L'Yser par Pierre Nothomb: la feuille littéraire

477 0
01 January 1916
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1916, 01 January. L'Yser par Pierre Nothomb: la feuille littéraire. Seen on 25 September 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/804xg9g864/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

±üüüü±£ UTTeRAWE r[l(B|, Itafcrlta» à 180.000 Eamiim î°Mi-£22!ISRÉsiR^És L'YSER '»<. «lie ae*«, a, ^«{gWjj* &5& ^.fS^^nouo. sur Ja mer el >asse qu'elle drülent à rrnflnM«c^£S.ses , Pâtures"qué"öna «es de saulerp^|Ve^iitie cce ,nt'o££ $£ — 6 — C'est l'arbre des fermes isolée dans l'air h?*,- «c« du1»^^ passera par ici ~ cl?nn'ï S?nque ' qu8ndeUe de Jules César fPr-f foSS, DleunePlaise 1 — Mais qu^mrtliM^10 ^1«^orles-Quint. éterneîlemeEt le Lidfiïf £U S£*xbre»ort*™ vingt siècles. C'est ra -•--■£ lreetceluide II LA' CATHEDRALE AU BORD DES CHAMPS mélangé des ^Pe^^tiïX^^M. de fStg fuites a'X%jm. «couvert,'™e' S* ■ Car cette FHn^'iqes , dans sa paix m/nS ^)rochede la mer porte nd même il nf & mais» "e la campagne .€;*onae^ouve devant PREMIÈRE P1KT1E ou long des „ ^-es fermiers coups de chapeau d'aulnes "«adre le Us sont en maiC mouillé 60IU . .et }jes prairies somd' vieux «on espère dans S ÏÏirinî0011101^ un,«ue de|3w dtff«'?qua wreUe - Un Poau rugueu^ It m^0"' unsycomore a lalmSÎ? i« «un .teabbaye mamn "'un vert pigeonnier ^vfe^ c^'t tap. chemin mii ÏÏXïdesb .asseste^es. ^ie de ieunSi* ^J^ent, l'accompa« perdures retombantes. d'Ypres a • des-fimmeTaSUScléS 'Ie des maisons les un anoe fait. eoT?' Un* ~ douc7boucte %tT&vfi^t< turSS*™ la frontière *f £ ,«£ bi«n miiK« «•ES VILLES SA.NTESlStiastU-gglIl mer s oom me ~*V3ï? it «««*» *° iecimetière inert,,»; vJ"*- •>* r fice notre surprise ?lftauchevet de l'ódl-ipo tout entière Rm&?%J nousavons vu û> * plus rien ;-d^re^ l'hôtel de ville, il' ries s'étendent. ae *rWr« J« couvent les jrajf La place i bor< grande église; qui par des Il plus ie fossé dormant ses iaïand parfois remonte une par des gaillards Sv&iSSÇ tea ft. anfn p S^éns1 SS?™» ;Ö5T«55 naturel de le fair* 5ÏL ♦ •Lo° -onttrouvé toutgardent ]ViiueTel fPStS"""inaire, car iïs tent le besofn pour H duPassé, et senau milieu du vfia?n ^2 qr^tereuxmêmesbourg dans la uJirSirogres ' Renfoncer leurRoi ArthurJe«ende comme m». „»,. i*t rt&tafg déüml^^ » ^rcle de fer vert où donSaiS 1e cf„UpavsbumidVt! canons artwSSéè?-2SÏ8 P^tes yiiies. u au bondes lSbo1iréfptVi?illes .piei,res, est tout grande égliâ qu ?S£À1? Ç^res. comme la ces ligne droite aime. ïi plaides, il ^ peint a so *«r dans une donrti ft1* avant regret des rives o?f,e nmoJte . « «'éloigi éviter les bou™"1 ,1a 1. PSPes ?ées - nsembla le reflet mêJé^:ia'^S2p<ïrteav'echF3ra bœufs narfni* LiaAUJmeTe et du si tan™ S5 vant le vide e» le pays. et leur silence, j'ira. *"" in 1 e Ie cenar. i un cœur battra sont tmé à l'extrême Je sais que^ut iîSîiS.fif^ ^«S lear refSons une nLÖSfft d?paru.No£ roique et plus viva«& ni e^uté, plus hélouw comme de^SdS'^iï^lï61*"6]e™ ne pourrons ™iEi « "_ crisvers le ciel : nmi> WuSiusVauï^/°ui^'ÎSÏ^ïï;' r^•unioue^ea dePfant vii!raCedU<3Ue! nS n r!fuef', wumante, on n'en voit -uill«?AS"n0 ^"1 !1le^,eint«luisant dej .ume.ecs. Dans le silence de ce fan car nous „'avons point encore^attéin, it, — saint Nioolas vit à demenr* ' parfum des pains d'amandes S de? décembre, quand i) du silence j,erme_ prochaine, -œ»t* l'odorant nmoîi des ' h?l?Iedsenfoncés dan ' blanche paraît 2&,iS"l III bouquet obs- «e» sont cêména^To-.^5"*£•%£ ' am a bise, la pluie îwiif ,temPs'es a creusa '!.s ne sont pins a,?mff \esontdfchiaueïls' Avec tous ios couceaiw BWÜgSSSSSKS LEGOITRE D'OMBRE ET m coSS»? Ypref esV^Plaine ' *>«* au bord rie* austère ete%uZ£t g&V e]le« Prtfï/ôS bes bleues nVffi& ]e .s sur la iiS? n f marque ciel : noui pourrons FEU ses .suspendu entre deux m.mMUre5' ««*« dU T«UJ» ]8 ' «»s ^rd^^^ d'ëpices, et "le six sur la neige, aam, ^ .. gloire, on reconnaît en lui, Etvw*4S I amical, le boulanger de la Ronde CouLi a la barbe rousse et de si blanches :tit pont sur un étroit fossé — pas plus (Me ceux qui au pays des Moëres bai- \tes presbytères — nous avertit que nour | en ville, et nous franchissons aussitôt rte de l'Ouest, dernier vestige de: ries. Loo fut toujours fière d'être um 4 milieu des prairies ; elle s'entoura de mais ceux-ci ne furent pas plus épah s murs d'un jardin. « Je suis une plac< ; » disait-eHe : elle n'était qu'un paisibl( Les arbres des courtils se penchaient >aux fragiles, des fleurs grimpan moulaient aux poternes, les tours ser i de colombières. J'imagine mal ici de: '. autoritaires, des rondes de nuit, de ■ du guet. Mais je sens la douceur c t-'e mirer d'un cercle d'eaux, d'enfermer son rè\ Tëtre au milieu des champs la cita- dei pacifique où le profane du dehors n'entre qu' ' se signant. Loo n'a plus que ce bout df ette porte grande ouverte : cela suffit ;-.-fendre. L'ennemi ne passera plus . , \es querelles, les mots, les passiom s'apaiseront ici dans un dernier mur puissante. Depuis" r é t "dërr?eren^--a"^c^u^ en meurt. Comme la lurr. Insensibles à leur° r hauts pignons nous atteiglfoi,semelles dnr sité^lfvSS1n?nU^àC0UpSdanssonimmim1. K !ïia.yastePlace, une plane rectantrulaira w£?eed^spresquetoutesalongueur par '4 Halles. Monument de sublime orgueil et de confiance dans les siècles ; près de la cath£ drale de Dieu, cathédrale de la liberté T^T beffroi carré en domine les torts, de îé-era clochetons s'élancent aux angles, cinauânteportes ogivales et cinquante fenêtresCouvrent dans les murs épais. Je songe à la puissance des vieux communiera de jadis. Ils ont ici sculpte dans la pierre toute' l'histoire de leur, pays ils ont peuplé l'immense façade d'un monde auguste de statues, et dressé au-dessus du grand portail, au milieu de cent prmtel guerriers, l'impérieuse et douce effigie dö NptreDame de la Paix. Ayant installé au rez-de-chaussée, sous les épaisses voûtes les nnnî^65* lef m .archés, ils ouvrirent à rétagSpour leurs réunions et leurs fêtes cette surprenante salle des fresques *i ,^-c" . -&ur& sèment, que loute ui eue jadis s v w"eL-Oixlpii^ nous devi- 5X q^X^?^?rt est mconnu bien traverse villages qui écl WlVSiJffig ^«" ca tesre quSrS dans )rairiestobïiqueT 8S52«W *nV15 itr ont_ penches ^otan^^J^Jes ont bâtis grands «ggsaS contre les les défient, et semblent coj Tipr rï soirs, qui ten-e apaisée douceur, comm nuit, et leur comme aux vers: le sol'ii [e s'ils ne saVrfW*UîsJntavec a«Woks tinter frai, T 3e -ja aubes d'été, an^n^^^cenfen1? quand îffi^ montante "âc^SSÎ ^f e? ^ 5-SffiW»* S& ^^Acette terre, rencontre vent ne le laisse Il l'enferme 'ers le cœur de ojUrou^rTï^cntnt^r il l'emmène ave« StSÜ?!»? geste lent ne - , et doucement obscur où brûlait au soir tombant, dans une lanterne carrée, une pauvre flamme jaune et dansante sur laquelle se guidaient, vers les prières nocturnes, les - saintes femmes en mantes noires. Elle avait un clocher si ample qu'il en paraissait bas. On le voyait pourtant de loin, du fond des prairies de l'Yser, du haut des sables moutonnants, de la plage parfois, par une échancrure des dunes. Les autres tours de la côte étaient des phares ou des vigies ; batailleuses et obstinées, elles symbolisaient la résistance à la tempêté : on pressentait en celle-ci un refuge aimant. Puissante et vieiLlie, elle semblait s'être tassée avec le temps, et dans le soir, elle était pareille à l'une de ces dévotes maternelles qui aurait entr'ouvert sa mante d'ombre pour mieux accueillir ses enfants. Elle avait été jadis, à la bouche du calme fleuve, le centre d'un bourg prospère et fiévreux, elle l'avait vu s'entourer de murailles et devenir une fière place de guerre, elle avait sonné l'alarme et le branle-bas le jour où l'archiduc Albert le Pieux avait, sous ses remparts, combattu Maurice de Nassau et ses reîtres. un tableau conservé au petit musée voisin perpétuait le souvenir de cette journée. On y voyait tracé un plan animé de Nieuport en l'année 1600, agrémenté de figures et de légendes explicatives. Sur le chenal un pont était jeté par l'ennemi : Hier his de brug van de vijand — mais les nôtres le faisaient brûler. L'ennemi passait la rivière, mais de SaintGeorges et de Ramscapelle arrivait ventre à terre nn escadron de renfort : Hier is het s$rcours ! L'ennemi portait alors son effort au bord des flots, malgré la ligne des navires qui le canonnaient, impitoyables. Mais il était bientôt écrasé par les Flamands victorieux : de vyand loopt naar de zée : l'ennemi est jeté à la mer. Et c'était la préfigure émouvante — nous ne pouvions la comprendre encore — de la bataille où l'autre Albert devait lutter — et devait vaincre ! Puis lentement, et jour à jour, était venu le mystère de la déchéance. La dune envahit les faubourgs vides, les remparts inutiles s'écroulèrent sans bruit sous l'étreinte étroite du lierre, la vie hésita. La petite cité s'éteignit et se replia sur elle-même. De gracieuses Halles flanquées d'un campanile sur une place rectangulaire, un vieux couvent de pierres grises, un dur et morne donjon carré, un hospice surmonté d'une humble tourelle, le Dun ncnhuus aux légers meneaux où habitèrent les archiducs, VHôtel de VEspérancc, et, parmi les maisons des pêcheurs de crevettes.l'une ou l'antre demeure, grisâtre, sans âge, dont les tes avaient été jadis sculptées par d'humbles artisans," joyeux d'orner de lignes musicales les pignons pointus, ou de surmonter les fenêtres de belles coquilles doucement creusées. .. un quai désert enfin : ce fut Nieuport. Elle se soumit, sans un frisson, à son destin, qui était d'éternellement mourir. Elle Renfonça dans les sables et dans les eaux. Elle resta cachée derrière ses arbres,, près du dernier repli des dunes et regarda, résignée, son chenal romanesque s'en aller, ba.lançant quelque voilier solitaire, vers la haute mer. C'est l'Yser très doux, très lent, trop large qui descend à travers des berges de <=abte dénudées : quelques pilots, quelques brise-lames d'osier, un vieux phare pointu fait de briques blanchâtres, où les Espagnols allumaient des feux de paille flamboyants, et sur la rive droite une file d'immenses peupliers dépouillés de leurs branches, sauf au sommet, et penchés par les tempêtes comme des fantômes en fuite...Puis, au bord, le petit port jaune, tranquille, muet, à peine visible dans le crépuscule... Parfois une cloche tintait, très lente, sur ce reliquaire du Passé... nes, mort en 1670, et qui porte une devise bu^ gestive : Ubi bene, ibi Patria ? Quelque Valléjo est venu ici, chevalier nerveux et viol en t; de la suite de Jeanne la Folle. Il a guerroyé gouverné, caracolé dans les combats comme dans les tournois. Un jour qu'il cantonnait, dans la petite ville, il est devenu amoureux de quelque bourgeoise blonde qu'il a épousée. H' a goûté, près d'elle, dans un jardin aux roses joufflues, un bonheur qu'il n'eût jamais rêvé puisqu'il était fait de repos. Il s'est étonné dêtre heureux ainsi, mais, bien vite, il s'est laissé prendre à cette vie. Son fils a acqU 4ls**£. emploi civil, son arrière-petit-flls est greffier ou pensionnaire. Dans la salle tapissée - de cuir d'or fauve, derrière la fenêtre à meneaux, il écrit dans ses gros registres... Parfois, il rêve à son bisaïeul qui fut conquistador, à son vieil ancêtre qui chevaucha près du Cid. Il sourit dans sa paix tranquille... La médiocrité ne lui pèse pas, et si, de temps à autre, un regret d'un instant remue les couches obscures de son cœur, il se. répète la devise ingénieuse et un peu égoïste par laquelle l'aïeul magnifia son changement de vie : La où Von est bien, c'est lu qu'est la Patrie... Quelque chose d'espagnol dort pourtant encore au cœur des bonnes gens de Fûmes qui, engourdis dans le bien-être, se réveillent parfois dans l'extase. La « bonne vie » n'a jamais, empêché les Flamands d'être des mystiques.. Les béguines aiment les tartes au sucre, la bonne chère ne peut affaiblir l'élan intérieur de ces réalistes spirituels. Un des plus sublimes fils de Ruysbroeck l'Admirable, le Bonus coguus, était le parfait cuisinier de sort prieuré. Allons à Saint-Nicolas, l'église d'en* face, où le salut s'achève : à chaque pilier nous pourrons lire des inscriptions de feu, depuis celle qui rappelle ce moine gentilhomme» qui fut grand dans le monde, qui abdiqua sa gloire et sa richesse pour l'ombre et la misère et retrouva au ciel le ruissellement mêlé de lor et de la gloire, — jusqu'à l'épitaphe de cette vierge sage, Cathartna Boudeloo, qui, après 6 être fiancée à Dieu, ne cessa d'aller passionnément vers lui, depuis le jour où elle commença de mourir — celui de s* naissance — jusqu'au jour où elle commença de vivre — celui de sa mort — et qui monta au ciel dansun bruit d'ailes et de baisers ! Ne nous y trompons pas : Fumes au milieu des saintes cites du songe est la plus sainte., Mimes est un sanctuaire, Fumes est un autel., On ny peut monter qu'avec des pensées purifiées, on n'en peut descendre qu'avec une nostalgie du silence et de l'amour. Des couvents au badigeon blanc balancent des cloches d'or au fond des impasses ; les fidèles qui vont aux messes matinales, ou aux bénédictionf de la nuit tombée, déjà en traversant la me ont l'aspect de gens en prière ; d'une procession à 1 autre 1 encens flotte aux carrefours où sa dressèrent les reposoirs ; au soir du Vendredi Saint le chemin de la croix se fait non pas dans es églises, mais dans la ville entière, nouvelle Jérusalem, où la tradition marque les étapes du tournant calvaire... Recueillonsnous, nous sommes à Yperdamme, la villa magique près de laquelle Breughel voulut que naquit l'enfant Jésus, dans l'enceinte de la-" quelle Eugène Demolder fit venir les Rois Mages et célébra les noces de Cana. On ne sourit pas ici quand des bourgeois qui s'entrecroi-sent se donnent gravement des noms de pro* phètes, d'apôtre ou d'archanges. Q^nffS? S,iméea , lafln Jdfiiujaîet ' eort Me°< du Sud *-e pays SAL^ Paris à asfende Des tapageuses gneurs ont Uien Ki ««SP & 55 passif ÏS^5??yde. m* des fer '4^ iTfl^«e^ ur~^PSS s1 «ue.fiTâce sanctiflS. rLS^OTes, comme ™ jour à pawSR&fig**»» /«»:' y disait Nul Qu'elles furent, œ oï-ehiS iSJ? évOQ«er cenos cœurs, et retiifrSJî TL ^°nt««core dajifclair qm, 4u pnnUn\^d??v^ ? j€Dtvo>^e conduisit vers eMes^r â^^Sf *a Çwrre * ^e la plaine. Je les conSXiS* ^«x.cbemins deenfance : .i'avai*--ÎÎSîU^116dePuis ma petite f eusse pres^nîi0iïï?^ Ç^. ooinmT sî«ant inuiruableS daSî'iPiS1 ? seinblaien( cadence, iminortei&d ^i!u f 0tra»1qoiHe déJ'ai longuement cjtIqÎÎÎ^IJ0^o^ même,mandes, dans K tpSL TrePJa<^ tropPassant, parift !fan^The6où«" % «arte, T^^! ^l un Si^g armes, elles .©lies avaient -leur des vieiltas hïm,^"'00"-"aieni «es qu'une sorte de iffi^SfiS^JffiÖan. un pacalme jardin C §ÛV^sie^^a^ jus-Bien - oujuer comme Bn7rr/i v^;^10'1^' ouvous in«ai« fanfare de\tao?£ t^föiffiSfi s #œur . de rivieres se resseara anto î?V étmnte de vos bumam remplaça ?S Um„&,ï0Ufi ' u" m^i de loin, danVsa r-irSS^8^^bées. - ' - ùZ ^Q-^-fi^ie. au1;] coupent en tous^sTn^Vp^^^^^les canaux a travers les pr«S d'nnï?Jnsd' ea" Q«i vïn? gos a . une ferine'l« ,S3£i!r 5?eau? toits Aimées, qu'un ô pour barbare viendrait ns fiwjssières, ou vous rouan vivent loin taiuTen^ -Td7^ ,a>^be piTrel contents. anSS ' dV ^e S?s village :sy autour corn» Z^ena^el ife^^™™" «Pte que vingt-huit lmes S^^m ' quine heureuse . Et ton * "Is *eL '> enQr« d'être n<»« «« — 8 — ments voisins, l'encens de la cathédrale, le doux regard des vierges, le soleil brûlant, la solitude, se distille et se concentre l'essence obscure de la cité ! Nous oublions tout ce que nous avons vu, tout ce que nous avons admiré. Pour quel- 3ues instants, nous ne connaissons plus rien 'Ypres et du monde — que ce cloître d'ombre et de feu. Pleines de.gjo^e^ intfm? et d?fn JeUrs,***» Ifs ai vues tour à toiir si,?2fi f€amical. Je basse des prairies et nl$Lûe!? brume comme des songeaTtrèfi «n^tifraulointain leurs cloches g relis m? 55SS16 ' jai™te-n«u Jlansie silence dS c^ucK^^ Jesrou**, «oir, croyajs-ie -Ïa!? ö ' P°,îr°n bon ^-7 — bien de fois j'ai respiré cette atmosphère de puissance héroïque, de séculaire fierté. Aujourd'hui encore, nous allons gravir les escaliers, parcourir les salles où les vitraux distillent une lueur rouge, nous pencher sur les cours d'où monte une fine odeur d herbe numide.nous enivrer de eette immensité.de cette lumière et de cette ombre, passer par les cou loirs étroits, longer les colonnades légères du Nieuwerk, arriver enfin sur la place, longue et resserrée qui sépare l'hôtel de viLî-e de la cathédrale SaintMartin, et goûter dans celleci ce mélange de ténèbres froides et de tiède •silence qui tombe des voûtes sacrées. IV DIXMUDE LA BEGUINE Pour joindre Dixmude j'ai suivi le chemin d'eau. L'Yperlée m'a conduit à l'Yser, l'Yser m'a conduit à Dixmude. Dixmude, qu'annonçaient d» loin ses moulins et sa tour, paraissait un îlot parmi les prairies. Il ne fallait point la voir aux jours de marché, quand mille charrettes paysannes venues de tout le canton, chargées de mottes de beurre frais, encombraient les cours de ses auberges, ses places, ses rues, et où les fermiers d'alentour lui faisaient une vie factice et bruyante, — il fallait y arriver à midi, par un jour ordinaire, quand il semblait émaner d'elle, dans le soleil et le silence, une virginale fraîcheur. Du solitaire quai aux modestes faubourgs, où elle suivait encore, pour les abandonner enfin dans les campagnes molles, les minces canaux déserts, cette fraîcheur errait, comme un baiser de jeune fille. Elle était pourtant si vieille la petite ville, si repliée sur elle-même, si tendrement effritée, elle qui sortie de la nuit des âges, semblait en aimer mieux la lumière du pritemps. Partout le paradoxe, sous mille formes, se répétait : les hôtels lézardés avaient des rideaux fraîchement blanchis derrière les vitres bien lavées, ^des glycines grimpaient sur les murs centenaires, et l'herbe qui poussait entre les pavés des ruelles ne semblait point la marque persistante de l'ennui, mais l'obstination de la vie. Sauf de rares édifices aux. pignons à redans — telle cette prison, sage et jolie commeun couvent, — les maisons n'avaient pas destyle ; elles étaient simples et carrées, avecdes portes hospitalières et des toits rougesbrunis par le temps. Mais elles s'étaient sibien fondues à l'ensemble, penchées l'unevers l'autre, que, patinées par l'atmosphèrede lumineuse brume, elles semblaient avoirtoujours été. . Le miracle de cette fusion était si insensible et si doux à Dixmude que l'hôtel de ville gothique, rebâti il y a moins d'un demi-siècle, sur la grand'place, paraissait à peu près le contemporain de la vénérable église qui se haussait derrière lui pour mieux surveiller la ville. Ils n'étaient pas nombreux ceux qui connaissaient cette église. Elle n'était pasgrande. On l'eût dite petite, même, car elleétait coupée en deuxs par un jubé de pierreblanche. Et celui-ci, dans son invraisemblable, était le plus curieux chef-d'œuvre dupays. Je revois ce triple portail gothique, dontles piliers, les voûtes, la galerie, les balustrades avaient été fouillés par le ciseau le plusfantaisiste. Toute la vie du Christ y était représentée, et d'innombrables scènes de la Bible, et des saints et des saintes, et des anges, et des arbres fantastiques chargés d emblèmes et de signes. Pas une pierre qui ne nicreusée, pas une surface lisse, pas une clairière, pas un coin mort. On a abusé du motdentelle de pierre : c'était une dentelle de.pierre, au sens le plus littéral du terme, et silégère si transparente, qu'on eût douté qu ellepût tenir debout, si les enfants de chœur auxjoues rouges n'avaient circulé auportant quelque lutrin de cui1qu'euxmêmes.• A travers la transparence de ce jubé on pressentait une flamme, et le chœur, quand on y pénétrait enfin, était tout rougeoyant de pourpre. Le plus beau des Jordaens - une Adoration'des Mages - flambait au-dessus du maîtreautel. Et cette chaude lumière flamande, comme à Loo tout à l'heure, remplissait toute l'église vide. Les pierres blanches du iubé en portaient comme un reflet d or, les tombeaux des bas côtés amplifiaient sous cette paresse leur style et leur pompe et, aux piHers du buffet d'orgue, les ^anges^emmes étonne dans sa beauté Des chapelles tranquilles séparées des nefspar des balustrades de cuivre, des tableauxrougeoyants, un transept élance comme uneprière, un chœur bordé de tombeaux devenues couchés au sommet dans des draperiesde marbre, la dalle nue qui recouvre le squelette noirci de Jansénius, un tableau prophétique où l'on voit Ypres entourée d arméesennemies, et sauvée de leur étreinte par i apparition d'une sainte Vierge flamande deboutdans un jardin bordé de treiUis-d/or : cettecathédrale est pleine de souvenirs et toutefrémissante de vie. A côté des Halles vraiment disproportionnées avec le Présent de lapetite souspréfecture, elle reste à la mesurede la ville dont la foi ni la piété n'ont changeOn ne la visite point, on s'y repose On nyconduit point les étrangers, tant ellpeu, tant elle semble ordinairequi ne passe point., .' Pourtant, nous sentons bien que ce n est pasici qu'est le point sensible de 'cette ville, soncentre mystique cette place obscure et souvent ignorée de la plupart, ou 1 on , sentiravéritablement battre son pouls, parlersoncœur ; et une inspiration nous mène sur lahaute tour, d'où nous découvrirons peu -èrele mystérieux pôle magnétique autour duquelpalpite la cité. . Comme de là-haut elle apparaît trop grande, trop large, dépeuplée — elle qui comptait jad?s deux cent mille habitants, et qui n'en a plus que vingt mille ; comme elle s etend a faise, en jardins, en champs, en vieux hotels délabrés Jusqu'à ses remparts de terre ; et comme de ce sommet nous pouvons dans ■tous leurs détails, voir ses monuments, ses rUêesS|luY^l penchés se reflètent dans lesfossés dormants qui baignent les casemates,des églises ont des aspects de forteresse unSotiital érige non loin de nous son pignonRenafssanceg blanc et or, le musée nous offrefa façade charmante ^autrefois, et voici à nospieds cet ensemble, unique au monde, de toits,de cours, de tourelles; de colonnes, que fontles Halles et leurs Prolongements la cathédrale et ses annexes. Soudain a la basemême de la tour, en nous penchant à micoi£s sur la balustrade, nous découvronsun carré de verdures et de pierres, un petitcloître fermé, où un pressentiment .nousappelle Ilsemble que personne, depuis dessiS n'en a foulé les chemins envahis parl'herbe n'en a troublé la contemplation immobile Descendus du clocher nous allons2âr des portes, des ruelles, des couloirs etSes pourboires, y atteindre. „,«„,,«, La dernière porte grince, .qui ne souvre presque jamais, et nous voici sous le- promenoir voûté, appuyés aux colonnettes étreintes p^r un herre éperdu, respirant . le mystèmde ce trou deF silence.. Une singuliere tiédeur erre autour du petit jardin, au centre duquel un vieux arbre tordu ressemble à une ami tourmentée. Et,tout autour dans la autour, demi-obscurité du cloître, des statues nierr© apparaissent comme des visions. iSnte auTmains passionnément jointes vier- sommet, plus gros qu'avait sculptées un artiste hardi de la Renaissance, semblaient cambrer leur torse plus gS extetiques, Agîmes et symboles tombés les chapiteaux rongés par les plantes Ce cloître de Saint-Martin, dont personne, na.jam ais parlé, nous le sentons bien, « est la cellule essentielle de cette ville, sa parcelle la plus inoubliable II semble que tout ce qu'elle a pu°avor7 d'inquiet, de tendre.de^o^™j d'illuminé se résume dans ces statues, cette Sédeur ténébreuse, ce carré de soleil cet arbre tordu par les doutes, c'est le cloître de Jansénius, l'nérétique par excès de crainte, rhomme au cœur de flamme qui ne croyait pas à l'amour de Dieu. 11 dut se promener ici, menacé ot scrupuleux, méditant des textes creusant des mots, bâtissant son system^ tremblant de peur, orgueilleux et humble, les ymx ardents "tes 'levées glacées. Commeon comprend ici, comme on goûte amèrement cette tragédie intérieure I Comme on se sent au cœur "du cœur de cette Ypres, dont la mystique est orgueilleuse et sévère avant d'être tendre, au fond de l'alambic où, avec te son retombant des cloches, la gloire des moim- vers la mer avec lui doucemenf sauvagp .inr,* j» fit .nt » _9 — fièrement, pour prendre leur part à l'allégresse de cet ensemble. C'était si étonnant dans cette ville blanche et pure, ce foyer de gloire et d'amour. Nous avons déjà vu et retrouverons la même chose dans toutes les petites cités de Flandre. Elles ont des aspects de béguines ; mais les béguines, dont Rodenbach n'a guère vu que le sourire et la cornette, ont souvent des âmes passionnées . L'impression la plus suave que l'on emportait de Dixmude c'était au Béguinage qu'on l'avait prise. Le Béguinage de Dixmude ne ressemblait pas aux autres. Ce n'était pas, comme à Gand, toute une ville blanche, comme à Diest et à Louvain un mystérieux quartier virginal, fait de ruelles entrecroisées, comme à Bruges un doux cimetière de, vivantes, près d'uii lac liante par les cygnes ; ce n'était pas le Béguinage convenu des poèmes: un canal, un boulingrin, des lis dans le clair de lune, des fantômes blancs égrenant des chapelets mélancoliques ; — c'était, tout au bout de l'agglomération, derrière l'auberge du Papegai et la maison des gouverneurs espagnols, une porte de bois que l'on poussait, et une cour qui s'ouvrait, assez petite, triangulaire, avec une chapelle minuscule tout au fond, et vingt maisons alentour. Rien de désolé, d'endeuillé, de nostalgique. Ce Béguinage n'était qu'un jardin toujours rempli de vives fleurs. Dès le printemps les crocus y levaient leurs lampes ; à la fin de l'automne d'immenses buissons d'astères y faisaient encore, parmi la blancheur des maisonnettes, l'air violet et odorant. En été, c'était une débauche de couleurs et d'odeurs. Ces naïves fleurs dès couvents, ces dahlias, ces pivoines aux joues flamandes, ces lis balancés par le vent, ces roses trémières qui tendaient éperdu ment vers le soleil leur thyrse fleuri se mêlaient aux roses blanches et aux glaïeuls pareils à des glaives d'ange. Tout cela se haussait, déferlait, bouillonnait ensemble, débordait des parterres, retombait sur la pelouse, envahissait le chemin, escaladait les murettes qui séparaient la cour Quand on s'éloignait de Dixmude par les prairies de l'Yser, ce que l'on cherchait, en se retournant, ce n'était ni la tour sculptée de l'hôtel de ville, ni le gros clocher de l'église, ni les fines tourelles d'ardoises des chapelles de couvents, c'était le petit coin de faubourg où donnait le Béguinage embaumé, au-dessus duquel on croyait toujours voir flotter dans l'azur un petit nuage léger, fait de lumière, d'effluves et d'encens. . V NIEUPORT AU GOUT SALÉ Petits bourgs traversés ou aperçus, qui vous eût dit voués au deuil et à la gloire ? Caeskerke, Oostkerke, Stuyvekenskerke, Tervaete, Pervyse, RarnscaipeiHe, Saint-Georo-es. villages fleuris et florissants... "Vous vous donniez la main autour de Nieuport la morte, comme de jeunes paysannes roses qui, en dansant leur ronde, auraient veillé sur un tombeau... Dès les premières maisons, plus silencieuse encore que ses sœurs, Nieuport pénétrait ses fidèles de son silence. Ses rues étaient si vides qu'elles semblaient larges, larges, et ses maisons étaient si basses, si basses, qu'on devait pour y entrer baisser la tête. Elles étaient peintes d'un badigeon jaunâtre qui rappelait le vœu imprudent formulé naguère devant Ostende par l'archiduchesse Isabelle, et que de plus délicats, plus soucieux de couleur locale que de souvenirs historiques, comparaient à la teinte de la morue salée. Et quoique le vieux port fût presque inactif depuis de bien longues "années, une odeur de poisson en venait, mêlée au persistant parfum du goudron et du bois de Norvège... Goût de la mer, goût de la mort, on les savourait jusque dans l'église parmi les cuivres et les ors. Tout au bord de la ville la vieille collegiale s'enfonçait dans la terre ; un terre-plein ombragé de grands arbres précédait son portail .Si et ' «J beau soleil matinal, l'ombre pommiers qui s'étend sur 1™ sot blanche petite châteaux de briques sculptées se une ville du L'hôtefde vmee de8U ii .tV,estIaGrand'Place reluit au solen'de tou?^15?1?? Amande," verts. Ses toits à l'esoa^nntaPetlts ,carreaux piel par leur double eSSiPi? escaladent le large porte latérale s'nnvC rallerdePierre. Sa ulablesl0n e!d de eS sber^es '0ntde! affaissements sa basse troisième et longue côté, der- Un rL??£ «nfedeux murs8 o^ ^ V5™*J£* ?oe ,S„?ÎS?^ auxP^ons éta- diront comme sous une voûTe,^^^ bout de l'eue, au tôte, nous mense vaisseau oS7ét«tot' ™m™ dansrim ^dernière rumeur desforces memSOuffle > time; u\3*Kai±trnnve»v i«" rgues. leur et de mystère1 : leSs1iV&S E^ite église Inst hautes, les tombeaux des riches * homme* rautrefois multiplient dans les bas côtés leurs inscriptions pompeuses, l'autel s'érige au fond l'un large chœur, et, aux murailles des tableaux éclatants chatoient de couleurs, de •■raperies et de chairs glorieuses. De Crayer lut passer par ici et ses élèves y œuvrer. Les lourpres s'envolent, les mains se joignent, es chevelures se dénouent, les âmes s'abîlent dans une lumière à la fois charnelle et surnaturelle. C'est la prière flamande des óemps de prospère richesse, quand le mystiisme était truculent et la matière sanctifiée tuand le ciel apparaissait aux fidèles extasiés omme un jardin aux pommes rouges où des •ourgeois contents, sous l'œil bienveillant de Heu, mangent du riz au lait dans des cuillers l'argent vermeil. Tant pis si l'orgue s'est tu i notre entrée. Une musique de fête céleste un bruissement d'étoffes, des effluves d'aaour emplissent le monument d'une vie ardente. Et les quelques cierges qui se consument devant la Vierge des Douleurs, haussant leurs flammes jusqu'aux rais écartâtes et iolets des vitraux, semblent embraser l'omll? pst un temnle de — 10 — 11 — châsse gothique, et je me souviens d'un jour où, du bord des dunes, je les vis surgir d'un nuage d'orage qui les encerclait à la base, et flotter dans l'irréel comme une ville portée par les anges. Fumes la Vierge, Fumes la Sainte, dernier refuge de nos rêves, capitale du beau silence ! Nous arrivons par les ruelles. Une femme en capuchon noir, comme nous longeons la rue du Chanoine-Blanc, nous salue à mivoix d'un geloofd zy Jésus Christus : loué soit Jésus-Christ ! Les passants sont rares. Parfois l'un d'eux, s'effaçant sur un trottoir, ouvre la porte d'une boutique dont la petite sonnette grêle s'agite et se balance indéfiniment... Au bout d'un passage étroit voici le célèbre marché qui chaque mercredi, pour quelques heures, se peuple de cent bâches grises. Tout Fumes est sur ce marché : l'hôtel de ville, charmant édifice que précède un perron léger, le palais de justice qu'achève un beffroi de briques et d'ardoises, l'ancienne auberge de la Pomme d'or, si fière d'allures que les officiers espagnols en avaient fait leur' résidence, le corps de garde un peu penché, la haute maison du Pélican aux trop délicates croisées, vingt boutiques aux façades pittoresques, toutes sculptées différemment par d'anonymes modeleurs, et, bien haut, par-dessus les toits bien rangés, les deux églises se faisant face, Saint-Nicolas à la grosse tour, Sainte-Walburge au clocher pointu. Promenade au soir tombant dans SainteWalburge. Une lumière qui n'est presque plus de Ja lumière tombe des vitraux historiés, les boiseries des stalles luisent doucement sous cette caresse, quelques lampes de verre brûlent devant d'humbles autels, des saints naïfs se regardent avec bienveillance : saint Roch, qui ressemble à un pêcheur dé moules, et qui lève très haut sa bure pour montrer sa cuisse blessée ; saint François-Xavier vêtu de son surplus,et dans l'occiput duquel on a enfoncé, à l'aide d'un long clou, une auréole de fer blanc,, sainte Walburge encadrée de ses deux frères, qui conquirent le ciel avec elle, et saint Idesbalde, le grand patron de la contrée, l'auguste fondateur de la proche abbaye des Dunes, qui a un regard bon et glauque, comme la mer du Nord aux jours de printemps. Autrefois des groupes pieux, plus grands que nature, étaient encastrés dans les murs du chœur. Le premier évoquait la flagellation : un Christ tragique et dénudé était cinglé de coups de lanières par des bourreaux aux cheveux noirs, aux yeux ardents, vêtus d'uniformes de lansquenets et de reîtres. Un sombre sang, en longs filets coulait sur sa peau mate, dans les creux de son corps meurtri. L'autre mettait en scène une mise au tombeau. Le cadavre divin, pleuré par Jean et les saintes femmes, était habillé, selon les fêtes et la saison«• liturgique, de robes de pourpre, de linceuls de lin, d'aubes de dentelle. Des cierges brûlaient nuit et jour devant lui, mettant des reflets sur ses joues maigries, et dans les lourds cheveux de Madeleine et de Salome, brunes comme des Andalouses... Dans la muraille où furent ces groupes on dirait qu'un feu couve encore. VI LiÇ VILLE DE DIEU La religion espagnole, si ardente et si tragique, a flambé dans cette douce église, d'une flamme noire. On sent encore, dans les recoins, un peu de son inquiet et sourd frémissement. Et dans les bas côtés, un vieux tableau de confrérie est frère de celui devant lequel se convertit enfin, d'après la légende, Don Juan de Mara fia : le Purgatoire brûle comme un vaste incendie, les âmes nues lèvent leurs bras oar-dessus les vagues de feu en une prière éperdue.. Du centre de la fournaise s'élève une coupe qui s'élargit en bassin, et sur laquelle est dressé le Sauveur saignant pour les hommes. Il souffre. Il pleure du sang, il verse par tous ses pores des ruisseaux de sang. Et ces flots de douleur divine, coulant dans le bassin, débordent sur le brasier. Chaque fois qu'une âme est touchée par une goutte qui tombe, elle devient lumineuse, et s'élance vers l'azur suprême. L'inscription explique ce sublime et grossier symbole : noaibabvjilvr in sangi/ine a fini, elles seront blanchies par le sang de l'agneau... T^e mélange dans ces Flandres, au temns d'Albert et d'Isabelle, du sang chaud de l'Espagne avec la riche sève de la race a laissé des traces à travers les générations. Dps enfants blondes aux yeux noirs, des pêcheur* qui semblent débarqués de Vigo ou de la Corogne. des paysans qui portent des noms de ducs empêchent d'oublier la fière fusion qui se fit un iouir entre notre rêve et sa fièvre. Le sans- flamand d'ailleurs vainquit en général l'ardeur espagnole. Ne voilà-t-il pas la pierre tombale, simple et boure^o'se, de Jean de Valléjo, greffier de la châtellenie de Fur- ©

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'Yser par Pierre Nothomb: la feuille littéraire belonging to the category Oorlogspers, published in - .

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Periods