L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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16 October 1916
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s.n. 1916, 16 October. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 18 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/862b854j30/
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gôme Aitnee N°. 7Z3 S cents l^uw<£Sï se octobre flç»i6 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOOHBURCWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblet, Comité de Rédaction: j René chamtoryj Emiie Pail,Paré. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234—240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents !a ligne. .... La langue frisonne Comme le an le grana lusouzitm xu.cn uc-Brun: ,,Dis-huit siècles ont vu le Rhin changer son cours et l'océan engloutir ses rivages, la nation frisonne est restée debout comme un monument historique, digne d'intéresser également les descendants des Francs, des Anglo-Saxons et des Scandinaves."Nous recommandons aux Belges que les circonstances retiennent en Hollande et qui sont quelque peu épris de glorieuse^ histoire, d'études littéraires et linguistiques de s'adonner à l'étude de l'histoire et de la langue frisonnes. Cette nation qui intéresse plus la France, à laquelle les Francs donnèrent leur nom, et la Belgique en général, que telle ou telle partie de notre pays en particulier, peut retenir à un égal degré l'attention de tous, les Belges. Ceux auxquels un ^ long séjour en' Hollande a permis de s'initier à la langue et à l'histoire hollandaises trouveront, sans sortir du pays, dans l'étude du passé et du présent de la Frise un champ entièrement nouveau d'observations, qui les amènera à étudier un peuple plus rapproché des Scandinaves et Anglo-Saxons d'avant la, conquête normande que des Hollandais, un peuple dont le langage rappelle celui des Norbhmans, ces toîs de la mer qui firent trembler l'ancien monde et découvrirent l'Amérique quelque 500 à 600 ans avant Christophe Colomb. Lç voyageur superficiel qui se contente de visiter rapidement les villes n'aperçoit guère, à part une différence de types et de costumes nationaux, de contraste entre les autres provinces hollandaises et la Frise, qui est d'ailleurs d'un loyalisme parfait vis-à-vis de la Neerlande, dont elle se considère comme une des parties intégrantes. La langue frisonne n'apparaît en effet pas plus dans les-administrations et services publics que dans l'enseignement; on l'entend toutefois encore dans les temples et même, tout dernièrement, il y a quelques semaines, à un© des séances des Etats provinciaux de Frise, bien qu'elle ne soit plus la langue officielle du pays depuis le 16e siècle. Le peuple frison a néanmoins conserve son langage et il est encore bien vivace, non seulement dans la Frise occidentale, la Drenthe et la province de Groningue, mais également dans la Frise orientale, ,qui fait partie de l'empire d'Allemagne; les Frisons qui émigrent ne l'oublient pas ; ils aiment à le parler et à l'entendre : Amsterdam voit se donner l'hiver des représentations théâtrales en langue frisonne. S'adonner à l'histoire de la Frise, c'est évoquer un passé lourd de gloire; c'est repasser les destinées du seul ancien peuple de Hollande qui ait conservé son nom au cours des âges, depuis le temps de Tacite jusqu'à nos jours; c'est étudier une race épiquement éprise d'indépendance, résistant à Charles-Martel, s'opposant à Charlemagne, qui ne put les contraindre au service militaire, mais reconnut l'excellence de leurs lôis en les faisant recueillir dans le livre de l'Asega. La féodalité voit les Frisons secouant le joug des comtés royaux et formant une ligue qui comprenait les contrées de Frise occidentale, Westergau et Ostergau, Drenthe, Groningue, Enider^ et Rustringen, dent le9 représentants se reunissaient tous les ans sous l'arbre de la liberté (Upstal-boom) à Aurich et dès le jnilieu du 14e siècle à Groningue. La fin du moyen âge est pour les Frisons une période de luttes âpres, acharnées, contre les comtes de Hollande, contre Guillaume II, roi de Germanie, qu'ils mirent à mort en 1256. _ Les comtes de Hollande parvinrent enfin à soumettre la Frise après des combats qui durèrent pendant tout le 14e siècle. Etudier la langue frisonne, c'est étendre ses connaissances linguistiques au domaine de l'Anglo-Saxon, ,du Norois, langue ancestrale du Danois, du Suédois, du Norvégien, de l'Islandais; c'est s'approprier une langue bien parlée par une élite de lit-tératsairs ou par le peuple, mais qui se refuse à l'embourgeoisement, qui en altère immédiatement les propriétés, parce qu'il y introduit du hollandais stéréotypé d'écoles moyennes, parce que le hollandais est l'instrument d'échange mental- d'une race •calme, froide, concentrée en elle-même, recherchant l'expression concise, abstraite et matérielle, alors - qu'il faut à la race frisonne vibrante, passionnée et imagina-tive un langage plus doux, plus souple, se prêtant à l'expression du sens poétique, aux méthaphores, aux figures de mots et de pensées, faite pour l'humour, comme dans les mille et un proverbes dont le îrison resté lui-même est. si prodigue. Le moins officiellement instruit des Frisons, et peut-êhre celui-là plus que les autres, paiVe qu'il n'a pas été déformé et déraciné par l'école et qu'il a conservé la pureté, de son langage, est souvent humoriste ou poète sans le savoir, comme ces descendants de grandes races dont la noblesse se révèle dans des détails qui pour eux passent inaperçus, comme ces pâtres d'Italie qui se récitent- des vers du Dante avec une parfaite intuition poétique, pour satisfaire leur sens de beauté antique. Etudier la littérature frisonne, c'est pour tua étrange^ réveiller une belle au bois i /* dormant inaperçue depuis des siècles, dont l'isolement a préservé la pureté et la fraîcheur, une belle toute prête à pencher vers lui une douce figure casquée d'or et de blonds cheveux, à lui conter de rieuses légendes où l'amour se mêle à l'humour, à lui narrer sur un ton d'enchanteresse d'hé-roïqUes exploits dans une nature de rêve où chaque chose a une âme, à le laisser ena^ mouré d'elle pour jamais par la seule force de la grâce et du sourire. Forjit niy net! faire te mauvais patte, Le Moniteur Belge contient un rapport au Roi suivi d'un arrête édicté contre les personnes qui, dans la question de l'Université de-Grand, ont tendu la»main à von Bissing. Ce problème, dit le rapport, était en étude au parlement avant la guerre. Après la guerre, le pouvoir législatif aura pour tâche d'en trouver la solution. C'est une question nationale qui ne peut être tranchée que par la souveraineté de la nation. Des savants et des écrivains, appartenant au groupe des dirigeants du mouvement flamand, refusent de donner des cours dans une institution où flotte le drapeau allemand. Deux maîtres illustres de la sçience historique belge ont été déportés en Allemagne. Pourtant quelques-uns de leurs compatriotes ont oublié leur devoir. Des fonçtionnaires ou des particuliers, traîtres à leur patrie, < ont répondu à l'appel de l'ennemi et ont consenti à donner des cours soUs le contrôle de la force occupante. Cette attitude déplorable forme un contraste frappant avec l'attitude admirable et ferme de la population tout entière. Les fonctionnaires indignes qui fraternisent avec l'ennemi cesseront pour toujours d'appartenir au service de l'Etat belge. Les diplômes -décernés par la nouvelle Université n'auront aucune valeur vis-à-vis des lois en Belgique. C'est pourquoi le gouvernement annonce l'arrçté royal suivant : Art. 1. Les fonctionnaires belges et les particuliers qui ont accepté de donner des cours ou d'occuper des fonctions à la nouvelle Université de Gand, instituée par l'autorité allemande, et qui sont porteurs du signe distinctrf d'un ordre national, sont déclarés rayés de cet ordre, indépendamment des mesures auxquelles ils seront exposés plus tard. Cet arrêté royal, édicté au .grand quartier général belge, est signé par les ministres Poullet et baron Beyens. * * * Le Korresp. bureau Norden, de Berlin, mande lue la Vlaamsche Hoogeschool de Gand sera mverte le 25 octobre. Tous les élèves allemands lui. étudient à Gand durant l'occupation, par ïécision du ministre de la' justice de Prusse, verront léuy, mois d''études compter comme si :eux-ci avaient été passés dans une université l'Allemagne. Donc, les Belges inscrits aux cours vont voisiner avec des Boches? Donc, les professeurs flamands vont enseigàer aux fils de ceux qui 3nt brûlé nos villes et martyrisé nos enfants? D'est le comble. Une flotte formidable M. Alfred Noyés, racontant une visiteaaux chantiers de la Clyde, écrit : ,,L'Angle1gr^e a perdu... torpilleurs dans la bataille du Jutland. J'ai vu un chantier^ où, durant cette même semaine, on a lancé quinze nouveau* torpilleurs. Et en outre je vis des rprântités de navires prêts à les suivre. Si .'Angleterre perdait la moitié de sa flotte de-nain, elle posséderait encore une flotte aussi nombreuse qu'au début de la guerre. On n'a jamais construit autant de navires dans ['histoire du monde. ,,Je vis en voie d'achevement dans ces chan tiers une 4flotte de torpilleurs, une flotte «le sous-marins, une flotte de croiseurs de bataille qui, en elles-mêmes, constitueraient une marine formidable pour quelque pays que ce soit. Là aussi il y avait certains ,,navires mystérieux" d'un tout nouveau modèle, qui Dnt été construite dans une enceinte spéciale, pour les mettre à l'abri de regards par trop inquisiteurs. ,,Je vis des sous-marins plus grands ju'aucun autre construit jusqu'à présent, et les croiseurs de bataille pouvant dépasèer en vitesse quelque navire que ce soit dans lo monde, ët beaucoup plus grands que tous les bateaux de guerre connus. ,,Deux ans avant la bataille du Jutland la construction des marines de commerce avait été pour ainsi dire abandonnée. Toute l'énergie des constructeurs dè bateaux avait été concentrée sur la marine de guerre. Depuis la bataille du Jutland, on a repris la construction 3es navires marchands. Les marteaux frappent sur les flancs de douze grands steamers. Des cargo-boats de toutes espèces occupent des centaines d'ouvriers, et, à moins que mes peux ne m'aient gravement trompé, je pense îjue le' service transatlantique sera considérablement amélioré." Il y a un an 16 octobre 1915. — Blocus de la côte bulgare par les Russes. Bataille entre Serbes et Bulgares sur la voie ferrée Nich—Salo-nique En Belgique. A Bruxelles 11 P Nos lecteurs n'ont pas oublié les lettres ^ de Bruxelles de notre correspondant parti- ^ oulier, relatives au bombardement de 1& capitale par les shrapnells allemands. Nous avons été les premiers, dans la presse, à ^ publier cette nouvelle. Pour l'édification de nos compatriotes, noua avong — ensuite — z. fait passer sous leurs yeux un extrait du ^ ,,Bruxellois", le nauséabond papier de ^ Marc de Salm et de Jean Bary. Or, voici que ,,La Libre Belgique" pu- a< blie, à son tour, un aperçu du bombarde- ^ ment. Le patriotique journal, comme notre ^ correspondant, ac«use formellement les j.( . Barbares d'avoir tué et blessé un grand ^ nombre de Belges et d'avoir démoli plu- ^ sieurs maisons. .Voici cet article: f£ Lâches Meurtriers. i » je Une fois de plus, mercredi dernier, Bruxel- C( les a reçu la visite d'aviateurs amis, et, tan-dis que la vue de nos héroïques alliés ré- p chauffait nos coeurs d'un nouveau rayon p, d'espérance, des hommes, des femmes et des j, enfants, innocentes victimes de sinistres sc bandits, étaient lâchement assassinés. Car ^ personne ne s'y trompe : ce ne sont pas le» bombei1 anglaises qui ont tué nos concitoyens, ce sont bel et bien les obus aile- C1 mands. ]• La punition stupide que l'on avait infli-gé& à la capitale lors d'un précédent raid d'avions n'avait pas produit l'effet attendu, gi et, comme les dépêches du front accusent de ^ jour en jour d'effroyables hécatombes d'Al- j, lemands en même temps qu'un recul de plus en plus marqué, l'envahisseur, dans son dé- ^ pit et rêvant malgré tout de nous mâter, décida, avec une barbarie qui rappelle les b horreurs de l'invasion, de nous dompter dans le sang. L'occasion s'offrit belle: les aviateurs, c qui, cette fois, se permettaient de menacer 17 leurs positions militaires, étaient des An- p glais, c'estr-à-dire l'adversaire contre lequel le Reichstag vient d'exhaler sa rage impuis- m santé en d'épiléptiq.ues impréciations, l'en- v, nemi que tout homme d'Etat, selon l'expres- 5 sion même du chancelier teuton, a le devoir, ce sous peine de mériter d'être pendu, d'abat- pc tre par tous les moyens susceptibles d'être h employés. . Et pendant plus d'une demi-heure, avec T( la violence d'un véritable bombardement, gf les projectiles tombent dru sur la ville, pro- ^ jectiles à percusison, c'est-à-dire qui n'écla- d lent que lorsqu'ils rencontrent la résistance q\ d'un corps dur. Il suffit de voir les ravages • exercés par les bombes homicides pour s'en d' convaincre. D'ailleurs de nombreux témoins. le oculaires, ainsi que deux techniciens de la plus haute compétence qui ont examiné les jj( projectiles, affirment que les obus qui ont été lancés ne sont pas des obus plongeants, mais des obus rasants, preuve irréfutable de ce que les vies humaine^ qui viennent d'être si cruellement fauchées l'ont été par ^ la- volonté diabolique de meurtriers sans t;( scrupule. p Pourquoi au reste les Allemands eux- s; mêmes mettent-ils un soin si jaloux à écar- d ter toute trace de leur honteux forfait? A Pourquoi montent-ils la garde avec une sévérité prussienne devant les immeubles ^endommagés, barrant les rues où l'on pourrait voir une trajectoire qui les compromît, défendant même se de s'arrêter, ne fut-ce qu'un instant, à( devant les maisons atteintes? Pourquoi, si d< ce ne sont pas les bombes qui n'avaient pas ^ éclaté, notamment une bombe tombée dans un de nos squares ! Si réellement les engins p( homicides sont des obus anglais, que ne les q, expesent-ils pas dans un local et que n'invitent-ils le public à aller les voir? Ce serait h< là une occasion unique d'essayer de nous N exciter contre nos alliés d'outre-mer; et " Dieu sâit si les Allemands s'emploient à £ nous les faire haïr! Enfin, d'après de m-ul- g( tiples témoignages émanant de personnes pondérées et absolument dignes de foi, un ai officier allemand aurait avoué ,,que les v< commandants du tir avaient perdu la tête" ! p On ne peut pas confesser plus ingénuement n son crime. ' Il est au reste totalement impossible de supposer que nois amis aient chargé d'une p mission aussi importante que la destruction n de positions militaire® des aviateurs à ce la point ignorants des lieux qu'ils aient pris qi l'avenue Georges Henri pour le hangar d d'Etterbeek èt la rue de l'Activité pour j* celui d'Evere, cela en plein jour et par un temps clair. La vérité crève les yeux- et ^ von Bissing lui-même, qui a poussé le cy- nisme jusqu'à faire visite aux parents de q, ceux que ses sous-ordres ont fait tuer, ne a parviendra pas à donner le change. ® Les Teprésentants des pays neutres, ceux notamment des Etats-Unis et d'Espagne, ^ ont procédé à des enquêtes minutieuses) et ^ l'on prête à l'un d'eux des paroles d'éner- m gique réprobation contre l'acte d'inquali- ei fiable barbarie commis sous la responsabi- d: lité du pouvoir occupant. d Tout cela n'empêche pas les communi- d' qués officiels de Berlin d'affirmer avec une e effronterie révoltante que les bombes an- ^ glaises ont tué 13 Belges et blessé 28 autres. m Comment les infâmes menteurs qui rédi- rr. ocrent .ce bulletin ne se disent-ils pas que, _ d loin de les croire, après ce qui vient de se i passer, on le® accuse encore au contraire d'avoir tué récemment dans des conditions analogues nos pauvres compatriotes de Gand. Mais, ce qui stupéfie toute imagination, c'est de voir ,,Le Bruxellois", qui ne peut, dit-il, ,,pour des raisons de censure que le publie devine, citer les noms des rues ou des quartiers ravagés", écrire une colonne d'invectives contre nos alliés et conclure ,,que les Anglais font fi de tout droit des gens, que le sentiment de réprobation grandissante qui accueille des promenades aériennes des aviateurs de l'Entente èst légitime, et que l'opinion ne saurait assez protester contre cette forme inédite dè la Barbarie inaugurée par des nations soi-disant championnes de la Liberté et du Progrès". Hélas ! ce n'est pas seulement de la stupéfaction que l'on éprouve,, c'est aussi un liaut-le-coeur, car comment peut-il se trouver un journal assez infect que pour insérer danf? ses colonnes un tel monument de honteuse fourberie et de répugnante duplicité; comment peut-il se trouver un Belge assez vendu que pour -insulter aussi ignominieusement à la douleur des familles de compatriotes tombés sous le fer meurtrier d'un ennemi doublement odieux ! * * * Nous avons assisté aux funérailles de nos concitoyens traîtreusement assassinés par l'ennemi. Avec tout Bruxelles qui se pressait à l'église, nous avons tenu à leur rendre un dernier hommage, à leur donner une suprême prière. Et, tandis que devant leurs dépouilles que recouvraient les couleurs de la Belgique les accords de la ,,Brabançonne" résonnaient sous les voûtes sacrées du temple, il n'était pas> un coeur que ne soulevait l'émotion, pas un homme qui n'essuyait une larme. Nous nous inclinons avec respect devant cca innocentes victimes de la barbarie allemande qui, elles aussi, ont donné leur sang pour notre chère patrie. * * * La ,,Epoca" de Madrid annonce qu'un hom-mage auquel les Espagnols sont très sensibles va être rendu en Belgique au roi Alphonse XIII. Le Conseil municipal d'Uccle, importante commune de l'aggiomération bruxelloise, a proposé, comme témoignage de gratitude pour les bontés du roi d'Espagne envers les Belges, de donner le nom d'Alphonse XHI à l'une des nouvelles grandes avenues de la commune. Une requête officielle du Conseil communal, sollicitant au préalable le consentement du roi d'Espagne, a été remise récemment au ministre d'Espagne à Bruxelles, le marquis de Villalobar, qui vient de la transmettre à Madrid. • La pétition du Conseil communal d'Uccle, d'après le journal madrilène, a fait la meilleure impression dans la capitale espagnole. Les Belges espèrent que rien ne s'oppose à ce v que le roi Alphonse donne le consentement sollicité. - A CS o-ffu cS Nous publions, d'après notre» confrère ,,Les rsouvelles", une traduction du • manifeste des étudiants flamingants catholiques, distribué au pays occupé. Il intéressera nos lecteurs de savoir ce que pensent ces jetanes gens qui ont, de leur devoir patriotique, une singulière idée: Appel à tous les étudiants flamands catholiques Faites votre devoir patriotique. I./e danger est grand Et pressante la nécessité ! Etudiants, Un-dur > temps sévit sur nous. La Belgique a souffert de lourds sacrifices et en consent en-tore chaque jour. N'oublions pas que nos frères, depuis deux longues années déjà, sont dans les tranchées. Et dans le vacarme de la tempête, tand's que partout autour de nous les ruines s'accumulent, la chance nous a été donnée de pouvoir continuer dans le calme1 notre tâche quotidienne de l'étude. Mais 11'avons-nous donc rien à ériger en dehors de ce qui n'est qu'oeuvre normale de paix? N'avons-nous pas aussi un devoir patriotique à remplir ? Que répondrons-nous quand plus tard nos frères reviendront et nous demanderont ce que nous avons fait pour eux en échange d i ce qu'ils font pour nous ? La réponse doit clamer comme suit: Vous avez combattu pour la Patrie; nous, pendant votre absence, nous vous avons préparé une patrie plus forte èt meilleure. Chacun de nous doit pouvoir donner cette réponse pour prouver ainsi son véritable amour de la patrie.Maintenant déjà des comités commencent l'oeuvre de reconstitution de nos villes et de , nos villages dévastés. Sur nous_ aussi repose la grave obligation d'aider à la restauration qui, pour être efficace, doit être commencée dès maintenant et surtout par la préparation d'une Belgique, plus heureuse, plus saine, plus forte et plus libre dans l'avenir. Etudiants, celui qui fait le premier appel à notre plus cher appui, c'est, notre entourage Te plus proche, notro peuple flamand. Celui qui veut augmenter le bien-êtro des Flamands augmente en même temps le bien-être de la Belgique elle-même. Souvenons-nous toujours, nous1 Flamands-Belges du 20e siècle, que nous sommes les descendants abatârdis du grand peuple d'artistes, fier, libre et vaillant, qui se fit admirer du monde entier pour son profond esprit religieux et ses vertus bourgeoises et qui fit pénétrer dans tous les coins de l'univers, avec les produits de son art et do son industrie, la gloire de son nom radieux. Jamais, même pas dans les heures les plus sombres, nous no pouvons oublier que si nous sommes Belges, par l'oeuvre des hommes, nous sommes flamingants par la main de Dieu et que nous devons rester flamingants aiissi longtemps que Dieu nous conduit. C'est avec line profonde douleur que nous pensons à la triste histoire du martyr (bfulen-werk) systématique dont a souffert notre peuple flamand durant 80 années : dépouillé, comme un peuple vaincu, de sa naturelle croissance; sans enseignement supérieur dans sa propre langue ; repoussé impitoyablement par un système de gouvernement centralisateur qui francisait tout ; réduit à la portion congrue dans tous les domaines; une vie-longue de 85 années de souffrance et de lutte sans espoir pour la race et aussi pour la grande masse du peuple qui ne pouvaient, hélas!, remonter jusqu'aux causes de sa proscription et qui, en continuant seulement à essayer d'apprendre le français, le bon français, le meilleur français, remarquait à peine que cette loi de fer exerçait une influence néfaste sur tous ses intérêts et que l'on voulait Assassiner spirituellement lo peuple flamand par une poussée asphyxiante d'en haut. Et maintenant! Les flamingants forment au minimum S0 p_ c. de l'armée belge; nos jeunes gens se sont battus comme des lions! Tout le peuple flamand désire donc aussi, ardemment, et à bon droit, que cette guerre voie enfin se lever pour les Flandres, pendant 85 années opprimées, diminuées et méconnues, le brillant soleil après la longue nuit noire. Ce voeu sera-t-il accompli ? Quelles sont nos chances? Ecoutez comment Frans Van Cauwe-laert lui-même doit déplorer l'attitude du gouvernement envers les flamingants: ,,0, s'écrie-t-il, le malheur de ne pas être compris! La douleur de ne trouver aucune compassion pour ses souffrances, quand tous les sacrifices nous attendent et qu'on ne désire qu'une joie, non seulement de posséder la préparation à la science, mais de pouvoir constater une fois oncore avec nos propres yeux que notre martyr sera fructueux !" Nous ne possédons, liélas ! aucun signe qui permette d'espérer une amélioration dans cette situation après la guerre, bien au contraire. Et cependant en Flandre, c'est la Belgique, même qui est maltraitée do cette façon. Notre conduite comme Belges flamands est * donc claire : rechercher sans tarder les moyens d'offrir à nos frères à leur retour une patriè meilleure et plus vraie-, afin qu'ils puissent rapidement s'apercevoir que le sang des meilleurs fils de Flandre n'a pas coulé en vain ! Pour cela il faut que, maintenant que tant de changements vont s'opérer, c'en soit fait à la-restauration de la. paix fle la criante injustice dont ont souffert pendant longtemps et si cruellement les enfants les plus nombreux do la Belgique. Pomr de bon doit être supprimé ce que notre illustre et savant Cardinal stigmatisait un jour comme une erreur impie, inhumaine et antipatriotique : -la fureur fransqufllonne d'abrutissement du peuple. ...Nous devons pour cela entretenir en nous, défendre et répandre autour de nous, les principes qui se proposent pour but de faire de la Flandre un pays libre clans une Belgique libre. De cette façon \nous collaborerons pratiquement à la réédification de la Belgique ,,qui est absolument inexistante sans une égalité parfaite". (Frans van Caivwelaert). Il y a plus encore: c'est ainsi que nous sauverons la patrie commUne de la ruiné future. Car une chose est certaine : rétablir en Belgique la situation antérieure, qui avait été voulue, énergiquement maintenue et méthodiquement développée pour empêcher le développement du peuple flamand et favoriser systématiquement les Wallons, c'est conduire infailliblement au maintien des inégalités, au mécontentement, aux disputes et delà à pire encore : à la décadence certaine. Puisque tout indique maintenant que cette situation antérieure si misérable continuera après la guerre de par la volonté des iiaîsseurs des Flamands ; puisque ces voix de . haine, moins de deux semaines après la déclaration de guerre, ont recommencé à hurler ; puisque d'innombrables plaintes amères pous--sées par nos soldats flamands s'élèvent des tranchées du front de l'Yscr; puisque la puissance de l'intérêt personnel cramponne nos ennemis au ,,beati possidentes" ; puisque Frans Van Cau-welaert lui-même doit proclamer ,,que l'amertume déborde de beaucoup de coeurs de Flamands qui étaient venus offrir leur sang avec joie au pays" et que le dr. Van de Perre est obligé de réclamer le' respect pour nos héros; puisque de nombreux signes avant-coureurs annoncent un prochain vent de terreur fransquilionne ; — il apparaît de jour en jour plus clairement qu'il n'existe plus qu'une planche de salut pour assurer à la Flandre son droit sacré dans la Belgique de demain : régime fédéral qui trouve son application chez les Suisses, qui, malgré la variété des origines raciques, gardent oomme un seul homme les frontières de leur Patrie commune. Dès maintenant, nous devons travailler a-u sauvetage, avant qu'il ne soit trop tard. Nous devons nous .sauver nous-mêmes, et le seul moyen de sauver la Flandre, et en même temps la Belgique, c'est le gouvernement, autonome. Une Flandre libre dans uno Belgique libre! N'est-ce pas là la conséquence logique de j'idéal pour lequel -lutte la Belgique : -1e droit des petits peuples? L'application de cette superbe devise ne doit-elle pas conduire à une Belgique vraiment indépendante? Levons-nous donc, étudiants catholiques flamands, levons-nous comme de jeunes Belges pour l'Autonomie! allons dans ces graves moments vers le peuple qui ne connaît pas ses vrais intérêts et qui a la bouche pleine d'insultes seulement pour ceux qui l'aiment le plus ardemment et avcc lé plus dé désintéressement.Faites, étudiants flamands, quoi que l'on puisse dire, votre devoir patriotique ! Levez-vous pour l'Autonomie, groupez-vous, gagnez Vos proches, repoussez les préjugés (sic) et, au nom do Dieu, n'abandonnez pas le terrain à vos adversaires qui depuis longtemps déjà ont mis la main à l'oeuvre. Fondez de nouvelles organisations do combat avec des forces vives, juvéniles et fraîches. Vous devez êtré prêts à rallier le camp do notro existence menacée, Méprisez les coli-bets et les vaines railleries. Parlez et parlez volontiers des intérêts les plus hauts et les plus sacrés de votre peuple, qui sont aussi les vôtres. Surtout, avant tout, travaillez! Dans ces temps épiques, la parole est à l'action! Que -l'esprit d'Albert Rodcnbach descende en vous pour suivre avec ferveur le chemin que Henri Conscience nous a enseigné. Considérez vivement que dans cette fournaise gigantesque l'avenir des peuples se refond ^ que J nous devons être des hommes d'acier dans un temps de fer et forger d'un bras ferme l'ave- j Jt littnslta PARDESSUS % D'HIVER j 1 | depuis fl. 27.50. Hofweg 11 JrM 8a Haye. iir des Flandres comme nous le voulons. Il ne 6era pas dit que les Flandres périront iar l'indifférence coupable des Etudiants catholiques.Notre devise sera : Travailler et prier, l'un L'allant pas sans l'autre. Secoucez-nous dans cette lutte impitoyable >our ia vie! Sainte-Lùtgarde, patronne des Sandres, priez pour nous! Une groupe d'Etudiants catholiques-flamands. Nous n.'ajouterons qu'une ligne: ce groupe l'a même pas le courage de présenter, à la mite de son manifeste, la signature de ceux lui l'ont rédigé et approuvé. Jolis cocos qu3 ceux-là qui " s'abritent piteusement derrière me signature collective! Au travail', on recon-Laît l'ouvrier. —. Le soldat belge. Sous ce titre, Mme Colette Yver a publié dans le ,,Gaulois" un très bel article, dont nous détachons ces passages. N'oublions jamais, au milieu des événements nouveaux, notre alliée de la première heure. Peut-être, dans la grande mêlée actuelle qui fait fusionner tant de nations et qui nous donne la joio d'amitiés imprévues ou tardives, serions-nous tentés de nous désintéresser d'un front tranquille, sinon silencieux, où, par delà les nappes d'eau de l'Yser débordé, le petit soldat fauve monte uno garde fidèle. ,,R-ien à signaler", disent le plus souvent les communiqués belges. Et l'on cherche aussitôt dans son journal ce qu'ont fait nos alliés italiens, russes* roumains ou serbes. Mais il fut une minute où nous étions seuls ' avec le soldat - belge. Oui, je puis dire seuls, car les Russes étaient bien^ loin, les Anglais pas encore avec nous, tandis qu'une même irruption ennemie brutalisait nos frères belges et nous. Le même sort forgea tout d'un coup à deux raees bien diverses une âme unique. Tout nous devint commun. La bataille de l'Yser, où sont tombés tant de Flamands et do Wallons, tant de petits volontaires belges de dix-sept ans, de seize ans, a sauvé Dunkerque, Calais — et aussi l'Angleterre. 5ouvenez-vous de Dix-niude, où notre fusilier-marin et le fantassin belge ne furent vraiment qu'un séul soldat. Aujourd'hui d'Ypres à Nieuport, imaginons une large bande de .térte coupée- de routes rectilignes que dessinent dans lo paronama leurs rangées d'arbres. Çà et là se dréssent des pignons calcinés et sinistres; belles fermes fla-• mandes de naguère détruites par les obus Puis bientôt une mince couche d'eau vient caresser, en clapotant, ces terrés basses et plates. Alors, devant soi, c'ést le lac immense d'où émergent des îlots et que traversent de petites passerelles». Voilà l'Yser. Et si, pendant uno demi-heure, on chemine sur ces passerelles, on aborde à une terre infernale, forée de trous formidables, striée de tranchées, croisée de boyaux dont les sacs de terre dessinent le bonr-1 relet. Puis c'est un hérissement de fils de fer J barbelés, de chevaux de frise^ un interminable et imprenable ouvrage de fortification, derrière lesquels l'artillerie crache des projectiles de tous calibres. Car l'artillerie belge, soeur de la nôtre, est aujourd'hui, qu'on le sache bien en France, abondamment pourvue. ,,Situation inchangée sur le front belge" ne ; veut pas dire ,,aiicune perte". Hélas! je sais personnellement combien nos pauvres frères sont chaque jour éprouvés ! Il faut bien savoir ; que leur rôle est considérable en sa troublante immobilité. La petite .armée du Roi Albert, si grande à jamais dans l'histoire, défend depuis des mois d'obscurité un des endroits les plus importants do la ligne de front, Paccès le plus aisé qu'auraient les Boches vers la France. La masse argentée des eaux de l'Yser et la masse brune des" soldats à la large casquette forment uno combinaison solide que n'ébranlera pas le Boche. Mais à quel prix cette garde est-elle montée ! Le ~soîda.t belge no redoute pas énormément dans sa tranchée le 77. Il n'en est pâs dé même de la grosse marmite, ce qu'il appelle dans son langage imagé ,,les enfants do neuf ans", à cause do la dimension de l'obus, et qui fait de grands ravages. Pourtant, voici deux années qu'il tient ainsi inlassablement. Avez-vous pensé quelquefois au sort individuel de co gardien de l'Yser qui n'a plus de patrie, qui n'a plus de famille, qui peut se demander souvent si l'on n'a pas tué sa femme et si ses enfants sont encore vivants? Avez-vous pensé à ce que peut-^souffrir ce soldat, qui ne reçoit jamais* de lettres de sa mère? ...Pouvons-nous penser sans un sentiment de tendre reconnaissance à ce soldat qui subit les pires. malheurs dans sa patrie, dans sa famille, dans ses biens, et qui reste avec tant de bravoure, avec tant de bonne humeur même, notre défenseur inlassable? Jo dis bien, avec bonne humeur, car il m'a été donné d'admirer dans ses tranchées mêmes cette armée qui fera peut-être, avant longtemps, parler d'elle de ' nouveau, et jè sais quelle jovialité y règne sous la terre. Cette gaieté, c'est de là force d'âme, ni plus ni moins, Et j'aime mieux le soldat belge debout, lo fusil à la main et son bon sou-riro aux lèvres, que prostré sous l'accablement de ses deuils et de ses douleurs. Il sait sotif-frir noblement, sans offrir à son ennemi un asoeci. lamentable. C'est co qui nous attendrit davantage.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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