La nation

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s.n. 1914, 04 Mars. La nation. Accès à 16 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bg2h708s02/
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4 ANNEE. N 0 5. Le Numéro : S centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 4 Mars 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. » Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « Pour la Culture Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 franc Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone 0 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. DISSOLVANTS De quels mots vais-je vous couvrir afin de vous cacher aux yeux des innocents, publications ineptes où sont glorifiés les crimes et les « trucs » sensationnels, prônés les procédés américains de matérialisme à outrance, où la barbarie armée contre la civilisation est la plus belle des forces. Je déteste de tout mon cœur, de ce cœur qui ne veut qu'être bon, doux, simple, les romans policiers, (rien de Poë ni de Conan Doyle), qu'on achète pour trois sous, qui sont imprimés dans des officines louches d'Allemagne, vendus à Paris et chez nous, et partout, par des libraires plus ou moins judaïsant, sous des couvertures monstrueuses, et qui ne servent qu'à tuer l'esprit des petits — petits enfants et petites gens — qu'à diriger ces pauvres êtres vers les plus bas instincts. Quel est le cerveau diabolique qui haïssant à ce point la littérature et la vie, put concevoir cet épouvantable moyen de les dissoudre l'une et l'autre, sous le fallacieux prétexte — invoqué aussi pour assaisonner les drames cinématographiques et les ineptes faits-divers des journaux pour concierges, apaches et amants romanesques — de punir le vice, après l'avoir dépeint jusque dans ses moindres manifestations, et de faire triompher la vertu, pâle image de la sécurité. * » » Autre couplet farouche, contre la chanson, cette chanson qu'on dit être trançaise produite pour le music-hall par des rimailleurs alcooliques et que des pantins sans cervelle serinent 365 fois l'an au public d'à présent. Les chansonniers, les plus bêtes, nous disant : — A quoi bon faire des vers jolis sur de la musique agréable, vont n'avons plus d'interprètes... Le chanteur d'à présent est en effet la plus belle représentation de la veulerie qui nous entoure, c'est presqu'une idole, car les dieux sont faits à l'image de l'homme. La « gommeuse » est très peu vêtue et le peu de soie qu'elle a sur la peau est cousu de façon stupide, excentrique. Elle détaille des grossièretés et des provocations qui ne sont pas mêmes révoltantes tant elles sont niaises... On dit qu'elle est « très parisienne » quand elle relève d'un doigt habile sa jupe à volant. Afin d'fair' valoir Tout c'qu'ell' peut avoir... Il y a aussi le chanteur dernier style qui dégoisse. J'ai commencé par engueuler l'patron. Le fin diseur n'existe plus... Le polichinelle d'outre mer l'a tué... Et pourtant. Dieu sait si le fin diseur était loin, lui aussi de la chanson française, de la chanson chevaleresque, frondeuse, méchante, narquoise, mais toujours noble qu'affectionnait nos pères, qui savaient être légers sans songer à la pornographie... Chaque siècle a la chanson qu'il mérite ! Edouard Fontevne. La part du rêve. — Je certifie authentique l'histoire charmante que vous lisez ici, lecteur et ami. Elle me fut contée un soir, après un diner d'écrivains, à l'heure où les cigares se fument tout seuls et où l'on a les coudes sur la table, par un doux poète breton vivant à Londres depuis de longues années. Une fois, notre homme venait de rentrer chez lui, il habitait dans une rue près de Westminster, lorsqu'on frappa à sa porte. Il se retourna, ouvrit et vit avec surprise un jeune soldat vêtu de rouge, qui le salua respectueusement avant de lui demander, ceci : — Monsieur... puis-je entrer quelques instants pour pouvoir entendre quelques mots de français chez vous... Le poète, troublé, bon comme le sont tous les rimeurs fit entrer l'inconm mystérieux , le fit asseoir et la conversation s'engagea... — Monsieur, lui dit l'étrange visiteur, ma prière a pu vous paraître absurde... Mais voilà ...Je suis canadien, et depuis trois ans j'ai quitté Montréal. Depuis je n'ai pas pu entendre un seul mot de français... J'étais à la taverne... tout à l'heure, où vous étiez aussi. J'ai entendu que vous parliez la langue que j'aime et lorsque vous êtes sorti, je vous ai suivi, jusqu'ici.. Crispin de Passe. Le Devoir I Sénat L'Article 15 de la loi scolaire doit être modifié. Nous voilà donc dotés d'une nouvelle loi de contrainte linguistique. Ainsi chaque session parlementaire apporte sa contribution à l'œuvre néfaste de flaman-disation du pays. Après l'enseignement moyen, la justice ; puis l'armée; enfin l'enseignement primaire.De quoi demain sera-t-il fait? Sans doute l'enseignement supérieur subira-t-il le même sort. Peut-être sera-ce moins facile pour les séparatistes du Nord; peut-être certains esprits paradoxaux, qui conçoivent très bien qu'on puisse donner une instruction primaire en flamand à un enfant auquel cette langue est totalement étrangère, se rendront-ils plus difficilement à l'idée qu'il puisse être donné un enseignement universitaire... en flamand. Pourtant ça viendra, soyez-en convaincus ! Voilà donc les écoles de Flandre entièrement flamandisées, sauf dans quelques grandes villes, Nous croyons avoir démontré ici même que si l'article 15 de la loi scolaire semble consacrer la liberté du père de famille, c'est pour mieux pouvoir la violer. Nous n'y reviendrons pas. Que fera le Sénat? Entérinera-t-il purement et simplement le texte voté par la Chambre ou bien, gardien consciencieux de nos libertés, tiendra-t-il à rechercher une solution plus conforme au bon-sens, à la raison et à la justice? Hélas! il existe de fâcheux précédents et nous n'avons vu que trop souvent le Sénat ratifier aveuglément et servilement les textes de loi votées par l'autre assemblée.Pourtant il nous est permis d'espérer car le hasard, qui fut si souvent notre plus redoutable adversaire, a semblé vouloir cette fois, nous favoriser. 11 a voulu que ce fut un Wallon, un Wallon convaincu, ardent et fidèle qui rapportât le projet de loi scolaire. Ah ! je sais bien que les pouvoirs effectifs d'un rapporteur ne sont guère considérables. Mais son autorité morale peut l'être et, en outre, dans la rédaction de son rapport, il peut trouver les mots qui s'imposent, les expressions qui cinglent, les avertissements qui émeuvent, pour stigmatiser comme il sied des attentats aussi abominables envers nos libertés que celui perpétré il y a quelques jours par les députés flamands, alliés à quelques Wallons de contrebande. Le Sénat doit modifier l'article 15. Il doit consacrer un régime de liberté entière, sans frein ni entrave. Que lacommission sénatoriale reprenne à son compte l'un des amendements Le-monnier, Devèze ou Destrée! Qu'elle l'oppose au texte proposé par le gouver-ment! Qu'elle consacre un état de choses plus équitable et plus sain! S'il en était autrement, les responsabilités du Sénat pourraient être redoutables car supprimer virtuellement en Flandre l'enseignement du français, c'est détruire le lien qui unit Flamands et Wallons; c'est les rendre les uns vis-à-vis des autres aujourd'hui étrangers, demain ennemis, un jour peut-être, qui sait, à la faveur d'une conflagration européenne, belligérants, Fernand PAVARD. ÉCHOS Dans la colonie française Nous apprenons avec satisfaction que le sympathique secrétaire de la Chambre française de Commerce et d'Industrie de Bruxelles, M. Gaston Sailly, vient de rece-doir du gouvnrnement français les palmes v'oîfitier d'académie. Nous lui adressons nos sincères félicita-ious.* * * | Un monument à Paul Janson Les gauches de la Chambre et du Sénat, ont ouvert une souscription publique pour commémorer le souvenir du grand parlementaire belge Paul Janson. La Nation ne peut pas prendre parti au point de vue politique. Mais nous ne pouvons oublier que l'illustre libéral, wallon de naissance (il était né à Herstal) se souvint toujours de son origine wallonne, et qu'il fut un de ceux qui (à une époque où même certains députés de Wallonie étaient les dupes des flamingants) jetèrent un cri d'alarme dans les groupes libéraux et socialistes delà Chambre. Paul Janson considérait la querelle des langues comme extrêmement grave et il déplorait profondément les exagérations flamingantes.C'est à ce titre que nous tenons à annoncer dans nos colonnes la souscription ouverte pour ériger au grand tribun wallon un monument qui commémorera son souvenir Nous agirions d'ailleurs absolument de même, s'il s'agissait d'un parlementaire catholique ou socialiste, qui aurait défendu la cause qui nous est chère : l'expansion de la culture française. Les souscriptions peuvent être adressées au bureau du journal, elles seront transmises, par nos soins, au secrétariat du Comité du Souvenir Paul Janson. Gare à l'impôt Voici ce que Y Etoile Belge publie au sujet du résultat fructueux du timbrage des titres étrangers en exécution de la nouvelle loi fiscale. Ainsi qu'on a pu le voir, le nombre des titres étrangers déposés aux fins de timbrage a dépassé les prévisions et les espoirs du fisc. On signale que les statistiques qui seront dressées à ce propos fourniront d'utiles indications relativement à la consistance de la fortune mobilière en Belgique, et aux placements en valeurs étrangères. Pourvu que les révélations de cette statistique n'excitent pas ?r©ples -ppf»•!.«? rjr notre grand fabricant d'impôts. S'il s'avise de penser, comme M. de Wouters d'Oplin-ter, que 11 c'est la richesse du particulier qui fait la gêne de l'Etat 11, quelle tentation il ressentira de nouveau d'appauvrir les particuliers, en leur cuisinant quelques nouveaux impôts de son cru ! * * Les fromages On annonce officieusement que M. Le-vie va être nommé président du Conseil d'administration de la Société nationale des Chemins de fer vicinaux. Etre ministre, cela mène à tout. L'Allemagne est pacifique,... disent les pacilistes La " Post" de Berlin publie les lignes que voici et dont nous recommandons la lecture à M. Jaurès : La situation actuelle ne peut-être dénouée que par l'épée. Les circonstances sont favorables : La France n'est pas prête à combattre, l'Angleterre est au milieu de difti-cultés intérieures et coloniales, la Russie craint la guerre par peur de la révolution. Attendrons-nous que nos ennemis soient prêts ? * * Le commerce des pièces de cent sous On sait l'énorme trafic de nos pièces de cent sous. Voici la réponse que vient de faire à M. Hoyoïs député de Tournai, M. Levie ministre des finances. J'ai fait donner au personnel de la douane dans les bureaux-frontières des instruction? expresses pour que l'on soumette les trafiquants d'écus au strict accomplissement des formalités concernant l'exportation des marchandises.Les mesures prescrites peuvent se résumer ainsi qu'il suit : 1° Interdiction absolue, conformément aux dispositions existantes, de laisser exporter des écus par les succursales de bureaux des douanes ou par les bureaux de terre qui ont les mêmes attributions restreintes que celles-ci ; 2° Obligation pour les trafiquants d'écus qui sortent du pays par d'autres bureaux d'y souscrire une déclaration ou permis de sortie (article 65 de la loi générale de perception du 26 août 1822) et a'y administrer éventuellement la preuve, par l'exhibition de pièces authentiques, qu'ils sont régulièrement imposés au droit de patente dans le pays ; 3° Vérification par la douane des monnaies présentées à l'exportation ; rétention des pièces fausses ou même suspectes. D'autre part M. Van de Vyvere, ministre des chemins de fer vient de prendre la décision suivante, qui est appliquée depuis le 26 février. Les envois de monnaie d'argent de tout poids soumis, à la demande de .ia douane, à une vérification détaillée à la sortie de Belgique, payeront une taxe de 50 centimes par 100 francs de la valeur de leur contenu pour accomplissement des formalités douanières par le chemin de fer. L'Espionnage Allemand en Belgique Une Arrestation à Bruxelles Nous voulons des sanctions On a arrêté à Bruxelles, il y a quelques jours, un espion allemand! Telle fut la nouvelle sensationnelle que certains de nos confrères quotidiens annoncèrent à leurs lecteurs, avec quelles précautions et quelles réticences ! Voici ce que nous avons appris : Cet individu, un certain Heinrich Kort, résidait depuis six ans en Belgique et avait habité tour à tour Liège, Anvers, Charleroi et Bruxelles. Dans cette dernière ville, il avait établi son centre d'espionnage rue du Chasseur où venaient le rejoindre les espions à son service. Ses allures, ayant paru étranges, il fut arrêté bientôt pour port de faux nom et l'enquête révéla qu'il se nomme, en réalité, Bel-langer et qu'il est né en Lorraine, à An-sur-Moselle. On trouva, chez lui, des plans des forts de la Meuse et d'Anvers, des plans des fortifications de Maubeuge et des listes des officiers de nos villes frontières avec leur résidence, afin de pouvoir les arrêter au saut du lit au cas d'une invasion brusquée. Tout, dans l'enquête, révélait que cet individu se livrait à l'espionnage, nullement déguisé, pour le compte de l'Allemagne.Et, malgré cela, il ne sera poursuivi que pour port de faux nom! ! Et pourquoi cela? Parce que le délit d'espionnage n'existe pas en Belgique! Il me semble cependant qu'il serait bientôt temps de prendre des. sanctions plus sérieuses contre ces gens qui viennent s'occuper de nos affaires. Le ministre de la justice avait eu l'inten" tion de déposer à ce sujet un projet de loi. Pourquoi n'en parle-t-on plus? Pourquoi? Le gouvernement veut-il attendre vraiment que les moindres détails de notre mobilisation et de nos forces numériques soient connus de nos turbulents voisins de l'Est qui n'attendent — le fait est notoire et la « Post » de Berlin le disait dernièrement — que l'occasion favorable pour déchaîner la guerre et mettre la main sur notre petit pays? Nous réclamons à l'égard des espions des sanctions énergiques! Et si certains supposent que c'est un cas isolé, qui ne mérite pas une importance capitale, je leur dirai : « Allez, un soir, dans certain café des environs de la place de Brouckère, ouvrez bien grandes vos oreilles et écoutez, ouvrez bien grands vos yeux et regardez! Vous m'en direz des nouvelles... Le « Petit Journal » publiait dernièrement une gravure représentant le fantôme de l'espionnage, coiffé d'un casque à pointe, s'étendant sournoisement sur la France, .scrutant ses forts et ses armements. Ce fantôme, parfois, jette aussi un coup d'œil du côté de la Belgique! C'est à nous de veiller! J'aurai l'occasion de revenir sur cette question, mais je réclame à nouveau des sanctions et le dépôt, sans tarder, du projet de loi du ministre de la justice ! René FOUCART. I —' I Brelan d'académiciens L'Académie française a nommé récemment trois académiciens dans la même journée : MM. Alfred Capus, Bergson et de la Gorce. A ce propos, sait-on que c'est seulement la seconde fois que l'illustre Compagnie accumule ainsi les élections ? En 1871, il y eut six fauteuils vacants attribués le même jour. M. Thiers, qui était membre du gouvernement et appartenait aussi à l'Académie fançaise, vota les six fois, — comme récemment M. Poincaré prit part aux trois votes... C'est le seul précédent à la triple élection de ces derniers jours. * * M. Merlin à Bruxelles M. Merlin, gouverneur de l'Afrique équatoriale française, a été l'hôte de Bruxelles. Jeudi, accompagné du ministre de France et Mrae Klubolcowski, il a visité le Musée colonial de Tervueren, où il a été reçu par le baron de Haulleville, directeur du Musée. M. Merlin a beaucoup admiré la méthodede classement des collections coloniales. A 5 heures du soir, M. Merlin a été reçu en audience particulière par le roi Albert. Le souverain connaissait personnellement le gouverneur de l'Afrique équatoriale française, dont il fut l'hôte à Brazzaville, à l'époque où, prince Albert de Belgique, il fit son grand voyage au Congo. Vendredi, M. Merlin a déjeuné chez M. Davignon, ministre des affaires étrangères. Il est rentré à Paris vendredi soir. Enfin! L'on connaît les conséquences qu'a eues notre protectionnisme à outrance sur le prix de la vie et comment notamment il a entraîné un renchérissement de la viande. Comprenant un peu tard que l'intérêt du public passe avant celui des gros éleveurs flamands, le gouvernement vient d'autoriser l'importation du bétail français en Belgique, à certains jours déterminés. * * * Comme en Belgique Le " Soir " nous apprend que le comité de l'éducation de la ville de Swansea a décidé de rendre obligatoire l'enseignement du gallois dans les écoles primaires des districts gallois de la ville. M, H. Bottomely dit à ce sujet dans " John Bull n : On se demande avec stupéfaction quel bien l'on peut retirer de 1 enseignement obligatoire d'une langue bonne pour un musée d'antiquités. La rage actuelle — qui sévit un peu partout — pour la conservation des n petites langues H constitue un des plus grands obstacles à la consolidation nationale et à l'amitié internationale. 01 FLÈCHE OE MON CÂRQDOIS Mardi-Gras. Huit heures du soir. Un léger brouillard plane sur la ville et, là-bas, dans les petites rues avoisinant la Bourse et la Grand'Place, la lueur falote et tremblot-tante des réverbères scintille dans la brume. En ces jours de fêtes et de réjouissances populaires, ce coin est bien l'endroit le plus animé de la cité de Manneken-Pis. Les déguisements les plus extraordinaires se coudoient : le zouave, au pantalon garance, ne craint pas de taper familièrement sur le ventre d'un toréador majestueux et tapageur. La 11 Pierrette " délurée ne rougit pas de s'exhiber au bras d'un " apache' " fraîchement peinturluré, et le " Bébé rose " d'un accent nasillard et aigu, sans souci des convenances et des regards furibonds de leur légitime, se permet de mystifier de gros bourgeois en les appelant, tout simplement, Adolphe ou Gustave. Jours de folie, de vacarme et d'oubli ! Or donc, pendant que, ce soir-là, je déambulais pacifiquement et nonchalamment aux environs de la Bourse, il me fut donné d'assister à un spectacle peu banal et particulièrement suggestif au point de vue linguistique. Trois ou quatre " scandaules " vinrent à passer en vociférant : 11 Poepke " ; ils furent croisés par un groupe d'étudiants en blouses blanches qui chantaient : " Valeureux Liégeois ". Une sorte de fluide soudain passa entre les deux groupes : les chansons s'arrêtèrent net et un silence impressionnant régna... Qjelques injures s'entre-croisèrent... Et l'on se sépara en mauvais termes... Les premiers s'en furent enfin de leur côté en chantant à nouveau. Et ces fiers enfants des Flandres, ces partisans du flamand obligatoire et exclusif, ces apôtres de tolérance, ces parangons de correction et d'élégance scandaient avec force ces paroles aimables : " Les Wallons, c'est comme des cochons Plus ça devient vieux, plus ça devient [bête! " Oh! Incohérence de leur revendications! Ils clament leur haine... en français!... LE PARTHE. Le produit du timbrage des titres étrangers Le ministre des finances avait prévu que le produit du timbrage des titres étrangers serait de 2 millions à 2 millions 500,000 fr. A une question de M. Mechelynck, le ministre des finances vient de reconnaître que le produit de ce timbrage sera en réalité de plus de 5 millions. Du bymng à la ligne francise A la solennité organisée par /' Université des Annales en l'honneur de Mme Sûrah-Bernhardt, à l'occasion de sa promotion dans la Légion d'honneur, M. René Viviani, ministre de l'instruction publique a célébré en ces termes la langue française. Vous avez répandu dans le monde entier la langue française, c'est-à-dire que vous avez fait resplendir ce pur joyau qui, depuis des siècles, est façonné par des ouvriers immortels, c'est-à-dire que vous en avez fait éclater les richesses devant l'étranger, que vous avez fait apparaître devant eux toutes ses facettes étincelantes. Vous avez répandu dans le monde entier la langue française, c'est-à-dire qu'à travers elle vous avez fait aimer les nobles idées dont elle est le symbole, tandis que de votre voix inimitable vous faisiez retentir la musique qui est pour ainsi dire cachée dans chacun de ses mots. II y a longtemps, madame, qu'un jour, en vous entendant, j'ai appris, sous l'action de votre voix, à méconnaître la formule au nom de laquelle on proclame que la musique commence où la parole finit. La musique commence où la parole finit ! Certes, je ne suis pas là pour m'élever contre la musique.ee ne serait ni le jour, ni le lieu. D'ailleurs, je dois payer ma dette de gratitude à la musique, celle que contractent tous les hommes qui, au terme d'une rude journée de labeur, ont trouvé, dans les joies dont elle dispose, l'émerveillement de l'esprit et quelquefois le repos du cœur. Mais quelle délicieuse et quelle ardente musique, vous le savez bien, madame, mieux que moi, jaillit de notre langue lorsque les images et les rimes ont été frappées par de grands poètes et par de grands écrivains. N'est-ce pas le bruit d une armure froissée dans la bataille qui résonne. Je vous en demande pardon, même vis-à-vis de vous, je revendique la liberté de mes opinions, qui résonne à certaines... tragédies de Corneille P Et cette même langue, lorsqu'elle parle par notre Racine, n'est-elle pas une musique fneliàbfê,"nuancée âé'ibuf'feS' iëlïYi'SSub s'-1 se soulèvent dans le cœur humain ? Avec Rousseau, le plus grand poète de la prose, se sont incorporées à la langue française toutes les symphonies triomphales de la nature. Et au début du dix-neuvième siècle, orsque se fut apaisé le grand tumulte militaire qui, pendant vingt-cinq ans, avait tout recouvert du bruit de ses fanfares, à quelle musique est-ce que nos pères ont prêté l'oreille ? Ecoutez. C'est la clameur du vent et le murmure des flots rythmés avec Chateaubriand; c'est le chant plaintif qui s'élève des bords du lac où rêva Lamartine ; c'est la même langue qui gazouille et qui pleure avec Musset ; c'est la même langue qui, avec Victor Hugo, retentit comme le tonnerre après nous avoir éblouis comme la foudre. Ah ! vous applaudissez ! Ce n'est pas moi que vous applaudissez, c'est cette langue admirable, langue de la poésie et du droit, de la science et des lettres, de la philosophie et de la diplomatie, langue capable d'ajouter à ia parure de la chimère en même temps qu'à la précision de la réalité. Tout ce qu'elle rouie en elle depuis cinq siècles, tout ce qu'elle entraîne avec elle comme un grand fleuve sonore et éclatant qui respecterait ses digues, toutes ses richesses anciennes, toutes ces richesses qui se renouvellent, tout cela devant des foules extasiées et terrifiées, vous l'avez jeteé madame, de votre voix mélodieuse et grave, courroucée ou attendrie, tragique ou câline, vous l'avez jeté de cette voixd or inimitable, vous qui fûtes la plus farouche des Phèdre, la plus douloureuse des Hermione, la plus tendre des Bérénice ; vous qui, en même temps que vous étiez la plus passionnée des amantes d'Hemani, avez dessiné devant nous la pure, la fine, la mélancolique silhouette de Marie de Neubourg, au même instant où, par amour pour Hamlet, sans doute, vous vous apprêtiez à faire resplendir sur le front tragique de Lorenzaccio le sublime conflit de la pensée et de l'action. A l'Alliance française. Le 23 février dernier, n l'Alliance Française a donné à Paris, son banquet annuel. M. Lebrun, ministre des colonies présidait, ayant à ses côtés M. Franck-Puaux, vice-président et M. Salone, secrétaire-général de 1' "Alliance Française " et à la table d'honneur avaient également pris place : MM. J. Gautier, conseiller d'Etat ; l'abbé Séjourné ; le général Archi-nard ; André Salles, inspecteur des colonies en retraite ; Gourdon, chef de service de l'enseignement en Indo-Chine; E. Huguet, professeur à la Sorbonne ; Maillet, conseiller à la Cour de Cassation ; Despres, ancien ministre plénipotentiaire de Franceau Chili ; S. Sasserath, président de la ™ Ligue Nationale pour la Défense de la Langue Française " en Belgique ; Le Corbeiller, vice-président du Conseil Municipal de Paris. Des torssts fort applaudis ont été portés au dessert, par M. Lebrun, ministre, Puaux, Salone et Sasserath, ce dernier au nom de la " Ligue Nationale pour la Défense de la Langue Française " en Belgique.

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