L'indépendance belge

1225 0
13 December 1916
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1916, 13 December. L'indépendance belge. Seen on 12 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rv0cv4d03z/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

87ème année. No 295 L'INDÉPENDANCE ROYAUMS-UN! : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 16 CENTIME8 (HOLLANDE: 6 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREATT A PARIS : HJDOP HO'JSE. TUDOR ST.. LONDON. E.C. u- PLACE DE LA BOURSE. TELEPHONE: CITY 3960. TEI-EPH": { 238^7 5 ^ _ MERCREDI 13 DECEMBRE 1916. en vente à Londres à 3 h. le mardi 12 dec. .Dnvmrexmo f3 MOTS, 9 SHILLINGS.) _ _ ABONNEMENTS : J g MOIS, 17 SHILLINGS. f CONSERVATION PAR LE PROGRES, 11 AN 32 SHILLINGS. J — ■ ■ ■ ' — " LA SITUATION. Mardi, midi. Maintenant que les Austro-Allemands I sont maîtres d'un© moitié à peu près de I la Roumanie, ils commencent à pressurer I les malheureuses populations tombées I eous leur joug. Tout ce que la Belgique, I une partie de la France, la Serbie et la I Pologne ont subi, la Roumanie va en I faire la triste expérience, et le spectacle I des Roumains ravive chez les petites 11a-I lions, foulées aux pieds par l'envahis-I seur, des blessures toujours saignantes. La ville de Craiova s'est vu infliger une I contribution de guerre de cinquante mil-I lions de mark, ce qui, pour une popula-I lion d'un peu plus de 50,000 habitants, I représente près de mille mark par tête H d'habitant ! Bucarest est appelée à ver-I ser cent millions, ce qui n'est évidem-I ment qu'un début, car nous savons com-I ment le procédé fut- appliqué jadis à ■ Bruxelles et comment il continue de En plus de ces impositions de guerre I les Allemands ont interdit la circulation ■ de papier-monnaie, à moins que celui-ci I porte le cachet allemand, pour l'appo-I sition duquel une taxe de "trente pour I cent" de la valeur e9t- perçue! Le prince Guillaume de Hohenzollern, I frère aîné du roi, qui sert dans l'armée I allemande et qui.s'est trouvé à la tête I des troupes qui envahirent la Roumanie, I a lancé une proclamation aux habitants H de Craiova dans laquelle il leur dit qu'il I n'est pas venu pour punir les Roumains, I ni la Roumanie, mais uniquement- "ceux I qui avaient rompu leurs engagements I solennels et qui ainsi avaient brisé des I iens de famille (lisez liens dynastiques)." Ces paroles, qui semblent cacher des H menaces à l'égard du roi Ferdinand de I Roumanie, sont rendues publiques en H même temps que Berlin dément que des H pourparlers aient eu lieu en vue de con- ■ dure une paix séparée avec la Roumanie. Cependant la presse allemande pour-I suit avec ardeur la campagne pacifiste I et la "Gazette de Voss" revient sur son I thème favori d'une paix qui protège l'Al-I !emagne, dans l'avenir, contre la Grande-I Bretagne. En ce qui concerne le danger russe, la "Vossische" estime qu'avec les conquêtes I actuelles, l'Allemagne est suffisamment I protégée contre sa voisine de l'est; quant I aux intérêts allemands dans l'ouest, ils I restent menacés, dans l'opinion de l'or-I gane berlinois," tant qu'existe une Bel-I gique politiquement et militairement in-I dépendante." Tant que cette situation I subsiste, le danger d'une guerre nouvelle I existe, ajoute la "Gazette de Voss," et I m le chancelier de l'Empire parle de '"garanties réelles" dans l'ouest, il ne I peut être question que d'une Belgique I privée d'armée et sans représentants di-I plomatiques et consulaires indépendants ! Ce langage belliqueux n'est 'qu'une I forme nouvelle de la pression exercée I contre le chancelier von Bethmann-Holl-I weg dont les chauvinistes redoutent la I "faiblesse," le manque d'énergie au mo-I ment critique où il s'agira d'abattre le I jeu de l'Allemagne et de déterminer exactement ses visées politiques. Or ce moment critique pourrait être plus proche que nous ne le pensons. Le lleichstag est convoqué pour aujourd'hui ■ et tout indique que la séance sera une séance historique. Tous les députés, y compris ceux qui servaient au front, ont été convoqués par télégramme d'Etat, et toutes les fractions de la Chambre ont tenu des réunions préparatoires avant l'ouverture de la séance. Le chancelier s'est entretenu avec les membres du Conseil Fédéral, et les représentants diplomatiques de tous les pays neutres ont été invités à lui rendre visite. Les chefs de partis ont été reçus par M. Zimmer-mann, le nouveau Secrétaire d'Etat pour les Affaires Etrangères, et le ton de journaux tels que le "Vorwaerts," l'organe des socialistes domestiqués, indique que la presse a été, elle aussi, mise plus ou moins dans le secret ; et nous nous demandons si l'ajournement du voyage de M. Gérard, qui doit rejoindre son poste à Berlin, n'est pas dû à quel qu'avertissement allemand d'attendre certain événement avant de quitter les Etats-Unis. Cet événement, oiv l'aura deviné, sera une nouvelle tentative de la part de nos adversaires de lancer le ballon de la paix qui, jusqu'à présent, n'a pas trouvé la brise qui- doit faciliter son démarrage. Les succès allemands en Roumanie, l'arrêt de l'offensive franco-britannique sur la Somme et les résultats de la guerre sous-marine autorisent le chancelier de l'Empire à dire que la situation militaire, dans son ensemble,-s'est modifiée en faveur des Puissances Centrales, et la reconnaissance de ce fait est de nature, dans l'esprit de nos adversaires, à rendre les Alliés, non pas plus décidés que jamais à vaincre, mais à écouter les propositions de paix allemandes. Voilà ce que la séance d'aujourd'hui à Berlin nous réserve, et les Belges sauront avant longtemps à quelle sauce l'ogre allemand compte les avaler. Attendons les télégrammes de Berlin qui doivent nous fixer là-dessus. . En Grèce nous en sommes toujours aux négociations, mais il paraît qu'une "note," dont nous ignorons si elle revêt le caractère d'un ultimatum, va être présentée à Athènes. Le roi Constantin qui, lui, n'oublie pas les liens de famille (lisez intérêts dynastiques), profite de ce répit, inespéré sans doute, pour concentrer "son" armée autour de la capitale, dans l'intention évidente de se joindre aux Germano-Bulgares, qui se prépareu'-à lui faire fête. Entretemps ce souverain très chrétien assiste à la messe de requiem célébrée à la mémoire des soldats français, anglais et italiens lâchement assassinés par ses soldats ! Et dans quelques jours, lorsque notre diplomatie aura épuisé toute l'encre et noirci tout le papier mis à sa disposition, on nous annoncera gravement, officiellement, que nous avons un nouvel ennemi sur les bras qui,-avec un peu plus de décision, de clairvoyance et de vigueur il y a deux ans, se battrait à nos côtés aujourd'hui et aurait rendu impossibles les tragédies serbe et roumaine. Les opérations militaires se résument en peu de mots. Légère avance allemande en Roumanie, au nord de Bucarest, malgré des pluies torrentielles et la destruction des ponts. Arrêt de l'offensive russe dans les Carpathes à cause, de la neige; combats indécis en Macédoine; duel d'artillerie sur la Somme et sur la Meuse. Sur mer, quatre vapeurs sont signalés coulés (torpillés ou minés), représentant un tonnage total de 11,000 tonnes. Trois des vapeurs coulés sont des neutres (deux norvégiens et un grec), le quatrième appartient à la marine marchande britannique. LE PROBLEME DE LA PAIX. Il y a certains mots troublants qui exercent sur l'esprit une sorte de fascination mystique ; chargés tantôt de ver-| tus et tantôt de maléfices, ils opèrent à j la manière de ces philtres magiques dont la légende nous, apprend qu'ils versent ! au cœur de l'homme l'oubli ou y susci-, tentle souvenir, qu'ils apportent les germes de la mort ou réveillent l'instinct de la vie. Qui -eût cru que tel serait un jour le sort de ce mot apparemment inoffensif et bénévole entre tous : la paix, qui pour des esprits soupçonneux, revêt maintenant, à l'heure tragique où se joue le destin des peuples, un aspect séditieux compromettant l'ordre public. A bien y refléchir pourtant, on se rend compte f|ue l'évocation prématurée de la pais ' peut être dangereuse en temps de guerre, alors que la victoire n'a pas encore I ceint de ses lauriers le front de l'un des 1 belligérants. On peut craindre, en effet, une détente soudaine du ressort de l'énergie, un fléchissement du moral, une naisse du "cran "—ce terme caractérisée qui exprime à merveille l'élan, l'en- train, la vaillance, et aussi l'opiniâtreté et l'endurance. Sans doute on ne saurait faire g'rief aux gouvernements de veiller avec un soin jaloux à la tenue morale de l'opinion et au maintien sans fissures du bloc national, pour qu'aucune défaillance ne se produise à l'arrière et que l'effort de délivrance se développe avec continuité et vigueur. Mais n'est-ce pas pousser ce scrupule à l'excès que d'aller jusqu'à proscrire toute discussion sur les données mêmes du problème de !a paix, sur les conditions qu'elle doii réunir pour assurer, dans la justice internationale, l'équilibre européen de demain, sur les garanties dont elle doit entourer la société des nations pour prémunir oelle-ci contre toute agression future? Sont-ce là propos subversifs et séditieux, comme semblent le suggérer certains commentaires auxquels a donné lieu la publication, dans la'" Revue des D»ux Mondes '' du 1er novembre, d'un article de M. Hanotaux sur " Le Problème de la Pais "? lia vérité, sous prétexte de mé nager les nerfs de l'opinion, c'est faire bien peu confiance à son bon-sens de croire qu'elle puisse être ébranlée par des discussions doctrinales sur la paix ; c'est, d'autre part, la traiter-en personne négligeable que de prétendre résoudre sans respecter son sentiment et en s'affranchissant de son contrôle les questions vitales d'ordre économique et politique qui se poseront à la fin des hostilités. Voilà vraiment qui serait intolérable et ce qu'aucun esprit libéral ne saurait souffrir. Nous avons trop pàti dans le passé des équivoques et des erreurs, des solennelles bévues et des malfaisantes intrigues de la diplomatie occulte pour consentir à livrer les destinées du monde aux seules lumières des plénipotentiaires qui siégeront, tous huis-clos, au futur congrès -européen. Pour empêcher le retour de ces funestes jeux de dupes, il importe que l'opinion se saisisse du problème de la paix ayant de se trouver devant le fait accompli, et que la voix des peuip}es dicte aux diplomates les clauses du futur statut de l'Europe. C'est pourquoi il peut être utile d'instituer dès à présent un d>ébat sur les lignes directrices dont devront s'inspirer ceux qui seront [appelés à remanier la carce du monde. Mais, en même temps, il faut que l'opinion publique se persuade de cette vérité. La paix ne naîtra pas spontanément de la guerre; elle n'apparaîtra qu'après avoir été méthodiquement préparée par un labeur opiniâtre et des efforts coordonnés constamment tendus vers le but libérateur. Il dépend en partie de -nous de voir surgir le visage noble et grave de la paix, à l'un des tournants de cette crise sanglante où s'épuise le .monde ; -mais c'est à la condition de ne pas nç«» installer et pour jtinsi dire nous incruster dans la guerre, de ne nous y adapter que dans la mesure du nécessaire et seulement pour mieux en sortir. C'est tla pire des, folies, sous prétexte de " tenir," de s'y accéu-. tumer et d'en prendre son parti sans rien changer à ses habitudes et à son train' de vie normal II n'est de salut que dans les .sacrifices particuliers- consentis par chacun de nous à la communauté ; songeons que tout gaspili'igê, u-ute déperdition de forces due à l'imprévoyance ou à -l'égoïsmc pèseqt dans la balance du Destin. Le malaise économique dont -nous commençons à apercevoir les symptômes sans que no.us en souffrions encore pbskivement, résulte en partie de négligences individuelles." A Paris, de lon'gues files de consommateurs stationnent .devant les boutiques d'épiciers pour s'y voir répartir parcimonieusement la provision de sucre ; les mille feux des inutiles? Me suis-je privé de,s objets et cafés et les restaurants ferment leurs portes à 9 h. 30, tandis que lés théâtres chôment une fois par semaine. Des gens se lamentent et geignent : " A quoi bon étaler'ainsi le spectacle affligeant des privations résultant de la guerre? Pour maintenir le moral de l'arrière, ne faut-il pas les distractions du temps normal et les commodités coutumières de l'existence?'' Je tiens, quant à moi, qu'il est bon de ne -rien dissimuler de la gêne économique actuelle, ne fût-ce que pour stimuler tous îles citoyens à faire l'effort nécessaire en vue du salut commun. Que chacun fasse son examen de conscience et se demande : " Ai-je contribué, pour ma part, à restreindre les consommations inutiles? Me suis-je privé les objets et denrées qui viennent de l'étranger pour réduire la dette extérieure -du pays? X'ai-je pas ma petite part de responsabilité dans le gaspillage dont on se plaint et dans l'imprévoyance que l'on impute aux consommateurs? Ai-je fait pleinement tout mon devoir de civil?" Ce n'est qu'à la condition d'être pénétrés de cet esprit de guerre que nous nous acheminerons vers la délivrance et que nous verrons poindre, quelque jour, l'aube de la paix. JULES COUCKE. LETTRE DE HOLLANDE. LES DEPORTATIONS EN BELGIQUE. L'opinion publique en Hollande. Si l'intérêt militaire ne primait pas tout en Allemagne, on n'y aurait songé à procéder aux déportations de civils et de perpétrer ainsi un crime de plus qui soulève d'indignation la conscience du monde entier. En Hollande la presse est très montée et les orga-ftes les plus "neutres" donnent leur opinion très carrément. Toutes lfcs protestations belges ont été réproduites dans les grands journaux. On se méfiait bien, un peu au début des nouvelles de la frontière, mais il a fallu se rendre à l'évidence. Le " Volk " écrit que les Allemands étonnés se demandent parfois pourquoi ils rencontrent si peu de sympathie dans le monde; des actes c-omme celui qu'ils Tiennent de poser en Belgique expliquent parfaitement cette antipathie. " De Néderlander," après avoir paraphrasé l'argumentation contenue dans la lettre du cardinal Mercier, est d'avis que " les Belges n'aj-ant fait que leur devoir et n'ayant jamais médité une attaque contre l'Allemagne, méritaient d'être traités avec tous les égards possibles. Ils n'ont fait que maintenir leur neutralité. Il n'existe donc aucune raison pour traiter la population civile plus durement encore que des prisonniers de guerre " en lui imposant le " travail forcé." Dans son leader, 1' " Esclavage en Belgique," le "Telegraaf" reprend toute l'argumentation critique et conclut: "Les Belges doivent travailler, soit! Mais qu'on les laisse travailler pour leur propre patrie et avec leur propre argent !" Le professeur Niermeyer publie dans le "Telegraaf" un article indigné. Il est intitulé': "Le martyre de la Belgique" : Dans sa flamboyante protestation contre les " battues humaines " le cardinal Mercier, au nom de l'épiscopat belge, fau appel à " tous ceux qui exercent un pouvoir, qui ont le droit de parole, qui manient la plume pour se rassembler autour de notre humble drapeau belge afin de faire supprimer l'esclavage européen." Est-ce que cette voix trouvera un écho général dans l'Etat où elle fut entendue en premier lieu, en Hollande? Cette protestation grossira-t-elle jusqu'à devenir un bruit perceptible même dans la lointaine Amérique, comme un cri d'horreur contre cette barbarie moderne? Wilson l'a dit dernièrement encore : " La guerre rendra tôt ou tard la i>osi-tion des neutres intenable."-Pour nous autres qui devons voir se passer cette atrocité à notre porte, la situation est deyenue " intenable." Et pour cela le peuple hollandais lève les yeux vers ceux qui " exercent le pouvoir, ont droit à la parole et manient la plume" et font, avec le graijd cardinal, appel à leur influence. De l'enthousiasme chez ceux qui ont le pouvoir en mains? Cela semble, pour le peuple, être contradiction flagrante. Le gouvernement d'un pays puissant peut se risquer à faire connaître sa désapprobation dans des termes naLLà comue le fit Wilson lors de U guerre sons-marine". Il donna peur aux Allemands et atteignit son but. Le gouvernement d'un petit pays ne peut pas faire peur; il ne peut qu'avoir peur lorsqu'il veut parler le langage que parla Wilson. MaiS cette peur doit-elle le retenir de prononcer maintenant un mot d'enthousiasme? Ne pourrait-il pas essayer maintenant de le faire? Quel résultat cela donnerait-il? On ne peut jamais savoir! Le bout de la canne d'un excursionniste sur les Alpes peut provoquer une avalanche, dit-on, lorsque la neige est en équilibre instable. L'équilibre européen est en ce moment-ci en équilibre instable. Mais notre gouvernement ne parlera pas si le peuple n'a pas parlé d'abord. Un gouvernement de chez nous ne fait pas do pareilles choses de son propre-mouvement. Comment le peuple peut-il se faire entendre? 11 est évident qu'il est rempli de haine et de ressentiment pour ce qui vient de se passer auprès de ses voisins du Sud. Mais il ne peut se faire entendre que par la voix " de ceux qui ont le droit de parole et qui manient la plume." Prendre la parole, organiser des meetings de protestation! Il y en a eu un à Amsterdam, à Amsterda-m naturellement. La capitale ouvre toujours la voie dans les choses élevées, dans les choses d'essence morale. C'est là que bat le coeur du pays. C'est là que devrait habiter le gouvernement afin de se trouver en contact avec l'air le plus pur du pays. Je voudrais bien ajouter : " Naturellement, le meeting se tenait dans un cercle d'ouvriers." C'est précisément de ces cercles-là que se sont élevés chaque fois les cris d'indignation là plus spontanée. Est-ce que la bourgeoisie ne suivrait pas? Pourquoi rirait-on si je demandais s'il n'y a pas là du travail pour la *' Nut van 't Algemeen." On ne doit songer au soutien de la part des associations politiques! Le jeune "Bond Van Neutrale Landen " est encore trop petit pour parler autrement que par ses écrits. Mais le "Nut" est puissante et représentée en peu partout. Ce serait un bienfait si la direction centrale pouvait se dire " Nous ne pourrions jamais faire plus de bien qu'en prenant ici la direction du mouvement." Nous avons l'occasion do rendre à la Hollande, le sentiment d'elle-même, le plus beau cadeau que l'on puisse faire à une nation. En attendant les meetings, il reste ceux qui manient la plume. Il est vrai que sur eux repose une lourde tâche. S'ils continuent à se taire le joug continuera à peser, lourd comme le plomb, sur le malheureux peuple. Ont-ils fait tout ce qu'ils devaient faire? Je voudrais pouvoir répondre que oui. Personne ne niéra que les derniers méfaits de l'Allemagne ont été ixirtés à la connaissance du public par le " Telegraaf." Et par l'exactitude et la vie de ces récits, confirmés depuis par le clergé et le gouvernement belges. Les lecteurs de ce journal étaient convenablement tenus à la hauteur des événements. On pourrait croire que les autres grandes feuilles ont immédiatement repris ces nouvelles. Elles devaient savoir que toutes les nouvelles parues sous la rubrique, " De la frontière," avaient toujours été confirmées et méritaient donc créance, même lorsqu'il s'est agi de nouvelles concernant les fortifications des Allemands sur notre frontière Est, de la préparation d'un ponton à un endroit où la Meuse est ïivière-frontièïe et <iue les Allemands ne , . — .—— pourront donc passer c|ue le jour où- il y aura la guerre. Pour autant que je sache, les grandes feuilles n'ont rien repris de ces nouvelles. A Amsterdam, cela n'est pas si grave, parce que le "Telegraaf" y a évidemment beaucoup de lecteurs et que les nouvelles seront parvenues même jusqu'à ceux qui ne le lisent pas. l're-nens par exemple une ville comme Rotterdam —je l'observe depuis 25 ans—où le développement du jugement do la bourgeoisie est contre-carré par un journal qui y donne le ton, (sauf dans les dernières années où la catholique " Maasbode" commençait à 6e répandre). La " Niemve Rotterdamsche Courant n'avait rien dit des déportations jusqu'au moment où parut la protestation du gouverne» ment belge qui fut insérée au milieu d'uit# longue série de télégrammes. Les suites de l'agitation. La plupart des journaux ont fait ressortir que Jes déportations systématiques de Belges étaient en contradiction for-nielle avec les promesses faites et les engagements pris par les Allemands, notamment à l'occasion du rappel des Belges réfugiés en Hollande lors de la chute d'Anvers. La revue " De Amsterdammer " donne même un dessin représentant une femme au travail forcé de la roue sous la garde d'un Allemand maniant un, fouet. La souscription -reproduit la déclaration du gouverneur allemand d'Anvers, von Huehne, du 18 octobre 1914 : "Je déclare formellement qu'il n'est nullement question de déporter des Belges en Allemagne." La presse rappelle l'intervention de L. Franck et publie les documents qui ont été produits .par le journal " La Bejgt; que," de Rotterdam, établissant que des engagements ont été pris vis-à-vis de là. Hollande par les Allemands. Les événes-me,nts démontrent que le journal belge de Rotterdam a été d'une clairvoyance curieuse. L'affaire aura des suites devant la. Chambre des Députés (deuxième Charn» bre). On annor^e des questions de M. Duys (socialiste), et le " Telegraaf " insiste pour que l'ft» ne se borvie .pas à des questions écrites. Voici le texte de ces questions d'après le "Telegraaf." M. J. E. W. Duys, membre de la deuxième Chambre, a posé les questions suivantes au ministre des affaires étrangères : (1} Le gouvernement sait-il que depuis quelque temps les Allemands déportent par !a force des milliers de civils belges vers l'Allemagne ? (2) Est-il exact que, pour le retour des réfï;« giés belges dont des milliers sont déportés actuellement, il. y eut, dans le temps un compromis entre le gouvernement néerlandais et l'autorité supérieure allemande, ce qui sembie ressortir d'une publication de M. Zimmer-mann, bourgmestre de Rotterdam, datés 17 octobre 1914, et disant: " Le bourgmestre de Rotterdam aux rét'u» giés belges ! " Le bourgmestre de Rotterdam fait savoir que le compromis entre le gouvernement! néerlandais et les autorités allemandes pour le retour des réfugiés en Belgique a été mené à bonne fin. Le retour est permis non feulement vers Anvers et environs, mais pouï toute la Belgique. Sont seuls exceptés les hommes qui font partie de l'armée, qui seront arrêtés et conduits en Allemagne. Le bourgmestre recommande donc aux réfugiés as retourner dans leur pays, car il est dans l'intérêt de celui-ci que la vie y reprenne sa marche ordinaire. Le bourgmestre espère de tous les habitants de Rotterdam qui hébergent des réfugiés qu'ils travailleront avec lui dans ce sens. Il invite ces habitants à faire savoir à leur bureau de police si les réfugiés qu'ils hébergent sont prêts à retourner au pays. Les trains circulent à nouveau entre Anvers et Roosendael et les vivres sont trèa abondants à Anvers "Rotterdam, le 27 oct. 1914, " Le bourgmestre prénommé, " ZIMMERMANN.'1 (3) Est-il exact, que lors de ce compromis", le gouvernement allemand s'est engagé vis-à-via du gouvernement néerlandais à ne pas déporter les civils qui rentreraient ainsi en Belgique ainsi qu'il en ressort d'une publication officielle de notre consul-général à Anvers, M. J. A. Van den Berg, en date du 17 octobre 1914 et disant : "Le consul-général des Pays-Bas, à Anvers, fait savoir par la. présente qu'il estime que la situation à Anvers est tranquille et normale. On ne cherche de difficultés à personne. Dans l'intérêt de la population belge, il est absolument nécessaire que les réfugiés anver-sois reviennent en ville et reprennent leurs occupations."Le consul-général, par suite d'une conversation qu'il a eue avec le gouverneur actuel de la ville d'Anvers, peut ajouter qu'on lui a donné les assurances les plus tranquillisantes, notamment que son Excellence s'en tiendra strictement à la Convention de La Haye de telle façon que les intérêts des deux parties soient sauvegardés par des conditions déterminées par contrat par lequel la propriété privée, la liberté individuelle et l'honneur des femmes et des jeunes filles soient saufs. " Ensuite, que d'après les déclarations de3 autorités allemandes, les jeunes gens tranquilles qui n'appartiennent pas à l'armée et les garde-civiques, peuvent tranquillement rentrer. Les autorités citées plus haut ne songent pas le moins du monde à attirer des ennuis il cette dernière catégorie et encore moins à les déporter en Allemagne. ' " C'est le vœu le plus ardent des autorités allemandes de voir la population d'Anvers et des environs lui donne; sa confiance afin iju'.jI»

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods