La Flandre libérale

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s.n. 1914, 30 Mars. La Flandre libérale. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/b853f4nc0h/
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HtTinnée- Lnndl 30 Mars 8814 QUOTIDIEN* >- 10 CENT. S. 89 — Lundi 30 Mars 5924 LA FLANDRE LIBERALE ^BOJVrSTElVCETVTS RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE ANNONCES BELGIQUE s Fr» 2.0G 4.00 8.00 16.00 0ÂN0, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, \t GANO Poar la viïle et les Flandres, s'adresser au bureau m UNION POSTALE s Fr. 3-^5 9.00 18-°® 36*00 ABONNEMENTS ET ANNONCES : —RÉDACTION— Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à On ('abonna an bureau du Journal et dans tous les bureaux de posta Téléphone 32 Téléphone 1S l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. i ——— * ' ~*'™»«^*'^--ra*M»«»aKir.g«iBaS»Mgl^rrnr«.lMHWBRagff'<5MEraZireitt;^^'3^aîTiararefcV .i ji 'tflWi'i'fl'fTr'lll' • ■ HIIITWM'f'fl'rfHIlHHWI ^1TtHfl"rnrH^Tirtt>lr*lrfyV ^i,7''-t''?rxf'T^,"iT"-T*i~-'IT-rnillMI»il mu ■ i ■ . 1 —.u-■■ ■ .m, ■■■ ..p i ht inmr ~m i i m mm mi. i m n.i LE RÉGIME PARLEHESTAIRE Il nous souvient d'un temps où l'on Luvait en Belgique des fanatiques our maudire nos libertés constitution-lelles, mais où l'on n'eût guère décou-ert d'adversaires sérieux du régime [rlementaire. Il n'en est plus ainsi, paraît-il. | On assure que, parmi la jeunesse atholique, il existe un nombre croisant d'esprits "avancés" qui estiment ne le pouvoir du Parlement est exces-if, d'après notre Constitution. Ils admettent qu'il faut laisser aux Chambres i mission de voter les lois. Mais ils talent qu'on leur enlève le droit de ontrôler, de discuter les actes du louvoir exécutif. I Le principe de la responsabilité mi-listérielle a pour effet de soumettre les iiinistres à leur volonté. Elles peuvent tî renverser quand il leur pl^,ît. D'où [conséquence que c'est elles qui impo-tBtleur choix. Cela est très mauvais, ious dit-on. Ce contrôle du Parlement st pour le ministère une gêne et une ntrave. Il laut l'en débarrasser. Sous rétexte d'assurer la liberté du gouver-ement, il faut le soustraire à l'action t à la surveillance de l'opinion publi-«, nue devraient exprimer les élec-feComment expliquer cette idée, ou iotôt cette tendance? On pourrait croire qu'il en faut cher-ter la raison, dans ce qui se passe jus nos yeux en Angleterre, ou en tance, dans des pays qui sont, comte nous, soumis au régime parlemente. Il est de fait que ce régime y Ktionne en ce moment d'une maire assez pénible. En Angleterre, le louvoir appartient à une coalition de ibéraux, de socialistes et de nationalités irlandais et le cabinet Asquith mit, au nom et dans l'intérêt des éléments extrêmes de ses alliés, «verser la Constitution du pays, pus soumettre ces bouleversements là son jugement, soit par des élections, soit même par un referen-pn, En France, le système détes-lable du scrutin uninominal a produit tae Chambre, qui semble méconnaître la volonté nationale et assurer le pouvoir à des coalitions de coteries, qui couvrent de leur approbation des scandes comme celui que révèle l'affaire Caillaux, Tout cela, il faut bien l'avouer, n'est pis très reluisant. Mais quel gouvernement ou quel régime a jamais été « l'abri de faiblesses ou de tares? En France, par exemple, le régime parlementaire actuel a succédé au régime impérial. Celui-ci, par hasard, était-il préférable? N'a-t-il pas produit des sandales et montré des faiblesses? A-t-on oublié la guerre de 70 et ses causes misérables? Non, là n'est pas a raison du mouvement des esprits que !® signale. Cette raison n'est pas à 'étranger, elle est en Belgique. On trouve le régime parlementaire jwctueux, parce que l'on juge qu'il Pffletionne très mal sous nos yeux. On %e qu'un changement de régime gagerait le pays, comme le malade %re un soulagement en se tournant r droit sur le côté gauche, alors ® son mal subsistant continuera à le 'enailler. tJue 'e fait d'où naissent les inquié-es et la lassitude que l'on signale, n«>i ' &rave> nous ne songeons Jl a le nier. Il est certain, patent. tim°^e ^uyernement, issu d'un sys-e pernicieux et faussé par la frau-fmauvais, nous n'avons ^ y contredire. Tout entier à la J» .es ^intérêts des curés et des Bafitfi' .ëère avec désordre et inca-e.( !es mtérêts publics. Voyez quel '«iesseà vh SréT°yanr et à Vovp i ' - état de nos finances ! je - z le désarroi de nos chemins de ViL P6180111!© n'ose plus nier ! y 1 en Quel état pitoyable les ef- ajw ™mbmés du ministère et de ses colnn'^6? ,m'ssi°nnaires, ont réduit la |j j . RJ§6 en Afrique ! Considérez fcicii1?? 4e no^re enseignement l'faWtQ échéance de notre magis- ilenjigi ' bor|gez à l'état misérable dans 1 faudra rT a ^a!ss® notre armée, qu'il défpnT. années pour mettre à même En Pays, en cas de guerre! vilain00!? !ln C0UP> tout cela est fort J|°; c est vrai. lesCr116 ?ottise de s'imaginer que dévier^,., q,ui nous gouvernent si mal, Cl rUout à coup des hom^ lant 16 k;„a ,.es> voyant clair, et vou-c°ntr5ia 31' étaient affranchis du te contrôi6S "^ambreS? C'est grâce à nient il rel au* discussions du Parle-jfeiitg' j So vrai, que les fautes, leser-8ont 'conni^^13^®8 nos ministres uesi que nous pouvons les critiquer, les condamner. En supprimant la publicité, qu'implique la responsabilité ministérielle, nous cacherions au pays la cause de la maladie dont il souffre. Ce serait avantageux pour les auteurs de ce mal, nous le voulons bien- Mais pour être secret, en serait-il moins grand, moins cuisant? Pendant bien des années, la Russie, la Turquie ont joui de ce régime du gouvernement secret, parce qu'absolu. Ces pays ont-il eu à s'en féliciter? Et est-ce leur sort heureux que veulent nous réserver nos réformateurs? La Belgique est soumise en ce moment à un régime pseudo-démocratique, qui, par la force des choses, sera bientôt un régime vraiment démocratique. Le gouvernement issu de la majorité y vaut ce que valent les masses sur lesquelles il s'appuie. Qu'il serait naturellement meilleur si ces masses étaient plus instruites, plus sages, plus libres, c'est clair. Mais ce n'est pas en leur cachant le gouvernement et ses actes qu'on accroîtra leurs lumières. Bien aa contraire, il faut les éclairer et les émanciper précisément en attisant l'intérêt qu'elles commencent à prendre à la chose publique et à son administration. Là est le meilleur moyen d'assurer leur développement intellectuel et moral, là est en mémo temps la plus sûre garantie que le gouvernement, soumis au contrôle de l'opinion publique, sera exercé d'une manière intelligente et honnête. Au fond, ce que veulent ces jeunes critiques du régime parlementaire, dont parlait le Jûurnal de Bruxelles l'autre jour, c'est tout simplement se débarrasser de l'ennui et de la gêne d'une opposition, qui signale les fautes et les faiblesses du gouvernement catholique. Si celui-ci s'exerçait dans le secret du confessionnal, la position de M. de Broqueville serait plus facile, plus agréable, les églises n'y perdraient rien, soyez-en sûr, et qu'importe le reste ? Les Belges paient ; ils continueraient à payer, mais on n'entendrait plus leurs jérémiades, qui froissent les oreilles des orateurs du jeune barreau qui rêvent d'être ministres et aimeraient mieux que les ministres fussent à l'abri de toute critique. Pourquoi, après avoir supprimé le contrôle des Chambres, ne pas supprimer aussi la liberté de la presse et les insupportables critiques qu'elle engendre et qui pervertissent l'esprit public? > «»o—-< Echos & Nonvelles ir ir tf ln conseil coloris! Le conseil colonial s'est réuni, samedi. Il a approuvé un projet de décret concernant l'octroi de permis spéciaux de recherches "minières au Katanga et un projet de décret ooncernant la cession à la mission des Pères Capucins de 34 hectares de terres. Il a encore examiné un projet de décret définissant le nouveau régime des entrepôts de douane. Ce projet a pour objet de développer et de définir exactement le régime des entrepôts de douane. Dans le système actuellement en vigueur, les entrepôts ne peuvent recevoir que des marchandises importées par mer et leur établissement n'a été, en principe, autorisé que dans les ports d'importation. L'extension du commerce nécessite un changement à ce régime. A cet effet, le projet prévoit l'établissement ou la concession d'entrepôts publics, particuliers et fictifs partout où l'utilité «sn sera démontrée pour autant qu'il existe dans la localité un bureau des douanes. A la suite de nombreux amendements présentés par M. Galopin, le conseil a remis à un mois l'examen de oe projet. Il a aussi remis à cette date de décret approuvant l'octroi par le comité spécial du Katanga de diverses concessions de terrea. On legs ib Uviur in Congo PoUr1 la première fois depuis que le Congo est annexé à la Belgique, le gouvernement vient de bénéficier d'un legs fait en faveur de sa colonie. La somme léguée n'est tuas importante sans doute, mais le geste n'en mérite pas moins d'être signalé en raison des mobiles qui l'ont inspiré. Le donateur M. Trémou-roux lègue par testament une rente annuelle et perpétuelle de 5,000 francs en faveur des hôpitaux créés au Congo belge par le roi Albert. C'est une pensée patriotique qui le fait agir car l'auteur de cette libéralité a tenu à marquer qu'il faisait cette disposition "pour aider son pays à conserver cette colonie convoitée par de puissants voisins". La répriisUn de I> sroioté envers les anlmm M. 'Oarton det Wiart a saisi le Sénat d'un projet de loi, ayant pour objet de modifier l'article 561 du Code pénal qui vise la répression de la cruauté envers les animaux. En vertu de la législation actuelle ceux qui ont dans des combats, jeux oui spectacles publics soumis lès animaux à des tortures, sont passibles d'une amende de dix à vingt francs. Sanction insuffisante et en tous cas inefficace car les combats de coqs que l'on voulait atteindre spécialement continuent à S'organiser 'un peu partout et à attirer la clientèle avide de ces plaisirs barbar res. Les gendarmes peuvent verbaliser à charge du cabaretier mais il leur est interdit de saisir le® pauvres gallinacés et ce,sport cruel continue à attirer de nombreux adeptes. ^ Désormais, en vertu de ce bout de loi, l'autorité pourra effectuer la sais'e des animaux et en même temps confisquer les prix et les enjeux. D'autre part, les organisateurs de ces réunions seront passibles de l'amende comme ceux qui auront fourni les animaux. On espère arriver ainsi à mettre fin à d'abominables pratiques. Uns eipoîltlan d'iianleollors et d'ayrteultara Une grande exposition septennale d'horticulture et d'agriculture sera organisée à Huy, du 15 au 18 août 1914. par la Fédération dfos sociétés royales horti-cbles et agricoles de l'arrondissement de Huy et des cultivateurs, jardiniers et vignerons de Huy, sous le patronage de l'Etat, de la province et de la ville de Huy. Dix mille francs de prix sont attribués aux 248 concours ouverts aux diverses branches de l'horticulture et de l'agriculture.Demandez le programme à M. Paul Maricha'l, secrétaire 'die la Fédération, à Statte^Huy. Le 10m <e Stuley On sait, ou on ne sait pas, que Stanley n'était pas le véritable nom du grand explorateur de l'Afrique. Enfant martyr, il s'était enfui de chea ses parents ; le hasard l'amena* wn jour dans une petite ville, où deux bonis vieux, attristés de n'avoir jamais eu d'enfant, prenaient le frais sur le1 pas de leur porte: c'étaient le pasteur Stanley et sa femme. L'enfant, poussé par on ne sait quel instinct, se dirigea vers eirx et leur dit: "Dou you want a little boy? Vous n'avez pas besoin d'un! petit garçon?" Le» deux: vieillards, frappés par cette question, interrogèrent le petit abandonné, et, charmés rpar ses réponses, ils l'adoptèrent. L'histoire prouva qu'ils n'avaient pas eu tort. X La devise de Mistral y Charmante, la devise que Mistral, le poète provençal, avait inscrite à Mailla-ne, sous un cadran solaire chargé d'un lézard vert. Il y avait résumé la philosophie de aa vie : " Gai lesert, beu toun souleu L'ouro passa que trop leu " " Gai lézard, bois ton soleil L'heure ne passe que trop vite. " lozarl Les portraits de Mozart, la plupart fantaisistes, représentent un jeune h Omni© d'une beauté ddeal© et toute jIiu-rainée des reflets- d'une grande âme. Son dernier biographe, le docteur A. Schu-rig, nous propose une image extrêmement différente. Rien, dans le visage, ne révélait le génie. Les yeux, d'un bleu mat, manquaient de vivacité ; ils ne s'allumaient que quand le maître préludait au piano ; mais, à l'ordinaire, oomme Mozart était myope, ils paraissaient troubles et clignotants. Le teint était pâle, un peu jaunâtre, les cheveux blonds ; le nez d'une grosseur déplaisante ("Enorm benast", dit un contemporain) ; l'oreille anormale, sans toutefois être difforme, simple variante de la nature qui n'est point une rareté. Mozart était de taille au-dessous de la moyenne, avec unei grosse têtei disproportionnée au reste du corps. Ses maans, petites et belles, lui inspiraient beaucoup de fierté ; elles se jouaient sur le clavier avec tant d'élégance, qu'on avait à regarder le virtuose autant de plaisir qu'à l'entendre et, malgré leur petitesse, elles savaient, surtout la gauche, se prêter aux plus grandis intervalles. Très nerveux, très agité, le maître ne tenait pas une minute en place, à moins d'être assis au piano, absorbé en lui-même. Les gens qui ne le connaissaient pas le! croyaient homme de peu ; dans se® tournées, on l'a prisi souvent pour un voyageur de commerce; quoiqu'il eût bon caractère, ce.! méprises l'agaçaient. Afin de les éviter, il aimait à se parer d'insignes officiels. A sa tenue, toujours propre et soignée, il ajouta des dentelles, des breloques, des chaînes. Il portait des bagues. Son habit ordinaire était bleu, avec des boutons d'or; isa culotte et sas souliers avaient des boucles d'argent. Pour diriger l'orchestre, il préférait le îrao rouge, qui était alors une sorte d'uniforme musical. Mais, à part ces détails, il avait trop de goût, écrit M. Schurig, pour donner dans le clinquant et la bizarrerie. m# Boteaee en seène L'écrivain florentin, Augusto Novelli, se propose dé consacrer une série d'e pièces de théâtre aux grands hommes de Florencë. Dams sa première œuvre, "La Cupola", il montra sur la scène les aventures du célèbrei architecte Brunelleschi. Il y a quelques mois, il fit représenter "Il Canapone", où l'on assiste aux vicissitudes que> traversa le dernier grand-duc de Toscane1. La semaine dernière, Novelli a fait de Boccace, le célèbre conteur florentin, le héros de sa nouvelle pièce : "Il tamonto di Giovanni Boccacio". L'intriscu© est empruntée à la isieptièml© nouvelle du huitième jour; les aventures de l'écolier Rinieri deviennent celles die Boccace lui-même. L'œuvre de- Novelïi a eu un succès très vif. «o e Complication Depuis trois mois, depuis qu'ont commencé les représentations de Parsi-fal, on parle beaucoup de l'œuvre de Wagner. Et les .conversations sont très curieuses. De la musique on dit très peu de chose : pour discourir sur ce sujet, il faut une initiative, une science ; et l'on se contente, sagement, d'admirer. Mais on analyse et l'on commente le livret. Il fournit la matière d'interminables discussions, car on se met difficilement d'accord sur la signification du poème et sur le caractère des personnages. On pourrait se résigner à ne pas très bien comprendre, à écouter la musique, à en subir la puissance, l'émotion, la beauté: Wagner est un génie musical, et il serait peut-être raisonnable de ne pas chercher dans ses œuvres autre chose que de la musique. Mais on cherche; on cherche à démêler la philosophie de Parsi-fal, à établir la psychologie des héros de l'œuvre. On cherche avec d'autant plus de passion que tout cela est très obscur, et que l'on peut disserter indéfiniment avec la certitude de ne point épuiser le débat. Un personnage surtout démontre les controverses : c'est celui de Kundry, l'étrange femme en se combattent et s'enchevêtrent le Bien et le Mal. La complication de sa psychologie séduit, enchante; et l'on y ajoute mille subtilités, mille contradictions. On trace de Kundry des portraits extraordinaires, on découvre à ses actions, à sa pensée les plus insaisissables intentions ; et vous surprendrez les gens les plus graves, les esprits les nlus positifs, les plus éloignés de la crédulité, discutant très sérieusement sur la portée d'actes imposés par les sortilèges de Klingsor. C'est que cette figure de Kundry, mystérieuse, fantastique, satisfait un goût aujourd'hui très répandu : le goût de la complication. Nous n'aimons pas ce qui est simple, ce qui s'explique ^sèment; les instindts qui jusqu'ici conduisirent les hommes, les quelques sentiments éternels auxquels ceux-ci toujours obéirent, nous paraissent insuffisants et pauvres, et un peu ridicules. L'amour, la haine, le désir, la jalousie, l'espoir, la colère sont des facteurs qui pouvaient déterminer les actions aux yeux des hommes de jadis ; ceux d'aujourd'hui ne peuvent se contenter de l'explication qu'ils fournissent.Voyez ce qui se passe chaque fois que se produit un événement sensationnel, quelque drame attirant violemment l'opinion. Ecoutez ce qu'on en dit : jamais on ne se contente de ce que révèle, de ce qu'établit une enquête : 1 il y a toujours autre chose, autre chose de moins simple e't que l'on raconte avec d'absorbants et subtils détails qui rendent les acteurs du drame beaucoup ' plus compliqués et qui obscurcissent leurs mobiles. De ces versions, les plus éclatants démentis n'auront jamais raison, parce que la vérité étant toujours plus simple exercera moins de séduction sur ies esprits. Evidemment, cette tendance s'est toujours manifestée. Elle a sa source dans le goût du romanesque qui fut de tous les temps. Mais elle s'est aggravée de la grandissante prétention chez les individus plus ou moins cultivés à la subtibilité psychologique. Personne ne veut croire à sa propre simplicité, à celle de son âme et de ses instincts. On voit dans cette simplicité une sorte d'infériorité. Un jeune homme de vingt ans confiant à un ami de son âge le plus ingénu des romans d'amour, craindra d'être banal s'il dit simplement qu'il aime et qu'il souffre de ne pas savoir s'il est aimé : il exposera la psychologie pleine de trouble et de contradictions de celle qu'il aime, des particularités qui différencient son propre amour de celui que d'autres hommes éprouvent ; il s'appliquera à paraître indéfinissable, à montrer énigmatique ; la petite jeune fille dont il est épris, à j faire croire que des doutes les torturent tous deux, et les pires autonomies de la pensée et de l'instinct. Il emploiera tous les mots pour ne pas dire tout naïvement: "j'aime'-'. Ce "bovarysme" règne partout; cette horreur de la simplicité nous impose une permanente et fatigante investigation qui ne peut aboutir à rien parce que nous sommes résolus à ne pas accepter la vérité que nous découvrirons : elle est 'trop simple, elle fait les événements d'aujourd'hui trop semblables à ceux d'hier et nous-même troD semblable à notre voisin. Nous dédaignons ce qui se comprend aisément. Et tous nous avons i'prgueil de ne pouvoir être entièrement compris, alors même que notre âme est candidement claire. Gustave VANZYPE. ■ Lettre du Marnant Les progrès de l'enseignement industriel M. l'inspecteur provincial Romedenne publie son rapport sur l'enseignement industriel dans la province, en 1913. Les intéressantes statistiques qu'il fournit dénotent une situation en tous points excellentes. (Les 15 écoles industrielles primaires groupent 1,215 élèves; les 41 moyennes, 15,007; les 3 supérieures, 1,051; total: 17,273 élèves. L'augmentation sur l'année précédente est de 1,056 unités. Les diplômes et certificats délivrés à la fini dles études se sont élevés au nombre de '1,846. L'augmentation, de la population se manifeste aux différentes catégories d'écoles: 142 unités pour les cours primaires, 825 pour les moyens, 89 pour les supérieurs. Cela prouve que partout, l'enseignement industriel rencontre de nouvel-es sympathies. COMPARAISON SUGGESTIVE Des chiffres vraiment suggestifs viennent d'être produits dan® une conférence très intéressante, par M. l'avocat Mais-triau, échevin et conseiller provincial, à Mons. La province du Hainaut, qui compte 1,335,344 habitants, a dépensé, pendant la période décennale 1901-19K), une son> me de 24,619,673 francs pour les services facultatifs de l'hygiène, de la prévoyance, de l'enseignement et des beaux-arts, et de l'agriculture. Par contre, les six provinces cléricales: Anvers, les Flandres, Namur, Limbourg, Luxembourg, comptant ensemble 3,768,457 habitants, ont dépensé, pendant la même période et pour les mêmes services, 22,846,200 francs. Il s'ensuit donc que le Hainaut a dépensé 1,773,473 francs de plus que les six provinces cléricales! lesquelles ont cependant ensemble unei population presque trois fois aussi forte! Pareils chiffres sont, on en conviendra, tout à l'honneur du Hainaut anticlérical. NERVIEN. CHRONIQUE THÉÂTRALE TOURNEE BARET L'Absent, pièce en quatre actes, pan M. Georges Mitchell. C'est en Odéonie que se situe cette comédie champêtre, dont les héros portent le costume hollandais. Nous retrouvons, non sans une certaine ioie, çes paysans pathétiques, aux mains blanches, au langage correct, dont l'Opéra-Comiqu© avait jadis le monopole, mais qui ont passé la Seine, et à qui, depuis 1' " Artésienne ", le théâtre de la rive gauche donne, en musique lui aussi, une constante et fructueuse hospitalité. I<a fable qui les fait évoluer, est, cette fois, assez arbitraire. Il y a quelque invraisemblance dans l'aventure de cet enfant prodigue, chassé du foyer paternel < par l'intrusion d'une marâtre calomniée, ; et que ramène, après sept ans, l'amour inconsciemment voué à la fille même de îelle qu'il fuyait. Qu'importe d'ailleurs ? [1 n'est pas que le vrai qui puisse n'être pas vraisemblable, et la vérité intégrale a.u théâtre, serait chose insoutenable. Certains essais d'Antoine, jadis, l'ont surabondamment prouvé, et le directeur iu Théâtre libre n'est-il pas aujourd'hui 3elui qui précisément règle les destinées de ce chimérique royaume où naquit l'œuvre de M. Georges Mitchell 1 Que le romanesque, banni du livre, exilé même du feuilleton, se puisse encore parfois retrouver sur la scènp, voilà qui ne me semble pas matièire à regrets. Si " Peaiu d'Ane " était " joué je _ gage que le public y prendrait un plaisir extrême, et je ne saurais, pour ma part, l'en blâmer. Il est apaisant de s'évader de la réalité quotidienne, et de rencontrer, ne fût-ce qu'un soir, des rustres, gentiment maquillés et pomponnés, enrubannés tant au moral qu'au physique, ec très sympathiquement irréels, de les rencontrer mêlés aux moins probables, mais aux plus plaisantes, au vrai sens du mot, des péripéties. Une intrigue claire, passée au ripolin, et désinfectée de toute psychologie ambiguë ; un dialogue simple, à mi-côte en ( 1 tre l'écriture artificielle et la véridiquei élocution ; des scènes adroitement menées, dont quelques-unes contiennent de discrètes notations, joliment délicates, en demi-teinte, dont d'autres sont, il est vrai, plus conventionnelles encore que ne l'exige lai tenue générale de l'œuvre, mais dont aucune ne dépare l'homogénéité de l'ensemble; des figures de théâtre, marquées d'un trait essentiel, plus que des caractères; une ambiance, une atmosphère d'honnêteté confiante, de sécurité morale, de bonté éparpillée : cet optimisme souriant, qui rend naturel et souhaite le dénouement heureux, et agrée toujours aux spectateurs. Pas beaucoup, de spontanéité, de vie, de mouvement; rien de ce qui emporte l'attention et force par sa violence même l'approbation éclatant en bravos ; mais de la douceur prudente, de la candeur avisée, de la naïveté sournoise. Un spectacle en un mot oue peut voir sans rougir la vierge la moins émancipée, et qui ne peut éveiller en elle la moindre pensée trouble, maia seulement une rêveuse et inoffensive volupté, toute cérébrale, un spectacle auquel d'ailleurs tous les spectateurs, même les plus blasés, assisteront sans ennui, et peut-etre même, à de certains moments, avec une émotion partagée, avec un plaisir non feint. Je pense à la jolie scène qui termine le second acte et qui contient des réparties heureusement nuancées. Je pense aussi aux paroles grosses de sous-entendus sentimentaux, qu'échangent à la première rencontre les jeunes gens — Arie. et Dina — épris l'un de l'autre sans s'être jamais vus, à ces pa-roles dont la banalité voulue trahit tant d'émoi intérieur.Un rôle surtout est intéressant, un rôle d'ingénue, charmant en sa fraîcheuir épanouie. Mme Fabrienne Fabrèges, qui est très jeune encore, a, de la vraie jeunesse, les dons les plus heureux. Mutine exquisement, sobrement et communica-tivement émue quand il le faut, sa voix claire et bien timbrée traduit avec justesse les sentiments les plus divers. On l'a fêtée très chaleureusement et ce fut • justice Je n'ai que des louanges à adresser à Mme Jane Hamel qui tient sans défaillances et dans la note; qu'il faut un personnage parfois antipathique, surtout au début, mais qui acquiert progressivement, au cours de l'action, l'amitié du public. Je veux citer aussi Mmes Jenny Diska, cordialement joviale, et Yvonne Martel. MM. Demanne, Florencie, Va-lrey, Darnvyl sont moins bien partagés que leurs camarades du sexe aimable. Les rôles masculins ne sont pas au premier plan, mais je ne vois vraiment aucun reproche à formuler contre ceux qui les ont tenus. Us ont donné tout ce qui leur fut permis de donner. M. Baret nous a accoutumés d'ailleurs à d'impeocables ensembles. La soirée d'hier était la douzième et -la dernière d'une série très brillante de représentations dont l'interprétation fut toujours sans défaut. Les Tournées Baret ont acquis droit de cité chez nous, elles ont leur clientèle et l'excellente qualité des spectacles offerts est la garantie et la meilleure et la plus sûre da sa fidélité. C'est pourquoi nous leur disons aujourd'hui " au revoir " et non adieu. Comme de coutume, le succès, hier soir, fut très vif. On applaudit beaucoup. Une bonne part des bravos alla au sextuor Rameau, à qui était dévolue l'exécution de la musique de M. Fer-nand le Borne dont s'accompagne la pièce de M. Mitchell. Les musiciens, dirigés nar M. Louis Bas, s'acquittèrent de leur tâche avec précision et justesse. En guise d'ouverture, ils jouèrent non sans charme, non sans élégance, quelques morceaux anciens, dont le " Menuet ", de Bocoherini. R. S. la poème du prince de Ligne Le Oomité d'initiative de la commémoration du prince de Ligne vient de faire réimprimer le poèmie intitulé "Mes adieux à BeJœil'1', d'an® lequel le prince, vers son déclin, a décrit à grands traits la magnifique résidence qu'il s'était plu à embellir pendant unie grande^ partie de sa vie. Cette jolie publication! est illustrée de photographies représentant le château et les coins les plus pittoresques du parc de Beloeil, où l'on célébrera, l'été prochain, le centenaire de la mort dui prince de Ligne: c'est une très heureuse manière da faire connaître à l'avance ces lieux presque historiques, et do _donner aux artistes et aux lettrés l'envie de les aller voir. Quant aux dons poétiques dul princé d'3 Ligne, ils ne1 sont nullement comparables à ses brillantes qualités de prosateur : ses vers abondent en chevilles, en gaucheries, en négligences; quelques-uns même sont à peine1 justes, et malgré tout il y passe, par instants, une émotion vraiment poétique. "La poésie', a écrit lo prince, a réellement quelque chose de divin, et, quoiqu'enfant de l"art, est recherchée par la nature, oomme un besoin d'uine âme sensible. J'ai éprouvé, et j'ai vu éprouver à un autre, qu'au milieu 'les torrents de larmes, on les suspendait un moment pour répandre1 en vers des pleurs sur un tombeau..." Il a écrit ses "A-dieux" sur le tombeau de sa jeunesse :

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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