Notre Belgique

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s.n. 1917, 16 March. Notre Belgique. Seen on 12 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/vm42r3q39w/
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»e Année. — IV JL03 JL.e Numéro 5 Ot-mM Vendredi 16 Mars lOIT NOTRE QUE Dieu protège la libre Belgique, Et son Roi I OUOTIDIEW U Monde êtir po l'Belgiqut brait mervèie r-t puss qui maye on z'est fir d'esse Wallon I fr. fr. 8 fr. ▼^▼▼▼▼'^'^▼▼'^'^'▼▼▼▼▼▼▼'▼▼•▼▼V V-> ? v vj'VWT'V Tarif des AJ>onnei*fieii.ts* 1,50 fr. i,80 fr. 2,80 fr. 3 Mois 3 Mois 3 Mois I Mois I Mois Militaires: Civils : (France) . (Etranger) Rédaction et Administration : 20, Rue de la Rivière, CALAIS '▼▼W'^TT' Alioiiiiearaeiits Militaires z Par Semaine i . . 0,25 fr. > par IO abonnements Par Mois: . , 1,00 fr. ! collectifs ' v v^ v v vrv V^ V ▼▼▼▼ v v ▼▼^▼▼▼v ▼▼▼ W ITT ((Notre Belgique» publie les dernières nouvelles Une Société nation oour nos k Grédl près provinces belges envahies, mais jusqu'ici (fin décembre 1916) tout au moins à Pâturages, la rémunération en matière de milice est toujouï3 payée à l'ancien taux. Ayant chargé ma femme d'aller réclamer à la maison communale, il lui a été répondu que le conseil s'éiait déjà réuni plusieurs fois à ce sujef, et qu'il devait encore se réunir sous peu. D'après des cartes reçues des villages environnants (Frameries, La Bouverie, Quaregnon, Jemappes, etc.), on y paie aussi toujours à l'ancien taux. Le dimanche 17 décembre a eu lieu l'enterrement de M. Michel tenancier du grand salon. D'une carte de Pâturages du 29 janvier 1917 : « Tous les enfants ont reçu du comité national d'alimentation dirigé par nos ami^rjcoins, leur « petit Jésus » à la Noëi, sous ferme de bonbons, et ^urs étrenne3, à la nouvelle année, sous forme i'effets d'habillement. Ainsi ma petite fille âgée de 4 ans, a obtenu une paire de bas d'une valeur de 3 fr.20 (ils sont très chers, dit ma femme), une chemise et une jolie petite culotte. Le petit garçon d'A.B., interné ici, a eu un jersey, une paire de chaussettes et une fourrure. Chaque famille a reçu un bon pour 300 kilos de charbon, don précieux surtout en ces moments de froid terrible et continu. La vie est très chère làbas, et les vivres atteignent des prix hors de proportion. Ainsi le café coûte 12 fr. le kilo, le beurre 14 fr., le savon 12 fr, et la chicorée 2 fr. 80. Depuis le 1er janvier 1917, la région de Mons est devenue « territoire d'étapes », ce qui ne peut que rendre plus restrictif encore le peu de liberté de circulation dont nos gens jouissent. C'est à cette circonstance que je dois d'abandonner l'espoir de voir arriver un jour ma femme avec ma petite fille. En effet, ma dame a été avisée par un soldat allemand, délégué par la Kommandantur, de ce qu'il est et serait inutile d'entreprendre aucune démarche dans ce sens ; il lui a même fait signer un « refus » par lequel elle abandonne toute idée de venir habiter la Hollanc'e... ». Ph. vient également de recevoir une lettre de Pâturages datée du 15 janvier méro de notre petit Echo des Leux. Il paraît que cela fil grand plaisir : tout le monde voulait le voir. Cette le+tre lui dit encore : « Pour le moment on entend lé canon jour et nuit, il arrive bien souvent dans le cours de la nuit, que les vitres tremblent, mais plus !e canon tonne, plus l'espoir renaît au cœur. Depuis quelques jours, le sourire est sur toutes les lèvres, et on croit fermement à une délivrance prochaine et à votre heureux retour d"ns le courant de l'été. Le café, le beurre et la viande ont presque complet2ment disparu. La ration de pain est de 350 grammes^ il est bon, meilleur même qu'il y a quelques mois. On reçoit également du riz, des pois, des haricots et cela à raiso.i de 200 grammes. Les malades :,cçoivent encore du lait et de la viande, et quelquefois du pain blanc sur certificat du Docteur, et cela à un prix assez raisonnable. Bor nombre d'indigents sont recourus par de petits comités formés par les gens aisés de Paturrges. Jamais une union si parfaite n'a régné à Pâturages Toutes les discussions politiques ont complètement disparu : on ne songe qu'à soulager les plus malheureux. Le moral est toujours bon et la haine pour les Boches ne fait que grandir... » Mariage : Léocadie Capelle, rue des Frères Defuisseaux avec Félicie... Dehon de Wasmes. Promotions : Max Ansotte est nommé sergent. Il va vite, notre ami Max. A quand le bâton de maréchal ? Leopold Laga a été nommé lieutenant par A.R. du 3 février 1917. Arthur Croquet a été nommé caporal le 4 février 1917. Félicitations à nos camarades et proficiat 1 S.F. (Lire la suite demain.) Le Projet de la Ligue des Patriotes français Soldats, exigez « Notre Belgique » de I tous les vendeurs militaires» ^ Dans un des premiers articles que j'écrivais dans' Notre Belgique, je me préoccupais de la situation de nos soldats après la guerre. i>e retour dans leur foyer, ceux-ci devront se remettre à gagner leur pain et celui de leurs enfants en reprenant leur ancien métier, leurs affaires de jadis, leur travail agricole. Beaucoup seront ruinés, et, partant, impuissants à réunir les fonds nécessaires à leur commerce, à leur exploitation. D'au 1res auront disparu dans la tourmente, laissant une veuve et des orphelins sans ressources. Ce double problème, basé sur un motif de reconnaissance, de justice et d'utilité sociale, fait d'ores et déjà l'objet des préoccupations de plusieurs amis du soldat. Sur le iront comme lui, sachant par expérience personnelle les souffrances que le soldat endure, et le degré de son héroïsme, ces amis et admirateurs ont senti naître, puis grandir pour leurs camarades cie la classe ouvrière, une amitié très forte et toute confraternelle. Ensemble, ils cherchent a cette question vitale une solution à la fois honorable et pratique. J'ai dit ici même que ce problème avait ému les Allemands, et que, sous l'impulsion de Hindenburg, ils prennent des mesures « afin que les membres de la classe moyenne indépendante qui reviennent de la guerre puissent obtenir, en cas de besom, des crédits qui les mettent à même de continuer comme par ie passé leur profession. » La France, la grande France chevaleresque, que nous avons tous appris à aimer d'un amour passionné et ineffaçable, a songé aussi à la situation future de ses héros, et ce fut naturellement une femme qui, la premiere, jeta le cri d'alarme. La Ligue des Patriotes, répondant à iappel de Mme Colette Yver, a esquissé un projet de société de crédit national pour nos soldats. Ce projet, ie voici dans ses grandes lignes. Je le soumets d'abord à mes amis qui m'ont déjà sondé sur la création d'une œuvre semblable en Belgique, et je le soumets à mes camarades des tranchées cün de 'leur donner du courage et de l'espoir. « Nous voulons fournir de l'argent aux soldats démobilisés. Gomment y arriver ? Procédons avec méthode et point par point. 1° Quelle forme donner à l'institution que nous voulons créer ? Il ne faut pas qu'elle soit une œuvre .gouvernementale. Les prêts deviendraient vite un instrument d'action politique. Ils doivent être consentis par .une société privée. Il ne faut pas qu'elle soit une œuvre 'de bienfaisance. Cela déplairait juste1ment aux soldats. Et puis on trouvera des concours d'autant plus nombreux et plus importants que les bons Français qui lui apporteront leurs capitaux auront la quasi-certitude de les récupé'rer' dans l'avenir au lieu d'en faire l'abandon définitif sous la forme de cotisation. Enfin, il est sage que la gestion des fonds soit assurée avec les méthodes ,et la régularité d'une affaire commer'eiale', en écartant toutefois la possibilité d'aucun bénéfice pour la société. C'est donc vers une société à f^rme commerciale qu'ont été les préférences de notre commission. La société a capital variable ne pou.'yant.' être constituée à un capital supérieur à deux cent mille francs, le choix de nos amis s'est fixé sur la société anonyme. Le capital de la société à constituer devrait être de dix millions, mais pour 'satisfaire au vœu de la loi, la société ne .peut être valablement constituée que. si le capital est entièrement souscrit ; aussi pourrions-nous commencer par 'fixer le capital de la société à un, deux ou trois millions. Les. actions seraient de cent francs, . afin de permettre aux bourses modestes de participer à l'œuvre, et nominatives ien vue de maintenir un contact plus ' étroit entre les dirigeants et les associés. La société serait dirigée par un conseil d'administration nommé par l'assemblée générale des actionnaires et choisi parmi les actionnaires possédant au moins cent actions. Les commissaires des . comptes seraient nommés par les actionnaires, mais devraient être choisis parmi les inspecteurs des finances figurant sur une liste de. proposition établie par le ministre des finances. Il pourrait être prévu par les statuts que toutes les opérations de la société seraient surveillées et contrôlées par un commissaire du gouvernement nommé par le ministre des finances et qui serait chargé de lui présenter chaque année un compte-rendu. Enfin, il serait constitué, en s'inspirant du grand principe de l'union sacrée, un comité de patronage composé de hauts personnages de l'Etat, de l'Institut, de l'Armée, du Clergé, du Commerce et de l'Industrie. 2° Par quels moyens et sous quelle forme les capitaux nécessaires pourrent-ils être obtenus ? f La société disposera d'abord des ressources propres provenant des actions ' souscrites. Mais les demandes de capitaux qui (lui seront faites seront tellement nom! breuses que son capital, fût-il de dix j millions, n'y suffira pas. Il faut donc prévoir qu'elle devra ' solliciter le concours de l'Etat, des dé; parlements et des communes, sous la i forme de subventions qui, pour ne pas charger un même budget annuel, pourraient s'échelonner sur plusieurs exerj cices. Il serait intéressant d'obtenir l'autof risation d'émettre une lóter^ qui pour! rait fournir à la société des ressources énormes. L'émission en devrait être fai| te par le Crédit foncier qui conserve! rait dans ses caisses le capital néces' saire au paiement des lots. Il n'est pas non plus téméraire d'es| compter que de nombreux concours dé\ sintéressés s'offriraient à la société et se manifesteraient pas la mise à sa disposition de sommes importantes. Répétons-le avec clarté. Afin de donner à tous l'assurance que les capitaux qu'ils auraient fournis à la société ne profiteront pas à l'enrichissement de ses actionnaires, il serait prévu dans les statuts que sur les bénéfices nets annuels, les actionnaires n'auraient droit qu'à une répartition annuelle de trois pour cent au maximum sur le montant de leurs actions et qu'à l'expiration cb la société, après extinction du passif et remboursement du capital versé, le surplus serait attribué à des œuvres de guerre d'utilité publique. 3° Sous quöHe fsrme les capitaux ^se-raientils mis à la disposition dea mobilisés ? Sous la forme de prêts à intérêts. A défaut de garanties, les emprunteurs devront présenter à la société deux parrains qui leur serviront de caution tout au moins morale. Pour donner satisfaction à un plus grand nombre de demandes et pour diviser les risques, le maximum de chaque prêt sera fixé à trois mille francs. Les prêts seront remboursés en dix ou quinze ans, par annuités comprenant un intérêt de cinq pour cent et une fraction du capital, ainsi qu'il est procédé pour les emprunts du Crédit foncier. Le conseil des prêts, constitué, nous l'avons dit, selon le principe de l'union sacrée (et subdivisé en comités départementaux), émettrait un avis sur toutes les demandes d'emprunt qui seraient adressées à la société. Dans le cas où un emprunteur cesserait de payer ses annuités, le conseil d'administration déciderait s'il y aurait lieu, en raison des circonstances, d'en accorder la remise partielle ou totale. 4° Enfin, à qui seraient consentis les prêts ? A ceux qui ont été mobilisés, et qui, au moment de leur mobilisation, exerçaient une profession libérale, ou bien se livraient à l'exploitation d'un commerce, d'une industrie ou d'une entreprise agricole ; aux officiers ministériels, aux marins propriétaires d'une embarcation de pêche, aux veuves et aux enfants des mobilisés tués à l'ennemi ou décédés des suites de blessures reçues ou de maladies contractées au cours de leur mobilisation, et si ces veuves ou ces enfants continuent l'exercice de l'une des professions ci-dessus qui était celle du décédé au moment de sa mobilisation. De condition expresse les prêts ne pourraient être employés par les bénéficiaires qu'à la reprise par eux de la profession qu'ils exerçaient ou de l'exploitation qu'ils possédaient avant la guerre. » Tel est le projet que des hommes éminents de France vont soumettre aux pouvoirs publics, aux conseils généraux, aux chambres de commerce, aux conseils municipaux des grandes villes pour obtenir leurs observations et leurs concours. Je mettrai les lecteurs de Notre Belgique au courant des discussions, des amendements qu'il suscitera, et enfin de sa réalisation définitive. Pour terminer, j'emprunte à M. Barrés la pensée forte et si juste qui clot son article, en l'appliquant au braves de Liège, de la Gette et de l'Yser. Après la victoire, il y aura une Belgique qui appartiendra tout entière, aux combattants, qui se réglera sur leurs besoins et sur leurs volontés. Mais précisément nul ne peut devancer ce qu'ils voudront et pourront. Une quantité de choses apparaîtront qu'aujourd'hui l'on ne peut pas encore dire, ni même, prévoir. Ce que je sais bien, c'est que le soldat qui souffrit pour la patrie et qui la sauva ne peut pas revenir chez lui pour y voir son cabinet de médecin, d'avocat, sa petite clientèle de marchand, ou d'homme des professions libérales, passés aux mains d'un concurrent. Notre idée d'un prêt national aux soldats, à leurs veuves, à leurs orphelins s'oppose à cette iniquité, y remé- ' cho des Leux dou Pasturages ! À mes ami9 de Pâturages ! En ces jours d'hécatombes douloureuses, vous vous êtes sans doute demandé si notre « Echo » n'était pas, lui aussi, mort au champ d'honneur. Non, il n'est pas mort, mais il relève de blessures graves... Des difficultés, temporaires, espérons-]e, m'ont empêché de le publier depuis quelque temps. Il reparaît aujourd'hui sous la forme de cette chronique (il tâchera de reprendre sa physionomie propre le plus tôt possible) et adresse à tous ses amis son plus affectueux bonjour. Nous venons de passer des temps bien durs : le froid rigoureux nous a fait souffrir. C'est fini maintenant. Espérons que les beaux jours vont arriver bien vit ,précurs3urs d'événem» décisifs et tant espérés qui nous rendront enfin à notre cher pays et à ceux q aimons. Notre espoir sera-t-il réalisé, c fois ? NOUVELLEG DU PAYS V. À. communique une lettre d'une pauvre mère, reçue récemment de La Bouverie : je l'ai lue avec émotion. Elle est plutôt navrante, je dois l'avouer. Elle est écrite sous l'impression douloureuse produite par les déportations. Je vous en donne quelques extraits d'intérêt général : « Ça ne va pas dans les ateliers de chaussures. On ne fait que 24 heures par semaine. Si ce n'était que cela, on prendrait le dessus. Mais depuis le 3 novembre, mon pauvre Eusèbe est parti pour l'Allemagne. Les occupants firent appel aux hommes de métier : personne ne répondit à cet appel, et de force on les a obligés à partir... Nous partîmes à Jemappes (c'était la gare indiquée) à 5 h. 1/2 du matin pour le contrôle. Mon pauvre enfant fut pris ; mais le pire, c'est que nous sommes sans nouvelles c"e lui. On en a pris -42 à La Bouvrie, 230 à Pâturages, 250 à Frameries, 340 à Wasmes. Enfin c'est un deuil, tout le monde pleu.'e ses enfants ; des pères de famille sont du nombre. Mais les mineurs rie sont pas pris pour le moment. Aux heures des repas, au soir, on pleure nos chers ab liionsde tontes sortes, nou^ qu'il faut prendre courage pour eue nos enfants nous retrouvent un jour... Vous, aussi, prenez courage et espoir... ». Lettre triste, mais admirable. Vous remarquerez comme moi le courage de cette mère, qui malgré ses angoisses, trouve encore des paroles d'encouragement pour nous. Fin décembre 1916, un de nos amis de Hollande, V.B., a eu l'occasion de parler à une femme de Jemappes qui venait d'arriver de Belgique, rejoindre son mari au camp de Zeist. Elle racontait que les déportations se faisaient en masse ; à Pâturages, il n'y a pas de troupes, -mais à St Ghislain et à Hornu, Jya beaucoup d'Allemands. A part cela, il fait très calme au Borinage ; mais la vie est très chère. La Centrale du Borinage, située à Pâturages et qui alimente tout le Borinage en force mo'trice, transportant 6.000 volts jusque Mons, est aux mains des Allemands Ceux-ci après l'avoir mise sous séquestre, ont brûlé trois alternateurs avant de réussir à la remettre en marche. Cette centrale actionne la fabrique de ciments de Warquignies, où les Boches font, jour et nuit du ciment pour leurs tranchées. A. P. a reçu deux cartes de sa femme. Il m'envoie ce qui suit : D une carte de Pâturages du 26 décembre 1916 : « Les familles des soldats appartenant à des administrations puMiques telles que : postes, chemins de fer, télégraphes, marine etc. touchent toujours une partie du traitement mensuel ou du salaire ( de 60 à 80 fr suivant le taux des traitements ou des salaires) et ce, avec l'assen**ment des Allemands ; mais ceux-ci, âpres à la curée,, retiennent 3 0/0. Par arrêté-loi du 27 septembre 1916, la rémunération devait être, à dater du 15 octobre suivant, portée pour la femme de 0 fr. 75 à 1 fr. 25 et pour chaque enfant de 0 fr. 25 à 0 fr 50. Cet arrêté étend également son effet aux Un beau Livre! il leur parle le langage propre à les J encourager, à les fortifier, à leur faire regarder en face les grandes réalités qui suivent la mort. L'aumônerie militaire belge vient de s'acquérir un nouveau titre à la reconnaissance des soldats par la publication du livre intitulé : Les Prières du Soldat. Ce livre a été édité sous les auspices de Mgr Marinis, aumônier-chef, par un religieux eminent, qui connaît nos hommes, pour avoir partagé avec eux les fatigues et les dangers de la campagne. Il renferme, en même temps que les prières liturgiques les plus importantes, un résumé substantiel de la doctrine catholique, et des extraits, judicieusement choisis, de l'Evangile. On peut dire que dans son genre de manuel simple et portatif, il est parfait. Ce que j'aime dans ce recueil, c'est, avant tout, son caractère sérieux. Il est fait pour des hommes, et il contient les éléments essentiels d'une piété virile et solide. Il s'adresse à des soldats en guerre, c'està-dire à des âmes qui souffrent, ',ui peinent, qui luttent, qui ont sans cesse la perspective toute proche de l'au-delà, et Ce livre est, dans toute la force du terme, le livre du soldat belge. Chez nous, l'on ne se paie pas de mots, de phrases creuses,de lyrisme verba1 ,d'emphase. Nous sommes sérieux, un peu lents peutêtre mais avides de savoir, de pénétrer un sujet, de toucher des réalités.Et nous nous accommodons mal d'une piété bavarde, pleurarde, faussement sentimentale, qui nous fait passer « des torrents de délices » à « des torrents de larmes » et qui s'imagine avoir atteint la Divinité et nourri les âmes, pour avoir accumulé les métaphores et les figures de style, recueillies dans le « Guide du jeune Littérateur ». die par une institution que l'on pourradépasser, élargir. C'est un pas hors dela nuit, c'est encore du clair-obscur ; du moins, nous voici sur la voie. Uneidée organisée, viable, se met en marche,F. IX Soldat, prends les « Prières 'du Soldat », demande-les à ton aumônier. Tu y étudieras ta religion, tu y apprendras les plus belles prières, tu y puiseras la consolation dans les tristesses de l'exil, la force dans les heures de « cafard », les paroles de vie, de cette vie qui passe si vite, et de l'autre vie qui ne passera pas, Lelou. i Soldats, exigez lloU§ Beigique » cîe tous les vendeurs» Mosaïque Dans le monde. Assis sur le bord d'une chaise fragile, entouré de dames qui parlaient de chiffons et de charbon, le vieux poilu attendait que sa marraine lui permit de prendre congé. Mais elle tenait à ce héros qui était pour l'instant le plus bel invité de son salon. Lui était résigné et silencieux ; il frottait ses paumes durcies sur l'étoffe de son pantalon ; il avait posé son casque par terre et le petit chien (le la maison tournait autour avec des intentions (ju guerrier jugeait équivoques. Pourtant, aimablement, une dame lui demanda : A quoi songez-vous, mon ami ? Il hocha sa tête creuse et hâlée et répondit : — A pas grand'chose ! On ne put en savoir davantage. C'était un paysan qui avait des idées, mais qui "n'avait pas pris l'habitude de les énoncer devant du beau monde ; elles étaient à leur place dans sa tête, mais il était trop préoccupé du chien flaireur pour se donner la peine de mettre en langage clair le leitmotiv de ses observations. On lui demanda encore s'il avait des relations avec le général Nivelle. Après qu'il eut répondu modestement qu'ïï en avait entendu parler par un cuistot, une discussion générale s'engagea sur la question de savoir si les robes-chemises avantageaient vraiment les femmes minces. Mais, tout à coup, ce fut plus fort que lui, le filleul poussa un cri en éclatant de rire : Ça y est ! Quoi donc ? firent les dames un peueffrayées. Il expliqua avec concision : — Sur mon casque ! Il profita de l'événement pour prendre congé. LaI • la maison,*un peu ] ge, donnait des explications et pî des excuses : — On a eu tort de le laisser entrer dansle salon... Il est insupportable 1 Si bien que, sur le seuil de la por'e, le poilu pensa tout de même qu'il ne fallait pas partir sur une mauvaise impression : — Vous savez que ce n'est pas moi....C'est le petit chien !.... — D. (L' « Œuvre »). UNE SCENE VERTIGINEUSE Dernièrement, le roi d'Angleterre décorait aai palais de Buckingham un aviateur de vingt ans, le lieutenant Blenkiron. Le fait relaté par la citation est unique en son genre. Le voici : Ce lieutenant Blenkiron

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This item is a publication of the title Notre Belgique belonging to the category Oorlogspers, published in Calais from 1916 to 1918.

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