L'indépendance belge

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s.n. 1915, 29 June. L'indépendance belge. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2804x55d4m/
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Sfëme année, No. 151 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI s ONE PENNY* BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : TUDOR HOUSE, TTJDOR ST., LONDON, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAUX A PARIS : 11. PLACE DE LA BOURSE. TELEPH.: St LONDRES, MARDI 29 JUIN 1915. ,3 mois, 9 shillings. ■, abonnements : J s mois. 17 shillings. (-tl an. 32 shilltngs. ) Conservation par le Progrès. SOMMAIRE. LA SITUATION : La retraite russe sur le Bug et le Sereth. Duels d'artillerie sur les fronts oriental et méridional.—Raid aérien contre Friedrichshafen. Les opérations navales. La situation dans les Balkans. La tension économique en Allemagne. Jusqu'au bout !—Emile Royer, dcputé. Gaffe Royale et Royale Gaffe.—Dr Vag. de Perre, député. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Œuvres de Bienfaisance ea. faveur des Belges au Japon. Le général Fivé. En Perse. Les Prisonniers belges en Allemagne. La War Exhibition. La Belgique Reconnaisante.—Paul Mussche. Le Com= merce àe l'Ivoire. En Belgique. Echos, Moniteur, etc. LA SITUATION. Mardi, midi. Après avoir maintenu en échec le gros des forces austro-allemandes sur le Dniester et leur avoir infligé de sé-rieuses pertes, les Russes ont repris leur mouvement rétrograde au noVd et à l'est de Lemberg. Le but essentiel des combats d'arrière-garde qui se sont livrés ces derniers jours est atteint ; la retraite se fait en bon ordre sur de nouvelles positions qu'on a eu maintenant le temps de mettre en état de défense en Vue d'un nouvel arrêt. Toute la rive sud du Dniester est évacuée, et les Autrichiens sont entrés à Halicz. Au nord, nos alliés se retirent sur la ligne du Gnila Lipa, un affluent du Dniester et qui coule au sud du Bug. Il est inexact, comme certaines dépêchés, incorrectement transmises, l'avaient fait croire, que du côté de Bobrka, les lignes russes aient été rompues. La ligne du Gnila Lipa se trouve à mi-chemin entre Grodeck et le Sereth,' qui constitue la dernière ligne de défense en territoire ç-alicien où nos alliés pui ?sent faire un nouvel arrêt. Lecommuniqué berlinois mentionne des attaques russes dans le secteur de Przanysz, au nord de la Vistule, mais la version russe de ces combats fait encore défaut. Les journaux allemands commencent à déchanter juant à l'efficacité de leur nouveau succès contre lf;s Russes. Le major Moraht, le critique bien connu du " Berlirter Tageblatt," est plein d'éloges pour l'armée russe, qui a offert une si belle résistance, et il laisse entendre qu'en cas d'alliance russo-allemande, leurs armées seraient irrésistibles ! Il est à remarquer que quelques jours piius tôt, alors qu'à Berlin et à Vienne on croyait à un désastre russe, 'e même critique avait exprimé l'espoir que le haut commandement allemand aurait soin de veiller à ce que l'armée austro-allemande continue à talonner l'armée russe' en retraite jusqu'à sa complète destruction. On voit par la juxtaposition de ces deux appréciations combien l'état-major austro-boche a dû être désillusionné du résultat négatif de la prise de Lemberg. Les lampions et les drapeaux devront ctre décrochés, l'armée russe est intacte et les coups qu'elle ne cesse de porter à l'adversaire trahissent une vigueur insoupçonnée et un moral exccl'ent. Comme l'a fait remarquer l'autre jour le colonel Repington, le but principal de l'offensive austro-allemande sur le front orienta', à savoir la défaite décisive, l'écrasement des armées russes, n'est pas atteint, et comme l'Allemagne a in térêt à achever cette tâche, il est probable qu'elle s'efforcera de la terminer. Quelle sera, en ce cas, la stratégie que suivra le grand-duc Nicolas? A supposer que les armées russes du sud ne puissent se maintenir sur le Bug devront-elles se retirer vers Kieff ou devront-elles essayer de marcher vers le nord et demeurer en contact avec les armées du centre? Les indications que nous possédons ne permettent pas encore d'émettre une opinion définitive sur ce point, qui est intéressant surtout en ce qui concerne le sort de Varsovie et de la Pologne. Les bulletins de Paris ne mentionnent aucune opération importante sur le front occidental, à part deux attaques allemandes repoussées toutes deux, l'une sur les Hauts-de-Meuse, Tranchée de Calonne, l'autre en Alsace, à Metzeral. Deux aviateurs français ont bombardé à nouveau les hangars à Zeppelins de Friedrichshafen, sur le Lac de Constance, mais on ignore les résultats de ce raid. Les aviateurs ayant dû atterrir ont pu gagner la frontière suisse. Les journaux anglais publient, d'autre part, 'e récit d'un aviateur britannique, dans lequel il est fait mention d'un nouvel aéroplane allemand de grandes dimensions, possédant une vitesse considérable, supérieure à celle de nos avions, et contre lequel il eut à soutenir une lutte acharnée à 4,000 pieds de hauteur. Il résulte de ce récit que les Allemands, nous devançant une fois de plus, ont déjà mis en service un nouvel engin aérien qui semble posséder des qualités offensives très sérieuses. - Les nouvelles du front italien sont, aujourd'hui, très maigres. Les troupes du général Cadorna, malgré l'arrivée d'importants renforts autrichiens, ont progressé dans différents secteurs, notamment sur la rive occidentale du Lac de Garde, où nos a'îliés, franchissant des passes à près de 2,000 mètres d'altitude, sont 'descendus dans la vallée de Ledro. Les bersaglieri qui ont exécuté ce tour de force, ont suivi le cours de la rivière Ponale, qui se jette dans le Lac de Garde et où se trouvent d'importantes chutes d'eau qui produisent la force et la lumière électriques de la ville de Riva. Les Italiens ont atteint le village de Bezzecca, à dix kilomètres de Riva et occupent en partie une route taillée dans le roc, mais qui est dominée par des fortifications autrichiennes, dont les plus importantes sont celles établies sur les pics de Rocchetta et d'Oro. Dans les autres secteurs, les opérations se bornent à des duels d'artillerie. JUSQU'AU BOUT! —♦-« Etre assis à sa table de travail, voir à travers la croisée de paisibles et modestes villas et des jardinets où foisonnent les roses, tandis que par delà les toits, des arbres magnifiques, de toute la verdeur de leur frondaison, affirment dans le ciel le triomphe de l'été, respirer un air pur, n'entendre que des chants d'oiseaux, n'être à peine menacé pour l'instant que de la visite d'un Zeppelin, et dire tranquillement :"Jusqu'au bout !" quelle dérision. Savoir qu'au moment même où on le dit, de jeunes hommes tombent sur les champs de bataille, et prononcer tranquillement qu'il doit en tomber davantage ! Demander qu'on ne rende pas encore leur mari aux femmes qui vivent dans l'anxiété depuis près d'un an, et que le carnage continue, et qu'il y ait encore plus d'orphelins, et que s'accroisse encore, terri monstrueux de la plus monstrueuse des industries, l'amoncellement de souffrances humaines que laisse après cl'e la guerre 1 Le vouloir et ne pas être de ceux qui sont le plus exposés à en pâtir jusqu'à la mort ! Pourtant, il le faut. Qu'importe ce que demain l'on dira de nous. Jamais l'humanité n'a vécu d'heure plus grandiose que celle où nous sommes, et chacun doit la vivre sans songer à celle qui suivra. Car ce dont il s'agit aujourd'hui, c'est de sauver la foi que l'homme avait en lui-même. Tous, n'aspirions-nous point à la justice? Et quel moyen de ne la point renier, si la force brutale devait triompher, si la plus formidable accumulation de crimes dont le monde a jamais été témoin devait rester impunie? C'est la pensée elle-même que Guillaume II, champion de l'assassinat, aurait alors tuée. Pourquoi s'aimer les uns les autres, s'entr'aider. faire pour les autres ce qu'on voudrait obtenir de ceux-ci pour soi-même, si un peuple pouvait se dire le maître des autres peuples et les opprimer? C'en serait fait de la solidarité humaine. L'homme le plus égoïste serait aussi le pluç sensé. Pourrait-il être question encore de désarmement et de paix durable, si les Etats n'étaient pas tenus de respecter les traités internationaux, s'ils pou- , vaient agir en contradiction avec le droit des gens, c'est-à-dire avec la loi des nations fondée sur le consentement universel ? Afin d'absoudre les Austro-Germains, d'aucuns rappellent des horreurs commises dans le passé par leurs ennemis d'aujourd'hui. Il est des degrés dans le crime. Mais sans qu'il faille les mesurer, ce qu'il y a d'effroyable dans le drame contemporain, c'est qu'un peuple tout entier en porte la responsabilité. Contre les horreurs dont on nous propose le souvenir pour compenser les atrocités germaniques, toujours des voix se sont élevées dans le pays même qui les commettait. Or en Allemagne le 4 août, et en Autriche, la ruée au meurtre fut ab-! solument générale. Et si nous avons à , saluer le magnifique retour de Lieb-[ knech'c aux principes de l'internationale, : l'attitude plus nette encore de Rosa Luxembourg et de Franz Mehring, si Kautsky, Bernstein et Haase semblent se rendre compte aujourd'hui de l'impar-[ donnable faute qu'ils ont commise, la plupart des militants et des groupes de la social-démocratie continuent de hurler avec les loups. Le chien enragé n'est pas guéri. 1 Si la paix devait être conclue à pré-*• sent, l'Europe vivrait dans l'an-" goisse de la prochaine guerre. Les peuples qui cette fois auraient échappé à ' la conquête, ne pourraient avoir d'autre souci que celui de leur défense contre les agressions attendues. Toute idée généreuse serait bafouée comme utopie : malfaisante. Et s'il est possible d'entre-3 voir pour lors une organisation ou-" vrière basée sur l'égoïsme corporatif, c'est-à-dire sur la considération étroite - et mesquine des int'-'êts les plus im- - médiats des travailleurs ou de certains i d'entre eux, dans tous tes cas l'expan-ï sion pangermanique ou simplement l'hé- - gémonie allemande ne laisserait pas de î place dans le monde pour une Interna- - tionale s'inspirant des idées de liberté, î d'égalité ou de fraternité. L'esprit de la Révolution française - serait vaincu. Et tandis que sa géné-, reuse devise s'effacerait aux frontons 1 des monuments publics, partout appa-s raîtrait la hideuse synthèse des temps nouveaux : arrogance et servilité. > Oh ! comme ils sentent cela, les ouvriers de nos régions industrielles qui furent, comme on le sait, parmi les meilleurs soldats de la courageuse armée belge. L'un d'eux m'écrivait l'autre jour : " J'ai vu mon pays en danger et bien que n'étant pas militariste, j'ai voulu i faire mon devoir de bon patriote et fidèle à mon parti socialiste. Donc, camarade, nous nous donnons rendez-vous après la guerre pour travailler afin que ne se représentent plus jamais ces massacres insensés." En le reproduisant, j'ai respecté le texte de mon vaillant ami. La pensée c qu'il renferme est exprimée sans élégance et sans habileté, mais avec quelle e sincérité ! Cet homme se bat pour son " pays et pour ses idées, et il se bat de s tout son cœur. Il est dé ces Belges qui, " nous ayant conservé notre patrie, au-s ront héroïquement gagné le suffrage s universel. Tandis qu'un autre camarade — un - brave, lui aussi, qui plusieurs fois a été blessé et qui retournait au front — était i avec moi dans une rue de Londres, nous rencontrâmes un pacifiste anglais qui nous dit : — Jusqu'au bout, qu'est-ce que c'est que le bout? Je laissai parler mon compagnon. ' —Le bout, répondit-il à notre inter-1 locuteur, c'est l'écrasement du militarisme prussien, c'est Guillaume II pat-terre, c'est la Belgique redevenue libre, 1 c'est le peuple allemand se tâtant les 1 reins et comprenant qu'il peut en cuire 1 de se croire plus malin et plus fort que 2 le restant cfc l'Europe ; le bout, c'est l'oc-; cupation des fabriques d'armes en Alle-■ magne. Le bout., on ne l'aperçoit pas • encore. Et comme notre pacifiste invoquait > l'attitude de Karl Liebknecht et les mani-1 festes récents d'une partie de la social-" démocratie pour démontrer que le prolé-1 tariat allemand est tas de la guerre, et que la paix sera bientôt conclue, mon ca- - marade repartit : — Quand ils auront mis Guillaume à la raison, nous le verrons bien. En at- , tendant je ne veux rien savoir et je re-; tourne aux tranchées. Et lui, du moins, avait le droit de ré-; péter énergiquement : — Jusqu'au bout, jusqu'au bout! i EMILE ROVER, Député. GAFFE ROYALE ET ROYALE GAFFE e s Sous ce titre, mon honoré collègue, r le docteur Terwagne, nous conte l'explication bien amusante donnée au dis-' cours du roi Louis de Bavière, réclamant l'embouchure du Rhin à la mer pour l'Allemagne, explication donnée par les " Munchner Neueste Nachrich-i- ten." s Mon honoré collègue pense que le roi e avait oublié que " le Rhin se termine la-' mentabiement en Hollande." C'est une C • • supposition assez méchante, mon con-e frère en conviendra, qui veut que le roi e ne connaisse pas du tout la géographie :s du Rhin, le plus beau fleuve de l'Allema-it gne. Il y a une seconde supposition qui me * paraît plus plausible, parce qu'en con-cordance avec la déclaration du secrétai-re d'Etat allemand von Jagow. Ce der-nier téléphona le 4 août à l'ambassa-a deur allemand à Londres, le prince Lich->i nowsky : " Il est évident que nous ne 't pourrions annexer favorablement la Bel-1 " gique sans annexer en même temps du a territoire hollandais." 'e D'après cette seconde supposition, le r" roi aurait donc déclaré que l'Allemagne aurait annexé l'embouchure du Rhin, le port admirable de Rotterdam, ce qui si--- gnifie une déclaration de guerre à la 1" Hollande. V Quelleque puisse être l'interprétation, a m«n honoré collègue a raison de quali-e fier la déclaration de " gaffe royale et ;s royale gaffe." On comprend donc aisément que la le presse al'emande soit très ennuyée de l'affaire et qu'elle tâche, si difficile que J" ce soit, de l'arranger.. D'après elle, le roi aurait voulu dire qu'on construirait te un canal du Rhin à l'Escaut et de l'Es- caut à la met. ls II n'est pas inutile peut-être d'insister un moment sur les problèmes que la dé-e" claration du roi, interprétée dans ce sens, 'e soulève. Notons qu'elle suppose l'annexion de c> la Belgique comme une affaire décidée, comme une affaire faite. Les " Mun-,e chner Neuste Nachrichten" le déclarent e" nettement : " Un canal du Rhin vers la îs Mer du Nord, en territoire allemand." a" Mais comme d'après von Jagow l'an-5S nexion de la Belgique ne périt se faire sans l'annexion d'une partie au moins u" de la Hollande, l'explication donnée par U1 les " Munchner Neueste Nachrichten " revient à ma seconde supposition : une ïe déclaration de guerre à la Hollande. re — , Mais faisons l'abstraction de von . Jagow et analysons un peu plus loin l'explication du journal allemand : " L'article 12, dit-il, du traité de 1839 entre la Belgique et la Hollande stipule r que la Hollande doit accepter l'établis-e sement d'un canal conduisant par Sit-- tard à travers le Limbourg hollandais." Ici le journal se trompe. Cet article ,j dit que la Hollande doit accepter l'établissement d'un chemin direct, ce qui n'est pas du tout la même chose. Un c chemin de fer a été construit. La Bel-" gique a-t-elle épuisé son droit? Je sais >i que lors des pourparlers diplomatiques e au sujet de la construction du chemin . de fer Anvcrs-Gladbach, la question a été discutée, mais non solutionnée. Il y a plus. Dans le traité Hollando-Belge il est stipulé la quantité d'eau que la Belgique peut tirer de la Meuse pour nourrir le canal de la Campine, quantité absolument insuffisante pour un canal à l- large section du Rhin à l'Escaut, ré- clamé par le roi de Bavière. e Je -pourrais pousser la question plus I loin, et dire qu'il me parait plus que douteux que l'Allemagne ait le droit de u détourner les eaux du Rhin sans se mettre préalablement d'accord avec la Hol-c lande. Les traités qui règlent la matière e disent que le cours d'eau d'une rivière, e passant par plusieurs pays, ne peut être !~ détourné sans le consentement de tous a les pays que le fleuve traverse. Exilé, je reg'relte beaucoup de ne pas !' avoir les documents sous la main pour démontrer preuves à l'appui ce que '*■ j'avance. J'ose, cependant, affirmer la justesse de ce qui précède. Pour conclure, l'explication des " Munchner Neueste Nachrichten " ne 6 • i sauve pas le roi de Bavière de la maillé vaise situation qu'il s'est créée. Elle implique une atteinte grave aux droits de la Hollande. Avant de finir, je tiens, cependant, i rappeler un souvenir assez intéressant, d'un voyage à l'Exposition du Livre à ' Leipzig, quelques semainës avant la dé-I claration de guerre. Devant toutes les aubettes, dans les vil-les riveraines du Rhin était exposée une petite brochure prônant la création d'un a immense canal à grande profondeur, quelque 10 mètres, partant du Rhin j. vers le nord de l'Allemagne, Emden. ■e C'était le détournement de l'embouchure IS du Rhin. Projet gigantesque. Voulait-on u- préparer l'opinion publique en faveur de " l'annexion de l'embouchure du Rhin? ,e Dr VAN DE PERRE, Député. BILLET PARISIEN. Il y a huit ans, le peintre Laissement eut l'idée de demander au Comité de " l'Association des Journalistes Républicains " de poser pour un grand tableau qui grouperait les trente syndics en fonctions à cette époque. Le tableau très curieux eut un certain succès au Salon et valut la décoration au peintre. En passant tout à l'heure devant la reproduction que je possède je ne pouvais m'empêcher de constater avec une certaine mélancolie que, parmi les vétérans, décidément les morts vont vite, comme dans la ballade. Sur trente, treize sont morts depuis 1907. Ranc, Bertol-Grévil, Bernard-Deros-ne, Lejeune, Salvador Bernard, Hector Dépassé, Victor Simond, Izav, Bergou-gnan, Kempf, Adrien Durand, Jules Claretie, et, voici que Jules Lermina s'en va à son tour, sa longue journée finie. Ce fut un travailleur acharné qui écrivit des romans intéressants, des pièces de théâtre applaudies, des livres d'histoire d'une vulgarisation utile, sans parler d'un article quotidien. Quelle merveilleuse activité! Tant de travaux assurèrent son existence dans des condition^ honorables mais ne l'amenèrent pas à 'a fortune, pas même à l'aisance. Le métier d'écrivain est de ceux qu'il faut aimer pour les grandes joies qu'il procure, mais à qui il ne faut pas demander les satisfactions du bien-être et du confort. On ne peut pas tout posséder. Ceux qui eurent des parents prévoyants peuvent s'estimer heureux, comme disait l'autre : Aux petits oiseaux Dieu donne la pâture, Mais Ba bonté s'arrête à la littérature. Ceux qui ont connu les avantages de la fortune l'ont dû, la plupart, à des causes où le journalisme n'a rien à voir, du moins directement. Sur les dix-sept syndics qui restent, il y a des millionnaires, mais ils ne m'en voudront pas de dire que ce n'est pas l'article quotidien qui leur a donné la fortune. C'est d'ailleurs l'exception; la plupart sont des écrivains moins exi- W • géants, n'attendant du journalisme que ce qu'il peut donner, et y joignant parfois quelque fonction élective ou une situation administrative. Ainsi, sur les syndics restant de 1907, MM. Strauss, Gustave Rivet et Maurice Faure sont sénateurs; Paul Ginesty et Jean Destrem sont* inspecteurs des Beaux-Arts, et Gustave Gef-froy est directeur des Gobelins. M. Gustave Théry est très entendu dans les grosses questions de finances. Les autres écrivent et s'occupent d'économie poli* tique comme MM. Emile Cère, Théodore-Henry, Mario Sermet, Schiller, Lucien-Victor-Meunier, Eugène Lautier, E. Hement, Paul Desachy, Charles Beauquier et, enfin, le dix-septième survivant du tableau, l'auteur de ces " Billets Parisiens," qui continue dans son modeste coin à regarder tes hommes et les choses qui passent avec ce souci de vérité et d'indépendance tranquille qui n'est pas toujours facile. Que nous en avons vu passer de ces ténors de l'actualité dont la foule acclamait 'es noms et qui ont disparu de la scène parisienne après des journées de vogue,de gloire et de gloriole. Il est pourtant relativement facile, en dépit de quelques négligeables rivalités, de garder sa place : c'est d'abord d'être simple, modeste et de ne jamais sortir de son rang, de se libérer de toute aigreur et de toute envie pour d'autres qui furent mieux doués ou peut-être plus chanceux. Et, encore, qui sait? Le poète latin avait raison : on ne peut vraiment dire d'un homme qu'il a été heureux que lorsqu'il est mort; que de triomphateurs ont échoué au dernier moment ; quand ils arrivaient au terme, leur char heurtait à une pierre quelconque et la chute suivait au tournant du chemin. A défaut d'autre philosophie, un coup d'œil sur le tableau de Laissement nous, apprend l'inanité des querelles. Le principal est de marcher droit, de rester fidèle aux idées qu'on a adoptées et au 1ibre examen de soi-même et des voisins. IEAN-BERNARD.

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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