La nation

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s.n. 1914, 17 Juin. La nation. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/w950g3j20g/
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4e ANNEE. N4 20, - Le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 17 Juin 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. » Journal iieijdomadaîre paraissant Se mercredi. « Pour la Culture Française. » ABONNEMENTS: BUREAUX DU JOURNAL: Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. ANNONCES: Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles // sera rendu compte de tout ouvrage dont . . Etranger: 7 francs. Téléphone b 1848. deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. n tral*e à rorfait. QU'ON S'ENTENDE! En écrivant mon article sur « La question wallonne et les catholiques » Daru dans « La Belgique artistique et ittéraire », j'espérais apporter une ;ontribution de clarté et de bonne volonté à' l'étude d'un problème, dont [a solution devient plus difficile à mesure qu'elle s'affirme plus urgente. De la clarté I J'ai été si peu compris, que je dois bien m'avouer qu'il doit y avoir bien de ma faute. Ma coulpe dite, je demande la permission de rencontrer, en manière de bon-propos, les idées de quelques contradicteurs. Non pas dans un esprit de polémique, mais pour préciser certaine opinion et la justifier. Je veux parler de l'idée que j'ai lancée d'un « mouvement wallon d'origine et de tempérament catholiques ». On m'a reproché, à ce propos, de jeter la question wallonne dans l'arène des partis. Que diable, non ! Il faudrait être bien naïf — ou toien perfide — pour subordonner le mouvement wallon à l'action et aux destinées d'un groupe politique ! Il n'y aurait pas de plus sûr moyen de l'écorner et de n'opposer, aux efforts concertés des flamingants, que des forces divisées les unes contre les autres et, par conséquent, impuissantes. Et de quelle vertu intérieure disposerait un tel mouvement déformé dans sa pensée par mille considérations adventices, entravé dans son activité par les disciplines rigoureuses de l'électoralisme? Mais, pour ne vouloir point d'une action wallonne spécifiquement politique, faut-il s'obliger à ne pas tenir compte de l'existence des partis et des faits qu'elle conditionne? Mes observations ont porté sur un champ assez vaste et sont assez sûres, pour me fortifier dans cette conviction que, dans les circonstances présentes, les catholiques dans leur ensemble n'adhéreront pas aux organismes existants — et spécialement à « l'Assemblée Wallonne» —auxquels, à tort ou à raison, ils refusent leur confiance. Quand donc je presse mes coreligionnaires de s'employer, eux aussi, à la défense et à l'illustration de la Wallonie, suis-je fondé ou non à leur suggérer de se grouper entre eux f>our poursuivre, selon les indications de leur tempérament, de saines et fécondes besognes raciques? Vaudrait-il mieux laisser inactives les forces wallonnes catholiques? — Tout beau, cher Monsieur, mais tournez-vous vers le nord et voyez « le bloc flamingant symbolisé par la trinité Van Cauwelaert-Franck-Huysmans! ». — Eh oui! Je vois même d'autant mieux, que j'ai choisi mon point de vue de façon à avoir une vue d'ensemble, regardant vers le passé. C'est le lent travail de pénétration, d'imbibition des idées flamingantes qui m'est apparu. Il leur a fallu, à ces Flamands fanatiques, un demi-siècle pour conquérir bribe par bribe l'opinion publique de chez eux, s'attaquant à tous les milieux par les moyens les plus divers pourvu qu'ils fussent appropriés, s'y reprenant vingt fois s'il le fallait, et amenant,homme par homme, de nouveaux disciples à leur idéal. Les différences de tendances se sont atténuées par la pratique quotidienne, les idées confuses ou rivales se sont tassées et accordées par le temps et la réflexion, et cette belle unité, si vivante, qu'on nous propose aujourd'hui comme exemple, est le fruit d'une longue et laborieuse évolution. Peut-on dire que l? mouvement wallon, même où il est organisé, en soit là ? Plutôt, ne sommes-nous pas, nous Wallons, à l'aube de notre effort — malheureusement si tardif ! C'est le moment d'accueillir toutes les initiatives, de les encourager et c'est un devoir pour les aînés d'aider de leur sympathie, les tentatives des néophytes et des catéchumènes. Si, dès l'abord, les initiatives tendant vers une même fin, mais procédant d'esprits différents, empruntent une voie parallèle au lieu de suivre la voie commune, qu'importe. La communauté d'idéal, les nécessités de l'action et les événements rapprocheront bientôt tous ces frères dispersés ; des rapports fréquents dissiperont les préventions, arrondiront les angles et prépareront les amitiés fécondes. Il ne faudra plus qu'un peu de patience pour que soit le Bloc Wallon — sous quelle image primitive? D'ici là, qu'on travaille — et j'attends, j'appelle à la besogne mes confrères catholiques. Si, pour travailler, il leur faut leur chantier à eux, soit. Cela ne dépend que d'eux seuls. Mais qu'ils se hâtent. Le temps presse, et les bonnes volontés dispersées, sans contact, qui attendent pour se révéler et agir qu'on les réunisse, sont nombreuses et impatientes. Elie BAUSSART. ÉCHO S Hyménée | Samedi a été célébré à Forest dans l'intimité le mariage de notre jeune collaboratrice Mlle Claire Pavard avec M. Fernand Delvosalle. La mariée est la fille de feu l e docteur Léon Pavard. Toutes nos félicitations. * Statistiques. L'administration des télégraphes et téléphones vient de publier son bilan pour les années I9l2 et 1913. En 1912, il a été transmis 9,095,000 dépêches, contre 8,996,000 en 1913. Ces opérations ont fait entrer dans les caisses j de l'Etat 6,320,000 francs en 1912 et 6,264,000 francs en 1913. On a envoyé, en 1912, 2,759,000 express postaux contre 2,933,000 en 1913. L'administration a touché de ce chef 606,000 francs environ en 191 2 et 621,000 francs environ en 1913. Le produit total de nos télégraphes a été de 7,044,000 francs environ pour 1912 et 7,007,000 francs pour 1913. Nos téléphones, eux, ont produit, en 1913: service local, 12,065,000 francs; service à grande distance (intérieur, international, transit), 3,535,000 francs; recettes 1 diverses, 7,000 francs environ. Les télégraphes et les téléphones ont donné ensemble, comme recettes : en 1912, fr. 21,352,631.06 ; en 1913, fr. 22 millions 641,654.07. * * « Nos tramways. Voici les desideratas que la section des travaux publics et des transports de la Chambre de commerce de Bruxelles a fait parvenir aux autorités compétentes. Puissent-ils être entendus dans l'intérêt du public : I " La création d'un comité des moyens de communications étudiant les tracés à créer, les prix à percevoir et déterminant les clauses et conditions des cahiers à appliquer, comité à créer de commun accord avec les administrations communales ; 2° Un entretien plus soigné et respectant davantage le profil des rues ; 3° La création de véritables gares de tramways pourvues d'abris, salle d'attente, W.-C., etc. ; 4" Les modifications suivantes aux voitures : Eclairage intensif; disposition plus rationnelle des banquettes ; marche-pieds moins glissants et moins hauts ; indications plus visibles, le soir; des directions et des points d'arrêts ; indications latéralement aux voitures, des directions ; une suspension plus flexible de la caisse ; 5° Les modifications suivantes aux tarifs : Prix unique de 10 centimes pour tout parcours compris dans la ceinture des boulevards militaires ; correspondance sur toutes les lignes au prix de 5 centimes et q'uelles que soient les compagnies exploitantes ; supplément de 5 centimes en première, toutes les places dans les voitures ouvertes étant toujours considérées comme secondes; tarif unique de 5 centimes avant 7 heures du matin ; création de carnets de coupons et d'abonnements annuels à prix réduits ; 6" Que le personnel évite de se tenir dans les voitures ; qu'il annonce les stations un peu à l'avance pour hâter la sortie ; qu'il évite de laisser la porte d'avant ouverte en faisant la recette sur la plate-forme d'avant ; •v 7° Voir le prix être le même pour effectuer le parcours entre deux points quels que soient le nombre ou la direction des voitures empruntées. Une conférence internationale des chemins de 1er. Une conférence internationale extraordinaire des chemins de fer a eu lieu pendant trois jours, à Spa. La Belgique avait deux délégués ; l'Allemagne plusieurs représentants ; chemins de fer prussiens, bavarois, hessois, alsaciens-lorrains ; la Suisse un délégué ; la Hollande deux ; l'Autriche-Hongrie un ; le Prince-Henri un ; la France plusieurs délégués ; chemins de fer de l'Est, de l'Ouest, du Nord ; l'Angleterre un délégué, en tout 25 délégués. La conférence fut très importante. On y a discuté ; I" les directions de transport; 2" les tarifs pour les transports de certaines marchandises ; 3" les tarifs pour les transports du charbon, des minerais et du sab'le ; 4" le tarif et le mode de transport des cokes ; 5' la convention pour le transport de certaines marchandises en transit entre différents pays ; 6" les tarifs des marchandises de l'Allemagne pour les ports belges et plusieurs points de moindre importance. Le commissaire de la gare de Spa était attaché au bureau de la conférence en qualité d'interprète. Le président sourit. M. Poincaré visitant la maternité écoute le compliment d'une jeune mère de quinze ans et quelques mois. — Je vous félicite, lui dit-il paternellement, vous vous êtes mariée bien jeune. — Au mois de janvier dernier, répondit la rougissante maman. Le président sourit. In flomonJ fnl 1.0 IIUIIIUIICT lui ijll Ull lu ,,'STfcr-i 11 paraît que la maison Tietz, pénétrée de l'importance de la langue flamande à Bruxelles, a bilinguisé (oh! l'harmonieux néologisme) ses services. Les étiquettes, avis, règlements, etc., employés dans l'établissement sont rédigés dans les deux langues. Et cela est très bien... surtout si le fonctionnaire chargé de ces traductions est le même qui opère pour les grandes annonces publiées sur pages entières, pour la maison, par les Laatste Nieuws et autres Vlaamsche Gazet. Voici, extrait de ces estimables confrères, un glossaire que nous recommandons à l'attention de ceux de nos lecteurs qui auraient la louable intention d'apprendre la langue parlée par les « Néerlandais du Sud » : lieve pendule en 2 kandelabers; soepterrienen ; kravaten, tnanchetten ; buses voor korsetten, baleinen ; lieve vareusen tailleurfatsoen ; zonneschermen gecreponneerd ; schoone tourniquets; engelsche fantasies gezibilineerd ; ratine, geboucleerd of gevelouteerd ; gemoltonneerd Piqué; baleine voor cols, in serpentine, ge-émailieerd ; sous-bras corselet voor bloesen, groote taille ; bottienen met knoopen, gegalocheerd vernis, tigen in grijze beige; corsetten in gebrocheerd of mastiek coutil ; metallieke lavetten, om de casserollen te kuischen ; kostumen tailleur en flou ; tours de cou, tours de calotte,contours; voile Réjane voor voilage; sandalen vachetten 1e kwaliteit; pumps décoltés ; pleureusen ; casserollen voor patatten frites ! ! Il serait aisé d'allonger considérablement cette liste, mais il faut savoir se borner et, telle quelle, elle suffit à donner une idée du flamand qu'on parle à Bruxelles.Le traducteur a très bien compris qu'à donner l'équivalent « néerlandais » des rubriques à annoncer, il ne serait pas compris et il s'est appliqué à parler, au public auquel il s'adressait, une langue qu'il pût comprendre. Et cela n'est nullement ridicule. A. D. ÉTRANGER La Semaine Politique Le 14 juin. La Crise ministérielle française Décidément M. Douinergue est un détestable républicain. Ne s'était-il pas avisé, après l'échec de la combinaison Viviani, de conseiller au Président de la République de s'adresser à M. Ribot pour la formation du nouveau ministère? Or chacun sait que M. Ribot est un retardataire, un conservateur et tutti quanti. M. Ribot accepta donc la mission que lui avait confiée M. Poincaré et en quelques heures mit sur pied un grand ministère qui comprenait notamment MM. Bourgeois, Delcassé, Chautemps, jean Dupuy, Peytral, Clémente!, etc. Déjà les amis de la France se réjouissaient : jamais, depuis le cabinet Poincaré, ministère français n'avait compté dans son sein autant d'hommes de valeur, autant de personnalités marquantes. Mais la rue de Valois veillait : comment? au lendemain d'une victoire des gauches, l'on osait porter à la majorité de la Chambre un audacieux défi en appelant au Gouvernement des monarchistes endurcis, des nationalistes endiablés, des cléricaux sectaires comme MM. Bourgeois, Delcassé, Peytral, Clé-mentel et... Dessoye (celui-ci est, il est vrai l'un des dirigeants de la Libre-Pensée... Mais qu'importe!) Les partis unifiés ont fait mordre la poussière au cabinet Ribot, dès l'issue de l'interpellation qui a suivi la déclaration ministérielle. Une première constatation s'impose : bien que le cabinet Ribot se fût déclaré résolument troisanniste sa chute ne signifie aucunement que la majorité de la Chambre soit favorable au retour à la loi.de deux ans. U t x/>. . r*U LUnli anfc. 11 est à remarquer en effet que les divers inferpellateurs ont eu soin de n'aborder qu'avec une réserve extrême la question de la loi de trois ans. M. Sembat, socialiste-unifié, a même déclaré qu'il n'avait jamais été dans la pensée de son parti de demander la suppression d'un trait de plume de la nouvelle loi militaire. De plus, alors que l'ordre du jour de confiance qui avait été déposé, déclarait que « la Chambre était résolue à maintenir la loi de trois ans tant que les circonstances extérieures n'auraient pas changé », l'ordre du jour de méfiance ne soufflait mot de la question militaire Enfin par une tactique très habile, les unifiés ont amené la Chambre à voter d'abord non sur les ordres du jour eux-mêmes, mais sur la priorité qu'ils demandaient pour leur ordre du jour. Si cette question de priorité ne s'était pas posée, il est fort probable qu'appelés à se prononcer entre un ordre du jour favorable aux trois ans et un ordre du jour qui ne soufflait mot de la question militaire, un grand nombre de radicaux troisannistes auraient par la force même des choses, accordé leur confiance à M. Ribot. Mais comme la loi de trois ans avait, très habilement, été mise hors cause par les radicaux unifiés, le bloc de tous les éléments républicains hostiles à la personnalité même de M. Ribot se forma comme par enchantement. Le vote de la Chambre ne prouve donc pas, comme des esprits irréfléchis l'ont déclaré, que la France serait décidée à prendre son parti de ne plus être qu'une nation de second ordre. Si elle est résolument pacifique, elle l'est à la façon dont M. Bourgeois et M. Poincaré le sont c'est-à-dire jusqu'au moment où sa dignité et son honneur sont en cause. La loi de trois ans sort donc indemne du débat et il faut espérer que le nouveau cabinet, quel qu'il soit, saura, dans un sens ou dans l'autre, prendre ses responsabilités, et demander à la Chambre qu'elle se prononce, sans équivoque, pour ou contre la nouvelle loi militaire. Il est probable d'ailleurs que M. Viviani, qui, comme on le prévoyait, a été chargé par M. Poincaré de la formation du nouveau cabinet, prendra énergique-ment attitude. Les collaborateurs dont il s'est entouré sont à peu près tous ceux qui lui avaient donné leur collaboration il y a huit jours sauf les deux antitroisannistes irréductibles qui firent échouer la combinaison. Il est donc infiniment probable que M. Viviani — il n'est pas homme à changer, à huit jours d'intervalle, d'opinion sur les moyens d'assurer à la France la sécurité de ses frontières — reprendra la formule qui a fait échouer sa première combinaison et qui était ainsi conçue : « Le gouvernement affirme son intention d'appliquer avec régularité et loyauté la loi votée par le Parlement. Le nouveau cabinet se propose pourtant de mettre à l'étude des projets concernant la préparation militaire de la jeunesse et la meilleure utilisation de nos réserves. Quand ces projets seront votés et appliqués, quand on aura constaté par l'expérience leur efficacité, si à ce moment là, la situation.extérieure le permet, on pourra envisager alors une diminution des charges militaires. » Cette formule qui peut satisfaire M. Sembat ne satisfera peut-être pas ses amis du parti socialiste unifié. Mais elle rassurera tous les amis de la France et son alliée, la Russie, qui s'est émue très vivement de ce que l'on projetait de remettre en discussion la nouvelle loi militaire. A cet égard l'article publié par la Gazette de la Bourse et attribué au ministre de la guerre de Russie, article dans lequel la Russie rappelle la France à ses devoirs envers son alliée, est plus qu'un conseil. Il est presque une mise en demeure. Pour l'équilibre politique de l'Europe, pour le maintien de la paix, pour la grandeur de la France, la loi de trois ans sera maintenue. Des grèves sanglantes ont éclaté en Italie : contrecoup de la campagne tripo-litaine?Au Mexique les négociateurs seraient parvenus à s'entendre sur la rédaction de la partie la plus importante du traité de paix. En Albanie c'est toujours le gâchis et l'irrédentisme grec devient de plus en plus menaçant. Enfin, l'état des relations greco-turques et greco-bulgares est extrêmement tendu. Est-ce que la Turquie alliée à la Bulgarie comploterait quelque chose contre la Grèce? Tout est possible, dans les Balkans. ARAMON. LETTRE DE VIENNE DIVERTISSEMENTS Mon coiffeur. — L'opérette. Les fêtes. — la Viennoise. Mon coiffeur à Vienne s'appelle Edouard von Schittenkopf. C'est un véritable gentleman de fort noble allure et quand, de ses mains aristocratiques, il savonne mes joues plébéiennes, il sait plus d'une histoire intéressante pour me faire prendre patience. Les coiffeurs, souvent, sont des esprits fort curieux, qui voient plus loin que leur rasoir, et cela non point toujours au détriment de leurs clients, qui oublient parfois quelques écorchures pour mieux écouter les joyeux racontars de Figaro. A Paris, rue Réaumur, vous trouvez un coiffeur, marchand de tableaux; il est des coiffeurs-sculpteurs, antiquaires, et ce fut un coiffeur aussi qui fit découvrir l'hôtel de Mmc de Lambert, je pense, dans l'île Saint-Louis. D'où leur vient donc cet esprit philosophique et artistique? Est-ce de la vie contemplative qu'ils mènent toujours face à face avec l'humaine physionomie? L'habitude de couper les cheveux en quatre leur a-t-elle donné la subtilité? La cause en est-elle à la nécessité de connaissances encyclopédiques pour entretenir leurs victimes? Ou bien encore ces barbes qui repoussent perpétuellement et toujours leur sont-elles devenues comme le symbole de la vanité de nos efforts? » » Toujours est-il que M. von Schittenkopf, comme beaucoup de ses confrères, est devenu un sage, un philosophe et, ce qui est mieux encore, un maitre de plaisirs, fort expert et fort intelligent. C'est lui le coiffeur du Karltheater; c'est lui qui édifie toutes ces perruques merveilleuses qui font la joie des comédiens. Et quand vous pénétrez dans sa boutique enfumée et vieillotte, vous voyez,tout autour de la Madone, les portraits de ses acteurs préférés et les diplômes humoristiques que Messieurs les artistes lui ont délivrés. Il y a là, entre autres, Konig et aussi MizziZwerenz,qui triomphe actuellement, car la saison d'hiver n'est toujours pas terminée, dans l'opérette en vogue, « Le sang polonais », l'œuvre de Nedbal. Car Lehar n'est plus; fini Lehar. Voyez donc, me dit von Schittenkopf, sa dernière opérette « Eva » ; ce n'est pas fameux. Cet homme, croyez-moi, ne se soutient plus que par ses billets de faveur. Il veut trop produire. A lui seul il veut suffire aux besoins musicaux de la capitale. Mais cela est-il possible! Nous avons ici trois ou quatre théâtres d'opérettes. Il n'est pas étonnant, dès lors, qu'on doive jouer beaucoup de blagues, même quand on se met à plusieurs. Et voilà qu'un seul compositeur veut se faire jouer partout. Allez donc voir plutôt « Le Sang polonais », qui en est à sa deux centième, et vous m'en direz des nouvelles. Effectivement, l'opérette de Nedbal est pleine d'entrain, sans avoir néanmoins, à mon avis, de ces airs destinés à la célébrité mondiale. Le libretto est spirituel, le jeu des acteurs plein de fougue, et quand Wanda (Mlle Kathe Ehren) se lance en une valse endiablée avec son amant le comte Bolesco, elle montre un jarret d'une séduction et d'une énergie tout à fait charmantes... ... Et quand on voit le pied, la jambe se « devine ». Tout le monde pourrait donc être content de cette pièce, dont la musique est écrite par un auteur tchèque et le livret par M. Léo Stein, un Polonais qui a pris un pseudonyme allemand pour la circonstance. Et bien non, les Polonais réclament; on a trop plaisanté les folies et la frivolité de leurs frères, paraît-il. Ce n'est cependant pas mon impression. Il est vrai qu'il faut être excessivement prudent en Autriche, pour ne pas froisser aucune des douze nationalités qui composent l'Etat souverain. C'est ce qui explique aussi pourquoi, malgré leur amour de la joie et du rire, le genre « revue » n'a jamais pu prendre ici. Voyez donc, me disait dernièrement mon Figaro... le satirique, le revuiste devait naturellement songer à mettre sur la scène les questions politiques, à faire . la caricature de l'une ou de l'autre de nos peuplades. Or, dès qu'un Tchèque était représenté sur les trétaux, la Bohême tout entière nous menaçait de séparation. La censure devait intervenir chaque fois... Et le vaudeville alors... Il n'est pas dangereux, lui? Pourquoi n'a-t-il pas plus de succès que la revue? Il paraît que ce n'est pas ça non plus. Quand les vaudevilles français sont joués par des acteurs allemands, ceux-ci soulignent toujours trop les traits à double entente, ne comprennent peut-être pas les sous-entendus de pièces souvent mal traduites et les grivoiseries deviennent vite des cochonnerie!. C'est mv qui a f„ii abandonner ce genre également. Les Viennois en sont donc restés à l'opérette, opérette sentimentale ou burlesque, que nous retrouvons partout et qui sont de toutes les fêtes. » * Fêtes nombreuses terriblement, car on s'amuse inlassablement, résolument, à Vienne, avec initiative, avec goût, avec endurance et l'année passée même, à cause du mauvais temps, les théâtres n'avaient pas fermé du tout. Cette année-ci, malgré les pluies, nous ' avons eu quelques beaux jours, partant quelques belles fêtes printanières, et les Longchainps Fleuris, le préparatoire et le définitif, ont été fort réussis. Ah! les maisonnettes japonaises tout en fleurs qui s'en allaient là-bas, comme un paysage de rêve,et les tonnelles toutes rutilantes de cerises, qui filaient à toute allure. Ces élégantes voitures, aux fleurs couvertes de gaze légère, que cela était pimpant et jeune et que nous pourrions y puiser des idées pour notre Longchamp de Bruxelles, que l'on expédie toujours si maussadement et comme par devoir. C'est qu'on a le génie du plaisir à Vienne et jamais le programme n'en devient banal et ne se répète, car outre les fêtes viennoises, vous avez les fêtes des diverses peuplades. Fêtes tchèques, pour lesquelles d'importantes forces de police sont toujours requises, car malheur à vous si vous n'êtes pas de race pure, et fêtes autrichiennes, pleines de bonhomie, de laisser aller et de joyeuse humeur. Quels superbes cortèges nous avons vu défiler ainsi dimanche dernier. Il y avait là des chars représentant une vallée de fleurs, des scènes d'auberge, puis des noces paysannes et encore un déménagement villageois et, au milieu de tout cela, une troupe des plus folles.!! y avait là des femmes qui fumaient la pipe, des paysans à gourdins, qui riaient de leur propre rudesse et last not least, une fanfare précédée d'une pancarte avec ces mots : « Les Joyeux Compagnons ». « Salut, salut! criait la foule, nous autres aussi, nous sommes joyeux » et les compagnons répondaient ; « Salut, salut et bonne santé ». Effectivement, ils sont ici presque tous joyeux et pleins de bonhomie et tous participent à la vie générale de plaisirs qui, différente de celle de Paris, semble plutôt amollir que stimuler les énergies. On dirait qu'ils ont du nerf pour la danse seulement. Car les plaisirs d'ici sont presque tous très faciles, bien que de très bon goût. Rarement un esprit plus sérieux pourrait y trouver une nourriture plus substantielle. Point de grandes expositions universelles par exemple, point de représentations sensationnelles de grands auteurs autrichiens, qui sont plutôt rares, point de ces mots à l'emporte-pièce qui rendent

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