L'indépendance belge

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s.n. 1915, 24 August. L'indépendance belge. Seen on 07 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7659c6t07h/
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S6èïae année. No. 199 L' INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI s ONE PENNY: BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAUX A PARIS : rUDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON, E C. u- PLACE DE LA BOURSE TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH,- ' e " i jd od* 7 5» LQNDRE.S, MARDI 24 AOUT 1915. (S mois, 9 shillings. ) abonnements-; 6 mois. 17 shillings, r conservation par le progrès.! ' 1 an, 32 shillings. ' SOMMAIRE. LA SITUATION : Bombardement de la côte belge. Les Russes évacuent Ossowiec. Progrès français dans tes Vosges. La tensron germano=américaiue. Rupture probable. "Le Bouclier de la Paix.—Emile Royer. Discours du chanceler* Lettre de Grèce. Lettre du Havre.—Pierre Nodrenge. Faits menus, menus propos.—Bob. "Peuple martyr.—Abbé J. Lemlre. Billet Parisien.—Jean Bernard. Lettre de Hollande.—Dr Terwagne. LA SITUATION. Mardi, midi. ; Le. fait saillant de la journée est le 1 xnnbardement de la côte belge par une iscadrc britannique qui, selon le commu- 1 îiqué allemand, comprendrait quarante 1 îavires. { Les travaux de fortification établis par 1 es Allemands à Ktlocke, Zcebrugge et < tteyst ont été, à en.croire les informa- ; ions de source hollandaise, gravement i endommagés, et. les usines Solvay, si- 1 :uées entre Zeebrug'ge et Lisseweghe et : }ui étaient exploitées par les Allemands, 1 Juraient été com-plètement détruites.'Les : batteries allemandes n'ont répondu, pa- i •ait-il, que faiblement aux navires bri-anniques, qui sont restés en vue de la ( :ôte depuis six,heures du mâtin-jusqu'à 1 îeuf heures. _A part un navire patrouille < ïllemand—le communiqué de Paris parte < l'un contre-torpilleur — rencontré et 1 XHi'lé par une escadrille de torpilleurs 1 :rançais, il ne semble pas y avoir eu de lavires de guerre allemands dans lés pa- ] "âges. Au cours de cette action, qui pré- 1 ^éda ié bombardement, les torpilleurs < Français n'ont subi que des dommages 1 sans importance. Pendant le bombardement, les navires britanniques furent i survolés par îles aéroplanes allemands. Les journaux hollandais disent que 1 Knocke et Zeebrugge sont en feu, mais 1 ces informations ne doivent pas être i prises à 3a lettre, et mieux vaut atten- i >iv*. publication du communiqué britannique. Le correspondarït du ' "Daily Telegraph" apprend que !e môle ' de Zeebrugge, où les Allemands avaient installé des canons, ainsi que lès bac- ; Leries autour des écluses du canal Léo-pold, de même que la base sous-marine, ] ont été l'objet de l'attention spéciale des ' artilleurs britanniques.. Les cuirassés britanniques,tirant d'une distance de dLx à-douze milles, les Allemands ne purent répondre efficacement au tir de nos Alliés, et ils se bornèrent à envoyer dans les dunes les compagnies de soldats de marine chargées de défendre la côte contre une tentative de ' débarquement. En Russie la situation ne s'est pas i notablement modifiée. La flotte allemande, après son échec retentissant, a quitté le Golfe de Riga et n'y reviendra probablement p^s de 'sitôt après le's coûteuses tentatives du 16 au 22 août. Pour le moment, Pétrograd n'ést donc pas menacée par mer, et sur terre nos Alliés résistent toujours. avec une ' admirable vaillance aux efforts gigantesques des Teutons. Ceux-ci annoncent l'occupation d'Ossowiec,. la dernière forteresse russe qui « leur résistait encore et que nos amis ( viennent d'évacuer, cette place-forte i a\ ant' fendu tous' les services -qu'en avait exigés l'état-major du grand-duc ] X icolas. < Le mouvement enve'oppant des Aile- ] mands contre Brest-Litowsk n'a pas fait i de nouveaux progrès et les seuls succès dont le bulletin de Berlin parle >ont un i millier de prisonniers faits à Tykocin ' (sur la Narew, à une vingtaine de kilo- < mètres à l'ouest de Bielystok) et une 1 avance sur les deux rives du lac de ] itjaz' ainsi qu'à Piszca, à l'est de A'iodawa. Les Allemands disent, avoir capturé à vovno plys de 600 canons et un riene >utin en matériel de guerre de toute sor-e, d'une valeur de plusieurs millions, ^a chute de la forteresse est due au feu concentré de plus de 600 bouches à feu ;ur un seul fort, qui fut littéralement ■asé et qui constitua la brèche par où 'infanterie passa à l'assaut. Le sans fil d'emand assure qu'après la chute de 1a ortèresse 15^000 réservistes russes non innés réussirent à se sauver à la der-îière minute. Sur l].ç. front occidental, les Français ait fait de nouveaux progrès. Dans les /osgês. ils capturèrent plusieurs tran-:hées allemandes sur les crêtes du Linge :l du Barrenkopf, tandis qu'en Artois les >atteries et tranchées ennemies furent XMiibardées avec grand succès. Des aviateurs belges ont bombardé >endant la nuit du 22 et du 23 les éta-)lissements allemands dans la Forêt l'Honthulst, et les aviateurs français en Irent autant contre les gares de Lens, fîénin-Liétard, Loos et la ligne de che-nin de fer LiJle-Douai. Sur le front méridional .nos alliés ita-iens ont encore enlevé des tranchées au-irichiennes sur. le plateau du Carso, et e cercle'de fer et de feu autour de Tol-nino se rétrécit. Dans l'Adriatique, les Italiens au-■aient, selon des nouvelles de source iennaise, évacué l'île de'Pelagosa, après y avoir détruit tout ce qui avait une im-jor. tance militaire.' Les communiqués allemand et turc parlent d'attaques ennemies repoussées lans la presqu'île de Gallipoli et de pères sérieuses infligées aux troupes bri-:anniques. Aucune information officielle l'a été'publiée'à-ce'sujet par l'Amirauté oritannique, roaL on sait que les troupes 'rançaises, australiennes, canadiennes et rlandai.ses qui y défendent le drapeau de a civilisation se battent comme des lions ;t y écrivent une des plus glorieuses pages de l'histoire de cette terrible guerre'. Les nouvelles des Balkans sont bonnes. La déclaration de guerre de l'Italie a la Turquie constitue un stimulant pour les Puissances balkaniques restées neutres jusqu'à .présent, et on dit que la Bulg-aric n'attendra pas longtemps svant de se jôindre aux Alliés, d'autant d'us que l'attitude conciliante de la Serbie. et le nouveau cabinet grec sont des symptômes fa\orables pour la reconstitution du fameux bloc balkanique. On îstitjie qu'une intervention bulgare amè-îerait la chute de Con s tan ti nople en noifis'de quatre semaines. Des nouvelles satisfaisantes no-us sarviennent également de Washington )ù l'incident de 1'"Arabie" menace de provoquer la rupture des relations diplo-natiques entre les .deux gouvernements. Le "New York Times" affirme en effet jue le cabinet américain a décidé de de-nander le rappel du comte Bernstorff et lé Congrès sera convoqué en session spéciale pour prendre des mesures im-jortantes relatives à la guerre. "LE BOUCLIER DE LA PAIX" Les deux séances qu'a tenues le Reichstag le jeudi 19 août, et le vendredi 20 août, ont été marquées par un discours du chancelier de Belhmann-Holiweg et' par des incidents dont il seraitdangercux de méconnaître la signification.Le disedurs de M. de Bethmann-Holl-weg est surtout une plaidoirie "pro do-•mo" devant le tribunal de l'histoire. Le chancelier se défend, et défend son maître—quel est l'accusé qui ne se trouve point d'excuses?—d'avoir sans raisons légitimes déchaîné la catastrophe. Bien que l'affaire soit claire comme le jour, les débats de ce procès ne se termineront pas de si tôt, et les arguments du chancelier pourront être examinés à loisir. Mais ce qu'il importe de constater immédiatement, c'est l'état d'esprit, que révèlent ses propo^. M.de Betbmann-Hollweg- passe pour un modéré. Par contre, 1' "Indépendance a publié la semaine dernière des manifestes et des pétitions' émanant d'agra:- riens, d'industriels et d'intellectuels allemands qui ne le sont certainement pas. Dans leur aberration ils proclament que c'esf une question d'honneur pour l'Allemagne dé garder la Belgique! Oui, une question d'honneur! Ce qu'ils ont fait en \ iolanfc la neutralité de la Belgique est en contradiction avec le droit des gens; ils ont commis envers notte pays» une injustice. Leur gouvernement l'a reconnu, et maintenant c'est pour eux une question d'honneur de. garder nos provinces ! Les gens qui ont écrit cela sont fous, se disait-on. Et Ton pensait que «M. de Bethmartn-Holhveg avait des visées fit.!» décentes. Mais- pas un mot n'a été dit par lui qui soit de nature à décourager les annexionnistes les plus gloutons, et même son langage sibyllin serait inquiétant, si les-Alliés n'avaient pas la certitude de la victoire finale. "L'Allemagne doit consolider, renforcer et assurer sa position à bel point que les autres ' Puissances ne puissent pk-s jamais songer à une politique tendant à l'isoler." Nous' connaissons l'antienne. C est l'excuse qui, dans tous -les pays, a toujours servi à tous les annexionnistes. Il faut a-yoir les rives de la Meuse, de l'Es-caut'er. même de la Somme, pour que les rives du Rhin soient en sécurité. Pourquoi ne faudrait-il pas ultérieurement les rives de la Seine pour tenir l'ennemi loin de la vallée de l'Escaut? Et ainsi de suite. Quand ,1a situation sera renversée, on nous dira—ne l'a-t-on pas dit déjà? —que les rives du Rhin sont nécessaires à la sécurité de la France? Bethmann-Hoihv-eg avait dit le 4 août 1914, que quand son but militaire serait atteint, l'Allemagne réparerait l'injustice qu'elle commettait en violant le territoire de la Belgique. De cela, plus un mot dans le discours du 19 août 1915. Ce sont d'autres nations qu'il est désirable maintenant de tromper, et le chancelier continue : "Afin de nous protéger nous-mêmes, et pour protéger les autres peuples, nous devons conquérir la liberté des mers, non comme le fit l'Angleterre, pour les gouverner, mais 'pour qu'elles servent également à tous les peuples. Nous voulons être et rester te bouclier de la paix et de la liberté, pour les grandes et les petites nations." Que la malheureuse Belgique ne fut-elle. préservée d'uni pareil bouclier! Il est vrai que M. de Betbmann-Hollweg ajoute immédiatement : "Nous ne menaçons pas les petits peuples de race germanique."C'est bien cela. Depuis un demi-siècle l'Allemagne était une menace poulies peuples n'appartenant pas à la "super-race," et elle entend le demeurer. Quant à la Hollande, qui est l'objet de ce flirt de grand cousin à petite cousine, elle fera bien de ne pas oublier que le Kaiser et ses représentants les plus autorisés ont prodigué à la Belgique des •marques de t"odr»y, - jusqu'au jour où ils l'ont étranglée. Mais si nous n'avons -plus à attendre du chancelier de l'Empire la réparation de 'l'injustice dont nous avons souffert, — du reste, les Belges ne s'étaient pas fait d'illusions à cet égard, étant payés -pour savoir ce que vraùt la parole d'un Allemand — ne pouvons-nous du moins compter sur,le retour de la social-démocratie aux principes de l'Internationale? Le "Labour Leader" a publié divers manifestes anonymes, mais attribués à des social-démocrates allemands, dont les termes sont tels qu'on serait heureux de voir certains socialistes des pays neutres, et même certains socialistes anglais, s'en inspirer. La "Bataille Syndicaliste" a publié récemment "un manifeste du comité directeur du Parti social-démocrate d'Autriche, et du comité de la fraction social-démocrate du. Reichsrath autrichien" où il était affirmé que les social-démocrates autrichiens "ne connaissent d'espoir plus grand, ni de souhait plus fervent que de voir, après comme avant la guerre, les membres de l'Internationale prolétarienne, mis en leur pleine puissance, épurée ( !) encore par leur expérience, au service dej'œuvre de la paix." L' "Humanité" publiait encore, dans son numéro du vendredi 20 août, une pétition anti-annexionniste que son correspondant de Suisse affirme avoir été envoyée le 25 juin au chancelier par les comités directeurs du parti social-démocrate et du groupe socialiste au Reichstag, et qui porte notamment ce qui suit : "Toute atteinte.par la violence à l'autonomie et à l'indépendance d'un peuple contient le germe de nouvelles complications guerrières, implique en soi une coalition dangereuse d'adversaires contre l'Allemagne. Alors qu'après les sacrifices inouïs des forces populaires, nous avons impérieusement besoin d'une période de développement non troublée, nous serions poussés vers une période de troubles si les plans en question étaient réalisés, ne serait-ce que partiellement. Une course aux armements sans pareille en résulterait et avec elle un épuisement de notre force économique. "L'assertion que l'empire allemand a besoin d'acquisitions territoriales à l'est et à l'ouest pour son existence économique, est réfutée par l'essor économique brillant qu'il nous a été donné de constater dans 1° cadre que l'empire avait jusqu'ici."Toute idée de faire violence à la Belgique, de quelque façon que ce soit, rendrait tout à fait impossible la dissolution de la coalition formée contre nous, ce qui devrait constituer notre but principal."Après cela, des socialistes français s'étaient presque remis à espérer en l'ancienne Internationale. Pierre Renaudel écrivait il y a quelques jours dans 1' "Humanité" : "La prochaine séance du Reichstag vcrra-t-elle 'se produire ce qu'on an- > nonce, à savoir que cette fois les crédits ne seront pas votés unanimement, et que la minorité augmentera sa force?" Hélas ! les journaux anglais de samedi matin ont publié une "dépêche Reuter" qui a fait évanouir cette espérance. Elle dit : "Le secrétaire-d'Etat, M. von Jagow,-a répondu à la question posée par Lieb-knecht qui désirait savoir si le gouvernement serait disposé à abandonner toute idée d'annexion quelconque et à entamer immédiatement des pourparlers de paix, au cas où les autres .belligérants se trouveraient dans des dispositions analogues..." On le voit, la question n'était pas -méchante. Elle n'avait même pas trait aux réparations dues à la Belgique. Voici, pourtant la réponse de M. von Jagow : "Je pense que la majorité de la Chambre sera d'accord avec moi pour estimer qu'il n'y a pas lien de répondre actuellement à cette question." Et la dépêche continue : "M. Liebkneéht a essayé de parler, mais È1 en fut empêché par des applaudissements continus et par des vociférations. Des tentatives subséquentes que fit M. Liebknecht pour parler furent étouffées sous les rires bruyants et les applaudissements ironiques de l'assemblée."Et plus loin : "En seconde lecture l'emprunt de guerre fut unanimement approuvé par la Chambre. M. Liebknecht n'était pas pré- ! serrfrau vote. En troisième lecture le vota fut également unanime. M. Liebknecht entra après que le résultat en avait été proclamé, et protesta, mais son intervention fut accueillie par des éclats de rire. "J Voilà où nous en sommes. Nous apprendrons peut-être demaiit qu'en séance de groupe un certain nombre de membres socialistes du Reichstag" ont émis l'avis que l'emprunt, c'est-à-dire de nouvelles ressources pourria guerre, ne devait pas être voté. Mais h supposer qu'il en ait été ainsi, que vaut cette manifestation platonique e»-f>ré-sence de l'impérialisme agissant contre' lequel se débat encore seul Karl Liebknecht ? L'événement montre que Varsovie n'ai pas été pour les tsocial-démocrates d'Allemagne le chemin de Damas. Si des revers les y précipitent wn jour, ilir serait vraiment par trop naïf de se porteiT -en toute liâte à leur rencontre. En attendant, tous les socialistes de tous les pays del'Entente comprendront-* ils que l'Allemagne, aussi longtemps qu'elle sera ou se croira victorieuse, refusera de suivre les conseils pacifistes de Liebknecht, et même ceux de Bernstein,. Haase et Kautsky, que les avances pacifistes des socialistes français ou anglais ne feraient qu'aiguiser son appétit d'ogresse, et que pour la guérir de son or-* gueil, de son impérialisme ei de sa four-* berie, il n'y a qu'une seul moyen : la vaincre. EMILE ROYER. DISCOURS DU CHANCELIER. Voici le discours prononcé par -le chancelier de Vempire d'Allemagne à la dernière séance du Reichstag et que notre distingué collaborateur et ami M- Emile Royer caractérise avec tant de vigueur et de vérité : "D** grands événements se sont produits de-pms cj.ue la Chambre s.'est séparée. Toutes les tentatives des Français, en dépit de leur mépris d® ia mort et de leur prodigue sllbrifice d'exis-tenoes humaines, n'ont eu aucun succès pour percer notre front: elles ont échoué devant la résistance inébranlable de noa vaillances troupes. "L'Italie, qui pensait s'emparer aisément du bien d'autrui qu'elle convoitait, a été jusqu'à présent brillamment repoussée malgré la supériorité numérique et les grands sacrifices do vies qu'elle fait. " Aux Dardanelles, l'armée turque oppose à l'ennemie une résistance invincible. " Quant à nous, nous avons pris l'offensive, nous avons battu et refoulé l'ennemi; nous avons avec nos Alliées délivré des Russes presque toute la Galicie, la Pologne, la Lithuanie et la Cour-lande. Ivangorod, Varsovie, Kovno, sont tombés entre nos mains. Bien avant dans l'intérieur ennemi, nos lignes présentent partout un mur impénétrable. Nous disposons de puissantes armées, prêtes à porter de nouveaux coups. Pleins de confiance dans nos glorieuses troupes, nous envisageons l'avenir avec fierté et sans aucune crainte? "Au milieu des horreurs de la guerre, naus tournons des regards reconnaissants vers les manifestations pratiques d'amour et d'humanité que nous ont témoignées les Etats voisins à l'occasion du retour des civils dans les pays ennemis et de l'échange des prisonniers. Leur bienveillance a déjà par deux fois donné une aide dévouée et empressée aux grands blessés revenant d'Angleterre." J'exprime, du fond du cœur, à ces nations, la reconnaissance du peuple allemand, et j'ajoute un mot tout particulier de remerciement à l'adresse de Sa Sainteté le Pape qui a manifesté une sympathie si vive pour l'idée de l'échange des prisonniers et qui a accompli tant de bonnes œuvres d'humanité pendant le cours de la guerre et à qui revient surtout l'honneur de leur réalisationRéquisitoire contre les AlïSés, " Nos ennemis se rendent ooupables de beaucoup de s&ng versé en cherchant à tromper leurs peuples en ce qui concerne la véritable situation : quand us ne nient pas les défaites, nos victoires Leur servent pour accumuler de nouvelle® calomnies contre nous; par exemple, ei nous fûmes victorieux pendant la première année de la guerre, c'est que nous avions traîtreusement préparé cette guerre dès longtemps tandis qu'eux, innocents et épris paix (rires) n'étaient pas prêts pour la guerre. •'Vous rappelez-vous les articles belliqueux que le ministre de la guerre russe fit circuler au printemps 1914. articles qui faisaient parade de l'état complet de préparation pour la guerre de là Russie ? " Vous rappelez-vous le langage souvent provocateur que la France employa ces dernières années? " Vous sa.vez que la France, chaque fois qu'elle pourvoyait aux besoins financiers de la Russie, stipula que la plus grande partie de l'emprunt devait être appliquée aux fournitures de guerre. " Sir Edward G-rey a dit au Parlement le 3 août : ' Avec une flotte puissante, si nous participons à la guerre, nous ne souffrirons qu'un peu plus que si nous restions en dehors.' L'homme qui, à la veille de sa propre déclaration de guerre, parle d'un ton si sobre, si posé, qui de la même façon dirige la politique de ses amis, ne saurait agir de la sorte qu'en sachant que les Alliés sont urêts. " En attendant, l'Angleterre elle-même a abandonné la fable que ce fut à cause de la Belgique seulement qu'elle prit part à la guerre; elle ne pouvait plus la soutenir. Les petites nations croient-elles encore que l'Angleterre et se3 Alliés font la guerre pour les protéger et pour protéger la liberté et la civilisation? " L'Angleterre étrangle le commerce neutre sur mer le plus possible; les marchandises destinées à l'Allemagne ne doivent plus être chargées à bord de navires neutres ; les navires neutres sont obligés en haute mer de prendre des équipages anglais à bord et d'obéir à leurs ordres. L'Angleterre, sans hésitation, occupe les îles grecques parce cela convient à ses opérations militaires et, avec ses Alliés, elle-veut contraindre la Grèce neutre à faire des cessions territoriales, dans le but d'amener la Bulgarie à son côté. " En Pologne, la Russie qui combat avec ses Alliés pour la 'liberté, dévaste tout un pays de vant la retraite de ses armées, les villages son5 brûlés, les champs de blés fou7és aux pieds, les populations juives ou chrétiennes sont expédiées jusque dans des régions désertes. Voilà la liberté et la civilisation pour lesqueHes nos ennemis se battent. I.'Allemagne et rAngletarr*. " Quand elle ■ prétend être la protectrice des petits Etats, l'Angleterre compte sur la très mauvaise mémoire que peut avoir le monde. Au printemps de 1902, les Anglais ont incorporé les Républiques boers à leur empire; puis ils oni tourné les yeux vers l'Egypte, à l'annexion de laquelle s opposait la promesse solennelle du gouvernement anglais d'évacuer l'Egypte. Cette même Angleterre, qui, à notre proposition de lui garantir l'intégrité de la Belgique si elle restait neutre, répondait fièrement que l'Angleterre ne pouvait pas faire de ses obligations relatives à la neutralité belge un sujet de marchandage, cette même Angleterre ne mettait aucun scruple à troquer avec la France son obligation engagée vis-à-vis de l'Europe entière, en concluant avec cette Puissance un traité qui dormait à l'Angleterre l'Egypte, et à la France le Maroc. " En 1907, une partie du sud de la Perse, d'accord avec la Russie, fut transformée en sphère» d'intérêts exclusivement anglaise et la partie nord fut livrée au régime libertaire des cosaques.) " Ceux qui poursuivent une pareille politique n'ont pas le droit d'accuser d'aspirations belliqueuses et de oonvoitises territoriales le pays qui,, pendant quarante-quatre années, a protégé la paix européenne et qui, pendant que presque-tous les autres pays faisaient des guerres et conquéraient des terres nouvelles, ne s'occupait que de son développement paisible: c'est de l'hypocrisie. • ^®mo:isnages décisifs des tendances de 1# politique anglaise de l'origine de la guerre sont contenus dans les rapports des ministres belges^-Pour quelles raisons ces documents, les garde-ton sous le voile, à Londres, à Paris et à Péters-bourg ? Que le public de l'Entente étudie cea documents, que j'ai fait publiée, notamment ceux qui concernent les négociations dé l'attaché militaire anglais avec les autorités militaires^ • belles. "Avec Dieu, rien n'est impossible." Il s agit ici de la politique anglaise d'isolement^ ses collègues de Londres et de Paris portent un jugement identique, à celui du baron Freind.t et ce jugement harmonieux est d'un poids plus décisif.Toutes les tentatives de l'ennemi pour nous atx tribuer des ambitions guerrières et pour s'attribuer à soi-même l'amour de la paix échouenti^ devant ces témoignages La politique allemande ne fut-elle pas renseignée^ sur ces événements ou fermait-elle exprès les yeux sur eux en cherchant toujours un arrangement? Ni l'un ni l'autre. Il y a des milieux où l'on me-reproche- ma myopie politique, parce que j'ai essayé de nouveau de préparer une entente avec l'Angleterre. Je remercie Diei^d© m'avoir permis de le faire. Il est clairement démontré qu'on aurait pu empêcher la catastrophe de cette conflagration qui ravage 1© monde, si on avait abouti à une entente sincère avec l'Angleterre dirigée vers la paix. Qui, en Europe, aurait songé alors à faire la guerre? Visant un tel but, aurais-je refusé la besogne parce qu'elle était trop lourde, parce qu'elle apparaissait toujours inféconde? Lorsqu'il s'agit d'une question d'une gravite suprême dans la vie mondiale, voici ma devise : "Avec Dieu, rien n'est impossible." Et jo serait plutôt mort dajis la lutte que de m'y être dérobé. Le roi Edouard a cru que sa tâche principale était d'activer la politique anglaise d'isolement contre l'Allemagne. Après sa mort, j'espérais que les négociations pour un ac-" cord inaugurées par nous en 1909 feraient de plus solides progrès. Les négociations, traînèrent ; elles traînèrent jusqu'au printemps de 1911, sans aboutir à un résultat. Ensuite l'immixtion de l'Angleterre dans notre discussion avec la France sur Ja question du Maroc, démontra au monde entier comment la politique anglaise dans le but de s'importer au monde entier menaçait la paix du monde. En même temps, le peuple anglais ne fut pas renseigné de façon précise sur le danger de la politique de son gouvernement. Lorsqu'après la crise, il se rendit compte de la manière dont il avait échappé à l'abîme d'une guerre mondiale que de très peu, alors dans les cercles étendus de la nation anglaise surgit un î eut i ment en faveur de l'établissement de .relations avec nous qui fussent de nature à empêcher des complications belliqueuses. La mission Haldane. " C'est là cc qui fournit l'occasion de la mission de lord Haldane au printemps de 1912. Lord Haldane m'assura que le Cabinet anglais s'inspi-

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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