L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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19 September 1916
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s.n. 1916, 19 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 19 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/251fj2b89w/
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gème Année N®. G9& s cents Marcn ig sepietttbre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal «uotidfen du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N Z VOORBUHOWAI, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles HerbïeC, Comité de Rédaction: ^ René chambry, Kmille painparé. au numéro, s'adresser à l'Administration o u journal: N.Z.Voorburgwal 224-240, Amsterde m Téléphone: 177S. Abonnements: Hollande fi. 1.50 par mais. Etranger H.2.00 par moi Annonces: 15 cents la ligne. Réclames:. 30 cents la figne. Quand? Oui, Quand, tombera-t-il, 16 rideau, sur le dernier acte de l'épouvantable tragédie que nouff vivons, dont nous faillîmes mourir, et qui, atrocement, continue de nous torturer ? A quelle heure éclateront-clles les sonneries des trompettes thébaines annonçant au inonde, enfin libéré d'une épouvantable appréhension, la victoire du Droit, de la Justice et de la Civilisation, sur l'exécrable déloyauté et la barbarie criminelle? Quand donc retentiront-ils les chants d'allégresse, glorifiant, non point un compromis incolore et instable, né de l'épuisement de tous les partis en présence, mais bien une décision puissante, définitive et radicale, imposant aux vaincus le juste châtiment de leur monstrueuse forfaiture? Si personne au monde ne connaît Theure à laquelle prendront fin les hostilités qui désolent si profondément l'humanité tout entière, il est cependant possible, par des déductions simples et rationnelles, de déterminer, approximativement, les principaux facteurs qui auront une influence certaine sur l'instant où les vaincus demanderont grâce. Entre autres évidences, il est indiscutable que la guerre cessera au moment où devrait être entamée une ultime campagne d'hiver. En effet, on voit bien mal, un printemps éteint arrivé, puio un été et un automne assurant, eux aussi, de longs mois climaté-riquement favorables aux grandes actions militaires, éventuellement décisives, que, subitement, sauf le cas d'une victoire intégrale foudroyante, cesseraient les hostilités, supprimant au parti le plus mal en point une chance suprême de voir la fortune des armes enfin lui sourire. D'autre part, la Russie, désormais et de plus en plus puissamment fournie d'armes et de munitions, devient, pour les puissances du Centre et leurs complices, aussitôt arrivés les durs mois d'hiver, un ennemi - extraordinairement redoutable, grâce à l'endurance atavique de ses troupes innombrables, alors que les Centraux et, à fortiori, les Orientaux, 6ont incapables de 'résister aux intempéries, pour eux inéluctablement meurtrières. 11 est intéressant d'envisager également 1© côté financier qui, en l'occurrence, comme, hélas! chacun le sait déjà, et, bientôt, ne l'éprouvera que trop cruellement, acquiert une importance de gravité toute primordiale.En évaluant à quatre mois, du commencement de décembre à fin mars, la durée moyenne d'une campagne d'hiver, on est extrêmement modéré. Or, il ressort des chiffres avoués par l'Allemagne, soit une dépense de guerre qui atteint déjà 50 milliards do marks, de la connaissance des charges militaires ruineuses de ses complices, comme du montant des sacrifices que s'imposent les Alliés, et auxquels nous continuons aussi de contribuer, qu'une campagne d'hiver, de quatre mois seulement, correspond à une dépense supplémentaire totale d'environ 40 milliards de francs. Ces différents éléments d'appréciation permettent d'affirmer que tout sera tenté, d'un côté comme de l'autre, poiir éviter une campagne d'hiver, aggravant encore, presque inutilement, la situation financière générale.L'Allemagne surtout, et ses comparses, se rendent évidemment compte de ce qu'une telle campagne leur serait tout particulièrement néfaste, et achèverait leur ruine, sans aucune chance d'un succès militaire compensateur.En conclusion, sur ce point, c'est donc, avec infiniment de vraisemblance, au cours d'un quelconque mois de novembre que cesseront les hostilités! * * * Si les nations, qui, parmi les premières, participèrent aux événements militaires les plus formidables que le monde aura vus et verra jamais, furent entraînées dans la tourmento, sous l'influence d'un sentiment spontané de légitime et héroïque indignation, par contre, celles qui, plus récemment, jetèrent leur glaive dans la balance, n'ont agi qu'après avoir, en toute liberté d'appréciation, envisagé l'ensemble des circonstances et des conséquences, soit favorables, eoït défavorables de leur geste. Serait-il logique de supposer, dans cet j ordre d'idées, que de petits Etats ne possédant que des armées loin d'être inépuisa- j bles, et ne disposant que de ressources pro- ! portionnellement limitées, eussent été, choisissant l'heure de leur intervention, 6'engager bénévolement dans une campagne pouvant atteindre une quinzaine de mois? , Il est, tout au contraire, à peu près certain que les nations, ainsi intervenues dans le conflit, comme celles encore, qui, bien-tôt, dans leur seul intérêt, jugeront indispensable de ,,voler au secours du vainqueur", sont, d'ores et déjà, assurées, sans i aléa possible, de n'avoir à prendre part qu'à une campagne relativement de peu de durée. v * * TTn autre élément encore, psychique celui-ci, et qui a sa valeur, naît de l'ensemble des réflexions arpères et cuisantes qui, depuis longtemps, assaillent l'auteur resp.>.v gable du cataclysme dévastateur. €•* .e'çafc avec .une anxiété indicible et effarante qu'il cherche, en un angoissant affolement, à déterminer quel sera le moment ,,unique", auquel il devra, à la face du Monde, confesser piteusement sa défaite, tout en cherchant, continuant à induire son peuple en erreur, à sauver, si possible, sa tête et sa dynastie. Il est absolument certain que ce moment psychologique, pour autant qu'il puisse oxister en fait, ou même seulement devenir vraisemblable, ne peut être escompté par le coupable qu'à très brève échéance. L'outrecuidante présomption germanique trouvera le moyen de s'enorgueillir du nombre toujours croissant 4e ses ennemis, et d'en tirer prétexte, pour déclarer avec emphase que la continuation des hostilités est devenu désormais impossible, voire pour prétendre à nouveau, a\ec effronterie, que la guerre était une nécessité inéluctable, et que l'initiative des centraux ne faisait que prévenir une agression, dont ils eussent bientôt été les victimes- • ** * * C'est de l'ensemble de considérations' positives et mathématiques comme celles qui viennent d'être énumérées, ainsi que d'éléments psychiques appréciables, tels que ceux ci-dessus signalés, qu'il y a lieu de déduire quedle sera l'heuro, en tous cas prochaine, où éclateront les enthousiastes fanfares triomphales., glorifiant la victoire de l'a Lumière irradiée, sur les plus obscures des1 Ténèbres. J. G. Ligue lies pais neutres, kiion rÉiiaiÉise, La section néerlandaise de la Ligue des Pays Neutres vient de présenter au Gouvernement néerlandais l'adresse suivante: ,,La section néerlandaise de la Ligue des Pays Neutres ^ ayant pris connaissance de la noté adressée par le Gouvernement de la République! française aux Gouvernements des Puissances neutres sur la conduite des autorités allemandes à l'égard des populations des départements français occupés par les armées allemandes, réprouvant hautement les procédés contraires non seulement aux engagements internationaux, mais encore à tout principe d'humanité, reprochés aux autorités allemandes dans ce document officiel appuyé par un grand nombre do pièces qui y sont jointes et qui suffisent à établir, dans iear généralité, la réalité des faits ci-dessus visés, et considérant que la conscience universelle et la dignité même de3 Puissances neutres réclament impérieusement une intervention immédiate et énergique de ces Puissances en faveur des populations opprimées, qu'il incomberait au Gouvernement allemand, au cas où il entendrait contester Its j témoignages recueillis par lo Gouvernement | français, de se prêter à une vérification impartiale et, à .cet effet-, d'autoriser les Puissances neutres à faire une enquête notamment sur les événements qui se sont produits à Lille, Roubaix et Tourcoing et d^iie les communes environnantes du 22 au 29 avril 1916, qu'il y a lieu de supposer que, indépen-! dammorit des considérations précédentes, toute proposition d'enquête faite par les Puissances neutres serait favorablement accueillie par le Gouvernement français, demande respectueusement au Gouvernement néerlandais de vouloir bien donner suite à la démarche du Gouvernement de la République française en proposant, tout d'abord, aux autres Puissances neutres, au Gouvernement français,,et. au Gouvernement allemand lui-môme l'envoi de délégués des Puissances neutres dans les départements envahis ou la désignation d'une commission de.Neutres, à pouvoirs étendus, qid serait chargée de procéder à une enquête portant sur les faits signalés par le Gouvernement français à l'attention des Puissances neutres, et en arrêtant, s'il y a lieu, de concert avec les autres Puissances neutres, les réso-tions à prendre ultérieurement." Nous souhaitons vivement que 'îotre • adresse soit favorablement accueillie par le Gouvernement et que l'intervention de la Hollande et des autres Puissances neutres fasse cesser les torturfes morales infligées à toute une population, les actes de barbarie dont sont victimes des civils, des femmes, des jeunes filles, et qui sont l'opprobre de l'Humanité. Pour la Section néerlandaise de la Ligue des Pays Neutres, le secrétaire pour les Affaires Etrangères. G. WALCH-N.B. Les adhésions ront reçues au Siège de la Soction néerlandaise de la, Ligue des Pays Neutres, 19 Nie. Witsenstraat, Amsterdam.■■ -» ■ - ■ i~i H !l y a un m 19 septembre 1915: Dan& la région de. Bray, au sud-ouest de Péronnc, les Français repoussent une, attaque et font des prisonniers,t 1 En Belgique. A iBriusêlies Le joyeux Nestor Wilmart a perdu son ! sourire. Et pourtant il a quitté ïa prison ; de Saint-Gilles. Mais il n'a quitté celle-ci que pour entrer dans un sanatorium situé aux environs du Bois de la Cambre. Nestor est gravement malade. Il a été frappé de .deux congestions. Il est atteint d'hémiplégie et menacé de paralysie. C'est à la demande du médecin légiste Héger-Gilbert que Wilmart fut transporté d'urgence dans le sanatorium d'Uccle. Arrêté à Laon le .13 mars 1913, le condamné serait, au voeu de la loi, libérable en juillet 1917. Tout récemment, à l'époque où il avait accompli l'e tiers de sa peine, il sollicita la faveur d'être libéré conditionnellement, ce qui lui fut refusé. * * * Le fâcheux esprit rancunier de certains politiciens d'Etterbeek cause actuellement un réel tort à la chose publique. Le - Collège écbevinal n'arrive pas à s'entendre avec le Conseil communal ! Le résultat de cette lutte sourde est que nos ennemis ont décidé d'intervenir. Et ils sont Intervenus, non pas eu jetant en prison tous les mandataires des Etterbeekois, — ainsi qu'on aurait pu s'y attendre de la part de Teutons, — mais ils ont pris un arrêté — encore un ! — aux termes duquel les propositions rejetées par la majorité et dont le Collège demande — quand même — la mise à exécution devront être soumises à la députiation permanente et au gouverneur général, qui appréciera en dernier ressort. Et c'est regrettable. Voilà donc où en sont arrivés quelques ridicules politiciens qui, par un entêtement mesquin, ont permis à l'ennemi de s'introduire chez eux et de discuter de leurs petites affaires qui peuvent être parfois de grandes affaires et prendre une réelle importance.Nous n'avons pas' à rechercher d'où vieut la faute et quels sont ceux qui ont eu tort. Une préoccupation devrait dominer et mettre catholiques,' libéraux et socialistes d'accord: l'image du pays qui souffre sous la botte de l'envahisseur. Ces messieurs ne l'ont pas compris. 11 faut le regretter pour eux et pour leurs administrés qui pourront peut^etre leur demander des comptes lorsque l'on procédera à 4e nouvelles élections. Par leur entêtement incroyable, qui est dans les circonstances présentes une manifestation anti-patriotique, von Bissing a la haute main sur la^commune d'Etterbeek. Il vient d'approuver le projet d'emprunts — pour ce qu'il lui en coûte! —, mais il refusa de signer les décisions relatives aux nominations dans le personnel de la police judiciaire.Nous n'oublierons pas que les politiciens d'Etterbeek ont joué dans cette guerre un rôle qui n'est guère à envier et qu'on se gardera de citer en exemple. * * * L"n correspondant bruxellois de la ,,Deutsche Wochenzeitung fur die Niederlande uncl Bel- : gien" adresse à cette revue une lettre dans laquelle il décrit l'état d'esprit des Belges et en particulier des Bruxellois restés sous le ' g , allemand. ,,Ainsi que vous m'en avez prié, di|t le cor- i respondant, je vous donne volontiers un aper- I çu de l'état actuel des choses à Bruxelles. Selon le point do vue, il y a beaucoup ou peu à dire sur ce sujet. Maints représentants des journaux allemands à Bruxelles — et vous supposez bien qu'il en est beaucoup — peignent le tableau en rose et souvent n'ont pas un souci exagère de l'exactitude des faits qu'ils rapportent. Il se peut qu'ils agissent ainsi dans la meilleure des intentions, mais il vaudrait mieux cependant qu'on entendit en Allemagne la vérité complète. Je vais essayer de vous la dire. L'état d'esprit à Bruxelles est pîua défavorable que jamais, même pour nous, Allemands, installes depuis longtemps et qui devrions être absolument ferrés à glace contre cette hostilité. Elle est parfois insupportable. Je ne conseille à personne qui n'y est pas obligé de venir ici. Cela ne lui occasionnerait que des frais et des impressions désagréables. J'ignore oe qui justifie cette attitude desJ3ruxellois. Ils ont la conviction quo les Alliés progressent et feront prochainement leur entrée dans la capitale, avec Albert à leur tête. Leur conduite' à l'égard des ,, Boches" est conforme à cette conviction. Ils lisent naturellement les journaux hollandais, les rapports d'armée ,.conformes à la vérité" des «Français et des Anglais, tandis qu'ils ne lisent les bulletins allemands que dans la forme officielle, selon eux ..non conforme à la vérité" ; c'est ainsi I qu'ils se forment leur jugement particulier. Ou ! croit, naturellement, les choses dont on désir» la réalisation; or, la sympathie en faveur des Alliés croît «dans une mesure effrayante.' Cela, nous autres, Allemands, nous le supportons de moins eu moins et c'est ainsi qu'avec les Belges de nos amis (les longues années de travail passées ici nous ont acquis, même parmi eux, dea ami qui voudraient séparer la personne de. la cause) nous devons nous borner à parler ; de choses neutres, du beau temps, de relations ■ do famille, du beau pa&éé et à peine. eî> certainement avec hésitation, do l'avenir. 'Ce ! faisant, on évite de. se blesser mutuellement. Mais reportez cela maintenant sur le ! Bruxellois authentique, sur celui qui, d'un jour à l'autre et ce, depuis près de deux ans, attend avec une absolue certitude l'entrée du Roi Albert à la tête des , Allies, par la porte de Schaerbeek, dans sa fi-<~v,;tali!. Cette idée, ils ne l'abandonnent pas. Elle est devenue une idée fixe sur laquelle , « ru . ne à fond au Parc de St Gilles et en , d'autres endroits. C'est là que se rencontrent | les „conjurés", pour la plupart des gens bien innocents, que la police n'importune pas et c'est là qu'ils se confient mutuellement leurs secrets. Inutile de dire que la vieille ;,zwanze" bruxelloise joue ici un grand rôle. Les ,,faits" les plus incroyables y sont racontés d'un ton si convaincu qu'il est t-out à fait impossible d'en douter. Au parc de St. Gilles, on discute aussi l'avenir de la ,,Plus grande Belgique". C'est là que se réunit le ,,Zwanze gouvernement", _qui >-eut faire une vive concurrence à celui du Havre et lui enlever la direction des affaires. Mais tout aboutit toujours à la victoire certaine des Alliés. En douter serait montrer qu'on est mûr pour la maison d'aliénés". * * * Il y a disette de sucre dans tout le Bra-bant et il paraît que celle-ci s'étend à tout le pays. A Anvers Le ,,ïelegraaf" publie quelques détails | au sujet de la dernière attaque aérienne .sur Hoboken, mentionnée dans l'un des derniers communiqués de l'Amirauté anglaise. Un peu après midi écrit-il, trois avions survolèrent Anvers. Ils se dirigèrent le long de l'Escaut, jusqu'à Hoboken. Un des . pilotes descendit très bas, agitant un drapeau etMançant quelques ballons blancs pour indiquer qu'il allait jeter des bombes et que les civils devaient se "mettre à l'abri. Cet avertissement ne fut pas suivi ponctuellement. Le3 bombes étaient destinées à la Pyrotechnie et aux chantiers de Hoboken, mais deux civils furent tués sur le coup et un troisième mourut le lendemain. Plusieurs autres sont blessés. Un tramway, venant d'Anvers, put s'arrêter à temps. En général, on se plaint de ce que le peuple ne modère pas sa curiosité, sitôt un avion allié sur la ville. Toutefois, on n'a bombardé cette fois que des poiuts militaires éloignés do la ville. Cependant ces points ont actuellement, perdu de leur importance.L'activité, autrefois si gran,de, sur les chariticrs d'Hoboken est en ce moment niinime. A Anvers, d'ailleur-s, l'activité militaire est peu considérable. Il n'y a plus d'artilleurs et les avions n'ont été accueillis cette fois qu'à coups de mitrailleuses, qui ne peuvent atteindre leur but. Le petit nombre de soldats qui casernent encore en ville est représenté par de^ vieux laryl-sturm. On ne donne plus de concerts, car le3 musiciens sont au front — où ils ont mieux à faire qu'à souffler dans leurs instruments! — ou aux frontières. Il n'y a que le secteur de Lillo qui soit trè^ défendu. Les ouvrages de défense sont tournés vers l'Escaut, où les Allemands semblent encore redouter un danger. * * * Notre correspondant particulier d'Anvers nous adresse ce même jour des informations détaillées sur la situation qui règne à Hoboken, où la vie devient de plus en plus pénible. Le prix des vivres y est extraordinairement élevé. La viande, le beurre et les oeufs sont des aliments de luxe. La classe ouvrière —^quand elle, peut en obtenir, ce qui ost rare — n'a droit qu'à do très modestes quantités. Les pommes de terre sont quasiment introuvables. Pourtant, il n'est pas un coin de terre qui n'ait /été planté-, mais les Boches avaient interdit de les arracher avant le 21 juillet et, ce jour-là, ils vinrent en réquisitionner le plus grand nombre! Quatre ou cinq magasins sont ouverts au public. On y peut acheter des denrées à des prix relativement réduits. La plus grande partie des Belges qui sont rentrés au pays regrettent amèrement leur décision. Dans l'industrie, c'est le calme plat. Les seules usines en activité permanente sont celles qui travaillent pour les Allemands. Ceux-ci ont ordonné de reprendre la besogne à l'usine de la désargentatiou, qui travaille jour ét nuit, et aux chantiers de l'Antwerp Co. Les ateliers de l'Etat sont occupés par l'ennemi qui s'occupe des réparations du matériel de chemin de fer. Aux Chaudronneries de l'Escaut on répare aussi, mais depuis la nouvelle année seulement. A tour de rôle, les ouvriers y «vont gagner leur quinzaine. Cockerill occupe à peu près tout son personnel, mais on y travaille peu. Les Boches se sont emparés de la grande grue et s'en servent aux chantiers anglais. Pour les travaux qu'ils entreprennent, les Boches sont obligés de faire appel à des ouvriers boches, car les Belges refusent catégoriquement de servir l'ennemi. Ce n'est pourtant pas faute de leur adresser des appels, voire des sommations ! .Dans toutes les rues, de grandes affiches/ demandent de la main-d'oeuvre, promettant des salaires très élevés. Avant la nouvelle année, il se trouvait au travail dans la commune 1800 Allemands. En février, le plus grand nombre d'entre eux furent dirigés sur Zeebrugge, mais, depuis quelque temps, la majeure partie est revenue prendre à Hoboken ses quartiers d'été ! Plusieurs sous-marins sont en construction ou en réparation. Il y a peu de soldats, mais les dimanches et les lundis on en voit beaucoup. Ils viennent do la ville. Evidemment, lorsqu'ils demandent un renseignement quelconque, on leur tourne le dos. Mais ils ont cependant beaucoup changé depuis le début de la guerre. On a l'impression très nette qu'ils recherchent notre amitié. Nous leur offrons notre haine. Ce n'est que juste. Les Zeppelins croisent souvent en vue d'Hoboken, des aéros aussi, — mais ceux-ci sont souvent des amis. L'exploit le plus hardi auquel il nous fut donné d'assister se passa le 23 mars. A une très grande hauteur, on aperçut un tout petit point noir. 'Quand l'avion ami eût repéré son but, il descendit comme un bolide, à une vitesse foudroyante. On eut l'impression qu'il allait atterrir dans les chantiers de l'Antr werp Company. Il passa sous la grande grue Cockerill, en laissant, tomber quelques bombes. Les dégâts furent grands et les ambulanciers allemands, accourus en hâte, relevèrent une vingtaine de leurs compatriotes morts ou blessés. Le lendemain, des mitrailleuses étaient placées sur la grue elle-même, ce qui n'em- j pécha pas, peu après, un aviateur allié de laisser tomber des billets qui firent sensation parmi les habitants, dont la confiance dans nos glorieuses années est, à présent, inébranlable. A GaracS (De notre correspondant particulier.) j Gand est une des villes de notre pays où la guerre cause les plus dures souffrances. La viande ne-s'y débite qu'un jour par semaine. La ration est do 80 grammes par personne. Elle coûte dix francs le kilo. Le beurre est à 8 francs le kilo. Lo sucre vaut 5.50. On est isolé do tout. Il n'y a plus de service postal; Les journaux qui paraissent encore sont le . ..Yooruit" et ,,hc Journal de Gand". Ils sont soumis à une censure extrêmement rigoureuse. La misère est presqu' indescriptible. L'état d'esprit est d'une résignation triste. On ne doute cependant pas de l'issue finale. La garnison allemande est assez importante aux environs de la ville, notamment à 'Selzaete. Les Soldats sont presque convenables — co qui est difficile pour un Boche—/plutôt soucieux mais sans aucun enthousiasme. lia brutalité des officiers augmente au jour le jour. La-question de la flapiandisation do l'université par les Boches semble ignorée du peuple. Les manifestes des flamingants embochés n'ont aucun retentissement dans les classes populaires. Ils n'y rencontrent aucun soutien. Lo peuple est anti-boche, sans plus. Cette agita-, tion est l'oeuvre exclusive de quelques demi-intellectuels brouillons. Les classes plus élevées sont .unanimement hostiles et apprécient très sévèrement la^conduite de ces individus. Elles estiment que le foyer du mouvement, est Anvers, où il n'y aurait pas cinq cents adhérents. S'ils font du bruit, les Gantois estiment que c'est parce que la contradiction n'est pas permise et aussi parce qu'une partie de- la presse néerlandaise — autorisée en Belgique — lait à un groupe de rates, de mécontents perpétuels, mêles do véritables traîtres, une récia- mo qui les grise. j * * * Von Bissing désire et Albert von Wur- \ tomber# fait exécuter. Un article unique, cette fois, à propos de la prussification de l'Université de Gand, est rédigé dans les termes suivants : L'article S de la loi organique de l'enseignement supérieur donné aux frada de l'Etat, du 15. juillet 1819, est complété comme suit: Les hommes de mérite qui .ont leur occupation principale en dehors de l'Université et qui sont appelés à faire partie du personnel enseignant d'une université pour y représenter une branche particulière do la science,-peuvent être nommés professeur ordinaire honoraire. Cette nomination leur confère le rang clés professeurs ordinaires avec les droits . des chargés do cours. Leur traitement est fixé, dans chaque cas, par décision spéciale. Us ne sont pas compris dans le nombre des professeurs, tel que celui-ci est fixé par l'article 10 de la loi prérappelée. Pour con- ' tinuer à exercer leur occupation principale, ils n'ont point besoin de l'autorisation prévue par l'art. 12 de la loi susviséc. Merci ! > I5arass le SSerati-e Il y a grève des houilleurs. La cessation 1 de travail a commencé au charbonnage de Strépy. Elle a une tendance à s'étendre. Les ouvriers réclament un salaire fixe de huit francs par jour. * * * D'autre part, ,,Les Nouvelles" apprennent que tout le Borinage est en grève! Voilà la sinistre nouvelle qui circule en pays occupé. La cessation de travail a été provoquée par la rareté des vivres et la cherté des aliments essentiels. Le mouvement a pris naissance aux charbonnages de Strépy-Bracquegnies, où des incidents ont éclaté entre la délégation ouvrière et le directeur des travaux, incidents qui faillirent tourner au tragique. De là, le mouvement gagna rapidement les charbonnages de Maurage, de Bray, de Bois-du-Luc et de La Louvière. Partout le chômage est général. Deux fosses des charbonnages de Bois-du-Luc travaillaient encore mais, à l'intervention des bandes de grévistes, le travail a été également suspendu aux traits de vendredi matin. C'est la question des salaires qui est cause du chômage. Le renchérissement et ]a pénurie des denrées alimentaires ne permettent, plus aux charbonniers de pouvoir travailler sans augmentation immédiate des salaires. Leë mineurs demandent, en outre, l'assurance que le nécessaire sera fait en ce qui concerne la question du pain et celle des pommes de terre notamment, ces deux produits étant indispensables et constituant la base dé leur alimentation. Garanties De nombreux articles parus dans ,,l'Echo belge ont examine la question des réparations dues à la Belgique, du chef- de l'agression injustifiable dont elle a été la victime de la part de 1 Allemagne. La question des compensations futures a même été présentée sous forme d'annexions de territoire et il s'est manifesté à ce sujet des divergences de vues qui paraissent irréductibles. On a rappelé à ce propos la fable de la peau de l'ours et on a dit, avec quelquo apparence de raison, qu'il était prématuré de discuter les questions avant que l'Allemagne ne fût réduite à merci. Mais gouverner, c'est prévoir, et il êst nécessaire de se préparer dès maintenant pour le Congrès qui mettra fin à la guerro actuelle. Du reste, les Allemands ne se font pas faute de discuter âprement entre eux les buts du guerre, ^ ce qui ne s'accorde pas bien avec la thèse d'une guerre de défense. Aussi bien vis-à-vis de la population allemande, 'abusée et suggestionnée, .que vis-à-vis des puiesances neutres dont on veut s'assurer les sympathies et que vis-à-vis des puissances auxquelles on cherche, en vain, à imputer la responsabilité d'avoir déclaré la guerre, les publicistes allemands ont autant de versions que Guillaume II a d'uniformes. Lo Chancelier de l'Empire a réussi à combiner toutes ces versions dans ses discours caméléon, en formulant ces buts de guerre avec une telle imprécision qu'ils ont pu être interprétés par les partis dans le sens de ïuirs aspirations respectives. Cette question meuaco mêpie de mettre fin à la trêve des partis qui était observée depuis août 1914 et-l'on pourrait comparer avec raison les Allemands à des chiens ou plutôt des loupr, se disputant l'ombre d'une proie. Au surplus, les discussions, purement académiques, auront eu cependant comme avantage-d'indiquer-aux puissances alliées jusqu'à quello limite devront aller leurs exigences pour se garantir de la folie annexionniste germanique-poussée au paroxysme et passée à l'état de délire furieux. Le triomphe des alliés mettra d'accord les différents partis allemands en imposant los conditions de paix. Celles-ci donneront à l'Allemagne les garanties que les plus modérés d'entre les partis allemands exigent contre de '•nouvelles agressions des puissances voisines, mais pas tout à fait de la façon dont l'erften-dent les partis prétendûment modérés. Il est donc de simple prudence de la part des' alliés, et surtout de la Bçlgique, à qui la guerre a été imposée, d'examiner dès maintenant, non le but de la guerre, mais la conclusion de celle-ci. Les puissances alliées doivent, dès'à présent, arrêter Je programme des revendications qu'elles auront à faire valoir pour obtenir l'équitable réparation des dommages que leur a infligés la folie guerrière de l'Allemagne et se garantir contre toute agression nouvelle. Nous n'examinerons dans cette étude que le point de vue de la Belgique et nous verrons que la question des garanties se lie intimement a celle des réparations à accorder aux pava envahis, dévastés et pillés d'une façon qui rappelle les plus.mauvais jours des invasions barbares.La première réparation consistera en l'obligation, imposée aux puissances centrales et leurs complices, de la libération complète, au point de "vue politique et économique, des populations qu'elles ont asservies ou voulu asservir. La Belgique devra donc être évacuée et indemnisée pour toutes les dévastations et rapines exercées par les Allemands. Cèux-ci devront tout d'abord restituer intégralement les matières premières et les machines qu'ils ont réquisitionnées et ce n'est que si la restitution en nature est impossible qu'une compensation en argent pourra être admise. Ma:s il faudra que l'Allemagne ne puisse rien importer, ne puisse mettre en oeuvre aucun produit de son sol,- avant qu'elle n'ait intégralement restitué en nature les matières premières similaires indûment enlevées dans les pays envahis. L'Allemagne a voulu anéantir pour longtemps l'industrie de la Belgique et du nord do la France. Il faut que son calcul 6e retourne contre elle et elle ne doit pas pouvoir bénéficier de son acte de brigandage en conservant les fruits de ses rapines ou en entravant la reconstitution de l'outillage ou de l'approvisionnement en matières premières des régions envahies. Aux restitutions en nature s'ajoutera une indemnité destinée à payer la réédification des constructions détruites par le fait de la guerre, lo remboursement, jusqu'au dernier sou, de toutes les réquisitions frappées sur le pays et des sommes volées, le paiement d'indemnité# «pc-oiales aux victimes du système de terrorisme des armées allemandes, aux Belges emprisonnés ou déportés en AUomagne ainsi qu'aux familles des martyrs fusillés par les Allemands, arec eu sjj.ns simulacre de jugement. Cette indemnité comprendra également les sommes nécessaires à la reconstitution du système défonsif de la Belgique et au remboursement des emprunts faits par celle-ci pendant la guerre. Il sera inutile à l'Allemagne d'objecter, lors des négociations de paix, qu'elle est ruinée, et de jouer la comédie du plaideur de mauvaise foi condamné aux frais et arguant de son état d'indigence pour ne pas s'exécuter. L'Allemagne possède des forêts, des mines, des chemins de fer, des ports, une flotte marchande. Tous cela constituera le gage de l'indemnité et nous verrons plus loin le moyen de réaliser le gage. Les puissances alliées exigeront la remise d9 la flotte allemande de guerre et de commerce; sans se laisser arrêter par la considération que cette dernière est une propriété privée. Il appartiendra au gouvernement allemand d'indemniser les iSociétés de Navigation. Les puissances alliées occuperont les ports allemands ainsi quo les gares frontières jusqu'à entier paiement dp l'indemnité de guerre. Cette occupation sera combinée avec-la perception, au profit des puissances alliées de droits d'entrée" sur les produits importés ot do sprtie sur les fabricats exportés. On pourra ainsi déjouer le plan alleniand consistant ; inonder le marché mondial, aussitôt après la fia de la guerr®, de produits allemands, vendus au besoin à prix réduits, afin do tuer la concurrence commerciale des alliés. Un tarif> de droits de transit à it-ravers le territoire

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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