L'indépendance belge

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s.n. 1916, 22 August. L'indépendance belge. Seen on 28 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/m32n58dp82/
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SJème année. *9*398 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UN!: ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) (administration et redaction : [ iudor house ttjdor st., london. e.c TELEPHONE : CITY 3960. bureau a paris : 11. place de la bourse. TELEPH MARDI 22 AOUT 1916. En vente à Londres à 3 h. te lundi 21 août. f 3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS : -( 6 MOIS. 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. 11 AN, 32 SHILLINGS. j LA SITUATION. LUNDI, micu. L© "grignotage" du front allemand îii Picardie se poursuit et continue de lonner d'excellents résultats. Après avoir repoussé une série de con-tre-attaques ennemies, les troupes britanniques, poursuivant leurs succès de la veille, ont avancé samedi sur un front de plusieurs kilomètres sur une profondeur variant entre 200 et 600 mètres, tant sur leur flanc gauche (fhiepval) que sur le flanc droit (Guillemont), et le centre (Martinpuicli). Sur le flanc gauche, des gains substantiels ont été obtenus autour de la fameuse redoute de Leipzig et de la ferme du Mouquet, où des ouvrages ennemis ont été enlevés de haute lutte. Le village de Thiepval est maintenant débordé par I le nord et par le sud et la situation des Allemands devient critique. Il en est de même sur le flanc droit où, grâce aux progrès faits devant Guillemont, la position des Allemands à Combles est sérieusement menacée, surtout du nord, où les Anglais ont atteint Gin-cky, et au sud, où les Français ont atteint Maurepas. Outre le terrain gagné, qui est d'une importance tactique considérable,- les troupes du général Sir Douglas Haig ont fait près de mille prisonniers ! Berlin reconnaît que "conformément aux plans de l'état-major, les lignes allemandes formant saillant du côté de Guillemont et de Maurepas ont été raccourcies pendant la nuit." Voilà une paraphrase qui est appelée â revenir souvent dans les communiqués allemands. Ce que ceux-ci n'ajoutent pas et que nous apprennept les télégrammes des correspondants de guerre britanniques, c'est que les désertions deviennent plus fréquentes chez l'ennemi, i II y a quelques jours, notamment, tout I un lot de Saxons sont venus, en groupe, t se constituer prisonniers, disant qu'ils ne t -ç'erfvaient endurer plus longtemps la [ "musique" de l'artilleriei britannique ! Ce sont là des symptômes significatifs [ qui indiquent combien le moral du sol-[ dat allemand baisse ! Rappelons-nous que Napoléon, (qui s'y connaissait un peu, disait que la victoire dépendait, I "pour les trois quarts," du moral du soldat ! Mais oe n'est pas seulement sur la Somme que nos ennemis commencent à battre de l'aile. Sur la Meuse également ils semblent ne plus avoir, au même degré qu'avant, cet "allant" qui constitue la pierre de touche de l'état moral d'une armée. Le Kronprinz, dont les effectifs ont dû sans doute être rognés tout comme oeux des autres commandants d'armées, s'est laissé enlever la dernière partie du fameux village de Fleury qui figurera, dans l'histoire de la bataille de Verdun, comme ayant été le point culminant atteint par le flot teutonique. Malgré de multiples et très violentes contre-attaques, dont quelques-unes précédées par des bombardements de plu-[ sieurs heures, les ruines du village sont I restées en possession des Français. Des [ assauts allemands livrés contre les tranchées françaises au nord-ouest de l'ouvrage de Thiaumont ont été repoussés, Bref, nos alliés, au début du septième mois de la bataille pour les Hauts de Meuse, sont absolument maîtres de la situation, et sur la Meuse, comme sur la womme, i initiative a échappé dehmtive-ment à nos ennemis. Comme l'a dit hier M. Lloyd Georga au cours d'un discours prononcé devant ses électeurs, la noix allemande est solidement maintenue datas la pince franco-britannique et, avant longtemps, on l'entendra craquer. Quant à atteindre le noyau, il faudra encore de la patience. Sur le front russe, les Austro-Allemands résistent avec beaucoup de difficultés à la pression de nos Alliés. Sur le Stokhcd, les lignes allemandes ont été enfoncées du côté de Chervische, où les Russes ont occupé des positions dominantes qui améliorent sensiblement leur situation dans ce secteur. Au nord de Chervische, du côté de Nobel, au sud du Pripet, une attaque allemande a été repoussée. Sur la Zlota-Lipa, le général Both-mer offre toujours une résistance sérieuse, et dans les Carpathes, les Russe ayant franchi la frontière autrichienne, se battent maintenant sur territoire hongrois. Le.i Autrichiens avouent avoir dû se retirer au sud-est de la passe de Jablo-niea (col de Cernahora), mais prétendent avoir remporté un succès local dans la région de Kirlibaba (à proximité de la frontière roumaine), où ils disent avoii fait 600 prisonniers. La vérité est que les Autrichiens, contre-attaquant les détachements russes qui ne cessent de les refouler, ont été repoussés et continuent de battre eh retraite devant les troupes du général Lechitsky, qui avancent à lafois contre Borsa et contre Korosmezc (Hongrie). Sur ce front tout est dont pour le mieux et oe n'est pas le concoun de vagues détachements turcs qu'on nous dit être arrivés dans oes parages, qu: pourront modifier la situation. D'intéressants développements son' signalés sur le front balkanique, où le: Bulgares, passant à l'offensive, ont atta que les Alliés à la fois au centre (régior de Dot-rail) et sur les deux flancs. C'esi dans le centre que la lutte est particulièrement vive. Le village de Doldjet: que les Français avaient occupé mardi a été contre-attaque, perdu et regagne mais aux dernières nouvelles restait auj mains des Alliés. Sur le flanc gauche, les lignes serbe; ont été violemment attquées, mais ont en somme, bien résisté. Sur le flanc droit, les Bulgares onl pris possession de deux forts grecs, qu< les troupes hellènes ont évacués pure ment et simplement après sommation laissant la voie ouverte ,à leur '1 ennem mortel,<jui a envoyé des avant-garde: dans la direction du port de Kavalla. La flotte allemande de haute mer i fait une nouvelle sortie samedi matin mais elle a préféré ne pas livrer combat Se retirant rapidement à l'approche di la flotte britannique, elle a laissé au: sous-marins le soin de la protéger. Deux croiseurs légers britanniques, L " Notfingham " et le " Falmouth," at taqués par la flottille sous-marine aile mande, furent torpillés et coulés aprè avoir, eux-mêmes, coulé un5* sous-mari] et " probablement " ooulé un autre Une trentaine d'hommes du " Notting ham" ont péri. La version allemande, qu prétend qu'en plus de3 deux croiseur légers un contre-torpilleur britannique ; été coulé et un cuirassé endommagé, es formellement démentie par le commu niqùé britannique. LA GUERRE ET LA PROPRIETE PRIVEE. Un arrêté de von Bissing. - Un arrêté récent du gouverneur-gène- < ral von Bissing ordonne jlux banques et ■ maisons de crédit établies en Belgique de déclarer l'avoir en banque qu'elles dé- 1 tiennent pour compte de ressortissants de pays ennemis ou de Belges réfugiés à ' 1 étranger ou séjournant en pays étran- < ger. : Quelle est la signification de cet ar- : rêté? ] Est-ce une réponse aux rumeurs d'à- ' près lesquelles on songerait dans les pays allies a des mesuras de séquestration ou de confiscation des biens appartenant a des Allemands situés dans ces pays? Les Allemands veulent-ils donner un simple avertissement qu'en ce cas ils procéderaient à des mesures analogues sur les biens des' sujets des pays alliés, non seulement en Allemagne, mais aussi dans la Belgique occupée, en s'en prenant même à la propriété privée des Beiges qui momentanément ne séjournent pas dans leur pays? Il est certain que les Allemands *n'ont pas interet a prendre l'initiative en cette matière. La valeur des biens des Allemands susceptibles de saisie et de confiscation situés dans les pays alliés dépasse în effet considérablement, d'après de; :alculs sérieux, la valeur des biens de; \llics situés en Allemagne. Au surplus es gouvernants allemands ne peuven: ;>lus raisonnablement se faire illusion sut 'issue finale de la guerre, et se renden :cmpte que les mesures auxquelles ils re :ourraient contre la propriété privée de; sujets des pays alliés leur retomberaien sur la tête et donneraient lieu à indemnit* île i ne et entière lors du règlement de; :onditimis de paix. Enfin, "last no east.," les Allemands ont le plus grant ntérêt à ménager le monde internatio lal des affaires et surtout des banques îuprès duquel des mesures de spolia :ion ou même simplement d'inquisitioi ris-à-vis des encaisses et des dépôts de: Darticuliers dans les banques leur cause raient un discrédit dont ils ne se relève raient pas pour longtemps. Les Allemands ne s'y risqueront pa facilement. L'inviolabilité de la propriété privée. I-e principe de l'inviolabilité de la pro oriété privée sur terre en temps de guern îst depuis long-temps passé à l'état di logTne en droit international public. Le temps sont loin où l'armée occupant! était en droit de saisir tous les biens d< l'ennemi, de quelque nature qu'ils fussent. Cette doctrine est depuis longtemps abandonnée comme barbare et indigne de ■e- peuples civilisés et remplacée par une codification méticuleuse des droits et gi obligations du pouvoir occupant, nt La plus récente interprétation du droit >st moderne en la matière se trouve dans n- le règlement concernant les lois et cou-an tûmes de la guerre sur terre, annexé à le la quatrième Convention de La Haye (1907), qui était en vigueur au cotnmen-le- cernent de la guerre. Il ne sera pas inu-5- tiile d'en rappeler les principales dispositions.[es La Convention détermine les biens qui te, peuvent être appropriés par l'occupant et ils ceux qui ne peuvent l'être : nt (1) Dans la première catégorie se rd trouvent certains biens appartenant à ad l'Etat dont le territoire est occupé, •té Art. 48. L'occupant peut prélever les impôts, droits et péages établis au pro-h- fit de l'Etat, moyennant l'obligation de se. pourvoir aux frais de l'administration du nt territoire occupé dans la mesure où le it- gouvernement légal y était tenu. i-5. Art. 49. Il ne peut prélever d'autres se contributions en argent que pour les lo- besoins de l'armée ou de l'administration ut du territoire. [a Art. 50. Bien entendu, ces contribu-]a tions ne peuvent être dirigées contre une 3ir classe de citoyens. Elles doivent être le3 établies d'après les règles de l'assiette ;a- et de la répartition dr.s impôts en les vigueur. ,nt Art. 53. L'qcupant ne pourra saisit ,u_ que le numéraire, les ;onds et les valeurs :nt exigibles appartenant en propre à l'Etal ;z0 dont le territoire est occupé et d'une mC manière générale toute propriété mobi-Jrs lière de l'Etat de nature à servir aux )US opérations de guerre. * |ui Art. 55. Quant aux immeubles appartenant à l'Etat, l'occupant ne s'en consi-mt dèrera que comme l'4d ninisîrateur ou les usufruitier.il devra saûvegarder le fonds ta. de ces propriétés et les administrera on eonfgrjn^ffsnt uuvdt l'usufruit. BSt Art. 55. Les biens des communes, ;u- ceux des établissements consacrés aux e;j cultes, à la charité," à l'instruction, aux di, arts et aux sciences, même appartenant né à l'Etat, seront traités comme la pro-ux priété privée. Telle sera la situation tant que l'occupes pation n'aura pas été changée en an-nt, nexion pure et simple. A partir de ce dernier moment l'Etat occupant devient int propriétaire des biens de l'Etat auquel ,ue il succède. re_ (2) Propriété privée : Elle est intan-3ii, gible, sauf pour ce qui concerne les ré-,mj quisitions en nature; et les contributions jes visées dans l'An. 49 susmentionné.. L'art. 46 est formel "L'honneur et les . a droits de la famille, la vie des individus in et la propriété privée, ainsi que les con-a(-, victions leligieuses et l'exercice des cultes, doivent être respectés. ux La propriété privée ne peut pas être confisquée. îe Une défense absolue. a* " En ce qui concerne spécialement le nu-rnéraire ainsi que des fonds et les va leurs exigibles, défense absolue à l'occupant d'y toucher. Il a fallu la disposition spéciale de l'article 53 pour qu'exception au principe soit faite pour le numéra're, les fonds et les valeurs appartenant à l'Etat. Le principe du respect du à la propriété privée e.st absolu à tel point que les objets mobiliers appartenant à des particuliers qui peuvent (Servir de matériel de guerre, tels qu'armes, munitions, etc., et qui peuvent comme tels être réquisitionnés par l'occupant, doivent être restitués par lui à la fin de la guerre avec les indemnités voulues en cas de dépréciation ou de perte. Les principes ainsi fixés ['ar la Convention de La Haye ne comportent aucune différence de traitement suivant la personnalité du propriétaire des biens. 11 suffit que les biens privés^se trouvent dans le territoire au moment de l'occupation pour que les principes rappelés leur soient applicables sans distinction de nationalité du propriétaire de Ces biens. La chose est d'autant plus- naturelle que les belligérants n'ont pas ies coudées franches par rapport à la propriété privée même de leurs ennemis purs et simples. La Convention proclame, en effet, que les " belligérants n'ont pas un droit illimité quant aux moyens de nuire à l'ennemi" (art. 22) ; e'ile leur interdit notamment "de détruire ou de saisir des propriétés ennemies, sauf dans les cas où ces saisies seraient impérieusement commandées par les nécessités de la guerre" (art. 23) ; e!'" interdit'aussi de livrer au pillage une localité, même prise d'assaut (art. 28). Déformation intellectuelle. . En examinant de plus près l'édit de M. von Bissing, on y constate des énor-mités qui ne peuvent s'expliquer que par la déformation, morale et intellectuelle a laquelle aboutit un long exercice de la dictature. L'édit déclare considérer les Belges réfugiés à i'étraiig'ér comme" dès rés'fô'rtis-sants de pays ennemis. Mais tant en fait qu'en droit les Belges momentanément réfugiés à l'étranger pour échapper aux douceurs du régime allemand son; et demeurent les ressortissants de leur légation et c'e leurs consulats, ci il n'est pas plus dans le pouvoir d'un gouverneur de territoire occupé de modifier cette situation légale qu'il n'était dans le pouvoir du chanoine de la légende de changer la nature du chapon en le baptisant carpe. On voit d'autre part l'arrêté décider que s'il existe un doute quand à la nationalité du titulaire du compte ou du dépôt, ou si un Bel^e absent doit être considéré comme réfugié à l'étranger, le doute sera résolu contre l'intéressé. Renversement de toutes les règles de la justice et cie l'équité, véritable monstruosité juridique ! Nous croyons qu'il en ser;, de cet arrêté fjnme il en a été de beaucoup d'autres, et que les Allemands reculeront devant l'indignation universelle que son exécution soulèverait. A DELESCOT. EN ACTION PRÈS D'ESTRÉES. (De notre envoyé spécial.) Tableau de guerre. Amiens, 16 août 1916. J'avais manifesté le désir de suivre ine action d'artillerie dans le secteur de a Somme. La guerre actuelle étant surtout une guerre de matériel, combien 1 est intéressant de voir les semeurs de nort en bronze et en acier à l'œuvre ! Mon attente est récompensée; sous la bienveillante protection d'un officier supérieur d'artillerie, j'ai pû me rendre lux positions d'Estrées: Pourquoi mon îimabie cicerone m'amenait de ce côté lu champ d'action, voilà ce qui m'intriguait bien un peu, mais je l'apprendrais bientôt. Le soleil de feu jetait sur le champ de bataille une chaleur de plomb. La terre ravagée en semblait embrasée. Là où il y a quelques jours, les boulets avaient ;reusé des trous béants, s'échappait ;omme des effluves scintillantes aveuglant la vue. Les pentes crayeuses miroitaient sous les dards de l'astre. Et les restes déchiquetés de Dompierre, Fay et Estrées semblaient rôtir dans une fournaise. Les chevaux fourbus a cours de la dernière offensive et mis au pré, recherchaient une ombre rare Dans un ruisseau aux eaux pas trop limpides des fantassins et des hommes de convois s'ébattaient comme des canards pendant que d'autres lavaient leurs chemises trempées par la chaleur des combats. Devant un puits dont un boulet avait enlevé la margelle, trois charrettes munies de réservoirs en fer stationnaient, des convoyeurs venaient y puiser de l'eau pour les troupes des lignes de feu, car sous le chauffage complice de la température solaire et des canons, la soif étreint toutes les gorges. J'apprends d'un des convoyeurs que le service sanitaire prend les précautions nécessaires pour que l'eau n'incommode pas les hommes. Des puits ont été condamnés et l'eau potable des .autres est filtrée et bouillie avant d'être répartie entre les hommes. Un peu de café ou de poudre de cacao, ajouté au breuvage, le rendent très rafraîchissant. Le train des bains=douches. Je suis moi-même trempé de sueur, et l'odeur acre des incendies, maintenant éteints, qui se mêle de temps à autre à l'odeur fade du sang répandu, m'écœure quelque peu. Un des convoyeurs tue tend sa gourde et j'y bois avec mesure, réfrénant difficilement l'envie qui traîtreusement me pousse à l'imprudence. Une coupe de Champagne bue sur les boulevards parisiens ne pourrait flatter le palais comme cette boisson économique dégustée dans les "bleds" de la Somme, comnie disent les Algériens, habitués aux déserts des contrées tropicales. Boire et s'abluter, voilà ce qui "ravigotte" le poilu. En approchant d'Estrées je m'aperçois que le service sanitaire français s'est aussF ému des fatigues auxquelles sont exposés les soldats dont les positions sont éloignés des cours d'eau. Sur la voie ferrée de fortune, longeant un massif, est rangé un train d'une vingtaine de wagons ; c'est le train des bains douches. A tour de rôle des compagnies relevées des lignes de feu viennent s'y nettoyer. Des wagons spéciaux sont affectés aux bains hygiéniques et la chimie . fait avec succès la guerre aux poux des ranchées. Les braves gars entrent dans :s cabines le torse nu, le visage noir de oudre et de poussière et en sortent fraij omme pour 1a revue. La chaleur entretemps est devenue tor-ide. Nous arrivons aux lignes <Parti'-;rie. Les pièces sont abritées des re-ards indiscrets des aviateurs allemands t autant que faire se peut, contre les oups des canons ennemis. La ruse sup-lée aux défauts du terrain. L'action de l'artillerie. En ce moment-ci des pièces en batte-e du secteur d'Estrées sont protégées antre 3e soleil par les bâches tendues ur des piquets ou abrités sous des mas-ifs de verdure. Mais, autour de nous, ur un front étendu, des coups sourds éch iront l'atmosphère. Surtout sur no-"e gauche, nous entendons distincte-îent l'action de l'artillerie anglaise au ord de la Somme. Devant nous règne n temps d'accalmie. Les canonniers se sposent denrière des maigres taillis et ans les ruines. L'officier qui me guide •s regarde avec affection. "Ils ont bien agné leur repos, me dit-il. Pour conqué-ir Estrées, ils ont donné dix jours et ix nuits sans avoir connu la litière." Et il faut qu'ils soient dispos pour ce oir, " ajoute-t-il sur un ton qui en disait eaucoup. Il me tape sur l'épaule : "Oui, e soir, vous assisterez à la danse. Faites omme les canonniers, mettez-vous à ombre en attendant." Pendant que l'of-cier m'annonce la bonne nouvelle, ses eux embrassent les positions allemandes u côté de Belloy -e n-Sa n te rre. Ce sera onc là l'attaque? Je retourne en arrière dans la di«rec-ion de X... Un talus de chemin de" fer n'offre un abri ombragé, j'explore des eux les. alentours pour voir si je ne me rouve pas à côté de trains ou de dépôts e munitions.' L'approche de ces terribles xplosifs ne m'a jamais souri. Mais mon xamen me donne tous mes apaisements, 'atigué de la longue course et accablé >ar la chaleur, je m'endors sous la garde e l'armée française-. Les Français engagent la bataille. Mon sommeil ne fut que de courte iurée car vers l'approche du soir com-nence un mouvement inaccoutumé de oiturage. Les files d'autos sillonnent a route. U y en a de 16 à 28 h.p. pour es projectiles légers, d'autres de 40 h.p. )our les projectiles lourds. Toutes ces ■barges d'obus s'acheminent vers les )ositions d'artilleries rayonnant sur le lecteur Belloy - en - Santerre - Barleux. Déjà les premiers coups de canon annon-:ent(que les Français engagent la lutte, don guide m'avait donné rendez-vous i 6 heures, losque je le rejoignis il me :onseilla de porter un casque en acier x>ur protéger ma tête contre les balles le shrapnells ou les éclats d'obus, et n'annonça qu'une attaque était en pré-jaration contre les positions allemandes, il s'agissait de défoncer autant que possible le front allemand sur le point ex-xême de l'avance française au sud-ouest le Péronne. Je compris que le but de ;ette opération était do rectifier le front sud, ce que les Anglais ne parvenaient à :aire qu'au prix de grandes difficultés au lord de la Somme. Toutefois mon guide me prévint que les dangers étaient Lrop grands pour me permettre de n'aventurer jusqu'aux lignes de l'artillerie lourde en action ; au moment où ;elle-ci domine toutes les ressources de. guerre la compensation ne pouvait que me réconcilier avec les mesures de prudence que l'on m'imposait. D'ailleurs je verrais les obusiers lourds et le célèbre canon de pulvérisant les plus fortes positions défensives de l'ennemi. Déjà les canons allemands ripostaient dans la direction de Bernv-en-Santerre, Villers-Carbonne 1 et Eterpigny. L'attaque serait donc chaude. Nous montons en auto et filons dans la direction d'une voie ferrée de fortune près de B... Un formidable train blindé tiré par une locomotive puissante stationne derrière un bosquet. Nous mettons pied à terre et je distingue maintenant le corps d'ensemble de la masse grise : d'abord la locomotive, puis le wagon-canon et à la remorque 'e tender à munitions. Du wagon la gueule de pièce lourde se lève lentement. Les servants, le long de la voie, se bouchent les oreilles, le pointeui^appuie sur le mécanisme du canon, le coup part, assourd-dissant, la répercussion fait trembler la terre, le projectile fend l'air en mugissant et va s'écraser avec un bruit sourd de timbale dans les maisons d'Eterpignv. Manœuvrant un palan, muni d'une empoigne, les servants enlèvent du tender un nouvel obus, pendant que d'autres

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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