Le petit bleu du matin

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s.n. 1914, 15 Août. Le petit bleu du matin. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/542j679f78/
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1 f> Petit Bleu «- ■ 11 -liU-Jjj RÉDACTION TÉLÉPHONES 3894 et 2601 » \ ,Mon(agiie-aiiï-Ilorbes-Po!agèrcs,31 1 ABONNEMENT : BRUXELLES : Trois mois, 3 francs; six mois, 6 francs; douze mois, 12 francs. PROVINCE : Trois mois, f*. 3.75: six mois, fr. 7 50, douze mois. 15 francs. LUXEMBOURG : Trois mois, 6 francs; six mois, 10 francs; douze mois, 18 francs. pour les PAYS-BAS , s'adresser à la poste. ETRANGER : Trois mois, 8 francs; six mois, 15 francs; douze meis, 30 francs. On s'abonne dans tous les bureaux de poste» iw».*,. ,i Jbiii"iiwïifleaB ■HOMannmamnnanaaBnn^ ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 3895 î 9a, Montagne ■ aux • Herbes • Polagères AIV; IV OIV C E s T->es annonces sont reçues au bureau clu journal, S9a, et 31, Montagne-aux' Herbes-Potagères, Bruxelles, et dan? toutes les agences de publicité du pays et de l'étranger. On traite à forfait pour contrats ou ordres importants. BU MATIN Les chefs de notre armée ont confiance... Visite à nos blessés! Diest, 14 août, (Do notre envoyé spécial.) Nous ayons parcouru aujourd'hui encore toute la région comprise entre Diest, Hae-len, Losbergen et Becquevort, champ de bataille du sanglant combat de mercredi et qui vit la première défaite des Allemands en rase campagne. Les soldats-bandits du Kaiser, forcés de reculer jusque iïerck-la-Ville, y ont attendu de nouveaux renforts, qui leur sont venus de Hasselt. On prévoyait donc un retour offensif de nos ennemis, mais la journée s'est passée sans incidents et dans le calme le plus couplet. Nous en avons profité pour aller visiter nos blessés à l'hôpital civil de Diest, lequel est placé sous la direction du docteur en chef Vandekerkhoven et de son adjoint le docteur Cresens. Une cinquantaine de blessés occupent les locaux de la maison de santé ; les Allemands y sont en majorité, touchés pour la plupart aux jambes, aux cuisses et au ventre. Ils sont soignés dans des chambres spéciales avec un dévouement admirable par des infirmières religieuses et laïques. En parcourant les dortoirs de l'hôpital et en voyant la sollicitude avec laquelle .nos médecins soignaient les blessés ennemis, une seule pensée nous venait obstinément à l'esprit : ,,Pourvu, que nos soldats que les ambulances allemandes recueilleront soient . Irrités avec le même respect et avec les mêmes égards." , Les blessés belges sont presque -tous ne» < grièvement atteints. Les balles allemandes, de par leur forme même, ont des effets de destruction très atténuées lorsqu'elles ne font que traverser les chairs. Parme les gradés qui sont soignés à l'hôpital de Diest, se trouve le commandant Du jardin, du génie, qui est tombé en brave au champ d'honneur et que les chirurgiens ont la quasi certitude de sauver. Xe lieutenant Desmedt, des carabiniers- cyclistes, est couché, lui, avec deux blessures produites par des éclats de • shrap-( nel à la cuisse droite. Son état est tout à fait satisfaisant; les balles ont pu faeile-( ment être extraites et le malade n'a pas la moindre fièvre. ; Nous avons été autorisé à le voir et avons été heureux de reconnaître en lui un ancien camarade de collège. Le lieutenant Desinodt fut mis hors de combat au cours de l'attaque du pont de V ebbecom, qui fut si victorieusement dé-[ fendu pendant plus de quatre heures par . la compagnie cycliste des carabiniers. : Il nous a raconté en détail les prodiges d'héroïsme accomplis par ses soldats. 11 ■ nous parla élogieusement du capitaine Yandezande qui commandait la compagnie cyclistes des mitrailleuses. Il n^as a con-►. firmé aussi l'abominable -crime perpétré à Orsmael-Gussenhoven sur un carabinier qui fut martyrisé, pendu et éventré par les Prussiens, qui se vengèrent ainsi sur un des nôtres de l'échec retentissant qu'ils venaient de subir. Quelques officiers allemands, qui étaient soignés pour des blessures superficielles, à l'hôpital do Diest, ont été évacués ce matin sur 'Bruxelles. Un commandant do uhlans et un lieutenant do dragons sont encore cependant en 1 traitement sur place. •Nous lotir avons demandé s'ils étaient contents de la façon dont les Belges les avaient traités.Et le plus âgé des deux,qui avait gardé dans les yeux une indéfini^iL'o pondit simplement, dans le français le plus pur : „Jo suis très satisfait... très satisfait... Vous êtes de braves gens !" Et ajustant son monocle, qui ne l'avait pas quitté, il dit encore, en secouant la tête avec mécontentement:. ,, Cette guerre contre votre pays me déplaft souverainement !" Les oreilles do Guillaume ont dû tinter... Elles tinteront encore ! Victor BOIN. Fté&umé de la journée de Vendredi. - <% Le grand quartier général nous a remis vendredi, à 11 heures du matin, le communiqué officiel suivant : L'attaque de nuit, prévue pour hier jeudi n'a pas ou lieu. Les troupes ont couché sua- leurs positions, et aucun engagement ne s'est produit ce matin. Il semble, d'après le mouvement des troupes signalées, que les Allemands se disposent à pousser quelques forces en avant, mais on ne peut préciser do quel côté. Vendredi, à 5 heures du soir, on noua iranameltaifc du ministère de la guerre le communiqué ci-après : Etant données les dispositions actuelles des ai'méss françaises, anglaises et belges, le Ministre de la Guerre a décidé que l'intérêt supérieur du pays commande de ne plus faire le moindre communiqué quant aux mouvements des trois armées. Le Gouvernement compte sur le patriotisme de toute la presse sans exception pour que le silence le plus absolu soit observé, en c§.qui concerne les opérations militaires. Où nous en sommes Au Ministère de la guerre on' a communiqué, vendredi à midi, la note suivante : De l'ensemble des renseignements recueillis depuis hier, il résulte que la situation testé favorable pour -nous comme pour nos alliés. En particulier, les renseignements reçus de Lorraine sont très bons en ce qui concerne les Français. On s'attend à une nouvelle entreprise des Allemands contre nou6, mais toutes les dispositions sont prévues pour la repousser comme il en a été fait pour les précédentes.QUE VONT FAIRE LES ALLEMANDS ? TJn confrère bruxellois dont les informations de guerre sont habituellement sûres, annonçait dans son édition de vendredi, y heures, que les Allemands exécuteraient ,,un mouvement général vers Anvers et Bruxelles." Le journal déduisait cette nouvelle du fait que l'infanterie allemande s'avancerait de la Meuse vers Tongres et Saint-Trond, vers Diest et Aerschot, dans une direction très eeptentrionale au-dessus de Waremme. 11 se peut que de petits corps d'avant-garde exploitent la région en ce sens, fixais rien ne permet d'affirmer que les Allemands commettraient; la folie cfee se buter aux forts d'Anvers et de se faire prendre de flanc par- notre armée de campagne. En tout cas, le département de la guerre dément la nouvelle catégoriquement et officiellement, et l'on déplore que par pareilles nouvelles l'on alarme inutilement la population. _ , , Beaucoup d'émotion, pour rien... LES TROUPES FRANÇAISES 'EN BELGIQUE Toutes les troupes françaises qui, d'a--près le* plan des opérations dressé par les éfcatW-majors alliés! doivent opérer en Belgi-, que, sont sur notre territoire. Elles ont pris leur ordre de bataille et ,attendent l'ennemi de pied ferme, % Les loris de Liège* £ On reçoit les renseignements «suivants j'j concernant la situation à Liège : -)( Les Allemands ont cessé leur canonnade [> contre les forts de la rive droite de la Meuse. Ils portent tout leur effort sur la 11 rive gauche, dit le „Soir". Us ont fait passer par leur tête do pont p de Lixho de P artillerie do siège amenée d lentement par le plateau de lïerve. J Is ont c. investi les forts de la rive gaucho et com- p mencé le bombardement. Les forts attaqués sont ceux de Pontisse, 11 au nord, près de la Meuse, do Lier s. de Laùtin, de Loncin, de Iiollogne et de Fié- * malle qui arrive, au sud, à la Meuse. Le f bombardement le plus violent & été jus- j,' qu'ici contre les forts de iiollogne et de Flémallc. n Pontisse a subi un assaut dans la nuit n de mardi à mercredi. Ce fort gêne parti- (■ culièrement les Allemands dans leur pas- v sage de la Meuse à Dixhe. Aussi cher-chent-ils à le prendre rapidement à coups d'hommes par des attaques de vive force, 6 sans attendre l'action do l'artillerie del siège. L'attaque de mardi soir, d'abord 0 commencée mollement, a atteint, au milieu f dé la nuit, une extrême violence. Les Allemands voulaient profiter des deux ou trois B heures d'obscurité que donne actuellement la nuit. x Tves Allemands n'ont pu dépasser le gla- i> <cis, où ils ont été fauchés par masses. Ils p rivaient amoncelé des fascines et des matelas pour remplir les fossés, mais ils n'ont e pu s'en servir. Le fort de Liers a prêté p 1111 appui efficace au fort de Pontisse peu- 1; dant l'assaut. L'intention des Allemands est évidemment de s'emparer des forts de la rive gauche qui, entre nos mains, sont une arme (] terrible contre eux si nous marchons vers Liège. (j Entre leurs mains, au contraire, ils s'en q serviraient comme base d'une action vers t la Belgique centrale ou comme bouclier ? . conti'o nos coups, , ' ^t LES OPERATIONS MILITAIRES LiLnJ VI 1 M" La journée de jeudi. r VERS LE NORD l Les Allemands, qui avaient été si vigou- s reusement tenus en échec mercredi, n'ont ® point tenté de mouvement sérieux au cours t, de la journée de jeudi; à peine une fusillade do quelques minutes a*H-dlle réveillé les échos vers Orsmael. Vers la fin do 0 l'après-midi toutefois, ce calme fut quel- que peu troublé. a Mais ce n'est plus vers Haelen que les Allemands se présentèrent. C'est vers Geet-Betz, localité sur la Gèthe, à six kilomè- ^ très au sud do Haelen et à cinq kilomètres au-devant de Cortenaeken. y La rivière était bien surveillée et l'ennemi trouva nos troupes on nombre. Il fut P repoussé avec pertes ot se replia vers l'est. Quelques escarmouches eurent lieu vers £ Stoyoort, à l'est de Haelen, où nos avant- postes canardèrent les uhlans* 11 P ^ VERS LE SUD \ le C'est à Novillo-Taviers qu'eut lieu jeudi tv la phase principale de l'engagement signalé p* par nous comme s'étant passé à Eghezée. Un gros de cavalerie allemande en reconnaissance s'était installé Vers Taviers, dans irn repli de terrain. C'était une sorte de cagij) provisoire ; i]s ^avai^ij.tavec eux de la T. S. F. Ils se trouvaient la a vW ^ kilomètres des forts de Namur. Us furent aperçus par les nôtres et l'alarme fut don- née. j, Lanciers et cyclistes, au nombre d'une ^ centaine, se précipitèrent vers eux T5t. les surprirent au milieu de leur quiétude. Ce Sl fut un beau désarroi. Leur retraite com- w mença immédiatement. Us abandonnèrent L leurs mitrailleuses, leurs autos et une J partie de leurs chevaux. s. si ci A. NA.MUFI a, 1): BU. - Q' Journées calmes. Chaleur étouffante. Les s< drapeaux arborés flottent mollement. Les ai rues sont peu animées. Dans certains quar- 1 tiers, on no voit personne, et si des senti- n nelles n'étaient postées, l'arme au bras, on r< se croirait dans une calme cité des la Pro- ,n vence, à l'heure où les habitants font leur sieste. ^ Cependant, toute la matinée de mercredi d a été troublée par des détonations lointaines "V et répétées. . 11 Devant la gare, les pronostics allaient bon tfrain. On précisait l'endroit de la ba- v taille. A cette heure, je revenais de u où le génie faisait sauter les arbres delà s route. \ $ Pauvres arbres, victimes de la folie des K ambitieux d'outre-lvhin. Cela m'a fait de la u peine do voir éclater les troncs en larges u esquilles blanches et moites; nous étions d tristes en regardant s'écrouler ces. géants do f< la route. Quel ravage ! r xxx _ t Au boulevard Léopold, autour du kiosque, s les vieux, les vieilles, sont assis en rond, ils devisent paisiblement. Des enfants j: jouent, des chiens galopent ot aboient joyeu- > KcmOnt. Tout ce monde a l'air d'attendre d l'arrivée de musiciens qui viendraient don- n ner un concert. r Non, vraiment, il n'est pas possible dé 2! croire que l'attaque est probable, proche n peut-être. N'était la présence aux terrasses c de nombreux médecins, pharmaciens, officiers de réserve, on se croirait en pleine ù paix. s De temps à autre, un petit rassemble- s ment devant la sortie des voyageurs. On débarque parfois quelques prisonniers, j Ce sont des cavaliers uhlans, hussards ou q dragons, dont l'aspect ne répond pas du (] tout à l'image que les spectateurs s'étaient faite du soldat prussien. i La plupart paraissent être des Lithuaniens ou des .Lettons. Petits, maigres, le \ nez camard, les yeux légèrement bridés, ils «$ tremblent tous, en montant dans l'auto qui va les conduire à la place pour y être interrogés.Nous voyons un jeune sous-officier rassurer un prisonnier frissonnant. ' Et, de la foule, une voix crie : ^Sergent, dihez li qui nos n'el magnrant nin. il est bin trop maig !" On sourit ; l'auto avance dans la foulo silencieuse. r XX)X 1 Vu débarquer une cinquantaine d'éclopés , belges. La plupart ont les pieds en com- J . pote. ; r.j; Un. spectacle plus impressionnant encore est celui des brancardiers allant, par grou- 1 pes, recevoir les dernières instructions et u , l'étui à pansement à l'hôpital militaire. A x Xi X f Tves troupes de la garnison de Nam tir . s'impatientent et brûlent d'aller.au feu. J 1 Si le contact a lieu bientôt, me disait un fJ ! de nos bons ' officiers, nous aurons de la * peine à retenir nos hommes ! Ils feront g d'excellente et terrible besogne. Ces quel-i ques jours de. répit nous ont permis d'ins- i tririre les réservistes . et de les exercer. ' • Nous avons un grand nombre d'excellents 1 - ^tnc^.x pte&fa sty# r^utable j pour 1"ennemi. Si celui-ci ose s'approcher d notre position, il subira inévitablement d; - pertes plus sérieuses qu'à Liège, car no •» intervalles sont dès maintenant infranchissables. Vous ne pouvez vous imaginer () ce qui a été fait. , Si l'ennemi veut prendre Namirr, il devra , MtM ifier cent mille hommes et établir le 1 sit ge en règle. D'où nouvelle et longue im- a mobilisation, qui achèvera la défaite teu- ir ; tonne. • ^ Mon cher ami, si les Allemands vont un J jour ii' Paris, ils ne se vanteront pas d'y v ( être arrivés par l'express. d — Pourtant, je viens do lire qu'ils pas- ti s lent par Engis, se dirigeant vers Namur, c, avec de la grosse artillerie ! Mon ami a un large sourire : — Cela ne veut pas dire qu'ils y arrive- k: ront. Fntre l'intention et l'action, il y a B tcvite la différence de la réalisation. f}J attendez, soyez patients, et surtout no p v* 'US énervez pas en ville. Voyez mes-hommes dans leurs fossés. Us (1! p rient sans bruit. Us sont caîïnes ! Us ni S' nt admirables. Quand l'heure sonnera, ces ce g; as paisibles se rueront en loups, et ils , i> ont aux Allemiands une rouge réception. " Mais le soir arrive. Il faut rentrer à Na-re ir. L'air est chaud. Des nuages cuivrés à panent à l'ouest. di La valléo de la Meuse est baignée dans ^ il 10 buée bleuâtre dans laquelle se profilent I i collines mauves. C'est un Wytsman de r, vc. Demain ou S'y égorgera peut-être, de O i y fera moisson d'hommes, D^tn côté, ri les partisans do la force brutale ot do la m tyrannie; do l'autre, les amoureux de leur p ^rio et do la liberté. se ;—♦ qt LETTRE DE SOLDÂT. * ni ^7 f cette lettre, reçue îf1 Bruxelles : ^ ,,Chère tante, ^ ,,.Je jjrofite do quelques instants -de repos l>a dans notre belle ville de Namur pour t'en- ce voyer de mes meilleures nouvelles. de ,,Je suis heureux de t'annoncer que je suis sorti sain et sauf des combats que nous avons livré dans les environs de Liège. Tu connais certainement les détails di do cette terrible bataille qui ne dura pas $s moins de deux fois vingt-quatro heures, r( sans trêve ni repos. La vaillante 3e divi- ^ sioi), dont je suis fier de faire partie, ne céda qu'écrasée par un ennemi huit ou dix fois supérieur en nombre et trompée par m des procédés d'une rare lâcheté employés of par ces sales .Alboches. Ce qui console, p( c'est que plus de 30,000 (?) d'entre eux -n sont restés dans les plaines de la rivo . droite de la Meuse et que ceux qui ont ou l'audace de s'emparer de la ville do Liège fll n'en sortiront que désarmés ou n'en sorti- ils ront plus du tout ; cela vaudrait encore ét mieux. ^r „Je suis à Namur avec quelques fortunés camarades de combat qui ont pu sortir m d'un terrible et sanglant combat livré à Vottem (sur la rive gauche) et voici com- d( ment : p, „ Notre compagnie, sous les ordres du vaillant commandant Cuveiier, avait cerné . une bande de monstres allemands; ceux-ci- sur le point d'être pris, ont montré le P" drapeau blanc et jeté leurs armes à terre. v< Nous nous sommes avancés pour les cap- t,: '.nrer, mais arrivés à 25 mètres environ, ^ une partie d'entre eux qui s'étaient cachés daus les remblais du chemin de fer ont fait nl feu, tandis que les autres sortaient leurs revolvers. Bon nombre d'entre nous sont tombés; les autres (en bien petit nombre) se sont sauvés pêle-mêle. ,,Nous sommes restés deux jours sous la i protection des forts de Liers et Lan tin. Nous avons rallié une trentaine d'hommes ■ do tous régiments, lie, 12e, génie, carabi- • nier;-, etc., et nous nous sommes mis en d route pour Huy à travers les lignes aile- f< • mandes. Après deux journées» de marche... h ! nous sommes arrivés sans encombre à Iluy > ou nous avons embarqué pour Namur. c ,,Nous attendons des ordres d'un instant „ î à l'autre pour rejoindre notre division qui [\ se trouve dans les environs de... où elle j, ■ se- reforme. ^ „Les Allemands n'avancent plus : ils se ] . retranchent, fortement pour subir l'assaut v i que l'on se prépare sans doute à leur faire 1 dans quelques jours. {l : ,,Je t'envoie mes meilleurs "baisers avec \( l'espoir de te revoir bientôt. „ ,,Vive la Belgique et l'armée belge ! (J : \rive la France*! A mort l'Allemagne et 1 ses brutes ! p J „ Georges." fj » E i On nous rapporte que les Prussiens, au mépris do toutes les lois de la guerre et de (l Plvônneuri viendraient de prouver une fois de ' p'ius qu'ils ne connaissent qu'une chose : la lâcheté. , Voici qu'elle serait, en effet, la dernière . ti'Ôuvaillo do ces barbares, -ils auraient enfer- ^ nié les prisonniers l>elges dans d'énormes voitures de déménagements et dans des voi-tnres de tramways. Ces véhicules seraient immobilisés sur les ponts de Liège, afin c L que nos soldats soient éventuellement mas-i, sacrés par les obus que les forts lanceraient L sur la ville. t De tels raffinements de cruauté sont bien dignes d'un pcuplo de sauvages comme * J 0*1 ui dont les destinées appartiennent aux 2 ? jaaius sanglaiitea de l'empereur. rou^Q l ^ g PLAN DE CAMPAGNE des Allemands Les Allemands ont-iBs dû modifier leur plan d'opérations en Belgique ? Telle est la question que l'on se pose actuellement. Pour répondre à cette question, il faudrait! avoir des renseignements sur leur déploiement) stratégique actuel. Or, les joujrnaux so bornent à diro que notre état-major ,,a prévu tout ce qui arrive et a pris toutes les dispositions en conséquence". Ces déclarations sont fort rassurantes pour les Belges, cair elles leur donnent l'assurance du succès ; en effet, si tout est prévu et connu, la .République française a mis en ligne, ou Belgique, les forces nécessaires pour faire face à l'ennemi et le vaincre. Car, ne , l'oublions pas, c'est le sort de la France , qui est en jeu, autant et plus mémo que le nôtre, et l'état-major français no l'ignoro certes pas. D'autre part, l'intérêt des Anglais, ainsi quo leur honneur national, est do faire l'effort nécessaire pour que, unis j à leurs alliés, la victoire accompagne leurs t drapeaux. Nous pouvons ainsi attendre les ' événements avec confiance. ( U est certain d'ailleurs que la résistance j do Liégia, le désir d'éviter de violer lo ter- < ritoire hollandais et la crainte de voir l'ar- i moe de ce pays se joindre à nous, ont em- ! péché l'empereur Guillaume II d'exécuter ses projets d'invasion do la Belgique, tels ( qu'ils étaient prévus tout d'abord. Un seul point du programma a pu être j réalisé : c'e£$ l'entrée en Belgique des gar- ^ nisons frontières, avec leurs effectifs portés , «vvl .J-V Vywrna ni l-rvuT-c llrQ-intî bilisation. Mais ces troupes, airrêttfes devant ? Liège, ont dû attendre et recevoir, en com- j battant, leurs trains divisionnaires et de . corps, ainsi que leur complément organique { de guerre. 1 Le but principal de l'attaque bBusquée _ était la possession desi chemins do fer oon- j duisant de la frontière prussienne à Liège et ( «sjffoîef, ftetiS }sS fitsi' fatyterS ces roôe3 ferrées irtaveraetti Mewse. La possession de ce pont est ëssdlipj^eBi- . xesfsSe à l'armée prussienne, car sans chemin do fer pour so ravitailler, son action ' offensive est forcément limitée et! elle ne pourrait s'aventurer à livrer une bataille importante. La déception de l'état-major al- j ( lemand fut donc fort armèro en constatant 1 que, non seulement les chemins de fer dont ^ ils avaient un besoin impérieux, absolu, 1 étaient inutilisables par suite de la des- ( truetîon des ouvrages d'art, ponts et tunnels, do la voie, mais aussi par la résistance de nos forts et la destruction du pont do LWge ( Angleur), destruction qui, il faut < l'espérer, a été aussi complète que possible. « Le problème, pour l'armée allemande des- : tinée à opérer en Belgique, est donc la i possession d'un chemin de fer à double voie, ou tout au moins avec voie de retour indépendante, pour les évacuations des blessés, des malades,, des prisonniers et du matériel de guerre et de transport. Il n'y a que deux solutions à ce problème : la première est de remettre en état de service la où les voies vers Liège; de prendre les forts d'Evegnée, de Fléron, de Chaudfontaine, d'Embourg et de Boncelles — tout au moins les trois derniers, sur la rive droite de la Meuse, de Ixmcin et de Iiollogne sur la rive gauche; et enfin, de rétablir ou reconstruire le pont du chemin de fer à Angleur. La durée do ces travaux dépend du degré plus ou moins complet des destructions faites et de la plus ou moins longue résistance des forts. La deuxième solution consiste à traverser le territoire hollandais en s'emparant des lignes: a) Dusseldorf, Ruremonde, Ile-renthals, avec embranchements à Neerpelt, vers IHisselt et Landen; à Moll, vers Diest et Tirlemont ; à Herenthals, vers Louvain et Ottignies. b) Aix-la-Chapelle, Maestricht, Louvain, avec embranchements Hasselt vers Gembloux, à Diest vers Tirlemont, à Aerschot vers Louvain et Ottignies. Dans le plan original des Allemands, ces deux lignes de chemin de fer devaient être utilisées, ainsi que la grande voie Aix-la-Chapelle, Liège, Louvain et les voies s'y raccordant, par la Ire armée. jyétat-major allemand a donc à choisir entre la décision de suivre l'exécution de son plan d'opérations primitif, en violant brusqiujnent le Limbourg hollandais, de façon à avoir livré bataille aux armées alliées en Belgique avant l'intervention pos- rait définitivement la liberté d'action do l'armée prussienne. Si l'on veut, d'autre part, respecter la neutralité de 1a. Hollande, il faut attendre, l'arme aux pieds, lo rétablissement de la voie et du pont d'Angleur avant de reprendre vers la Hesbaye le cours des opérations principales. Pendant ce temps, les combats des troupes avancées, renforcées peu à peu, pourront s'exécuter contre le front des alliés pour les tenir en «éveil, les énerver et les fatiguer peu à peu ; mais, d'autre part, les alliés so renforcent et les llusses avancent. Enfin, si les Allemands ne veulent recourir ni à l'un ni à l'autre de ces deux modes d'entrée en campagne, il restera^ pour eux, à examiner la possibilité do pousser leur offensive, par la rive droite de la Meuse, à travers les Condroz ot los Ardennes. Si les opérations des armées belligérantes nous en lassent le temps, nous aurons à examiner les avantages et les inconvénients que peut présenter à l'armée prussienne(l) la traversée de notre pays, par la rivo droite de la Meuse. B. (1) Nous appelons l'arm&î nîlûmajtd» qui a pour mission d'opérer en Belgique < anné-e prussienne > parce qive, en sréaliié, elle rto renfermai que dea PRUSSIENS. LA GUERRE INFAME Du ,,Figaro" : ( Un historien romain écrivait, il y a j dix-neuf siècles : „Les Germains sont à la , fois très féroces et très retors, nés pour ( le mensonge". Us continuent. , Le bombardement d'une ville ouverte comme Pont-à-Mousson est, au point de vue militaire, une opération parfaitement inu- i tile, de nulle portée. Qu'ont voulu les Al- i lemands ? Essayer leurs gros canons, dé- < truire, tuer. L'expérience n'a pas réussi. : Ils croient répandre la, terreur. Ils soulè- i vent l'horreur. C'est différent. Mêmes abominations en Belgique. Qu'ils avancent ou qu'ils reculent, ils- incendient t les villages et massacrent les paysans. Et, i manifestement, c'est un système. C'est par I ordre que ,,le gorille reparaît". ; Un diplomate, qui appartient à un grand pays neutre et qui était, il y a très peu de jours, un admirateur presque irréfléchi de tout ce qui est allemand, disait hier t ,, tl y a quelque chose de pis que la défaite qui attend l'Allemagne; c'est* la déchéance morale dont elle est déjà frappée, qu'elle s'est infligée à elle-même, dont lo monde entier est le témoin, lo jnge et le" vengeur." Il y aurait une extrême imprudence à affirmer d'avance que des pratiques aussi in-, fâmes sont incompatibles avec quelques-unes des qualités profondes qui font la force des armées. Voyez pourtant ces deux vaisseaux de guerre qui sortent de Messine i>our une bataille où s'éprouvera,' pour la première fois, la marine allemande, et qui, s'enfuyant vers Constantinople, changent de drapeau et se vendent, par télégraphie sans Kl, aux Turcs. La plus petite corvette anglaise se serait ensevelie sous les flots. Les armées se tâtent encore, mais l'Empereur allemand peut déjà dire : — Rien n'est perdu fors l'honneur. JLTTJBZ CIVILS Le ministre de l'intérieur recommande aux cicus, si m 'uns leur région : De ne paa combattre; De ne proférer ni injures ni menaces; De se tenir à l'intérieur et de fermer les fenêtres afin qu'oft te puisse dire ' qu'il y a eu provocation ; Si les soldats occupent, pour se défendre, une maison ou un ïameau isolé, de l'évacuer, afin qu'on ne puisse dire que les :ivils ont tiré ; L'acte de violence commis par un seul civil serait un véri-able cifime que la loi punit d'arrestation et condamne, car il >ourrait servir de prétexte à une répression sanglante, au pillage et iu massacre de la population innocente, des femmes et des enfants. BRUXELLES, SfliSSEDB 15 AOUT 1914 S CINQ CENTIMES 21™ ÀlilMÉE/- -18° 227

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Cet article est une édition du titre Le petit bleu du matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1894 au 1919.

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