L'indépendance belge

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21 December 1918
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s.n. 1918, 21 December. L'indépendance belge. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9c6rx9484n/
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LE NUMERO 1 P&NNY LE BELGE INDÉPENDANT No 2? ADMINISTRATION ET REDACTION TUDOE HOUSE. TUDOS ST.. B.C. 4. TÉLÉPHONE: CITY 386» XTATrf" SAMEDI 21 DECEMBRE 1918 ("3 MOIS. 9 SHILLINGS ABONNEMENTS <! 6 MOIS, 17 SHILLINGS (.1 AN. 32 SHILLINGS NOTES D'UNE PARISIENNE Allons-nous avoir le costume national comme nous avojis déjà la chaussure? Il parait que c'est chose décidée et qu'avant peu, lorsque les métiers seront en quantité suffisante pour produire le drap-type, nous verrons le "complet" pour homme, le tailleur pour dame et la blouse à culotte courte pour garçonnet. Ce ne sera pas trop tôt, car les tailleurs ayant' magasin sur boulevard ou même sur simple rue, affichent des prix extravagants. Un pantalon seul est coté -de Fr. 75 à Fr. 80, un complet veston de Fr. 200 à Fr. 225 et plus ; le pardessus est à l'avenant, quant à l'habit ou à la redingote, il faut y renoncer, tant le prix est élevé. On nous promet avec le nouveau drap une économie de 50 p.c., et on assure que les entrepencurs auxquels sera confié la confection de ces vêtements ont déjà soumis des modèles simples, mais de bonne coupe et très confortables. Il est évident que ce nouveau drap ne sera pas débité à tant l'aune, dans les grands magasins, il sera délivré à des tailleurs qui auront soumissionné pour les commandes. Mais quand verrons-nous ces fameux vêtements, sera-ce comme pour la chaussure dont on nous entretint longtemps avant que nous puissions en trouver une seule paire? Si vous interrogez les services compétents, M. Lebureau vous répondra que cela dépend de l'Intendance qui est maintenant, à tort ou à raison, chargée çle tous les méfaits du ravitaillement, tant au point de vue vestimentaire qu'au point de vue alimentaire. On ne trouve pas de bas, c'est l'Intendance, pas de sucre, pas de café, pas de pommes de terre, c'est l'Intendance. Pour le quart d'heure elle a bon dos. Bref, la France ne possède en c£ moment que 450,000 broches de filatures au lieu de 750,000 qu'elle avait avant la guerre, là-dessus évidemment une grande partie de la production est réservée aux draps utilitaires, ce qui jusqu'ici n'a permis de constituer qu'un stock de 20,000 mètres environ de ce fameux drap national qui doit nous habiller pou-rien ou presque. * Et maintenant direz-vous que sera ce drap.? Evidemment ce ne sera ni l'Elbeuf pure laine fin et brillant que nous connûmes avant la guerre, ni la souple gabardine, pas plus que la confortable che-viotte, le drap qu'on est en train de nous fabriquer sera d'une composition plutôt variée : laine mère, déchets de laine, .laine renaissance et déchets de coton ; les spécialistes disent pourtant qu'il sera solide et d'aspect flatteur. Nous ignorons encore le prix qu'atteindront vestons, manteaux1 de femme et costumes de garçonnet, car là est vraiment la question intéressante, mais notas espérons qu'il ne sera pas plus élevé que celui du vêtement national de nos alliés les Anglais, qui habille un homme, quelle que soit sa taille pour Fr. 78. On assure que le roi George a donné l'exemple à ses sujets et qu'il arbore fièrement dans le civil le complet de la "Grande guerre," nous verrons peut-être aussi M. Poincaré et notre populaire Clemenceau en veston national? Au fait, pourquoi pas? . - MARIE-LOUISE NERON. A BRUXELLES (De notre correspondant.)' 12 décembre. A la Chambre Vu la crise des transports et la grande difficulté pour les députés de quitter leur arrondissement, la Chambre ne tient qu'une séance par semaine. La dernière a eu lieu le 11 décembre et a offert le plus vif intérêt, non pour le public qui a lu le compte-rendu de la réunion, mais par ceux qui "l'ont vécue. Pénétrons ensemble au Palais de la Nation, où l'arrière du grand vestibule ressemble à un caravansérail qu'on déménage; il y a là tout un mobilier boche appelé à disparaître. Les larges escaliers de marbre ont perdu leur épais tapis rouge, mais la salle des séances, qui a gardé la décoration de la lentrce triomphale — des trophées de drapeaux surplombant des médaillons du Roi, tandis que des draperies écarlates bordent les tribunes — est d'un aspect plus séduisant et plus brillant que jadis. Mercredi, tant à gauche qu'à droite, presque toutes les places étaient occupées et l'on revoyait avec joie tant de figures connues qui ont marque au Parlement depuis nombre d'années. Le banc ministériel Les membres du cabinet national disposent de trois bancs; le premier est occupé par MM. Delacroix, Vandervelde, Hymans et de Broqueville, les leaders. Au second ont pris place : MM. Harmi-gnies, Ruzette, Anseele et Masson. Au troisième: MM. Renkin, Franck, Jas-par et Wauters. Trois figures nouvelles : M. Delacroix, qui ressemble étonnamment à M. Godchaux, le président de la Chambre de Commerce belge de Londres, et? dont l'aspect est fort sympathique. Il s'exprime avec un accent parisien accentué, dans une langue châtiée, mais sans effort à l'éloquence. M. Ruzette, taillé en hercule, paraît l'un des p'us jèunes' membres du cabinet. Quant à M. Jaspar, d'un caractère aimable, d'un abord facile, avec sa vaste chevelure blanche, il évoque l'expressive physionomie de certains républicains de 1848, mais le ministre des affaires économiques est conservateur. On affirme qu'il existe une parfaite entente entre les membres du cabinet et que l'on voit même fraterniser M. Anseele et M. Ruzette, jadis adversaires résolus. De leur détention en Allemagne, M. Franck est revenu très maigri, M. Masson avec quelques fils argentés dans la chevelure. Ce banc ministériel a belle allure, et jamais, depuis 1830, on n'a vu autant d'hommes d'Etat et de talents au pouvoir. C'est un ministère de* transition ! Possible... Peut-être ferait-on bien de souhaiter qu'il dure tant que la Belgique ne sera pas sortie de l'ornière où l'Allemagne maudite l'a- enlisée. Le Rapatriement AVIS OFFICIEL —8— Les soldats en congé sans solde et les civils militaires ne peuvent actuellement quitter l'Angleterre sans l'autorisation des autorités militaires. La Commission de Rapatriement a adressé une demande aux autorités compétentes afin que le ra patriement de cette catégorie de militaires soit facilité. ■£ •3C- M. le ministre de l'intérieur a informé la Commission de ce que le rapatriement des habitants de Lierre n'était autorisé que sur production d'un certificat d'hébergement visé par l'administration communale de cette ville. Les personnes originaires de-Lierre doivent donc se procurer ce certificat. ■ir * Les réfugiés originaires des localités détruites pendant la guerre ne seront rapatriés par le gouvernement britannique que lorsque les autorités belges seront en mesure de recevoir et d'hospitaliser des réfugiés. La Commission s'est mise en rapport avec M. le ministfe de l'intérieur à ce sujet. A l'occasion des fêtes cfe Noël les bureaux de l'Office de Rapatriement à Aid-wych seront fermés les 24, 25 et 25 courant. • • « Les mesures prises pour faciliter le rapatriement des Belges sont-elles maintenues? avons-nous demandé à ceux qui ont évé chargés de lès ordonner ; et la réponse qu'on nous a donnée est affirmative. V Mais il est des mesures adoptées en principe qu'on ne peut réaliser. Par exemple, les bateaux font défaut pour le rapatriement rapide de nombreux Belges, qui voudraient quitter les Iles britanniques à leurs frais. f Un bateau pour le transport gratuit des réfugiés part toutes les semaines de Harwich. On ne peut y admettre que 75 passagers payant leur voyage, dont 18 dames. Or, à l'heure qu'il est, il y a déjà plus de 1,800 personnes qui sont inscrites pour le voyage, dont le but est Anvers et qui attendent leur tour pour être rapatriées !... Elles perdraient .assurément patience, si elles devaient attendre par trop longtemps l'heureux moment du retour. ns D'autres qui, jusqu'ici, ont postposé -es leur départ, s'il leur fallait attendre que :ct ce flot de monde soit parti, perdraient is. aussi patience. Rassurons-les ! Lors-©> que le service Folkestone ou Douvres-içs Ostende sera rétabli, de 600 à 700 réfutes giés payants pourront partir journelle-nt ment, 200 en première classe et 4 à 500 en seconde classe. Quand sera-t-il rétabli? Dès le 1er janvier, espère-t-on, is- quand un service régulier de un ou deux )c- trains par jour sera organisé entre Os-le, tende et Bruxelles. :s. Mais pourquoi, avons^nous interrogé, ù- les g«ns habitant Liège, Verviers et au-lu très villes belges, qui ne sont pas Bruts- xelles et Anvers, ne peuvent-ils re-s: tourner dès à présent en Belgique*? Uni-n- quement, nous a-t-on répondu, parce la que les communications par chemin de n- fer sont inexistantes entre Anvers, a- Liège et Verviers, etc. ,etc. Mais ces t'i- personnes pourront regagner notre pa-•e, trie aussitôt que cellès-ci seront réta-u" blies. es On a raconté que 80 agents des client mins de fer belges, venant de divers coins des Iles britanniques, ont été con-'e" voqués pour partir, et que, ne pouvant Y- s'embarquer, ils sont obligés de vivre à leurs frais dans l'endroit où devait avoir •°" lieu leur embarquement ; et, naturellement, on a fait un grief au gouverne-n" ment belge de leurs déboires. ec II est vrai que ces agents de nos che-11 " mins de fer ont été convoqués à X... et e& n'ont pu partir. Mais le coupable n'est ni le gouvernement belge, ni une admi-1 ' nistration britannique: c'est un concours l.s~ de circonstances. En effet, au dernier moment, alors qu'il était trop tard pour prévenir les dits agents de notre railway ^ de ne pas se déranger, il a fallu envoyer des ports britanniques à Hambourg tous , leg, bateaux disponibles pour rapatrier des prisonniers de guerre étant en folle» magne ; et il est tout à fait logique qu'on e sç soit préoccupé en premier lieu d'urgence du sort de ces malheureux soldats, quitte à ne penser en second lieu qu'aux convenances de nos agents des chemins de fer. Un autre renseignement de valeur: il y avait aussi impossibilité pour le's ré-k fugiés payants d'embarquer, non seulement leurs armoires à glace^ leurs biles lards, leurs piano»- à queue, mais aussi n> des vivres, des chats, des chiens, ues oi-jn seaux, etc., etc. 3n Nous protestons encore contre ces der-de nières restrictions et nous en appelons à a nos confrères de la presse anglaise, amis li- comme nous, de ces braves bêtes, CORRESPONDANCE ne se Monsieur le Directeur, é_ "Je remarque dans l'article publié par ;>n le "Belge"Indépendant" du 18 décern-n.. bre, sous le titre "Notre change," un se passage "où votre collaborateur se plaint des conditions imposées aux Belges qui veulent emprunter à Londres sous la garantie des biens qu'ils possèdent en c> Belgique, conditions qui constitueraient a~ — d'après votre collaborateur — un Lu" " scandale financier" auquel le gouver-nement devrait mettre fin "ne fût-ce que cs pour ne pas faire trop souffrir son agent "n financier officiel, M. Carton de Wiart. " Lir Lorsqu'on articule des plaintes de ce genre et surtout lorsqu'on y mêle des personnalités, il est d'élémentaire pru-u" dence de se documenter d'abord et de ne d- décocher ses flèches qu'à qui les mérite. 25 Bien que votre .collaborateur ne le dise pas, il est aisé de déduire de ses lignes que c'est le "Comité Belge de Prêts et le d'Avances" qu'il vise. Libre à lui de es trouver trop sévères les conditions d'in-à térêt que cette institution impose à ses n- emprunteurs ; mais il se trompe lourde-ée ment s'il croit que le cheva^er Carton de Wiart, en tant que délég ™ financier în du gouvernement à Londres, a le pou-ar voir de les faire modifier. Le Comité en ur question (dont M. Car,ton de Wiart est ix simplement membre) est une émanation es du gouvernement et les conditions de son fonctionnement sont fixées par un lit arrêté royal. Il est clair que les mem-Je bres du Comité ont à se conformer à cet 75 arrêté et il n'appartient à aucun d'en-L8 tre eux — que ce soit le chevalier Car-a ton de Wiart ou ses collègues — d'y n- déroger. st Quant à l'idée de vouloir établir une jr relation entre le taux d'intérêt applicable à un emprunt contracté à Londres e, et l'intérêt (pourquoi 2J p.c.?) que l'em-prunteur obtient de ses propres fonds r. en Belgique, elle est manifestement ab- 1 surde ; mais ceci est une autre histoire. M. le chevalier Carton de Wiart étant actuellement en Belgique, je vous prie d'accepter la présente mise au point comme si elle émanait de lui-même. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de mes sentiments distingués. H Y. RULMONDE, Sec. -S- * * Tout le monde peut se tromper et notre collaborateur occasionnel a pu faire erreur tout en se croyant bien documenté. Mais cela ne justifie pas le ton désagréable de la réponse qui lui est faite. « * * Nous ajouterons qu'un de nos lecteurs nous a fait remarquer que le taux de la livre payé à la Banque Nationale de Belgique ici, pour les accréditifs, est de 25.95. NOTRE CHANGE Dans un article paru à cette place mercredi,quelqu'un s'étonnait de ce que le cours du billet belge à Londres fût passé de Fr.26 à 27 par livre,en quelques jours. L'explication de cette hausse n'est toutefois pas à chercher dans l'abondance de l'offre de nos billets de banque sur le marché anglais. Les quantités qui en sont arrivées jusqu'ici de Belgique sont peu importantes, et ont d'ailleurs trouvé des acheteurs empressés parmi les réfugiés rentrant au pays. Ecartons donc l'élément billet comme ne jouant imeun rôle en l'occurrence. Lâ situation au point de vue change se trouve dominée par le désarroi monétaire qui règne dans les provinces libérées, où les marks continuent à être acceptés en paiement au taux de Fr.1.25 imposé par l'Allemand. Aussi longtemps que ce cours forcé existera — au moins, en fait, si pas en droit — notre circulation restera malsaine, et un change normal ne pourra s'établir. Or, nombre de personnes cherchent à transférer des fonds de Belgique en Angleterre, soit pour rembourser des dettes contractées pendant l'exil, soit pour acheter des marchandises destinées à être expédiées à la première occasion. Toute base d'appréciation faisant défaut quant au cours du change à appliquer, les banquiers se montrent hésitants; et comme la demande de livres dépasse l'offre, le prix monte, tout naturellement. Cet état de choses durera jusqu'à ce que les marks aient été retirés de la circulation et que le gouvernement ait pris des mesures efficaces pour la stabilisation du change. La première étape est sur le point d'être franchie; on doit espérer que le tour de la seconde viendra bientôt. L'auteur du même article se livre à une critique assez vive du Comité Belge de Prêts et d'Avances, établi à Londres, 4, Bishopsgate. On sait que ce comité, institué par le ministre des finances' de Belgique, avance aux réfugiés solvables, par voie de prêts sur signature—et non par charité—les sommes nécessaires à leur subsistance en Angîeterre. Il est bien évident que ces prêts, faits au moyen de fonds que le gouvernement lui-même devait se procurer, comme tous ceux qu'il a dépensés pendant son exil) par l'emprunt, ne sauraient être consentis gratuitement. Mais quelle corrélation pourrait-il y avoir entre le taux d'intérêt appliqué à ces prêts en livres par le Comité d'Avances, et le taux d'intérêt bonifié en Belgique occupée par les banques sur les dépôts d'espèces francs ou marks? Les deux éléments n'ont rien de commun. Aussi est-il à la fois injuste et absurde de parler d'" exploitation scandaleuse " en ces circonstances. F. RAMLOT. AVEC L'ARMEE BELGE EN ALLEMAGNE Chers Père et Mère, Notre longue traversée de la, Belgique est terminée; nous aurons eu de bons moments.Les régiments, qui marchaient en profondeur, une fois arrivés à la frontière, s-e sont échelonnés de la frontière hollandaise à Verviers, où se trouvaient dès Ecossais. Et le 3 décembre, toutes les troupes d'occupation ont franchi eu même temps Ta frontière, occupant la région entre Aix-la-Chapelle et Éupen. Les rôles sont renversés ! Nous voilà chez eux. , libres de leur faire ce qu'ils nous V J. XUY « OU Util m«n< VJ u :. ont fait, si nous avions une mentalité it pareille à la leur. Ils sont bien petits ! e C'est la province de Liège qui nous it aura fêtés le mieux. Tandis que le Roi faisait son entrée, à Liège, nous étions un > peu au nord, à Milmont. Le lendemain, nous nous sommes rendus à Herve, traversant ainsi 1© Mein à Herstal et passant bien au delà. Etape difficile pour les convois : routes ardues dans un terrain aeci-denté. Les cuisines ont suivi difficilè- u ment, nous laissant jusqu'au soir sâns n manger; les fourragères et le ravitaillement du pain n'a pas suivi du tout. J'ai L~ dû me coucher sans couverture. De là, mouvement vers Montzen, village-frontière dans la direction d'Aix-la-Cha- > pelle. x Les populations sont calmes; elles ne e nous-sont pas hostiles. Tous les soldats ,1; allemands sont revenus, libérés, à leurs foyers. Lorsque la troupe passe, les civils évitent de se montrer ; ils regardent derrière les rideaux ou bien ouvrènt leurs portes et se tiennent quelques mètres à l'intérieur. Ils saluent tous notre dra-e peau et les officiers : les soldats aussi lors-e qu'ils marchent isolés; et ils lèvent leur it chapeau bien haut ! :s Nous sommes bien logés; les habitants e trahissent leur crainte par beaucoup "de i- gentillesse. Ils ne veulent pas nous con-e sidérer comme des ennemis. Ils nous dé? i- signent par "les soldats," tout comme si e nous étions leurs soldats. it Nous vivons côte à côte avec l'habi-tant, par groupes de deux ou trois hom-mes dans chaque maison. L'éternel rai-e sonnement de tous n'a pas changé: "Nous, le peuple, nous ne voulions pas e li guerre; nous nous sommes battus parce que nous étions ordonnés, comme vous." Je m'arrange très bien dans la famille e où je suis; seulement, j'y vais un peu 5 brutalement. Je ne leur demande jamais rien; je leur dis: "Vous devez faire... u Je dis: "Gertrude, du musst mir deutscl e lehren. Vous devez laver mon linge... n Vous devez raccommoder nia capote..." Et Gertrude lave mon linge, raccommode t ma capote et, le soir, m'apprend l'alle-n mand avec la meilleure grâce, parce qu'elle a peur que nous ne soyions pas .contents et qu'elle sait bien qu'il y a L chez nous un fond de haine qui mijote et ne demande qu'à se manifester lorsque ' l'occasion s'en présentera. J'étais mal logé dans un grenier; j'ai ' été m'installer dans un lit inoccupé sans d'autres formes. C'était une chambre à e deux lits. Le patron, soldat démobilisé depuis huit jours, dormait daûs l'un, moi a dans l'autre. Encore voulait-il me faire a coucher avec lui, sous prétexte que je lt serais mal dans l'autre. Le lendemain, je me suis levé tout ^étonné d'être encore ,e vivant. I Les habitants sont parfaitement au courant de la situation militaire de l'Allemagne et des Alliés, connaissent les * e conditions d'armistice et ne se font4nulle e illusion en ce qui concerne la durée de '< l'occupation. Seulement ils n'aiment pas qu'on leur dise qu'ils sont battus. Mai3 les soldats leur en disent bien d'autres. Les massacres et les pillages fout l'objet II de grandes discussions. Ils répondent tou-â jours: "Nous sommes du 8e corps. Le it 8e corps s'est bien conduit." La popula-Li tion, de ce côté-ci du Rhin, est fort tran-t quille. Je voudrais savoir où ce 8e corps e a combattu. Je sais qu'ils ont fait les sec-n teurs de. Langemarck et Merckem. On e leur parle £.ussi de leur kaiser en leur as-'- surant qu'il aura la tête coupée; cela/ ils x le digèrent- facilement, mais ils ne savent s pas encaisser qu'on leur parle de la supé-i- riorité de Foch, de l'imbécilité de Hin-s denburg, des carnages d'Allemands s qu'on a faits en tels et tels endroits, au n front. Ils ne disent rien, mais on voit qu'ils ragent intérieurement, e Le régime de l'ocoupation est très se-' vère. Personne ne peut plus sortir après 7 heures; les cafés sont fermés à 5 heures. L'heure française est en vigueur. Des rapports journaliers mentionnent la fa--, çon dont ils reçoivent des troupes. Les 1 compagnies n'ont pas belle vie : patrouilles, rondes, gardes... Des otages sont désignés; j'ai renseigné moi-même une famille parce qu'elle était eu possession d'une voiture appartenant à un© e coopérative de Nismes, donc voiture vo-s lée. Je pense rester délégué du bataillon, t Hier soir, en allant porter un pli chez - le chef de corps, à huit kilomètres près e du village, je me suis perdu. Il faisait t tellement sombre que je ne-pouvais pas s suivre la route et boueux ! J'ai heureu-i sement rencontré un civil. Il était neuf - heures, il n'avait pas le droit de sortir, s II allait précisément dans ma direction, z J'ai prétexté devoir le conduire au chef s de corps; comme cela il m'a piloté et i!

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