L'INFORMATION ige Année, N° 21. 4 pages —'Prix du numéro : 10 centimes Dimanche 8 Novembre 1914. ABONNEMENT : Belgique : Un an, fr. 4.00 — Six mois, fr. 2.00 Trois mois, fr. 1.00 Etranger : Frais postaux en plus. JOURNAL HEBDOMADAIRE Affilié à l'Union de la Presse Périodique belge Téléphone : B 7029 BRUXELLES Compte chèques postaux 3856 183, BOULEVARD EMILE BOCKSTAEL ANNONCES : Petite annonce . la ligne fr. o.35 Judiciaires » fr. o.5o Réclames » fr. 1.00 Nécrologies .... » fr. 0.60 Les annonces et abonnements sont reçues au bureaux du journal. Tirage: 20.000 exemplaires Tirage : 20.000 exemplaires ■ Le droit en temps de Guerre par M. le Conseiller Ernest NYS, professeur de droit international. LE THÉATRE DE LA GUERRE La Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens Aan onze Lezers Hoe smartelijk zijn de omstandigheden in dewelke wij elkander terugvinden, lieve lezers, wij vrienden sedert vele jaren. Hoe verwijderd in 't verleden schijnen ons de gemoede-lijke gesprekken van vroeger, wanneer wij gewiegd in de schommelstoelen der restauratiewagens, door bekoorlijke streken vlogen die zich voor ons tôt in het oneindige ont-vouwden als in een reusachtigen tooverspiegel Het is uit met de droomerijen, de begoochelingen, de bekoringen en dweperijen van eertijds 1 Het akeligste, het gruwelijkste aller schouwspelen ont-rolt zich vôôr onze onstelde blikken. Dit schouwspel, het schouwspel van den oorlog dringt zich, helaas, op in de gesprekken onder de menschen. Wij zullen er dan ook zoôals iedereen, een woord over zeggen, in afwachting dat onze jaarlijksche zwerftochten mogen hernomen worden. En dit, met een hart verteederd door een onbeschrijfe-lijk medelijden, vôôr het bloedig panorama der gevechten en slachtingen, zich uitstrekkenù vanaf de zwartstemmige steppen van het zwaarmoedig Rusland en het bergachtige Servie tôt aan de weelderige weilanden van Vlaanderen en de rijke wijnstreken van Frankrijk. Wij zullen spreken weliswaar met het gemoed vol droef-heid maar als vrienden. Verdrijven wij uit onze gedachten, de drift, den haat, ae vooringenomenheid, zoeken wij naar de juiste « inlichting» er alleen op uit zijnde om de waarheid te vernemen en te oordeelen met de koele rede van het gezond verstand. En hopen wij dat weldra de glanzende Vredesengel met zijn lach opnieuw onzen hemel zal verlichten en dat de eerstkomende lente met een tapijt van smaragd en bloe- men de akeligheid onzer bebloede velden zal overdekken. * * * Iedere uitgaaf van « L'Information » zal een hoofdstuk bevalten, waarin onpartijdig en met korte woorden de ge-schiedenis zal verhaald worden der vorige week. Onze opstelraad bestaat uit Belgen, bezield met gevoe-lens van welbegrepen vaderlandsliefde en, onder onze me-dewerkers hebben wij de eer te mogen wijzen op geleerde mannen, die gedurende eene roemvolle loopbaan, aan de hoog-heilige zaak van den Vrede, diensten hebben bewezen welke den eerbied en de dankbaarheid afdwingen van de gansche menschheid. In 't vervolg, zullen tusschen den tekst van « L'Information » landkaarten opgenomen worden, dienende om met des te meer gemak de bewegingen te volgen der verschil-lende legers op het oorlogstooneel. A nos Lecteurs « Bien douloureuses les circonstances dans lesquelles » nous nous rencontrons de nouveau, chers lecteurs, >» amis de longue date déjà. » Qu'elles paraissent éloignées nos causeries familiè-» t es d'antan alors que bercés dans des rocking-chairs » des wagons-salons, nous fuyions à travers des sites » enchanteurs, se déroulant à l'infini comme en un ka-» léidoscope gigantesque et fantastique ! - Passées les rêveries, les illusions, les enchante-» ments, les enthousiasmes de naguère ! « Le spectacle de la plus tragique, brutale horreur se » déroule devant nos regards stupéfaits. » Ce spectacle, le spectacle de la guerre, s'impose, » liclas, à la conveesaûùii de tous les hommes. » Nous en parlerons donc comme tous, en attendant » que nous reprenions nos annuelles pérégrinations. » Nous causerons l'âme attendrie par une indicible » pitié, devant le sanglant panorama de batailles et de » carnages, s'étendant des mélancoliques steppes de la » Russie et la montagneuse Serbie, aux plantureux pâ-» turages des Flandres et aux riches vignobles de la » terre de France. » Nous causerons, le cœur gonflé de tristesse, mais »> en amis. » Bannissons de nos esprits la passion, la haine et le » parti-pris, cherchons « l'information » exacte, dési-» reux de nous instruire, de voir par les yeux de la » froide raison. » Et espérons que bientôt le radieux sourire de » l'Ange de la Paix illuminera de nouveau nos cieux et » que le printemps le plus proche, de son tapis d'éme-» raude et de fleurs, couvrira l'horreur de nos campa-» gnes ensanglantées.» * * * Le numéro de L'INFORMATION constituera un chapitre, résumant succinctement et impartialement l'histoire de la semaine précédant sa publication. Notre rédaction est composée de Belges, animé d'un patriotisme éclairé et parmi nos collaborateurs nous avons l'honneur de compter des savants qui au cours d'une carriêre-illustrée ont rendu à la cause sacre-sainte de la Paix des services imposant le respect et la reconnaissance de l'humanité. A l'avenir le texte de L'INFORMATION sera accompagné de cartes permettant de suivre plus facilement les opérations des divers théâtres de la guerre. An unsere Leser. Unter wahrhaft ernsten Umstànden sehen wir uns wieder, liebe Leser und alte Freunde. Wie lange schon scheint uns die Zeit zurùckzuliegen, seit unseren gemutlichen Plaudereien, wo wir in bequemen Pol-stersitzen der Aussichtswagen die herrlichen Gegenden durch-reisten, die sich vor unseren Blicken wie ein zaubervolier Rie-senteppich entrollten. Nun ist es vorlàufig aus, mit diesen Tràumereien und mit der Begeisterung fur die Wunder der Natur. Ein grauenhaftes und ftirchterliches Schauspiel entfaltet sich gegenwàrtig in der gràsslichsten Weise vor unseren ent-setzten Blicken : « DER KRIEG ». — Und auf allen Lippen dràngt sich das Ergebnis als Tages-gpsprach. Auch wir werden in der Folge, wie Aile, dar-uber sprechen bis wir wieder in der Lage sind, unsere fried-liche Wanderung von Neuem aufnehmen zu kônnen. Ja, reden werden wir vom Kriege, vom tiefen Mitleid er-griffen, angesichts der blutigen Schlachten und des schreck-lichen Gemetzels, dessen Schauplatz sich von den dunkeln Steppen des dùsteren Russlands und bergigen Serbiens, bis zu den saftigen Weiden Flanderns und den gesegneten Wein-bergen des Frankenlandes erstreckt. Mit schmerzenden Herzen, aber als Freunde wirden wir sprechen. Verbannen wollen wir die blinde Leidenschaft und den Hass einer Parteilichkeit aus unserem Geiste, damit wir die Wahr-heit mit den Augen des niichtern Verstandes erfassen kônnen, um unsere Leser vorurteilsfrei zu unterrichten. Und hoffen wir, dass bald wieder das freudestrahlende Là-cheln des Friedensengels uber die Liifte schwebe, damit der kommende Friihling mit seinem smaragdgriinen, blumen-besaten Teppich den Schauder unserer blutbefleckten Felder fur immer bedecke und vergessen mâche. Die « Information » wird in jeder Nummer einen Ab- schnitt bringen, worin in kurzer und unparteiischer Weise die Vorkommnisse der letzten Woche geschildert werden. Unsere Mitarbeiter sind Belgier, die von einem erleuch-teten Patriotismus beseelt sind. Es sind beriihmte Ge-lehrte und Schriftsteller, welche auf eine glanzende Laufbahn zùruckblicken kônnen, der heiligen Sache des Frie-dens grosse Dienste geleistet haben und die Achtung und den Dank der gesammten Menschheit verdienen. In der Zukunft wird der Text der « Information » von Kartenskizzen begleitet sein, um den Kriegsereignissen besser folgen zu kônnen. Feuilleton du 8 Novembre 1914. M. le Conseiller Ernest Nys, l'éminent -professeur belge de droit international, dont les savants travaux font autorité en cette matière, a bien voulu nous permettre de publier dans les colonnes de « L'Information » une série d'études extraites de ses œuvres, études qui en ce moment, sont de brûlante actualité et dont nous recommandons, avec insistance, la lecture très attentive. Cette lecture, chez la grande majorité de nos concitoyens, jettera un jour nouveau, sur la situation présente de notre patrie au point de vue juridique. La Rédaction de L'Information. Le Droit en Temps de Guerre Quand les conditions essentielles de l'occupation de guerre sont réunies, (1) l'État occupant peut prétendre exercer des droits sur les biens de l'État ennemi situés dans le territoire occupé. Dans l'exposé des questions qui surgissent, il convient de faire la distinction usuelle (1) Dans un numéro ultérieur il sera exposé ce qu'on doit entendre par occupation de guerre et quelles en sont les conditions essentielles. en immeubles et en meubles. Il convient aussi de noter la division en biens du domaine public inaliénables et imprescriptibles et en biens du domaine privé de l'État, aliénables et prescriptibles. Pour la solution, il faut tenir compte du caractère d'utilité que les biens présentent au point de vue de la guerre. Les « Instructions pour les armées en campagne des États-Unis» ont consacré plusieurs articles aux propriétés publiques et privées de l'ennemi. Le projet de déclaration internationale adopté par la conférence de Bruxelles a traité le même sujet. Enfin, le règlement voté par les conférences de la Haye de 1899 et de 1907 renferme des dispositions rédigées sans grand soin et insérées sans ordre, qu'il est cependant nécessaire de reproduire. Voici les différents articles de ce dernier document : Article 53. — " L'armée qui occupe un territoire ne pourra saisir que le numéraire, les fonds et les valeurs exigibles appartenant en propre à l'État, les dépôts d'armes, moyens de transport, magasins et approvi -sionnementset, en général, toute propriété de l'État de nature à servir aux opérations de la guerre. « Tous les moyens affectés sur terre, sur mer et dans les airs à la transmission des nouvelles, au transport des personnes ou des choses, en dehors des cas régis par le droit maritime, les dépôts d'armes et, en général, toute espèce de munitions de guerre, peuvent être saisis, même s'ils appartiennent à des personnes privées, mais ils devront être restitués et les indemnités réglées à la paix. » Notons que le deuxième paragraphe de l'article 53 du règlement de 1907, dont nous venons de donner le texte, ajoute à l'article 53 du règlement de 1899 l'obligation de restituer avec indemnité les moyens de transport ou de communication sur terre, sur mer et dans les airs. Art. 55. — « L'État occupant ne se considérera que comme administrateur et usufruitier des édifices public, immeubles, forêts et exploitations agricoles appartenant à l'État ennemi et se trouvant dans le pays occupé. Il devra sauvegarder le fonds de ces propriétés et les administrer conformément aux règles de l'usufruit. Art. 56. — « Les biens des communes, ceux des établissements consacrés aux cultes, à la charité et à l'instruction, aux arts et aux sciences, même appartenant à l'État, seront traités comme la propriété privée. « Toute saisie, destruction ou dégradation de sembla-

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