L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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21 September 1915
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s.n. 1915, 21 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 18 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/fb4wh2ff0v/
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Iière Année rè*». 333 6 cents fïQ Centimes) Mardi 31 septerrslbre 1€MS L'ECHO BELGE I l'UrJfn fàSi !a Forcer •Soasrî^ai QssoéîteSieïa «Saa paï?ai^a»t à Amstercla»ïî Seilge est notre nom de Pâmait. [joutes Ses lettres doivent être adressées Bail kisreai» die rédaction : ■ r-J.Z. VOORBURGWAL 234-24© Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. „ ., , . „, . ( Charles Bernard, Charles Herlble4, 0301 e aC ÏOÏÎ* ^ Kené Chambry, Emile F>aînîïaré. foojr les annonces, afoonnerïîeiretîis et vente au numéro, s'adresser és. l'Ailniinl»tratiah du journal: ÏV.Z. VOORBljRGWâ'L 234-240. Téléphone : !775. Abonnement f En HoESarceie fl. 1.50 par mois, payable «ai- anticipation ( Etranger fl. 2,08 „ ,, Un Nouveau Crime? ijls avouent! INcs lecteurs connaissent les détails du iaac; de Ruçtdervoorde: l'assassinat de M, ïnrv d'Udekem d'Acoz. En deux mots, Kcisaas l®s faits. M. d'Udekem s'étant feint à la kommandantur de Bruges des Iprédations commises par un officier alle-Esd installé chez lui, cet officier fut ■placé. Peu de jours après, l'honorable hatclain fut apostrophé, grossièrement ' par L individu qui termina l'entretien par la LaCe classique: nous nous reverrons. M. njdekem eut le tort de n'y point prendre Lie. Invité un beau jour à prendre place lus un auto militaire qui devait le conduire . [la kommandantur de Thielt pour une com-Lication, M. d'Udekem ne revint plus. Belques mois après on retrouva son cada-•e dans les bois de Beernem, à six kilomè-k de Ruddervoorde. Le parquet de Bruges se mit en mouve-bt. Il opéra une descente, identifia le javre et ordonna l'autopsie. A ce moment [Boches intervinrent et, d'autorité, des-jsirent le parquet de Bruges de l'affaire, op tard. Les magistrats par eux-mêmes aient déjà pu constater que le vol n'avait s été le mobile du crime puisque M. Jdekem n'avait pas été dévalisé. Ils lient pu se rendre compte également que la time avait été frappée de deux balles. On jvait plus que faire des détails supplé-ntaires et des précisions qu'aurait fournis examen scientifique par des médecins jstes. )n savait d'autant mieux que l'autorité litaire allemande, en dessaisissant le pou-r judiciaire belge, avait désigné elle-me le coupable ou celui présumé tel qui ne avait être qu'un de ses ressortissants: idividu aux menaces, officier dans Tarie allemande. Etait-ce pour le poursuivre lo punir ou bien, pour étouffer l'affaire? 'importe. Un fait demeurait acquis : les emands eux-mêmes désignaient l'assassin, avouaient que l'un d'eux, pour assouvir > vengeance, avait attiré M. d'Udekem icoz clans un guet-apens, l'avait abattu deux balles dans le dos et avait enterré cadavre dans un bois: le crime lâche et » dans sa mise en scène banale et son im-Lcable exécution. Par exemple, on voit mal où des catholi-fes allemands, qui se sont fait une spéciali-I de la chose, pourraient invoquer ici la jessité militaire. Mais, s'il n'y eut point ■nécessité militaire à faire assassiner sue grand' route un paisible citoyen, il peut n avoir à ne pas permettre en pays occupé scandale d'un procès où l'uniforme alle-pd apparaîtrait aussi abominablement fille." Et c'est bien pour cela que l'autorité Iitaire allemande s'est empressée de se Etre entre la justice belge et le meurtrier, Bt pour cela qu'elle défend à quiconque parler du crime, c'est pour cela que, le hanche 12 .septembre,, le vénérable curé [Beernem, qui avait recommandé l'âme de M. d^Udekem au pieux souvenir de ses roissiens, a été appréhendé et jeté en pri-L Et maintenant ou jamais c'èst le cas de Aire: habemus confitentem reum ! Kous n'en voulons pas plus. Les crimes de eç. d'Andenne, de Louvain, de Dînant, |t d'autres sont demeurés impunis. N'at-klons pas de nos ennemis qu'ils, donnent «faction aux mânes des victimes dont le pg fume encore sur le pavé do nos places ibiigues et sur le seuil de nos églises. Cel-Flà ont été frappées dans la folie meur-èi'3 de l'invasion par les hordes 'animait l'esprit du Dieu sanguinaire la Germanie. Mais, depuis, ce ta lui -même a été vaincu par un I je plus puissant et qui finira bien, ame jadis, par réduire en poudre le haut ?:nistre Walhal. Les assassins, les incen-u*€s, les voleurs, les lubriques et les riièges ont nié avoir tué, incendié, volé, outragé. Ils escomptent la complicité temps, sachant bien que le monde n'aime à se représenter sans cesse un spectacle orreur et d'épouvante. Et l'herbe croît ^re plus vite sur la terre molle du sou-ir que sur les tombes à peine fermées, lais voici un nouveau crime —- et, si ce i e3t pas un, que l'autorité militaire mande s'empresse donc de faire la ière, cette lumière qu'elle a eu si peur >cir répandre par le parquet de Bruges, attendant la voix du peuple, la voix de u accuse. Rien ne servira d'étouffer e voix formidable clamant justice, car y a pas en Belgique, ni en Allemagne, [ans le monde ent^r de murs assez épais, ibliettes asse.z profondes pour l'étouffer, même temps que le spectre du mal-reux assassiné de Ruddervoorde, se nt par milliers les fantômes des fusillés tant de cités naguère populeuses, ait-elle effacée la petite ta^he pour lelle lady Macbeth appelait en vain à aide tous les parfums de l'Arabie? ' reparaît maintenant plus vive, plus lante, plus rouge que jamais et elle argit jusqu'à devenir une mer comme s les cauchemars Shakespeariens. Y? * donc sortirons-nous de tout horrible, ce t^op horrible?,.. Cftarles Bernard. Il y a un an! 21 septembre- 191J/.: Nouveaux prog des troupes françaises et alliées sur la i droite de l'Oise, près de RibécoWt-lS oy puis en aval de Soissons et entre Craoi et Reims; les Français avancent Argonne; tes Allemands attaquent Troi et Saini-D-ié. En Galicie, les Russes pr nent Jaroslav et bombardent Przemysl Intensif comique Durant cette horrible guerre il se pro'd do temps à autre un intermède comique, en règle générale, c'est à l'Autriche que tu 10 devons. Nous n'éprouvons du reste auci peine à reconnaître que la double monarc s'entend à merveille à remplir le rôle de p; lasse, grâce à la maestria incomparable avec quelle elle encaisse les taloches qui lui p viennent des quatre points cardinaux. A pe l'hilarité soulevée- dans le monde entier pai grotesque aventure de Dumba est-elle caLm que Vienne nous fournit do nouveau l'occas de nous récréer quelque peu. Un écrivain viennois, Herr ïjgon Fridell, publié, tout dernièrement^, un livre dans leq 11 traite de la question: ,,Pourquoi les AJ mands ne sont-ils pas aimés?" et l'auteur arrive à cette conclusion au moins inattendi ,,L'Allemand est détesté, non pas en dépit ses bonnes qualités, mais bien à cause d'elles Voilà ce qui va rendre ,,baiha" le vie pacha von der Goltz qui, lui, après s'ê fatigué longtemps les méninges, avait, fini ] trouver que la haine, dont l'Allemand ét universellement gratifié, était „une énig psychologique !" L'Egon — ne pas confondre avec l'Aie;! — de Vienne cite ces nombreuses quaJi allemandes,, dont voici la liste, à laquelle ne nous permettons d'ajouter quelques mots: TJnc respectabilité et un honneur peu co muns. (Affaire Eulenbourg — Les traités se des chiffons de papier.) La modestie. (Deutschland liber Ailes Kulturl) La politesse: (Ce quelque chose de rampa et de visqueux qui caractériselo boche). La bonne humeur (von Bissing en tête à t< avec von Kraewell.) La naïveté (l'espionnage sous toutes : formes.) Le génie (le kronprinz.) L'hospitalité (ce dont les Allemands o abusé en Belgique avant la guerre.) La bienveillance (les Belges peuvent en pi 1er en connaissance de cause.) Après cette tirade, le thuriféraire c Boches n'est pas encore dépourvu d'encens, c il continue en ces termes: ,,C'est V,,intel gence" des Allemands qui excite surto l'inimitié des autres peuples, et la guerre. < la suprême expression de la haine que l',,i telligence allemande" inspire do toutes par Ainsi la France est partie en guerro po aboutir au ,,complet désarmement de l'Ai magne", le but recherché par l'Angletei c'est la ,,destruction de touteà les granc usines allemandes", quant aux nihilistes ri ses, ce qu'ils poursuivent c'est la ,,destruction général". Fridell termine en prophétisant que ! Allemands continueront à être détestés au: longtemps que leurs qualités caractéristiqu nationales, la modestie et l'habileté, no sero: pas la propriété commune des habitants < globe. L'intelligence (!) teutonne est en effet « tout premier ordre, et la preuve on est q" l'Allemagne s'est trompée sur le compte ■ tous les Alliés indistinctement. A part détail, évidemment... Ces bons Boches ne sont vraiment pas fav risés par la chance; ils reclamaient à cor à cri un bon défenseur, on leur a envoyé i danseurl ISgon Fridell est, sans aucun doute, i excellent valseur, comme tout Viennois qui : respecte, mais il n'est pas meilleur avoc. d'une mauvaise cause que l'Autrichien n'e bon soldat ou diplomate avisé. Néanmoins rendons grâces à ses pirouette qui, lui ayant assurément troublé quelque pc le cerveau, nous ont procuré, en ces tem; de tristesses, un moment de douce gaîtél Croix Rouge de Belgique Monsieur le Sénateur Vandewalle a bie voulu se charger de recueillir à Haarle: quelques souscriptions, pour V oeuvre de i Croix Bouge de Belgique. Les quelques réfugiés belges de ceite vill ont apporté à l'IIotél Sint-Jans leur obo. petite et grande. Chacun veut collaborer au soulagement ât souffrances horribles de nos blessés en sout nant, dans la mesure de ses moyens, l'oeum admirable et combien humanitaire de la Croi Rouge de "Belgique. 23e liste générale de souscription: Eug< Van de Wallc 20.00 fr Max Feltheim — ». 20.00 , Mr. Willenz Feltheim 20.00 " Mr. Engclen . s.00 " I. Bobijns 20.00 „ Gaston de Declcer /f0.00 Léon Fuchs 50.00 ", Maurice J/esanfants s.00 „ Wjfnen - -, 5.00 A. de Decker - 20.00 ,, Zcldcnrust — - 10.00 ,, Ad. Bobijns — 10.00 fl, Castelein — 5.00 „ Jacques Braye 5.00 „ Mme Dreyfus — 2.50 y, Produit d'une liste de quelques amis à Zo,ndvoort 37.50 „ Totaux au 15 septembre reçus au Secrétariat Général 86 Lamge Voorhout à La Haye: 76^350,1% fr. En Belgique. A Bruxelles» me L'eau de Cologne est devenue l'eau de Provence, à Bruxelles, et ce patriotisme s'est fait sentir jusque... chez les pâtissiers, et l'on ron sait qu'il y en a, à Bruxelles, plus que jamais! Vous connaissez ces gâteaux dorés, en forme de boules, faits d'une pâte-à beignets et contenant de la confiture. Jadis on les- appelait: ,,Boules de Berlin". Aujourd'hui, chez tous les pâtissiers, l'étiquetto qui les signale porte ostensiblement: „Boules de l'Yser". * * * Au lieu de prendre de l'extension, le service postal réorganisé par les Allemands va uj{. diminuant... Il est impossible de faire parve-nir des correspondances dans les villages )Ug même importants qui no sont pas à proximité ne immédiate d'une grande ville. Enormément de l lettres reviennent aux expéditeurs avec cette mention: „destination inaccessible." la- * * * ar- Le savon a atteint des prix inabordables, ine Pour avoir du bon savon noir, il faut payer ■ la j Fr. 2 lo kilogr. ée, ( Le jambon se vend actuellement Kr. 10 le ion ( kilog. ! 1 * * * a L'éditeur Vromant a été condamné à trois -Tel mois de prison et à une amende de mille markej le- pour avoir publié une édition du "King A1- en bert's Book". Le: * * * ^ Depuis quelques semaines» les boy-scouts ux belges avaient recommencé leurs, exercices, _re en uniforme. C'est chose interdite à pré- ar sent. Von Bissing prétend défendre ait tous rassemblements, cortèges, -promenades no en groupes. * * * Les fruits sont toujours à bon marché. tes Le beau raisin vaut 60 centimes le kilo. Mais la cherté des vivres augmente con-m_ tinuellement. , * * * nt Arrêté concernant la ea-si* du bïo et de la farine provenant des récoltes précédentes: Art. 1er. Mon arrêté du 30 juin dernier (Bulletin officiel des lois et arrêtés no. 91 du 5 juillet dernier) concernant la saisie du blé et de la farino do la récolte de 1915 est rendu applicable au blé et à la farine des ;es récoltes précédentes." Art. 2-. Le présent arrêté entra immédiatement en vigueur. (s.) Von Bissing. * * * ir- Le nouvel hôtel communal de Schaerbeek sera inauguré le 1er octobre. es ar _ u. A Anvers. 111 (De natre correspondant particulier). n_ Parlons un peu de l'affaire. Ba<eyens, :s. comme on appelle ici le guet-apens tendu ur par les Boches au café ,,De Zwaan", rue e- des Emaux. ro On dit que le propriétaire de cet établis-os sement faisait métier de centraliser les let-^ très à destination de l'Angleterre et du front. Une servante, mise à la porte, ,,mânes gea le morceau" et dénonça son ba^s. Un si coup de filet fut envoyé un après-midi et, es parmi une quarantaine de personnes arrê-it tées, on reconnut M. Grégoire Baeyens, chef du secrétariat de l'hôtel de ville, fonotion-^ naire très.décoré, très sympathiquement con- nu et apprécié. ■|e M. Grégoire Baeyens venait ranquille-ment prendre une chope de bonne bière nationale, sans plus de façon. o- Lorsqu'il entra, un mouchard boche 6e et précipita vers lui et lui demanda : 111 —- Vous avez des lettres à expédier? — Du tout, riposta très calmement le ; fonctionnaire. Je viens boire un verre de !t fcièr«-st Et il s'assit. Mais les mouches, qui désiraient tenir une s, proie importante, ne l'entendirent pas ainsi. lU M Grégoire Baeyens, malgré ses,dénégations ls et bien qu'il n'eût aucune lettre sur lui, fut . arrêté et jeté en prison. Le tribunal boche l'a jugé, sans vouloir entendre la défense de ce digne et brave g homme dont le fils combat sur l'Yser. Et il ; fut condamné à un mois de prison. n Ra.demaecker, le tenancier du ,,Zwaan", n écopa d'une année et demi de prison. a La patronne du café ,,Le Pélican", place de la Gare, fut trouvée en possession d'onze c lettres à destination du front. Aussitôt des espions coururent à son domicile ou ils mirent son mari en état d'arrestation. On trouva sur l'une des lettres l'adresse de Jef s Verlinden, conseiller provincial socialiste, - qui ne connaissait rien de l'affaire en ques-c tion. Qu'importe! La prise était bonne: x 6 mois de prison. Le malheureux Verlinden, qui est malade et obligé par la faculté de suivre un régime a été autorisé à purger sa peine à Anvers où les siens pourront pourvoir à sa nourriture. Quant aux patrons du Pélican, ils furent frappés, le mari d'un an, la femme d'un , mois1 de détention. M. Rutsaert, employé au bureau de l'architecte communal Van Mechelen, se vit distribuer six mois de prison. Enfin, une malheureuse vieille femme de 65 ans, malade, et qui portait, pleine de confiance, une pauvre petite lettre qu'elle espérait voir remise à son fils, au front, fut impitoyablement jugée et condamnée à six mois de prison. Quand on est témoin de jugements semblables, où la pitié est défunte au coeur des juges, on se sent soulevé de colère impuissante. Et le levain de la haine monte et ?. submerge tout--autre sentiment - envers 4/en-vabiseeuu- * * J'aime à penser que-cette lettre vous par viendra, car je sais qu'aux frontières le Boches font montre de sévérité. Aussi bien les passeports s'obtiennent de plus en plu difficilement et rares sont les personnes qu en reçoivent. On exige d'eux une caution d 5000 marks. Et, comme les villes sont ren dues responsables du départ de tout homm< valide âgé de 17 à 45 ans, si l'un des béné ficiaires de passeport est âgé de plus de 1' et de moins de 45 ans il doit verser en plu une caution de 20.000 marks, garantie impo sée par la localité où il a son domicile. Les portes' de là cage s'ouvrent donc trèi difficilement. A L osivain C'est incontestablement sur le gac d* Louvain que l'histoire est la mieux ren seignée. Plus tard, nous connaîtrons auss les moindres détails des massacres et de: inoendies des autres villes .belges. Il es' utile d'ailleurs que nous essayons tous d'ap porter notre contribution à l'histoire de* destructions de villes belges par les Aile mands. Nous sommes, en possession de l'artich d'un Hollandais, bien placé pour apporte] sa contribution à l'oeuvre de vérité qu< tous les honnêtes gens doivent mener, er réponse à la campagne de calomnies allemandes.C'est le récit d'un témoin neutre et impartial, dont nous allons extraire les principaux extraits à l'intention de nos lecteurs Passons-lui la p>lume: Un officier allemand, le soir du 25. août 1914, monta chez une. dame, revolver à h main. Il lia rassura. Elle n Savait rien à craindre. Arrivé à l'étage, il se pencha par la fenêtre ouverte et se mit à tirer des coupe de feu ! Un autre officier demanda à Madame R— si elle avait de bonnes caves. Su: sa réponse affirmative, l'officier lui dit: ,,Jq vous conseille de vous y cacher sitôt .que vous entendrez tirer7', —ceci avant £ heures du soir, le 25 août. Le témoin de qui nous tenons ce récit a vu des soldats se canarder réciproquement; les uns étaient abominablement ivres, lee autres croyaient à "l'irruption des troupes alliées.' Plusieurs militaires, en proie à une grande peur, se cachèrent dans, des caves en criant: ,,Die Franzosen! Die Franzosen!" Un habitant qui voulait rentrer cihez lui pour sauver ses effets ne le put pas. Poliment une sentinelle lui fit remarquer que la rue devait être incendiée. A ce9 faits probants, prouvés, indéniables, veut-on savoir oe que les Allemands opposent? Des témoignages dans le genre de celui-ci, écrit par le lieutenant von Esmarch (cf. ,,Kieler Neueste Nachrioh-ten") : ,,La racaille a tiré des maisons." A quoi nous répondrons que les rues brûlées sous prétexte qu'on y fit le coup de feu contre les soldats allemands sont précisément les rues les mieux habitées de la ville celles où il n'y a pas de ,,racaille" comme dit le leutenant von Esmarcfy. Il est vrai qu'au cours de son récit, cet officier romantique parle de mitrailleuses placées sua* le balcon d'un hôtel devant la gare. (Cette mitrailleuse avait été probablement placée par le cuisinier.) Il est vrai aussi que von Esmarch a vu d'autres Hotchkiss | sur la tour de l'église St. Pierre et sur les toits de plusieurs r aisons. Il vit, lorsque j le feu fut mis à la ville, que ces ,,frank-tireurs" étaient ,,l'écume de la société, si sauvage et si sale qu'il n'en avait jamais vu de pareille de sa vie!" Notre héros va être blessé : quatre balles de ,,mitrailleuses", dit-il, et des écorchures. Un cheval emporté le renverse: un chariot lui passe sur le corps. Son ordonnance le sauve et ce héros spartiate trouve la force nécessaire à prendre le commandement de sa compagnie ! Ce Koepenic/h de contrebande fut conduit ensuite à l'hôpital sous le feu des balles et des mitrailleuses (toujours !). Et voyez la barbarie des habitants de- Louvain: ils tiraient même sur l'hôpital. On en voulait en vérité à ce von Esmarch. Sans doute aura-t-il cru. qu'on le prenait pour un personnage plus important sur lequel on s'accorde, à Louvain... et ailleurs, à faire peser la responsabilité de la guerre actuelle. Ce que von Esmarch est devenu, nous l'ignorons. Sans doute enfermé dans un sanatorium... Pour un tel ébranlement du cerveau, il faut du repos, beaucoup de repo6. Il n'est pas impossible, à tout prendre, que cet officier ait été la victime de ses propres soldats- On connaît les traitements barbares en pratique dans l'armée allemande. Précisément, avant que la guerre fut déclarée, un membre socialiste du Reichstag annonça qu'il avait rassemblé un dossier formidable contre les cruautés dans l'armée. II apportait 200.000 preuves, — ce qui est vraiment kolossal ! U est hors de doute que plusieurs officiers allemands, morts pour la patrie, sont tombés sous les balles de*leurs soldats. Tel le général qui s'était installé à Aerscliot. Il faut que dans les conditions de paix — et ceci n'est pas le désir d'un seul Hollandais, mais d'un grand nombre de mes compatriotes, — les officiers coupables d< massacres, ceux qui ont ordonné de mettre des villes à feu et à sang, ceux qui ont laiss< piller, voler, violer, ceux qui ont commandi la destruction de la cathédrale de Reims, d^ halles d'Ypres, etc... soient livrés aux pa.y où ils ont commis leurs crimes et jugés pa les tribunaux militaires de ces pays. £1 es impardonnable qu'au XXe siècle de officiers se soient laissé aller à une- bar barie sans exemple. Que faisait, par exemple, von Manteuffe pendant le sac de la ville? Assis devant porte d'une opulente maison, il buvait tran quillement un bon verre de vin ,,réquisû tionné", tandis qu'un phonographe lu jouait des airs gais ! Ce Manteuffel fu d'ailleurs redoute de ses soldats en tempj de paix. Il avait, au régiment, une réputa tion de barbare. Un déserteur a assuré ; notre correspondant n'avoir pas vu de francs-tireurs. Mais ses chefs lui ordonné rent de se montrer impitoyable parce que les habitants avaient empoisonné les eaux racontaient-ils. Les Allemands ont fait imprimer de; cartes postales représentant des femmes qu: vident des casseroles et des pots d'huilt bouillante sur le6 Allemands tandis que les hommes tirent des caves ! * A cela, il est superflu de répondre. Ce sont des enfantillages auxquels personne ne croit, à part les lecteurs aveugles de Teuto-' nie. Mais les crimes ne peuvent pas rester impunis. L'heure du châtiment sera d'ailleurs terrible, non seulement pour ceux qu: 1 n'ont pas la conscience tranquille, mais aussi pour ce peuple bruyant qui a vu dans la guerre une manifestation de grandeur et de puissance ! A N^mur. Les ,,Lectures pour tous" publient lei , souvenirs de la duchesse de Sutherland. qui, dès les premiers jours de la guerro, s'engagea* dans la Croix Rouge et soigna héroïquement les blessés .dans plusieurs villes belges bombardées et incendiées. Voici un extrait de ces pages émouvantes. Da duchesse de Sutherland se trouvait alors à Namur: „Ma porte s'ouvrit brusquement et M. Winser^ notre brancardier, se précipita en criant: ,,C'est fait: ils ont mi6 le feu à 1a ville !" Il est impossible de décrire la scène .d'Horreur qui s'offrit à nos yeux ; l'hôtel de ville était en feu, on disa;t que l'arsenal brûlait, mais le magasin à poudre avait été vidé depuis longtemps. On annonçait qi^on avait incendié des maisons aux quatre coins de la ville. Une des constructions du couvent était -à l'épreuve de l'incendie; les blessés qu'on y avait portés étaient donc à l'abri, mais nous en avions un< centaine dans le dortoir, de construction plus ancienne. Les flammes s'élevaient à quelques pas et les étincelles tombaient sur le toit. Heureusement que le couvent était tout entouré de jardins et que le vent poussait les flammes dans une autre direction. Le ciel entier était illuminé. Nous vécûmes là d'épouvantables minutes., Le6 infirmières rassuraient courageusement les blessés et les obligeaient à rester dans leur lit. L'aumônier vint enfin vers moi et affirma que l'incendie, ne nous atteindrait pas. Pendant que nous parlions et que nous nous demandions ce qui allait advenir, nous entendîmes un coup de sonnette violent à la porte du couvent; une voix allemande cria sur le ton de commandement: ,,Oeffen, oeffen!" Avant d'ouvrir la porte, nous regardâmes par la fenêtre. Dehors, stationnait une élégante automobile pleine de soldats armés jusqu'aux dents et entourant un jeune officier allemand qui ressemblait tellement au kronprinz et aurait pu être son frère. Il paraissais très contrarié et très nerveux. Il dit,qu'il avait besoin de savoir le chemin de la citadelle. Une religieuse que j'avais appelée répondit que le seul moyen pour y aller était de passer devant l'hôtel de ville. Il s'écria qu'il ne désirait pas prendre cette direction, car tout était en feu. Il me regarda et me demanda de lui servir de guide. Je refusai en lui faisant observer que j'étais étrangère, anglaise, et que de ma vie je n'avais été à la citadelle. U déclara que quelques civils avaient tiré sur les soldats par des fenêtres non éclairées et que la ville entière serait brûlée: il semblait possédé d'une véritable rage et tremblait de peur." O^irss les FisancEres. Les réquisitions battent leur plein. A Cane-ghem, village de peu d'importance, les Allemands ont exigé 350,000 kilos de froment et 150,000 kilos de seigle. * * On lit dans ,.Het Volk" : Les arrivages de grains américains étant, depuis quelque temps, oiiils ou presque nuls, le Comité National a décidé que le rationnement du pain ou de la farine, à la canj-pagne, serait diminué de moitié. Ce comité a exprimé le désîr que les personnes qui disposent de leur récolte soient exclues du rationnement. La mesure est grave. Pour *n adoucir la rigueur, le Comité looal décide : 1. Les cultivateurs qui ont cultivé du froment en 191-5 ne recevront plus ni bons de pains ni de la farine, provisoirement. 2. Les personnes qui possèdent une certaine quantité de seigle verront leur ration diminuée notablement. 3. Il y aura également diminution de la ration pour les autres habitants. Le Comité dispose heureusement d'une grande quantité do riz qui sera vendue. La question-du seigle-sera réglée prochainement. j A Coisrtî'ai. ï Lo directeur des Frères de la Charité a été mis en état d'arrestation et déporté en 5 J Allemagne I ^ '* 3 * -■ g>-»-<BscCT. ■ I L ■ Efforts suspects Les groupements qui ee sont formés dans 1 certains pays neutres sous le. couv-ert d'un t généreux pacifisme pour ouvrir len voies à la . paix désirée par l'Allemagne continuent à manifester une fâcheuse activité'. Le .,conseil néer-I landais contre la guerre" se. distingue tout particulièrement dans ces manoeuvres. Malgré • \ ï'^ccueil Plutôt frais réserra à ses premiers efforts et les répliques énergiques que lui, attirèrent ses démarches, il s'e^stine à ervjor !>rer tes milieux intellectuels des nations belligérances de manifestes et de résolutions #Sidigés en une langue ayant des prétentions à. la correction française, mais où chaque phrase révèle la conception et la tournure d'esprit germaniques. Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises les tentatives, des groupements de ce genre, 1 Qui préociiisetnt la réalisation d'une paix prochaine basée sur lo droit, :sans admettre pour-» tant que l'on recherche.'-de quel côté est lo i droit dans cette guerre, -.ni à qui incombe la responsabilité d'avoir provoqué le conflit. C'est au sein de ces étranges associations que l'on estime qu'il ne convient pas de trop insister sur ^es actes do barbarie-, commis par les troupes impériales, ni sur les constantes violations du droit des gens, et. où l'on met volontiers to-as les belligérants, „dans le même sac". Lo ,,conseil néerlandais contre la guerre" a cru devoir commémorer l'anniversaire de l'entrée en campagne des nations aux prises en so réunissant a la Hayo en assemblée extraordinaire. Le télégraphe ntuus avait signalé brièvement cet „événement", mais le comote rendu des délibérations et ,1e texte de la résolution adoptée sont adressés maintenant à toutes les personnalités qu'à tort ou à raison on suppose ; disposées à appuyer un mouvement en faveur d'une paix immédiate. Il s'agissait surtout d'émettre le voeu de voir le gouvernement néerlandais prendre l'initiative d'une conférence ,,à laquelle assisteront, les représentante spéciaux des puissances neutres, "dans 1e but de préparer la médiation et de l'introduire en temps utile". Ce texte assez simple n'a pas' été obtenu sans des discussions très vives, parait» il, car à force de .yonloir être impartial et neutre, on en arrive à découvrir dans chaque moô une intention dont l'un ou l'autre belligérant» j pourrait se froisser. Ce qu'on voulait, en réalitêr c'était provoquer la réunion immédiate de délégués officiels des pouvoirs neutres qui auraient à conférer sur la façon dont une paix ,,durable' ' pourra être réalisée. Il apparaît près naturel à ces hommes, que l'on veut croire de bonne volonté, que la paix soit dictée par ceux qui ne so battent point, qui n'ont rien risqué dans cette guerre, qui n'ont rien sacrifié à la grande cause du droit et do la liberté. Tandis que la vaillance des armées alliées aurait assuré la victoire à l'Angleterre, la Russie, la France, l'Italie, la Belgique et la Serbie, ce seraient des neutres, n'ayant connu de la Iutto que les avantages financiers et industriels que comporte la contrebando au profit de nos ennemis, qui décideraient dans quelles conditions cette victoire si chèrement acquise devrait assurer la paix ! Encore qu'ello s'applique à uno situation tragique, l'idée est plaisante, mais il n'y a guère que l'Austro-Allemagne, ayant tout à redouter d'une prolongation de la guerre, qui pourrait s'y arrêter sérieusement. Le comité néerlandais était d'ailleurs bien j intentionné, car il envisageait ,,une paix juste et durable", excluant la possibilité pour n'importe quel Etat neutre d'offrir ses bons offices pour une solution no garantissant pas la plus parfaite indépendance de la Belgique. C'était bien le moins; mais cela parut encore.exces-i sif à plusieurs des membres de cette assemblée: il faljut discuter longuement et voter sur le principe du maintien de l'indépendance de la Belgique, car on craignait de rendre suspecte en Allemagne la démarche projetée. Est-il concevable que des hommes se réclamant du droit et voulant jeter les bases d'une paix durable puissent mémo hésiter à préconiser une solution de cette guerre qui n'impliquerait pas la restauration de la Belgique dans la plénitude de sa souveraineté? D'autre part, s'imagine-t-on que tout puisse être dit par le rétablissement de la Belgique indépendante; qu'il n'y aurait pas do dédommagements à obtenir .de l'Allemagne pour les ruines systématiquement accumulées par les troupes impériales en Belgique et dans le nord de la France ; qu'il n'y aurait pas uno „réparation du droit" à exiger pour l'Alsace-Lorraine ; qu'il n'y aurait pas de garanties politiques, économiques et morales à prendre contre les risques de tout retour offensif du germanisme ayant la hantise de la domination universelle? Cela suffit^ à prouver que les groupements neutres dont il s'agit ne peuvent comprendre la situation do fait telle qu'elle so présente aux nations alliées, et que leurs efforts, s'ils avaient la moindre chance d'aboutir, no favoriseraient que la conclusion d'une paix boiteuse, n'offrant aucune certitude de justice et de durée. Le ,,conseil néerlandais contre la guerre" a beau préciser que l'idée d'une conférence des neutres fut déjà préconisée par le gouvernement du Venezuela et pjux le congrès international des femmes, on réconnaîtra que ce no sont pas là des références d'un poids bien considérable dans les circonstances actuelles. La vérité est que toutes les démarches de ce genre, si sincères puissent-elles être, doivent ouf être suspectes parce qu'elles servent directement ou indirectement l'espoir allemand d'une paix avantageuse avant qu'une décision fermo soit intervenue sur lo champ de bataille. Or, pour nous tous, aucune paix n'est possible avant que cette décision par les armes soit obtenue, car tous nous voulons que l'Europe de demain soit mièux garantie contre les aventures tragiques que par les simples signatures que l'Auâtro-Allemagne mettrait au bas . de traités qu'elle déchirerait encore à la première occasion favorable. Cette guerro n'est comparable à aucune autre, et il n'appartient pas à ceux qui n'ont osé assumer aucune responsabilité pour la défense du droit violé et do la liberté menacée de décider de l'avenir des nations qui sacrifient ]o meilleur de leur sang pour , demeurer. maîtreasesv.do leurs-'destinées.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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