2*m* Année. — Ne 1. / c l'Ci- Mai 1917. LE CLAIRON DU ROI Supplément aeH^rt |deTa Belgique " — En avril dernier, les Anglais ont capturé 20.000 prisonniers allemands et 257 canons dont 98 lourds; les Français 20.780 prisonniers, 175 canons de tous calibres et 412 mitrailleuses. Les Alliés sont aux portes de Saint-Quentin. Les Allemands ont amené leurs réserves sur le front occidental; les forces qu'ils ont jetées dans la bataille ont ralenti l'avance anglo-française, mais ne l'ont pas arrêtée; les divisions boches fondent sous l'artillerie anglaise qui les arrose et les martèle sans relâche, éclairée par ses avions qui affirment sur l'ennemi une supériorité indiscutable. La prudence croissante des taubes, des aviatiks et des fokkers devant l'aviation britannique impressionne fort, les hordes du Kaiser, au dire des prisonniers. La bataille continue, acharnée. L'aviation belge fait preuve aussi d'une grande activité. La dernière semaine d'avril, malgré quatre jours de mauvais temps, elle a effectué de nombreuses reconnaissances dans les lignes ennemies et plus de 100 vols de chasse, au cours desquels 20 combats ont été engagés : deux avions ennemis ont été abattus dans les lignes allemandes. Le printemps va permettre à l'armée russe de reprendre son activité. Le généralissime russe annonce une offensive- prochaine. Broussiloff, qui fit l'an dernier plusieurs centaines de mille prisonniers aux Autrichiens, a parlé dans le même sens. L'offensive austro-boche dont l'Italie était menacée a été arrêtée par la grande bataille de la Scarpe et de la Champagne, les Italiens, eux aussi, vont pouvoir attaquer. C'est ce qui permettait au ministre anglais Austen Chamberlain de dire, le 1er mai, en portant un toast au lord-maire : « La fin de îa guerre n'est pas encore venue, mais j'espère qu'avant l'expiration de votre mandat, le 9 novembre prochain^ les peuples de l'Empire fumeront ensemble le calumet de la paix, après une victoire qui nous aura permis d'atteindre les grands objectifs pour lesquels nous avons pris les armes. » — Les Etats-Unis ont voté la conscription et un emprunt de 35 milliards et s ont décidés à lutter avec la dernière énergie pour obtenir le plus prompte-ment possible une paix réparatrice. « Pas de paix séparée, pas de paix avec les HohenzoIIern », a déclaré le président Wilson. L'accueil fait au maréchal Joffre dans la grande république étoilée montre que si les Américains sont venus tard à la guerre, ils sont décidés à mettre les bouchées doubles et à la faire avec acharnement. Les Etats-Unis sont en plein accord avec l'Entente pour tout ce qui regarde ]a restauration de la Belgique. Le Président a déclaré que la Belgique reprendra sa place parmi les nations prospères et pacifiques du monde. — M. Brand Whitlock, en arrivant au Havre, a dit toute son admiration pour la résistance des Belges devant l'envahisseur. — Un groupe d'industriels, estimant que sa liberté d'action lui impose le devoir de défendre les intérêts des compatriotes restés en territoire occupé, s'est assigné pour but de créer, sous les auspices du Gouvernement belge, un organisme pour aider à la reprise de la vie industrielle en Belgique dès que le pays sera délivré. Abandonnée à elle-même, l'industrie belge serait menacée de ruine. La situation industrielle de la Belgique étant analogue à celle des départements français envahis, notre gouvernement a adopté les moyens envisagés par la France et prête son appui à un organisme intermédiaire entre l'Etat et les industries pour l'achat des matières premières, outillages, matériels et fournitures indispensables à la remise en marche. — Le prince Charles de Belgique est entré dans une école de marine en Angleterre La princesse Marie-José est dans un pensionnat aux environs de Florence. '• — Le Gouvernement belge a pris un arrêté-loi abrogeant, au fur et à mesure de la libération du territoire, les dispositions prises par l'occupant. Arrêtés, nominations, contrats, tout cela tombera de plein droit avec la disparition de l'ennemi. Des mesures ont été prises aussi contre les traîtres qui, dès qu'on le pourra, seront livrés à la justice. — Le général Tombeur, vainqueur des Boches en Afrique, est arrivé au Havre. L'escorte de soldats noirs qui avait servi de garde aux prisonniers allemands amenés à La Palice, ont fait l'admiration de tous par leur allure martiale.

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