE expose qu'un système de recru-;S temeiit qui entranîerait avec lui ia stagnation ou même seulement le ralentissement de l'industrie d'exportation, serait plus défavorable pour le succès des armes n anglaises, qu'un déchet de quelques milliers d'hom-mes sur le nombre d'enrôlements espérés. Malgré ce regrettable déchet, l'enrôlement vo'on-taire donne toute satisfaction». n Sur cette déclaration, la Chambre s'est ajournée, comme nous l'avôns dit, au 2 février. '» e e LA GUERRE Sf LA GÉOLOGIE A première vue, on peut se demander quelle corrélation existe entre ces deux termes ; un examen plus approfondi de la question montre cependant que la géologie est fort importante pour le succès des batail->. les modernes. Les événements actuels nous en fournissent plusieurs exemples. C'est ainsi que sur le théâtre de la guerre Ouest les soldats allemands se sont aperçus, à un moment donné,qu'ils ne pouvaient •S établir une tranchée parce qu'ils se trouvaient dans r- un terrain calcaire. Sur le théâtre de la guerre Est les Russes perdirent de nombreux prisonniers, parce î, qu'ils s'étaient aperçus trop tard que les chemins, ■e parsemés de marécages autour des lacs Masures, • étaient impraticables. 1- Ces deux faits démontrent que le succès d'un com-î, bat et même d'une grande bataille peut dépendre de e la connaissance du terrain sur lequel se poursuivent e les opérations, et qu'il est donc utfle pour les chefs :s d'armée d'être au courant de la configuration géolots gique pourra facilement prévoir dans quelle mesure et il portance pour un simple retranchement à établir en !S pleine campagne. Celui qui sait lire une carte géolo-i- gique pourra facilemer.tprévoir dans quelle mesure et it de quelle manière pareil retranchement aura chance is d'être établi avec succès. Tout le monde comprendra quelle différence il y a,à ce point de vue, entre un 1- terrain calcaire par exemple et un champ de marne. -- Selon la diversité des terrains, on aura à transporter îi sur les lieux du matériel pour consolider les tran-l- chées, par exemple des sacs de sable, de6 crochets, etc. On pourra, d'autre part, calculer que pour l'a chèvement du travail il faudra dans tel endroit cinq ou si ^ fois plus de temps que dans tel autre. Le caî peut se présenter aussi, où, à égale valeur au poin de vue stratégique, delix positions présenteront des d:fférences notables au point de vue géologique et i! s'agira de choisir la plus avantageuse. En tout étai i de cause, il n'est pas toujours facile de prendre une décision ra;ide, à moins de connaissances géologiques approfondies. Même un géologue de professior devra:t souvent avoir fait des études préalables à c< sujet. Le rôle des travaux sous terre est particulièremen important dans la guerre de forteresse ; aussi, dan* les cours de construction et de guerre de forteresse, la géologie occupe-t-elle une place prépondérante. Dans la pratique moderne, on se rapproche d'une forteresse à l'aide de travaux de taupe, conduits au fond de profondes tranchées. Or, il tombe, éous 1< sens que la connaissance géologique des terrains sur lesquels s'élève la forteresse es; de nature i I abréger cons:dérablement les travaux d'approche. Pai conséquent, l'état-major assiégeant doit avoir à si disposition un matériel complet de cartes et d'indi citions géologiques. Dans les guerres futures, on adjoindra probablement aux armées une division de spécialistes géologues ; dans la guerre actuelle, on s< borne à recourir aux lumières des officiers les plus au courant de la géologie et des travaux de mines. > < LES LUXEMBOURGEOIS A LA GUERRE 1 émouvait interview Notre confrère, le Matin d'Anvers, a publié à la date du 9 septembre un article qu'on lit a avec beaucoup d'intérêt à Arlon et dans le Luxembourg, où le héros de l'aventure est fort sympathiquement connu. »... C'était aux environs d'Elewyt, lors des derniers combats sous Malines. Le capitaine-commandant René Bremer, du 2e carabiniers — dont le nom n'est pas inconnu à nos lecteurs, il collabora dans nos colonnes — y fut blessé et voici dans quelles circonstances: " — j'àrâis cié cnvt>yc ave^ illà eôrffpsgîiie en avant de la ligne, nous a-t-il raconté, à quelque distance d'un bois où vraisemblablement les Allemands avaient déjà pénétré. Le moment d'attaquer me paraissait arrivé et je demandai des instructions au colonel Biebuyck. Mais on attendait de l'artillerie. Cependant, peu après, je reçus l'ordre de commencer le mouvement et je fis déployer un peloton en tirailleurs. Aussitôt, les Allemands ouvrirent, du bois, un feu terrible, ce qui ne démonta pas le moins du monde mes hommes qui, à leur tour et tout en avançant, criblèrent df balles l'endroit où s'était embusqué l'ennemi.Le combat continuait,les nôtres gagnaieni du terrain. Je me portai vers la gauche pour donner un ordre. C'est à ce moment — il pouvait être S heures du matin, nous avions occupé cette position vers 7 heures — qu'une balle allemande me traversa la partie antérieure ei supérieure de la cuisse droite.Une abondante hémorragie se déclara aussitôt; il n'y avait pas à dire; malgré tous mes efforts pour rester debout, j'étais hors de combat... Tant bien que tr.al, avec l'aide d'un de mes soldats, je pus gagner une bicoque située à quelques mètres en arrière. Cependant les masses allemandes débordaient, je me rendais compte de l'intensité du feu. Il était évident que, malgré nos shrapnells, nous allions devoir reculer. Sur ces entrefaites, mon ordonnance qui ne m'avait pas perdu de vue, accourait. Avec l'aide d'un camarade et du sergent V... — nommé depuis sous-lieutenant pour sa belle conduite sur le champ de bataille •*-on me hissa sur une espèce de charrette à bras que les deux carabiniers se mirent à pousser à travers le labouré. Il s'agissait de gagner la route et un groupe de maisons où nous aurions été plus à l'abri. Mais l'ennemi nous avait aperçus: autour de nous les balles pleuvaient. A chaque pas, à travers ces terres remuées dans lesquelles les roues butaient contre les obstacles ou s'enfonçaient dans le sol friable, je m'attendais à voir tomber l'un de mes généreux et dévouis soldats. Je les suppliais de me laisser là, livré à ma destinée, mais rien n'y faisait. Une sorte de fureur concentrée s'était emparée d'eux. — Nous en sortirons, clamaient-ils! Ce voyage dura vingt minutes peut-être, et à ceux qui l'accomplirent, parut un siècle... J'abrège. Nous gagnâmes enfin la route où il y avait une ambulance, — trop pleine de blessés pour me recueillir. Il fallut donc aller plus loin, jusqu'au poini où une charrette, remplie de blessés | également, me transporta à Malines. Un ! couvent transformé en ambulance, ne pui me recevoir, le local étant archi-bondé. Or me charria jusqu'à la gare, où heureusement, un train de blessés était en partance pour Anvers. Nous y étions à vingt dans un compar i- timent, tous souffrant de la soif, i Finalement nous arrivâmes... Et vous s me voyez en pleine voie de guérison, pas t éloigné, j'espère, du jour où je pourrai re-s prendre le combat aux côtés de mes vail-1 lants carabiniers ». ' Notre interlocuteur, voulut bien nous 5 communiquer une lettre'de son chef, le Co- - lonel Biebuyck, lui présentant ses vœux de " prompt rétablissement.Nous en lûmes d'au-0 très, de sous-officiers et de soldats qui, sous uno forme respectueuse, mais non moins ' débordante d'affection, lui adressaient des 3 souhaits identiques. ' Ajoutons qu'ils semblent ne pas devoir ^ tarder à se réaliser: l'état du brave com-5 mandant Bremer est aussi satisfaisant que ' possible. Plus heureux que lui, cependant, son j voisin de lit à l'Hôpital Sainte-Elisabeth, le sympathique commandant Binjé, des grenadiers, a déjà quitté cet asile où l'on procure à nos blessés les soins les plus attentifs et les plus dévoués. Il n'y a qu'une voix parmi eux pour le e reconnaître ». ; Ajoutons pour notre part, à cet intéressant interview d'un brave luxembourgeois, que ce vaillant officier complètement rétabli s'appelle aujourd'hui le Major Bremer et qu'il est le commandant militaire de l'im- - portante gare de Calais. Voilà qui réjouira tous les amis qu'il a darts sa province natale. UES ETATS-UNIS vont avoir leur flotte aérienne —«•»— Les Etats-Unis n'ont aticuix intention belliqueuse, au moins pour le moment ; ils veulent néanmoins posséder une flotte aérienne. Ces temps derniers, le gouvernement américain t tait procéder à des essais de modèles de dirigeables, afin de se rendre compte de la dimension et de la puissance du type à adopter. Il y a peu de temps sus si le lieutenant Jérôme C. Hunsa';er est venu en EufOt* pojr f éiudier le aiv:!oppement et l'évolution de la science aéronautique. Le lieutenant Hunsaker véent de se rencontrer avec le capitaine Thomas Scott Ealdwin.le plus vieil aéronaute du monde — 11 a soixante-trois ans un précurseur, qui doit collaborer de façon très effective I à la formation de la flotte aérienne américaine. Le capitaine Baldwin, que beaucoup d'Américain» appellent familièrement (de papa de l'aércnautique», fut le premier qui risqua un saut hors de son ballon i pour une descente en parachute. 11 fut le premier américain qui vola avec un ballon mû par un moteur. Lors des débuts de l'aviation, il fut un des plus enthousiastes, et un des premiers il fit des exhibi.ions. Jamais au cours de ses nombreuses et périlleuses expériences, le capitaine Baldwin ne fut blessé. Ce fut lui qui vendit le premier ballon mû par moteur — faut-il dire un dirigeable? — aux Etats-Unis. Moins coûteux qu'un Zeppelin, ce ballon fut payé par le gouvernement américain deux cent cinquante mille francs. Voilà quarante-trois ans que le capitaine vole, et l'expérience acquise grâce à son sang-froid, à sa témérité, il la met aujourd'hui au service de son pays. Il a dessiné les plans de dirigeables qui lui semblent susceptibles de remplir les conditions désirées .Le capitaine Baldwin fait bien remarquer que Construits en Amérique, Us seront actionnés par les dirigeables américains seront bien américains, des moteurs américains et l'enveloppe sera faite d'une alliage métallique inventé par le capitaine Baldwin. Les essais déjà faits par le lieutenant Hunsaker dans son laboratoire ont montré que les inventions du capitaine Baldwin méritent d'être prises en considération.On dit que les premiers dirigeables que va faire construire le gouvernement américain seront moins grands et moins rapides que les Zeppelins. Si le gouvernement des Etats-Unis adopte toutes les vues du capitaine Baldwin, il votera bientôt un crédit de vingt-cinq millions et décidera que la flotte aérienne sera mise en construction jusqu'à ce que cinquante unités soient réunies à Boston, port central d'attache. — f mmm t—— T rnMRATSi ■ ^ i J V-/ A ' JL JL-^ A JL v-r EN ARGONNE C'est toujours en Argonne que l'action se déploie avec le plus de vivacité : il est bien rare que les communiqués français ou allemands ne signalent pas des combats dans la forêt qui, à l'ouest de Verdun, sépare des plaines champenoises la vallée de la Meuse. Les belligérants affirment tour à tour y avoir fait des progrès, mais presque jamais ces progrès, dont les contre-attaques viennent peu après annihiler ou atténuer l'importance, ne sont appuyés .d'indications géographiques suffisamment précises pour permettre de déterminer exactement au jour le jour les positions respectives des deux adversaires. 11 est certain toutefois que le vrai théâtre des opérations dont le$ Allemands ont combiné les plans en vue d'un total investissement de Verdun ,se trouve à l'entour du croisement des deux chemins dont l'un, partant de la route de Clermont à Sainte-Menehould, va du sud au nord par le Claon et la Chalade au Four de Paris, et dont l'autre,sucvant la direction est-ouest et passan lui aussi par le Four de Paris, réunit Varennes à Vien-ftf à Viftnnfi-Ifl-Villfi N° 20 Le Numéro 10 centimes Vendredi 15 Jantier 1915

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