Ï&O O s- s H rat est "sous 9T a pabjs « ^ 85* ANNS5 Vendredi 24 avril 1914 ADMINISTRATION ET REDACTION 1 T, rue des Sablca, Bruxelles BUREAUX PARISIENS : 11, place de la Bourse ABONNEMENTS : ÉDITION QUOTIDIENNE BElGIOUt Un an 20 fr. S nuis. 10 fr. 3 moï«, 5 îr. lUXEMBOtlRE(Gr.-Dj » 28 fr. » 5 fr. •-> 8 fr. QIMKGE8 " _40 If. » 22 fr. » lifr. ÉDITION HEBDOMADAIRE Internationale tt d'Outra-msri 10 PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI Un un SS Iran cm Six xnoSet l«i franc* IBIMIi I ■MliHIBiilllllllHI—IIMlli III■ HII— 11 ITTWTTTir L'INDÉPENDANCE BELGE K° 11-4 Vendredi 24 avril 1914 Les annonces sont reçues) À BRUXELLES : au: bureaux du jou' jai. A PARIS : il, place de la Bourse, • t £. LONDRES : chez MM, Jonn-F. Jones & G0, tfi Snow Hill, E. C. -, à ïAgence Havas, n° 443» Cheapsiae E, G. ; et chez Nevroud & Fils, LfcL H»» 14-18, Queen Victoria Street, et T. B. BrowneJ Ltd. n° 163, Queen Victoria Street, jk AMSTERDAM : chez Nijgh & Van ûitmar, Rokin, 2© & ROTTERDAM : même lirme, Wynhaven, 113. Mi ALLEMAGNE," EN AUTRICHE-HONGRIE et SUISSE, aur Agences de ia Maison Rudolf M086^ ITALIE : chez MM. Haasenstein & Vogler, à Milan-Turin et Rome. (HSSEW-VOHE : T.B, Browne, Ltd, /, East42ûd Street# ÇEOTS ÊDI330TS3 PAR JOUR* — BU VAurSk ttÏÏSERXATlGK PAS XE JPSOGEÊa • Édition du matin - Aujourd'hui Revue politique. LE MEXIQUE ET LES ETATS-UNIS. -1 ,>:'i reSiiionS diplomatiques. — Concentration des troupes mexicaines. —- Amnistie générale. — Les constitutioîihaiistes. — Communications rétablies avec Mexico. — Rapatriement des sujets américains. — La situation à la Vera-Cruz. — L investissement de ville pur les Américains. — Les pertes mexicaines et américaines. —- Les intentions du gouvernement de Washington. Kn Autriche. — La santé de l'empereur François-Joseph. — L'amélioration persiste et s'accentue. E.i Suède. — L'état du Roi. ejn Espagne. — Nouveaux incidents au Ma rou. En Russie. — La Triple-Entente. Notes du jour, par J.-B. En France. — Les souverains anglais à Paris. — 1-e gala à l'Opéra. — Les en-I retiens politiques. — Une note anglaise. En Belgique. — Les assurances sociales. Chronique mondaine. Tablettes judiciaires, par Camille Roussel. Le banquet ofîert à S. Exe. M. de Oiiveira Lima. tas Théâtres à Bruxelles. Uiormations financières et industrielles.— Nouvelles diverses de nos correspondants.Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui ont paru d'abord dans noire première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi; les dépêches suivies de lu lettre B sont celles qui ont paru 1 abord dans notre deuxième édition, publiée à G heures du soir; les dépèches suivies de la lettre C sont celles qui ont paru d'abord dans notre troisième édition, publiée le matin. U I M i l'Jti BRUXELLES, 23. avril Hevue Politique Les événements du Mexique restent au premier plan de l'actualité. L occupation de la Vera-Cruz est officiellement confirmée, la résistance de la petite garnison mexicaine, qui lut acharnée pendant' plusieurs heures, ayant été vaincue mardi soir. Les navires américains ont débarqué au total 3,000 hommes, qui se sont fortement établis dans la Mlle, tandis que les l'orces fédérales se sont concentrées en arrière, vers Sal-Mo, afin de' s'opposer éventuellement à la marche en avant des Américains, li n'y a aucune apparence jusqu'ici que les forces des Etats-Unis aient l'intention de se diriger sur Mexico, mais le cabinet de Washington a pris des mesures pour s'opposer, au besoin par la force, à ce que les troupes mexicaines détruisent la voie ferrée menant à la capitale.. Cette éventualité pourrait donc entraîner un singulier élargissement des opérations militaires, bien qu. les Etats-Unis se défendent énergiquement de vouloir faire la guerre au Mexique. La situation diplomatique est extrêmement embrouillée. Tandis que le gouvernement de Washington prétend agir en dehors de l'état de guerre, b président lluerta considère, au contraire, que la guerre existe du l'ait : il a requis les Etats-Unis de rappeler son chargé d'affaires à Mexico et a ordonné au chargé d'affaires mexicain à Washington de demander ses passeports. U est peu probable que les Etats-Unis admettent cette mise en demeure : n'ayant pas reconnu le gouvernement du général Huerta, ils n'ont pas à rompre avec lui des relations diplomatiques qui n'existent pas officiellement. Couvert par l'ordre, du jour voté par la Chambre et le Sénat, le président Wilscin peut se servir sans restriction des forces de terre et de mer .tes Etats-Unis — et ce qui est significatif, c'est que le Sénat américain a repoussé une addition à cet ordre du jour stipulant qu'après la soumission du Mexique les troupes américaines devront. se retirer et abandonner le pays à sa population. Il faut en conclure que, dans les milieux politiques des Etats-Unis, on considère que le gouvernement de Washington doit se réserver le droit d'agir.pour l'établissement d'un nouvel ordre de choses au Mexique, et c'est là qu'est le point, grave dans les circonstances actuelles. Ce qui est de nature à compliquer davantage la situation, c'est l'incident, qui s'est, produit entre Naeo et Herford, où un détachement américain de quinze hommes, ayant franchi par mégarde la frontière, a été entouré et t'ait prisonnier par les constilutionnalistes. On ne connaît pas encore les résultats de l'enquête ouverte à ce sujet, mais il est à remarquer que les constilutionnalistes ont arrêté le détachement américain après qu'une conférence eut lieu à Chili uahua entre le général Carranza et le général Villa d'une part, et un envoyé du président Huerta, d'autre part. On en déduit que les constilutionnalistes ne resteraient pas neutres dans le conflit actuel, comme, permettait de le supposer la décision prise d'abord par leurs dirigeants, mais qu'ils se tourneraient. contre l'envahisseur. Si cela devait se confirmer, le président Huerta réussirait à réaliser la coalition de tous les Mexicains contre les Etats-Unis et, avant cet espoir, on comprendrait qu'il ait été, pour une simple question de l'or-me, iu-devant d'une aventure lourde de conséquences tragiques. Les Etats-Unis, uaiiire pan, uevanu icuie mue a la lois aux fédéraux et aux constilutionnalistes, se trouveraient engagés dans une campagne de longue haleine, et il leur serait peut-être impossible, dans la suite, de s'en tenir à une politique ne comportant pas une idée de conquête. Les informations que le télégraphe nous transmet au sujet de la situation en Albanie sont assez contradictoires. D'une part, la démission du ministre cle l'instruction publique permet de considérer que les membres du gouvernement sont loin d'être d'accord sur la politique à adopter et.sur la tactique à suivre pour consolider le nouvel ordre de choses; d'autre part, le fait' que le gouvernement a décidé de mobiliser vingt mille hommes tend à faire croire qu'il considère que seul l'emploi de la force peut lui permettre de résoudre la question épirote dans le sens de l'unité albanaise. Ce serait là une faute dont le jeune' Etat ne tarderait pas à éprouver les conséquences. En effet, ou bien les Albanais auront raison par la force des Epirotes, et la répression creusera entre l'Albanie et l'Epire un abîme moral que rien ne pourra combler; ou bien les Albanais avec une armée insuffisante ne pourront pas réduire les Epirotes à la soumission et devront faire appel à l'intervention étrangère qui s'est déjà offerte et qui aboutirait, inévitablement à la mise sous tutelle de l'Albanie. D'un côté comme de l'autre, le gouvernement albanais court, un risque considérable, et si même il devait l'emporter finalement, la guerre civile accumulerait de tels désastres dans le pays que l'organisation du nouvel Etat en serait sérieusement retardée et menacée. Il est inconcevable que le prince Guillaume et le gouvernement de Durazzo en viennent à une telle extrémité sans avoir épuisé auparavant tou .Jes moyens de conciliation. Cela est d'autant plus inconcevable que les Epirotes se montrent disposés, à une loyale entente, sur la base de l'autonomie administrative, avec des garanties sérieuses pour la sauvegarde de leurs droils traditionnels. Le Mexique et les Etats-Unis Les relations diplomatiques Washington,' mercredi, 22 avril. Le chargé d'atl'aires du Mexique à Washington annonce qu'il a reçu de son gouvernement plusieurs dépêches indiquant qu'il peu-t être rappelé au premier moment, mais aucune ne- lui'donna encore l'ordre de réclamer ses passeports. D'autre part, M. Bryan dit qu'il n'a pas reçu d'avis disant que le chargé d'affaires des Etats-Unis avait reçu du général Huerta l'ordre de quitter Mexico. M. Bryan exprima soh désappointement de ne pas pouvoir se mettre en communication avec ■ l'ambassade de .Mexico, (a) Washington, jeudi, 23 avril. Une dépêche de l'amiral Badger annonce que douze Américains ont été tués et cinquante blessés pendant les opérations d'occupation de la Vera-Cruz. D'après une dépèche de Mexico, la populace a été formée en bandes pour faire une manifestation antiaméricaine. D'après la même dépèche,ses passeports ont été remis à M. 0. Shaugnes-sy, chargé d'affaires américain. (a) Amnistie générale Londres, mercredi, 22 avril. Selon une dépêche de Mexico au u Daily Mail », le cabinet a décidé de prononcer une. amnistie générale, afin que tous les Mexicains soient à même de défendre le pays. (a) Concentration des troupes mexicaines Eaglc-Paz (Texas), mercredi, 22 avril. Toutes les forces fédérales du- nord du Mexique ont reçu l'ordre de se concentrer à Satillo pour repousser l'invasion américaine. En conséquence, Pedras Negras, localité située en face d'Eagle-Paz; a été évacuée aux premières heures de la matinée, après une nuit d'effervescence pendant laquelle des armes ont été prestement délivrées à plusieurs compagnies de volontaires formées à la hâle. (a) L'attitude des constitutionnalistes Chihuahua, mercredi, 22 avril. 1-e général Carranza a télégraphié une déclaration qui fait connaître le point de vue des insurgés au sujet de la saisie de la Vera-Cruz. Il déclare que le gouvernement des Etats-Unis a fait, une erreur, parce que son acte dirigé contre le général Huerta est réellement un acte d'hostilité contre la nation mexicaine. (a) Communications rétablies Galveston, mercredi, 22 avril. Les communications ont été rétablies cet après-midi avec Mexico. On a reçu une dépêche de M. O'Saugr.essy disant que le pays est tranquille, mais que les habitants sont démoralisés. Un train avec plusieurs étrangers, escorté par des fédéraux, va partir pour la Vera-Cruz. (a) A MEXICO L'envoyé spécial du. « Daily Telegraph » à Mexico mande : Le général Blaquet, ministre de, la guerre, annonce la levée en masse des Mexicains ; tous les citoyens bons pour le service prendront les armes. D'ici quelques jours, le travail aura cessé partout. Mexico, privé de ses habitants' et silencieux, attendra son destin." Tous les, officiers do réserve se hâtent de rejoindre leurs régiments.Les citoyens riches organisent les se-/ coins ua ni c.ioix-riouge. i-a î-eaciaiion des employé- de chemins de fer, comprenant 150,000 hommes, demande à être incorporée dans l'armée. Les colonies étr-ngères ont tenu différentes réunions, sous la présidence de leurs ministres respectifs, pour régler la conduite à tenir n cas de désordre. Les ministres ont recommandé aux membres des colonies de quitter la capitale. Ce matin, plus de trois cents familles sont parties pour la Vera-Cruz. Des trains supplémentaires sont formés pour transporter les réfugiés. Un certain nombre d'Américains toutefois sont restés ici. On les voit se promener dans les rues tranquillement. Aucun incident ne s'est produit. Le « Mexiçan Herald », journal américain, continue d'être publié, mais le nombre de ses lecteurs a beaucoup diminué. Dans les légations arrivent nombre de. nationaux qui demandent secours au cas oii les Indiens se soulèveraient. C'est là le grand péril. En cas de troubles, les étrangers restés ici se réuniraient dans les légations. Aujourd'hui, la légation italienne a demandé des fusils au ministre de la guerre. Les autres légations avaient déjà pris certaines mesures.' Le gouvernement prépare des mesures énergiques pour assurer le maintien de l'ordre. 11 a renforcé la garde de la légation américaine, non point parce que la chose était, nécessaire, mais bien parce que semblable demande lui aya.it été exprimée. La légation américaine est bien armée. Ella a. des officiers pour assurer' sa' défense. Les rues qui a voisinent la légation sont complètement désertes. Le président Hueria garde le plus grand cailme et il est certain que son énergie, son sang-froid et sa ténacité .auront les ■ meilleurs effets -sur le reste de la population et lui inspireront la plus grande confiance. (a) A LA VERA-CRUZ Les Américains sont maîtres de la ville Washington, mercredi, 22 avril. Le cottsul 'des Etats-Unis à La Vera-Cruz télégraphie cet après-midi que les troupes américaines sont complètement maîtresses de La Vera-Cruz. Aucun des non combat tants n'a été blessé. Il n'y a ni morts, ni blessés parmi les non-combattants étrangers. La fusillade a cessé. On n'entend plus que quelques coups de feu isolés, (a) Les pertes américaines La Vera-Cruz, jeudi, 23 avril. Le total des pertes américaines dans la prise de La Vera-Cruz est de C tués et d-a 33 blessés. (a) La ville est calme Washington, mercredi, 22 avril. Le consul américain à La Vera-Cruz a télégraphié à 2 heures de l'après-midi que la ville est tranquille et parfaitement gardée par la police américaine. L'hôpital St-Sébastien a été mis à la disposition du chirurgien en chef américain. (a) Les intentions des Etats-Unis Washington, mercredi, 22 avril. De source officieuse très autorisée on déclare que les troupes des Etats-Unis occupent La Vera-Cruz pour vaincre le gouvernement du général Huerta et que les Etats-Unis sont bien déterminés à laisser Tampico tranquille, à moins que le général Huerta no tente d'exercer des représailles. L'amiral Badger restera à La "Vera-Cruz jusqu'à nouvel ordre. (a) Perquisitions et arrestations Washington, mercredi, 22 avril. On fait en ce moment-ci des perquisitions dans toutes les maisons de La Vera-Cruz. On a arrêté de nombreux Mexicains porteurs d'armes. (a) Notification du contre-amiral Fletcher Du New-York Herald » : Le contrei-ainiral Fletcher a fait tenir à M. Roberto Diaz, alcade de la ville de Mexico et seul fonctionnaire mexicain .que i'on ait pu rencontrer, la déclaration suivante : « A l'heure présente,, les forces navales des Etats-Unis d'Amérique actuellement à la Vera-Cruz se voient dans l'obligation de débarquer des troupes , et de placer sous contrôle militaire les douanes et les appon-tements de la Vera-Cruz. Votre coopération est requise pour le maintien de l'ordre et pour éviter qu'il n'y ait mort d'hoimne. »Les forcés.navales des, Etals-Unis n'entendent intervenir d'ans ^administration des affaires civiles de là Vera-Cruz qu'autant que cela sera nécessaire pour assurer le maintien de l'ordre public et pour mettre en vigueur les mesures sanitaires exigées par le service des troupes-en. campagne. » Les autorités civiles de la-.Vera-Cruz sont invitées à s'acquitter de leurs fonctions comme par le passé.Les habitants pourront vaquer en paix à leurs occupations, étant donné que la ville sera assurée de l'entière protection des forces navales des Etats-Uni;.Il est enjoint à tous les habitants et propriétaires d'immeubles de veiller à ce que nul ne vienne à l'abri desdits immeubles, faire le coup de feu sur des troupes américaines ou sur toute autre personne. De tels actes, contraires aux lois de la guerre, provoqueraient les mesures de répression 'es plus sévères. » ' (b) Pour le rapatriement des Américains Washington, mercredi, 22 avril. La Chambré des représentants a voté sans discussion le c-rédit de 500,000 dollars pour permettre le rapatriement les Américains actuellement au Mexique. (a) L'attitude de l'Allemagne Berlin, jeudi, 23 avril. A rencontre de ce que prétendent certains journaux au sujet de l'envoi de plusieurs vaisseaux de guerre dans les eaux mexicaines, l'Agence Wolff apprend qu'une augmentation du nombre des vaisseaux en voVés là-bas pour la protection de3 sujets allemands n est pas projetée. Comme on le sait, il y a dans ces parages les deux petits croiseurs « Nurenberg n et u Dresden », le premier sur les côtes du Pacifique, le second sur les côtés de l'Atlantique. Ce dernièr doit être relayé par le petit croiseur « Karfcruhe » aussitôt que celui-ci aura terminé ses voyages d'essai. (a) tavelles de l'Étranger ALBANIE Le Roi à Tirana Durazzo, jeudi, 23 avril. I.e prince d'Albanie s'est rendu dans la matinée, avec quelques personnes de sa suite, à Tirana, où il ne passera probablement qu'une journée. (a) ALLEMAGNE Le retour du chancelier Corfou, jeudi, 23 avril. lie chancelier de l'Empire, M. de Beth-mann-l!oll\veg, est parti aujourd'hui pour drindisi. (a) Gendarmes peu délicats Berlin, jeudi, 23 avril. Après cinq jours d'audience, lenço'nseil de guerre de la deuxième division "cle la garde a rendu aujourd'hui un verdict de condamnation contre deux brigaijîe^s de gendarmerie accusés de s'être habituellement laissés corrompre étant de service sur les champs de courses de la banlieue de fierlin par des bookmakers qu'ils laissaient ainsi opère: à l'aise. Les nommés I-laneberg et Suchland ont été condamnés, le premier à dix-huit mois de prison, le second à un an et tous deux à la dégradation et à l'exclusion de la gendarmerie. Un troisième accusé, nommé Erxleben, a été acquitté, (a) AUTRICHE-HONGRiE LA SANTÉ DE L'EMPEREUR L'amélioration s'accentue Vienne, mercredi, 22 avril. Le bulletin publié ce soir dit qu'il n'y a aucun changement sensible dans l'état de santé de l'Empereur. Les symptômes ca-tarrbeux ne se sont pas modifiés. Le fonctionnement du coeur, l'appétit et l'état des farces sont satisfaisants; On apprend de source privée que l'Empereur va aujourd'hui encore beaucoup mieux qu'hier. 11 a fort bon appétit et se sent très dispos. Il a été dans d'excellentes dispositions aujourd'hui. La fièvre est complètement disparue et cela de manière constante. La toux est faible. (a) Vienne, jeudi, 23 avril. L'Agence Havas apprend d'une source particulière, qu'elle dit sûre, que l'empereur François-Joseph a bien dormi hier de huit, heures du soir à minuit. Puis il se produisit une envie de tousser qui subsista avec intervalles jusqu'à trois heures du matin. Il n'y a pourtant rien là qui soit inquiétant, car c'est la solution naturelle, obligatoire et nécessaire de tout catarrhe branchial. L'Empereur s'est senti, aujourd'hui à son lever, fort bien portant .La température n'est pas augmentée. L'Empereur a déjeuné de bon appétit, A nouveau on affirme que l'entourage le plus proche de l'Empereur n'i plus aucune crainte et qu'on espère une prompte guérlson. (a) ESPAGNE AU MAROC Tetuan, meroredi, 22 avril. Le bruit court que les rebelles auraient ■ attaqué l'a position avancée do Rineorne-dik. Les Espagnols auraient eu trois tués et plusieurs blessés. (a) GRECE Protestations auprès de la Turquie Athènes, mercredi, 22 avril. Le ministre des affaires étrangères,dans . une conversation qu'il a eue avec le ministre de Turquie, a protêsté contre la situation faite aux populations grecques de la Turquie, particulièrement en Thrace. 1! a déclaré que si une pareille situation continuait, cela né serait pas de nature à resserrer les relations amicales entre les deux nations.. Le ministre de Grèce à Constantinople a reçu l'ordre de protester auprès de la Porte contre cette situation. (a) — La première session parlementaire de la Chambre durera dii 20 mai au 23 juillet. On 'Signale de Salonique l'embarquement. de 850 musulmans de la Macédoine qui érnigrent à Constantinople. (a) ITALIE L'éxposition d'art de Venise Venise, jeudi, 23 avril. En présence du duo. do Gênes, représentant le Roi, du ministre de l'instruction publique, M. Danoc; du sous-secrétaire d'Etat aux- affaires, étrangères, M. Borsarelii; des autorités e. d'un grand nombre de notabilités artistiques,- dont, beaucoup étrangères, o eu lieu l'inauguration solennelle de la il' expositition internationale de l'art. Le ministre 'e l'instruction publique et le .maire, M. Crimani, ont prononcé des discours. Le duc de Gêïies et lès autorités ont ensuite visité l'exposition notamment les pavillons de la France, de l'Angleterre, des Pays-Bas el de la Belgique. (a) RUSSIE La Triple-Entente Saint-Pétersbourg, mercredi, 22 avril. Une note do source officielle dément l'ar-ticle du « Veteherno Vremia » intitule « Transformation do la Triple-Entente en Triple-AUiariee »,' et dit ensuite : « Le gouvernement russe, qui de fait est toujours extrêmement favorable au resserrement dés liens unissant la Russie, la France et l'Angleterre et voit dans le rapprochement plus étroit de ces Etats un gage sûr du maintien de la paix en Europe, n'a cependant pas soulevé la question de ta transformation de l'entente en alliance. Dans ces conditions, le gouvernement anglais n'avait pas l'occasion, comme le dit le « Vetcherne Vremia », de montrer une froideur extrême envers la proposition du ministre des affaires étrangères russe concernant la transformation de l'entente, cette proposition n'existant pas. (a) L'hommage à M. Isvolsky Saint-Pétersbourg, jeudi, 23 avril. L'ordre d'Alexandre Newsky vient d'être conféré à M. Isvolsky, ambassadeur de Russie à Paris. A cette occasion a été publié aujourd'hui ■in rescrit impérial qui fait ressortir le rôle extrêmement utile que l'ambassadeur a joué au o urs de ses fonctions en France, la nation amie et alliée. Les liens étroits qui existent entre la Russie et la France, qui servent non seulement £? garantir les intérêts réciproques des deux pays alliés, et sont aussi au gage parfait du maintien de a paix européesne, ont été grâce à l'ambassadeur encore resserrés. L'Empereur l'assure à cette occasion de toute sa bienveillanoe.(a) SUÈDE L'état du Roi Stockholm, jeudi, 23 avril. Le Roi a bien supporté le trajet en automobile do 10 kilomètres jusqu'à Drottning-liotm. Il a passé une nuit calme. Le Roi se sent plus fort. 11 ne sera plus désormais publié de bulletins réguliers, (b) TURQUIE Incident turco-serb ^ Constantinople, meroredi, 22 avril. La légation d-e Serbie a appris que trois Serbes, originaires de la Nouvelle Serbie, qui avaient été inculpés de délit politique, mais devaient bénéficier do l'amnistie et dont M. Georgovitch, chargé d'affaires de Serbie, avait demandé dernièrement la mise en liverté, avaient été pendus à une date postérieure au 23 mars. M. George-vitch a fait aujourd'hui une démarche auprès du grand-vizir. Il a réclamé la punition ■ des fonctionnaires responsables, le paiement d'uné indemnité aux familles des victimes et la mise én liberté immédiate de deux Serbes qui ont été arrêtés. 11 remettra demain une note à ce sujet. (a) Les relations turco-roumaines Constantinople, mercredi, 22 avril. Le général roumain Coanda a été reçu en audience privée par le Sultan. 11 partira de Constantinople le 25 avril. (a) L'accord îranco-turc ratifié Constantinople, jeudi, 23 avril. La sanction impériale a été donnée aux accords franco-turcs. L'iradé et les lois nécessaires ont été rendus hier. (a) FRANCE Mûtes ou Jour (De notre correspondant.) Après les vivats et les bravos d'hier, il était facile de prévoir ce que serait la jOurnee d'aujuura'hui, cest-à-aire une longue ovauon pour nos ilotes, pour le ciiei de l'Etat et pour ia République. La revue de printemps à laquelle on avait convié le roi Ueoige fut merveilleuse et lè caure, admiraolement choisi, ne pouvait être plus avantageux pour mettre en valeur notre artillerie et notre llottiije .aérienne. Dès le malin, Paris présentait son aspect vibrant des jours de fête, et l'on voyait dévaler par les rues des théories de braves ouvriers endimanchés, qui se dirigeaient sur Vincennes, flanqués de leurs mioches et de leur femme. Bien que la revue fût annoncée poui trois heures, des curieux étaient déjà massés aux abords des entrées dès le petit jour, quelques-uns même n'étaienl venus que pour retenir une bonne place dans le but de la vendre aux plus offrants.Pour cent, sous les pauvres diables, qui se tenaient debout depuis douze heures, cédaient leur rang aux derniers arrivés.Le temps s'était mis de la partie, el c'est par une vesprée vraiment printa-nière que nos petits pioupious ont défilé devant les souverains anglais. Aux abords du polygone on s'écrasail littéralement. Comme toujours, les cartes distribuées dépassaient de plus de moitié les places existantes; il y eut donc plus d'appelés que d'élus et nombreux furent ceux qui durent se contenter d'apercevoir de très loin des cavaliers au galot et des panaches au vent. 11 est vrai qu'ils furent dédommagé: par la manœuvre aérienne, que tout le monde put contempler. Douze avions livrèrent bataille, dans le ciel bleu, ai: dirigeable « Eugène Montgoll'ier », et lu hardiesse de ces pilotes de l'espace arracha les applaudissements de la l'ouïe. On cria Lravo aux aviateurs, qui évoluaient avec maestria, et des crépitement de mains saluèrent nos grands oiseaux militaires. Les camelots, qui ne perdent jamais l'occasion de débiter leur bimbeloterie de circonstance, vendaient de petits drapeaux anglais et des médailles aux couleurs britanniques. — Qui n'a pas son insigne ? Cest dis centimes seulement ! Oui n'a pas son petit drapeau ! Et le peuple de Paris, qui est bon enfant et enthousiaste par-dessus le marché, achetait ces.bouts de ruban pour les arborer gaiement, celui-ci à la boutonnière, cet autre au chapeau, les fem-i mes au corsage comme une fleur. Une tribune spécialo était réservée à la colonie anglaise, et il était amusant d'observer les physionomies des spectateurs qui y avaient pris place. Tous, hommes et femmes, avaient des visages rayonnants; on sentait que les vivats qui saluaient le roi George et la reine Mary allaient profondément au cœur, des sujets du souverain anglais. Beaucoup parmi eux étaient venus à Paris pour assister à la réception de leur Roi, et l'accueil do la France était à la; hauteur de ce qu'ils avaient rêvé. Voilà ce que traduisaient ces pittoresques et curieux visages d'Anglais, elont 16 flegme pour un jour avait fait place ï cle la joie mêlée d'un peu d'émotion. Une cérémonie touchante devait clôturer la revue; celle de la décoration des drapeaux de Polytecnique eti de St-Cvr, a la hampe desquels M. Poincaré attacha1 le ruban rouge de la Légion d'Honneur en souvenir de la belle conduite, tenue ei 1814, sur ce même terrain de Vincennes par les élèves de ces deux grain des écoles qui luttèrent avec acharne.-ment contre l'envahisseur. Gomme toujours, la charge obtint son succès d'enthousiasme. Lorsqu'aux accents de la « Marseillaise » les cuirassiers et les dragons s'ébranlèrent avec une belle l'uria, tandis qu'au loin le canon tonnait, le spectacle fut un moment véritablement grandiose. De toutes les poitrines un grand cri monta : « Vive la France ! »; puis, presque aussitôt, un second : « Vive l'Angleterre I » Cette journée laissera sûrement au cœur des souverains anglais un impérissable souvenir, et leur entrée dans Paris en landau de gala, au milieu d'une foule délirante, qui crie, qui agite des mouchoirs, qui envoie des baisers, demeurera une cle leurs visions heureuses, J.-B; , LA VISITE DES SOUVERAINS ANGLAIS LA JOURNEE DE MERCREDI Commentaires de la presse Les journaux sont unanimes à reconnaît tre que la revue de Vincennes fut un .véritable triomphe pour les souverains anglais et pour les troupes françaises. Aucune conversation diplomatique, aucune parole officielle né peut atteindre fa puissance d'une telle ' démonstration, écrit 1' u Echo de Paris ». Les soldats donnèrent le spectacle de 1» force et de la discipline, qui, dit 1' « Action », aura laissé une grande impression au Roi.: L' « Aurore » fait ressortir que le buèle-tin adressé au général Michel par le Roi est un fait sans précédent, (a) A l'Opéra Le cortège royal est arrivé devant l'Opéra à 10 fi. 20. A ce moment les curieux étaient si nombreux à l'angie de la rue Auber que le service d'ordre a été débordé et la îoule s'est ruée à travers la place de l'Opéra suir les marches du Théâtre national pour mieux acclamer les souverains. Quelques, bousculades se sont produites entre les curieux et le service d'ordre. Plusieurs personnes ayant été serrées dans la foule se sont trouvées mal. Elles ont été conduites au poste de l'Opéra pour y recevoir des soins. A leur arrivée à l'Opéra, les souverains furent conduits au salon qui leur avait été réservé et qui comprend les trois loges de face tendues de .soie jaune frangée d'or. A l'extériéSr, l'Opéra est orné de faisceaux de drapeaux aux couleurs anglaises et françaises. La coupole est illuminée. A l'intérieur, sur les. marches du grand escalier . des gardes républicains . en tenue de gala forment la haie jusqu'au, premier étage du vaste édifice tout resplendissant de lumières. La salie offre un coup d'œil magnifique, lous les corps constitués sont invités. Les uniformes aux ors resplendissants rompent la monotonie des habits noirs, et les toilettes des femmes aux chatoyantes couleurs donnent à cette réunion un caractère grandiose que rehaussent encore les riches costumes du corps diplomatique, les uniformes militaires et des hauts fonctionnaires.Aux accents du « God Save the King », le cortège gravit le grand escalier précédé de deux huissiers porteurs de flambeaux à cinq branches et prend place dans le salon. Après l'exécution du « God Save the King » et de la « Marseillaise», la représentation a commencé et s'est très brillamment poursuivie. Le programme comportait des fragments de 1' « Etranger », le duo des « Barbares » et le premier acte de la « Fête eiiez Thérèse » Au second entracte les souverains anglais firent appeler les directeurs de l'Opéra et les félicitèrent. Les souverains reçurent également MM. Doumergue, Malvy, Raoul Peret, Noulens et les ambassadeurs de Russie et d'Italie. A minuit et quart les souverains furent reconduits, avec le même cérémonial qu'à l'arrivée, au perron du théâtre, au bas duquel stationnaient les voitures. I.e cortège, escorté, de cuirassiers, se dirigea rapidement vers le ministère des affaires étrangères pendant que la foule énofl me des curieux acclamait les souverains.

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